UNIVERSITE MARIEN NGOUABI
REPUBLIQUE DU CONGO
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Unité - Travail -
Progrès
FACULTE DE DROIT
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DEPARTEMENT DE DROIT PUBLIC
LICENCE EN DROIT
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BRAZZAVILLE
MEMOIRE DE FIN D'ANNEE
EN DROIT
INTERNATONAL PUBLIC
Année Académique 2000-2001
THEME : L'ADMINISTRATION ONUSIENNE AU
KOSOVO
Présenté par
Sous la Direction de
MM. Jean Baptiste MIKEGNA
M. MOYEN Godefroy
Docteur en Droit, Enseignant
à
L'Université Marien Ngouabi
AVANT- PROPOS
Ce rapport est une excursion dans l'univers très
complexe du droit international, la compréhension de cette discipline
par un étudiant en année de licence est à tout point de
vue un exercice difficile. Toutefois, les orientations méthodologiques
du Docteur Godefroy MOYEN spécialiste en Droit maritime, mon encadreur,
ont permis de finaliser en toute quiétude la rédaction de ce
rapport.
Les différentes investigations et
recherches effectuées, m'ont aidé à rassembler tous les
documents historiques, les manuels juridiques, et enfin les revues de presses
en relation avec notre thème : l'Administration Onusienne au
Kosovo. Certains documentalistes et administrations se sont investis
sincèrement en fournissant des informations en rapport avec ce
thème, qu'ils trouvent ici tous mes remerciements je citerais : Le
Centre d'information des Nations Unies, la Bibliothèque de la Banque des
Etats de l'Afrique Centrale ainsi que les services documentaires de l 'A.C.I.
et le site Internet du CCF.
La rédaction de ce rapport m'a
facilité la compréhension des différents mécanismes
juridiques que la communauté internationale utilise pour le
règlement de certains différends entre Etats et la
procédure que cette communauté use pour la resolution de certains
conflits à travers le monde. C'est dire que la connaissance du droit
international public, est plus que fondamentale pour un étudiant
postulant au diplôme de la licence de droit publique.
Ce travail est aussi le fruit d'une franche
collaboration entre étudiants et d'autres personnes anonymes, qui ont
manifestement contribué à la finalisation de ce
rapport.
Sans doute, ce travail est une contribution tant
soit peu à la renaissance d'une nouvelle lecture du droit international
public congolais, l'initiative en revient au département de droit public
et à mes encadreurs, qu'ils reçoivent ici mes
remerciements.
Dans la vie d'un étudiant, l'obtention d'un
diplôme combien important qu'il soit ; la licence en droit public
est conditionnée par un travail de recherches, C'est dans cette optique
que s'inscrit ma démarche.
Ce rapport sans être une oeuvre parfaite est
une tentative d'analyse juridique des rapports internationaux et du monde
contemporain fait par des juristes en formation à la faculté de
droit haut lieu de connaissance et notre alma mater1(*).
S'ouvrant à toutes les critiques
rationnelles, j'espère qu'elles seront nécessairement un
enrichissement de plus que les hommes de droit auront ajouté à
ce précieux document.
INTRODUCTION GENERALE
L'histoire de l'Europe et celle des Balkans est ornée
de nationalisme, d'ethnicisme et autres surenchères autonomistes depuis
la fin de la seconde guerre mondiale. L'origine de cette instabilité
s'inscrit dans un contexte historique dominé par des enjeux politiques
et séparatistes des peuples composant la Yougoslavie2(*).
Devons-nous comprendre que la Nation yougoslave enregistre les
premières fissures de son démembrement après la mort de
TITO en 1980? Sa mort, on ne le dira jamais assez, marque le début d'un
puzzle et par voie de conséquence, l'émergence des crises
politiques et des velléités indépendantistes des peuples
des Balkans et fondamentalement du Kosovo.
Malgré les confusions des données
stratégiques dues à la dislocation du pacte de Varsovie, et par
voie de conséquence de l'URSS3(*), la priorité en matière de
sécurité et de gestion des conflits, continue d'être
coordonnée dans une moindre mesure par les Organisations
Internationales du moins dans sa partie humanitaire et
militaire. Toutefois, selon les intérêts
stratégiques des Grandes puissances, la marginalisation
circonstanciée de l'ONU et de son organe chargé de
géré les crises : le Conseil de
Securité confirme cette nouvelle norme juridique qui
prône l'Unilatéralisme. Ce qui par voie de
conséquence accélère l'affaiblissement de l'ONU. La mise
en berne du multilateralisme et de certaines
conventions internationales en matières de gestion des crises
rend complexe la résolution des différends.
Aussi, conformément aux principes fondateurs de la
charte de sans Francisco, celui d'acquérir enfin une capacité
d'intervention au service de la paix internationale et du dialogue. L'O.N.U. a
t-elle perdu sa capacité juridique ou sa compétence en
matière de paix et Securité internationale ? Cette
compétence s'est trouvée momentanément effacer par le
droit de la force imposée par les Grandes Puissances Occidentales au
détriment des normes juridiques internationales. Pareil choix n'est
évidement pas sans effet sur le rôle dévolu à
l'ONU4(*)
pour la prévention et le règlement des conflits
internationaux.
L'affirmation des organisations internationales
membres du système des Nations unies a permis à coup sûr
d'endiguer certaines catastrophes humanitaires à l'échelle
mondiale. Les conventions internationales en matière humanitaire,
alimentaire ont permis somme toutes à ces organisations d'être des
structures qui remplissaient à tout égard le rôle
traditionnel dévolu aux Etats souverains. Aussi, interrogerons-nous sur
la bonne foi des organisations internationales et les raisons juridiques de
leur mobilité internationale.
Dans sa perception, le droit international est définit
comme l'ensemble des règles juridiques qui régissent les rapports
internationaux. Dès lors qu'un Etat va au travers de ces normes, il
rentre dans l'illégalité. Ainsi le multilateralisme fait
paraît juridiquement illicite. Cette violation est donc
sanctionnée par la communauté internationale.
Les représailles militaires et les sanctions
économiques sont-elles les seules mesures, constituant l'expression de
la réaction des Nations civilisées face aux Etats
terroristes ?
Ainsi, au vue de cette interrogation, la guerre du KOSOVO en
1999 a permis à l'OTAN5(*) d'expérimenter la force des armes et à
l'ONU de mettre à l'évidence la force du Droit et la souplesse de
la diplomatie pour le règlement des conflits internationaux et
particulièrement la crise des Balkans. En tout état de cause,
l'implication de la communauté internationale a permis aux Nations unies
et au conseil de sécurité de s'investir pleinement dans cette
crise en votant la résolution 12446(*) qui consacre la mise en place du nouvel ordre
politique.
C'est à juste titre que l'ordre institutionnel
esquissait la mise en place d'un Etat juridique par la Mission
d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK7(*)). C'est un acte sans
précédent dans l'histoire des institutions internationales comme
le reconnaît le Secrétaire Général de l'ONU M. Koffi
Annan.
Cette résolution ne remet-elle pas en cause l'existence
des Etats modernes et de leurs souverainetés face au droit
international ? Ne fera t-elle pas jurisprudence a posteriori ?
Au regard de ces interrogation, nous tenterons de
restituer le conflit du Kosovo dans son contexte historique, aussi ferons nous
une excursion dans l'HISTOIRE DE L'ETAT YOUGOSLAVIE (I) et la
deuxième partie sera consacrée aux conséquences politiques
de la résolution 1244 relative à la mise en place d'un nouvel
ordre politique et institutionnel L'ADMINISTRATION ONUSIENNE AU
KOSOVO (II).
PREMIERE PARTIE
HISTOIRE
DE LA YOUGOSLAVIE
T I T R E
I
KOSOVO : PROVINCE YOUGOSLAVE OU ETAT AUTONOME
Par principe l'examen de la personnalité internationale
de l'Etat amène à comprendre que la personne juridique qu'est
l'Etat dans la vie internationale nécessite le respect de certaines
normes juridiques reconnues par le droit international. Les données de
la vie internationale montre que l'Etat est une réalité qui est
celui d'être figée une fois pour toute.
Il apparaît dans ces conditions utiles d'envisager
successivement l'histoire de l'Etat yougoslave dans un contexte d'après
guerre froide et l'implication juridique des Organisations
internationales, dans la recherche des solutions liées à la crise
des Balkans en général et du Kosovo en particulier.
Dans une moindre mesure, il conviendrait de s'interroger du
rôle sans cesse croissant et déterminant des organisations
internationales dans les conflits internationaux, comprendre aussi pourquoi
certaines normes juridiques sont imposables aux Etats souverains dits
voyous selon le vocabulaire américain.
Aussi, nous expliquerons les origines de la crise du
Kosovo(Chapitre I) et nous tenterons de comprendre la
prédominance des Organisations Internationales dans la
résolution des conflits internes et externes aux Etats et aussi faire
une analyse juridique de leur statut. (Chapitre II)
CHAPITRE I : ORIGINE ET L'HISTOIRE DU
KOSOVO
Le Kosovo dont le nom officiel est
kosovo-Metohija8(*) est une
province autonome de la République de Serbie, laquelle constitue depuis
1992, avec le Monténégro9(*), la République Fédérale de
Yougoslavie (RFY). Ce statut existait dans l'ancienne Yougoslavie depuis 1945.
L'expression KOSOVO signifiant littéralement « plaine
ou champ des merles » depuis 1389 l'année
à laquelle l'armée ottomane avait défait les Serbes et
leurs alliés.
Le Kosovo représente un enjeu de premier ordre entre
les nationalistes serbes10(*) et les souverainistes albanais : les Serbes y
trouvent le berceau de leur nation et leurs racines spirituelles, le coeur
même du royaume serbe de la dynastie Nemanjic. Il garde de cette
époque un important patrimoine de monastère orthodoxe. Quant aux
albanais, le Kosovo apparaît comme un lieu de résistance et de
départ pour leur mouvement national depuis que la conférence de
Berlin en 1878 décida la cession au Monténégro des
territoires peuplés d'albanais.
C'est dans ce contexte que s'inscrit la question du Kosovo,
depuis la conférence de Londres du 30 mai 1913 et la
problématique de l'Etat yougoslave.
Section I l'Etat yougoslave et le droit
international
I. Condition
d'existence d'un Etat
A. Kosovo province
yougoslave
Le Kosovo, en raison de sa personnalité
culturelle distincte réclamait depuis toujours un statut de
république et de peuple au sein de la fédération
yougoslave. En réalité, la constitution de 1974 en tant que norme
supérieure de l'Etat ne lui accorda qu'un statut de province autonome au
sein de la Yougoslavie ceci dans le souci d'une stabilité dans les
Balkans.
Par principe, pour être un Etat au sens du Droit
International, suffit-il qu'une entité comprenne trois
éléments constitutifs à son existence à
savoir : une population, un territoire et un gouvernement. C'est à
cela que la Communauté Internationale, conformément aux
règles de droit se devrait-il reconnaître l'Etat du Kosovo. Or, ni
l'Union européenne ni les Etats membres des Nations unies n'ont pas
reconnus l'existence juridique de cet Etat. A coup sûr, c'est la
souveraineté de la Yougoslavie sur le Kosovo qui a été
implicitement consacrée.
Après la formation de tout Etat nouveau, la
reconnaissance serait après la population, le territoire et le
gouvernement, le quatrième élément constitutif de l'Etat.
Sans cette reconnaissance en effet, la naissance de l'Etat resterait
inachevée
En dernière analyse, on peut admettre que le droit
international ne reconnaît pas le droit de sécession auquel
s'oppose le principe de l'intégrité territoriale.
B. Perte d'autonomie
Historiquement, l'autonomie du Kosovo fut
essentiellement nominale car le gouvernement fédéral jugea la
nécessité du retrait de ce statut en 1989 et entraîna la
dissolution du parlement Kosovars11(*), le licenciement des minorités dans les
institutions de l'Etat provincial et enfin la mise sous séquestre de
l'Etat de droit entraînant du coup la perte de son autonomie et les
prémisses d'une instabilité.
Quel était à l'origine de la crise, les buts
recherchés par les autonomistes albanais ?
Essentiellement deux :
* Le rétablissement d'une autonomie substantielle
pour le Kosovo,
* Le respect par les Serbes des libertés fondamentales
proclamées dans la charte des Nations Unies, celle de l'instauration de
l'ordre juridique.
