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Problématique de l'accès à la terre et de la sécurisation foncière: cas des cultures maraîchères à Nouna

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par Monique Bassénewindé OUEDRAOGO
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) - Conseiller en Aménagement du Territoire et Développement Local 2009
  

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Section 1 De l'accès à la terre

L'accès à la terre et la sécurisation foncière sur les sites maraîchers sont des conditions essentielles pour un développement de la filière légumes à Nouna. Encore faut-il que certaines contraintes soient levées. D'où les présentes suggestions.

Paragraphe 1 Propositions d'ordre général

A Nouna, l'accès à la terre par le biais des coutumiers demeure le principal recours. L'accès aux terres de maraîchage devient de plus en plus problématique car, elles deviennent rares. L'héritage et l'achat sont les principales formes d'accès. Comment faciliter l'accès et la valorisation des terres de maraîchage ?

L'organisation en groupement pourrait être une alternative salvatrice. Certes, les groupements de maraîchers ne manquent pas. Selon K.A.W. « Ce n'est pas que les associations n'existent pas ; c'est plus fictif que réel. C'est juste pour disposer d'un fonds à un moment donné, se le partager et après, rien ». Néanmoins, il reconnaît : « Il faut une solution collective. Les maraîchers sont nombreux et font du bon travail mais individuellement, chacun dans son coin, pour avoir son gain. S'ils se retrouvaient, il y'aurait plus d'avantages ». Plus découragé des structures associatives, S.A. avoue d'une voix triste : « Je ne fais plus partie des groupements. Avant, j'en faisais partie mais, ça n'a pas marché. On m'a pris pour un idiot. Maintenant, je suis indépendant ».

Pourtant, une saine organisation des producteurs, en groupement, permettrait :

· D'agrandir les superficies emblavées ;

· De moderniser les équipements ;

· De conjuguer les connaissances pour produire en quantité et en qualité ;

· D'octroyer des terres aux couches défavorisées, en l'occurrence aux femmes ;

· De commercialiser en groupe, pour gagner plus de bénéfices ;

· De contrôler les transactions foncières sur les sites maraîchers, entre les propriétaires coutumiers et les exploitants.

Paragraphe II Propositions d'ordre spécifique

L'accès des femmes aux sites maraîchers à Nouna reste difficile. Elles dépendent grandement des hommes, dans ce domaine. Pour une réelle émancipation, les femmes pourraient :

Se regrouper dans des cadres associatifs pour accéder, plus aisément, à la terre, surtout que leur pouvoir économique est faible pour leur permettre des achats individuels de terres de maraîchage ;

Donner l'exemple dans leurs sites de maraîchage. Cela passe par un travail bien fait et un investissement des bénéfices de l'activité, par exemple, dans la scolarisation des enfants. Ainsi, les hommes pourraient mieux les soutenir dans leur accès aux bonnes terres, dans la mesure où, le résultat final profite à toute la famille.

Quant aux migrants et aux jeunes, ils ne rencontrent pas de grandes difficultés, comme les femmes. Toutefois, le problème crucial pour ces groupes, comme pour les autres, reste la raréfaction des terres de maraîchage, avec l'extension de la ville et l'absence de titres de jouissance pour sécuriser leurs terres.

Section II De la sécurisation foncière
Paragraphe I Propositions d'ordre général

La meilleure sécurisation sur les sites maraîchers à Nouna viendrait des titres de jouissance. Il est admis que lorsque la terre est sécurisée, sa valeur augmente. La commune de Nouna pourrait demander l'élaboration d'un schéma directeur d'aménagement des bas-fonds de la ville. Une fois la situation diagnostiquée, elle pourrait procéder à l'octroi de titres de jouissance aux maraîchers. Ces derniers pourraient se regrouper en associations dynamiques, en vue de bénéficier de grandes superficies pour l'exploitation.

De plus, il y a lieu de trouver une solution de complémentarité, telle que la constatation des droits coutumiers, en vue de leur officialisation. La coutume, au Burkina Faso, ne doit pas être perçue comme rétrograde, à formes multiples, donc difficile à prendre en compte dans la législation. Nous prônons une anthropologie juridique, dans le cadre de l'accès à la terre et de la sécurisation coutumière, mais de

manière clarifiée, c'est-à-dire un dispositif crédible à côté du dispositif juridique officiel. En attendant donc la délivrance de titres de jouissance aux maraîchers à Nouna, il est nécessaire d'établir des attestations de prêts, de vente ou d'héritage aux détenteurs de droits coutumiers sur les sites maraîchers et préciser, par la même occasion, leur nature et leur durée.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon