INTRODUCTION GENERALE
1. ETAT DE LA QUESTION
Le kinyarwanda, langue des Rwandais, est une langue
parlée sur toute l'étendue du pays. En plus d'être la
langue nationale, il est aussi, avec le français et l'anglais, la langue
officielle au Rwanda.
La langue, en tant que parler d'une nation, désigne
aussi un ensemble conventionnel de mots, de phénomènes et de
structures qui sont caractéristiques d'une culture (MINEDUC,
S.D :2).
Le kinyarwanda qui est aussi notre langue maternelle a donc
une importance capitale pour les Rwandais. Dès lors, l'apprentissage de
la langue maternelle est très important, car c'est une des disciplines
qui conduisent le mieux au but assigné à l'éducation,
à savoir la formation harmonieuse de l'homme au sens plein du mot,
c'est-à-dire l'éducation saisissant l'homme dans tous ces
aspects : intellectuels, sociaux, esthétiques, psychiques, moraux
(MINEDUC, op.cit.,4).
Les objectifs de l'enseignement de la langue maternelle sont
divers, c'est-à-dire qu'ils sont classés selon tous ces aspects
de l'homme ci haut mentionnés. Le langage est l'instrument de la
pensée : savoir sa langue, c'est savoir penser. Apprendre sa
langue, la posséder, l'écrire avec précision est un signe
de culture, de jugement logique et de précision dans la pensée
(MINEDUC, op.cit., 4)
Ainsi, l'enseignement du kinyarwanda dans nos écoles et
particulièrement à l'école secondaire doit être
soutenu, car après avoir terminé les humanités, on
confirme que l'élève a mis un point final aux cours
généraux dont le Kinyarwanda.
La langue ne peut être développée
autrement que par son exploitation et son enrichissement sans cesse croissants
et c'est dans les écoles où ce développement peut
être projeté car ce sont les ressortissants des écoles qui
sont les représentants de la société civile.
Cependant, si l'on évalue, analyse et critique ce qui
se fait dans l'enseignement du kinyarwanda dans nos écoles, on remarque
que des contributions s'avèrent nécessaires pour le soutien de
cet outil culturel.
Bien que les domaines du kinyarwanda soient diversifiés
et contiennent beaucoup d'éléments, on remarque que dans
l'enseignement, le plus d'accent est accordé aux notions
élémentaires et/ou on les exploite superficiellement.
Dans la grammaire par exemple, les tons sont
négligés alors que la différenciation de la hauteur des
tons n'est pas seulement l'objet de mélodie ou d'intonation comme c'est
le cas dans la littérature, mais aussi un aspect fort pertinent de notre
langue.
Aussi dans la conjugaison du verbe rwandais, on
dénombre beaucoup de morphèmes qui peuvent se rencontrer dans un
même verbe conjugué car le kinyarwanda est une langue
agglutinante, mais ils sont négligés. A savoir aussi que dans
cette conjugaison, les tons peuvent donner un repère de mode ce que ne
peut pas l'orthographe courante. Le verbe est l'élément
fondamental de la langue et ses formes sont nombreuses. La conjugaison est
importante dans l'enseignement de la langue. On sait bien écrire quand
on sait conjuguer. Le verbe exprime l'action ou l'état et constitue le
terme essentiel de la proposition (MINEDUC, S.D :35).
Malgré cela, dans l'enseignement de la conjugaison,
certains professeurs en font peu de cas et accordent le plus de leur temps aux
notions générales. De cette exploitation faible ressort un faible
niveau d'instruction du côté des élèves : il
n'est pas clairement compréhensible de voir l'importance accordée
à l'enseignement de la conjugaison depuis l'école primaire
jusqu'à la fin de l'école secondaire dans les programmes
scolaires, et de remarquer des faiblesses accusées par les
élèves à la sortie du secondaire.
La trop étonnante lacune se retrouve chez les
lauréats des sections littéraires qui ont un horaire comportant
un grand nombre d'heures de kinyarwanda alors que ce sont eux qui devraient
manifester le génie de la langue.
Après avoir constaté ces lacunes et même
quelques préjugés à l'encontre du kinyarwanda, on est
tenté de vérifier si le problème réside du
côté des élèves, du côté des
professeurs et de leur méthodologie ou bien du côté de la
matière elle-même: la complexité du verbe rwandais.
Même si certains auteurs comme COUPEZ, A., KAGAME, A.,
MUTAKE, Th., BIZIMANA, S. et d'autres ont traité du verbe rwandais, ils
se sont concentrés sur les découvertes linguistiques et n'ont pas
tracé l'itinéraire à suivre dans l'enseignement de leurs
découvertes. Ils ont confectionné des corpus et le devoir des
enseignants est de concilier ce corpus avec l'enseignement,
c'est-à-dire qu'ils doivent élaborer une
méthodologie spéciale pour bien présenter les notions de
degré, d'ordre, de mode, de jointure et d'aspect. Ils doivent chercher
les moyens de résoudre les problèmes que pose la structure
verbale.
Parlant du temps par exemple, Robert D. BOTNE dans le rapport
du séminaire sur l'enseignement du kinyarwanda à l'école
secondaire tenu à Kigali du 27 au 29/06/1983 (p.97) précise que
« un problème pour le professeur de kinyarwanda, surtout
au niveau secondaire, est comment présenter les notions linguistiques du
temps ». Il continue en disant aussi que le temps est
très complexe. Le professeur de kinyarwanda devrait alors être
conscient de ce problème et chercher comment le résoudre.
Pour cela, nous sommes amené à montrer le
rôle prépondérant du verbe et à justifier son
enseignement en section littéraire. Nous allons élaborer une
méthodologie appropriée. Elle ne serait qu'une recommandation et
son exploitation ne serait qu'un enrichissement, mais aussi il faut du
personnel enseignant compétent.
2.CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix du sujet « Enseignement de la conjugaison
du verbe rwandais à l'école secondaire : essai
d'élaboration d'une méthodologie spéciale
appropriée à la section littéraire » a
été dicté par le souci que nous attachons à
l'amélioration de la qualité de l'éducation en
général et de l'enseignement du kinyarwanda en particulier.
Le verbe rwandais est, comme nous avons dit, complexe. La
complexité qui tient au nombre de ses morphèmes et des
combinaisons de ceux-ci en explique la structure (COUPEZ, A., 1980, p.322).
COUPEZ (1980, p.323) continue en affirmant que le nombre
des formes que la structure verbale engendre pour un verbe est pratiquement
infini. Dès lors, cette infinité de formes verbales
explique sa valeur dans notre langue le kinyarwanda.
Malheureusement, si l'on ne fait pas attention, ce nombre de formes tendrait
à diminuer et donc à appauvrir la langue , car l'on sait que le
verbe est l'élément fondamental dans une langue. Cependant, la
conjugaison est la seule manière d'exploiter le verbe rwandais et elle
nous révèle d'autres modes qui dans le langage courant semblent
cachés et/ou inexploités.
Durant notre stage pédagogique au cours de
l'année scolaire 2003-2004, nous avons pu trouver l'occasion de voir
comment se fait l'enseignement de la grammaire rwandaise et l'attitude des
concernés (professeurs et élèves) envers cette grammaire.
Au cours de quelques discussions menées sur la complexité de la
grammaire rwandaise, la conjugaison revenait comme un leitmotiv. Ceci
s'ajoutait au fait que lors de nos études secondaires et universitaires,
nous avons pu constater que le verbe rwandais pose des problèmes dans
son exploitation. Voilà pourquoi le sujet nous a frappé. Le
présent travail se voudrait alors être une contribution à
l'amélioration de la qualité de l'enseignement du verbe
rwandais.
Dans l'enseignement de la conjugaison et de la grammaire
rwandaise en général, on remarque beaucoup d'interférences
du français, et ce dernier tend à influencer le kinyarwanda,
alors que ces deux langues sont distinctes. C'est ce qu'affirme aussi MANIRAHO
B., (1986 :1) en reprenant COUPEZ en ces
termes : « L'élève rwandais apprend sous
le nom de grammaire rwandaise, l'analyse de la traduction
française ».
Le verbe rwandais devrait différer du verbe
français du point de vue de la structure morphologique : par le
fait des tons qui jouent un grand rôle de différentiation et des
morphèmes tonals qui sont de grands repères de modes et
même par le fait d'agglutination, le verbe rwandais devrait avoir un
accent particulier dans son exploitation en plus du verbe français.
C'est donc après avoir constaté la faible
exploitation du verbe rwandais et de façon sommaire après avoir
remarqué que certaines formes verbales, certains domaines de la
conjugaison, les apparentés au verbe rwandais ...tendraient à
disparaître, ce qui contribuerait à l'appauvrissement de notre
langue, que nous nous sommes demandé si le mal ne peut pas trouver une
cure.
Pour cela, le présent travail pourrait redonner valeur
à la conjugaison du verbe rwandais et à sa complexité, et
contribuerait à l'amélioration du langage et de l'écriture
du kinyarwanda et donc à l'enrichissement des connaissances de la
grammaire rwandaise. Par cette mise en valeur, le kinyarwanda hausserait son
niveau de prestige parmi d'autres langues. Certains Rwandais qui croient et
font croire que le kinyarwanda est une langue difficile et donc à mettre
de côté dans les programmes scolaires se verraient
persuadés.
3. QUESTIONS DE RECHERCHE
Cette étude a l'intention de trouver des
réponses satisfaisantes aux questions suivantes :
1. Comment se fait l'enseignement de la conjugaison du verbe
rwandais à l'école secondaire en général et en
section littéraire en particulier ?
2. Quels sont les problèmes rencontrés au cours
de l'exploitation du verbe rwandais à l'école secondaire
littéraire ?
3. Existe-t-il une méthodologie spéciale de
l'enseignement de la conjugaison du verbe rwandais ? Si oui, est-elle
appropriée ? Si non, n'y a-t-il pas moyen de la
formuler/proposer ?
4. Quelles sont les stratégies à adopter et
quelle est la méthodologie à utiliser pour un meilleur
enseignement de la conjugaison du verbe rwandais ?
4. OBJECTIFS DE L'ETUDE
Le présent travail poursuit les objectifs
suivants :
1. Faire une analyse critique de l'enseignement de la
grammaire rwandaise à l'école secondaire en
général, et de la conjugaison du verbe rwandais en particulier et
en section littéraire.
2. Vérifier la méthodologie utilisée, par
les professeurs de kinyarwanda dans les écoles secondaires
littéraires et l'accent accordé aux méthodes
d'enseignement de la grammaire en général et de la conjugaison en
particulier.
3. Proposer une méthodologie spéciale
vérifiée, qui peut être applicable dans l'enseignement de
la conjugaison du verbe rwandais en section littéraire (depuis la
4ème année jusqu'à la 6ème année).
4. Proposer des recommandations susceptibles
d'améliorer le niveau de l'enseignement de la grammaire rwandaise et de
faire face à la marginalisation de certains de ses
éléments.
5.HYPOTHESE DE TRAVAIL
Selon Le Petit Larousse illustré (1987 : 507),
l'hypothèse est une supposition que l'on fait d'une chose possible ou
non, et dont on tire une conséquence. Dans le domaine de
l'épistémologie, l'hypothèse est une proposition
résultant d'une observation ou d'une induction et devant être
vérifiée. Ainsi, au cours de la recherche, l'hypothèse est
une réalité supposée que l'on doit vérifier.
C'est dans ce sens que notre recherche se propose de
vérifier l'hypothèse suivante:
«L'enseignement de la grammaire rwandaise en
général et de la conjugaison en particulier connaît des
problèmes».
6. DEMARCHES METHODOLOGIQUES
Le présent travail n'est pas orienté vers une
approche rigoureusement expérimentale. La recherche est à
caractère exploratoire mais aussi il nous faudra proposer des
théories particulières. En effet, pour mener à bout cette
recherche, les méthodes suivantes ont été
appliquées :
D'abord, l'exploitation de la littérature existante en
rapport avec le sujet nous a permis l'élaboration du cadre
théorique et l'interprétation des données de
l'enquête.
Ensuite, un questionnaire a été
administré à un nombre de personnes exerçant la fonction
d'enseignant des langues en général et du kinyarwanda en
particulier et en section littéraire.
Par ailleurs, des entretiens ont été
menés avec des élèves de différentes sections et de
différents niveaux et même d' autres personnes supposées
detenir l'information intéressante ont été
interviewées.
Les informations recueillies ont fait l'objet d'analyse
critique d'une part, et de formulation d'une méthodologie
spéciale d'autre part.
Concernant l'interprétation des résultats de
l'enquête, nous avons utilisé la statistique descriptive.
Cependant, la déduction des théories méthodologiques nous
a été permise par quelques statistiques déductives.
7. LIMITES DU SUJET
Il serait intéressant d'entreprendre une étude
englobant même toutes les directions de l'éducation du pays au
niveau secondaire car le kinyarwanda est enseigné sur tout le territoire
national à tous les niveaux et dans des écoles primaires,
secondaires et même à l'Université.
Malheureusement, l'ambition de vouloir traiter tous les
aspects de l'enseignement de la conjugaison du verbe rwandais dépasse
nos possibilités.
De même, Il aurait été intéressant
de considérer et d'étudier le verbe dans son
entièreté, mais suite au fait que le verbe rwandais est complexe
et vaste, le temps et les moyens dont nous disposions nous ont obligés
à nous limiter à la conjugaison simple.
Signalons aussi que l'objet de notre travail n'est pas
orienté vers les découvertes linguistiques mais à leur
application. Pour cela, ce mémoire n'est pas un traité de
grammaire sur la conjugaison. Nous ne donnons ici que la méthodologie
pour enseigner ces catégories tout en précisant que la
matière à enseigner doit être cherchée ailleurs que
dans ce mémoire. Il nous a fallu donc vérifier l'enseignement du
verbe rwandais en section littéraire et proposer une méthodologie
qui y est appropriée.
C'est donc par le fait de l'insuffisance des moyens
matériels et financiers dont nous disposions, que nous avons aussi
jugé bon et décidé de limiter cette étude à
ces quatre provinces et à ces écoles :
· GIKONGORO : Le G.S. Bigugu ;
· BUTARE : -G.S.O. Butare ;
-G. S. Sainte Bernadette de
Save ;
-Collège CHRIST- ROI de
NYANZA ;
· GITARAMA : -G. S. Saint Joseph de
Kabgayi ;
-G. S. de Shyogwe ;
· BYUMBA : Petit Séminaire Saint Dominique
de Rwesero.
8. SUBDIVIONS DU TRAVAIL
Après l'introduction générale qui
s'efforce de préciser le sujet, notre travail est subdivisé en 4
chapitres: le premier chapitre est destiné au kinyarwanda et à
son enseignement à l'école secondaire en
général. Le deuxième chapitre concerne la structure de
l'enseignement du kinyarwanda à l'école secondaire
littéraire.
Le troisième aborde de plus près l'objet de
l'étude : il permet une description de l'enseignement/apprentissage
de la conjugaison du verbe rwandais et ses problèmes en section
littéraire.
Puis, le quatrième chapitre est consacré
à l'esquisse d'une méthodologie spéciale de l'enseignement
de la conjugaison du verbe rwandais. Précisons que ceci n'est qu'une
émission des propositions qui seraient appropriées pour rehausser
le niveau d'enseignement du verbe rwandais. Enfin, une conclusion
générale et des recommandations clôturent notre travail.
CHAPITRE I : LE KINYARWANDA ET SON ENSEIGNEMENT
A L'ECOLE SECONDAIRE
Les premières écoles du Rwanda sont l'oeuvre des
missions chrétiennes qui, dès leur installation dans le pays,
fondèrent des postes de missions et des écoles de types
différents. Tout d'abord il y a eu des écoles - chapelles dans
lesquelles les catéchistes initiaient les catéchumènes aux
valeurs du christianisme et leur apprenaient à lire et à
écrire. Le kinyarwanda a été alors la langue de
l'évangélisation et de l'alphabétisation au Rwanda.
Cependant, selon MINEPRISEC (1986 : 11) :
« Rien ne nous permet d'affirmer que la langue rwandaise figurait
en tant que matière d'enseignement sur l'horaire des
catéchuménats et plus tard des écoles primaires qui se
sont progressivement multipliées. La documentation concernant les
programmes scolaires des trois premières décennies de la
période coloniale est plutôt rare ».
De même, on ne peut pas savoir si les programmes des
premières écoles secondaires enseignaient le kinyarwanda et si
oui, savoir quel était le contenu de cet enseignement. Comme dans
d'autres pays colonisés, les langues des autochtones étaient
prohibées à l'école et même condamnées
à la suppression comme le précise CALVET L. J., (1974 : 154)
en ces mots : « La tendance du colonisateur était
à supprimer les langues locales, à les mépriser dans les
faits et dans son discours, en fondant autant que faire se pouvait ce
mépris sur des arguments pseudo scientifiques, à mépriser
donc par contrecoup ceux qui parlent ces langues locales ». Ceci
nous emmène à croire que le kinyarwanda non plus n'avait pas le
droit de cité à l'école secondaire et que son image devant
les Européens était celle d'une langue indigène sans
grandes possibilités d'expression, et sans dignité à
côté d'une langue comme le français,
considéré comme la voie unique vers la science, la culture et la
civilisation, les colonisateurs étant francophones.
A ce propos JOUANNET, F., (1984 : 19) dit qu'à
l'époque allemande, l'enseignement s'effectuait en swahili. Cet idiome
continuera à être utilisé sous le mandat belge pour
progressivement laisser la place au kinyarwanda dont la
fonction était avant tout d'être la langue des masses tandis que
le français était celle d'une petite élite intellectuelle
fortement sélectionnée à qui, en retour, il était
interdit d'utiliser la langue maternelle.
Le cours intitulé « causerie
indigène » (MINEPRISEC, 1986 : 11) placé à
la fin de la liste des cours inscrits au programme d'étude de 1948 avait
un contenu organisé sous forme de conférence et on discutait des
races, des qualités et défauts du nègre, de la langue
indigène et de la conception religieuse et superstitieuse des
indigènes. C'est donc clair que l'enseignement du kinyarwanda
hérite d'une tradition qui n'en faisait pas un cours à part
entière, mais l'inscrivait comme l'un des thèmes du cours de
causerie indigène.
Après 1949, il a été introduit des cours
de langue indigène et de causerie indigène maintenus comme moyens
de conférer la marque africaine à la formation des
élèves. Au lendemain de l'indépendance, la situation de
l'enseignement du kinyarwanda n'a guère changé. Selon MINEPRISEC
(1986 :12), l'enseignement de la langue maternelle se heurtait à
trois obstacles majeurs à savoir un certain mépris de la langue
et une réelle sous-estimation de ses possibilités, l'inexistence
d'un programme précis de la langue maternelle et le manque d'un
personnel qualifié pour constituer et exploiter la documentation utile
au cours de kinyarwanda.
A la rentrée scolaire qui suivit l'indépendance
du Rwanda en 1962, il a été confectionné un
«programme provisoire de kinyarwanda ». C'est le premier
programme de kinyarwanda pour l `école secondaire (Annexe 7).
Dès lors, l'enseignement du kinyarwanda était le plus
poussé à l'école Normale primaire catholique. Par contre,
il n'était pas prévu dans les différentes sections de
l'enseignement professionnel secondaire inférieur.
Bref, avant la réforme de 1979, l'enseignement du
kinyarwanda a été comme le dit KARANI, J.B., (1986 : 15),
« l'otage d'un cercle vicieux », et c'est cette
réforme qui marque un tournant dans l'histoire de l'enseignement du
kinyarwanda. Grâce à cette réforme, par la volonté
politique, on remarque que des courants d'idées veulent accorder au
kinyarwanda une meilleure place dans l'enseignement. Ainsi, un accent
particulier a été mis sur l'aspect pédagogique du
kinyarwanda qui s'est fixé comme objectifs :
1. L'apprentissage approfondi de la langue maternelle aussi
bien aux niveaux primaire, secondaire que supérieur ;
2. La fourniture des outils d'enseignement de cette langue aux
enseignants à tous les niveaux ;
3. L'organisation des recyclages des professeurs rwandais du
secondaire pour l'enseignement du et en kinyarwanda (MINEPRISEC, 1986 ;
18).
Malgré tous ces efforts qu'on disait qu'ils devaient
être conjugués afin de mieux enseigner le kinyarwanda et de
fournir un bon rendement, de nos jours, on remarque que des principaux
défis de l'enseignement du kinyarwanda persistent. Ce qui montre que des
objectifs que s'était fixé le Gouvernement n'ont pas
été atteints. On remarque encore la sous-qualification du
personnel enseignant, l'insuffisance de la documentation, la question des
terminologies techniques, alors que ce sont des problèmes qui datent de
longtemps.
1.1. ENSEIGNEMENT DU KINYARWANDA AU TRONC
COMMUN Au tronc commun, le kinyarwanda est enseigné comme
langue et utilisé comme moyen de communication le plus rapide et le plus
compréhensible de la part surtout des élèves. Les enfants
viennent à peine de sortir de l'école primaire. Dès leur
entrée à l'école secondaire, il y a beaucoup de
changements chez la plupart des élèves et surtout ceux qui
sont internes. Des enfants qui travaillaient seulement la journée et qui
rentraient chez eux le soir, se retrouvent devant un nouveau monde qui ne leur
est pas familier. Certains se sentent inhibés dans leur langage de
famille, d'autres ensuite manquent de pairs du village, d'autres enfin ne
savent quoi faire dans cet univers.
Le kinyarwanda, la langue maternelle qui était le seul
grand véhicule sinon le moteur de relation entre parents enfants ou
même entre enfants, s'efface au profit du français et/ ou de
l'anglais. Ainsi, il y a un grand changement pour l'élève qui
passe de la 6ème année primaire à la
1ère année secondaire, changement auquel il se
familiarise au fur et à mesure qu'il s'accommode avec l'école
secondaire. Ce qui fait que dès la deuxième année
secondaire, l'élève acquiert une nouvelle image de la vie
scolaire.
La part du professeur du kinyarwanda est alors de guider
l'enfant dans ce nouveau monde. Ainsi, dans l'enseignement du kinyarwanda au
T.C, on recourt encore un peu aux notions de l'école primaire, et ceci
se fait surtout en première année.
1.1.1. Programme de kinyarwanda au Tronc
Commun
« Le pouvoir politique éclaire
la politique éducative qu'il entend suivre en déclarant des
intentions éducatives. Ces déclarations d'intentions sont
traduites par les responsables de la gestion de l'éducation, en terme de
plans d'action et de programme » (DE KETELE, et al., 1989 :
173). Ainsi, par la volonté politique d'accorder au kinyarwanda une
place meilleure dans l'enseignement, de donner plus de place à la langue
nationale dans l'enseignement secondaire, on remarque que les programmes de
kinyarwanda se sont basés sur un argument pédagogique et logique
plus performant même si des améliorations s'avèrent
nécessaire surtout sur l'aspect culturel et socio-professionnel et sur
des grilles horaires.
1.1.1.1. Objectifs du programme
Selon DE KETELE et al. , (1989 : 97), le rôle des
objectifs pédagogiques est de fournir des références et
des critères pour l'évaluation. L'objectif est un guide dans
l'action pédagogique, il fournit des critères pour le choix des
méthodes, techniques, des moyens et d'outils pour l'amélioration
de l'action éducative. Ainsi, avant la conception et
l'élaboration d'un programme, il faut se fixer des objectifs tant
généraux que spécifiques.
