Enseignement de la conjugaison du verbe rwandais à l'école secondaire: Essai d'élaboration d'une méthodologie spéciale appropriée à la section litteraire( Télécharger le fichier original )par Jean Marie Vianney MUNYANEZA Universite Nationale du RWANDA - Bacchelor's Degree in Education 2005 |
Le kinyarwanda, langue des Rwandais, est une langue parlée sur toute l'étendue du pays. En plus d'être la langue nationale, il est aussi, avec le français et l'anglais, la langue officielle au Rwanda. La langue, en tant que parler d'une nation, désigne aussi un ensemble conventionnel de mots, de phénomènes et de structures qui sont caractéristiques d'une culture (MINEDUC, S.D :2). Le kinyarwanda qui est aussi notre langue maternelle a donc une importance capitale pour les Rwandais. Dès lors, l'apprentissage de la langue maternelle est très important, car c'est une des disciplines qui conduisent le mieux au but assigné à l'éducation, à savoir la formation harmonieuse de l'homme au sens plein du mot, c'est-à-dire l'éducation saisissant l'homme dans tous ces aspects : intellectuels, sociaux, esthétiques, psychiques, moraux (MINEDUC, op.cit.,4). Les objectifs de l'enseignement de la langue maternelle sont divers, c'est-à-dire qu'ils sont classés selon tous ces aspects de l'homme ci haut mentionnés. Le langage est l'instrument de la pensée : savoir sa langue, c'est savoir penser. Apprendre sa langue, la posséder, l'écrire avec précision est un signe de culture, de jugement logique et de précision dans la pensée (MINEDUC, op.cit., 4) Ainsi, l'enseignement du kinyarwanda dans nos écoles et particulièrement à l'école secondaire doit être soutenu, car après avoir terminé les humanités, on confirme que l'élève a mis un point final aux cours généraux dont le Kinyarwanda. La langue ne peut être développée autrement que par son exploitation et son enrichissement sans cesse croissants et c'est dans les écoles où ce développement peut être projeté car ce sont les ressortissants des écoles qui sont les représentants de la société civile. Cependant, si l'on évalue, analyse et critique ce qui se fait dans l'enseignement du kinyarwanda dans nos écoles, on remarque que des contributions s'avèrent nécessaires pour le soutien de cet outil culturel. Bien que les domaines du kinyarwanda soient diversifiés et contiennent beaucoup d'éléments, on remarque que dans l'enseignement, le plus d'accent est accordé aux notions élémentaires et/ou on les exploite superficiellement. Dans la grammaire par exemple, les tons sont négligés alors que la différenciation de la hauteur des tons n'est pas seulement l'objet de mélodie ou d'intonation comme c'est le cas dans la littérature, mais aussi un aspect fort pertinent de notre langue. Aussi dans la conjugaison du verbe rwandais, on dénombre beaucoup de morphèmes qui peuvent se rencontrer dans un même verbe conjugué car le kinyarwanda est une langue agglutinante, mais ils sont négligés. A savoir aussi que dans cette conjugaison, les tons peuvent donner un repère de mode ce que ne peut pas l'orthographe courante. Le verbe est l'élément fondamental de la langue et ses formes sont nombreuses. La conjugaison est importante dans l'enseignement de la langue. On sait bien écrire quand on sait conjuguer. Le verbe exprime l'action ou l'état et constitue le terme essentiel de la proposition (MINEDUC, S.D :35). Malgré cela, dans l'enseignement de la conjugaison, certains professeurs en font peu de cas et accordent le plus de leur temps aux notions générales. De cette exploitation faible ressort un faible niveau d'instruction du côté des élèves : il n'est pas clairement compréhensible de voir l'importance accordée à l'enseignement de la conjugaison depuis l'école primaire jusqu'à la fin de l'école secondaire dans les programmes scolaires, et de remarquer des faiblesses accusées par les élèves à la sortie du secondaire. La trop étonnante lacune se retrouve chez les lauréats des sections littéraires qui ont un horaire comportant un grand nombre d'heures de kinyarwanda alors que ce sont eux qui devraient manifester le génie de la langue. Après avoir constaté ces lacunes et même quelques préjugés à l'encontre du kinyarwanda, on est tenté de vérifier si le problème réside du côté des élèves, du côté des professeurs et de leur méthodologie ou bien du côté de la matière elle-même: la complexité du verbe rwandais. Même si certains auteurs comme COUPEZ, A., KAGAME, A., MUTAKE, Th., BIZIMANA, S. et d'autres ont traité du verbe rwandais, ils se sont concentrés sur les découvertes linguistiques et n'ont pas tracé l'itinéraire à suivre dans l'enseignement de leurs découvertes. Ils ont confectionné des corpus et le devoir des enseignants est de concilier ce corpus avec l'enseignement, c'est-à-dire qu'ils doivent élaborer une méthodologie spéciale pour bien présenter les notions de degré, d'ordre, de mode, de jointure et d'aspect. Ils doivent chercher les moyens de résoudre les problèmes que pose la structure verbale. Parlant du temps par exemple, Robert D. BOTNE dans le rapport du séminaire sur l'enseignement du kinyarwanda à l'école secondaire tenu à Kigali du 27 au 29/06/1983 (p.97) précise que « un problème pour le professeur de kinyarwanda, surtout au niveau secondaire, est comment présenter les notions linguistiques du temps ». Il continue en disant aussi que le temps est très complexe. Le professeur de kinyarwanda devrait alors être conscient de ce problème et chercher comment le résoudre. Pour cela, nous sommes amené à montrer le rôle prépondérant du verbe et à justifier son enseignement en section littéraire. Nous allons élaborer une méthodologie appropriée. Elle ne serait qu'une recommandation et son exploitation ne serait qu'un enrichissement, mais aussi il faut du personnel enseignant compétent.