A tous points de vue, la question du Kosovo en particulier et
celle des Balkans(13) en général en l'absence
d'un compromis ne pouvait plus qu'être ardue. La question du droit
à l'autodétermination se posait dans un cadre historiquement
nouveau, non colonial, et dans le contexte d'un territoire où des
ethnies se croisent dans tous les sens. Devait-on assimiler le droit des
peuples à disposer d'eux-mêmes à la constitution d'un Etat
séparé ? Quelle place accordée aux
minorités ? Alors que les droits acquis par ceux-ci sous le
régime de TITO12(*)
étaient bien plus avancés. L'affaiblissement de la Yougoslavie
devenait un enjeu stratégique et les prémisses d'un
démembrement systématique et fondamentalement politique à
l'effet d'affaiblir l'un des derniers Etat Stalinien.
II. Les enjeux
stratégiques
A. Stratégie de l'union européenne
face à la crise
Ainsi, la complexité du problème du Kosovo et
les difficultés globales de la République de Yougoslavie ne sont
que les derniers exemples de cette étrange division à laquelle se
livrent les diplomates occidentaux depuis 1991.
Cette division ou démembrement systématique
consiste à reporter le coût du règlement de chaque tranche
de la crise yougoslave sur la suivante : Déstabilisation de la
Bosnie, comme coût de reconnaissance de la Slovénie et de la
Croatie en 1991 mise à l'écart de la question du Kosovo comme
coût de la conclusion des accords de Dayton13(*) en 1995.
Dans le souci d'étendre sa zone d'influence
au-delà de ces frontières traditionnelles, l'Occident n'avait
qu'un seul objectif : celui de voir la démolition du dernier
rempart du communisme en Europe : la Yougoslavie.
Cette stratégie expansionniste rencontre toutefois un
refus des russes qui proposent plutôt une solution consensuelle et
juridique conformément au droit international et aux recommandations des
Nations unies.
B. L'implication de la diplomatie russe
Avec les successifs changements
opérés au sommet de l'Etat russe, la politique extérieure
de Moscou devenait moins agressive, suite aux problèmes internes
causés par le démembrement de l'URSS. Cet affaiblissement
annoncé de l'Union Soviétique ne permis pas à Boris
Eltsine ni à son successeur Vladimir Poutsine de prendre des positions
radicales dans la crise des Balkans. Mais, le 27 mai 1998, au Conseil conjoint
permanent OTAN-Russie, M.Evguenei Primakov, le Ministre russe des affaires
étrangères, rappellera discrètement que
« toute mesure prise par l'Otan doit être
entérinée au préalable par l'ONU»14(*). M. Hubert
Védrine, le ministre français des affaires
étrangères, se félicite alors du rapprochement
circonstanciel OTAN-Russie pour la gestion de la crise de la Bosnie et du
Kosovo. Ce fut sans doute la redéfinition de la nouvelle politique
étrangère de Moscou vis à vis de l'Occident, et son
implication internationale en tant que membre des Nations Unies.
Section II Le rôle politique des organisations
Internationales
I. Rôle Politique
A. Stabilisation des Balkans
Les organisations politiques européennes
il faut le reconnaître dans une large mesure ont contribué
à la stabilisation de la crise des Balkans : l'Otan, UE,15(*) l'OSCE16(*) dans le pire des cas ont
milité à la coexistence pacifique entre peuples.
La stabilité des Balkans passe t-elle par la
neutralité de l'occident ? A cette question Raymond Ranjeva17(*) et Charles Cadoux18(*) dans leurs analyses pensent
que : « la neutralité, autre classique du droit
international, est un statut occasionnel ou perpétuel fondé sur
des traités ou sur une constitution qui place l'Etat en dehors d'un
conflit armé et lui confère donc le statut juridique de non
belligérant. Ce qui implique pour lui une obligation
générale d'abstention vis-à-vis des parties en
conflit » 19(*)
A ce point de vue, les deux guerres mondiales du
XXème siècle ont révélé la fragilité
d'une doctrine : le neutralisme. Considéré hier comme un
principe de droit, le neutralisme aujourd'hui a cédé sa place
à une nouvelle philosophie expérimentée par
l'ONU ; la jurisprudence du Secrétaire Général de
l'ONU sur le droit d'ingérence et le droit d'utiliser la force à
des fins humanitaires. Le neutralisme américain pendant la
deuxième guerre mondiale n'a t-il pas favorisé la création
d'une alliance entre Berlin-Rome-Tokyo ? Ainsi cette le neutralisme n'a
plus sa raison d'être, tous les conflits internationaux interpellent
l'intervention de la communauté internationale, malgré les
velléités anti-juridiques de certains organismes militaires.
B. Décisions de l'Otan
La force nécessité d'élargir
l'Otan en Europe du sud-est comme le précisait Javier Solana20(*), Secrétaire
Général de l'Otan est l'objectif de
l'alliance : « favoriser la stabilité et la
sécurité21(*) » dans toute « la région euro
atlantique22(*) » cette
vision a permis de délocaliser la ligne géographique et le champ
d'action de l'Otan. Peut-on encore s'affirmer neutre dans le système
international contemporain ? Le théâtre des opérations
militaires de 1992 à nos jours à travers le monde(Europe
balkanique, l'Afrique, le proche et le moyen orient) donne une triste
conjugaison de violations des lois de la guerre. Et devant cette conjoncture
les décisions prisent par la communauté internationale
visent-elles, l'élimination de ces foyers de tensions ? Les
différents traités et accords internationaux favorisent-elle la
fin des conflits et l'extinction des guerres sur notre
planète ?
II. Les accords de Rambouillet
A. Signatures par les parties
Les négociations de paix à Rambouillet23(*) entre les représentants
des autorités de Belgrade et ceux des principales formations albanaises
du Kosovo le 6 février 1999, marque le retour des solutions juridiques
relatives aux contentieux internationaux.
Pendant que les grandes priorités de l'Otan est avant
tout stratégique, les organisations internationales s'attellent à
chercher des solutions aux nombreuses crises planétaires.
Ainsi, après l'échec le 19 mars 1999 de la
réunion de Paris sur le Kosovo, l'implication de la communauté
internationale se précise nonobstant l'intervention musclée de
l'aviation de l'Otan le 24 mars 1999. Il faut noter tout de même que
Rambouillet a sonné le glas de l'invincibilité de l'armée
serbe et l'abdication de fait de Belgrade. Toutefois, l'arsenal militaire de la
Serbie est resté intact. Oseront-nous parler de l'échec de
Rambouillet ?