A coté des objectifs généraux qui
concourent tous, à la formation du vrai citoyen rwandais, le programme
de kinyarwanda a aussi prévu des objectifs spécifiques qui aident
à augmenter le rendement de l'action éducative du et en
kinyarwanda. Ces objectifs sont conçus en termes de recommandations et
/ou de propositions dont la plupart demeurent non réalisées et
l'état est toujours considéré comme redevable à
l'éducation.
Le programme a aussi insisté sur l'amour de la langue
maternelle en soutenant REPUSSEAU, J., (1974 : 23) qui a dit que
«nous vivons environnés par notre langue maternelle comme par
l'air que nous respirons ! Or, s'il n'est pas généralement admis
que la gymnastique respiratoire consciente modifie la santé, tous les
maîtres admettent tacitement que l'amour de la langue maternelle
améliore le comportement de l'enfant, de l'adolescent ou de l'adulte
(l'homme) à son égard », afin de former des
citoyens fiers de leurs langue et de leur culture.
1.1.1.2. Contenu du programme
Le programme de kinyarwanda au T.C. contient un amalgame de
notions tant littéraires que grammaticales. Ces notions sont
regroupées en grands points contenant des sous-points ou des
sous-chapitres.
Sur le papier, il est reproduit en deux colonnes. La partie
gauche est pour l'objectif général divisé en objectifs
spécifiques, et celle de droite est réservée au contenu
qui doit être dispensé en classe, et donc des activités qui
doivent être réalisées par la classe (le professeur et ses
élèves).
1° Première année T.C.
En littérature, l'élève de la
première année doit premièrement apprendre à lire
divers types de textes et savoir les analyser. Il doit ensuite structurer son
propre discours relatif à ce qu'il a lu et savoir le tenir et le
prononcer devant ses camarades. Enfin, il doit maîtriser les
mécanismes de l'orthographe du kinyarwanda afin de présenter une
écriture bien structurée, aérée et précise.
Bref, l'élève de la première année secondaire doit
savoir lire, parler et écrire. Cependant, l'un des problèmes
majeurs que rencontrent le professeur et ses élèves est de savoir
comment concilier le parler et l'écrit. Ce problème a
été aussi évoqué par GRAY, W. S., (1956: 11) au
cours de ses recherches sur les méthodes d'enseignement de la lecture et
de l'écriture. Celui-ci disait qu'il devait se heurter à des
problèmes particulièrement délicats : l'un concerne
les rapports de la langue parlée avec la langue écrite ;
l'autre, les variations possibles parmi les méthodes d'enseignement en
fonction des types d'écriture. Le professeur doit alors remplir ses
attributions de chercheur et chercher la méthode appropriée
à l'enseignement de la lecture et de l'écriture en insistant sur
les aspects phonétique, lexical et syntaxique de la langue car, comme le
précise encore GRAY, W. S., (1956 : 11) « une langue
se définit par sa phonétique, son vocabulaire et par sa
syntaxe ».
Le professeur de kinyarwanda doit faire autant que possible
lire ses élèves, les faire parler et les faire écrire
comme l'ordonne REPUSSEAU, J., (1974 : 25) en ces termes :
« Faites lire vos élèves, ...Faites en sorte que
vos élèves lisent, ...qu'ils parlent et qu'ils écrivent,
car c'est en utilisant le langage qu'on devient son ami ».
Si l'on observe les types des textes prévus par le
programme, on remarque que c'est le professeur qui doit s'évertuer
à établir une progression propre et systématique. Le
programme devrait alors prévoir les activités mais en les
échelonnant ; ce qui faciliterait la tâche du professeur.
Dans la grammaire, les notions à apprendre peuvent se
ramener en un seul concept « la phrase ». Ainsi, le programme
prévoit d'étudier les sortes et types de phrases et les
différents constituants de cette dernière, comme le nom, et le
pronom. De ce côté, on peut dire qu'il n'y a pas de lacunes
accusées car le mot qui est le fondement de la phrase est prévu
comme il faut.
2° Deuxième année T.C.
Le programme de la deuxième année est le
prolongement de celui de la 1ère année. En
littérature, c'est toujours la lecture de divers types de textes qui
prime et est secondée par l'analyse. Cependant, le programme ne met pas
d'accent sur la qualité de textes à apprendre en deuxième
année afin de les différencier avec ceux vus en première
année. Ainsi, le professeur se débrouille de façon qu'en
pratique beaucoup de contradictions se rencontrent.
Ensuite, la prise de la parole suit et l'orthographe termine
le programme. A ce dernier point qu'est l'orthographe, on remarque un accent
particulier qui la différencie de celle de la première
année : « la rédaction ».
L'élève apprend donc les mécanismes de la composition et
apprend à ordonner ses idées en parties et en paragraphes afin de
former un tout cohérent et structuré.
Dans la grammaire, beaucoup de changements sont
abordés. A part des notions générales du nom et pronom, on
ajoute aussi leur exploitation en profondeur comme le découpage en
morphèmes, la quantité vocalique et la tonalité.
3° Troisième année T.C.
La troisième année secondaire marque la fin du
cycle. C'est donc le temps de faire un saut en arrière et de mettre les
points sur les «i ». L'élève devrait dès
lors être à mesure de faire l'épreuve nationale de fin du
T.C.
De ce fait, il faut que toutes les notions
générales et particulières de la langue puissent avoir
été abordées. En littérature, c'est la
consolidation des activités des deux premières années. La
lecture à ce niveau doit être rapide, claire et précise et
doit porter sur des textes de plus en plus longs et multithématiques.
L'analyse doit se faire au niveau thématique (thèmes majeurs et
secondaires) et doit finir par la contextualisation. Le discours d'un
élève de la troisième année doit être bien
tenu et bien prononcé, en tenant compte des techniques de la
rhétorique. L'écriture suit les règles de la composition
de divers types de textes et de rédaction.
Au niveau de la grammaire, l'orthographe est fondée
sur les notions de quantité vocalique et des tons. L'élève
apprend aussi les autres catégories grammaticales non vues en
1ère année et en 2ème année
notamment les pronoms précessif, interpellatif, interrogatif,
numéral, indéfini et leur morphèmes segmentaux. Le dernier
point de la grammaire qui doit être abordé en
3ème année est la conjugaison. Celle-ci étant
sous forme de prémices, l'élève n'apprend que les trois
temps majeurs et certains modes.
1.1.1.3. Méthodologie
La méthodologie qui est proposée dans le
programme est centrée sur l'apprenant. C'est lui qui doit occuper le
premier rang et toutes les activités sont orientées en sa faveur.
Cette méthodologie donne la procédure que doit se fixer le
professeur de kinyarwanda, celle-ci étant l'enchaînement logique
et chronologique des activités pour l'enseignement du texte kinyarwanda.
Le rôle du professeur est de guider et corriger l'élève
dans ses activités qui doivent être couronnées par
l'évaluation.
1.1.1.4. Points spécifiques du
programme
Ces points sont lancés sous forme de recommandations.
C'est une tâche qu'ont donné au Ministère, les gens qui ont
élaboré ce programme.
Cette tâche est de former les enseignants
qualifiés et prévoir des recyclages des enseignants du
kinyarwanda, confectionner des manuels découlant de ce programme et
relatifs à chaque promotion du tronc commun, prévoir que le
kinyarwanda figure parmi les cours qui sont évalués par le
ministère à la fin du T.C et enseigner aussi le kinyarwanda en
dehors des écoles car les grilles horaires n'accordent pas beaucoup de
place au kinyarwanda.
Malgré cette prévision, on peut dire que seule
la 3ème recommandation a été
réalisée à 100%. Cependant, le quatrième point se
réalise aussi au cours des compétitions organisées dans
différents domaines, mais en principe, ces compétitions se
rapportent à la littérature. Ceci nous emmène à
conclure que le programme de kinyarwanda met beaucoup plus d'accent sur la
littérature que sur la grammaire.
1.2. ENSEIGNEMENT DU KINYARWANDA AU SECOND
CYCLE
Au second cycle, le programme varie d'une section à
l'autre. Ainsi, certaines options ont le cours de kinyarwanda jusqu'en
sixième année, d'autres n'en ont pas ou l'abandonnent en
cinquième année.
Ceci fait que parmi les sections qui ont ce cours, certaines
passent l'épreuve nationale de kinyarwanda et d'autres pas.
Dans l'évaluation des programmes de kinyarwanda au
second cycle, nous avons pris en considération des grilles horaires et
des contenus notionnels selon les sections du secondaire. Ces deux
éléments donnent la mesure de considération et de
l'ambition que l'on a pour telle discipline inscrite au cursus de telle
filière de l'enseignement.
Il aurait été intéressant de
considérer toutes les sections de chaque type d'enseignement ou bien de
choisir une section dans chaque type mais, suite à nos moyens modestes
et au fait que deux ou plusieurs options peuvent avoir un même programme,
nous avons jugé bon de nous interroger sur deux programmes de
kinyarwanda. Aussi par le fait que deux ou plusieurs options peuvent passer un
même examen national de Kinyarwanda, cette identité nous a
aidé elle aussi dans le choix de l'une des sections qui pouvait
représenter les autres et donc de son programme.
Ces programmes sont d'une part, le programme de kinyarwanda
pour les sections Mathématique-Physique et Biologie-Chimie. Le choix
étant dicté par la volonté de vérifier
l'enseignement du kinyarwanda dans les sections scientifiques. D'autre part, il
s'agit du programme de Kinyarwanda pour les sections littéraire,
sciences humaines et Normale primaire. Le choix étant guidé et
poussé par la volonté de vérifier l'enseignement du
kinyarwanda dans ces sections qui s'orientent vers le domaine social (Sciences
Humaines) ou qui visent la formation des formateurs encadreurs des enfants
rwandais (section Normale Primaire) ou même celles qui sont de vrais
piliers de la langue (Lettre). Vu l'intitulé de notre travail, ce
troisième point sera développé aux deux chapitres
suivants.
1.2.1. Programmes de kinyarwanda dans les sections de
Mathématique- Physique et
Biologie- Chimie
D'après le MINEPRISEC (1996 : 2), ce programme est
fondé sur les principes suivants :
Ø Baser les leçons sur le texte car, il est le
repère propre dans l'enseignement d'une langue, de l'histoire, des
conditions de vie et de la culture ;
Ø Baser les leçons sur l'apprenant car ses
activités vont certainement permettre à l'atteinte des
objectifs ;
Ø Baser les leçons sur le principe fondamental
de paix, pour qu'au fur et à mesure que l'élève
intériorise progressivement la langue, l'histoire, les conditions de vie
et la culture rwandaises, celui-ci trouve l'occasion de renoncer aux
idéologies non fondées pouvant entraîner le soupçon
ou les divisions entre humains ;
Ø Habituer l'élève aux bons moyens de
protéger et de promouvoir l'environnement, de se protéger contre
les fléaux, l'alcoolisme, la drogue, la prostitution et la
délinquance.
Comme le précise ce programme, c'est le professeur qui
doit trouver pour sa classe, des textes qui mettront ces principes en
application, mais où les trouver ? Du coté de l'analyse, on
trouve que des contenus notionnels littéraires diffèrent de ceux
du T.C., mais que leur abord est le même. C'est -à-dire que la
littérature commence suivie de l'analyse, la prise de la parole et enfin
l'écriture. La seule différence réside du
côté des textes qui sont plus longs et qui doivent être
suivis par la vie de l'auteur.
Dans la grammaire, la quantité vocalique, la
tonalité et la morphologie de diverses parties du discours priment.
Quant à la morphologie du verbe, celle-ci est abordée à la
fin de la 5ème année mais sous forme de notions. On
apprend d'abord les terminaisons du verbe conjugué, ensuite les sortes
des verbes avec plus d'accent sur le verbe irrégulier.
1.2.2. Programmes de kinyarwanda dans les sections
Littéraire, Normale
Primaire et Sciences Humaines
Au point de vue formel, ce programme ne diffère pas des
autres programmes. Cependant, suite à l'intérêt
accordé au kinyarwanda par les sections concernées et par le
profil de sortie de l'élève, le fond de ce programme
s'éloigne de celui des autres.
De ce fait, ce programme exige d'être exploité
avec rigueur car il concerne les sections dites sociales, raison pour laquelle
le MINEDUC, (1999 :22) prévoit un examen d'état en le disant
en ces termes : « Il doit être prévu un
examen d'état de fin des humanités en faveur des sections
Littéraires, Sciences humaines et Normale Primaire car le kinyarwanda
est la langue nationale, utilisée dans l'administration, dans la
recherche et qu'elle est la langue d'enseignement à l'école
primaire ».1(*)
Bien que l'analyse de ce programme soit profonde et
détaillée au chapitre suivant, nous ne pouvons pas oublier de
signaler que le choix pour les sections Normale Primaire et Sciences Humaines
n'est pas du tout facile, car elles partagent un programme avec une section
purement littéraire et ayant beaucoup plus d'heures de kinyarwanda par
semaine.
De la quatrième à la cinquième
année de la section littéraire, le programme ne diffère
pas de celui des sections scientifiques, sauf sur « Les
morceaux de la poésie pastorale » introduits en
cinquième année littéraire et dans d'autres sections qui
partagent le programme avec elles. Dans la grammaire, l'analyse est plus
détaillée chez les littéraires que chez les scientifiques,
mais la plupart des éléments grammaticaux à analyser
demeurent les mêmes.
1.3. RAPPORT ENTRE LES PROGRAMMES ET LES GRILLES
HORAIRES
Par le fait de l'ampleur des programmes, les professeurs se
retrouvent devant une masse de notions à aborder en peu de temps. Alors,
certains préfèrent passer quelques éléments sous
silence, d'autres faire un survol, d'autres enfin font une progression logique
tel que le programme le prévoit et ne le terminent pas. Ce
problème des grilles horaires et des contenus
déséquilibrés a été longtemps
évoqué, mais les améliorations manquent.
1.3.1. Au Tronc commun
Référence faite au contenu
prévu et à la grille horaire des trois années du T.C., un
problème se pose. Pour les deux heures par semaine qui sont
allouées au kinyarwanda, il y a trop de notions tant littéraires
que grammaticales à étudier. On évalue à 120 le
nombre de notions à voir au cours de ces trois ans. La moyenne
s'évalue à 40 notions par an, ce qui signifie qu'il faut voir au
moins une nouvelle notion par semaine, ce qui serait irréalisable
toutes les deux heures.
Le professeur se demande alors s'il peut commencer par la
littérature, par la grammaire ou s'il peut alterner mais, comment. A
part ce problème, il se demande aussi ce qu'il peut privilégier
entre la grammaire et la littérature et comment maintenir
l'équilibre entre les deux.
Cependant, selon les informations recueillies de la part des
élèves du T.C., avec lesquels nous nous sommes entretenus, les
réponses à la question «entre la grammaire et la
littérature que privilégie votre
professeur ? », nous sont données tel que le montre
le tableau suivant :
Tableau 1: L'accent accordé à la
grammaire et/ou à la littérature par les professeurs de
kinyarwanda au T.C
Question 2: Entre la grammaire et la
littérature, que privilégie votre
professeur ?
|
|
|
|
Niveau
|
Réponses
|
Effectif
|
%
|
Premières années
|
Grammaire
|
9
|
90
|
|
Littérature
|
0
|
0
|
|
Les deux de la même manière
|
1
|
10
|
Total
|
|
10
|
100
|
Deuxièmes années
|
Grammaire
|
8
|
80
|
|
Littérature
|
1
|
10
|
|
Les deux de la même manière
|
1
|
10
|
Total
|
|
10
|
100
|
Troisièmes années
|
Grammaire
|
7
|
70
|
|
Littérature
|
2
|
20
|
|
Les deux de la même manière
|
1
|
10
|
Total
|
|
10
|
100
|
D'après les données ci-dessus
récoltées dans deux établissements différents, on
remarque que les professeurs de kinyarwanda au T.C se bornent à la
grammaire, car sur 30 élèves ayant répondu à notre
question, 24 (80%) ont affirmé que leurs professeurs se consacrent
à la grammaire quelle que soit leur classe.
1.3.2. Au second cycle scientifique
Aussi, devant le même problème de
multiplicité de notions à apprendre pendant peu de temps, on
remarque que le professeur fait son propre choix. A la même question, les
résultats nous sont montrés par le tableau suivant :
Tableau 2: L'accent accordé à la
grammaire et/ou à la littérature par les
professeurs de kinyarwanda au second
cycle scientifique
Question 2: Entre la grammaire et la
littérature, que privilégie votre professeur ?
|
|
|
|
Niveau
|
Réponses
|
Effectif
|
%
|
Quatrièmes années
|
Grammaire
|
3
|
30
|
|
Littérature
|
5
|
50
|
|
Les deux de la même manière
|
2
|
20
|
Total
|
|
10
|
100
|
Cinquièmes années
|
Grammaire
|
2
|
20
|
|
Littérature
|
6
|
60
|
|
Les deux de la même manière
|
2
|
20
|
Total
|
|
10
|
100
|
Les résultats ci-dessus nous permettent d'affirmer que
les professeurs de kinyarwanda dans des sections scientifiques
privilégient la littérature au détriment de la grammaire,
car sur 20élèvees, 11(soit 55%) l'ont témoigné.
Cependant, 5(soit 25%) en disconviennent car ils voient la prévalence de
la grammaire. Le reste (4 soit 20%) témoigne que les professeurs
maintiennent l'équilibre entre les deux.
1.3.3. Dans les sections Sciences Humaines et Normales
Primaire
Du coté de la littérature, les
textes proposés dans le programme et dans les manuels scolaires
disponibles, ne sont guère différents de ceux des autres
sections. Cependant, suite au temps alloué au kinyarwanda qui est trop
court par rapport à celui des littéraires alors que le programme
est le même, le professeur rencontre un grand problème de
choix.
Dans la grammaire, les professeurs aussi font leur propre
choix selon qu'ils enseignent dans telle ou telle section. Ainsi, chez les
professeurs qui donnent le cours de kinyarwanda aux futurs maîtres, ils
préfèrent se consacrer profondément à l'analyse des
catégories grammaticales, alors que ceux des Sciences Humaines
s'attachent à la littérature comme le montre ce tableau des
résultats obtenus à la même question :
Tableau 3 : L'accent accordé à la
grammaire et/ou à la littérature par
les professeurs de kinyarwanda en
sections N.P. et S.H
Question 2: Entre la grammaire et la
littérature, que privilégie votre professeur ?
Sections
|
Réponses
|
Effectif
|
%
|
Normale Primaire
|
Grammaire
|
9
|
75
|
|
Littérature
|
2
|
16,6
|
|
Les deux de la même manière
|
1
|
8,4
|
Total
|
|
12
|
100
|
Sciences Humaines
|
Grammaire
|
4
|
33,3
|
|
Littérature
|
7
|
58,3
|
|
Les deux de la même manière
|
1
|
8,4
|
Total
|
|
12
|
100
|
Sur 12 élèves de la section
N.P., 9 (soit 75%) remarquent que leurs professeurs mettent le plus
d'accent à la grammaire. Ce que ne remarquent pas leurs collègues
des S.H., car sur le même effectif, 7(soit58,3%)voient
que le plus d'accent est mis à la littérature et 4 (soit
33,3%)à la grammaire. Un élève (soit8,4%)dans chacune de
ces deux sections remarque que le même accent est équitablement
mis à ces matières.
1.4. ATTITUDES DES ELEVES VIS A VIS DU KINYARWANDA
Selon les informations données par les mêmes
élèves interviewés, ceux qui aiment le kinyarwanda aiment
sa littérature par les textes qu'elle leur présente et
détestent sa grammaire accusée d'être compliquée.
Quelques uns des élèves affirment qu'ils sont contraints
d'apprendre le kinyarwanda parce qu'ils vont passer son examen à la fin
du cycle, surtout le T.C.
Bref, que ce soit du côté des
élèves que des professeurs, l'accent est mis sur la grammaire
chez les élèves qui passent l'examen national de kinyarwanda (
Tronc commun et Normale Primaire), tandis que les autres
préfèrent les lectures.
Par rapport aux autres langues apprises à
l'école secondaire, le kinyarwanda perd de sa valeur surtout chez les
scientifiques qui ne l'aiment pas du tout. Cette attitude des
élèves vis à vis du kinyarwanda nous a été
fournie par les réponses à des questions suivantes :
Tableau 4 : Attitude des élèves vis
à vis du kinyarwanda
Question 5 : Y a-t-il vraiment de l'importance
à apprendre le kinyarwanda ?
Sections
|
Réponses
|
Effectif
|
%
|
Tronc commun
|
Il y en a
|
24
|
32,5
|
|
Aucune
|
6
|
8,1
|
Total
|
|
30
|
40,6
|
Scientifique
|
Il y en a
|
7
|
9,5
|
|
Aucune
|
13
|
17,6
|
Total
|
|
20
|
27,0
|
N.P et Sc.Humaines
|
Il y en a
|
20
|
27
|
|
Aucune
|
4
|
5,4
|
Total
|
|
24
|
32,4
|
Grand total
|
Il y en a
|
51
|
68,8
|
|
Aucune
|
23
|
31,2
|
|
74
|
100
|
Il ressort de ce tableau que les élèves du T.C
et ceux des sections N.P et Sc.H attestent que le kinyarwanda a une importance
car, respectivement sur 30 et 24élèves, 24 et 20 l'affirment.
Malgré cela, les scientifiques le dénigrent car sur
20élèves, seuls 7 l'affirment.
Tableau.5 : Opinions des élèves sur
le kinyarwanda par comparaison
avec d'autres langues
Question 6 : Parmi les langues apprises en classe,
laquelle préférez-vous ?
|
|
|
Langues
|
Effectif
|
%
|
Le kinyarwanda
|
20
|
27
|
Le français
|
20
|
27
|
L'anglais
|
30
|
40,6
|
Toutes de la même façon
|
4
|
5,4
|
Total
|
74
|
100
|
Il ressort de ce tableau que le kinyarwanda et le
français sont considérés de la même manière
(20 élèves sur 74 chacun, soit 27%) et que l'anglais les
dépasse (30 élèves soit40,6%). Cependant, 4
élèves (soit5,4%) affirment qu'ils considèrent toutes ces
langues de la même manière.
1.5. SYNTHESE DU CHAPITRE
Dans l'enseignement / apprentissage d'une langue qui se veut
nationale, les discussions sont nombreuses. Bien que le kinyarwanda soit la
seule langue qui unit les nationaux, ce qui nous offre un avantage rare en
Afrique et un atout évident pour l'unité, nous ne pouvons oublier
que dans son enseignement il y a l'influence de ses propres parlers locaux qui
pèsent sur le professeur et son activité.
Dans l'analyse de ces problèmes, MUGENGANO,
F.(1986 :51) dit que ce phénomène est normal car la langue
est un patrimoine social difficile à gérer et chaque usager
l'utilise certes comme un code mais avec plus de liberté. Dès
lors, les parlers locaux spéciaux ne peuvent pas être
considérés comme des handicaps à l'enseignement, mais ils
doivent être pris en considération car, souvent, le professeur est
pris comme un modèle par les élèves et doit utiliser le
kinyarwanda standard.
Selon cet auteur, la ligne de démarcation entre le
régional et le standard en matière de langue est
« ce qu'il y a de plus vague ». Le professeur de
kinyarwanda devrait alors considérer le plan linguistique d'une part et
le plan culturel ou sociologique d'autre part, afin de mieux enseigner le
kinyarwanda aux élèves provenant de différentes
régions du pays.
A part ce problème, comme nous
l'avons montré tout au long de ce chapitre, la plupart
des activités du kinyarwanda sont trop influencées par la
personnalité du professeur et pour cela par le sens de ses goûts
et ses préférences plutôt que par la prévision
donnée par le programme. A part ceci, les élèves
apprennent attentivement le kinyarwanda ou le négligent, respectivement
selon qu'ils attachent plus d'attention à leurs examens de fin de cycle
ou non.