Le choix du sujet « Enseignement de la conjugaison du verbe rwandais à l'école secondaire : essai d'élaboration d'une méthodologie spéciale appropriée à la section littéraire » a été dicté par le souci que nous attachons à l'amélioration de la qualité de l'éducation en général et de l'enseignement du kinyarwanda en particulier. Le verbe rwandais est, comme nous avons dit, complexe. La complexité qui tient au nombre de ses morphèmes et des combinaisons de ceux-ci en explique la structure (COUPEZ, A., 1980, p.322). COUPEZ (1980, p.323) continue en affirmant que le nombre des formes que la structure verbale engendre pour un verbe est pratiquement infini. Dès lors, cette infinité de formes verbales explique sa valeur dans notre langue le kinyarwanda. Malheureusement, si l'on ne fait pas attention, ce nombre de formes tendrait à diminuer et donc à appauvrir la langue , car l'on sait que le verbe est l'élément fondamental dans une langue. Cependant, la conjugaison est la seule manière d'exploiter le verbe rwandais et elle nous révèle d'autres modes qui dans le langage courant semblent cachés et/ou inexploités. Durant notre stage pédagogique au cours de l'année scolaire 2003-2004, nous avons pu trouver l'occasion de voir comment se fait l'enseignement de la grammaire rwandaise et l'attitude des concernés (professeurs et élèves) envers cette grammaire. Au cours de quelques discussions menées sur la complexité de la grammaire rwandaise, la conjugaison revenait comme un leitmotiv. Ceci s'ajoutait au fait que lors de nos études secondaires et universitaires, nous avons pu constater que le verbe rwandais pose des problèmes dans son exploitation. Voilà pourquoi le sujet nous a frappé. Le présent travail se voudrait alors être une contribution à l'amélioration de la qualité de l'enseignement du verbe rwandais. Dans l'enseignement de la conjugaison et de la grammaire rwandaise en général, on remarque beaucoup d'interférences du français, et ce dernier tend à influencer le kinyarwanda, alors que ces deux langues sont distinctes. C'est ce qu'affirme aussi MANIRAHO B., (1986 :1) en reprenant COUPEZ en ces termes : « L'élève rwandais apprend sous le nom de grammaire rwandaise, l'analyse de la traduction française ». Le verbe rwandais devrait différer du verbe français du point de vue de la structure morphologique : par le fait des tons qui jouent un grand rôle de différentiation et des morphèmes tonals qui sont de grands repères de modes et même par le fait d'agglutination, le verbe rwandais devrait avoir un accent particulier dans son exploitation en plus du verbe français. C'est donc après avoir constaté la faible exploitation du verbe rwandais et de façon sommaire après avoir remarqué que certaines formes verbales, certains domaines de la conjugaison, les apparentés au verbe rwandais ...tendraient à disparaître, ce qui contribuerait à l'appauvrissement de notre langue, que nous nous sommes demandé si le mal ne peut pas trouver une cure. Pour cela, le présent travail pourrait redonner valeur à la conjugaison du verbe rwandais et à sa complexité, et contribuerait à l'amélioration du langage et de l'écriture du kinyarwanda et donc à l'enrichissement des connaissances de la grammaire rwandaise. Par cette mise en valeur, le kinyarwanda hausserait son niveau de prestige parmi d'autres langues. Certains Rwandais qui croient et font croire que le kinyarwanda est une langue difficile et donc à mettre de côté dans les programmes scolaires se verraient persuadés.
Cette étude a l'intention de trouver des réponses satisfaisantes aux questions suivantes : 1. Comment se fait l'enseignement de la conjugaison du verbe rwandais à l'école secondaire en général et en section littéraire en particulier ? 2. Quels sont les problèmes rencontrés au cours de l'exploitation du verbe rwandais à l'école secondaire littéraire ? 3. Existe-t-il une méthodologie spéciale de l'enseignement de la conjugaison du verbe rwandais ? Si oui, est-elle appropriée ? Si non, n'y a-t-il pas moyen de la formuler/proposer ? 4. Quelles sont les stratégies à adopter et quelle est la méthodologie à utiliser pour un meilleur enseignement de la conjugaison du verbe rwandais ?