B. Compréhension de ces accords
En analysant les accords de Rambouillet dans son
article I « Les Obligations
Générales » imposait à la Serbie son
retrait sans condition du Kosovo et au point I déploiement au
Kosovo d'une force Internationale de sécurité (KFOR)24(*) sous les auspices des Nations
Unies.... La préparation d'une résolution par le Conseil de
Sécurité pour confirmer cette présence et au point
4 la cessation des hostilités.... Et le maintien de la police
locale. (26) » En organisant la
conférence de Rambouillet, les diplomates occidentaux se targuaient
d'avoir su tirer les leçons des accords de Dayton.
En réalité la signature des accords de
Rambouillet par la partie albanaise n'avait qu'une finalité :
rendre possible l'intervention militaire de l'Otan. Cet accord combien ambigu
initié par des organisations militaires et politiques entre autres
l'Otan, l'UE ne définit pas les frontières de la Serbie et du
Kosovo au sens du Droit International.
Au regard de la crise du Kosovo, les organisations
internationales sont elle au-dessus des Etats ? Les décisions
arrêtées par les instances internationales s'imposent-elles aux
Etats souverains ?
C'est à ces questions que nous tenterons de
répondre.
CHAPITRE II STATUT JURIDIQUE DES ORGANISATIONS
INTERNATIONALES
Les Etats sont-ils d'accord pour doter les organisations
qu'ils créent d'un statut juridique qui aille aussi loin ? Le
traité de Paris du 18 avril 1951 sur la C.E.C.A. dispose
que : « Dans les relations internationales, la
communauté jouit de la capacité juridique
nécessaire pour exercer ses fonctions et atteindre
ses buts»(art.6, al ;2) : c'est une exception. A la
différence de son modèle relatif à la personnalité
interne n'est guère reproduite dans les autres actes constitutifs, pas
même dans ceux des organisations très importantes, telles l'ONU,
la CEE....
Section I. La capacité juridique des
organisations Internationales
I. La personnalité juridique de
l'ONU
C'est la C.I.J. qui a tranché la question
A. La personnalité juridique
internationale
L'assemblée générale des Nations Unies
l'avait consulté sur le point de savoir si l'ONU possède la
qualité nécessaire pour présenter contre un gouvernement
une réclamation internationale. (Résolution du 3 décembre
1948.)
Dans son avis du 11 avril 1949, après avoir
constaté que cette qualité appartient certainement aux Etats
considérés comme des personnes juridiques internationales, la
cour a estimé que pour répondre à l'Assemblée
générale ; il lui fallait aller au fond des choses et
chercher si l'ONU est, elle aussi, revêtue de la personnalité
internationale. Par une prise de position hardie, la cour a même
souligné fortement que la personnalité internationale de l'ONU
est opposable aux Etats membres, indépendamment de toute reconnaissance
de leur part, en raison de la primauté juridique de la
charte(p.494)25(*).
C'est dire qu'au regard de cet avis rendu par la CIJ et en
application de la charte de san-Fransisco, l'ONU rentrait dans ses champs de
compétences en tant qu'organisation internationale. Fondamentalement au
début de la crise du Kosovo, c'est la diplomatie européenne
à travers ces organismes comme l'OSCE s'est investie pour trouver une
solution juridique à cette crise ethnico-religieuse, c'est autant
affirmer que les principes du Droit International sont le leitmotiv que le
monde civilisé use et usera dans les rapports entre Etats
civilisés et puissances militaires.
B. Rôle des organisations Internationales
Sans droit international, la vie internationale serait-elle
totalement anarchique ?
A cette question, certains Etats ne reculent pas devant cette
perspective d'anarchie. En parfaits disciples de Hobbes et Spinoza, ils
assimilent la société internationale à une
société de Nature et les rapports entre Etats souverains à
des rapports de forces. En vertu de leurs souverainetés, les Etats
pensent recourir librement à la guerre ; c'est dans ce contexte de
force que s'inscrit la crise du Kosovo.
En violant les règles de la morale internationale et
de courtoisie juridique, Milocevic26(*) n'a fait que signer sa mort politique. Parlant des
normes juridiques, Duguit pense que « le droit naîtra
quand la sanction socialement organisée de la violation d'une
norme sociale
apparaîtra... » ceci dit, les sanctions
votées par les instances internationales, font suite à
l'entêtement de Belgrade de se soumettre aux normes juridiques
tracées par le droit international.
II. Les Résolutions du Conseil de
Sécurité
A. La Résolution 119927(*)
Agissant en vertu du chapitre VII des Nations
Unies :
Le Conseil de Sécurité à sa
3930e session, du 23 septembre 1998 reconnaît à
l'évidence la situation de la crise du Kosovo en ces
termes : « Gravement préoccupé par
l'afflux de réfugié dans le nord de l'Albanie, en
Bosnie-Herzégovine et dans les autres pays européens dus à
l'usage de la force au Kosovo, ainsi que par le nombre croissant de personnes
déplacées à l'intérieur du Kosovo
exige que toutes les parties et tous les groupes et individus mettent
immédiatement fin aux hostilités et maintiennent un cessez-le-feu
au Kosovo qui renforcerait les perspectives de dialogue »
Ainsi, c'est cette résolution et la déclaration des Ministres des
affaires étrangères des pays occidentaux publiées le 12
juin 1998 qui marquent l'entrée de la Communauté Internationale
dans la recherche des solutions dans la crise des Balkans.
B. La Résolution 120328(*)
La Résolution 1203 adoptée par le Conseil de
sécurité à sa séance du 24 0ctobre 1998, et tenant
compte du chapitre VII de la Charte des Nations
Unies « accueille avec satisfaction également la
décision prise par le Secrétaire Général d'envoyer
en République Fédérale de Yougoslavie une mission
chargée de mettre en place les moyens dévaluer directement
l'évolution de la situation sur le terrain au
Kosovo » cette résolution on le voit bien confirme
l'implication des Etats membres à régler définitivement ce
conflit de manière diplomatique et juridique en mettant en place un
nouvel ordre politique dans cet entité autonome.
DEUXIEME PARTIE
L'ADMINISTRATION ONUSIENNE AU
KOSOVO
TITRE II
L'ONU ET LA RESOLUTION DE LA CRISE DU
KOSOVO
Le Conseil de sécurité a autorisé le 10
juillet 1999 le Secrétaire Général à établir
une présence administrative internationale civile au Kosovo dans le
cadre de laquelle, la population de cette région dévastée
par la guerre pourrait jouir d'une autonomie substantielle. Cette
décision unanimiste de l'ONU sonnait-elle le glas de la
souveraineté de la Serbie sur le Kosovo ? .
Le Conseil en a décidé ainsi dans sa
Résolution 1244 après la suspension des opérations
aériennes de l'Otan qui faisait suite au retrait des forces de
sécurité de la République fédéral de
Yougoslavie du Kosovo.
Nous définirons les tâches de la mission des
Nations Unies au Kosovo, (chapitre I) et la problématique de cette
mission. (chapitre II)
CHAPITRE I DEFINITION DE LA
MISSION DES NATIONS UNIES AU
KOSOVO
Dans le contexte de l'effort massif déployé par
la communauté internationale pour transformer un Kosovo ravagé
par la guerre en une véritable société
démocratique, quatre organisations et agences ont été
invitées à travailler ensemble sous la direction du
Représentant spécial du Secrétaire général
Bernard Kouchner29(*)France), qui a pris ses fonctions le 15 juillet 1999.
Il a succédé à Monsieur Sergio Vieira de Melon, qui a
dirigé une mission préliminaire de l'ONU au Kosovo.
En tant que chef de mission, M. Kouchner supervisera les
quatre secteurs d'activité engagée dans la mise en oeuvre des
aspects civils de la remise en état du Kosovo et la mise en place de
réformes.
Ces secteurs d'activités, connus comme les quatre
« piliers »sont les suivants :
* l'administration civile, sous
l'égide des Nations Unies
* l'Assistance humanitaire, sous la direction
du HCR30(*)
* Démocratisation et création
d'institutions, sous la responsabilité de l'OSCE
* La reconstruction économique, sous
les auspices de l'union européenne.
Section I Taches de la mission
I. Désarmement des
belligérants
A. Les Forces d'occupation serbes
C'est le point 9 de la Résolution 1244 du 10 JUIN 1999
qui définit les dispositions pratique en ce que :
« la responsabilité de la
présence internationale de sécurité qui sera
déployée et agira au Kosovo, aura entre mission de
prévenir la reprise des hostilités, maintenir le cessez-le feu
et l'imposer s'il y' a lieu, et assurer le retrait des forces militaires,
policières et paramilitaires fédérales et de la
République se trouvant au Kosovo et l'empêcher d'y
revenir », si ce n'est en conformité avec le point 6
de l'annexe 2 tâches dévolues donc à la KFOR. En
effet, le retrait des forces d'occupation serbes était à tout
point de vue le résultat des recommandations des Nations Unies et de la
Communauté internationale, ce désengagement visaient aussi
à sécuriser le personnel international de démilitariser
les autres forces qui combattaient l'armée serbe.
B. Démilitariser l'armée de libération
du Kosovo
Comme le prévoit le paragraphe 15 de cette
résolution : « l'ALK31(*) et les autres groupes
armés d'albanais du Kosovo mettent immédiatement fin à
toutes les opérations offensives et satisfassent aux exigences en
matière de démilitarisation que le responsable de la
présence internationale de sécurité aura définie en
consultation avec le représentant spécial du Secrétaire
général » . On le voit bien une bonne
coordination entre la KFOR et les autres administrations dissuaderait les
extrémistes à troubler l'ordre.
II. Maintien de l'ordre
A. Mission de sécurité
Maintenir l'équilibre entre les ethnies qui se sont
opposées est une tâche difficile, toutefois l'ONU dans sa
résolution a prévu des mécanismes de surveillance que la
mission se doit d'imposer. Cette tâche non moins risquée
nécessite pour la mission, une bonne connaissance de ces peuples cela va
de sa propre sécurité comme l'indique le point 5 de cette
résolution en ces termes : « assurer la
protection et la liberté de circulation pour elle-même, pour la
présence internationale civile et pour les autres organisations
internationales », est la preuve de la complexité de
cette mission et de ces tâches.
B. Tâches ardues
Depuis l'adoption des conventions de Genève
relative à la protection des victimes de la guerre, le 12 août
1949, et des deux protocoles additionnels en juin 1977, la communauté
internationale a accepté des contraintes qui s'appliquent à tous
les protagonistes d'un conflit indépendamment de la
légitimité de leur cause. Or, pendant les bombardements de l'Otan
au Kosovo, il était très difficile aux protagonistes de
distinguer entre les objectifs civils et les cibles militaires. Les
dégâts collatéraux causés manifestement par les
alliés ont suscité de la part de l'organisation américaine
Human Right à s'interroger sur le respect par l'Otan des conventions de
Genève, notamment l'article 57 du premier protocole qui
stipule : « Les opérations militaires doivent
être conduites en veillant constamment à épargner la
population civile, les personnes civiles et les biens à caractère
civil ».
Il faut noter que, devant l'impossibilité
d'arrêter ou d'empêcher à temps les conflits, l'ONU se
spécialise dans les opérations d'assistances humanitaires et de
jouer ce beau rôle des pompiers qui arrivent toujours après les
dégâts.
Section II. Mandat assistance Humanitaire
I. Retour des réfugiés
A. Regroupement des réfugiés
L'exode des réfugiés à travers l'Europe
en 1999 a rendu plus que nécessaire l'intervention de l'ONU . En effet,
le Conseil de sécurité en votant la Résolution 1244 a
crée les conditions d'une bonne coordination de l'action humanitaire qui
a favorisé le retour des réfugiés et de leur regroupement.
Face à la crise humanitaire qu'a connue le Kosovo, le
Bureau de la coordination des affaires humanitaires a détaché des
fonctionnaires chargés de coordination pour appuyer le rôle de
chef de file joué dans la région par le Haut Commissariat des
Nations Unies pour les réfugiés(HCR) afin de faire
l'évaluation des besoins humanitaires des populations.
A la fin du conflit, les Serbes, les Roms32(*) et les autres
communautés d'origine non albanaise ont fait l'objet d'attaques
violentes, de menaces ou d'intimidations de la part d'extrémistes de
souche albanaise. Des équipes du CICR33(*) en collaboration avec la KFOR ont effectué des
visites régulières dans les villages de ces minorités pour
évaluer la situation en matière de sécurité,
répondre aux besoins médicaux, alimentaires, sanitaires et
agricoles et, le cas échéant, aider à rétablir le
contact avec la famille.