C'est ainsi qu'au T.C, les élèves l'apprennent
avec force volonté de même que chez les élèves de la
N.P, alors que les scientifiques ne l'aiment pas en général et sa
grammaire en particulier.
Un autre problème plus grave est celui d'un même
professeur qui donne le cours de kinyarwanda à tout le cycle et qui
ajourne au jour le jour les activités prévues pour une à
l'année ultérieure, car il sait très bien qu'il est et
sera le même pour la classe suivante. Ceci entrave l'activité des
élèves qui peuvent changer d'établissement. De même
au cas où le professeur ne sera pas là les années à
venir, le nouveau ne saura pas comment se prendre dans cette situation de
formation tronquée.
Toutes les remarques que nous avons pu récolter nous
ont emmené à conclure que même s'il y a des programmes,
ceux-ci ne sont pas bien exploités puisqu'on remarque beaucoup
d'interférences découlant de la personnalité du professeur
et/ou des élèves, ce qui rend plus subjectif
l'enseignement /apprentissage du kinyarwanda à l'école
secondaire.
CHAPITRE II. ENSEIGNEMENT DU KINYARWANDA EN
SECTION LITTERAIRE
Vus les intitulés des programmes et la masse horaire
attribuée aux littéraires et tous les préjugés
lancés pour et contre eux, on affirme sans contestation aucune que tout
ce qui est relatif à la langue se rencontre chez eux.
La langue est la matière première des
littéraires qui en exploitent les mécanismes. Le kinyarwanda chez
les littéraires rwandais, a une valeur particulière qui fait
qu'il mérite le plus d'attention: celle d'être la langue
première par opposition aux autres langues étudiées qui
sont quant à elles, secondes et étrangères.
Néanmoins, le caractère primordial
d'être une langue comprise par tout Rwandais, la rend moins
exploitée et lui attire des préjugés tendant à la
marginalisation.
Comme nous l'avons constaté, la plupart des
élèves se croient fort en kinyarwanda et accordent le plus
d'importance aux autres langues. Ceci est un trait qui fait que
l'enseignement/apprentissage du kinyarwanda devienne stagnant ou bien
évolue à pas lent.
2.1. PROGRAMME DE KINYARWANDA EN SECTION
LITTERAIRE
En analysant le programme de kinyarwanda en section
littéraire, nous allons nous faire guider par des outils
théoriques de conception et d'évaluation d'un programme
d'enseignement. D'après DE KETELE et al., ( 1989 : 190-196),
ces outils sont les finalités, les objectifs, le contenu, les
méthodes, les techniques, la gestion du temps, les moyens
d'évaluation et les matériels.
Comme tous les autres programmes de
kinyarwanda élaborés pour l'enseignement secondaire, celui de la
section littéraire découle de la masse horaire attribuée
au kinyarwanda et à la volonté exprimée par les
autorités de voir l'enseignement de la langue maternelle se faire de la
façon le plus systématique et la plus approfondie possible. Le
contenu et sa conformité avec l'horaire ont été
respectivement discutés aux points 1.2.2. et 1.3.3. du premier chapitre,
mais signalons que ce programme est plus spécialisé et beaucoup
plus riche que ces autres car, avons-nous dit, il est conçu pour des
littéraires et bien qu'il soit le même pour les trois sections,
son exploitation/exploration doit s'adapter à chacun, en
référence aux profils de sortie.
2.1.1. Objectifs généraux du
programme
Un objectif général est celui
dont la formulation reste générale c'est à dire non
opérationnelle et donc non évaluable directement avec
précision(DE KETELE et al. , 1989 : 224)
En général, l'apprentissage de
la langue maternelle est très important, car c'est une des disciplines
qui conduit le mieux au but assigné à l'éducation
à savoir : la formation harmonieuse de l'homme au sens plein du
mot, c'est à dire éducation saisissant l'homme dans tous ses
aspects : intellectuel, social, esthétique, psychique, moral.
L'objectif visé par l'enseignement de la langue
maternelle est donc comme le stipule le MINEDUC (S.D : 6)
« de faire de la langue un moyen qui permettra à tous de
s'exprimer, de se faire comprendre et de comprendre les autres, un moyen de
donner et de recevoir ».
Pour ce faire, le programme de kinyarwanda en section
littéraire est construit de façon systématique et logique.
Ses objectifs généraux convergent vers la valeur même du
kinyarwanda et sont :
- Former un Rwandais fier de sa culture et qui se
respecte ;
- Bien éduquer le Rwandais en lui apprenant le respect
d'autrui, l'ordre, à vivre en paix avec les autres, à avoir de la
générosité, de la convivialité, de la
tolérance ; à être véridique, à
être mentalement et physiquement propre etc. (MINEDUC, 1999 : 2)
Pourtant, comme nous l'avons signalé tout au long de
notre travail, ces objectifs sont beaucoup plus tournés vers le
coté historique et culturel que du côté grammaticale. Ainsi
remarque-t-on de profondes lacunes qui tendraient à faire une sorte
d'appendice à la littérature.
2.1.2. Objectifs spécifiques du programme
Les objectifs spécifiques du programme de kinyarwanda
en section littéraire sont englobés dans cette
déclaration : Ceux des sections littéraires, Sciences
Humaines et Normale primaire doivent l'analyser particulièrement car ils
en auront besoin dans leurs travaux postscolaires et même certains
continueront en s'en spécialiser dans des Universités
(MINEDUC, 1999 : 1)2(*).
Ainsi, cette analyse profonde du kinyarwanda que stipule cette
déclaration s'appuie sur des objectifs suivants :
v Prôner une culture de lecture ;
v Montrer la structure, la forme et le fond d'un
texte ;
v S'adresser à l'auditoire dans un registre
soutenu ;
v Rédiger correctement des textes en évitant
des termes impropres et des argots ;
v Citer et classer en tableau les parties composantes de la
littérature rwandaise ;
v Bien écrire en respectant les règles de
l'orthographe courante et de l'alphabet phonétique ;
v Citer et analyser les diverses catégories
grammaticales ;
v Analyser la phrase et en montrer la structure et les
espèces ;
v Expliquer la situation des langues au Rwanda.
Les cinq premiers objectifs concernent la littérature
et les quatres derniers, la grammaire. De ces objectifs, il ressort que rien ne
devrait échapper à un littéraire dans l'exploitation de ce
programme et c'est la raison pour laquelle il est prévu un examen
national de kinyarwanda pour vérifier si les objectifs ont
été atteints.
2.1.3. Contenu du programme
Comme nous l'avons mentionné, le
contenu du programme de kinyarwanda est le même pour les trois sections
Normale primaire, Sciences Humaines et Littéraire. Ainsi, il revient au
professeur de faire un choix selon les nécessités et selon la
charge horaire attribuée à la section dans laquelle il enseigne
ce cours. Nous nous limiterons à la section littéraire car c'est
elle qui est concernée par notre sujet.
2.1.3.1. Littérature
De la 4ème à la
6ème année, les différents textes
proposés dans ce programme suivent un schéma d'analyse qui est le
même pour les autres sections. Tout d'abord, il y a la lecture suivie de
l'analyse qui donne lieu au discours pour enfin terminer par la
rédaction.
Cependant, quelques différences se remarquent chez les
littéraires où l'analyse est beaucoup plus profonde que dans les
autres sections.
Les textes qui sont proposés dans ce programme peuvent
se regrouper en deux catégories :les textes de la
littérature orale et les textes de la littérature
écrite.
Cette catégorisation fait recours à l'histoire
littéraire du Rwanda, car du point de vue chronologique, effectivement
la littérature orale précède celle écrite et s'est
affaibli avec l'arrivée des colonisateurs, pour finalement s'effacer.
Selon RWAMAMARA, M., (1986 : 208), notre
littérature orale est très abondante et fort variée.
Ainsi, elle comprend d'une part, une littérature de cour qui
fournit les morceaux de la poésie dynastique, les morceaux de la
poésie pastorale , les morceaux de la poésie
guerrière ,les récits d'expéditions militaires ,
les chants guerriers et morceaux de harpe et les morceaux du code
ésotérique de la dynastie.
D'autre part, elle comprend une littérature
populaire dans laquelle on puise des textes des contes et légendes,
des récits historiques populaires, des proverbes ; des
devinettes ; des louanges de la vache ; des formules
culturelles ; des textes de la littérature de chasse et des textes
ayant pour thème les animaux familiers de l'homme.
Ces textes pris avec d'autres provenant de la
littérature écrite, sont prévus par le programme. Ils
doivent être lus, analysés et exploités par les
littéraires qui sont les grands explorateurs de la langue comme le
montre le tableau de la page suivante.
Tableau 6 : Types de textes proposés dans
le programme de
kinyarwanda en section
littéraire
NIVEAU
|
LITTERATURE ORALE
|
LITTERATURE ECRITE
|
Littérature de cour
|
Littérature populaire
|
4ème Année
|
-Les récits
d'expéditions militaires
|
-Les récits historiques
populaires
-Les proverbes
-Les légendes
-Le lexique spécial
-Les morceaux de la poésie populaire
-L'humour
|
-La nouvelle,
-Les pièces théâtrales
-La bande dessinée
|
5ème Année
|
-La poésie pastorale
|
-Les proverbes
-Les formules culturelles
-Les chants
-Les poèmes satiriques/humoristiques
-Le lexique spécial
-L'humour
|
-Le roman
-Les pièces théâtrales
|
6ème Année
|
-Les chants guerriers
-La poésie dynastique
-La poésie pastorale
|
-Les proverbes
-L'humour
|
-Le roman
-Les discours
-Les pièces théâtrales
-La corres-pondance
|
Il ressort de ce tableau qu'à chaque niveau de
l'enseignement littéraire, le professeur de kinyarwanda est
obligé de recourir à ces deux sortes de littérature orale
et écrite et que même, un même élément de la
littérature peut se retrouver sur le programme de chaque promotion
(exemple : Les proverbes, les pièces théâtrales,
l'humour).
Il faudrait que ces textes proposés dans le programme
soient groupés selon les deux grandes divisions de la littérature
rwandaise afin de rendre leur enseignement/apprentissage plus
représentatif et logique. Ce qui contribuerait à la conciliation
de l'histoire du Rwanda à celle de la littérature rwandaise,
sinon le professeur est obligé de revenir aux notions
préliminaires de chaque sorte de littérature à chaque
contact avec un nouvel élément de telle littérature.
Cependant, nous pouvons signaler que les manuels scolaires ne
sont plus en conformité avec les programmes, ce qui fait que l'on peut
trouver des textes proposés pour la 4ème année
dans le programme, dans un livre de la 5ème ou de la
6ème année et vice-versa. Ceci est dû au fait
que les programmes sont révisés mais les livres ne suivent
pas.
a) Lecture
MUTAKE, T., (1986 : 193) dit que
«la lecture comprend trois types d'exercices que le professeur doit
toujours tenir à coeur : la lecture courante, la lecture expressive
et la lecture silencieuse ».
Pour lui, ces deux dernières activités ont
l'objectif d'entraîner l'élève à lire de
façon à faire comprendre qu'il comprend lui-même ce qu'il
est en train de lire, tant sur le plan du contenu que sur celui de la forme
imprimée au texte par l'auteur. Après ce contact avec le texte,
suit la rencontre plus intime avec le texte qui consiste en exercices qui
augmentent sensiblement les aptitudes de l'élève à
l'esprit critique et à l'établissement d'un ordre logique des
idées. Ces exercices peuvent se regrouper sous des objectifs
généraux : Comprendre un texte, résumer un texte,
expliquer les passages choisis dans le texte. Ce sont donc ces exercices qui
doivent couronner l `activité de lecture. De ce fait, les
littéraires doivent respecter ce schéma qui leur est aussi
proposé par le programme.
b) Analyse
L'analyse textuelle complète la
lecture et ne peut être bien comprise sans que celle-ci ait
été soigneusement exploitée. Dans cette activité
d'analyse, plusieurs catégories d'exercices s'y rencontrent à
savoir les thèmes principaux et secondaires du texte, les
idées majeures, le style, les indications spatio-temporelles et
psychosociales, etc....
L'élève avec l'aide du professeur, devra donc
relever tous ces éléments dans son analyse avant la prise de
parole. L'analyse d'un élève littéraire se fonde sur la
recherche des thèmes qui constituent la charpente du texte. Un
littéraire doit aussi analyser les figures de style et le langage propre
de l'auteur.
c) Prise de parole
L'élève apprend à
converser et à communiquer aux autres ce qu'il a réellement lu et
analysé. C'est dans cette activité que l'élève
montre ses potentialités de mémoire. Il mémorise, conserve
et reproduit à volonté quelques types de textes jugés
selon leur type (poèmes, chants, ...) par le professeur.
Ici, on insiste sur l'éloquence et la
rhétorique qui donnent aux élèves de vrais outils de
l'activité de la prise de discours. Cette activité doit
être soutenue, car comme le dit CREPEAU, P., cité par MINEPRISEC.,
(1987 : 14) savoir tenir sa langue est un signe évident de bravoure
et de sagesse. La prise de parole ne doit pas être seulement une
activité de compétition, mais elle doit aussi prendre point de
départ dans des classes.
d) Composition
La composition constitue l'étape
ultime de l'étude de texte et l'aboutissement normal des exercices
relatifs aux étapes antérieures (MUTAKE, T., 1986 :
202).
L'élève s'exerce à la création de
textes nouveaux parce qu'il sait apprécier à leur juste valeur,
les modes d'utilisation des ressources de la langue dans un texte donné
et il est capable de situer un texte par rapport aux genres qu'il
connaît. Cependant, l'élève doit avoir
maîtrisé les règles de l'orthographe du kinyarwanda et
celles de la rédaction.
2.1.3.2. Grammaire
De la 4ème à la
6ème année, les activités grammaticales
prévues par le programme peuvent se regrouper en trois
catégories:
1°L'orthographe
2°L'analyse des parties du discours
3°L'étude de la langue
a) Orthographe
L'enseignement/ apprentissage de l'orthographe du kinyarwanda
se trouve accentué en 4ème année où
l'élève est appelé à maîtriser les notions
de quantité vocalique et les règles de la tonalité ;
l'alphabet phonétique et la syntaxe .Cependant, disons que cet
enseignement de l'orthographe se poursuit et se consolide dans des classes
supérieures là où les élèves doivent
rédiger différents types de textes y compris des dissertations.
Selon GASANA, A., (1986 :60) l'orthographe est une technique de
représentation de l'oral . Bien que l'oralité prime sur
l'écriture car elle concerne tout le monde alors que cette
dernière concerne une infime minorité, l'incontestable
intérêt de l'écriture réside selon le même
auteur «dans le fait que, de part sa fonction de pérennisation
de l'oral, elle vient faire échec aux barrières dues aux
conditions spatio-temporelles qui font obstacle à la
communication ».
Dans l'enseignement de l'orthographe en section
littéraire, on voit qu'un accent particulier est seulement mis sur les
règles tonologiques et morphologiques, mais que le caractère
théorique prime sur la pratique : Alors que l'orthographe
concrétise la phonologie pratique, les exercices pratiques sur
l'orthographe ne sont pas focalisés.
Bref, une étude approfondie sur l `orthographe
peut être envisagée, tel que nous le propose GASANA.
A.,(op.cit.60), en reprenant GUION, J., sous trois aspects :
- L'orthographe comme phénomène linguistique
- L'orthographe comme symbole de la culture
- L'orthographe comme phénomène
pédagogique.
Dans nos écoles, seul le premier aspect est
considéré à sa juste valeur. Les autres sont
exploités à tort et à travers. Ce qui handicape
l'apprentissage car, les différents contextes susceptibles d'influer sur
sa réussite ne sont pas considérés.
b) Parties du discours
Cette analyse est faite de façon
logique et croissante, c'est à dire du simple au complexe, surtout en ce
qui concerne le nom, le prénom, les modaux, les prépositions,
mais pour le verbe, quelques lacunes relatives au processus d'enseignement se
remarquent. Ainsi par exemple, les sortes de verbes et certains
morphèmes comme les terminaisons sont prévus en
5ème année, alors que la conjugaison au sens propre
est prévue en 6ème année.
Bien que l'analyse morphologique soit différente de la
conjugaison, il n'est pas du tout compréhensible ni logique d'aborder
l'étude des morphèmes du verbe avant de parler de la conjugaison
car elle les englobe.
c) Etude de la langue
Cette partie se concentre sur des parlers
régionaux et leur influence sur le kinyarwanda standard. Ainsi, le
professeur doit aborder cette étude sur les plans phonétique,
phonologique, morphologique, lexical et syntaxique. Le professeur et les
élèves doivent aussi faire en sorte que le parler régional
ne fasse l'objet de discrimination en faveur de l'autre, enfin de ne pas
considérer ces particularités linguistiques comme des
«fautes », car comme l'affirme MUGENGANO, F., (1986 : 58),
« toute langue est bonne, belle et même complète,
dans la mesure où elle traduit fidèlement l'expérience de
ses locuteurs ».
Le kinyarwanda standard est selon le même auteur un
parler imposé par l'histoire et adopté dans les écoles
dans le souci d'éviter des tracasseries inutiles car son influence
à foyer unique, si séculaire et si concentrée, est
irrésistible (1986 : 58). C'est donc ce kinyarwanda standard
qui doit être enseigné comme langue du Rwanda et les autres
parlers régionaux voire des dialectes sont négligeables. Comme
l'observe OVERDULVE, C (1987 : 15) , le langage du centre du
pays s'avère être une bonne moyenne du langage de tout le pays.
C'est ce langage central qui est considéré comme standard
malgré l'absence d'unanimité.
d) Part de la conjugaison
La conjugaison proprement dite du verbe rwandais est
prévue en 6ème année. Cependant, dans l'analyse
on remarque qu'elle commence en 4ème année mais sous
une autre perspective. Quand on parle de la conjugaison, on ne devrait pas
songer uniquement aux notions de temps et de mode, mais aussi aux autres comme
l'aspect, la dérivation déverbative, les sortes de verbes, ...Par
exemple les sortes de verbes et les terminaisons du verbes sont prévues
d'être enseignés en 5ème année, alors que
la conjugaison n'est pas abordée explicitement par le programme.
Dans la même mesure, la dérivation nominale
qui est prévue en 4ème année peut être
déverbative. Pour cela, elle serait compliquée voire impossible
avant d `aborder le verbe sous tous ses aspects. Donc, toutes ces notions
relatives au verbe qui sont prévues en 4ème et 5ème
année ne peuvent pas être abordées avant l'étude
approfondie des morphèmes verbaux.
Même si le professeur de kinyarwanda rencontre des
problèmes dans l'enseignement de la conjugaison, surtout au niveau du
temps, comme le dit BOTNE, R., (1986 : 97) « un
problème pour le professeur de kinyarwanda surtout au niveau secondaire
est comment présenter les notions linguistiques du
temps », ce n'est pas la cause qui devrait faire que la
conjugaison soit enseignée superficiellement, mais on devrait se
concentrer sur les concepts morphologiques, syntaxiques et sémantiques
du temps et du verbe en kinyarwanda pour bien éclaircir la conjugaison.
Enfin si l'on se permet de le dire, le programme de
kinyarwanda n'a pas prévu un enchaînement logique qui faciliterait
l'enseignement/apprentissage de la conjugaison du verbe rwandais, idée
que nous partageons avec les professeurs de kinyarwanda, car ils nous ont
témoigné que c'est à eux d'établir une progression
logique individuelle et personnelle.
2.1.4. Profil de sortie de
l'élève
D'après NSENGIMANA, J.C.,
(2001 : 38), les objectifs d'enseignement dans un programme scolaire
donné traduisent les intentions des autorités. C'est à
dire l'image que l'on attend d'un élève dans une
échéance à long ou à court terme. C'est dans cette
optique qu'un lauréat de la section littéraire doit être
quelqu'un qui possède les traits caractéristiques impliquant son
aptitude à mettre en pratique les théories qu'il a
déjà apprises.
En matière de kinyarwanda qui est sa langue
maternelle, il doit l'aimer afin de la conserver car, comme nous avons dit,
l'amour de la langue améliore le comportement de l'homme à son
égard. Par cet amour de sa langue, il aura un comportement positif
à l'égard de sa culture. A ce propos, SHIMAMUNGU, E.,
(1998 : 9) précise que «apprendre une langue est aussi un
problème existentiel, l'appropriation d'un comportement, d'une
façon de penser autrement ». Ceci confirme alors le
rôle de la langue en tant que guide de notre comportement.
Selon le même auteur, «par le vocable
Ikinyarwanda, le peuple qui parle cette langue entend
à la fois sa langue, sa culture, sa façon de vivre et par-dessus
tout, d'une manière un peu chauvine, l'art de bien
parler ». Le lauréat littéraire doit alors montrer
aussi bien par son discours que par son comportement, qu'il a réellement
intériorisé la culture rwandaise incluse dans le kinyarwanda.
Donc, le profil de sortie d'un littéraire en matière du
kinyarwanda doit différer de celui d'un autre lauréat qui n'a pas
suivi ce cours car, le littéraire doit être quelqu'un qui a
déjà intériorisé les principes fondamentaux de
l'enseignement du kinyarwanda.
Ceci lui permettra de bien représenter sa patrie en
matière de culture tel que le programme le prévoit en ces
termes :
La maîtrise du kinyarwanda au second cycle du
secondaire est un moyen d'aider l'élève à améliorer
son niveau de penser, à respecter les autres et à trouver dans
cette langue l'idéal de la culture rwandaise. La maîtrise du
kinyarwanda permettra aussi à l'élève d'aimer
profondément cette culture, de participer à sa valorisation et de
la promouvoir. (MINEDUC, 1999 :2)3(*).
Cependant, disons que ce profil est beaucoup plus
escompté de la part de la littérature que de la grammaire.
2.2. DEFIS DE L'ENSEIGNEMENT DU KINYARWANDA EN SECTION
LITTERAIRE
Etant une section purement littéraire, les
problèmes sont beaucoup plus dévoilés que dans d'autres
sections. Le plus grand défi réside en la nature même du
kinyarwanda. Le kinyarwanda est l'une des langues bantoues, langues qui sont
complexes de nature. A part cela, il contient aussi ces diverses
particularités phonologiques qu'on ne retrouve pas dans d'autres langues
même similaires. Ce qui complique la tâche des enseignants qui,
dans la plupart des cas ont une formation modeste. D'après HUREL, E.,
(1959 : 9), « nous devrions écrire toute la langue
d'après ses sons, donc comme elle se prononce » ; ce
qui est impossible pour nos langues bantoues car dit-il «pour nos
langues bantoues en général et le kinyarwanda en particulier,
loin de simplifier le problème, on le complique considérablement,
car il nous faudra adopter des signes nouveaux pour tous les sons qui sont
étrangers aux langues connues : en fait, pour plusieurs centaines
de sons élémentaires ». A part ce défi
principal, d'autres aussi sont comme l'harmonisation des parlers
régionaux qui demeure impossible et que le kinyarwanda est une langue
très réceptive ce qui fait qu'elle est très
influencée par les langues étrangères.
2.3. SYNTHESE DU CHAPITRE
Tout au long de ce chapitre, nous avons
accordé le plus de nos critiques à l'aspect structural du
programme qu'à son exploitation. Ainsi, pour le peu d'exploitation que
nous avons évoquée, nous nous sommes concentré à la
littérature plutôt qu'à la grammaire. Ceci est dû au
fait que cette dernière sera développée en long et en
large au chapitre suivant. Bien plus, même le programme est beaucoup plus
tourné du côté littéraire, ce qui donne à la
grammaire une moindre valeur.
