3.3.2 L'incidence de
pauvreté infantile selon les caractéristiques du chef
ménage et selon celles des autres membres
Les enfants pauvres vivent majoritairement avec des chefs de
ménage d'un niveau d'instruction inférieur ou égal au
niveau primaire. Par contre, pour dix enfants vivants dans un ménage
dans lequel le chef de ménage est d'un niveau d'instruction
supérieur au niveau primaire, seulement deux d'entre eux sont pauvres.
Il apparaît dès lors que les enfants vivant avec des chefs de
ménage d'un niveau d'instruction inférieur ou égal au
niveau d'instruction primaire subissent davantage la pauvreté que ceux
des enfants vivant dans des ménages dont le chef est d'un niveau
d'instruction supérieur au niveau primaire.
Dans l'ensemble de la population des enfants d'âge 5 -
17 ans, on note que les garçons ont une légère tendance
à être pauvre. Cette répartition est conservée aussi
bien lorsqu'on est en milieu urbain que lorsqu'on est en milieu rural. Á
l'échelle des provinces, seules les provinces de l'Extrême nord et
du Nord inversent la tendance avec près de 89 % de pauvres chez les
filles contre 88 % chez les garçons pour la province de l'Extrême
nord et 90,2 % de pauvres chez les filles contre 88,3 % de pauvres chez les
garçons pour la province du Nord. Cependant, parmi les enfants n'ayant
jamais été à l'école, les filles sont les plus
nombreuses soit 56,3 %.
La pauvreté touche davantage les enfants de la tranche
d'âge 5-14 ans que ceux de la tranche d'âge 15-17 ans. Les 5-14 ans
sont alors les plus vulnérables. Dans ces classes d'âge, il existe
toujours un certain équilibre entre les filles et les garçons.
Cependant, on observe une plus grande proportion des garçons pauvres
dans la tranche d'âge 15-17 ans. Soit un taux de 57,6 %.
Au final, la pauvreté infantile se trouve être un
phénomène rural. Les enfants en milieu rural vivent dans des
conditions plus difficiles que leurs homologues des milieux urbains. Le niveau
d'instruction du chef de ménage et celui de la mère apparaissent
comme un rempart contre la pauvreté infantile. Les villes de
Yaoundé et Douala de par leur situation privilégiée de
siège des institutions et capitale économique respectivement
bénéficient d'un traitement particulier qui profite aux
ménages y résidents. Pour exemple, près de 99 % des
enfants de ces deux métropoles vivent dans des ménages ayant
accès à l'énergie électrique. Par ailleurs, ce taux
est de 15.3 % à l'Extrême-Nord et de 13,6 % au Nord, provinces les
moins nantis en matière d'électricité.
Nonobstant les différences de niveau de pauvreté
observées suivant le niveau d'instruction du chef de ménage, le
sexe des enfants, la tranche d'âge et la zone de résidence,
avons-nous de bonne raison de croire que ces variables expliquent de
façon significative les différences de niveau de pauvreté
observées ? La réponse à cette question
découle probablement d'une régression du niveau de vie des
enfants sur ces différentes variables.
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