Etude socioéconomique du système de commercialisation des amandes de mangues sauvages (irvingia spp) dans l'arrondissement de Ngoulemakong (Sud cameroun)( Télécharger le fichier original )par Grégoire Tsafack Ninglepong Université de Dschang, Cameroun - Ingénieur agroéconomiste 2004 |
CHAPITRE III: CADRE DE L'ETUDE ET METHODOLOGIE.............203.1- Présentation de la zone d'étude............................................20 3.2- Population d'étude et échantillonnage....................................23 3.2.1- Choix des villages.........................................................23 3.2.2- Choix des paysans dans les villages.................................24 3.3- Collecte des données.........................................................26 3.3.1- Les données primaires..................................................26 3.3.2- Les données secondaires...............................................26 3.4- Analyse des données.........................................................26 3.4.1- Caractéristiques structurelles du marché.............................27 3.4.2- Caractéristiques fonctionnelles du marché...........................273.4.3- Caractéristiques de la performance du marché.....................283.5- Limites de l'étude...............................................................29 CHAPITRE IV: ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS..............................................30 4.1- La structure du système de marketing de Irvingia.....................30 4.1.1- Caractéristiques socio-démographiques des acteurs de la filière Irvingia...........................................................30 4.1.1.1- Les paysans...........................................................30 4.1.1.2- Les commerçants....................................................33 4.1.2- Lieux de vente par les paysans et les commerçants..............37 4.1.3- Le circuit de commercialisation de la zone..........................39 4.2- Fonctionnement du système de marketing de Irvingia................40 4.2.1- Mécanisme de formation du prix......................................40 4.2.2- Circulation de l'information du marché...............................42 4.2.2.1- Au niveau des paysans.............................................42 4.2.2.2- Au niveau des commerçants.......................................43 4.2.3- Mode de vente..............................................................44 4.2.4- Quelques fonctions du marketing et leurs implications..........46 4.2.4.1- La production des amandes........................................46 4.2.4.2- La conservation des amandes.....................................49 4.2.4.3- La transformation des amandes...................................50 4.2.4.4- Le transport.............................................................51 4.2.5- Volume de Irvingia commercialisé....................................51 4.2.6- Normes de qualité recherchées par les consommateurs........52 4.3- La performance du système de marketing de Irvingia................53 4.3.1- Prix moyens suivant les périodes.....................................53 4.3.2- Coûts et marges commerciales........................................56 4.3.3- Part du paysan dans les prix reçus par les commerçants.......59 4.3.4- Intégration du marché....................................................60 4.3.5- Difficultés de commercialisation identifiées.........................61 4.3.6- Autres PFNL commercialisés..........................................62 4.4- Vérification des hypothèses.................................................63 CHAPITRE V: CONCLUSION, SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES DE RECHERCHE........................65 5.1- Conclusion.......................................................................65 5.2- Suggestions et Perspectives de recherche..............................67 BIBLIOGRAPHIE.....................................................................70 ANNEXES..............................................................................77 Annexe 1 : Questionnaire d'enquête pour les paysans.....................77 Annexe 2 : Questionnaire d'enquête pour les commerçants..............82 Annexe 3 : Etat infrastructurel des villages d'étude..........................86 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Composition approximative (%) des amandes fraîches d'Irvingia..............................................................14 Tableau 2 : Volume et valeur d'Irvingia commercialisé au Cameroun en 1995 et 1996........................................................17 Tableau 3 : Répartition des paysans enquêtés...............................25 Tableau 4 : Distribution des paysans suivant le sexe et le statut matrimonial...........................................................30 Tableau 5 : Distribution des paysans suivant l'âge..........................31 Tableau 6 : Niveau d'éducation des paysans.................................32 Tableau 7 : Types de commerçants identifiés.................................35 Tableau 8 : Age et niveau d'éducation des commerçants.................36 Tableau 9 : Principaux marchés de destination des collecteurs.........38 Tableau 10 : Types de commerçants et leur source d'information......43 Tableau 11 : Quantité d'amandes commercialisées en 2003.............52 Tableau 12 : Prix moyens de vente (en F CFA) suivant les périodes...54 Tableau 13 : Prix d'achat et de vente de chaque intervenant du système.................................................................55 Tableau 