Le présent travail poursuit les objectifs suivants : 1. Faire une analyse critique de l'enseignement de la grammaire rwandaise à l'école secondaire en général, et de la conjugaison du verbe rwandais en particulier et en section littéraire. 2. Vérifier la méthodologie utilisée, par les professeurs de kinyarwanda dans les écoles secondaires littéraires et l'accent accordé aux méthodes d'enseignement de la grammaire en général et de la conjugaison en particulier. 3. Proposer une méthodologie spéciale vérifiée, qui peut être applicable dans l'enseignement de la conjugaison du verbe rwandais en section littéraire (depuis la 4ème année jusqu'à la 6ème année). 4. Proposer des recommandations susceptibles d'améliorer le niveau de l'enseignement de la grammaire rwandaise et de faire face à la marginalisation de certains de ses éléments.
Selon Le Petit Larousse illustré (1987 : 507), l'hypothèse est une supposition que l'on fait d'une chose possible ou non, et dont on tire une conséquence. Dans le domaine de l'épistémologie, l'hypothèse est une proposition résultant d'une observation ou d'une induction et devant être vérifiée. Ainsi, au cours de la recherche, l'hypothèse est une réalité supposée que l'on doit vérifier. C'est dans ce sens que notre recherche se propose de vérifier l'hypothèse suivante: «L'enseignement de la grammaire rwandaise en général et de la conjugaison en particulier connaît des problèmes». 6. DEMARCHES METHODOLOGIQUES Le présent travail n'est pas orienté vers une approche rigoureusement expérimentale. La recherche est à caractère exploratoire mais aussi il nous faudra proposer des théories particulières. En effet, pour mener à bout cette recherche, les méthodes suivantes ont été appliquées : D'abord, l'exploitation de la littérature existante en rapport avec le sujet nous a permis l'élaboration du cadre théorique et l'interprétation des données de l'enquête. Ensuite, un questionnaire a été administré à un nombre de personnes exerçant la fonction d'enseignant des langues en général et du kinyarwanda en particulier et en section littéraire. Par ailleurs, des entretiens ont été menés avec des élèves de différentes sections et de différents niveaux et même d' autres personnes supposées detenir l'information intéressante ont été interviewées. Les informations recueillies ont fait l'objet d'analyse critique d'une part, et de formulation d'une méthodologie spéciale d'autre part. Concernant l'interprétation des résultats de l'enquête, nous avons utilisé la statistique descriptive. Cependant, la déduction des théories méthodologiques nous a été permise par quelques statistiques déductives.
Il serait intéressant d'entreprendre une étude englobant même toutes les directions de l'éducation du pays au niveau secondaire car le kinyarwanda est enseigné sur tout le territoire national à tous les niveaux et dans des écoles primaires, secondaires et même à l'Université. Malheureusement, l'ambition de vouloir traiter tous les aspects de l'enseignement de la conjugaison du verbe rwandais dépasse nos possibilités. De même, Il aurait été intéressant de considérer et d'étudier le verbe dans son entièreté, mais suite au fait que le verbe rwandais est complexe et vaste, le temps et les moyens dont nous disposions nous ont obligés à nous limiter à la conjugaison simple. Signalons aussi que l'objet de notre travail n'est pas orienté vers les découvertes linguistiques mais à leur application. Pour cela, ce mémoire n'est pas un traité de grammaire sur la conjugaison. Nous ne donnons ici que la méthodologie pour enseigner ces catégories tout en précisant que la matière à enseigner doit être cherchée ailleurs que dans ce mémoire. Il nous a fallu donc vérifier l'enseignement du verbe rwandais en section littéraire et proposer une méthodologie qui y est appropriée. C'est donc par le fait de l'insuffisance des moyens matériels et financiers dont nous disposions, que nous avons aussi jugé bon et décidé de limiter cette étude à ces quatre provinces et à ces écoles :
Après l'introduction générale qui s'efforce de préciser le sujet, notre travail est subdivisé en 4 chapitres: le premier chapitre est destiné au kinyarwanda et à son enseignement à l'école secondaire en général. Le deuxième chapitre concerne la structure de l'enseignement du kinyarwanda à l'école secondaire littéraire. Le troisième aborde de plus près l'objet de l'étude : il permet une description de l'enseignement/apprentissage de la conjugaison du verbe rwandais et ses problèmes en section littéraire. Puis, le quatrième chapitre est consacré à l'esquisse d'une méthodologie spéciale de l'enseignement de la conjugaison du verbe rwandais. Précisons que ceci n'est qu'une émission des propositions qui seraient appropriées pour rehausser le niveau d'enseignement du verbe rwandais. Enfin, une conclusion générale et des recommandations clôturent notre travail. CHAPITRE I : LE KINYARWANDA ET SON ENSEIGNEMENT A L'ECOLE SECONDAIRE Les premières écoles du Rwanda sont l'oeuvre des missions chrétiennes qui, dès leur installation dans le pays, fondèrent des postes de missions et des écoles de types différents. Tout d'abord il y a eu des écoles - chapelles dans lesquelles les catéchistes initiaient les catéchumènes aux valeurs du christianisme et leur apprenaient à lire et à écrire. Le kinyarwanda a été alors la langue de l'évangélisation et de l'alphabétisation au Rwanda. Cependant, selon MINEPRISEC (1986 : 11) : « Rien ne nous permet d'affirmer que la langue rwandaise figurait en tant que matière d'enseignement sur l'horaire des catéchuménats et plus tard des écoles primaires qui se sont progressivement multipliées. La documentation concernant les programmes scolaires des trois premières décennies de la période coloniale est plutôt rare ». De même, on ne peut pas savoir si les programmes des premières écoles