1. Phase exploratoire (approche inductive):
Cette première phase de nature exploratoire adopte une
démarche inductive. Ce choix s'explique par le caractère
très récent du domaine d'étude. En effet, le
Géoweb 2.0 est un phénomène récent qui
connaît une évolution et un développement majeur. Peu de
travaux ont été consacrés à ce sujet et seuls
quelques spécialistes se sont intéressés à ces
nouvelles logiques, pratiques et contenus, surtout sous un angle
géographique. Il s'agit durant cette phase de collecter les informations
nécessaires et pertinentes pour formaliser plus
précisément les objets et les questions de recherche, poser des
hypothèses de recherche plus solides et identifier des terrains
d'étude (espaces laboratoires).
A. Grounded Theory, la production de la théorie
à partir des données :
Cette approche favorise l'innovation scientifique par une
méthode qualitative d'enracinement de l'analyse77. Cette
approche méthodologique qualitative à pour objet la
génération de nouvelles théories en se fondant sur des
faits observés. En opposition avec une approche
hypothético-déductive, elle se positionne davantage comme une
approche inductive. Les données empiriques y servent de point de
départ au développement d'une nouvelle théorie sur un
phénomène. Dans notre cas, l'observation et le recueil de faits
permettra de conceptualiser un cadre théorique de recherche du
Géoweb 2.0.
Partant de constats et de faits observés (lectures,
exploration du Web, tests des solutions existantes, entretiens
semi-dirigés), l'objectif consiste à construire une nouvelle
théorie sur l'utilisation des technologies géospatiales 2.0 et de
l'information géographique volontaire dans les processus
géocollaboratifs et participatif. Ce positionnement
méthodologique est lié au caractère récent des
nouveaux usages et pratiques du Géoweb et à la carence
de références solides sur le sujet. Par ailleurs, le contexte de
développant de ce phénomène et son caractère
transdisciplinaire est à l'origine d'un foisonnement
d'interprétation et de positionnement souvent plus idéologiques
que factuels. Nous en voulons pour preuve le débat actuel et l'absence
total de consensus sur le plan sémantique, matérialisé par
la multiplication des acronymes et des descriptifs : Neogeography,
Volunteered Geographic Information (VGI), Géoweb 2.0, Cartographie 2.0
ou encore géomatique 2.0...
77 GLASER, B.G., 1992 Basics of Grounded Theory
analysis. Mill Valley, Sociology Press, 213 p.
Cette première phase du travail s'articulera de la
manière suivante :
· Première étape : Collecter
des données, observer les faits : quel est le visage actuel du
Géoweb 2.0, qui trouve t'on, que peut-on faire, qui l'utilise,
pour quelles finalités ?
· Deuxième étape :
Regrouper les observations en points principaux (codes) qui permettent
d'identifier des ancrages. De nouvelles techniques, de nouvelles pratiques, de
nouveaux usagers, de nouveaux contenus et nouvelles logiques.
· Troisième étape :
Regrouper ces codes en concepts (collections). Information locale, cartographie
collaborative, géolocalisation massive, POI, retour des utilisateurs par
exemple.
· Quatrième étape : Former
de grands groupes de concepts similaires. Geocrowdsourcing, nouvelle
information géographique, interopérabilité, convergence,
VGI ...
· Cinquième étape :
Création de la théorie (collection d'explications qui expliquent
l'objet de recherche et explicite la problématique et les
hypothèses).
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