14 : Marges brutes de commercialisation des commerçants..56 Tableau 15 : Coûts et marge nette de commercialisation des collecteurs et grossistes au marché d'Ebolowa............................58 Tableau 16 : Part du paysan dans les prix de vente des commerçants.........................................................59 Tableau 17 : Différence de prix entre les villages et le marché..........60 Tableau 18 : Comparaison entre Irvingia et les autres PFNL commercialisés.....................................................63 LISTE DES FIGURES Figure 1 : Relations entre les 3 composantes du marché...................9 Figure 2 : Lieux de vente par les paysans.....................................37 Figure 3 : Circuit de commercialisation de la zone...........................40 Figure 4 : Niveau d'information des paysans sur les prix..................42 Figure 5 : Obstacles à la vente en groupe dans les villages...............45 Figure 6 : Arguments utilisés par les collecteurs pour réduire les prix..46 Figure 7 : Raisons de la non domestication d'Irvingia dans les villages......................................................................48 Figure 8 : Motivations des paysans ayant domestiqué Irvingia...........49 Figure 9 : Difficultés de vente identifiées au niveau paysan et commerçant............................................................61 LISTE DES ABREVIATIONS CARPE: Central Africa Regional Program for the Environment CDDR : Centre de Documentation et de Développement Rural CED: Centre pour l'Environnement et le Développement CES : Collège d'Enseignement Secondaire CFA : Communauté Financière Africaine CIFOR: Centre for International Forestry Research CLLS: Comité Local de Lutte contre le SIDA FAO: Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture FASA: Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles FED: Farmer Enterprise Development FONJAK: Fondation Fritz Jacob Cameroun ICRAF: International Centre of Research in Agroforestry1(*) IITA: International Institute of Tropical Agriculture IRAD: Institut de la Recherche Agricole pour le Développement ONG : Organisation Non Gouvernementale PFNL : Produits Forestiers Non ligneux ZFH : Zone de Forêt Humide REMERCIEMENTS Cette étude socio-économique du système de commercialisation des mangues sauvages (Irvingia spp) en cours à Ngoulemakong et ses environs a été réalisée sous l'encadrement du World Agroforestry Centre (ICRAF). Nous tenons à faire part de notre profonde gratitude à toutes celles ou tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce travail. Nos remerciements s'adressent à Dr. Kamga André, Chargé de cours et Chef de département, qui malgré ses multiples occupations, a consacré son temps pour la supervision de ce travail. Notre reconnaissance va également à l'endroit de tous les enseignants de la FASA qui ont consacré beaucoup d'efforts pour notre formation pendant cinq années. Que tout le personnel du World Agroforestry Centre station des Tropiques Humides d'Afrique trouve en ces mots l'expression de mon témoignage de satisfaction. Particularité est faite à : - Dr. Zac Tchoundjeu, coordonnateur régional ; - M. Charly Facheux, spécialiste en marketing pour l'encadrement indéniable fourni ; - M. Divine Foundjem Tita et Mme Charlie Mbosso, tous agro-économistes et chercheurs en marketing qui n'ont cessé de me fournir des conseils et du matériel indispensable entre autres ; - Mme Ann Degrande, socio-économiste et chercheur en milieu réel ; - M. Peter Mbilé, chercheur en gestion des ressources intégrées ; - Dr. Honoré Tabuna, chercheur en marketing ; - Mme Edith Souop, administratrice ; - M. Daniel Agoons, consultant en communication environnementale ; - M. Alain Tsobeng, forestier et assistant de recherche. Ma profonde gratitude va également à l'endroit de mes parents et de tous mes frères et soeurs. Honneur est ainsi faite à ma mère Mme Elisabeth Teufack, M. Constant Djouatsa, Mme Tsoléfack Sylvie, Mme Tsoléfack Bernadette et à toute ma famille. Je ne saurai omettre les conseils, le soutien documentaire et logistique de : - Dr. Emile Temgoua du Centre d'analyse minérale, Faculté des Géosciences de l'environnement de l'Université de Lausanne en Suisse ; - Dr. Ousseynou Ndoye du CIFOR, Yaoundé ; - Monsieur Antoine Eyebé du CARPE, Yaoundé ; - Monsieur Pierre Sigaud, forestier (Ressources génétiques), département des forêts à la FAO, Rome, Italie ; - Le personnel du FONJAK Cameroun à Ngoulemakong. Je pense particulièrement à M. Emmanuel Kukovi, M. Ndongo Léopold, M. Ashu Tambe, M. Thaddée Bekolo, M. Benjamin Metouga. Les encouragements et soutien de mes amis sont grandement appréciés tels que ceux de Mlle Flora De Beauvoir Anafack, Mvogo Christophe Liboire, Fofack Pierre Marie, Biakolo Barbara, Temgoua Lucie F. et Awounzé Meter Idris. Je ne manquerai de remercier tous mes collègues de la 7e promotion et camarades avec qui nous étions en stage dans un climat de travail, d'entente et de confiance. Entre autres, je pense à Essomba Hermann, Mbong Ekollo S.A., Ndzomo Abanda G., Bikoué Carole, Touna N. Louis M., Menimo Tonka, Germain Njontu. Je ne saurai terminer sans tirer ma révérence à tous les paysans des villages d'étude à Ngoulemakong et commerçants du marché d'Ebolowa qui ont fait preuve de collaboration dans le cadre de cette étude. A tous, je vous suis très reconnaissant. AVANT-PROPOS La domestication des arbres fruitiers locaux et médicinaux et le développement de l'agroforesterie ne s'arrêtent pas dans les champs. Des travaux sont menés dans le but d'améliorer les opportunités