II.4.1. Défis d'ordre
pratique et éthique
Les antirétroviraux et la nutrition substitutive, pour
réduire la TVMB, peuvent être abordables dans plusieurs pays, ou
dans certaines parties de pays, où des systèmes propices
existent. À l'heure actuelle, le traitement le moins cher est la
nevirapine, au coût d'environ 4 dollars U.S. pour traiter mère et
bébé. Des estimés récents ont établi
à 298$ U.S. le coût par cas de VIH qui est évité,
dans des contextes où la prévalence est de 30% - ce prix inclut
les trousses de diagnostic, les antirétroviraux et les services de
fourniture (Marseilles et coll., 1999).
La mise en oeuvre de la fourniture de ce traitement et de
mesures pour prévenir la TVMB implique un engagement gouvernemental
à assurer qu'une infrastructure efficace soit en place pour les soins de
santé et puisse d'intégrer de nouvelles interventions non
discriminatoire et viables. Le système doit intégrer un certain
nombre de composantes, afin de fonctionner : installations de laboratoire;
counselling et test volontaires; services de planification abordant la
santé, la famille et le VIH/sida; et programmes de soins
prénatals. Les options devraient être abordables - et
réalisables, sur le plan de la logistique. Dans plusieurs
régions, ces conditions ne peuvent être facilement satisfaites; de
plus, les décisions liées à la fourniture de services
adéquats de traitement et de prévention de la TVMB s'accompagnent
de considérations liées au coût, à la
sûreté, aux droits de la personne et à des facteurs
sociaux.
II.4.2. Combattre la stigmatisation et la
discrimination Vu des impressions erronées sur le virus et
sa transmission, les personnes vivant avec le VIH/sida - les femmes, en
particulier - risquent de se heurter à de la discrimination, au rejet ou
à la violence, dans plusieurs régions du monde. Le stigmate
social nuit à la participation à des programmes de
prévention et de traitement, y compris à la décision de
subir le test du VIH. Pour que les femmes profitent des bienfaits
associés aux options pour réduire la TVMB, il faut qu'elles
soient conscientes de leur séropositivité au VIH et qu'elles
l'acceptent. Il serait pratiquement impossible qu'une femme prenne de l'AZT
pendant la phase de travail ou qu'elle donne à son bébé
des substituts du lait maternel sans que sa famille et sa communauté
viennent à être au courant de sa séropositivité; les
bienfaits pouvant résulter du test du VIH ou du recours à des
technologies nouvelles peuvent être fort assombris par les craintes que
peuvent inspirer les valeurs et croyances traditionnelles. En dépit
de nombreuses conférences et consultations internationales sur le sida,
ainsi que de l'adoption par les Nations Unies d'une résolution sur les
droits humains (49/1999) qui interdit la discrimination au motif de la
séropositivité au VIH, on observe relativement peu de recherches
sur la lutte contre le stigmate et la discrimination au palier local.
Une étude, en Zambie et au Botswana, menée par
l'International Center for Research on Women (ICRW), a conclu que
l'efficacité des initiatives contre la TVMB pouvaient être
rehaussées par l'intégration de perspectives communautaires
à l'égard du VIH et de la TVMB, dans les phases de conception et
de mise en oeuvre de tels programmes (Nyblade et Field, 2000). Il est
essentiel de poursuivre les recherches sur les sources de stigmatisation,
combinées à des interventions d'information/éducation,
afin de modifier les attitudes discriminatoires vis-à-vis des personnes
vivant avec le VIH/sida. La mise au point d'un cadre légal et de
mécanismes de surveillance, par les gouvernements, doit faire partie
intégrante de la protection des droits de la personne et de la
sécurité des personnes vivant avec le VIH/sida.
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