B. Evaluation des besoins
humanitaires
Ayant à l'esprit les dispositions de la charte des
Nations Unies et guidées par la déclaration universelle des
droits de l'homme, et par d'autres instruments du droit international
humanitaire, la mission humanitaire de l'ONU au Kosovo a fait une meilleure
évaluation des besoins humanitaires des réfugiés qui ont
permis à la communauté internationale à assister les
réfugiés et aussi en assurant le financement initial.
II. Assistance aux
réfugiés
A. Acheminement de l'aide Humanitaire
La Communauté Internationale s'est manifestement
mobilisée pour l'envoi de l'aide multiforme aux réfugiés
du Kosovo, cependant cette solidarité internationale a permis la
mobilisation des moyens financiers pour acheminer l'aide humanitaire aux
populations meurtries durant tout le temps que cette guerre ait fait. Cette
mise en évidence de l'humanitaire sous le
vocable «maintien de la paix » a eu pour
effet de mettre fin aux conflits et à l'assainissement de
l'environnement politique du Kosovo.
B. L'Humanitaire et le maintien de la paix
D'un point de vue éthique, maintien de la paix et
l'humanitaire vont dans le même sens ; ce sens s'appelle les droits
de l'homme. En effet, entre autres missions de la MINUK celle d'assurer
l'ordre, rentrait dans son champ de compétence comme le prévoit
la charte de Sans Francisco et la Résolution 1244 en son article 10.
Nonobstant la complexité de la mission, la MINUK a
réussi à atténuer les peines et les malheurs des Kosovars
et en collaboration avec les ONG et précisément le CICR qui
a fourni en coordination avec la croix rouge yougoslave et d'autres organismes
d'assistance, environ 45 000 tonnes d'aide alimentaire et non alimentaire
à plus de 470 000 personnes déplacées et 108 000 habitants
vulnérables.
CHAPITRE II PROBLEMATIQUE DE LA MISSION
Le Secrétaire Général Kofi Annam
présentait au Conseil une stratégie opérationnelle de ce
qui est connu aujourd'hui sous le nom de Mission d'administration
intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK). Le 12 juillet 1999,
dans son rapport de suivi au Conseil, il présentait un cadre complet de
l'opération civile internationale sous l'égide de l'ONU au Kosovo
et soulignait l'immensité des tâches qui attendaient cette mission
notamment celles de maintenir l'ordre public confié à la KFOR.
Section I. La Force Internationale et la
Minuk
I. Présence de la KFOR
A. Mission de police
Suivant l'annexe 2, point 4 de la résolution 1244 du
Conseil de Sécurité, l'ONU confie à la KFOR la gestion
sécuritaire du Kosovo avec une participation substantielle de
l'OTAN « ...doit être déployée sous
commandement et contrôle unifié et autorisé à
établir un environnement sûr pour l'ensemble de la population du
Kosovo et faciliter le retour en toute sécurité de toutes les
personnes déplacées et de tous les
réfugiés ». D'emblée, les Albanais se
sont opposés au retour.
Lors de la guerre du KOSOVO en 1999, l'OTAN a laissé
champ libre à l'ONU de procéder au règlement d'une
façon diplomatique cette crise au regard du Droit International. L'Etat
yougoslave semble avoir compétence politique et juridique sur le KOSOVO
en ce que la terminologie du Droit International décrit dans les termes
suivants la compétence nationale : » Terme dont le sens
propre est d'indiquer que le pouvoir juridique de reconnaître d'une
affaire, de légiférer sur certaine matière, de prendre une
décision, de faire un acte, d'accomplir une action appartient à
un Etat et non à un autre Etat ou à une institution
internationale, que l'exercice de ce pouvoir soit ou non soumis à des
règles de droit international ou laissé à
l'appréciation discrétionnaire de cet Etat.
B. Application de la Résolution
Comme rappelé plus loin, en tant que chef de mission
Bernard KOUCHNER avait compétence sur quatre secteurs d'activité
et entre autres tâches :
· Celles de mettre en place le cadre opérationnel,
· De faire appliquer les stratégies
générales
· De superviser les différentes tâches
confiées à lui par le Conseil de sécurité dans le
cadre de son mandat.
Le travail de la MINUK est subdivisé en cinq
étapes :
Phase I : La mission veillera
à la création de structures administratives, au
déploiement de membres de la police internationale, à
l'acheminement d'une assistance de secours aux réfugiés rentrant
chez eux et aux personnes déplacées à l'intérieur
du pays, au rétablissement des services publics et à la formation
de la police et à la formation judiciaire. La MINUK mettra
également au point un plan échelonné de relèvement
économique et s'efforcera d'établir une économie
viable.
*Phase II : L'accent portera
sur l'administration des services sociaux et des équipements collectifs,
et la consolidation du régime de droit. Le transfert des fonctions
administratives dans des secteurs comme la santé et l'éducation
pourra commencer au niveau local et peut-être au niveau régional.
Des préparatifs seront également entamés en vue de la
tenue d'élection.
*Phase III : La MINUK mettra la
dernière main aux préparatifs du scrutin et organisera la tenue
d'élections à une autorité de transition au Kosovo.
*Phase IV : La MINUK appuiera
les efforts déployés par les représentants élus du
Kosovo pour organiser et mettre en place les institutions provisoires d'un
gouvernement autonome et démocratique. Une fois ces institutions
établies, la MINIK leur transférera ses responsabilités
administratives restantes, tout en appuyant la consolidation des institutions
provisoires du Kosovo.
*Phase V : Cette
dernière étape dépendra d'un règlement final du
statut du Kosovo. La MINUK supervisera le transfert des pouvoirs des
institutions provisoires locales aux institutions qui auront été
établies dans le cadre d'un règlement politique.
Section II L'ONU et l'instauration du cadre
Institutionnel
I. Tâches juridiques
A. Promotion des droits humains
Au lendemain de la guerre du Kosovo, la question de savoir
comment la communauté internationale devait-elle réagir face aux
violations flagrantes des droits de l'homme au Kosovo ?
La question dont est saisie l'organisation montre que la
nature des menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité a
évolué depuis la fin de la guerre. Certes, les violations des
droits des citoyens par les Serbes et les autres groupes ethniques au Kosovo
ont indigné la communauté internationale, toutefois,
l'administration onusienne a su imposer un nouvel ordre juridique au Kosovo et
crée les conditions d'une bonne promotion des libertés des
citoyens digne d'un Etat.
En dépit des difficultés rencontrées par
l'ONU en cette fin de siècle au Kosovo, les problèmes
politiques majeurs se poseront toujours avec acuité. Reconnaissons-le,
seul un Etat de droit réussira à créer les conditions de
coexistence de ces différentes ethnies composant cette province.
B. Etat de droit
En assumant ces nouvelles responsabilités, l'ONU a
dû élargir et diversifier les compétences de son personnel
de maintien de la paix déployée au Kosovo. La MINUK s'est
investie dans tous les domaines aussi diversifiés gage d'un Etat de
droit, allant de la magistrature, des services publics, et de l'administration
municipale.
Devant l'échec constaté au Rwanda, les Nations
unies ont déployé un nombre considérable de policier au
Kosovo. Son effectif a plus que triplé passant d'environ 2.500 à
8.500 policiers. Ceci est donc le prix à payer pour une bonne
exécution de ces tâches dont celles liées à
l'organisation politique.
II. Tâches politiques
A. Installation de l'administration
La formulation et l'instauration de l'Etat de droit au Kosovo
ont représenté un défi particulier. Agissant de concert
avec l'OSCE (Organisation de la Sécurité et de la
Coopération en Europe), la mission a mis en place une stratégie
globale de réorganisation et de réforme de la police et des
systèmes judiciaires et pénitentiaires.
Aussi, La MINUK a-t-elle enregistré certains
progrès dans ses efforts tendant à faire participer directement
la population locale d'administrer la province. La participation de la
population sera encore plus large à l'issue des différentes
échéances électorales prévues par la
résolution 1244.
B. Organisation des élections
Au Kosovo, les Nations Unies font face à une entreprise
radicale d'une complexité et ampleur sans précédent dans
l'histoire d'une organisation internationale. Jamais aucune mission n'a
prévu la pleine participation à part égales avec d'autres
organisations multilatérales placées sous la direction des
Nations Unies.
Depuis la création de la Division de l'assistance
électorale en 1992, l'ONU a vu une augmentation notable du nombre des
demandes d'assistance électorale. En effet, la tâche essentielle
de la MINUK est la fourniture d'aide à l'organisation des
élections, et la mise en place des stratégies globales de
consolidations de la paix. Deux raisons sont à la base de l'assistance
que l'ONU apporte aux institutions électorales :
1. Le renforcement de la capacité administrative afin
d'organiser des élections crédibles, transparentes et
régulières.
2. La consolidation des institutions
post-électorales.
La MINUK on peut le croire, participe à la mise en
place d'une nouvelle société où les droits humains seront
respectés par toute la couche de la société.
La question fondamentale qu'il conviendrait d'analyser de
manière prospective, est celle des velléités
indépendantistees de la Corse, de l'Irlande des Iles Canaries etc.
Si par miracle un Etat indépendant est proclamé
au Kosovo, on assistera à une nouvelle jurisprudence en droit
international que l'ONU aura l'impuissance à faire
appliquer ? Toute chose est égale par ailleurs.
CONCLUSION GENERALE
En dépit des mutations observées à
travers le monde en cette fin de siècle, les Relations internationales
ou mieux les rapports entre Nations sont aujourd'hui réglementés
par les principes de droit international. Ainsi les crises politiques, les
conflits armés trouvent leurs solutions dans les instances
internationales mises en place par la communauté.
Face à cette situation, une question se pose : ces
instances conviennent-elles aux règlements des différends
internationaux ? Cette question est d'autant plus pertinente que les
derniers événements de l'actualité internationale semblent
révéler les limites des mécanismes juridiques pour la
résolution des conflits internationaux. On ne saurait donc demander au
droit de se substituer à la volonté et aux décisions
politiques dans les rapports internationaux.
Eu égard à cette problématique, la
volonté de la communauté internationale se fonde sur une
recherche de solution stable et pérenne, et c'est dans un contexte de
sérénité politique et psychologique que les parties
peuvent, sans état d'âme ni sentiment de frustration politique
accepter plus facilement de se soumettre à une verdict d'une puissance
autre que la solution des armes ou de la force.
Ainsi, les organisations internationales, régionales
qu'universelles apparaissent comme les institutions les mieux
appropriées pour le règlement des conflits politiques. A ce
titre, dans le cadre du système des Nations unies, les organes
politiques n'ont pas compétence en matière de règlement
des différends. C'est le conseil de sécurité qui, au titre
du chapitre VI, dispose de pouvoir particulier. En effet, l'article 37 prescrit
aux parties de soumettre au Conseil de sécurité les
différends non réglés par les moyens de l'article 33,
lorsque ces différends sont de nature à menacer le maintien de la
paix.
C'est justement, dans ce contexte juridique que le conseil de
sécurité a voté la résolution 1244 à sa
4011e séance, le 10 juin 1999 relative à la crise du
Kosovo en affirmant que: « Ayant à l'esprit les
buts et les principes consacrés par la charte des Nations unies, ainsi
que la responsabilité principale du Conseil de sécurité
pour le maintien de la paix et de la sécurité
internationale » Il faut donc observer que cette
résolution a certes profondément dépouillé la
Yougoslavie de sa province ; le Kosovo, mais elle a toutefois reconnu la
souveraineté de Belgrade sur celle-ci mais cette souveraineté
sera-t-elle pérenne ?.
ORIENTATIONS DOCUMENTAIRES ET
BIBLIOGRAPHIQUES
A - BIBLIOGRAPHIES
a) Raymond Ranjeva/Charles Cadoux, Droit International
Public edicef/aupelf p.202, 215, 261.
b) Nguyen Quoc Din, Droit International Public, 2 Ed.
LGDJ Paris 1980
p. 440,494
B - DICTIONNAIRES ET ENCYCLOPEDIES
a) Serge Cordier, le dictionnaire historique et
géographique du 20e siècle Ed. la
découverte, Ft Syros Paris 2000 p.728-729
b) Le dictionnaire Achète encyclopédique
illustré (achète livre 1998)
C - REVUES
a) Journal L.J. lumière Deuxième année
N° 18 du 5 juillet 1999 p.4 Brazzaville Congo
b) Monde diplomatique du 12 juillet 1998, analyse de pierre
Joxe
c) Monde diplomatique du 10 Seprembre1999 Commentaire de
Gabriel Kolko
d) Monde diplomatique mois de Novembre 1999
D - PUBLICATIONS
a) Rapport annuel sur l'activité de
l'Organisation Année 2000 du Secrétaire Général de
l'ONU M. Kofi A. Annam intitulée destinée commune
volonté nouvelle
b) Maurice Bertrand et Jean Christophe Rufin, La
crise des organisations internationales : Cahier français
N° 302 Ed. Documentation française.
