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Diffusion des TIC et performance des entreprises Camerounaises : Cas des EMF de la ville de Yaoundé

( Télécharger le fichier original )
par Guy Justin MOUMBE
Université de Yaoundé II SOA - DEA 2005
  

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II 3 Aspect qualitatif de la performance

La performance d'une organisation peut aussi se définir comme sa capacité à établir et à maintenir une tension dynamique entre la réalisation de sa mission (atteinte des objectifs), l'acquisition et le contrôle des ressources, le développement des ressources humaines et des valeurs communes.

S'agissant de l'aspect qualitatif de la performance il est beaucoup plus perçu au niveau de l'environnement de l'entreprise. Ainsi un certain nombres d'éléments de l'environnement peuvent affecter la performance des entreprises notamment le secteur d'activité et à juste titre (WANDA 1994), souligne que l'évolution de la branche d'activité peut également justifier la performance des entreprises. La nature de l'activité ainsi que la qualification du personnel sont aussi des éléments explicatifs de la performance des entreprises.

Aussi la performance d'une entreprise peut être appréhendée en terme de réduction de temps d'exécution tâches, la satisfaction des employés, d'efficience de prise de décision comme le souligne les études menées par les auteurs tels que (BENBASSAT 1989); BARR et al (1997); (PARIKH, FAZLOLLAHI et VERMA 2001), d'accès rapide à l'information, sans toutefois omettre l'amélioration de la qualité du services rendus aux usagers.

La performance peut également se lire comme le processus, comme l'action qui mène au succès (BAIRD, 1986). Un succès qui se construit tout au long d'un processus de management qui définit puis communique les résultats attendus, spécifie les activités à accomplir, contrôle les récompenses et l'information liées au résultat.

Toujours sur le plan qualitatif, la performance peut être appréciée comme un élément de prise de décision étant donné que la description (cardinale, ordinale ou littérale) de la performance passée n'est qu'une donnée (ou un ensemble de données). Elle ne devient de l'information que par rapport à ce qu'un ou plusieurs utilisateurs va ou vont en faire. Chaque preneur de décision peut ainsi interpréter les données ainsi mises à sa disposition de différentes manières,

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en fonction de ses objectifs, de son horizon temps, de sa sensibilité au risque, de sa situation dans ou hors de l'organisation etc.

Une définition de la performance d'une entité économique conçue dans un contexte primordial (fondé sur le principe de liquidation et de partage) ne pourrait pas satisfaire un utilisateur qui se placerait dans un contexte de continuité d'exploitation et encore moins un utilisateur qui se placerait dans un contexte d'utilité sociale de l'entreprise. Dans ce dernier contexte la performance pourrait, par exemple, se mesurer par une combinaison de paramètres ou d'indicateurs tels que la création de l'emploi, la stabilité de l'emploi, l'impact sur la balance de paiement, l'impact de la pollution tandis que la rentabilité serait placée au rang des contraintes et non des finalités.

De la même manière, si le contexte décisionnel est exactement le même, deux utilisateurs ayant des horizons temps différents pour leur prise de décision définiront la performance de façon nécessairement différente. On est finalement amené à penser comme (LEBAS 1995) que la performance n'existe pas de façon intrinsèque. Elle est plutôt définie par les utilisateurs de l'information par rapport à un contexte décisionnel caractérisé par un domaine et un horizon temps1.

Section II : TIC et performance au niveau des entreprises :
une synthèse des études empiriques

Dans une période marquée par la mondialisation de l'économie et l'obsolescence rapide des technologies de l'information, les entreprises sont conduites à réfléchir très tôt sur la mise en oeuvre des solutions techniques innovantes pour obtenir des gains de productivité et jouir d'un avantage compétitif sur les concurrents (BEN FADHEL, 2005).

La circulation rapide de l'information, l'instauration de communications directes, l'optimisation des tâches administratives, favorisées par les TIC sont souvent présentées comme un levier de la compétitivité des entreprises dans un environnement turbulent (BEN FADHEL, 2005).

L'objectif de la section et de mettre en évidence l'impact des TIC sur la performance des entreprises. Pour ce faire nous allons d'une part ressortir l'apport des TIC dans la gestion de ressources et d'autre part leur impact sur le changement organisationnel.

