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La délinquance dans le canton de Coussey durant le premier XIXème siècle

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par Hugues Herbillot
Université Nancy 2 - Master 2009
  

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Conclusion de la deuxième partie.

La délinquance présente de grandes constantes. Ainsi elle est essentiellement l'oeuvre d'individus âgés de vingt à trente-cinq ans. Les jeunes accusés qui ne sont pas encore établis, privilégient les délits contre les propriétés. Leurs aînés se manifestent au contraire par la violence contre les personnes, ces chefs de famille doivent être en mesure de protéger leurs biens et leur maisonnée ce qui explique leur agressivité. La délinquance varie selon les milieux professionnels, les agriculteurs et les ouvriers sont ainsi plus violents alors que les plus modestes, ouvriers ou domestiques commettent essentiellement des vols. Entre hommes et femmes on observe des divergences. Celles-ci moins poursuivies, fréquentent peu les tribunaux, déjà discrètes au début du XIXème siècle, elles sont quasiment absentes parmi les accusés en 1850.

Le cadre spatio-temporel des pratiques illégales démontre qu'il y a bel et bien des temps et des lieux propices aux infractions. La belle saison et les fins de journée sont particulièrement favorables aux forfaits. La géographie du délit permet quand à elle d'opérer une franche délimitation de la criminalité au sein du canton. L'Ouest présente ainsi une forte proportion de vaine pâture et de destructions. L'activité agricole explique ces divergences, la forte proportion de petits propriétaires et une surface cultivable réduite font exploser les délits liés à l'agriculture. Enfin, la conjoncture agricole influe nettement sur le nombre de transgressions. Mauvaises récoltes et disettes peuvent à elles seules expliquer toute flambée de délits.

En définitive, les Vosgiens étudiés sont surtout coupables de fautes légères. La délinquance est un terme englobant qui doit être minutieusement détaillé. Il est évident que toutes les infractions ne se ressemblent pas et qu'une hiérarchisation du délit doit être opérée. Les contraventions sont finalement majoritaires, et le délit limité en nombre. Les crimes sont les plus spectaculaires, mais sont peu représentés, même si la moyenne criminelle du canton est supérieure aux chiffres nationaux.

TROISIEME PARTIE :

VIOLENCE ET DELITS DE VILLAGE ; UN RAPPORT ETROIT A L'ORGANISATION SOCIALE ET GEOGRAPHIQUE DE LA COMMUNE.

Tous les villages du canton présentent la même organisation sociale, dont les villageois sont les unités de base. L'individu au sein de la communauté n'est jamais isolé, il évolue dans des cercles concentriques correspondant à la famille, aux voisins, ou encore aux coteries270(*) pour certains. A chaque cercle, solidarité ou adversité sont présentes.

Les affrontements entre habitants répondent à des schémas stricts. D'abord verbale, la violence est utilisée pour déstabiliser un ennemi, insultes et mises en gardes sont un prélude annonçant la violence physique. Lors des rixes, tous les coups sont permis, mains nues, bâtons ou pierres, pour frapper des parties bien précises du corps.

Le village est un lieu d'extrême surveillance, que ce soit par les voisins ou les agents municipaux, tous tentent de limiter les comportements délictueux, ce qui n'empêche pas certaines infractions. En s'éloignant du village se ressent une sensation de liberté. Face aux grandes étendues, le garde champêtre est déjà moins à l'aise. Dans l'épaisse forêt son action devient anecdotique, les délinquants en profitent pour tirer illicitement des ressources de la forêt.

Comment les habitants d'un village interagissent-ils, et quel rapport entretiennent-ils avec le village et ses marges ?

La sociabilité villageoise s'organise d'elle-même à tous les niveaux, elle oscille entre solidarité et conflit.

La brutalité dans les rapports sociaux est une réalité récurrente, qui présente des constances et une progression, de l'insulte à la blessure.

L'expression de la délinquance évolue et s'adapte, depuis le village policé par l'équipe municipale, à la forêt bastion impénétrable du braconnier. L'autorité villageoise s'estompe progressivement au fur et à mesure de l'éloignement du clocher. En périphérie de la commune et même à l'extérieur, les villageois profitent de leur anonymat pour commettre des infractions.

* 270 Le Petit Larousse, op. cit., coterie n. f. (anc. fr. cotier, association de paysans). Péjor. Petit groupe de personnes qui se soutiennent pour faire prévaloir leurs intérêts.

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