2. La période 1978-2003
La progression concerne le bâti, la
végétation de la niaye, les sols nus et le
périmètre de reboisement tandis que les autres classes que sont
les cultures, la végétation sur dune, le plan d'eau et la zone
inondable ont régressé ( figure 8) . Les tendances de la
première période se maintiennent avec une avancée du
bâti de 802 ha soit 130,28 %. Elle aboutit en 2005, à
l'occupation de la quasi-totalité de la partie nord par les
constructions. Ainsi l'espace situé entre la limite nord de la Grande
Niaye et la limite sud des dunes et du périmètre de reboisement,
est entièrement bâti et s'explique par la création des
Parcelles Assainies et des cités Golf.
Dans la Grande Niaye, il y a une grande incursion du
bâti au détriment des plans d'eau dont la surface a baissé
de 112,8 ha, soit 65,51 % et des zones inondables qui ont aussi diminué
de 52 ha représentant une baisse de 16,15 %. Ces espaces ont
été remblayées pour créer de nouveaux
quartiers : cité Fayçal, Hann Maristes, Dalifort,
cité Hacienda, cité Elizabeth Diouf et des
marchés à la Patte d'Oie. Le site abrite aussi le projet du
Technopôle qui a déjà commencé à recevoir des
constructions : hôtels, services commerciaux, infrastructures
sportives. Cette situation a isolé des portions de niaye qui se trouvent
être enserrées entre les immeubles et les routes. Ce fait limite
les possibilités de recharge de la nappe qui inonde les
dépressions.
L'extension des surfaces bâties a aussi touché la
végétation sur dune et les cultures d'où leur diminution
respective de 89,6 % et 47,72 %. Ainsi dans le site de Hann Maristes, le sol
dunaire couvert principalement par Calotropis procera a
été utilisé pour remblayer des dépressions. Aussi
d'anciennes exploitations maraîchères ont disparu au profit
d'habitations ou d'autres constructions à utilisation commerciale. Un
maraîcher interrogé à la zone de captage nous a dit qu'il a
été déplacé pour la construction de l'actuelle
station services Elton situé sur l'autoroute. Deux autres
maraîchers (à Hann Maristes et à Dalifort) nous ont
confirmé ces mêmes pertes de champs. A la Direction des Eaux et
Forêts l'indemnisation des maraîchers propriétaires par la
société immobilière a aussi été
soulignée. Une partie de la Grande Niaye tend à la disparition
avec la construction de l'autoroute à péage.
Ces constructions nécessitent des opérations de
remblaiements et de terrassements, certes effectuées à un niveau
localisé, mais qui perturbent le système d'écoulement.
Elles aboutissent ainsi à l'assèchement d'autres zones
marécageuses mal alimentées.
La végétation de la niaye a connu malgré
le retrait du plan d'eau une hausse de 65 ha de sa superficie soit un taux de
croissance de 31,22 %. Ce changement s'explique par l'occupation du plan d'eau
par le Typha sp et par l'aménagement de la pelouse du terrain
de golf situé dans le technopôle. Cette dernière couvre
désormais certaines parties de la niaye et des dunes
émoussées.
Figure 8: Variation des
classes d'occupation du sol de 1954 à 1978, de 1978 à 2003 et de
1954 à 2003 dans la Grande Niaye de Pikine
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