secondaires enseignaient le kinyarwanda et si oui, savoir quel était le contenu de cet enseignement. Comme dans d'autres pays colonisés, les langues des autochtones étaient prohibées à l'école et même condamnées à la suppression comme le précise CALVET L. J., (1974 : 154) en ces mots : « La tendance du colonisateur était à supprimer les langues locales, à les mépriser dans les faits et dans son discours, en fondant autant que faire se pouvait ce mépris sur des arguments pseudo scientifiques, à mépriser donc par contrecoup ceux qui parlent ces langues locales ». Ceci nous emmène à croire que le kinyarwanda non plus n'avait pas le droit de cité à l'école secondaire et que son image devant les Européens était celle d'une langue indigène sans grandes possibilités d'expression, et sans dignité à côté d'une langue comme le français, considéré comme la voie unique vers la science, la culture et la civilisation, les colonisateurs étant francophones. A ce propos JOUANNET, F., (1984 : 19) dit qu'à l'époque allemande, l'enseignement s'effectuait en swahili. Cet idiome continuera à être utilisé sous le mandat belge pour progressivement laisser la place au kinyarwanda dont la fonction était avant tout d'être la langue des masses tandis que le français était celle d'une petite élite intellectuelle fortement sélectionnée à qui, en retour, il était interdit d'utiliser la langue maternelle. Le cours intitulé « causerie indigène » (MINEPRISEC, 1986 : 11) placé à la fin de la liste des cours inscrits au programme d'étude de 1948 avait un contenu organisé sous forme de conférence et on discutait des races, des qualités et défauts du nègre, de la langue indigène et de la conception religieuse et superstitieuse des indigènes. C'est donc clair que l'enseignement du kinyarwanda hérite d'une tradition qui n'en faisait pas un cours à part entière, mais l'inscrivait comme l'un des thèmes du cours de causerie indigène. Après 1949, il a été introduit des cours de langue indigène et de causerie indigène maintenus comme moyens de conférer la marque africaine à la formation des élèves. Au lendemain de l'indépendance, la situation de l'enseignement du kinyarwanda n'a guère changé. Selon MINEPRISEC (1986 :12), l'enseignement de la langue maternelle se heurtait à trois obstacles majeurs à savoir un certain mépris de la langue et une réelle sous-estimation de ses possibilités, l'inexistence d'un programme précis de la langue maternelle et le manque d'un personnel qualifié pour constituer et exploiter la documentation utile au cours de kinyarwanda. A la rentrée scolaire qui suivit l'indépendance du Rwanda en 1962, il a été confectionné un «programme provisoire de kinyarwanda ». C'est le premier programme de kinyarwanda pour l `école secondaire (Annexe 7). Dès lors, l'enseignement du kinyarwanda était le plus poussé à l'école Normale primaire catholique. Par contre, il n'était pas prévu dans les différentes sections de l'enseignement professionnel secondaire inférieur. Bref, avant la réforme de 1979, l'enseignement du kinyarwanda a été comme le dit KARANI, J.B., (1986 : 15), « l'otage d'un cercle vicieux », et c'est cette réforme qui marque un tournant dans l'histoire de l'enseignement du kinyarwanda. Grâce à cette réforme, par la volonté politique, on remarque que des courants d'idées veulent accorder au kinyarwanda une meilleure place dans l'enseignement. Ainsi, un accent particulier a été mis sur l'aspect pédagogique du kinyarwanda qui s'est fixé comme objectifs : 1. L'apprentissage approfondi de la langue maternelle aussi bien aux niveaux primaire, secondaire que supérieur ; 2. La fourniture des outils d'enseignement de cette langue aux enseignants à tous les niveaux ; 3. L'organisation des recyclages des professeurs rwandais du secondaire pour l'enseignement du et en kinyarwanda (MINEPRISEC, 1986 ; 18). Malgré tous ces efforts qu'on disait qu'ils devaient être conjugués afin de mieux enseigner le kinyarwanda et de fournir un bon rendement, de nos jours, on remarque que des principaux défis de l'enseignement du kinyarwanda persistent. Ce qui montre que des objectifs que s'était fixé le Gouvernement n'ont pas été atteints. On remarque encore la sous-qualification du personnel enseignant, l'insuffisance de la documentation, la question des terminologies techniques, alors que ce sont des problèmes qui datent de longtemps. 1.1. ENSEIGNEMENT DU KINYARWANDA AU TRONC COMMUN Au tronc commun, le kinyarwanda est enseigné comme langue et utilisé comme moyen de communication le plus rapide et le plus compréhensible de la part surtout des élèves. Les enfants viennent à peine de sortir de l'école primaire. Dès leur entrée à l'école secondaire, il y a beaucoup de changements chez la plupart des élèves et surtout ceux qui sont internes. Des enfants qui travaillaient seulement la journée et qui rentraient chez eux le soir, se retrouvent devant un nouveau monde qui ne leur est pas familier. Certains se sentent inhibés dans leur langage de famille, d'autres ensuite manquent de pairs du village, d'autres enfin ne savent quoi faire dans cet univers. Le kinyarwanda, la langue maternelle qui était le seul grand véhicule sinon le moteur de relation entre parents enfants ou même entre enfants, s'efface au profit du français et/ ou de l'anglais. Ainsi, il y a un grand changement pour l'élève qui passe de la 6ème année primaire à la 1ère année secondaire, changement auquel il se familiarise au fur et à mesure qu'il s'accommode avec l'école secondaire. Ce qui fait que dès la deuxième année secondaire, l'élève acquiert une nouvelle image de la vie scolaire. La part du professeur du kinyarwanda est alors de guider l'enfant dans ce nouveau monde. Ainsi, dans l'enseignement du kinyarwanda au T.C, on recourt encore un peu aux notions de l'école primaire, et ceci se fait surtout en première année.