E - ANNEXES
a) Calendrier de la crise yougoslave
b) Résolution 1199
c) Résolution 1203
d) Accord de Rambouillet version française traduite
par un logiciel de traduction
e) Résolution 1244
ANNEXES
Calendrier politique de la crise
yougoslave
Dans le but de tenter d'éteindre le feu c'est
plutôt le démembrement de la Yougoslavie qui se
confirme :
- Mars 1989 abolition du statut d'autonomie du Kosovo et de
la Voïvodine, il s'ensuit des affrontements et la proclamation de
l'état d'urgence au Kosovo.
- 28 Février 1991, sécession des serbes de
Krajina avec la Croatie
- 25 Juin 1991, déclaration d'indépendance de
la Croatie et de la Slovénie où pénètre deux jours
plus tard, l'armée yougoslave
- 7 Juillet, fin des combats en Slovénie après
les accords de Brioni.
- 30 Septembre 1991, proclamation d'une
« République du Kosovo », après un
référendum clandestin.
- 15 Septembre 1991, déclaration d'indépendance
de la Macédoine
- 15 Septembre 1991, proclamation d'indépendance de la
Bosnie-Herzégovine
- Juillet-Novembre, offensive serbe en slavonie orientale
(Croatie)
- 18 Novembre 1991, chute de Vukovar après trois mois
de siège serbe
- 19 Décembre 1991, reconnaissance de la Croatie et de
la Slovénie par l'Allemagne, suivie
- En janvier 1992 par les onze autres pays de la
Communauté européenne.
- 6 Mai 1993, création de six zones de
sécurité par le Conseil de Sécurité de
l'ONU(Sarajevo, Bihac, Tuzla, Zepa, Srebrenica et Gorazde)
- 29 Août 1995, bombardement d'un marché
à Sarajevo, attaque de l'artillerie et de l'aviation occidentale contre
les positions serbes.
- 21 Novembre 1995, signature des accords de Dayton.
- Fevrier-Aout 1998, affrontements au Kosovo entre troupes
yougoslave et indépendantistes albanais. L'armée yougoslave
détruit de nombreux villages, on comptera jusqu'à 250.000
réfugiés.
- 6 Février 1999, négociations de paix à
Rambouillet entre les représentants des autorités de Belgrade et
ceux des principales formations albanais du Kosovo.
- 19 Mars 1999, reprise à Paris des
négociations qui se solde par un échec
- 24 Mars 1999, début des bombardements de la Serbie
par l'aviation de l'Otan.
- 12 Juin 1999, fin des bombardements et entrée des
premiers détachements de la force internationale (KFOR) au Kosovo*
*source : le monde diplomatique- septembre
1999
* 1 En grecque signifie
mère nourricière allusion faite à l'Université
Marien Ngouabi
* 2 Etat formé de six
Républiques avec deux régions autonomes (la Vojvodine et le
Kosovo
* 3 Union des Républiques
Socialistes Soviétiques
* 4 Organisation des Nations
Unies, siège New York(USA), SG. Kofi Annam
* 5 Organisation de l'Atlantique
Nord siège Bruxelles
* 6 résolution
votée le 10 juin 1999 par le Conseil de sécurité de
l'O.N.U.
* 7 Mission de l'administration
intérimaire des Nations Unies au Kosovo
* 8 Nom officiel du Kosovo
* 9 République
fédérée de la Yougoslavie de 1945 à 1991 Superf. 13
812 km2, cap. Podgorica 620.000h
* 10 Habitants de la Serbie,
Rép. Fédérée rattachées à la province
romaine de Mésie, région christianisée au IXe fut
disputée par les Byzantins et les Bulgares.
* 11 Habitants du Kosovo
* 12 Maréchal et homme
politique yougoslave né à Kumrovec, Croatie, 1892 mourut en 1980
proclama la République en 1945
* 13 Ville des USA(OHIO)
premier rencontre politique sur la crise du Kosovo dans cette ville
* 14 citation de M..Primakov
lire le monde diplomatique du 12 juillet 1998
* 15 Union européenne
siège Bruxelles
* 16 Organisation pour la
Sécurité et la Coopération en Europe
* 17 coauteur de la publication
Droit International Public p.202
* 18 Pr. De droit public et
sciences politiques à l'Université de Droit d'Aix
Marseille(U3)
* 19 lire l'ouvrage de Raymond
Ranjeva et Charles Cadoux sur le D.I.P. edicef, 1992
* 20 Ancien Secrétaire
Général de l'OTAN
* 21 propos de l'ancien
Secrétaire Général de l'Otan
* 22 propos de l'ancien
Secrétaire Général de l'Otan
* 23 C'est dans cet
arrondissement des Yvelines en France que fut signé les premiers accords
politiques sur la crise du Kosovo
* 24 Forces Internationales de
Kosovo prévues par les accords de Rambouillet avec 1992 officiers
* 25 « La cour est
d'avis que cinquante Etats représentant une très large
majorité des membres de la communauté internationale avaient, le
pouvoir conformément au droit international, de créer une
entité possédant une personnalité internationale objective
et non pas seulement une personnalité reconnue par eux
seuls.... »(rec., p185, v. Nguyen Quoc
Dinh, « Evolution de la jurisprudence de la cour de la Haye
Relative au problème de la hiérarchie des normes
conventionnelles », Mélanges M.Wline, Paris, 1974)
* 26 Homme politique serbe,
président de la ligue communiste de Serbie, il devient Président
de la Yougoslavie en 1997
* 27 Voir annexe
* 28 Voir annexe
* 29 Ancien représentant
du Secrétaire Général de l'ONU au Kosovo
* 30 Haut Commissariat des
Nations Unies aux réfugiés
* 31 Armée de
Libération du Kosovo
* 32 groupe minoritaire du
Kosovo
* 33Comité
International de la Croix rouge siégeant à Genève en
suisse