II.2.
La répartition spatiale des points d'eau
La répartition spatiale des points d'eau
révèle que seuls les ménages situés à la
limite de la zone lotie ont une accessibilité satisfaisante en terme de
distance, selon les normes de l'OMS (Carte 6). Selon les normes de
l'approvisionnement en eau potable en milieu urbain au Burkina Faso, une borne
fontaine doit en effet alimenter 1 000 personnes. L'absence de données
actualisées sur la population ne nous permet pas d'évaluer la
disponibilité théorique des ressources en eau. Néanmoins,
au regard de la densité de population et de la natalité que
révèle la pyramide des âges, on peut émettre
l'hypothèse selon laquelle les infrastructures d'approvisionnement en
eau sont insuffisantes dans cet espace.
Les zones tampons qui représentent
l'accessibilité théorique ne couvrent qu'une petite partie de la
surface totale de la zone irrégulière. Même si la
densité de population baisse au fur et à mesure que l'on
s'éloigne de la limite de la zone lotie, il n'en demeure pas moins que
la quasi absence de points d'eau potable dans la zone irrégulière
a une incidence sur les distances parcourues par les ménages. Par
ailleurs, la faiblesse des équipements entraîne une forte
polarisation des sources existantes, d'où la formation de longues files
d'attente. Cette polarisation est d'autant plus importante que les
ménages ont besoin de s'approvisionner aux mêmes moments. La
répartition des points d'eau est l'un des premiers facteurs susceptible
d'influencer l'approvisionnement en eau des populations de cette zone.
Carte 6 :
Accessibilité théorique à l'eau dans la zone
irrégulière des secteurs 29 et 30
II.3.
Les modes d'approvisionnement en eau
Si l'on se réfère aux données fournies
par le RGPH de 1996, on peut regrouper les modes d'approvisionnement en eau des
ménages des secteurs 29 et 30 selon le graphique 7.
Graphique 7 : Modes
d'approvisionnement en eau des ménages des secteurs 29 et 30
Source : INSD, 2000
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Le graphique révèle que plus d'un ménage
sur trois (37,5%) s'approvisionne à des points d'eau non potable
(forage, puits et autres sources comme les barrages) en zone
irrégulière, tandis qu'en zone régulière, cette
proportion baisse à 14,1%. On remarque que 11,4% des ménages ont
encore fréquemment recours aux puits et même aux barrages. Le
recours à l'eau courante est le mode d'approvisionnement qui marque
sensiblement la différence entre zone régulière (23%) et
zone irrégulière (1,2%). Le pourcentage de 1,2% peut s'expliquer
par les possibilités qu'ont certains ménages de la zone
irrégulière de pouvoir s'approvisionner auprès de leurs
voisins qui disposent d'un branchement privé et qui sont situés
dans la zone régulière.
La répartition des ménages selon les modes
d'approvisionnement en eau, nous amène à nous intéresser
aux critères de choix de la source d'approvisionnement en eau, aux
contraintes et pratiques quotidiennes en matière d'accès à
l'eau. Nous aborderons ainsi le thème de l'accès à l'eau
potable dans le chapitre suivant, en nous appuyant sur les données
collectées auprès des 80 enquêtés dans notre zone
d'étude.
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