« Le pouvoir politique éclaire la politique éducative qu'il entend suivre en déclarant des intentions éducatives. Ces déclarations d'intentions sont traduites par les responsables de la gestion de l'éducation, en terme de plans d'action et de programme » (DE KETELE, et al., 1989 : 173). Ainsi, par la volonté politique d'accorder au kinyarwanda une place meilleure dans l'enseignement, de donner plus de place à la langue nationale dans l'enseignement secondaire, on remarque que les programmes de kinyarwanda se sont basés sur un argument pédagogique et logique plus performant même si des améliorations s'avèrent nécessaire surtout sur l'aspect culturel et socio-professionnel et sur des grilles horaires.
Selon DE KETELE et al. , (1989 : 97), le rôle des objectifs pédagogiques est de fournir des références et des critères pour l'évaluation. L'objectif est un guide dans l'action pédagogique, il fournit des critères pour le choix des méthodes, techniques, des moyens et d'outils pour l'amélioration de l'action éducative. Ainsi, avant la conception et l'élaboration d'un programme, il faut se fixer des objectifs tant généraux que spécifiques. A coté des objectifs généraux qui concourent tous, à la formation du vrai citoyen rwandais, le programme de kinyarwanda a aussi prévu des objectifs spécifiques qui aident à augmenter le rendement de l'action éducative du et en kinyarwanda. Ces objectifs sont conçus en termes de recommandations et /ou de propositions dont la plupart demeurent non réalisées et l'état est toujours considéré comme redevable à l'éducation. Le programme a aussi insisté sur l'amour de la langue maternelle en soutenant REPUSSEAU, J., (1974 : 23) qui a dit que «nous vivons environnés par notre langue maternelle comme par l'air que nous respirons ! Or, s'il n'est pas généralement admis que la gymnastique respiratoire consciente modifie la santé, tous les maîtres admettent tacitement que l'amour de la langue maternelle améliore le comportement de l'enfant, de l'adolescent ou de l'adulte (l'homme) à son égard », afin de former des citoyens fiers de leurs langue et de leur culture.
Le programme de kinyarwanda au T.C. contient un amalgame de notions tant littéraires que grammaticales. Ces notions sont regroupées en grands points contenant des sous-points ou des sous-chapitres. Sur le papier, il est reproduit en deux colonnes. La partie gauche est pour l'objectif général divisé en objectifs spécifiques, et celle de droite est réservée au contenu qui doit être dispensé en classe, et donc des activités qui doivent être réalisées par la classe (le professeur et ses élèves). 1° Première année T.C. En littérature, l'élève de la première année doit premièrement apprendre à lire divers types de textes et savoir les analyser. Il doit ensuite structurer son propre discours relatif à ce qu'il a lu et savoir le tenir et le prononcer devant ses camarades. Enfin, il doit maîtriser les mécanismes de l'orthographe du kinyarwanda afin de présenter une écriture bien structurée, aérée et précise. Bref, l'élève de la première année secondaire doit savoir lire, parler et écrire. Cependant, l'un des problèmes majeurs que rencontrent le professeur et ses élèves est de savoir comment concilier le parler et l'écrit. Ce problème a été aussi évoqué par GRAY, W. S., (1956: 11) au cours de ses recherches sur les méthodes d'enseignement de la lecture et de l'écriture. Celui-ci disait qu'il devait se heurter à des problèmes particulièrement délicats : l'un concerne les rapports de la langue parlée avec la langue écrite ; l'autre, les variations possibles parmi les méthodes d'enseignement en fonction des types d'écriture. Le professeur doit alors remplir ses attributions de chercheur et chercher la méthode appropriée à l'enseignement de la lecture et de l'écriture en insistant sur les aspects phonétique, lexical et syntaxique de la langue car, comme le précise encore GRAY, W. S., (1956 : 11) « une langue se définit par sa phonétique, son vocabulaire et par sa syntaxe ». Le professeur de kinyarwanda doit faire autant que possible lire ses élèves, les faire parler et les faire écrire comme l'ordonne REPUSSEAU, J., (1974 : 25) en ces termes : « Faites lire vos élèves, ...Faites en sorte que vos élèves lisent, ...qu'ils parlent et qu'ils écrivent, car c'est en utilisant le langage qu'on devient son ami ». Si l'on observe les types des textes prévus par le programme, on remarque que c'est le professeur qui doit s'évertuer à établir une progression propre et systématique. Le programme devrait alors prévoir les activités mais en les échelonnant ; ce qui faciliterait la tâche du professeur. Dans la grammaire, les notions à apprendre peuvent se ramener en un seul concept « la phrase ». Ainsi, le programme prévoit d'étudier les sortes et types de phrases et les différents constituants de cette dernière, comme le nom, et le pronom. De ce côté, on peut dire qu'il n'y a pas de lacunes accusées car le mot qui est le fondement de la phrase est prévu comme il faut. 2° Deuxième année T.C. Le programme de la deuxième année est le prolongement de celui de la 1ère année. En littérature, c'est toujours