CONCLUSION GENERALE
Le présent mémoire a permis de présenter
et d'analyser les difficultés qu'éprouvent les ménages des
zones irrégulières pour s'approvisionner en eau potable avec le
cas de la zone irrégulière de Yamtenga en
périphérie des secteurs 29 et 30. Ce travail a en outre permis
d'aborder la question de la relation entre les pratiques à risque de
diarrhées, les modes d'approvisionnement et les modes de gestion de
l'eau.
Il ressort de l'analyse des données qu'à
Yamtenga, les conditions d'accès à l'eau restent marquées
par plusieurs contraintes : les longs temps d'attente à la source
d'approvisionnement, le coût, les baisses de pression et les distances
parcourues.
La distance moyenne entre les ménages et leur point
d'eau potable est de 388 mètres. Seulement 31% de ces ménages ont
leur source d'eau dans un rayon de 200 mètres. Si l'on tient compte de
la fréquence de l'approvisionnement par jour, la moyenne des distances
parcourues par les ménages pour s'approvisionner en eau potable
s'élève à 1,1 kilomètre. Sur le plan
économique, on se rend compte que les ménages qui ont le meilleur
accès à l'eau sont ceux dont le chef dispose d'un revenu mensuel
stable (salarié). Par ailleurs, les ménages les plus
démunis consacrent finalement globalement plus d'argent pour l'achat de
l'eau que les ménages plus aisés mais, malheureusement,
consomment de plus faibles quantités d'eau. Plus que la distance, la
précarité de la situation économique des ménages
est apparue comme le principal facteur limitant l'accès à l'eau
à Yamtenga. En effet, si la quantité moyenne d'eau
consommée par personne et par jour s'établit à 23,9
litres, plus de la moitié de la population dispose quotidiennement d'un
volume inférieur ou égal à 20 litres.
Au regard de la présentation de l'impact des
contraintes que connaît la population de Yamtenga en matière
d'accès à l'eau, on peut conclure que notre première
hypothèse est vérifiée : la situation actuelle en
matière de distribution d'eau dans la zone irrégulière de
Yamtenga est particulièrement inquiétante.
Notre deuxième hypothèse selon laquelle les
modes d'approvisionnement et de gestion de l'eau sont de nature à
exposer la population, et particulièrement les enfants, aux risques de
diarrhées est aussi confirmée. En effet, nous avons pu mettre en
évidence l'existence de pratiques qui ont des conséquences sur la
prévalence des maladies diarrhéiques selon nos sources
bibliographiques. A l'échelle domestique, le non lavage des mains, la
durée de conservation de l'eau de boisson, l'absence de couverture des
récipients de stockage et la faible fréquence du lavage des
récipients de stockage sont les principaux indicateurs de risques de
pollution de l'eau.
Ces pratiques à risques peuvent s'expliquer par la
précarité des conditions de vie des ménages
enquêtés mais aussi par des facteurs socio culturels comme le
niveau d'éducation que des études plus orientées sur les
comportements des populations pourront aborder.
D'une manière générale, l'étude
que nous avons menée témoigne de l'existence de véritables
difficultés d'accès à l'eau potable et de
l'actualité des pratiques à risque de diarrhée à
Yamtenga. La recherche du minimum vital d'eau à Yamtenga est un souci
quotidien pour la majorité des ménages. Outre les aspects
directement liés à l'eau, on a pu constater que l'environnement
de la zone d'étude est dans une situation de dégradation continue
et permanente.
Cette recherche ouvre la voie à une réflexion
plus générale sur la nécessité d'élaborer de
nouvelles approches pour une meilleure desserte en eau potable des zones
irrégulières.
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