1 Le résultat évalué pour décider s'il y a ou non performance peut être différent de celui qui était envisagé lors de la prise de décision et pourtant être acceptable. L'évaluation de la performance est processus continuellement remis à jour pour permettre l'adaptation du résultat de décisions antérieures aux conditions actuelles ou envisagées

I TIC et gestion de ressources humaines (GRH)

« Théorie et pratique nous donnent fortement à penser que, pour augmenter les chances de succès, il faut faire participer le personnel très tôt au processus de mise en place des NTIC. Il se révèle utile pour toute organisation de mettre au point, en matière de ressources humaines, des politiques flexibles qui lui permettent de capitaliser dans les NTIC et qui l'encourage à le faire » (OSTERMAN, 1995). Cet extrait d'un rapport de recherche du MIT consacré à l'impact des nouvelles technologies de l'information sur l'organisation témoigne de l'existence d'une étroite relation entre les NTIC et la gestion des ressources humaines (GRH) (BEN FADHE, 2005).

Dans cette partie, on abordera premièrement l'influence des TIC sur l'accélération et la transformation des compétences et deuxièmement l'influence sur l'organisation du travail.

I 1 L'influence de TIC sur accélération et transformation des compétences

On peut relever que l'adoption par les entreprises modifie la façon de travailler et le profil de compétence exigés des individus. En effet l'introduction des technologies exige de nouvelles compétences. La notion de compétences fait référence à un ensemble de savoir tel que le savoir faire, et le savoir être. Mais avec la révolution technologique, ces compétences sont devenues insuffisantes. Ainsi (Cardy 1993) cité par (BEN FADHEL 2005) présente un ensemble des compétences que doivent réunir les salariés engagés dans un environnement de technologie : chercher à innover, faciliter le travail en équipe, aimer travailler en équipe et s'impliquer dans le travail.

On remarque dès lors que les technologies contribuent à la transformation rapide des compétences traditionnelles vers de nouvelles exigences. L'aspect technique n'est plus seul important, les utilisateurs doivent adopter des comportements spécifiques et acquérir des outils nécessaires à un management plus autonome (YANAT, et al, 2002).

I 1 1 TIC : formation des utilisateurs et développement de nouvelles pratiques de gestion

La formation des utilisateurs

Les technologies de l'information et de la communication changent et remplacent plusieurs
opérations manuelles et peuvent conduirent à des changements significatifs dans l'ensemble

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des procédures de travail. Elles nécessitent, de ce fait, la formation des utilisateurs à la manipulation des nouvelles méthodes. Cette formation permet aux utilisateurs de s'engager dans un programme de formation continue qui dépasse l'acquisition d'habilités techniques. A ce niveau (BEDARD 1990) précise que : « au-delà du développement des habilités proprement techniques, la formation en fonction des nouvelles technologies, notamment, a comme but ultime un changement d'attitude, de culture presque, ou le rapport homme/machine se trouve modifié » (cité par Rivard, 1995) puis cité par (BEN FADHE, 2005).

On remarque bien que la formation est une activité primordiale face au changement technologique afin de réaliser un certain équilibre entre les éléments strictement techniques et humains. Dans ce cas (Jacob et Ducharme 1995) cité par (BEN FADHEL, 2005) soulignent : « la nécessité de considérer la formation et développement des ressources humaines comme un investissement et non comme une dépense ».

TIC et développement de nouvelles pratiques de gestion

L'usage des TIC suscite un véritable intérêt dans le monde des ressources humaines car donne aux hommes de la fonction ressources humaines la possibilité de mieux distribuer les actions et les données entre acteurs JOUSSERAND, (1998) cité par (BEN FADHEL, 2005). Parmi les technologies de l'information et de la communication, la littérature indique que l'architecture client/serveur a apporté de véritables bénéfices pour la GRH.

En fait l'architecturer client/serveur est principe d'organisation des applications fondé sur la répartition des traitements entre deux types d'équipements : des machines dites serveurs qui peuvent être des plates formes de type micro, mini, ou gros système et des stations de travail dites clients qui sont des machines de types PC. Ce type d'organisation logicielle, est fondé sur le dialogue permanent entre client et serveur (VERGNE, 1998).

Les avantages liés à l'usage de cette architecture se situe au niveau des garanties d'intégrité des données, de la sécurité d'accès, de la puissance de traitement, d'aptitude à gérer des volumes importants, de fiabilité du serveur de la facilité d'accès aux données, de la flexibilité de client dont bénéficie le directeur des ressources humaines. Comme le souligne VERGNE, le modèle client/ serveur offre l'outils dont le directeur des ressources humaines a besoin pour traiter de manière réellement efficace certains domaines de gestion comme la gestion des postes, des compétences ou de la mobilité.

I 1 2 Un cadre pour les ressources humaines, l'apport des TIC dans la 6RH : une conviction partagée

Un cadre pour les ressources humaines

La combinaison du Net à la gestion à ses règles propres qui bousculent les pratiques du passé.

La diffusion directe et rapide de l'information à l'ensemble du personnel (transparence) remet en cause un type de management dont le pouvoir reposait sur la rétention de l'information.