la lecture de divers types de textes qui prime et est secondée par l'analyse. Cependant, le programme ne met pas d'accent sur la qualité de textes à apprendre en deuxième année afin de les différencier avec ceux vus en première année. Ainsi, le professeur se débrouille de façon qu'en pratique beaucoup de contradictions se rencontrent. Ensuite, la prise de la parole suit et l'orthographe termine le programme. A ce dernier point qu'est l'orthographe, on remarque un accent particulier qui la différencie de celle de la première année : « la rédaction ». L'élève apprend donc les mécanismes de la composition et apprend à ordonner ses idées en parties et en paragraphes afin de former un tout cohérent et structuré. Dans la grammaire, beaucoup de changements sont abordés. A part des notions générales du nom et pronom, on ajoute aussi leur exploitation en profondeur comme le découpage en morphèmes, la quantité vocalique et la tonalité. 3° Troisième année T.C. La troisième année secondaire marque la fin du cycle. C'est donc le temps de faire un saut en arrière et de mettre les points sur les «i ». L'élève devrait dès lors être à mesure de faire l'épreuve nationale de fin du T.C. De ce fait, il faut que toutes les notions générales et particulières de la langue puissent avoir été abordées. En littérature, c'est la consolidation des activités des deux premières années. La lecture à ce niveau doit être rapide, claire et précise et doit porter sur des textes de plus en plus longs et multithématiques. L'analyse doit se faire au niveau thématique (thèmes majeurs et secondaires) et doit finir par la contextualisation. Le discours d'un élève de la troisième année doit être bien tenu et bien prononcé, en tenant compte des techniques de la rhétorique. L'écriture suit les règles de la composition de divers types de textes et de rédaction. Au niveau de la grammaire, l'orthographe est fondée sur les notions de quantité vocalique et des tons. L'élève apprend aussi les autres catégories grammaticales non vues en 1ère année et en 2ème année notamment les pronoms précessif, interpellatif, interrogatif, numéral, indéfini et leur morphèmes segmentaux. Le dernier point de la grammaire qui doit être abordé en 3ème année est la conjugaison. Celle-ci étant sous forme de prémices, l'élève n'apprend que les trois temps majeurs et certains modes.
La méthodologie qui est proposée dans le programme est centrée sur l'apprenant. C'est lui qui doit occuper le premier rang et toutes les activités sont orientées en sa faveur. Cette méthodologie donne la procédure que doit se fixer le professeur de kinyarwanda, celle-ci étant l'enchaînement logique et chronologique des activités pour l'enseignement du texte kinyarwanda. Le rôle du professeur est de guider et corriger l'élève dans ses activités qui doivent être couronnées par l'évaluation. 1.1.1.4. Points spécifiques du programme Ces points sont lancés sous forme de recommandations. C'est une tâche qu'ont donné au Ministère, les gens qui ont élaboré ce programme. Cette tâche est de former les enseignants qualifiés et prévoir des recyclages des enseignants du kinyarwanda, confectionner des manuels découlant de ce programme et relatifs à chaque promotion du tronc commun, prévoir que le kinyarwanda figure parmi les cours qui sont évalués par le ministère à la fin du T.C et enseigner aussi le kinyarwanda en dehors des écoles car les grilles horaires n'accordent pas beaucoup de place au kinyarwanda. Malgré cette prévision, on peut dire que seule la 3ème recommandation a été réalisée à 100%. Cependant, le quatrième point se réalise aussi au cours des compétitions organisées dans différents domaines, mais en principe, ces compétitions se rapportent à la littérature. Ceci nous emmène à conclure que le programme de kinyarwanda met beaucoup plus d'accent sur la littérature que sur la grammaire. 1.2. ENSEIGNEMENT DU KINYARWANDA AU SECOND CYCLE Au second cycle, le programme varie d'une section à l'autre. Ainsi, certaines options ont le cours de kinyarwanda jusqu'en sixième année, d'autres n'en ont pas ou l'abandonnent en cinquième année. Ceci fait que parmi les sections qui ont ce cours, certaines passent l'épreuve nationale de kinyarwanda et d'autres pas. Dans l'évaluation des programmes de kinyarwanda au second cycle, nous avons pris en considération des grilles horaires et des contenus notionnels selon les sections du secondaire. Ces deux éléments donnent la mesure de considération et de l'ambition que l'on a pour telle discipline inscrite au cursus de telle filière de l'enseignement. Il aurait été intéressant de considérer toutes les sections de chaque type d'enseignement ou bien de choisir une section dans chaque type mais, suite à nos moyens modestes et au fait que deux ou plusieurs options peuvent avoir un même programme, nous avons jugé bon de nous interroger sur deux programmes de kinyarwanda. Aussi par le fait que deux ou plusieurs options peuvent passer un même examen national de Kinyarwanda, cette identité nous a aidé elle aussi dans le choix de l'une des sections qui pouvait représenter les autres et donc de son programme. Ces programmes sont d'une part, le programme de kinyarwanda pour les sections Mathématique-Physique et Biologie-Chimie. Le choix étant dicté par la volonté de vérifier l'enseignement du kinyarwanda dans les sections scientifiques. D'autre part, il s'agit du programme de Kinyarwanda pour les sections littéraire, sciences humaines et Normale primaire. Le choix étant guidé et poussé par la volonté de vérifier l'enseignement du kinyarwanda dans ces sections qui s'orientent vers le domaine social (Sciences Humaines) ou qui visent la formation des formateurs encadreurs des enfants rwandais (section Normale Primaire) ou même celles qui sont de vrais piliers de la langue (Lettre). Vu l'intitulé de notre travail, ce troisième point sera développé aux deux chapitres suivants. 1.2.1. Programmes de kinyarwanda dans les sections deMathématique- Physique et Biologie- Chimie D'après le MINEPRISEC (1996 : 2), ce programme est fondé sur les principes suivants :
Comme le précise ce programme, c'est le professeur qui doit trouver pour sa classe, des textes qui mettront ces principes en application, mais où les trouver ? Du coté de l'analyse, on trouve que des contenus notionnels littéraires diffèrent de ceux du T.C., mais que leur abord est le même. C'est -à-dire que la littérature commence suivie de l'analyse, la prise de la parole et enfin l'écriture. La seule différence réside du côté des textes qui sont plus longs et qui doivent être suivis par la vie de l'auteur. Dans la grammaire, la quantité vocalique, la tonalité et la morphologie de diverses parties du discours priment. Quant à la morphologie du verbe, celle-ci est abordée à la fin de la 5ème année mais sous forme de notions. On apprend d'abord les terminaisons du verbe conjugué, ensuite les sortes des verbes avec plus d'accent sur le verbe irrégulier. 1.2.2. Programmes de kinyarwanda dans les sections Littéraire, Normale Primaire et Sciences Humaines Au point de vue formel, ce programme ne diffère pas des autres programmes. Cependant, suite à l'intérêt accordé au kinyarwanda par les sections concernées et par le profil de sortie de l'élève, le fond de ce programme s'éloigne de celui des autres. De ce fait, ce programme exige d'être exploité avec rigueur car il concerne les sections dites sociales, raison pour laquelle le MINEDUC, (1999 :22) prévoit un examen d'état en le disant en ces termes : « Il doit être prévu un examen d'état de fin des humanités en faveur des sections Littéraires, Sciences humaines et Normale Primaire car le kinyarwanda est la langue nationale, utilisée dans l'administration, dans la recherche et qu'elle est la langue d'enseignement à l'école primaire ».1(*) Bien que l'analyse de ce programme soit profonde et détaillée au chapitre suivant, nous ne pouvons pas oublier de signaler que le choix pour les sections Normale Primaire et Sciences Humaines n'est pas du tout facile, car elles partagent un programme avec une section purement littéraire et ayant beaucoup plus d'heures de kinyarwanda par semaine. De la quatrième à la cinquième année de la section littéraire, le programme ne diffère pas de celui des sections scientifiques, sauf sur « Les morceaux de la poésie pastorale » introduits en cinquième année littéraire et dans d'autres sections qui partagent le programme avec elles. Dans la grammaire, l'analyse est plus détaillée chez les littéraires que chez les scientifiques, mais la plupart des éléments grammaticaux à analyser demeurent les mêmes.
HORAIRES Par le fait de l'ampleur des programmes, les professeurs se retrouvent devant une masse de notions à aborder en peu de temps. Alors, certains préfèrent passer quelques éléments sous silence, d'autres faire un survol, d'autres enfin font une progression logique tel que le programme le prévoit et ne le terminent pas. Ce problème des grilles horaires et des contenus déséquilibrés a été longtemps évoqué, mais les améliorations manquent. 1.3.1. Au Tronc commun Référence faite au contenu prévu et à la grille horaire des trois années du T.C., un problème se pose. Pour les deux heures par semaine qui sont allouées au kinyarwanda, il y a trop de notions tant littéraires que grammaticales à étudier. On évalue à 120 le nombre de notions à voir au cours de ces trois ans. La moyenne s'évalue à 40 notions par an, ce qui signifie qu'il faut voir au moins une nouvelle notion par semaine, ce qui serait irréalisable toutes les deux heures. Le professeur se demande alors s'il peut commencer par la littérature, par la grammaire ou s'il peut alterner mais, comment. A part ce problème, il se demande aussi ce qu'il peut privilégier entre la grammaire et la littérature et comment maintenir l'équilibre entre les deux. Cependant, selon les informations recueillies de la part des élèves du T.C., avec lesquels nous nous sommes entretenus, les réponses à la question «entre la grammaire et la littérature que privilégie votre professeur ? », nous sont données tel que le montre le tableau suivant : Tableau 1: L'accent accordé à la grammaire et/ou à la littérature par les professeurs de kinyarwanda au T.C Question 2: Entre la grammaire et la littérature, que privilégie votre professeur ?
