La délinquance dans le canton de Coussey durant le premier XIXème siècle( Télécharger le fichier original )par Hugues Herbillot Université Nancy 2 - Master 2009 |
3. Les femmes commettent peu de délits.Les femmes se font moins remarquer que leurs maris dans le domaine de l'infraction. Elles commettent ainsi moins d'actes délictueux et sont surtout moins poursuivies, ce qui pourrait fausser nos chiffres.
Figure 17, proportion de femmes accusées. a. Recul de la délinquance féminine.Si le sexe masculin est celui qui se manifeste le plus dans la délinquance, les femmes ne sont pas en reste. Henri Joly démontre la mauvaise influence masculine sur leurs épouses. L'auteur distingue plusieurs régions françaises, où la part de la criminalité féminine est importante, « pour le reste de la France la religion établit une différence encore plus accentuée au profit des femmes, en les préservant plus que leurs frères et leurs maris178(*) ». D'autres auteurs du XIXème siècle, voient dans la mauvaise origine et l'éducation des filles, les causes de la délinquance féminine. Monsieur d'Haussonville, fait ainsi remarquer dans son rapport sur les établissements pénitentiaires, que « la naissance illégitime et l'absence d'éducation portent encore plus de tort à la moralité des filles que des garçons179(*) ». Au début de la période les femmes représentent un accusé sur quatre180(*), en 1820, elles ne sont plus que 20 %, pour atteindre 10 % dix ans plus tard. En 20 ans leur nombre est divisé par plus de deux. Cette diminution s'explique soit par une brutale baisse des comportements délictueux féminins, ou au contraire un fort accroissement des délits commis par les hommes, ou encore du fait de poursuites moins systématiques à l'encontre des femmes. La courbe du nombre d'accusés connaissant une baisse significative en cinquante ans, cette chute du nombre de femmes accusées reflète tout de même une baisse de la délinquance féminine. Celle-ci est même bien supérieure à ce que ne le laisse supposer les pourcentages. Le nombre d'accusées chute de la façon suivante : Evolution en % du nombre de femmes accusées : 1810-20 ; 22 1821-30 ; 16 1831-40 ; 5 1841-50 ; 3 1851-56 ; 2
D'après le Compte Général on observe une baisse légère des femmes jugées en correctionnelle. Moyenne Française : Moyenne du Canton : 1821-30 : 22,48 %. 21,69 %. 1831-40 : 21,33 %. 11,45 %. 1841-50 : 19,60 %. 12,03 %. 1851-60 : 17,80 %. 9,54 %.
Le pourcentage des délinquantes jugées connaît une chute vertigineuse dans le canton. D'après l'histogramme intitulé proportion de femmes accusées181(*), on observe qu'en 1820, le taux de femmes jugées par rapport au nombre d'homme est sensiblement équivalent dans le canton et en France avec respectivement 21,69 et 22,48 %. Quarante années plus tard, la moyenne du canton n'est plus que de 9,54% alors que la moyenne nationale s'est maintenue à 17,8 %. De nombreux facteurs peuvent expliquer cette chute, d'abord la diminution du nombre d'affaires rend les statistiques moins précises dès les années 1830. Les infractions commises après cette date sont de plus essentiellement commises par des hommes, à l'image de l'attentat à la pudeur qui apparaît à cette date. Enfin les délits prennent le pas sur les infractions dès les années 1830, or les femmes commettent 51,12 % de ces derniers, contre 41,65 % pour les hommes.
* 178 JOLY, H, op. cit., p 390. * 179 D'HAUSSONVILLE, Les établissements pénitentiaires en France et aux colonies, Paris, Lévy frères, 1875, p 125. * 180 (Cf : Figure 17, proportion des femmes accusées, page suivante). * 181 (Cf : page 95). |
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