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La réinsertion familiale des enfants de la rue dans la ville de Ndjaména au Tchad: Etat des lieux et perspectives

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par Jacob NOUBATOINGAR LOGTO
Ecole des Cadres Supérieurs en Travail Social de Ouagadougou- Burkina - faso - Diplôme d'Etat d'Inspecteur d'Education Spécialisée 2005
  

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CONCLUSION

L'étude visait comme objectif à contribuer à la réinsertion familiale des enfants de la rue.

Cette étude aux allures évaluatives et prospectives nous a permis de nous rendre compte de la réalité de la situation des enfants vivant dans la rue à N'djamena.

Sans prétendre d'avoir cerner toute la réalité de la situation et le phénomène des enfants de la rue à N'djamena, nous avons pu décrire leurs caractéristiques sociodémographiques, socioprofessionnelles et identifier leurs difficultés et besoins.

Enfin, nous avons pu faire des propositions à même de favoriser leur retour en famille.

Au plan des caractéristiques sociodémographique, nous avons pu constater que la plupart des enfants enquêtés sont mineurs. L'âge moyen est de 14,5 ans et ils proviennent des différentes villes du pays. Concernant la situation familiale, 50% sont issus des familles unies et vivantes, 30% des parents divorcés ou séparés et 20% des parents décédés. Quant à leur lieu d'habitation, 85% vivent dans la rue et 15% seulement chez les parents.

Sur le plan des caractéristiques socioprofessionnelles, l'étude a révélé que 70% des enquêtés à un niveau d'étude très bas. La majorité a fréquenté l'école jusqu'au niveau du cours élémentaire 2ème année avant le décrochage.

Au plan psychosocial, les enfants n'entretiennent pas de très bons rapports avec leurs parents ou tuteurs. Leurs difficultés sont d'ordre affectif alimentaire et sanitaire.

De l'analyse et de l'interprétation des résultats, il ressort que les hypothèses ont été confirmées dans la mesure où il apparaît que : Les stratégies et les actions développées par les intervenants ne sont insuffisantes,

Les intervenants n'ont pas pour la plupart les qualifications requises en matière de réinsertion familiale des enfants de la rue.

Tous les objectifs de notre étude ont été atteints aussi nous pouvons répondre à notre question de départ car nous connaissons à partir de cette étude quelles sont les difficultés que rencontrent les différents acteurs sociaux intervenant dans la réinsertion familiale des enfants de la rue à N'djamena.

Le phénomène « enfant de la rue » que nous avons présenté apparaît comme la résultante de la détérioration de normes sociales, économiques et culturelles, l'école coranique, « le confiage », la situation matérielle et psychologique précaire de certains parents, les mauvais traitements infligés aux enfants dans les familles sont entre autres les causes de la présence des enfants dans la rue.

L'étude à travers les entretiens non formels nous a permis de constater que l'Etat tchadien privilégie la répression et l'emprisonnement des enfants délinquants. Pourtant, la loi n°007/PR/99 prévoit la procédure et jugement des infractions commises par les mineurs de treize (13) à moins de dix huit (18) ans.

Débordé par les conflits armés à répétition, l'Etat tchadien a totalement abandonné le champ social aux mains des organisations privées. Mais si toutes ces organisations prétendent s'inscrire officiellement dans une logique philanthropique, la plupart d'entre elles sont en réalité déterminées par des rationalités statutaires, politiques ,économiques etc. En effet la stratégie de « bienfaisance » cache beaucoup d'en dessous et c'est par exemple le cas tragique des 103 enfants de l'arche de Zoé, cette fameuse association française qui s'est fait enregistrée sous un nom fictif avant d'être démasquée à l'embarquement des enfants à Abéché pour des fins d'adoption.

Cette situation pose un certain nombre de questions concernant l'enfance marginalisée au Tchad : en premier lieu celle de la nature de l'action étatique et d'une façon plus large, celle de sa stratégie d'intervention, celle du contrôle des acteurs non gouvernementaux et enfin celle des ressources financières allouées aux politiques sociales. Au Tchad, le Ministère de l'Action Sociale et de la Famille a, il est vrai, essayé de rouvrir le Centre Espoir de Koundoul pour l'Enfance, mais les enfants de la rue sont très peu nombreux à le fréquenter. La grande illustration pendant notre étude est qu'un seul enfant se trouve au Centre Espoir de Koundoul pour l'Enfance, (enfant handicapé (atteint de l'encéphalopathie) qui ne sait où aller. Les autres enfants sont repartis dans la rue.

Où sont donc passés les fonds alloués au fonctionnement dudit Centre ? Nous n'avons pas de réponse à cette question.

La question de la réinsertion familiale des enfants de la rue au Tchad en général et à Ndjaména en particulier est complexe à résoudre dans le contexte actuel où se trouve le pays. Toute fois, sa résolution reste possible avec une réelle politique sociale.

Il appartient d'abord à l'Etat en tant que puissance publique de définir clairement une politique en la matière, de dégager les moyens adéquats et d'organiser les différents acteurs concernés et/ou intéressés.

Le défi de la réinsertion familiale des enfants de la rue au Tchad peut être relevé dans une logique partenariale sur la base de l'orientation et le contrôle de l'Etat, principal garant des politiques sociales.

Les limites de cette étude ouvrent la voie à d'autres recherches notamment la comparaison des stratégies de réinsertion familiale des institutions publiques et privées.

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