En littérature, malgré beaucoup de textes
spécifiques proposés dans le programme, celui-ci n'a pas
proposé une méthodologie appropriée qui serait utilisable
dans leur exploitation. Dans la grammaire, il y a beaucoup de notions qui
s'entremêlent. Pour celles de la conjugaison par exemple, le programme
devrait avoir fait une progression systématique et logique bien
structurée.
Comme la grammaire s'appuie sur la littérature tel que
le précise aussi HUREL, E., (1959 : 9) en disant que « la
grammaire est la théorie de la langue parlée », les
exercices de transcription phonétique et ceux de quantité
vocalique et de tonalité devraient se fonder sur un texte vu, au lieu
d'en expliquer seulement le processus et de donner des exemples au hasard.
Bref, selon le programme, on remarque que la différence entre la
matière des deux premières années de la section
littéraire et celle des sections scientifiques n'est pas bien nette et
justifiée. La matière est presque la même, sauf quelques
petits points particuliers aux littéraires.
Le programme de kinyarwanda en section scientifique est inclus
à part entière dans celui des littéraires. La
matière est presque la même pour la 4ème
année et 5ème année. Alors on se demande si
pendant les deux heures par semaine, les scientifiques apprendront plus des
¾ des notions des littéraires qui ont 4 heures /semaine. Ceci nous
amène à confirmer que la matière n'est pas en
conformité ni proportionnelle à la grille horaire. Pour la
6ème année littéraire, les professeurs et les
élèves se retrouvent devant beaucoup de notions nouvelles alors
qu'ils sont en fin du programme. Ce qui favorise l'analyse superficielle.
Ainsi, comme nous l'avons signalé, l'aspect pratique découle du
bon sens et de la volonté propre du professeur, ce qui entrave la bonne
marche de l'apprentissage.
Ainsi, l'enseignement du kinyarwanda en section
littéraire ne diffère pas de celui des autres sections, alors que
ce ne devrait pas être le cas . A part le grand nombre d'heures de
kinyarwanda, on remarque que l'exploitation se fait de la même
façon, car quelque fois le professeur est le même pour des
écoles qui comportent ces deux sections.
CHAPITRE III. ENSEIGNEMENT DE LA CONJUGAISON
DU VERBE RWANDAIS EN SECTION
LITTERAIRE
Au cours des deux premiers chapitres, notre
travail a été en grande partie théorique. Ce
troisième chapitre est purement pratique et se propose à son tour
d'appréhender pratiquement l'enseignement/apprentissage de la
conjugaison du verbe rwandais en section littéraire. Après une
présentation des instruments de travail, nous allons analyser et
interpréter clairement les données collectées. Ainsi,
à la lumière de ces données, nous allons éclairer
la position des enseignants et celle des élèves vis à vis
de la leçon de conjugaison. Nous allons pour cela présenter les
opinions, l'intérêt et les suggestions vis à vis de cette
leçon ; les méthodes utilisées et les
difficultés rencontrées selon que l'on enseigne ou apprend la
conjugaison du verbe rwandais.
3.1. PRESENTATION DES INSTRUMENTS DE
TRAVAIL
3.1.1. Enquête par questionnaire
Afin de pouvoir répondre à nos
questions de recherche et d'atteindre les objectifs que nous nous sommes
fixés, nous avons construit deux questionnaires. Le premier est
adressé aux professeurs de kinyarwanda en section littéraire et
le second aux élèves de la 6ème année de
ladite section. Le questionnaire a été rédigé en
kinyarwanda pour une bonne compréhension et un éclaircissement
des termes qui, surtout de la part des élèves seraient trop crus
en Français.
Cependant, il a été traduit en Français
en faveur de certaines gens qui consulteraient ce travail. Certaines questions
étaient ouvertes et d'autres fermées ; c'est à dire
qu'il y avait des questions dont les répondants devraient formuler en
leurs propres mots la partie ou la totalité de la réponse et
d'autres dont il fallait marquer d'une croix, en guise de réponse, dans
une case qui était dessinée. Pour cela certaines de nos questions
étaient post-codées et d'autres pré-codées.
3.1.2. Interview
Notre étude s'oriente vers la découverte des
problèmes liés à l'enseignement/ apprentissage de la
conjugaison du verbe rwandais à l'école secondaire
littéraire, afin d'élaborer une méthodologie
spéciale appropriée. Ceci confirme que notre objectif
présente une double face : d'abord, il fallait déceler ces
problèmes et ensuite proposer une méthodologie qui aiderait
à surmonter ce constat. Pour ce faire nous avons effectué une
interview.
D'après MINON, cité par NIYIBIZI, R. L.,
(2001 : 58) l'interview consiste à obtenir des données
utiles à une enquête sociale et suscitant des déclarations
orales de quelques personnes susceptibles de fournir des données.
3.2. ECHANTILLONNAGE
Notre étude vise l'élaboration
d'une méthodologie spéciale propre à l'enseignement de la
conjugaison du verbe rwandais, après avoir vérifié les
problèmes que cet enseignement rencontre. Ainsi, dans la
détermination de l'échantillon, l'accent a été mis
sur des élèves littéraires et des professeurs de
kinyarwanda. Cependant, d'autres personnes ayant l'information importante nous
l'ont donnée.
3.2.1. Taille de l'échantillon
Selon BADIAN, P., (1977 : 149),
« il est rare qu'une enquête puisse être menée
auprès de l'ensemble de la population que l'on désire
étudier ». C'est pourquoi on cherche un groupe
représentatif de la population que l'on désire étudier.
Par le fait que les écoles littéraires sont moins nombreuses (22
dans tout le pays) et éloignées les unes des autres, nous avons
procédé au tri selon leur spécificité et nous en
avons choisi sept qui étaient, aussi conformément à nos
moyens, possibles d'accès. Ainsi, nous avons mené notre recherche
au sein des écoles suivantes :
- Le G.S. de Bigugu en Province de Gikongoro ;
- Le G.S.O. de Butare , le G.S. Ste Bernadette et le
Collège Christ- Roi de Nyanza en Province de Butare ;
- Le G.S. Saint Joseph de Kabgayi et le G.S de Shyogwe en
Province de Gitarama ;
- Le Petit Séminaire St Dominique de Rwesero en
Province de Byumba.
3.2.2. Caractéristique de
l'échantillon
Le choix de ces sept établissements
et donc de sept professeurs a été occasionné par quelques
critères. Il s'agit de :
La volonté de vérifier l'enseignement de la
conjugaison du verbe rwandais dans les établissements situés loin
des centres urbains et surtout ceux situés dans des coins reculés
du Pays, d'où le choix du G.S. de Bigugu et du Petit Séminaire
Saint Dominique de Rwesero.
La volonté de vérifier cet enseignement dans
des établissements situés dans des centres-villes, d'où le
choix du G.S.O. de Butare et le Collège Christ Roi de Nyanza ;
La volonté de vérifier cet enseignement dans
les établissements situés dans les périphéries des
centres urbains, d'où le choix du G.S.Ste Bernadette, du G.S. de Shyogwe
et du G.S. St Joseph de Kabgayi.
Comme on le voit, sur sept établissements
contactés, les deux provinces de Butare et de Gitarama totalisent cinq
et les deux autres Gikongoro et Byumba ont une seule école chacune. Ce
choix de plus d'écoles à Butare et à Gitarama qu'ailleurs
a été occasionné par le fait que ce sont des
établissements localisés dans des provinces qui, selon leur
localisation géographique parlent le kinyarwanda standard.
Concernant les élèves, nous avons choisi
seulement ceux de la 6ème année dont le nombre de
filles est égal à celui des garçons. Ceci ayant un
double avantage pour notre recherche. D'une part, ces élèves sont
supposés avoir tout vu, et le temps qui leur reste est presque nul car
l'enquête a été menée en fin d'année. D'autre
part, ce sont des élèves murs qui, nous nous assurions, pouvaient
donner des résultats subjectifs et significatifs.
Cependant, nous pouvons signaler pourquoi le choix des
élèves n'a pas touché tous les établissements
concernés et/ ou la totalité des classes. Ceci est dû au
fait que pour les établissements éloignés, les moyens de
déplacement ne nous l'ont pas permis et que pour la totalité des
classes, la collecte ne nous serait pas facile, d'où le choix de 10
élèves par classes pour quatres classes dont deux à
Butare et deux à Gitarama.
3.3. PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION
DES RESULTATS DE L'ENQUETE
3.3.1. Présentation des résultats
Il convient avant la présentation des
résultats, de dire quelque chose sur le dépouillement. Au cours
de ce dernier, il y a des réponses qui ont été
rejetées pour des raisons diverses et surtout des réponses qui
ont été données sans que les consignes aient
été totalement respectées.
D'autres ajouts sans objet relevant de l'attitude moins
sérieuse de quelques jeunes élèves n'ont pas
été considérés. Au cas où les
élèves et /ou les enseignants ne répondaient pas à
certains items, nous passions car il n'y avait rien à dépouiller.
Ainsi, la structure de représentation des résultats correspond
à la hiérarchie de deux points. D'abord, la manière dont
se fait l'enseignement de la conjugaison du verbe rwandais à
l'école secondaire littéraire, et ensuite les programmes, le
matériel didactique et le matériel de référence.
Soulignons tout de même que les réponses des
élèves nous ont aidé en grande partie pour le premier
point tandis que celles des professeurs nous ont servi de base et de point
d'appui pour ces deux points en totalité. C'est donc en
développant ces deux points que nous avons pu répondre à
nos quatre questions de recherche et atteindre leurs objectifs
correspondants.
3.3.2. Analyse et interprétation des
résultats
A travers cette partie, il sera mis en évidence les
différentes opinions tant des élèves, des professeurs de
kinyarwanda que des autres personnes interviewées, sur les
difficultés rencontrées dans l'enseignement/ apprentissage de la
conjugaison du verbe rwandais.
Avec des tableaux à l'appui, ceux-ci visualisant les
résultats quantitatifs en nombre et en pourcentage (selon le cas) nous
apportons des interprétations qualitatives et explicatives. Toutefois,
dans cette partie du travail, il sera constaté que les résultats
des professeurs et des élèves seront données, pour
quelques cas, en même temps.
Ceci est dû au fait que quelques questions semblables
leur ont été posées. Pour quelques autres cas encore, le
nombre de réponses sera supérieur au nombre de répondants.
C'est parce qu'à quelques questions pouvaient correspondre plusieurs
réponses correctes.
Tableau 7 : Nombre de questionnaires
envoyés et reçus
Nombre de questionnaires
|
Taux de perte
|
|
Distribués
|
Récupérés
|
Perte
|
Proportion
|
%
|
Professeurs
|
7
|
7
|
0
|
0/7
|
0.00
|
Elèves
|
40
|
36
|
4
|
4/40
|
10.00
|
Il ressort de ce tableau que 4/40 questionnaires
adressés aux élèves ne nous sont pas revenus. Ce taux de
perte de 10% a été occasionné par le retard de certains
élèves qui traînaient ou qui voulaient répondre
après avoir consulté leurs camarades. Comme le temps qui nous
était accordé était limité, tous les
élèves n'ont pas pu terminer. Par contre nous pouvons dire que
le fait de ramasser après un petit temps permet de recueillir les
donnés authentiques et individuelles. De ce fait, dans
l'interprétation de nos résultats, seuls les 36 de la part des
élèves seront considérés, plus les autres que nous
avons interviewés.
3.3.2.1. Enseignants face à l'enseignement de
la conjugaison du verbe rwandais
Face à une leçon de la conjugaison du verbe
rwandais, les professeurs de kinyarwanda nous ont donné leurs opinions.
Ils nous témoigné de l'intérêt qu'ils accordent
à l'enseignement du kinyarwanda et de sa grammaire en
général, et de la conjugaison en particulier. Enfin, ils nous ont
révélé leurs démarches méthodologiques
utilisées et leurs procédures d'évaluation.
a) Opinions des professeurs sur l'enseignement du
verbe rwandais
Selon NSENGIMANA, J.C., (2001 : 64),
« l'essentiel de tout enseignement efficace est la relation qui
existe entre le maître et l'élève ». Cette
relation est caractéristique du contrat didactique qui doit
caractériser l'enseignement/apprentissage efficace. Pour notre cas, le
niveau d'efficacité de l'enseignement du verbe rwandais sera
déterminé par la prédominance des opinions des professeurs
de kinyarwanda car ce sont eux qui sont confrontés jour à jour
aux difficultés de cet enseignement.
Sur sept enseignants contactés, le niveau de
compréhension de la conjugaison du verbe rwandais par les
élèves est faible (Tableau 8).
Tableau 8 : Niveau de compréhension de la
conjugaison du V.R.
par les
élèves
Question (II)1 : A quel niveau vos
élèves comprennent-ils la conjugaison du verbe
rwandais ?
Réponses
|
Population
|
%
|
|
|
a. Très bien et facilement
|
0
|
0
|
|
|
b. Un peu
|
3
|
42,85
|
|
|
c. A peine
|
3
|
42,85
|
|
|
d. Pas du tout
|
1
|
14,28
|
|
|
Total
|
7
|
100
|
|
Il ressort de ce tableau que 100% des professeurs de
kinyarwanda affirment que les élèves ne comprennent pas
facilement la conjugaison du verbe rwandais. De cette compréhension au
bas de l'échelle, les professeurs donnent des opinions
suivantes :
Tableau 9 : Les causes du bas niveau de
compréhension de la
conjugaison du verbe
rwandais
Question (II) 2: Si votre réponse est b,
c ou d quelle, selon vous, en serait la cause ?
Réponses
|
Population
|
%
|
a. Le verbe est très compliqué
|
1
|
9,09
|
b. Pas de bonne volonté
|
0
|
0,00
|
c. Pas de matériel pour professeurs
|
2
|
18,18
|
d. Pas de méthodologie
|
4
|
36,36
|
e. Les élèves échouent comme
dans d'autres cours en général
et dans d'autres langues en
particulier
|
0
|
0,00
|
f. Le verbe est vaste, mais le temps est court
|
4
|
36,36
|
Total
|
7
|
100
|
|
De ce tableau, on remarque que la quasi totalité des
professeurs donnent des raisons de cette compréhension au bas de
l'échelle: 36,36 % affirment que le temps est trop court pour apprendre
toutes les notions en rapport avec le verbe ; 36,36 % autres disent qu'ils
n'ont pas de méthodologie et les autres disent que le verbe est
compliqué et qu'ils n'ont pas de matériel ni didactique ni de
référence. Interrogés sur la valeur accordée
à la conjugaison du verbe rwandais par les programmes, les professeurs
nous ont témoigné ce qui est représenté dans ce
tableau :
Tableau 10: Valeur accordée à la
conjugaison par le programme
Question (III)2 : Quelle est la valeur
accordée à la conjugaison par le programme ?
Réponses
|
Population (N=7)
|
%
|
a. Suffisante
|
1
|
14,28
|
b. Insuffisante (plus d'accent à la
littérature)
|
2
|
28,57
|
c. Pas de précision
|
4
|
57,14
|
|
Il ressort de ce tableau que 57,14 % ont
témoigné que le programme de kinyarwanda ne précise pas
sur la prévision de la conjugaison. D'autres (28,57%) stipulent que les
programmes insistent sur la littérature. Cependant, un professeur
(14,28%) nous a affirmé que l'on a accordé à la
conjugaison une valeur suffisante.
|
|
Tableau 11: Opinions des professeurs sur le
temps alloué au kinyarwanda
Question (III) 4 : En référence au
contenu prévu, le temps destiné au kinyarwanda est-il
suffisant ?
Réponses
|
Population
|
%
|
Non
|
5
|
71,42
|
Oui
|
2
|
28,57
|
|
De ce tableau, 71,42% nous ont dit que les quatres heures
par semaine ne suffisent pas pour épuiser tous les domaines
prévus par le programme.
Interrogés enfin sur d'autres problèmes non
évoqués dans notre questionnaire, les professeurs nous ont
donné des réponses qui toutes convergent vers le point que les
élèves ne maîtrisent pas les tons, élément de
valeur dans la conjugaison et que les programmes fixent la conjugaison en
6ème année, ce qui ne devrait pas être le cas
car c'est un chapitre vaste et complexe voire compliqué. Elle devrait,
selon la plupart, commencer en 4ème année.
b) Intérêt accordé par les
enseignants à l'enseignement de la conjugaison du verbe
rwandais
La quasi totalité des professeurs contactés
affirment qu'ils préfèrent insister sur les notions faisant
partie de l'épreuve nationale. Ce qui n'est pas malheureusement les cas
pour la conjugaison qui est même placée en fin du programme. Ils
disent que c'est pour cette raison qu'elle est exploitée
superficiellement.
Cependant, même s'ils ne l'enseignent pas
profondément ils affirment qu'ils ont tort et que la conjugaison du
verbe rwandais devrait avoir une grande part dans le programme et que les
heures de kinyarwanda devraient être augmentées afin d'exploiter
la conjugaison comme il faut.
Quant à l'intérêt à accorder au
kinyarwanda en général et à sa grammaire, en particulier
la conjugaison, les enseignants ont dit que le MINEDUC et le C.N.D.P devraient
s'y efforcer, que sinon les efforts des enseignants seuls seraient
insensés.
c) Démarches méthodologiques
utilisées
Etant donné que certains professeurs
de kinyarwanda contactés n'ont pas bénéficié d'une
formation pédagogique, tant dans leurs études que dans leur
activité professionnelle, les démarches méthodologiques
utilisées relèvent de la personnalité du professeur et de
ses capacités de se débrouiller, car le programme lui-même
ne prévoit pas de méthodologie de référence.
Aux questions (II)3 (II)4, (II)8, (III)3 et (III)7, les
réponses qui nous sont données attestent la non existence des
méthodes uniformes et que les professeurs s'arrangent comme ils peuvent.
Ainsi, cette diversité de méthodes découle de la
diversité des types et niveaux de formation.
A ce propos, DEBESSE et MIALARET (cité par NSENGIMANA,
J.C., 2001 :69) disent « qu'il semble que bien souvent
ceux-ci deviennent enseignants, se réfugient dans l'enseignement, parce
qu'ils n'ont pas réussi à être engagé ailleurs. Il
en résulte un mélange des diplômes normales
(sic), techniques et autres »
On ne peut pas parler de problèmes de
méthodologie sans évoquer celui du matériel didactique et
celui de référence. Interrogés sur ces points, les
professeurs nous ont témoigné ce qui suit:
Tableau 12: Matériel de référence
utilisé dans l'enseignement de la
conjugaison
Question (III)1: Quel est le matériel de
référence utilisez- vous dans vos leçons de
conjugaison ?
Réponses
|
Population (N=7)
|
%
|
a. Livres
|
2
|
28,57
|
b. On se débrouille
|
4
|
57,14
|
c. Autre matériel
|
1
|
14,28
|
|
Tableau 13: Matériel didactique
utilisé dans l'enseignement de la
conjugaison
Question (III)3 : Quel est le matériel
didactique utilisé ?
Réponses
|
Population (N=7)
|
%
|
a. Les mots au choix
|
3
|
42,85
|
b. Les mots tirés des livres
|
2
|
28,57
|
c. Les textes
|
2
|
28,57
|
|
De ces deux tableaux, on remarque que le matériel
didactique et le matériel de référence font
défaut ; ce qui fait que tout découle de la documentation
propre du professeur.
d) Procédures d'évaluation
Le manque de méthodologie uniforme,
propre et efficace implique le manque d'uniformité dans la
démarche normale d'une leçon. Les méthodes et
procédés diffèrent selon les professeurs. Comme toute
leçon doit être terminée par une évaluation, cette
diversité de méthodes d'enseignement nous fait prouver que
même celles de l'application demeurent elles aussi personnelles et sont
proportionnelles à la marche imposée à la leçon par
les professeurs.
Ainsi, tel qu'ils nous l'ont témoigné, les
professeurs posent des questions d'évaluation comme ils en ont
posé au cours des exercices et les réponses sont
présentées de la même manière : on donne un
verbe et les élèves le découpent en morphèmes
segmentaux. Aussi, nous avons constaté que tous les exercices de la
conjugaison relèvent uniquement du découpage morphologique,
tandis que les autres formes de la conjugaison sont très mal connues des
élèves.
3.3.2.2. Elèves face à la conjugaison du
verbe rwandais
Face à une leçon de la
conjugaison du verbe rwandais, les élèves nous ont
témoigné de leurs opinions et de l'intérêt qu'ils
lui accordent.
a) Opinion des élèves à la
conjugaison du verbe rwandais
La conjugaison du verbe rwandais est jugée difficile
par la plupart des élèves comme le montre le tableau suivant.
Tableau 14 : Opinions des élèves
à la conjugaison du verbe rwandais
Question 1 : Comment jugez- vous la conjugaison
du verbe rwandais ?
Réponses
|
Population (N= 36)
|
%
|
a. Très facile
|
1
|
2,8
|
b. Un peu difficile
|
9
|
25
|
c. Très difficile
|
12
|
33.3
|
d. incompréhensible
|
14
|
38.9
|
|
|
58.33% des élèves disent que la conjugaison du
verbe rwandais est difficile; qu'il faudrait beaucoup de temps pour
l'apprendre. D'autres (38,9%) disent qu'elle est incompréhensible; qu'il
faudrait en parler avec insistance. Parmi les diverses raisons
avancées, les élèves affirment sans nul doute que la
conjugaison est un exercice sur lequel on devrait se concentrer et qui devrait
même commence dès la quatrième année.
b) Intérêt accordé par les
élèves à l'apprentissage de la conjugaison du verbe
rwandais
Les élèves sont moins
désireux d'apprendre le kinyarwanda et surtout sa grammaire. Le
goût et l'intérêt des élèves pour la
conjugaison sont commandés par l'attitude de leurs professeurs et le
taux de réussite en kinyarwanda.
C'est dans ce sens que certains professeurs nous ont
témoigné que le goût des élèves pour le
kinyarwanda provient de la masse des points que les professeurs leur
attribuent. Les élèves aussi n'en disconviennent pas car certains
d'entre eux nous ont dit qu'ils connaissent le kinyarwanda depuis l'enfance et
qu'ils ne devraient pas échouer en ce cours.
Ils continuent en disant que le cours de kinyarwanda devrait
être comme une détente d'esprit en cas de fatigue.
Interrogés sur la préférence envers les langues apprises
en classe (question 11), le kinyarwanda est le plus bas placé tandis que
l'anglais est privilégié comme le montre ce tableau :
Tableau 15: Niveau de préférence
des langues apprises
Question 11: D'après vous, quel
pourcentage de valeur donneriez- vous au kinyarwanda par rapport au
français, à l'anglais, et au kiswahili ?
N=36
|
kinyarwanda
|
français
|
anglais
|
kiswahili
|
1
|
30
|
30
|
30
|
10
|
2
|
20
|
21
|
25
|
34
|
3
|
20
|
25
|
30
|
25
|
4
|
25
|
25
|
25
|
25
|
5
|
30
|
25
|
25
|
20
|
6
|
17
|
23
|
40
|
20
|
7
|
10
|
10
|
75
|
5
|
8
|
15
|
30
|
30
|
25
|
9
|
15
|
30
|
33
|
22
|
10
|
15
|
40
|
25
|
20
|
11
|
20
|
25
|
25
|
20
|
12
|
10
|
10
|
70
|
10
|
13
|
18
|
30
|
32
|
20
|
14
|
20
|
25
|
30
|
25
|
15
|
80
|
5
|
10
|
5
|
16
|
5
|
20
|
35
|
40
|
17
|
18
|
20
|
30
|
32
|
18
|
12
|
30
|
35
|
23
|
19
|
25
|
20
|
35
|
20
|
20
|
15
|
30
|
30
|
25
|
21
|
15
|
35
|
30
|
20
|
22
|
20
|
25
|
35
|
20
|
23
|
10
|
35
|
35
|
20
|
24
|
20
|
20
|
30
|
30
|
25
|
25
|
25
|
25
|
25
|
26
|
30
|
20
|
20
|
30
|
27
|
25
|
25
|
20
|
30
|
28
|
20
|
30
|
30
|
20
|
29
|
15
|
20
|
50
|
15
|
30
|
30
|
20
|
30
|
20
|
31
|
27
|
20
|
20
|
33
|
32
|
25
|
20
|
25
|
30
|
33
|
15
|
35
|
35
|
15
|
34
|
15
|
32. 5
|
32.5
|
20
|
35
|
10
|
20
|
40
|
30
|
36
|
55
?=777
X= 21.58
|
15
?=871.5
X = 24.2
|
20
?=1147.5
X = 31.87
|
10
?=794
X = 22.05
|
Cependant, ces langues sont classées par des raisons
idéologiques car, disent-ils, l'anglais est la langue ayant beaucoup de
personnes qui l'utilisent ; le Français aussi ; le Swahili,
dans quelques pays de l'Afrique, tandis que le kinyarwanda ne peut permettre
à personne de franchir la frontière. Malgré ce manque
d'estime chez quelques uns, d'autres nous ont témoigné de leur
bonne foi envers le kinyarwanda car disent-ils, il est le berceau de notre
culture, les autres langues devraient venir après.
« A quoi bon d'apprendre les mécanismes
des langues étrangères et d'ignorer ceux de la
nôtre ? » disent certains élèves.
« Si le kinyarwanda figure sur le programme, il doit être
exploité en long et en large », affirment d'autres. De
ces citations comportant une force persuasive, nous remarquons un grand espoir,
de consolider notre langue.
Dans le même ordre d'idées, certains
élèves interviewés nous ont dit que la littérature
peut être lue et exploitée par n'importe qui sait lire et
même en dehors des classes, tandis que c `est irréalisable
pour la grammaire. D'où, il faut mettre le plus d'accent à la
grammaire qui ne se termine qu'avec les classes.
3.3.2.3. Difficultés de l'enseignement de la
conjugaison
du verbe rwandais
Le verbe rwandais présente
beaucoup de difficultés. A part de celles de structure, nous ajoutons le
manque de méthodes standardes de son enseignement et le manque de
qualification de l'enseignant. A signaler aussi que la surpopulation des
classes complique elle - aussi l'enseignement de la conjugaison.
a) Complexité du verbe rwandais
Le verbe rwandais est très complexe. Comme le
précise COUPEZ, A. (1980 : 322), « la complexité
du verbe rwandais tient au nombre de ses morphèmes et des combinaisons
de ceux-ci. »
La conjugaison du verbe rwandais se divise en conjugaison
simple où les formes verbales comportent un seul mot, et la conjugaison
composée (deux mots) ou même la conjugaison complexe (plus de deux
mots).
Comme l'affirme encore COUPEZ, A. (1986 :
109) « la difficulté de la conjugaison simple est
très grande. Elle tient d'une part au nombre de formes possibles qui se
comptent par millions, et d `autre part, à la multiplicité
des règles morphonologiques et de leurs combinaisons.
D'où le rôle essentiel de la tonalité ,
un autre point qui aggrave cette complexité car stipule encore COUPEZ,
A. (1986 : 109) « si l'on écarte la
tonalité, il est impossible de donner l'ensemble de la conjugaison.
Voici le grand problème que rencontre le professeur de kinyarwanda qui
doit limiter ses objectifs et recourir au raisonnement plutôt qu'à
la mémoire, face à cette extraordinaire accumulation de
difficultés : Le verbe rwandais ne doit pas être
abordé comme ses homologues des autres langues surtout
étrangères.
Pour un verbe français par exemple, il est facile de
citer rapidement ces formes de la conjugaison simple. Il serait par contre
hasardeux de procéder de même face à des millions de formes
du verbe rwandais.
Ainsi, la complexité du verbe rwandais est un sujet de
longue discussion et de beaucoup de débats, raison pour laquelle dans
notre enquête, elle revenait comme un leitmotiv tant de la part des
élèves que de leurs professeurs.
Un autre facteur de cette complexité comme le
précise COUPEZ en préfaçant JOUANNET, F., (2983)
« tient aux variations de formes des morphèmes dans le
mot. » Pourtant, à part ce problème
général, certains autres cas précisent et confirment cette
complexité. Il s'agit notamment de l'influence de certains parlers
régionaux qui font que quelques gens confondent les morphèmes. La
diversité des parlers peut jouer un grand rôle sur la conjugaison
du verbe rwandais et sur son enseignement/ apprentissage.
b) Manque de qualification de
l'enseignant
Compte tenu de la qualification des professeurs de
kinyarwanda qui est comme nous avons dit déplorable, la formation des
professeurs de kinyarwanda devrait être urgente. La quasi
totalité des professeurs de kinyarwanda n'ont
bénéficié que d'une formation littéraire
insuffisante et ne possèdent pas de formation pédagogique.
Au sujet du manque de qualification, nous avons
réparti les enseignants dans les catégories suivantes :
Tableau 16:
Niveau de qualification des enseignants contactés
Qualification
|
Population (N=7)
|
%
|
D6 NP
|
1
|
14.28
|
D6 Lettres
|
1
|
14.28
|
Bac. LLA
|
2
|
28.57
|
LIC. F.K.
|
1
|
14.28
|
AUTRES :
-LIC. - Histoire pol.
-A.D.S.I. (F+A+K)
|
1
|
14.28
|
|
14.28
|
|
De ce tableau, on remarque un mélange de
diplômes. Même ceux qui ont fait des études avancées,
en ont fait dans d'autres domaines éloignés de l'enseignement.
Au problème de manque de qualification, nous ajoutons
aussi celui du manque d'expérience dans l'enseignement du kinyarwanda.
Tableau 17: Expérience professionnelle
des enseignants contactés
Expérience
|
Population
|
%
|
1 an
|
1
|
14,30
|
2-5 ans
|
3
|
42,85
|
5-10 ans
|
0
|
0,00
|
10 ans et plus
|
3
|
42,85
|
Total
|
7
|
100
|
|
Dans ce tableau, on remarque cependant qu'une bonne
expérience se fait remarquer. Sur sept enseignants contactés,
trois (soit42,85) ont une expérience comprise entre deux et cinq ans.
Trois enseignants (soit 42,85) ont dix ans de carrière et plus.
c) Surpopulation des classes
La quasi-totalité des professeurs de kinyarwanda
trouvent que l'entassement des élèves constitue un obstacle
à l'enseignement.
La conjugaison du verbe rwandais est un exercice qui
mérite un accent particulier et une concentration accentuée.
Vu l'effectif des classes, l'encadrement du professeur pour la
découverte et le diagnostic des fautes individuelles sont
irréalisables car, avons- nous dit, les professeurs ne font qu'un survol
de la conjugaison en fin d'année. Ainsi, nombreuses sont les
conséquences liées à cette difficulté. Nous pouvons
citer aussi le manque d'aisance dans les exercices de la part des
élèves, le contrôle difficile dans les interrogations et
les travaux pratiques ; bref la relation professeur- élève
en pâtit.
Enfin de compte nous pouvons conclure ce point des
difficultés en disant qu'elles sont interconnectées de sorte que
si l'on prétend de résoudre une d'entre elles, on devrait penser
directement aux autres. Ces difficultés sont si importantes qu'elles
méritent l'attention de tout le monde et principalement les responsables
de l'éducation nationale.
3.3.2.4. Suggestions des
interviewés
Après avoir manifesté leur attitude
devant la conjugaison du verbe rwandais, les professeurs et les
élèves nous ont suggéré ce qui suit :
a) Suggestions communes entre élèves et
professeurs
Ces suggestions concernent le perfectionnement de
l'enseignement de la conjugaison du verbe rwandais et du kinyarwanda en
particulier. Aux dernières questions de chaque groupe
(élève- professeurs), toutes les réponses convergent vers
la complexité du verbe rwandais et recommandent un accent particulier
dans son enseignement.
En général, ils
souhaitent « que le kinyarwanda ne soit pas
l'apanage d'un groupe jugé non instruit » . Cette
expression de la plupart des gens contactés est enchâssée
dans beaucoup d'autres qui affirment que le kinyarwanda souffre de beaucoup de
préjugés négatifs tendant à la marginalisation. Ils
disent que beaucoup de forces négatives les affaiblissent dans leur
volonté de concentration sur le Kinyarwanda, surtout sur sa grammaire en
soutenant que tout Rwandais connaît parfaitement le kinyarwanda. Il
fallait donc que le Gouvernement fasse le premier pas afin que les autres le
suivent.
b) Suggestions particulières des
élèves
Ces suggestions sont aussi lancées
en termes de recommandations à l'état, au MINEDUC et au
C.N.D.P. :
§ Il faut qu'il y ait des livres de grammaire pour les
élèves afin de continuer l'étude après le
départ du professeur car son activité est limitée.
§ Que la conjugaison soit abordée très
tôt ; qu'elle ne soit pas séparée de la
tonalité, afin d'insister sur les deux en même temps.
§ Que les professeurs de kinyarwanda n'accordent pas le
plus de leur temps à la littérature qu'à la grammaire et
que les programmes de kinyarwanda soient révisés en faveur de la
grammaire.
§ Que le kinyarwanda ne soit pas prohibé à
l'école secondaire en faveur du Français et ou de l'Anglais, afin
de lutter contre la glottophagie
§ Que l'école cherche d'autres moyens d'insister
sur ces deux autres langues mais sans discrimination affligée au
kinyarwanda.
c) Suggestions particulières des professeurs
de kinyarwanda
Les professeurs de kinyarwanda en section littéraire
nous ont témoigné qu'ils n `ont pas de documents de
référence et que la formation dispensée dans leurs classes
est tirée des cahiers de notes apprises quand ils étaient eux-
même sur le banc de l'école, ce qui fait que la matière
demeure la même et qu'il n'y a pas d'actualisation.
De ce fait, ils ont besoin d'une formation continue en
matière d'enseignement (méthodologie) et en matière du
contenu surtout grammatical.
Sur ce point de la formation continue, NSENGIMANA, J. C.,
(2001 :86) précise que « suite au
développement de l'éducation en tant que science, la prise de
conscience des techniques pédagogiques ainsi que la psychologie de
l'enfant et la formation prolongée des enseignants, sont devenues un
désir irrésistible de tout système éducatif qui se
veut efficace. La formation est donc un processus pour les enseignants et
correspond souvent à l'éducation extrascolaire continue se
concrétisant par des recyclages, des stages, des séminaires
ateliers, des réunions, ... ».
C'est ce dont les enseignants ont besoin car c'est dans ces
formations qu'ils vont puiser la matière actualisée à
enseigner et des références et surtout celles de la
méthodologie.
En plus de cette volonté de formation, trois autres
suggestions ont été lancées par les enseignants :
§ Il faut qu'un lauréat littéraire ait
appris la pédagogie, car dans la plupart des cas c'est bien lui qui
enseigne les langues.
§ Que le kinyarwanda ne soit pas un cours jugé
facile et pouvant être enseigné par n'importe quel professeur,
à qui on le donne afin d'équilibrer son horaire.
§ Que le nombre d'heures de kinyarwanda soit
relevé car le contenu est très vaste.
3.4. SYNTHESE DU CHAPITRE
L'enseignement/apprentissage de la conjugaison du verbe
rwandais à l'école secondaire littéraire a
été appréhendé par différentes
méthodes mais la plus dominante a été la récolte
des données auprès des professeurs de kinyarwanda et des
élèves de la sixième année. Ce sont ces
données qui nous ont permis d'étayer nos allégations en
réponses à nos hypothèses de travail.
Ce chapitre a analysé tous les détails
représentatifs concernant d'un côté, des opinions des
professeurs et des élèves sur la conjugaison du verbe rwandais
et sur son enseignement/ apprentissage et de l'autre, l'intérêt
que les concernés attachent à cette conjugaison, tout en montrant
les difficultés qu'ils rencontrent selon qu'ils enseignent ou
apprennent.
Après cette démonstration de la situation
actuelle de l'enseignement de la conjugaison du verbe rwandais en section
littéraire, les suggestions ont été données en
termes de recommandations susceptibles d'améliorer la qualité de
cet enseignement/apprentissage. Par ailleurs, signalons aussi que ces
données nous ont permis de constater beaucoup de failles dans
l'enseignement du kinyarwanda à l'école secondaire, surtout dans
l'enseignement de la grammaire. Le chapitre suivant va proposer une
méthodologie spéciale qui contribuerait à gommer ces
failles.
CHAPITRE IV : METHODOLOGIE SPECIALE DE
LA
CONJUGAISON DU VERBE RWANDAIS
EN SECTION LITTERAIRE
Il convient avant toute tentative de proposition d'une
méthodologie, de rappeler l'importance de l'enseignement de la grammaire
d'une langue en générale et d'une langue maternelle en
particulier et d'insister sur la part de l'écrit, afin d'aboutir
à une « Kinyarwandisation » plus effective car le
kinyarwanda semble évoluer vers une situation tournée vers
l'oralité que par le passé.
D'après le MINEDUC (S.D. : 3), la langue
écrite est d'une importance essentielle pour la formation intellectuelle
de l'individu et elle exige de la discipline, de l'ordre, une structuration des
idées et une dénomination du système orthographique. C'est
grâce à l'étude de la grammaire d'une langue que tous ces
mécanismes de l'écriture peuvent être
maîtrisés.
Ainsi, il nous faudra aussi préciser le rôle de
la conjugaison dans la grammaire et montrer la méthodologie
utilisée actuellement dans son enseignement.
4.1. Grammaire et conjugaison
4.1.1. Buts et importance de la grammaire
La grammaire d'une langue a une importance
capitale. Ses buts sont, d'après le MINEDUC (S.D. : 3) :
- assurer une maîtrise et une connaissance de la
langue, pour pouvoir correctement exprimer toutes les nuances de sa
pensée ;
- avoir une influence très grande sur la formation
intellectuelle ;
- savoir sa langue c'est savoir penser. La justesse de
l'expression c'est la justesse du raisonnement ;
- habituer les élèves à accorder les
mots par une synthèse mentale, à réfléchir sur les
supports qui unissent les formes grammaticales des mots et le sens qu'ils ont
dans l'esprit, ce qui contribue à la formation de l'esprit et enrichit
la capacité de synthèse.
En résumé la grammaire aide à comprendre,
à garder et à analyser sa langue correctement que ce soit
oralement ou par écrit.
L'enseignement de la grammaire doit pour cela être
simple, correct, méthodique et actif afin de remplir toutes ces
fonctions.
4.1.2. Enseignement de la conjugaison
Comme nous l'avons souligné tout au
début de notre travail, la conjugaison est importante dans
l'enseignement de la langue maternelle. On sait bien écrire et parler
quand on sait conjuguer. Le verbe exprime l'action ou l'état et
constitue le terme essentiel de la proposition.
COUPEZ, A., (1980 : 374) définit la conjugaison
comme étant un système constitué par une partie des
affixes flexionnels et ajoute qu'elle se répartit en une conjugaison
simple qui comporte un seul mot et une conjugaison complexe qui en comporte
deux ou rarement trois. Signalons que dans notre travail, nous nous sommes
limités à la conjugaison simple.
Au sujet de la conjugaison, BIZIMANA, S., (1998 :241)
dit que « conjuguer un verbe, c'est lui donner toutes les formes
possibles dans toutes les personnes, dans tous les temps, dans tous les modes
et en se basant sur l'ordre, l'aspect et la suite
(jointure) »4(*)
Le verbe possède tout le nécessaire relatif
à sa conjugaison. Comme tout autre mot, le verbe est formé aussi
de morphèmes tant segmentaux que suprasegmentaux qui forment sa
structure
A côté du verbe, il y a d'autres mots hybrides
qui se distinguent de lui bien qu'ils possèdent certaines de ses
caractéristiques. Ces mots sont comme le dit COUPEZ, A.,
(1980 :322) l'infinitif, l'autonome et les coverbes et doivent être
pris en considération dans l'enseignement de la conjugaison.
4.1.3. Méthodologie actuelle de l'enseignement
du verbe rwandais
La méthodologie est une discipline qui traite du
comment mener un processus d'enseignement et de formation. On distingue la
méthodologie générale valable quelles que soient des
disciplines et la méthodologie spéciale relative à une
discipline particulière (DE KETELE et al., 1989 :223).
D'après NIMUSABE, R.P., (2003), la
méthodologie spéciale donne des règles
particulières propres à chaque branche d'enseignement. Comme nous
l'avons constaté dans notre enquête, il n'y a pas de
méthodologie jugée uniforme dans l'enseignement de la
conjugaison. Les professeurs nous ont témoigné que leurs
méthodes et techniques découlent de leur propre zèle au
travail et de leur aptitude aux recherches.
La seule identité méthodologique réside
dans le schéma général d'une leçon de grammaire,
qui lui non plus ne leur est pas accessible. Selon ces professeurs, toutes les
leçons la grammaire se donnent de la même manière, mais ils
affirment qu'ils ont tort. Les professeurs se bornent au plan
général d'une leçon lequel leur est imposé par
l'administration scolaire (dans le remplissage des documents
pédagogiques), mais certains d'entre eux ne savent pas réellement
la démarche méthodologique d'une leçon. Les trois grandes
parties d'une leçon (introduction ou révision, la leçon
nouvelle et l'application) sont connues des professeurs mais ne sont pas
respectées chez la plupart d'entre eux.
Bien que les professeurs de kinyarwanda ayant reçu une
formation pédagogique soient peu nombreux, même ceux qui en ont
reçu l'ignorent sciemment et la conservent en théorie. Selon les
témoignages recueillis du côté des élèves,
dans la plupart des cas, l'application est engloutie par la prise des notes et
les interrogations improvisées ont été oubliées
chez quelques professeurs.
A part ce domaine méthodologique, le contenu relatif
au verbe souffre lui aussi de déséquilibres. Les professeurs font
leurs propres choix selon leurs capacités et facilités. De ce
fait, il en ressort que certaines catégories verbales, des mots
apparentés au verbe et quelques morphèmes sont
marginalisés. Bref, le professeur ne donne que ce qui lui semble facile
à donner et à apprendre aux élèves, et il trouve
raison dans le désintérêt des élèves vis
à vis de la grammaire du kinyarwanda. C'est cette loi du moindre effort
qui fait que la conjugaison ne soit pas enseignée et apprise comme il
faut. Vu tout ceci, une méthodologie appropriée s'avérait
nécessaire. C'est à dire celle qui prétendrait
résoudre les problèmes de l'enseignement de la conjugaison du
verbe rwandais et surtout relever tous les défis et toutes les
difficultés constatées.
4.2. PROPOSITION D'UNE METHODOLOGIE SPECIALE
POUR LA SECTION LITTERAIRE
L'élaboration d'une méthode
pratique pour l'enseignement d'une langue requiert le concours de deux
disciplines dont les exigences sont parfois contradictoires : la
linguistique et la pédagogie plus une qualité majeure que la
spécialisation tend à étouffer, à savoir le bon
sens (KAMANZI, T., en préfaçant OVERDULVE, C. V.,
1987).
Afin d'alléger ces contradictions entre le contenu et
la méthode, nous avons essayé de montrer les différentes
techniques d'apprendre la conjugaison, lesquelles relèvent du bon sens
du professeur, afin de montrer la conciliation entre la matière et la
méthode et de présenter une méthodologie spéciale
applicable dans nos écoles.
4.2.1. Aperçu des méthodes et
procédés
a) Méthodes
Une méthode est un ensemble plus au moins
structuré et cohérent de principes censés orienter
l'ensemble des démarches du processus de formation (DE KETELE et al.,
1984 :222).
Et d'après MACAIRE, F., et RAYMOND, P., (1964 :
130), par méthode d'enseignement, on entend la voie à suivre, la
manière de s'y prendre pour donner l'enseignement dans les meilleures
conditions, pour obtenir du succès.
Nous dirions donc que la valeur personnelle du professeur, si
grande soit-telle, demeure insuffisante. Pour de bons résultats, il faut
s'appuyer sur une bonne méthode. Cependant, il est vrai que la meilleure
méthode vaut moins par sa vertu propre que par la valeur de celui qui
l'emploie.
Pour cela, disons avec ces auteurs « qu'un
maître si médiocre ne tirera jamais grand profit d'une
méthode si excellente soit- elle » et stipulons avec le
MINEDUC (S.D. :20) que « la méthode sera
appréciée à ses résultats solides et rapides. La
meilleure de toutes est la plus économique et la plus
fonctionnelle ».
Selon NIMUSABE, R.P., (2002-2003), dans le domaine scolaire,
les méthodes sont nombreuses mais on distingue deux grands
groupes : les méthodes déductives ou analytiques et les
méthodes inductives ou synthétiques. Le professeur doit s'adapter
à telle méthode qui contribuera le mieux au succès en
écartant les tâtonnements et en simplifiant l'enseignement.
En conclusion, MACAIRE et RAYMOND (op. cit. 131) disent que
les méthodes si bonnes soient-elles restent des instruments, et les
instruments, quelque parfaits qu'ils soient, ne valent que par
l'habileté de la main qui les emploie. Le professeur de kinyarwanda
devra alors être dynamique en enseignant la conjugaison du verbe
rwandais.
b) Procédés
Un procédé est un moyen qui
facilite l'enseignement, qui aide à le rendre plus clair, plus
varié, plus fructueux. C'est souvent une règle d'action empirique
visant un but immédiat et particulier (MACAIRE, F., et RAYMOND,
P., : 1964 : 145).
Selon Petit Larousse illustré (1987 : 810), un
procédé est une méthode à suivre, pour aboutir
à un résultat. Par cette deuxième définition, le
procédé est confondu à la méthode. Cependant, tous
les deux concourent à l'amélioration de l'activité
pédagogique et au maintien du contrat didactique, la seule
différence résidant dans le fait que la méthode suit
certains principes et avec un certain ordre, tandis que le
procédé donne la succession logique des activités
édictées par la méthode.
En faisant recours aux procédés, le professeur
doit les employer intelligemment et doit être prudent surtout à
l'égard des procédés nouveaux pour ne pas faire des
élèves les victimes des ses essais et de ses maladresses.
4.2.2. Une leçon de conjugaison du verbe
rwandais
4.2.2.1. Préparation
La préparation d'une leçon
joue un grand rôle dans l'enseignement. Non seulement elle donne au
professeur l'aspect préalable du déroulement de son
activité, mais aussi l'assurance que les imprévues ont
été évitées autant que possible. Une leçon
doit donc être préparée d'avance car comme le
précise UMUHIRE, C., (2000:17) citée par RUSAGARA, F., (2004),
« il ne faut jamais improviser une leçon. Une classe bien
faite, une journée vraiment réussie, résultent des
séances bien préparées. On ne doit pas se contenter de
reproduire textuellement ce qui se trouve dans des manuels. Il faut
prévoir un matériel didactique adéquat et suffisant lors
de la préparation tant lointaine
qu'immédiate ».
Pour des leçons introductives, les exemples des
élèves eux- mêmes priment et servent de point d'appui pour
l'introduction de la nouvelle notion. La leçon du jour est avant tout
fondée sur des exemples que l'on va observer et analyser pour aller
jusqu'à l'abstraction; laquelle va finir par la
généralisation. Quant à l'application, elle se fait
conformément aux exercices analysés. Dans la conjugaison du verbe
rwandais, il faut entendre deux sortes d'activités : la conjugaison
proprement dite qui consiste en la mise en formes possibles du verbe, et le
découpage morphologique qui consiste en la représentation de
différents morphèmes qui forment la formule de ce verbe.
