I.2. LES ORIGINES NATIONALES DU
RESEAU
Au Burkina, le réseau des caisses populaires du Burkina
(RCPB) est l'une des institutions de micro finances qui poursuit les
mêmes ambitions que celles nées à l'échelle
internationale. Il a été créé, en 1972 grâce
à l'appui des compagnies internationales de Développement de la
France et du Canada. Pendant plus de trente ans, il a permis aux pauvres, aux
cadres, aux petites et moyennes entreprises, d'accéder aux services
financiers. Il offre également des services particuliers aux femmes les
plus démunies (caisses villageoises).
Dès sa création, le RCPB a construit trois
caisses à Diébougou, dans la province de la Bougouriba et du
Ioba.
De 1972 à 1974, le réseau a construit quatre
autres caisses dans la province du Poni. C'est à partir de cette
époque que les caisses populaires ont adopté la stratégie
de regroupement pour former des structures régionales et nationales.
Ainsi, en 1976, les sept premières caisses de Poni et
Bougouriba se regroupent, pour former la première union régionale
(URCPB). Mais, jusqu'à cette date, les caisses n'étaient pas en
mesure de distribuer des prêts car, comme toute autre institution de
micro crédit, elles ne devaient fonctionner que sur la base de
l'épargne collectée, auprès de ses membres.
Ce principe est l'une des différences fondamentales qui
existe entre les institutions décentralisées de micro
crédit et les banques classiques.
De 1976 à 1984, quatre autres caisses portent à
onze (11) le nombre des caisses, sur tout le territoire national. Cette
période marqua le début des activités de crédit. La
gestion des caisses était assurée par des employés
formés dans la gestion des coopératives financières.
A partir de 1987, elles développèrent, en leur
sein, une stratégie de gestion liée au système comptable,
à la planification et à la supervision des tâches
quotidiennes.
Ces nouvelles techniques de maîtrise des données
vont encourager la naissance de plusieurs autres unions entre 1987 et 1995
à savoir : l'URCPN avec douze caisses, l'URCPC avec dix huit (18)
caisses et l'URCPCE avec 5 caisses. Une unité de coordination est
crée, précurseurs de la fédération nationale.
Cet accroissement rapide du nombre des institutions de base et
des unions va engendrer la création d'une structure principale de
coordination des petites unités, appelée
fédération des caisses populaires du Burkina.
Cette structure assure la direction générale du RCPB.
Par ailleurs, ce sont les mêmes raisons qui vont amener
le gouvernement à réglementer le domaine de la finance
communautaire.
En 1994, une législation spécifique
régissant les coopératives d'épargne et de crédit
fut adoptée sous la houlette de la BCEAO : loi N°59/94/ADP du
12/15/1994 et son décret d'application N°095/308/PRES/MEFP du 01
avril 1995.
Cette loi dite « loi PARMEC » place les
coopératives, sous la tutelle du ministère de l'économie
et des finances.
Actuellement, le secteur de la micro finance a
été libéralisé. En effet, toute institution
bancaire ou société Anonyme pourrait se doter désormais
d'une structure de micro crédit. C'est ainsi que le RCPB, devrait faire
face à plusieurs institutions concurrentes, agissant dans le financement
des activités économiques, au Burkina Faso.
Après ce rappel historique, voyons à
présent la situation actuelle du RCPB.
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