II. DANS LA ZONE DE
YEUMBEUL
1. L'accumulation des ordures ménagères
Les ordures ménagères sont constituées en
majorité de déchets alimentaires, de débris de vaisselles
et de sacs en plastique. Dans tous les quartiers de Yeumbeul visités,
les populations et mêmes les autorités locales soutiennent que les
camions de ramassage n'empruntent que l'axe principal qu'est la D103 menant
à Malika. La collecte ne se fait pas dans les quartiers comme Darou
Salam IV/C et Darou Salam V et même Ainoumadhi II. En effet, la
topographie et les rues étroites des quartiers non lotis ne permettent
pas aux camions de collecte d'accéder au site. Certaines populations
déposent alors les ordures ménagères dans les espaces
libres, au bord des mares ou les enfouissent (photo 7). La chaleur et le
contact permanent avec l'eau favorisent la décomposition des
déchets et servent de ferment aux vers, mouches et moustiques. Les
déchets rémanents, persistent sur le sol ou dans les horizons
superficiels, ou alors sont transportés par les eaux ou le vent.
Dans les quartiers inondés, les ordures sont
utilisées comme matériaux de remblaiement. Les populations
organisent périodiquement des nettoyages à grande envergure dans
le quartier, pratique qui ne fait que déplacer le
problème : « nous organisons des set setal mais
les ordures sont déposées plus loin dans la
dépression »
Photo 7:
Dépôts sauvages d'ordures prés des plans d'eau à
Yeumbeul
Face à l'acuité du problème, le maire de
la commune d'arrondissement, dit avoir sensibilisé les populations en
vue d'une meilleure organisation de la collecte plus adaptée au
contexte. La stratégie proposée comprend une pré-collecte
au niveau des ménages par les charretiers qui les acheminent vers l'axe
central pour que les camions les transférer en dernier lieu vers la
décharge de Mbeubeuss. Cependant les populations, devant leur refus,
donnent deux explications : d'abord, la collecte des ordures est du
ressort la commune et ensuite elles n'ont pas les moyens de prendre en charge
les frais de pré-collecte.
2. La gestion des eaux usées
Dans de l'arrondissement des niayes seulement 3 % des
ménages sont raccordés à un réseau d'égout
(PDU, 2001). A Yeumbeul Nord, seulement 5 % des parcelles sont
raccordés au réseau d'assainissement collectif (Wade, 1998). Les
ménages interrogés dans le quartier de Darou Salam IV/C, ont des
fosses septiques endommagées qui se remplissent très vite
à cause de la proximité de la nappe. Les fosses ne sont plus
fonctionnelles car ils disent que les eaux vannes se sont
mélangées aux eaux de la nappe. Dans les quartiers
Aïnoumadhi (de I à VI) situés plus en altitude, les fosses
sont certes fonctionnelles mais elles se remplissent très vite et sont
vidangées tous les deux à trois mois (les deux ménages
interrogés comptent 12 résidents pour le premier et 10 pour le
second). Dans tous les quartiers visités, les eaux usées
ménagères sont déversées dans les rues.
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