et d'identifier les contraintes existantes dans le fonctionnement des marchés des produits agroforestiers. Ces travaux visent à rehausser le niveau de vie des paysans et de lutter contre la pauvreté. De nombreux PFNL tels que les amandes de Irvingia spp sont aujourd'hui commercialisés et procurent des revenus permettant aux paysans de couvrir certains de leurs besoins. L'étude du système de commercialisation de Irvingia dans la zone de Ngoulemakong fait l'objet du présent mémoire. Ce travail est le couronnement de cinq années de formation au cycle des Ingénieurs Agronomes à la FASA de l'Université de Dschang. Cette étude est menée dans le cadre du projet `'Farmer Enterprise Development'' (FED) initié et conduit par le World Agroforestry Centre (ICRAF). Irvingia est l'une des quatre espèces ciblées par le projet FED. Les objectifs poursuivis sont : 1) le renforcement des capacités des paysans à travers le développement des stratégies de commercialisation appropriées applicables à plusieurs produits ; 2) le développement d'un manuel pour la formation et la vulgarisation de la domestication des arbres fruitiers locaux comprenant les techniques de marketing qui peuvent être largement diffusées et avoir un impact sur la réduction de la pauvreté et l'amélioration de la sécurité alimentaire. Nous osons croire que, malgré quelques imperfections, ce document sera une aide à la décision pour la gestion durable des ressources forestières et dans l'analyse et l'organisation des marchés des PFNL. L'auteur RESUME Cette étude a été réalisée dans l'arrondissement de Ngoulemakong et au marché d'Ebolowa (Sud-Cameroun). Son objectif principal était de décrire et d'évaluer le système de commercialisation des mangues sauvages (Irvingia spp) en cours dans la zone. Les enquêtes ont été conduites auprès de 50 paysans dans 10 villages et 31 commerçants (collecteurs, grossistes, détaillants) dans le marché. Il se dégage les résultats suivants. Le marché est dominé par les femmes. La maison est le principal lieu de vente des paysans. Les collecteurs transfèrent leurs stocks en majorité vers le marché d'Ebolowa pour vendre aux grossistes. Ces derniers revendent le plus souvent sur place ou dans les marchés frontaliers aux exportateurs nigérians et gabonais. L'analyse de la conduite du marché révèle que les commerçants sont plus informés sur les prix que les paysans. Le mode de vente dominant est la vente individuelle et au comptant. La quantité moyenne annuelle commercialisée est de 80 kg par paysan et de 3.431 kg par commerçant (équivalent de 59 sacs). Les indicateurs de la performance du marché ont montré que le système en place est très peu intégré. De l'analyse des coûts, des prix d'achat et de vente de chaque acteur du marché, il ressort que les grossistes enregistrent la plus forte marge bénéficiaire dans le système en cours. Cette marge est de 300 F CFA/kg. Les paysans ne reçoivent d'ailleurs que 56 % de leur prix de vente. Les principales difficultés identifiées sont le manque des acheteurs étrangers sur le marché; le mauvais état des routes et le coût élevé du transport dans les villages. Les organisations paysannes telles que les GIC de collecte et de vente de Irvingia doivent être encouragées. L'utilisation des ventes groupées pour besoin d'économie d'échelle peut permettre aux paysans de vendre aux acheteurs étrangers. La domestication de l'espèce et la clarification des lois régissant l'exploitation et les exportations de Irvingia et des PFNL en général contribueraient à une exploitation durable des ressources forestières et à la réduction de la pauvreté en milieu rural. ABSTRACTThis study was carried out in Ngoulemakong subdivision and Ebolowa market (South Cameroon). The main objective was to describe and assess the marketing system of bush mango's kernels (Irvingia spp) in the area. 50 farmers and 31 traders (gatherers, wholesalers and retailers) were interviewed in 10 villages and the Ebolowa market respectively. The findings indicate that: Women dominate the market. The house of the farmer is his main place of sale. Most gatherers transfer their stocks to Ebolowa market for wholesalers. The latter then sell to foreign buyers either in place or in border markets. Market conduct analysis reveals that traders are more informed on price than farmers. The dominant mode of sale is the individual cash sale. An average of 80 kg and 3,431 kg or 59 bags of kernels is traded per farmer and trader respectively. Market performance indicators reveal that the system in place is not well integrated. From the analysis of marketing costs, purchasing and selling prices of any market actor, it appears that wholesalers register the highest net marketing margin in the system. This net margin is 300 F CFA per kg. Farmers receive just 56 % of their selling price. The main difficulties identified are the lack of potential foreign buyers, the bad state of roads and the high cost of transport in villages. Farmer groups like CIG of collect and sale of Irvingia should be encouraged. The need to increase economy of scale through group sales will help farmers to sell to foreign buyers. Domestication of the species and clarification of laws governing the exploitation and exportation of Irvingia kernels and of non timber forest products in general will contribute to the sustainable exploitation of forest resources and also in alleviating poverty in rural area. CHAPITRE I INTRODUCTION* 1 ICRAF de nos jours s'appelle World Agroforestry Centre |
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