Avant d'apprendre le découpage du verbe en
morphèmes segmentaux, il faut d'abord terminer les notions d'ordre,
temps, mode, aspect et de suite (jointure) et faire beaucoup d'exercices de
conjugaison tout en montrant les morphèmes caractéristiques de
chacun d'eux. On doit aussi s'assurer de la maîtrise des autres
catégories grammaticales car les meilleurs auxiliaires d'une
leçon de conjugaison sont des leçons et des exercices d'analyse
logique et grammaticale.
4.2.2.2. Démarches méthodologiques
La conjugaison comporte cinq catégories
suivantes : l'ordre, le mode, le degré, l'aspect et la jointure.
L'ensemble des formes qui participent aux mêmes catégories,
combinaisons incluses, constitue un tiroir (COUPEZ, 1980 :374).
Chaque catégorie possède un morphème ou
une séquence de morphèmes ou n'en possède pas, selon
respectivement qu'elle est marquée ou non. Le professeur doit dès
lors présenter ces catégories dans l'ordre de succession logique
prescrit par les morphèmes et doit aussi insister sur la
différence sémantique de quelques morphèmes semblables au
niveau de la forme, alors qu'ils sont différents et
caractéristiques des catégories différentes.
1° Ordre : L'ordre comporte deux
termes : affirmatif et négatif. En enseignant cette
catégorie, le professeur doit tenir à montrer que l'affirmatif
est non marqué et de montrer les morphèmes
caractéristiques du négatif (les négateurs).
2° Mode : Le mode détermine
la puissance d'exprimer le temps, selon que la forme verbale peut ou ne peut
pas exprimer toutes les époques temporelles.
En enseignant les modes, le professeur les présentera
mode par mode. Il doit commencer par les modes du cadre principal pour terminer
par ceux de l'éventuel.
Tout en montrant les morphèmes caractéristiques
de chaque mode, il doit aussi insister sur les ressemblances et dissemblances
de quelques modes confus comme par exemple le subjonctif et le conditionnel
dont l'unanimité des auteurs est loin d'être admise.
A ce propos, BIZIMANA, S., (1998 :407) précise
qu'il y a longtemps que certaines personnes confondent le subjonctif et le
conditionnel. D'autres auteurs comme COUPEZ affirment que le conditionnel n'est
pas un mode en kinyarwanda, mais un degré. Toutefois, soulignons que le
conditionnel est un mode à côté du subjonctif et que tous
les deux sont distincts.
Le professeur doit alors consulter des
références actualisées ou nouvellement publiées et
se référer au bon sens. Afin de bien éclaircir les modes,
le professeur doit aussi montrer les sortes de propositions dans lesquelles tel
mode s'emploie souvent.
3° Degré : A l'exception de
l'immédiat, la catégorie du degré se caractérise
par la présence de formatifs. Sur le plan sémantique, le
degré est multivalent. Il désigne d'une part le temps :
présent (degré immédiat, non marqué), passé
(degré récent et prétérit), futur (degré
immédiat et futur). Le degré désigne, d'autre part le
commencement, la durée et la permanence.
Le professeur doit dès lors montrer les formatifs
caractéristiques de chaque degré et parler avec insistance du
degré « modifié » qui implique parfois des
nuances d'insistance ou d'exclamation. Il tiendra compte de la distinction
entre le temps chronologique externe du verbe et qui distingue les
époques temporelles (passé, présent et futur) et le temps
interne inhérent au déroulement du procès.
C'est à ce point qu'il doit montrer le rôle
essentiel du contexte dans l `enseignement de la conjugaison car
quelquefois les indices temporels se ressemblent.
En voici un exemple donnée par André JOLY en
préfaçant SHIMAMUNGU, E., (1998 :8) : « Dans
cette langue « hier et demain » se disent de la même
manière (ejo), la distinction se faisant en contexte ». Ainsi,
si ce les mots ne sont pas donnés en contexte, l'élève
peut mettre au passé ce qui serait au futur ou vice- versa.
4° Aspect : L'aspect
considère le procès en termes d'accompli ou d'inaccompli. Le
professeur doit insister sur l'aspect imperfectif et l'aspect perfectif
caractérisé par des terminaisons distinctes et montrera chaque
terminaison caractéristique de chaque sorte d'aspect.
5° Jointure : A part les
morphèmes caractéristiques du disjoint car le conjoint et non
marqué, le professeur montrera que la jointure a une portée
formelle plutôt que sémantique.
EXEMPLE D'UNE LECON EN SIXIEME LITTERAIRE
1° Révision : A l'aide d'une
série d'exemples, les élèves revoient les leçons
qui s'enchaînent avec la notion qui sera abordée.
2° Leçon : Morphologie du verbe
conjugué
Préparation : Au départ,
pour des leçons introductives de découpage morphologique, un
tableau des morphèmes sera tracé au tableau. Le professeur doit
s'assurer que tous les morphèmes segmentaux ont été vus et
maîtrisés au cours de l'apprentissage des catégories
verbales. Ce tableau se présentera comme suit :
Exemple :
Nîmutazâamuhîingira {« Si vous ne cultivez
pas pour lui (dans l'avenir) »}.
Tableau 18: Représentation des
morphèmes
Verbe
|
Morphèmes
|
Nîmutazâamuhîingira
|
Prépréfixe
|
Préfixe (P.S.)
|
Négateur
|
Formatifs
|
Infixes (P.O.)
|
Racine
|
Suffixe
|
Termi-naison
|
Nî-
|
Mu-
|
ta-
|
zaa-
|
mu-
|
hîing-
|
-ir-
|
a
|
Pour des leçons ultérieures, seuls les grands
éléments seront représentés en tableau qui sera
alors comme suit :
Exemple : Yarâgiiye (Il est
parti)
Tableau19: Enchaînement des catégories
verbales
Verbe
|
Ordre
|
Temps
|
Jointure
|
Mode+Morphèmes
|
Aspect
|
Yarâgiiye
|
Affirmatif
|
Passé
|
Disjoint
|
Indicatif :
a-a-râ+gi-ye
|
Perfectif
|
3° Application : Les verbes sont
tirés des textes vus dans des manuels. Le professeur peut aussi choisir
les textes contenant des verbes selon leurs spécificités. Les
réponses doivent aussi être représentées en
tableau.
Dans le découpage morphologique, il faut veiller
à ce que les morphèmes soient présentés dans leur
ordre normal de succession et préciser si tel morphème est
permanent, intermittent ou facultatif dans un verbe selon tel cas. Le tableau
suivant montre l'ordre normal de succession des morphèmes, leur nombre
possible et leur présence.
Tableau 20: Ordre normal de succession des
morphèmes
Morphèmes
|
Nombre
|
Présence
|
Permanent
|
Intermittent
|
Facultatif
|
1. Prépréfixe
|
0-1
|
|
*
|
|
2. Préfixe
|
1
|
*
|
|
|
3. Négateur
|
0-1
|
|
*
|
|
4. Formatif (s)
|
0-3
|
|
*
|
|
5. Infixe (s)
|
0-3
|
|
|
*
|
6. Racine
|
1
|
*
|
|
|
7. Suffixe (s)
|
0-4
|
|
|
*
|
8 Terminaison
|
1
|
*
|
|
|
9. Morphèmes de tonalité
|
1-3
|
*
|
|
|
Ce tableau a un avantage de permettre à
l'élève de constater le rôle échelonné des
morphèmes dans un verbe et de ne pas s'embrouiller si tel
morphème y fait défaut. A part cette succession des
morphèmes, l'élève saura aussi le nombre de
morphèmes possibles dans un verbe conjugué.
C'est pour cela que certains morphèmes exigent plus
d'attention que d'autres. C'est le cas des formatifs et des racines. Le
professeur doit dès lors insister sur la différence entre les
trois marques, temporelle de jointure et aspectuelle qui peuvent se ressembler
afin de bien dévoiler les difficultés. Il doit commencer par ceux
formés uniquement d'une consonne ou d'une voyelle afin de terminer par
des séquences de voyelles et/ou de consonnes.
Le professeur attachera aussi de l'importance à
la différence entre la racine, le radical et le thème car la
racine verbale semble être quantitativement l'élément le
plus productif de la créativité lexicale en kinyarwanda car la
dérivation, la composition et la syntagmatique se fondent sur la racine
verbale comme le précise JOUANNET, F., (1984 : 121).
Les suffixes sont abordés dans l'étude de la
dérivation, et le professeur est prié de montrer ceux qui
prennent toujours la première place (les suffixes primaires) quand ils
sont employés avec d'autres et ceux qui prennent n'importe quelle place
(les suffixes secondaires)
GASANA, A., (1981 :230) dit que « la
dérivation verbale par suffixation à des termes verbaux est d'une
grande productivité. ». C'est ce qu'affirme aussi
MUNYANEZA, T., (1980 : 6) quand il dit que « la
dérivation verbale en rwanda se révèle
particulièrement vaste et constitue un des domaines les plus difficiles
à décrire. Les secteurs observés dans le processus de la
suffixation sont complexes ».
Cependant, disons avec GASANA, A., (1981 :186) que pour
qu'il y ait dérivation, il faut qu'il y ait un lien de forme et un lien
de sens entre le terme de base et le dérivé.
En effet, comme le recommande GASANA, A. (1981 : 231)
l'ordre de traitement de ces suffixes se référera à la
voyelle initiale du suffixe qui ne peut être que -i-,
-a- ou -u-, sauf une quatrième
série des suffixes -y- et -bw-. Les voyelles du second degré
|e| et |o| n'y apparaissent qu'en formes
phonologiques par le phénomène d'harmonisation vocalique.
Dans l'enseignement de la dérivation, le professeur
devra aussi parler du problème de lexicalisation. D'après
MUNYANEZA, T., (1980 :7), on parlera de lexicalisation si l'on garde le
sens (au moins en partie) du radical et du suffixe, tout en y apportant une
modification. C'est-à-dire que le suffixe perd une partie du sens qu'il
porte lorsqu'il est régulier et qu'une nouvelle notion apparaît.
Le contexte est donc déterminant et c'est ce qui attirera l'attention du
professeur.
Afin d'éclaircir la succession normale des
morphèmes, nous donnons ici deux exemples de verbes contenant le plus de
morphèmes possibles, mais cela n'empêche que d'autres plus longs
peuvent exister :
1° bâtakihawumuhiingiishirizanywa (S'ils ne sont
plus obligés de l'y cultiver ensemble pour lui).
ba-ta-ki-ha-wu-mu+hîing-iish-ir-y-an-w-a-Â
ba- : Préfixe
-ta- : Négateur
-ki- : Formatif du degré perstitif (marque
temporelle)
-ha- : Infixe (classe 16)
-ir- : Suffixe applicatif
-wu- : Infixe (classe 3)
-y- : Suffixe causatif
-mu- : Infixe (classe 1)
-an- : Suffixe associatif
+hîing- : Racine
-w- : Suffixe passif
-iish- : Suffixe causatif
-a : terminaison
 : morphème de tonalité du mode
conjonctif
Règles : 1. r+ y? z
2. n? ny /-j
2°Nîbatahabîmukubitiishiiriza :
nî-ba-ta-ha-bi-mu+kûbit-iish-ir-ir-y-a
(S'ils ne l'y font pas frapper à l'aide de ceci pour
lui)
En référence à ces exemples,
l'élève peut consolider cette succession en faisant beaucoup de
commutations à chaque point du morphème. Il doit aussi focaliser
son attention sur les alternances des consonnes afin de ne pas les prendre pour
des dérivées. Comme le précise NSABIMANA, A., (1981 :
19-20), les alternances des consonnes différant par un trait
phonologique peuvent avoir lieu. C'est le cas par exemple des consonnes
différant par le point d'articulation (d
g ou t k) qui peuvent
alterner.
Exemples :
+îduk-
+îguk-
« Sursauter »
+hâdik-
+hâgik- « accrocher »
+ôtoor-
+ôkoor- « enlever les fruits de
la bardane »
+tiindagurik-
+kiindagurik- « mourir en grand
nombre »
d : consonne occlusive sonore
dentale
g : consonne occlusive sonore
dorsale
t : consonne occlusive sourde
dentale
k : consonne occlusive sourde
dorsale
4.2.3. Quelques principes
méthodologiques
L'enseignement de la conjugaison du verbe rwandais ne doit pas
partir de zéro : les élèves sont munis d'un bagage de
verbes qu'ils connaissent et qu'ils utilisent dans leur langage quotidien. Ils
doivent alors apprendre tous les mécanismes de leur langue maternelle et
en exploiter les richesses.
L'enseignement de la conjugaison du verbe rwandais doit
être abordé après que les élèves aient
maîtrisé les notions de quantité vocalique et de tons. Ces
derniers sont indispensables dans la conjugaison et sont aussi des parties du
mot. C'est ce qui est aussi affirmé par BIZIMANA, S., (1998 :31-32)
en ces termes : « Les tons ont une même valeur que les
autres morphèmes du mots et sont complémentaires entre
eux ».
A ce propos, OVERDULVE (1987 :19) le précise en
ces termes : « La tonalité est une partie
intégrante du mot ; il s'agit donc d'apprendre dès le
début chaque forme avec sa tonalité propre ». Et
pour KAGAME, A., (1960 :19) « il n'est pas possible de
prononcer un seul mot de notre langue sans tenir compte des
tons ».
La morphologie du verbe (comme celle des autres
catégories grammaticales) étant apprise avec les tons
éviterait de tomber dans l'homonymie fausse et dans la confusion du
verbe avec les autres catégories grammaticales ou même des
morphèmes entre eux.
4.2.3.1. Homonymie du verbe
L'orthographe courante du kinyarwanda ne spécifie pas
de catégories et donc plusieurs verbes dérivant d'un même
infinitif ou des infinitifs différents peuvent se ressembler. De
même, le verbe peut avoir la forme d'une autre catégorie
grammaticale (nom, pronom, ...) ou vice versa, ou même encore les
morphèmes peuvent se ressembler si les tons ne sont pas pris en
considération.
a) Homonymie verbe - verbe
Ce cas se rencontre souvent dans des formes ayant un
infinitif commun mais se trouvant dans des modes différents.
Exemples : -Bakoze : bâkoze,
bakozê, baakoze, bâakoze, baâkoze, baakôze,
Baakozê
Cependant, d'autres verbes conjugués ou d'autres
infinitifs différents par le sens peuvent être homonymes,
même si les tons sont considérés, la distinction se faisant
dans le contexte.
Ainsi, le traitement de l'homonymie des formes verbales doit
s'apprendre après avoir appris les différents modes. On peut
aussi trouver d'autres formes verbales homonymes dérivant des infinitifs
différents.
Exemples : 1° Yabajije : -
Yabâajije ? Kubaaza
- Yabâjije ?
Kubâza
2° barandoze :
baarâandôze ? Kudôda/ Kuroga
Pour ce cas, il faut s'assurer que les élèves
ont maîtrisé les notions de « racine »
et de « thème ».
b) Homonymie entre le verbe et les autres
catégories
Grammaticales
Dans certains cas, s'il ne recourt pas à la
tonalité, l'élève ne saurait dire s'il s'agit d'un verbe,
d'un pronom ou d'une autre catégorie grammaticale.
Pour cela, le contexte importe beaucoup et on remarque
l'importance de présenter le verbe dans un texte. L'élève
doit donc trouver le verbe dans un texte et le présenter avec les tons
dans son cahier de réponses. C'est ce qu'affirme
MUTAKE ,Th.(1991 :12) en ces termes : « Si
l'orthographe courante n'est pas accompagnée par son orthographe
phonétique qui représente la quantité vocalique et la
tonalité, elle induirait en confusion sauf que, peut-être, cette
confusion serait allégée par le contexte si le verbe est contenu
dans une phrase »5(*)
Exemples : Kurya : Kuryâ
?Kûrya
(verbe +rî :
manger) (pronom démonstratif)
Ukuri : Ukurî ?
uûkuri
(la vérité)
(autonome de +rî)
Abari : Abaâri ?
Abarî
(les filles) (
autonome)
Barya : Barya , Bârya,
baryâ ? Bârya
(verbe +rî : manger)
(pronom démonstratif)
L'élève confondra donc ces mots si le contexte
n'est pas donné.
c) Homonymie des morphèmes entre
eux
Sans tons, certains morphèmes seraient identiques et
induiraient l'élève en erreur.
Exemples : - Les
prépréfixes ni et nî
-Les formatifs -â-,
-aa-,-a- :
-â- :
ba-â+ gi-ye
-aa- :
ba-aa+gi-a
-a- :
n-a+gi-ye
-Les formatifs -a-ra-, -a-râ-:
-â-ra- : -â-ra- : ba-â-ra+gi-ye
-a-râ- : -â-râ- : n-a-râ+gi-ye
Ces exemples montrent que ces verbes sont dans des modes
différents ou que par le fait du préfixe qui est sous formes CV
ou formé seulement d'une voyelle ou d'une consonne, le formatif change
de forme.
4.2.3.2. Rapport entre les tons et les
morphèmes
Un morphème segmental peut porter ou perdre un ton par
le fait d'un morphème de tonalité. En enseignant la morphologie
du verbe conjugué, les professeurs doivent insister sur ces
morphèmes suprasegmentaux et les variations qu'ils entraînent.
Dans notre enquête, nous avons constaté que parce
que les élèves n'ont pas appris ces morphèmes tonals, ils
ne mettent pas de tons sur des formes verbales et même ceux qui les y
mettent sont perdus quand le ton change de place ou tombe (dans un verbe par
exemple).
Exemple : Gukôra :
travailler, faire
Nkora : n+kôr-a : je fais
Nkorâ : n+kôr-a-Ï :
que je fais
Nkôra :
n+kôr-a-Â : ...., je fais
Le professeur doit rappeler aux élèves que les
morphèmes tonals sont caractéristiques de différents
modes. Etant donné que les signes graphiques des morphèmes
diffèrent selon des auteurs, alors qu'ils ont la même fonction. Le
professeur rattacherait l'importance sur la fonction du morphotonème et
non sur la forme car elle dépend de l'auteur.
4.2.3.3. Rapport entre les morphèmes et la
règle morphonologique
Il faut découper le verbe en morphèmes et
chercher la règle après. Ne jamais faire l'inverse. Au cours de
notre recherche, nous avons constaté que la plupart des
élèves mémorisent aveuglément les règles
morphologiques et s'appuient sur ces derniers pour le découpage en
morphèmes. Cependant, nous pouvons signaler que ceci est
contre-indiqué car les règles morphologiques ont leur propre
succession logique qui doit être respectée et que chaque
morphème est significatif dans un mot. Aussi rappelons-nous que chaque
verbe conjugué a toujours l'infinitif de départ. Ainsi en
remplaçant le préfixe du verbe par ku- et la
terminaison par -a, tous les deux étant des
morphèmes de l'infinitif et en ignorant les formatifs, on doit
absolument trouver le verbe à l'infinitif.
Exemples : 1°
ba-â+hîing-ye : ils ont
labouré
Ku-...+hîing-a ? Guhînga :
labourer
2°
ba-ra+taah-ye : ils rentrent
Ku-...+taah-a : Gutaaha :
Rentrer
En plus, les terminaisons -ye et
-aga peuvent s'interchanger et le reste de la structure n'en
souffre pas.
Exemple : yakôze : il a fait
? yakôraga
a-a+kôr-ye ?
a-a+kôr-aga
Mais, suite au fait que les élèves se fondent
sur les règles déjà apprises, avant de découper en
morphèmes les verbes, ils donnent quelquefois des réponses
fausses. Ainsi, par exemple à la question 12, la quasi totalité
des élèves a découpé ces verbes comme
suit :
Q. 12 a) yayimeshesheje :
a-a-yi+mes-ish-ir-y-ye
b) yabajije : a-a
+baz-y-ir-y-ye
c) bigishijwe :
ba-a+iig-ish-ir-y-y-w-ye
Quant aux règles, ils ont donné les
suivantes :
a)
b) c)
a ? y/-j z+ y ? j r+ y ?
z
s ? sh/-s r+ y ? z y+ z
? j
i ? e/ e- z+ y ? j
r+ y ? z
y+ z ? j
Bien que ces règles soient justes, elles ne sont pas
fondées ici. Nous pouvons vérifier en remplaçant les
préfixes et les terminaisons, afin de trouver les infinitifs :
a) Ku ...yi+mes-ish-ir-y-a ?Kuyimesheshiza
(Kuyimesheeshiza)
b) Ku...+baz-y-ir-y-a ? Kubajiza (Kubaajiza)
c) Ku...+iig-ish-ir-y-y-w-a? Kwigishijwa
(Kwîigiishijwa)
Ainsi, nous constatons que ces règles sont relatives
à ces suffixes qui ne devraient pas avoir lieu. L'élève
s'est fondé sur des règles déjà connues et a
créé des morphèmes (suffixes) dépourvus de sens. Il
faut, par contre couper d'abord en morphèmes et formuler la
règle après. Pour cela :
. a-a-yi+mes-iish-ye : Kuyimesheesha
s ? sh ye ? ije /{ sh} -
. a-a+baaz-ye : Kubaaza
ye ? ije/ { z} -
z ? j/ -{ j}
. ba-â+îig-iish-w-ye :
Kwîigiishwa
ye?ij...e/{ sh} -w-
Remplaçons aussi les terminaisons :
a-a-yi+mes-ish-ir-y-aga : yayimesheshizaga
a. Mais
a-a-yi+mes-ish-ir-y-ye : yayimeshesheje
a-a+baz-y-ir-y-aga :
yabajizaga
b. Mais
a-a+baz-y-ir-y-ye : yabajije (yabaje)
ba-a+iig-ish-ir-y-y-w-ye : bigishijwe
c. Mais
ba-a+iig-ish-ir-y-y-w-aga : bigishijwaga
On constate que la différence n'est pas seulement au
niveau des terminaisons.
Cependant, selon ces règles ci- justifiées,
cette équivoque n'apparaît pas.
a-a-yi+mes-iish-ye : yayîmesheesheje
a.
a-a-yi+mes-iish-aga : yayîmesheeshaga
a-a+baaz-ye : yabâajije (yabâaje)
b.
a-a+baaz-aga : yabâazaga
ba-â+îig-iish-w-ye :
biîgiishijwe
c.
ba-â+îig-iish-w-aga :
biîgiishwaga
En effet, ceci montre que toutes les règles
morphonologiques n'ont pas été apprises. Ainsi, la terminaison
-ye a des règles particulières qui doivent
être abordées et éclaircies (annexe 5).
Dans l'enseignement des règles morphologiques, un
enchaînement logique est recommandé. Il faut commencer par celles
fondées sur des voyelles, puis celles des consonnes et enfin celles
fondées sur des terminaisons (NTWALI, G., 2000-2001).
Ce principe est concrétisé par la méthode
inductive très utilisée dans des leçons de grammaire et
qui consiste à partir du concret pour aboutir à l'abstrait, du
particulier au général, du fait à la cause (MINEDUC,
SD : 33). Les élèves doivent découvrir la
règle ou même la formuler et l'énoncer s'il n'y en a pas,
mais après avoir fait des analyses morphologiques correctes.
4.2.4. Répartition du contenu verbal selon les
promotions
Faisant référence à la grille et aux
autres catégories grammaticales prévues par le programme, nous
avons essayé de faire une proposition d'un enchaînement logique et
chronologique qui faciliterait l'enseignement / apprentissage du verbe
rwandais. Ceci a été fait en prenant soin de ne pas porter
atteinte au contenu de chaque promotion en faveur de la conjugaison. Nous avons
gardé l'équilibre de l'année scolaire comptant
généralement 175 jours de classe. Le tableau suivant montre
l'enchaînement proposé (à droite) du contenu prévu
par le programme (à gauche).