La mise en place d'Intranet et d'Internet stimule la communication interne (un grand nombre de site sont animé par les salariés).

La facilité d'échange, (par exemple les langages utilisés par les mails).

Les contraintes de temps et d'espace sont abolies, des salariés du monde entier sont reliés entre eux et l'entreprise virtuelle se développe essentiellement par le télétravail1 et par le groupeware2.

L'intégration de l'Internet modifie toute l'organisation de l'entreprise par conséquent modifie l'organisation du travail. Jadis la stabilité, l'homogénéité, la standardisation caractéristique du modèle taylorien était la règle. Aujourd'hui l'entreprise doit démontrer de sa créativité, de sa capacité de changement, en somme l'entreprise doit montrer son aptitude à nouer les alliances. Dans un monde instable, incertain et turbulent ou la prise de décision est de plus en plus rapide, on ne peut plus manager comme par le passé (SAUVIAT C. 2002).

L'intégration de l'Internet dans la gestion des ressources humaines raccourcit les hiérarchies et favorise les structures plates. Les entreprises semblent vouloir gagner en productivité par un net écrasement de la pyramide et par une responsabilisation de chaque employé. Ainsi depuis quinze ans, un constat s'impose dans les entreprises américaines : on note une diminution de 25% d'échelons hiérarchiques et en même temps une augmentation de 60% de managers en en relation directe avec le PDG traduisant ainsi l'émergence d'une nouvelle forme d'organisation d'entreprise appelée le « delaying » ou décloisonnement hiérarchique3.

1 Nouvel forme de travail qui consiste à travaillé chez soi, chez le client ou dans les transports via Internet.

2 Travail en équipe sur un projet commun réunissant les salariés éclatés géographiquement.

3 L'entreprise aplatie : nouveau modèle organisationnel. Focus réalisé d'après l'article de Julie WULF et Raghuran G. RAJAN, « the flattening firm : Evidence fr/om panel data on the changing nature of corporate Hierarchies », Working paper n°9633, National bureau of economic Research, 2003, et avec l'interview de Stéphane SAUSSIER, directeur adjoint du centre ATOM.

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En définitive, il faut relever que la plupart des auteurs sur le thème des TIC insistent essentiellement sur certains nombres de conséquences positives qui sont, pour la plus part, sources de performance.

L'apport des TIC dans la GRH : une conviction partagée

L'introduction des TIC dans la GRH n'est pas récente comme le souligne SILNIA, (2001) cité par (BESSEYRE des HORTS 2005). Ce n'est qu'à partir des années 90 que l'on a vu se développer les premiers véritables systèmes d'informations RH (SIRH)1 dont un objectif important est d'intégrer un certain nombre d'informations et de pratiques auparavant très différentiées voire disparates. Il faut cependant distinguer deux périodes au cours desquelles s'est développé le SIRH. La première période est celle durant laquelle les SIRH sont basées sur une technologie classique client/serveur avec un réseau propre à la fonction RH avec très peu d'implications des managers opérationnels dans le SIRH. La seconde période commence à la fin des années 90 avec l'utilisation de la technologie Internet / intranet dans le SIRH pour donner lieu à la e-RH ce qui représente un changement potentiel profond de la fonction RH dans ses structures et processus.

L'introduction des technologies basées sur l'Internet dans l'entreprise a pour conséquence de transformer les capacités des responsables RH ULRICH (2001) cité par (BESSEYRE des HORTS 2005). Au niveau de la gestion des ressources humaines, les conséquences sont de deux ordres. Les activités transactionnelles traditionnelles (paie, avantages sociaux, congés) peuvent être automatisées voire externalisées d'une part, et une partie du processus RH important (recrutement, gestion de compétences, formation, mobilité..) peut être pris en charge directement par les acteurs concernés (managers, salariés) d'autre part.

Dans une autre perspective, (PERETTI 2001) insiste sur le fait que l'irruption massive des TIC accélère le partage de fonction RH et libère celle-ci de lourds process de gestion administrative pour lui permettre de se recentrer sur ses missions stratégiques.

L'expansion d'Internet affecte profondément les ressources humaines en terme de recrutement, de contenu et d'organisation du travail, de rapport hiérarchique de compétences. Le directeur des ressources humaines (DRH) doit également intégrer les TIC dans ses pratiques. L'introduction des technologies liées au Net ont et auront toujours un impact profond durable sur les relations sociales, les modes de contrôle... mais de nombreuses

1 Système d'information des ressources humaines.

questions sont posées et des scénario différents peuvent être envisagés. Au delà de cet apport des TIC dans la GRH, il faut relever l'impact organisationnel qu'elles impliquent.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery