II. Le
cadre méthodologique
La démarche méthodologique adoptée
comporte plusieurs étapes :
§ Présentation du contexte dans lequel s'inscrit
la présente étude ;
§ Justification du choix de la zone d'étude ;
§ Identification des variables d'étude ;
§ Choix de la population cible et
l'échantillonnage ;
§ Travaux de terrain ;
§ Analyse des données.
II.1.
Le contexte de l'étude et le choix du thème
Selon les Nations Unies, d'ici à 2025 plus de la
moitié de la population ouest africaine sera urbaine (ONU, 2005). Cette
croissance urbaine rapide n'est pas soutenue par une croissance
économique capable de satisfaire les besoins en infrastructures de base,
emploi, etc. Parmi les dimensions déconcertantes de la croissance
urbaine des pays africains, les aspects sanitaires sont les moins
étudiés (SALEM G., 1998). Or, l'urbanisation n'est pas sans
conséquence sur la santé des citadins. En effet, elle apporte
d'importants changements dans le mode de vie des populations, changements
susceptibles d'entraîner de profondes modifications de la
santé.
Le présent travail s'inscrit dans le cadre du programme
de recherche « Environnement Urbain et Transition Sanitaire
en Afrique de l'Ouest (EUTSAO) » initié par
l'unité de recherche « Conditions et Territoires d'Emergence
des Maladies » (CTEM) de l'Institut de Recherche pour le
Développement (IRD) au Burkina Faso.
Fort du constat que le milieu de vie influence l'état
de santé de la population, ce programme poursuit les objectifs
suivants :
§ Décrire et expliquer les disparités socio
spatiales de santé
§ Décrire et expliquer les besoins de soins des
populations
§ Croiser les profils d'espace à risques avec ceux
de populations à risques
L'hypothèse de départ est qu'une transition
démographique (diminution de la mortalité, diminution de la
natalité et augmentation de l'espérance de vie), nutritionnelle
(les citadins modifient leurs comportements alimentaires et toxiques en
consommant plus de sucres, de protéines animales et de substances
toxiques), épidémiologique (les causes de mortalité et de
morbidité évoluent) est en cours à Ouagadougou. Cette
transition contribue à voir apparaître de nouvelles pathologies
comme l'hypertension artérielle sans que les pathologies infectieuses et
parasitaires disparaissent. En s'appuyant sur l'environnement urbain, la
connaissance des états de santé des populations et celles des
besoins de soins, les travaux de l'équipe pluridisciplinaire CTEM
visaient à une meilleure connaissance de l'épidémiologie
urbaine et à fournir une aide à la décision aux
responsables de la santé publique et de l'aménagement du
territoire.
Deux principales raisons militent en faveur du présent
thème de recherche :
§ Au sein de l'unité de recherche, notre
problématique est l'une des meilleures illustrations des défis du
développement des villes africaines, et de Ouagadougou en particulier.
Elle s'inscrit en droite ligne du premier objectif du programme EUTSAO qui est
de décrire les inégalités de santé. Le niveau
d'accès à l'eau potable est un important facteur de
différenciation spatiale, le lien entre l'eau et la santé ayant
été démontré par plusieurs auteurs (CONED/PSEAU,
1994 ; PROST A., 1996 ; OMS, 2007) on peut conclure que notre travail peut
contribuer à expliquer les disparités socio spatiales de
santé.
§ A un moment où le Ministère de
l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques (MAHRH) consacre
plus de 500 Milliards de francs CFA à la mise en place du Programme
National d'Approvisionnement en Eau Potable et d'Assainissement (PN-AEPA)
(MAHRH, 2007) pour la période 2007-2015, et où le risque de voir
le fossé entre l'offre et la demande en eau s'élargir davantage
compte tenu de la croissance urbaine, notre thème montre par ailleurs
son actualité.
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