Tableau 21 : Le contenu grammatical prévu
par le programme
NIVEAU
|
MATIERE PREVUE
|
MATIERE PREVUE ET SON ENCHAINEMENT PROPOSE
|
4ème année
|
- La quantité vocalique et tons
- L'alphabet phonétique
- Le nom simple
- Le pronom
- La dérivation nominale
- Les locatifs
- Les modaux
- La syntaxe
|
-Quantité vocalique et tons
-Alphabet phonétique
-La syntaxe
-Nom simple
-Pronom
-Les locatifs
-Les modaux
-Le verbe : sortes de verbe
|
5ème année
|
- Le nom complexe
- Les emprunts
- Les adverbes
- Les conjonctions
- Les terminaisons du verbe
-Alphabet phonétique : les séquences
des consonnes
-Les sortes de verbes
|
-Nom complexe
-Les emprunts
-Les adverbes
-Les conjonctions
-La morphologie du verbe
-La conjugaison
-L'alphabet phonétique :
les séquences des consonnes
-La dérivation nominale
|
6ème année
|
-La dérivation verbale
-La syntaxe
-La conjugaison
-La communication linguistique
-Situation linguistique au Rwanda
-Le kinyarwanda et les parlers régionaux
-Les dialectes régionaux
|
-La conjugaison : les morphèmes suprasegmentaux
-La syntaxe
-La dérivation verbale
-La communication linguistique
-La Situation linguistique au Rwanda
-Le Kinyarwanda et les parlers régionaux
-Les dialectes régionaux
-Les tiroirs
|
Il ressort de ce tableau que certaines notions prévues
ont été interchangées dans leur succession ou même
déplacées.
Etant donné que certains points servent de base aux
autres qui les complètent et que l'enseignement varié est d'une
grande valeur, nous n'avons pas fait une succession interrompue des
éléments du verbe rwandais et de sa conjugaison et qu'à
chaque promotion chaque élément constitue un tout.
4.2.4.1. Quatrième année
Comme nous l'avons signalé, tout au long de notre
travail, on ne peut pas apprendre la dérivation nominale
déverbative avant l'étude parfaite du verbe. Voilà
pourquoi le verbe est introduit en 4ème année et la
dérivation déplacée vers la 5ème
année, afin de maintenir l'équilibre.
L'étude du verbe en 4ème année
sera faite comme l'un des éléments constitutifs de la phrase.
Raison pour laquelle, sur notre grille de succession, il est placé
après la syntaxe et quelques autres catégories grammaticales. A
ce niveau, on présentera les sortes de verbes et les autres mots
hybrides sans entrer dans les détails de découpage en
morphèmes.
4.2.4.2. Cinquième année
Bien que les terminaisons du verbe conjugué soient
placées en 5ème année, c'est tout à fait
logique qu'elles ne peuvent pas être abordées avant la conjugaison
proprement dite. Celle-ci sera introduite en 5ème
année et on prendra d'abord les notions d'ordre, temps, mode, aspect et
de jointure, avant d'aborder les morphèmes segmentaux, qui à leur
tours seront étudiées après pour introduire la
dérivation. Il faudra insister sur le temps car il n'est pas facile
à comprendre comme l'affirme aussi HUREL, E., (1959 :73) en ces
termes : « Le kinyarwanda comprend une
variété extraordinaire de ces temps qu'on ne trouve pas dans des
langues similaires ; et c'est ce qui fait proprement sa richesse comme sa
difficulté ».
4.2.4.3. Sixième année
La conjugaison au sens plein du terme était
prévue en 6ème année.
Nous ne l'avons pas ignoré et c'est pourquoi, nous
avons placé toutes les particularités de la conjugaison en cette
promotion. C'est le cas des morphèmes tonals qui précisent le
changement de formes relativement au mode défini et des tiroirs qui
jouent un grand rôle dans la consolidation du paradigme de la conjugaison
du verbe rwandais.
La dérivation verbale déverbative est introduite
vers la fin, car elle exige beaucoup de maîtrise de la morphologie que la
dérivation nominale. Nous pouvons signaler que les tiroirs ne sont pas
prévus au programme, mais que c'est ce titre qui manque car, on les
étudie sans le savoir quand on donne plus de formes d'un même
verbe conjugué. Ce n'est donc pas un nouvel élément hors
de la conjugaison que nous avons proposé, mais un support de celle-ci
par leur grande valeur accordée aux tons et aux morphèmes
suprasegmentaux.
4.4. SYNTHÈSE DU CHAPITRE
Tout au long de ce chapitre, nous avons parlé de la
méthodologie de la conjugaison du verbe rwandais.
Selon les données fournies par l'enquête
menée auprès des professeurs de kinyarwanda et de leurs
élèves de la sixième année, il n'existe pas de
méthodologie spéciale unanime pour la conjugaison. La seule
utilisée par quelques uns ayant reçu une formation
pédagogique demeure celle de l'enseignement de la grammaire en
général.
Bien que les méthodes soient les mêmes pour la
plupart des leçons de grammaire, la plus couramment utilisée
étant la méthode inductive, les procédés et les
techniques diffèrent selon les sujets à enseigner.
Ainsi, dans l'élaboration d'une méthodologie
spéciale, nous nous sommes consacré aux techniques d'enseignement
afin de rendre ce dernier simple, correct, méthodique et actif.
Ø Simple : Nous avons
proposé de commencer par ce qui est connu, et nous avons
recommandé de tirer les verbes dans des textes étudiés en
classe et de n'utiliser du livre de grammaire (s'il y en a) qu'après la
leçon en guise de récapitulation.
Ø Correct : L'enseignement de la
conjugaison du verbe rwandais doit être fondé sur l'observation
directe afin que l'élève compare de multiples constatations et
que les régles soient formulées ensemble.
Ø Méthodique :
L'enseignement de la conjugaison du verbe rwandais doit être progressif,
chaque nouvelle notion n'étant abordée qu'après une bonne
compréhension des notions précédentes. Voilà
pourquoi nous avons proposé de délimiter chaque notion pour
qu'elle soit enseignée comme un tout complet.
Ø Actif : Que l'attention,
l'effort d'observation, l'analyse de réflexion, la comparaison des
résultats soient constamment sollicités des élèves.
Les régles doivent découler des exemples et ce serait
intéressant si les élèves eux- mêmes, après
l'observation, les trouvent et les énoncent.
Dans notre proposition, nous avons concilié le contenu
à la méthode car pour nous ces deux éléments sont
indissociables. Et nous sommes d'accord avec DOMMENACH, J.M (1989 :172)
qui dit qu'il ne faut pas seulement se poser cette question
« comment
enseigner ?» mais aussi
« qu'enseigner ?».
C'est pourquoi nous avons gardé l'équilibre entre la masse
horaire et le calendrier scolaire. Nous n'avons donc pas voulu ajouter,
retrancher ou doser mais reconstruire l'enseignement de la langue maternelle
car elle est priorité des priorités.
CONCLUSION GENERALE
L'enseignement du kinyarwanda présente une situation
déplorable. Les élèves ne veulent pas étudier
convenablement ce cours ; les enseignants ne cherchent pas à
l'approfondir; certains responsables pédagogiques dénigrent cette
branche et le gouvernement semble renforcer l'enseignement d'autres langues au
détriment de la nôtre (MUSABYINGABIRE, P., 2003 : 108).
Après avoir vérifié l'enseignement du
kinyarwanda à l'école secondaire, notre recherche avait pour
intention d'éclairer l'enseignement de la conjugaison du verbe rwandais
dans les sections littéraires de l'école secondaire. Ceci a fait
que nous nous concentrions sur tous les aspects de la conjugaison et des
problèmes rencontrés dans son enseignement/ apprentissage.
Ainsi, notre enquête a été menée
auprès des élèves du T.C, ceux des filières
scientifiques, des N.P. et des Sciences humaines, pour traiter les aspects
généraux de l'enseignement du kinyarwanda à l'école
secondaire.
Aussi, nous nous sommes entretenu avec les
élèves littéraires et leurs professeurs de kinyarwanda car
ce sont eux qui sont beaucoup plus concernés par cette langue pour
découvrir tous les aspects généraux et particuliers de
l'enseignement de la conjugaison du verbe rwandais. Ceci étant dans le
but de bien pouvoir proposer une méthodologie spéciale
appropriée.
Après la présentation de notre
méthodologie, nous avons aussi proposé quelques recommandations
et suggéré que notre étude ouvre des horizons à
d'autres recherches. Nous ne pouvons donc pas épuiser toute la
problématique de l'enseignement de la conjugaison du verbe rwandais.
Voilà pourquoi nous inviterions les autres chercheurs, chaque fois que
cela s'avérera nécessaire, à compléter notre
étude. Les autres recherches pourront par exemple proposer des
méthodologies pour l'enseignement de la dérivation tant
nominale que verbale, dénominative ou déverbative; des autres
catégories grammaticales et surtout celles présentant des
verbisants et des coverbes; de la conjugaison composée; etc.
Pour terminer, il conviendrait de signaler quelques
difficultés parmi tant d'autres que nous avons rencontrées. La
première a été celle des moyens de
déplacement : les écoles littéraires sont peu
nombreuses. Leur accès n'était pas facile surtout celles
situées dans des campagnes. Une autre difficulté plus marquante a
été celle du désintérêt envers le
kinyarwanda. Dans leurs réponses à notre questionnaire, certains
des répondants étaient désintéressés: ce qui
nous obligerait une endurance au travail. Malgré ces problèmes,
disons avec les Français que vouloir c'est pouvoir.
RECOMMANDATIONS
Face aux résultats de notre recherche sur
l' « enseignement de la conjugaison du verbe rwandais à
l'école secondaire : essai d'élaboration d'une
méthodologie spéciale appropriée à la section
littéraire », il nous paraît utile d'apporter notre
contribution en émettant quelques recommandations à l'endroit
du MINEDUC, du C.N.D.P, aux enseignants du kinyarwanda et aux
élèves:
1° Que toutes les langues officielles aient une part
équitable dans leur enseignement. Qu'aucune langue ne soit jugée
plus importante que l'autre et que le désintérêt à
l'égard du kinyarwanda soit combattue avec acharnement ;
2° Que les professeurs participent à
l'élaboration et à la conception des programmes, qu'ils soient
consultés avant la prise des décisions les concernant afin de ne
pas considérer les programmes comme des données tombées du
ciel, immuables et dépourvues de flexibilité ;
3° Que la complexité du verbe rwandais soit, aux
yeux des professeurs et de leurs élèves, l'image de la richesse
de leur langue et non le facteur qui complique son
enseignement/apprentissage ;
4° Que les professeurs de kinyarwanda
bénéficient d'une formation continue et que les recyclages leur
soient accordés afin de mieux enseigner le kinyarwanda ;
5° Que cette méthodologie proposée dans ce
travail soit exploitée et enrichie par des travaux ultérieurs
car, avons- nous dit, elle ne reste qu'une esquisse.
BIBLIOGRAPHIE
1. BADIAN, P., (1977). Psychologie de la vie
sociale : les aspects psychosociaux de la
personnalité, Centurion, Mayenne
|
2. BIZIMANA, S., (1980). Imiteêrere
y'îkinyarwaanda, Butare, I.R.S.T.
|
3. BOTNE, R.D., (1986). Le temps et le verbe en
kinyarwanda, in : L'Enseignement du kinyarwanda à
l'école secondaire (Actes du Séminaire), Kigali, MINEPRISEC.
|
4. CALVET, L. J., (1974). Linguistique et
colonialisme (Petit traité du glottophagie), Paris, Payot
5. COUPEZ, A., (1980). Abrégé de grammaire
rwanda , édition provisoire, Tome 2, Butare. I.N.R.S.
|
6. COUPEZ, A., (1986). Note pédagogique sur la
conjugaison du verbe rwandais in L'Enseignement du kinyarwanda
à l'école secondaire (Actes de Séminaire), Kigali,
MINEPRISEC.
|
7. DE KETELE, J. M., et al., (1989). Guide du
formateur, Bruxelles, De Boeck- Wesmael, s. a, 2ème
édition
|
8. DOMENACH, J. M., (1989). Ce qu'il faut
enseigner, Seuil
|
9. GASANA, A., (1981). Dérivation verbale et
nominale en kinyarwanda, langue bantu du Rwanda, ( Thèse de
Doctorat), Paris.
|
10. GASANA, A., (1986). L'orthographe pratique d'une
langue en général avec application au kinyarwanda in
L'Enseignement du kinyarwanda à l'école secondaire (Actes du
Séminaire), Kigali, MINEPRISEC.
|
11. GLEASON, H. A., (1969). Introduction à la
linguistique, Librairie Larousse, Paris
|
12. GRAY, W. S., (1956). L'enseignement de la lecture et
de l'écriture, UNESCO
|
13. HUREL, E., (1959). Grammaire kinyarwanda,
Kabgayi, 6ème édition
|
14. JOUANNET, F., (1983). Le kinyarwanda, Etudes
linguistiques, Paris, SELAF.
|
15. KAGAME, A., (1960). La langue du Rwanda et du Burundi
expliquée aux autochtones, Kabgayi.
|
16. KARANI, J. B., (1986). Situation de l'enseignement du
kinyarwanda à l'école secondaire in L'Enseignement du
kinyarwanda à l'école secondaire (Actes de Séminaire),
Kigali, MINEPRISEC.
|
17. LAROUSSE, P., (1987). Petit Larousse
illustré, Paris, Librairie Larousse.
|
18. MACAIRE, F. et RAYMOND, P. (1964). Notre beau
métier, Editions Saint- Paul.
|
19. MANIRAHO, B., (1986). Problématique de
l'enseignement de la grammaire du kinyarwanda à l'école
secondaire : Enseignement des lettres. Essai de didactique des
langues. (Mémoire de licence), Ruhengeri.
20. MINEDUC (S.D). Cours de Méthodologie
Spéciale du kinyarwanda, Kigali.
21. MINEDUC (1999). Integanyanyigisho y'ikinyarwanda mu
cyiciro cya kabiri cy'amashuri yisumbuye (Indimi, inderabarezi
n'ubumenyamuntu.). Kigali
22. MINEPRISEC (1996). Integanyanyigisho y'ikinyarwanda mu
cyiciro cya kabiri cy'amashuri yisumbuye (Imibare na fiziki &
Ibinyabuzima n'ubutabire), Kigali.
23. MINEPRISEC (1996). Integanyanyigisho y'ikinyarwanda mu cyiciro rusange
cy'amashuri yisumbuye. Kigali.
24. MINEPRISEC (1986). Séminaire sur l'enseignement du kinyarwanda
à l'école secondaire (Kigali du 27 au 29 juin 1983).
|
25. MINEPRISEC (1987). Textes et activités pour la classe de
français, Dossier 4 : La communication, Kigali.
26. MUGENGANO, F., (1986). L'enseignement du kinyarwanda et
les parlers régionaux in L'Enseignement du kinyarwanda à
l'école secondaire (Actes du Séminaire), Kigali, MINEPRISEC.
27. MUNYANEZA, Th., (1980). Lexicalisation et
phénomènes marginaux au Rwanda (Mémoire de
licence), U.N.R., Butare.
|
28. MUSABYINGABIRE, P., (2003). Problématique de
l'enseignement de la poésie dynastique du kinyarwanda : approche
méthodologique (Mémoire de licence), U.N.R., Butare.
|
29. MUTAKE, Th., (1991). Ikinyarwanda-
Ikibonezamvugo : imbonerahamwe y'itondaguranshinga risanzwe,
Régie de l'IMPRISCO, Kigali.
|
30. MUTAKE, Th., (1986). Méthodologie de
l'étude de textes kinyarwanda au secondaire in L'Enseignement du
kinyarwanda à l'école secondaire (Actes du Séminaire),
Kigali.
|
31. NIMUSABE, R. P., (2002- 2003). Méthodologie
générale (Notes de cours), U.N.R., Butare.
|
32. NIYIBIZI R. L., (2001). Etude de l'impact du langage
parlé sur l'apprentissage du kinyarwanda écrit : cas des
écoliers Bagoyi de la province de Gisenyi (Mémoire de
licence), U.N.R., Butare.
|
33 NSABIMANA, A., (1981). La variabilité lexicale
en rwanda (Mémoire de licence), U.N.R., Butare.
|
34. NSENGIMANA, J. C., (2001). Enseignement des S.T.E
à l'école primaire rwandaise : cas des secteurs scolaires
de Kicukiro et Musambira (Mémoire de licence), U.N.R, Butare.
|
35. NTWALI, G., (2000- 2001). Linguistique et grammaire
rwandaise I (Notes de cours Bac. I ), U.N.R, Butare.
|
36. OVERDULVE, C. M., (1987). Précis de grammaire
kinyarwanda
|
37. REPUSSEAU, J., (1974). Pédagogie de la langue
maternelle, Paris, P.U.F
|
38. RUSAGARA, F., (2004). Imbônezamâsomô
y'âmasakû mu cyiiciro cyaa mbere cy'âmashuûri
yiisûumbuye (Mémoire de licence), U.N.R. Butare.
|
39. RWAMAMARA, M., (1986). Les types de textes en
kinyarwanda in L'Enseignement du kinyarwanda à l'école
secondaire (Actes du Séminaire), Kigali, MINEPRISEC.
|
40. SHIMAMUNGU, E., (1998). Le kinyarwanda, initiation
à une langue bantu, Paris, L'Harmattan.
|
|
ANNEXES
Annexe 1 : a) Ibaruwa iherekeza urutonde
rw'ibibazo
MUNYANEZA J.M.Vianney
Butare, le...../...../..................
C/O U.N.R BUTARE
FACULTE D'EDUCATION
BAC.IV. FRANÇAIS-KINYARWANDA
Bwana, Madamu, Madamazela,
...................................................
Impamvu:Gusaba inkunga mu bushakashatsi
Bwana, Madamu, Madamazela,
Dushimishijwe no kubandikira iyi
baruwa tubasaba inkunga mu bushakashatsi dukora ku ngingo:
« Enseignement de la conjugaison du verbe rwandais à
l' école secondaire: Essai d'élaboration d'une
méthodologie spéciale appropriée à la section
littéraire ».
Mu by'ukuri,ni mu rwego rwo gusoza Kaminuza
dukora ubu bushakashatsi. Inkunga yanyu rero ni ugusubiza ibibazo biri ku
mugereka w'iyi baruwa.
Turangije tubashimira inkunga yanyu kandi
tubizeza ko ibisubizo n'ibitekerezo byanyu bizakoreshwa muri uyu murimo
w'ubushakashatsi gusa.
MUNYANEZA J.M.Vianney
b) Lettre d'accompagnement de différents
questionnaires
envoyés
MUNYANEZA J.M.Vianney
Butare, le...../...../..................
C/O U.N.R BUTARE
FACULTE D'EDUCATION
BAC.IV. FRANÇAIS-KINYARWANDA
Madame, Mademoiselle, Monsieur,
...................................................
Objet:Demande d`informations par questionnaire
Madame, Mademoiselle, Monsieur,
Nous avons l'honneur de vous adresser cette
lettre en vous suppliant de nous aider dans notre recherche au sujet:
« Enseignement de la conjugaison du verbe rwandais à
l'école secondaire: Essai d'élaboration d'une méthodologie
spéciale appropriée à la section
littéraire ».
En effet, c`est dans le cadre de
terminer mes études universitaires que nous effectuons cette recherche.
Votre soutien est dès lors, de répondre au questionnaire
annexé à cette lettre.
Nous vous remercions tout en promettant que vos
réponses seront utilisées à des fins uniquement
académiques
MUNYANEZA J.M.Vianney
Annexe 2. a) Urutonde rw'ibibazo byabajijwe
abanyeshuri banyuranye
IMYIGIRE/IMYIGISHIRIZE Y'IKINYARWANDA MU MASHURI
YISUMBUYE
IGITSINA:
UMWAKA WA:
1.Iyo mwiga ikinyarwanda ubona kimeze gute? Cyoroshye cyangwa
gikomeye? Sobanura.
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
2. Ari ikibonezamvugo n'ubuvanganzo,ubona Mwalimu wanyu yita
ku ki cyane cyane?
.............................................................................................................................................................................................................................
3.Ku bwawe se, ubona yagombye kwita ku ki? Kubera iki?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
4.Mubona ari ikibonezamvugo n'ubuvanganzo hakomera iki?
.............................................................................................................................................................................................................................
5.Ese ubundi mubona hari akamaro ko kwiga ikinyarwanda? Niba
gahari ni akahe? Niba nta ko , kucyiga ubona bitwaye iki?
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
6.Mu ndimi mwiga zose mu ishuri ,ukunda uruhe? Kubera iki?
Ubona se hakomera uruhe? Horoha uruhe se?
..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
7.Ku ishuri ryanyu bajya bababuza kuvuga ikinyarwanda?
......................................................................................................................................................................................................................................
Murakoze
b) Questionnaire adressé aux différents
élèves du secondaire
ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE DU KINYARWANDA A L'ECOLE
SECONDAIRE
SEXE :
CLASSE :
1. Au moment de l'apprentissage du kinyarwanda, comment le
trouvez- vous ? Expliquez-
vous............................................................................
.................................................................................................................
2. Entre la grammaire et la littérature, que
privilégie votre professeur ?
..........................................................................................................................................................................................................................
3. Et selon vous, quelle est la partie qui mérite le
plus d'accent ? Pourquoi ?
..............................................................................................................................................................................................................................
4. Selon vous, quelle est la partie la plus difficile entre
la littérature et la grammaire ?
.........................................................................................................................................................................................................................
5. Y a-t-il vraiment de l'importance à apprendre le
kinyarwanda ? Si oui, laquelle ? Si non, quel serait
l'inconvénient de son apprentissage ?
.......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
6. Parmi les langues apprises en classe, laquelle
préférez- vous? Pourquoi ? Quelle est la plus
difficile ? La plus facile ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
7. Il arrive que dans votre école on vous
défende de parler le kinyarwanda ?
.................................................................................................................................................................................................................
Merci
Annexe 3 : a) Urutonde rw'ibibazo byabajijwe
abanyeshuri bo mu mwaka wa gatandatu w'indimi
UBUSHAKASHATSI KU MYIGISHIRIZE Y'ITONDAGURANSHINGA
NYARWANDA MU MASHURI YISUMBUYE (ISHAMI RY'INDIMI)
I. UMWIRONDORO
1. Imyaka y'amavuko :.....................
2. Igitsina : GORE GABO
II. IMYIGISHIRIZE Y'ITONDAGURANSHINGA
NYARWANDA
(Ca agasaraba mu kazu gateganye n'igisubizo ubona ko
gikwiye: Ibisubizo byinshi birashoboka ku bibazo bimwe na bimwe)
1. Iyo mwiga itondaguranshinga nyarwanda ubona (usanga)
rimeze gute?
a. Ryoroshye cyane
b. Rikomeye buhoro
c. Rikomeye ndetse cyane
d. Ridasobanutse( ritumvikana )
2. Niba igisubizo cyawe ari kimwe muri ibyo bitatu bya nyuma (
b,c,d ), ubona hakorwa iki ngo ryorohe ?
........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
III. UBURYO BUKORESHWA MU KWIGA ITONDAGURANSHINGA
NYARWANDA
3.A.Mwalimu yigisha ate itondaguranshinga nyarwanda?
a. Atanga imbundo ubundi akazitondagura
b .Atanga inshinga zitondaguye ubundi mugashakira hamwe
imbundo
c. Arabareka mukishakira inshinga mukazisesengurira hamwe
d. Avanga inshinga zitondaguye n'izidatondaguye,mugashaka
uturemajambo
e. Atanga inshinga mu kimeze nk'umwandiko
f. Nta buryo buzwi akoresha ,agenda ahinduranya ,ubw'uyu
munsi si kimwe n'ubw'ejo
g. Ubundi buryo
B. Niba igisubizo cyawe ari g,ubwo buryo ni ubuhe?
...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
4.A.Iyo mushaka uturemajambo nteme mubikora mute?
a. Muca imbonerahamwe y'uturemajambo twose hanyuma mukayuzuza
b. Mutwandika ku murongo utambitse
c. Akaremajambo katagaragara mugasimbuza-Ø-
d. Akaremajambo katagaragara muragasimbuka
B. Niba igisubizo ari a, mushyiraho n'uburyo
,indango,igihe, iguno
n'irebero by'inshinga?
Yego Oya
5.A. Iyo hari amategeko y'igenamajwi,muyabona kandi
mukayasobanura gute?
a. Mumaze gusesengura muhera ku turemajambo ubundi mugatanga
itegeko
b. Itegeko riba rizwi,musesengura murishingiyeho
c. Ubundi buryo
B. Niba igisubizo ari c,ubwo buryo ni
ubuhe?
..........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
6.A. Mwaba mwarize uturemajambo saku( ibihamyasaku )?
Yego Oya
B. Niba igisubizo ari yego,
mwatuvugaho iki?
............................................................................................................
............................................................................................................
............................................................................................................
C. Iyo musesengura inshinga mushaka uturemajambo
mushyiraho n'amasaku?
Yego Oya
D. Niba igisubizo cya C ari
yego mushyiraho n'uturemajambo saku musesengura?
Yego Oya
E. Niba igisubizo cya D nacyo
ari yego mubigenza gute?
a. Muba mwaduteganyirije umwanya ku mbonerahamwe mukatwuzuzamo
b. Mugenda musesengura ku buryo mpagazi kugeza aho
bigaragariye uko byagiye bihinduka
7. A. Mwaba mwarize utuzu tw'inshinga?
Yego Oya
B. Niba igisubizo ari
Yego,mwatuvugaho iki?
......................................................................................................................
.....
................................................................................................................
......................................................................................................................
........................................................................................................
8. A. Mu moko y'inshinga nyarwanda mubona izitera ingorane
nyinshi mu kuziga ari izihe?
a) Inshinga zisanzwe
b) Inshinga mburabuzi(zidasanzwe)
c) Inshinga nkene
d) Zose
B. Niba igisubizo cyawe ari b,mwabivugaho
iki?
a. Zirakomera kurusha izindi
b. Ni uko zitagira ibihe byose n'uburyo bwose
c. Ntibazitaho mu kuzigisha
C.Niba igisubizo cyawe se ari a, c cg
d ?
..............................................................................................................................................................................................................................
..............................................................................................................
9.A. Ese ubundi mubona hari akamaro ko kwiga itondaguranshinga
nyarwanda?
Yego Oya
B. Niba gahari ni akahe?
.......................................................................................................
.......................................................................................................
........................................................................................................
C. Niba ari nta ko kuryiga byatera ikihe kibazo?
10.Mukoresha ibihe bikoresho iyo mwiga
itondaguranshinga ?
a. Hari ibitabo
b. Mwalimu arishakashakira
c. Ubu buryo bubiri burakoreshwa bwose
11. Wowe ku bwawe ikinyarwanda wagiha nka kangahe ku ijana
by'agaciro ukigereranyije n'igifaransa, icyongereza n'igiswahili ?
Ikinyarwanda :.....%
Igifaransa :......%
Icyongereza :......%
Igiswahili :......%
12. Shaka uturemajambo tw'inshinga ziciyeho akarongo werekane
uburyo, igihe n'amategeko y'igenamajwi.
a. Ejo iyi myenda yose yayimeshesheje OMO.
b. Yabajije intebe nziza akiri umusore.
c. Bigishijwe kumvira ubwo bari mu
rusengero baruzi natwe tubareba. Ndetse na Padiri yagize
ati «Ntimurora iyi mbaga ibari imbere? Mumenye ko
ishobora kugira ububasha bwo kubatanya muramutse mudafitanye
umubano uhamye.Ibyo natwe turabizi»
13. Mwavuga iki kuri uyu mwitozo wa 12?
............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
14. Nk'umwanzuro wavuga iki ku itondaguranshinga nyarwanda?
......................................................................................................................................................................................................................................................
Murakoze.
b) Questionnaire adressé aux
élèves de la sixième année
littéraire
ENQUETE SUR L'ENSEIGNEMENT DE
LACONJUGAISON
DU VERBE RWANDAIS A L'ECOLE SECONDAIRE
[SECTION LITTERAIRE]
I. IDENTIFICATION
1. Date de naissance [Age] :
2. Sexe : M F
II.ENSEIGNEMENT DE LA CONJUGAISON DU VERBE RWANDAIS
[Marquez à l'aide d'une croix la case correspondant
à votre réponse: Plus d'une réponse sont possibles pour
quelques questions]
1. Comment jugez-vous la conjugaison du verbe rwandais au
moment de l'apprentissage ?
a. très facile
b. un peu difficile
c. très difficile
d. incompréhensible
2. Si votre réponse est parmi les 3 dernières
[b, c, d ], que ferait-on pour la rendre facile?
..........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
III.METHODES D'APPRENTISSAGE DE LA CONJUGAISON DU
VERBE RWANDAIS :
3. A. Comment procède votre professeur en enseignant
la conjugaison?
a. Il donne les infinitifs et les conjugue
b. Il donne les verbes conjugués et, en commun, vous
trouvez les infinitifs
c. Il vous laisse trouver les verbes et vous les analysez
ensemble
d. Il mélange les verbes conjugués et non
conjugués et vous les coupez en morphèmes
e. Il présente les verbes en une sorte de tableau
f. Pas de méthode connue, les méthodes
d'aujourd'hui sont différentes de celles de demain
g. Autres méthodes
B. Si votre réponse est g quelles sont
ces méthodes ?
........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
4. A. Comment procédez-vous en analysant le mot en ses
morphèmes segmentaux?
a. Vous tracez un tableau de tous les morphèmes et
vous le complétez
b. Vous les représentez sur une ligne horizontale
c. Un morphème absent est représenté par
-ø-
d. Un morphème absent est sauté
B. Si votre réponse est a, vous
montrez aussi le mode , ordre , temps , jointure et l'aspect du verbe?
Oui Non
5. A. S'il y a des règles morphonologiques, comment les
retrouvez-vous et les justifiez-vous.
a. Après l'analyse morphologique, vous énoncez
la règle
b. La règle est connue d'avance est l'analyse la
respecte
c. Autres méthodes
B. Si votre réponse est c,
lesquelles?
................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
6. A. Avez-vouz appris les morphèmes de
tonalité?
Oui non
B. Si votre réponse est oui, qu'en dites-vous?
..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
C. En analysant morphologiquement, mettez-vous aussi les tons?
Oui non
D. Si la réponse de C est oui, vous y mettez aussi les
morphèmes de tonalité.
Oui non
E. Si la réponse de D elle aussi est oui, comment
procédez-vous?
a. Ils ont une place dans le tableau et on le complète
b. Vous analyser verticalement, jusqu'au dernier
changement.
7. A. Avez-vous appris les tiroirs verbaux?
Oui non
B. Si la réponse est oui, qu'en dites-vous?
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
8. Parmi les sortes de verbes, lesquels selon vous,
présentent le plus de
difficultés d'apprentissage.
a. Verbe ordinaire
b. Verbe irrégulier
c. Verbe défectif
d. Tous les verbes
B. Si votre réponse est b, qu'en dites-vous?
a. Ils sont très difficiles par rapport aux autres
b. Ils n'ont pas tous les temps et tous les modes
c. On ne s'occupe pas d'eux
C. Et si votre réponse est a, c ou d?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
9. A. D'après vous, y a-t-il réellement
l'importance d'apprendre la conjugaison du verbe rwandais?
Oui non
B. Si oui, laquelle?
........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
C. Et si non, quelles en seraient les conséquences?
..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
10. Quel est le matériel utilisé dans
l'apprentissage de la conjugaison du verbe rwandais?
a. Nous avons des livres
b. Le professeur se débrouille
c. Les deux (a et b)
11. D'après toi, quel pourcentage de valeur
donnerais-tu au kinyarwanda par rapport au français, anglais et
kiswahili ?
- kinyarwanda........%
- français.............%
- anglais..............%
- kiswahili............%
12. Analysez les morphèmes des verbes soulignés
et donnez aussi le mode, temps et la règle morphophonologique.
a. Hier, il a lavé tous ces habits avec Omo
b. Il a scié de très belles chaises
quand il était encore jeune.
c. On leur a appris à obéir quand
ils étaient dans l'église en nous voyant nous aussi
les regarder. D'ailleurs, le prêtre a dit : "ne
voyez-vous ce monde qui est devant vous? Sachez qu'il peut
avoir la force de vous désunir si vous n'avez pas une
union parfaite entre vous. Nous aussi nous le savons."
13. Que diriez-vous de cet exercice numéro
douze ?
............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
14. Comme conclusion que diriez-vous de la conjugaison du
verbe rwandais?
..........................................................................................................................................................................................................................................
Merci
Annexe 4. a) Urutonde rw'ibibazo byabajijwe abalimu
b'kinyarwanda mu ishami ry'indimi
UBUSHAKASHATSI KU MYIGISHIRIZE Y'ITONDAGURANSHINGA
NYARWANDA MU MASHURI YISUMBUYE (ISHAMI RY'INDIMI)
I. UMWIRONDORO
1. Imyaka y' amavuko:...............................
2. Impamyabumenyi:...................................
3. Ishami ry'amashuri yize:..........................
5. Igihe amaze yigisha
ikinyarwanda:..................................
II. IMYIGISHIRIZE Y'ITONDAGURANSHINGA
NYARWANDA
(Ca agasaraba mu kazu gateganye n'igisubizo gikwiye:
Ibisubizo birenze kimwe birashoboka ku bibazo bimwe na bimwe )
1. Mubona abanyeshuri banyu basobanukirwa itondaguranshinga
nyarwanda ku ruhe rugero?
a. Bararyumva cyane
b. Bararyumva buhoro
c. Bararyumva ariko bibagoye
d. Ntibaryumva
2. Niba igisubizo cyanyu ari kimwe muri ibyo bitatu bya nyuma
(b,c,d) mubona byaba biterwa n'iki ?
a. Inshinga nyarwanda irakomera cyane
b. Abanyeshuri ntibakunda ikinyarwanda
b. Nta bikoresho abarimu bafite
d. Nta mbonezamasomo ihamye ihari
e. Abanyeshuri bagitsindwa nk'uko batsindwa n'andi masomo
ndetse n' izindi ndimi
e. Inshinga nyarwanda iba ifite byinshi yakwigishwaho ariko
igihe kikaba gito
3. Mukoresha ubuhe buryo mu gusobanura itondaguranshinga?
a. Mutanga inshinga mukazisesengura
b. Abanyeshuri ubwabo batanga inshinga mukazisesengura
c. Mufite ibitabo muheraho
d. Nta buryo buhamye buhari, mugenda muvanga ubu bwose ndetse
n'ubundi
4. A. Uturemajambo nteme mutwerekana mute?
a. Ku murongo utambitse twose uko twakabaye
b. Mu mbonerahamwe
c. Uturemajambo tutagaragara mudusimbuza-Ø-
d. Uturemajambo tutagaragara muradusimbuka
B. Niba igisubizo cyanyu ari b, mushyiraho n'indango,
uburyo, igihe n'iguno kuri iyo mbonerahamwe ?
Yego Oya
5. A. Mwaba mwigisha uturemajambo saku(ibihamyasaku) ?
Yego Oya
B. Niba ari byo, mutwigisha mu wuhe mwaka ?
...................................................................................................
C. Nta ngorane dutera mu kutwigisha ?
a. Zirahari
b. Ntazo
D. Niba zihari ni izihe?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
6. A. Mwaba mwigisha utuzu tw'inshinga ?
Yego Oya
B. Niba ari oya ,biterwa n'iki ?
a. Ntatwo natwe tuzi
b. Ntayo integanyanyigisho iteganya
c. Turakomera abana ntibatwumva
d. Ntacyo tumaze
C. Niba ari yego,
mutwigisha mu wuhe mwaka?
......................................................................................................
D. Baratwumva se ?
a. Si cyane
b. Baratwumva
c. Ntacyo biyumviramo
7. A. Iyo musesengura inshinga mubona inshinga mburabuzi
n'inshinga nkene ziteye gute?
a. Ntizisobanutse
b. Zirakomera cyane kurusha izindi
c. Ntizitabwaho
d. Ziroroha kurusha izindi
B. Niba igisubizo cyanyu ari kimwe muri a, b, c,
mubona hakorwa iki mu myigishirize yazo?
......................................................................................................................
................................................................................................................
.....................................................................................................................
................................................................................................................
......................................................................................................................
8. A. Mu kwigisha itondaguranshinga nyarwanda , mushyiraho
n'amasaku ku nshinga?
Oya Yego
B. Niba igisubizo ari oya, kubera iki?
...................................................................................................................................................................................................................................
C. Niba igisubizo ari yego , nta ngorane
bibatera mwe n'abanyeshuri?
Zirahari Ntazo
D. Niba zihari ni izihe?
.....................................................................................................
.....................................................................................................
III. INTEGANYANYIGISHO, IMFASHANYIGISHO, IMFASHANTEGURO
N'INGENGABIHE
1. A. Mu kwigisha itondaguanshinga nyarwanda mwifashisha izihe
mfashanteguro ?
a) Hari ibitabo
b) Nta zo, umuntu arishakashakira
c) Ubundi buryo
B. Niba igisubizo ari c ni ubuhe ?
..................................................................................................................................................................................................................
2. Ese mubona integanyanyigisho z'ikinyarwanda ziha akahe
gaciro itondaguranshinga ?
a. Barariteganya uko bikwiye
b. Zita cyane ku buvanganzo
c. Ntizisobanura neza
3. Mwifashisha izihe mfashanyigisho mu kwigisha
itondaguranshinga ?
a. Amagambo twihimbiye
b. Amagambo tuvanye mu bitabo
c. Imyandiko
4. A. Ese mubona amasaha yo kwigisha ikinyarwanda ahagije iyo
mugereranyije n'ibyigwamo (ibiteganyijwe kwigwa) ?
Oya Yego
B. Niba ari oya, mubona hakorwa
iki ?
................................................................................................................................................................................................................................................................................................
5. A. Hari itandukaniro riri hagati y'isomo
ry'itondaguranshinga n'isomo risanzwe ry'ikibonezamvugo ? Yego
Oya
B. Niba rihari ni irihe?
........................................................................................................................................................................................................................
6. A. Hari itandukaniro riri hagati y'isomo
ry'itondaguranshinga mburabuzi (na nkene) n'inshinga isanzwe ?
Oya Yego
B. Niba rihari ni irihe ?
.....................................................................................................
.....................................................................................................
.....................................................................................................
7. A. Imbonezamasomo yo kwigisha itondaguranshinga nyarwanda
mukoresha muyikura he ?
a. Ni iyo mwize mu mashuri
b. Mu gitabo
c. Mu mahugurwa mwakoze
d. Ntayo ni ukwirwanaho
B. Niba igisubizo ari d,icyifuzo cyanyu ni ikihe?
......................................................................................................................
......................................................................................................................
......................................................................................................................
......................................................................................................................
8. Ni izihe ngorane zindi zitavuzwe,muhura na zo mu kwigisha
itondaguranshinga?
................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
9. Ku bwanyu hakorwa iki kugira ngo itondaguranshinga
nyarwanda ryigishwe neza?
................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Murakoze
b) Questionnaire adressé aux professeurs de
kinyarwanda en
section littéraire
ENQUETE SUR L'ENSEIGNEMENT DE LA CONJUGAISON DU VERBE
RWANDAIS A L'ECOLE SECONDAIRE (SECTION LITTERAIRE)
I. IDENTIFICATION
1. Age:...............................
2. Diplôme:...................................
3. Section/Faculté suivie:..........................
5. Ancienneté :..................................
II. ENSEIGNEMENT DE LA CONJUGAISON DU VERBE
RWANDAIS
(Marquez d'une croix la case correspondant à votre
réponse choisie. Plus d'une réponse sont possibles pour
quelques cas.)
1. A quelle niveau vos élèves comprennent- ils
la conjugaison du verbe rwandais?
a) Très bien et facilement
b) Un peu
c) A peine
d) Ils ne la comprennent pas du tout.
Si votre réponse est b, c, d quelle
en serait la cause ?
a) Le verbe rwandais est très compliqué.
b) Pas de bonne volonté
c) Pas de matériel pour professeurs
d) Pas de méthodologie
e) Les élèves échouent comme dans
d'autres cours en général et dans d'autres langues en
particulier
f) Le verbe rwandais est vaste, mais le temps est court.
3. Comment procédez- vous pour expliquer la
conjugaison?
a) Donner les verbes et les analyser
b) Les élèves donnent les exemples eux-
mêmes et vous les analysez
c) Vous vous basez sur des livres
d) Pas de méthodes standardes
4. A. Comment présentes- vous les morphèmes
segmentaux?
a) Le tout sur une ligne horizontale
b) En tableau
c) Les morphèmes absents sont remplacés par
-Ø-
d) Les morphèmes absents sont sautés
B. Si votre réponse est b, vous mettez aussi l'ordre,
mode, temps, jointure et aspect?
Oui Non
5. A. Enseignes- vous les morphèmes
suprasegmentaux ?
Oui Non
B. Si oui, dans quelle classe ?
...................................................................................................
C. Ya- t- il des difficultés dans leur
enseignement ?
a) Il y en a
b) Aucune
D.S`il y en a, lesquelles sont ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
6. A. Enseignez- vous les tiroirs ?
Oui Non
B. Si votre réponse est non,
pourquoi ?
a) Nous ne les connaissons pas nous non plus
b) Ils ne sont pas prévus par le programme
c) Ils sont très compliqués, les
élèves ne les comprendraient pas
d) Ils sont sans aucune importance
C. Si oui, dans quelle
classe?
......................................................................................................
D. Est- ce que les élèves les
comprennent ?
a) Pas tellement
b) Oui
c) Ils n'en comprennent rien
7. A. Dans vos analyses, comment se comportent les verbes
irréguliers et défectifs ?
a) Ils sont confus
b) Ils sont plus compliqués que les autres
c) On n'y insiste pas
d) Ils sont très faciles par rapport aux autres
B. Si votre réponse est a, b,
ou c que ferait-on sur leur enseignement?
........................................................................................................................................................................................................................................
8. A. Vous mettez aussi les tons sur les verbes en enseignant
la conjugaison ?
Oui Non
B. Si la réponse est non,
pourquoi?
...................................................................................................................................................................................................................................
C. Si la réponse est oui, y a- t-
il des difficultés rencontrées ?
Il y en a Non
D. S'il y en a, lesquelles?
.....................................................................................................
.....................................................................................................
....................................................................................................
III. PROGRAMMES, MATERIEL DIDACTIQUE, MATERIEL DE
REFERENCE ET GRILLES HORAIRES
1. A. Quel est le matériel de référence
utilisé en préparant vos leçons de conjugaison ?
a) Des livres
b) On se débrouille
c) Autres méthodes
B. Si votre réponse est c
lesquelles?
..................................................................................................................................................................................................................
2. Quelle est la valeur accordée à la
conjugaison par le programme ?
a) suffisante
b) Insuffisante (plus d'accent à la
littérature)
c) Pas de précision
3. Quel est le matériel didactique utilisé en
enseignant vos leçons de conjugaison ?
a) Mots au choix
b) Mots tirés des livres
c) Textes
4. A. En référence au contenu prévu, le
temps destiné au kinyarwanda est-il suffisant?
Non Oui
B. Si c'est Non, que ferait-
on ?
................................................................................................................................................................................................................................................................................................
5. A. Y a- t il différence entre une leçon de
conjugaison et une autre leçon de grammaire? Oui Non
B. S'il y en a, laquelle?
........................................................................................................................................................................................................................
6. A. Y a- t il différence entre une leçon de
conjugaison du verbe irrégulier( et défectif) et du verbe
ordinaire ?
Non Oui
B. S'il y en a, laquelle ?
.....................................................................................................
.....................................................................................................
.....................................................................................................
7. A. D'où tirez- vous la méthodologie
utilisée dans vos leçons de conjugaison ?
a) Vous l'avez apprise
b) Dans un livre
c) Dans des formùations
d) Il n`y en a pas. On se débrouille
B. Si votre réponse est d, quel est
votre souhait?
......................................................................................................................
......................................................................................................................
......................................................................................................................
......................................................................................................................
8. Quelles autres difficultés, non evoquées,
rencontrées dans l`enseignement de la conjugaison ?
................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
9. Selon vous que ferait- on pour un meilleur enseignement de
la conjugaison?
................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Merci
Annexe 5 : Quelques règles
morphonologiques relatives à la terminaison
- ye
1: -ye ? ije/sh- : tu- â+
îig- iish- ye : twiîgiishije
-ye ? ije/z- : a- a+ bâz-
ye : yabâjije
2: -ye ? y...e/sh- w- :
zi- â+ îic- w- ye : ziîshwe
-ye ? y...e/t- w- : bi- â +
kat- w- ye : byaâkaswe
3: -ye ? ij...e/sh- w- :
ba- â+ îig- iish-w- ye : biîgiishijwe
-ye ? ij...e/z-w- : a- a+
bâz-w- ye: yabâjijwe
4: -..bw- ? w /-ye :
zi- â+ tâ- ..bw- ye : zaâtaawe
* 1
« Hagomba guteganywa ikizamini cya Leta gisoza inyigisho
z'amashurri yisumbuye ku mashami y'indimi, ubumenyamuntu n'inderabarezi kuko
ikinyarwanda ari ururimi rw'igihugu rukoreshwa mu butegetsi , mu bushakashatsi,
kandi rukaba rwigishwamo mu mashuri abanza »
* 2 Abo mu mashuri y'indimi,
ubumenyamuntu n'inderabarezi bakwiriye kuyicengera mu buryo bwihariye kuko
bazagikenera mu mirimo bazakorra barangije amashuri yisumbuye ndetse bamwe
bakazakomeza kukinonosora mu nzego za kaminuza .
* 3 Gucengera
ikinyarwanda mu cyiciro cya kabiri cy'amashuri yisumbuye ni uburyo bwo gufasha
umunyeshuri wo muri icyo cyiciro kugenda arushaho kugira imitekerereze myiza,
kubaha abandi no kujijuka ibyiza biranga umuco wa kinyarwanda. Gucengera
ikinyarwanda bizatuma kandi arushaho gukunda uwo muco, kugira uruhare mu
kuwuhesha agaciro no kuwuteza imbere.
* 4 Gutondagura
ingiro ni ukuyiha intego zose zishoboka muri ngenga zose no mu bihe byose, mu
buryo bwose, bigakorwa umuntu yitaye ku ndango, ku irebero, no ku
iguno.
* 5 inyandiko isanzwe
iramutse itari kumwe n'inyandiko igaragaza ubutinde bw'inyajwi n'imiterere
y'amasaku iyisobanura, yatera urujijo ; uretse ko yenda urwo rujijo
rwagabanurwa n'imvugiro ari uko iyo nshinga ikoreshejwe mu nteruro.
|