D'après les données ci-dessus récoltées dans deux établissements différents, on remarque que les professeurs de kinyarwanda au T.C se bornent à la grammaire, car sur 30 élèves ayant répondu à notre question, 24 (80%) ont affirmé que leurs professeurs se consacrent à la grammaire quelle que soit leur classe. 1.3.2. Au second cycle scientifique Aussi, devant le même problème de multiplicité de notions à apprendre pendant peu de temps, on remarque que le professeur fait son propre choix. A la même question, les résultats nous sont montrés par le tableau suivant : Tableau 2: L'accent accordé à la grammaire et/ou à la littérature par les professeurs de kinyarwanda au second cycle scientifique Question 2: Entre la grammaire et la littérature, que privilégie votre professeur ?
Les résultats ci-dessus nous permettent d'affirmer que les professeurs de kinyarwanda dans des sections scientifiques privilégient la littérature au détriment de la grammaire, car sur 20élèvees, 11(soit 55%) l'ont témoigné. Cependant, 5(soit 25%) en disconviennent car ils voient la prévalence de la grammaire. Le reste (4 soit 20%) témoigne que les professeurs maintiennent l'équilibre entre les deux. 1.3.3. Dans les sections Sciences Humaines et Normales Primaire Du coté de la littérature, les textes proposés dans le programme et dans les manuels scolaires disponibles, ne sont guère différents de ceux des autres sections. Cependant, suite au temps alloué au kinyarwanda qui est trop court par rapport à celui des littéraires alors que le programme est le même, le professeur rencontre un grand problème de choix. Dans la grammaire, les professeurs aussi font leur propre choix selon qu'ils enseignent dans telle ou telle section. Ainsi, chez les professeurs qui donnent le cours de kinyarwanda aux futurs maîtres, ils préfèrent se consacrer profondément à l'analyse des catégories grammaticales, alors que ceux des Sciences Humaines s'attachent à la littérature comme le montre ce tableau des résultats obtenus à la même question : Tableau 3 : L'accent accordé à la grammaire et/ou à la littérature par les professeurs de kinyarwanda en sections N.P. et S.H Question 2: Entre la grammaire et la littérature, que privilégie votre professeur ?
Sur 12 élèves de la section N.P., 9 (soit 75%) remarquent que leurs professeurs mettent le plus d'accent à la grammaire. Ce que ne remarquent pas leurs collègues des S.H., car sur le même effectif, 7(soit58,3%)voient que le plus d'accent est mis à la littérature et 4 (soit 33,3%)à la grammaire. Un élève (soit8,4%)dans chacune de ces deux sections remarque que le même accent est équitablement mis à ces matières.
Selon les informations données par les mêmes élèves interviewés, ceux qui aiment le kinyarwanda aiment sa littérature par les textes qu'elle leur présente et détestent sa grammaire accusée d'être compliquée. Quelques uns des élèves affirment qu'ils sont contraints d'apprendre le kinyarwanda parce qu'ils vont passer son examen à la fin du cycle, surtout le T.C. Bref, que ce soit du côté des élèves que des professeurs, l'accent est mis sur la grammaire chez les élèves qui passent l'examen national de kinyarwanda ( Tronc commun et Normale Primaire), tandis que les autres préfèrent les lectures. Par rapport aux autres langues apprises à l'école secondaire, le kinyarwanda perd de sa valeur surtout chez les scientifiques qui ne l'aiment pas du tout. Cette attitude des élèves vis à vis du kinyarwanda nous a été fournie par les réponses à des questions suivantes : Tableau 4 : Attitude des élèves vis à vis du kinyarwanda Question 5 : Y a-t-il vraiment de l'importance à apprendre le kinyarwanda ?
Il ressort de ce tableau que les élèves du T.C et ceux des sections N.P et Sc.H attestent que le kinyarwanda a une importance car, respectivement sur 30 et 24élèves, 24 et 20 l'affirment. Malgré cela, les scientifiques le dénigrent car sur 20élèves, seuls 7 l'affirment. Tableau.5 : Opinions des élèves sur le kinyarwanda par comparaison avec d'autres langues * 1 « Hagomba guteganywa ikizamini cya Leta gisoza inyigisho z'amashurri yisumbuye ku mashami y'indimi, ubumenyamuntu n'inderabarezi kuko ikinyarwanda ari ururimi rw'igihugu rukoreshwa mu butegetsi , mu bushakashatsi, kandi rukaba rwigishwamo mu mashuri abanza » |
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