CHAPITRE I. L'ACCES A L'EAU POTABLE A OUAGADOUGOU
Le présent chapitre comprend trois grandes parties : la
première porte sur la présentation des ressources en eau à
Ouagadougou, la deuxième s'attelle à l'analyse des contraintes et
des politiques en matière d'approvisionnement en eau potable de la ville
de Ouagadougou. Dans la troisième et dernière partie, nous
proposons une analyse des inégalités de l'accès à
l'eau.
L'objectif consiste à mettre en relation les processus
d'urbanisation avec les disparités socio économiques et spatiales
en matière d'accès à l'eau qu'ils ont
engendrées.
I.
L'inventaire des ressources en eau
I.1.
Les ressources en eau souterraine
L'exploitation des ressources en eau souterraines constitue un
appoint non négligeable pour l'approvisionnement en eau de la ville de
Ouagadougou, surtout pour les quartiers irréguliers. Il s'agit
essentiellement des stations de captage de Pissy I et II, de Nioko I et II qui
dépendent de l'ONEA et dont le volume d'eau débité par an
est de 2,5 millions de m. A ces installations, s'ajoutent les forages munis
d'une pompe à motricité humaine dont le nombre est passé
de 200 à 154 entre 1980 et 2004, et les puits traditionnels (UR CTEM,
2006). Selon L'HUISSIER A.M. (1997), la contribution des ressources en eau
souterraines dans le système de l'alimentation en eau est de 10%.
L'exploitation de cette ressource n'a cependant pas grand avenir puisque des
recherches ont montré que la nappe aquifère existante
était discontinue et de faible capacité (JAGLIN S., 1995). A ces
ressources souterraines s'ajoutent les eaux de surface.
I.2.
Les eaux de surface
Située à 12°12' N et 1°24' W,
Ouagadougou tire l'essentiel de ses ressources en eau de surface :
§ Des barrages intra urbains, qui ont constitué la
principale source d'alimentation en eau de la ville de 1955 à 1971. De
nos jours, ils ont une capacité de stockage de 6,87 millions m (MAHRH,
2002) ;
§ Du barrage de Loumbila, situé à une
vingtaine de kilomètres au Nord Est de la ville qui assurait avant 2005
l'essentiel de l'approvisionnement en eau de celle-ci. Créé en
1947 et agrandi en 1971, il avait pour principal objectif de pallier
l'insuffisance d'eau enregistrée au cours des années 1960. Sa
capacité totale de stockage est de 36 millions de m.
§ Du barrage de Ziga, d'une capacité de 200
millions de m qui a été mis en eau en 2000 (MEE, 2007). Au regard
de son coût financier qui s'élève à 19 milliards de
francs CFA (29 millions d'euros), ce barrage est l'un des plus gros financement
jamais réalisé au Burkina Faso en matière
d'approvisionnement en eau.
Au delà de cette disponibilité apparente, il
existe des contraintes liées à la mobilisation de l'eau qui
méritent d'être abordées.
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