Première Partie - Le Technoparc du
Lodévois :
nouvelle zone d'activités industrielles dans un
territoire en reconversion.
La désindustrialisation de Lodève avec la
récente fermeture de l'usine de la Cogema a eu un impact énorme
sur l'emploi la démographie et l'identité locale. Le Technoparc
naît sur le site même de l'ancienne usine d'extraction d'uranium et
apporte avec lui l'espoir de la reconversion d'un territoire qui apparaît
en crise, en reconversion. Sur quelles potentialités les acteurs peuvent
s'appuyer pour relancer un dynamisme et créer une nouvelle image du
territoire ?
A. Le Technoparc hérité de la COGEMA.
Ce qui est aujourd'hui le Technoparc du Lodévois
était auparavant un site d'extraction d'uranium de 460 ha appartenant
à la Cogema (aujourd'hui renommé « Areva »). Dont
l'exploitation débuta en 1975 et était programmée pour 20
ans. Dès 1996, un Plan de Développement du Lodévois est
élaboré ainsi que la mise en place du Conseil d'Orientation Plan
d'Industrialisation du Lodévois.
L'usine d'extraction d'uranium de la COGEMA dans les
années 80. Source : CCL.
Lors de la fermeture définitive du site en 1999, un
plan de dépollution et de réaménagement du sol fut mis en
place. La structure industrielle fut donc démantelée,
rasée, enfouie par Areva. Dès lors, des projets divers se sont
mis en place. Entre 1999 et 2002, un projet pharaonique de stade
automobile de France a été étudié mais ne s'est pas
réalisé à cause d'une opposition des associations locales
et environnementales qui ont fini par décourager les investisseurs
américains sur le projet.
La communauté de communes du Lodévois devint
propriétaire de 115 ha sur les 460 de l'ancien site de Cogema en janvier
2006 pour un euro symbolique. Cette dernière a attribué une aide
de 1,3 millions d'euros à la communauté de communes « pour
aider à la réalisation du projet de Technoparc que souhaite y
installer la collectivité », selon Areva. Seuls 115 ha ont donc
été cédés car le reste est potentiellement
dangereux à cause des résidus de traitement minier. En effet, le
radon4 est dangereux s'il est inhalé à forte
concentration. De fait, la zone est soumise à des règles strictes
pour l'implantation d'industries ou tous types de bâtiments : des
systèmes de ventilation par le sous-sol sont nécessaires.
Dès Mai 2006, un diagnostic
général chiffré des voiries et réseaux est
réalisé pour la partie urbanisée et un
pré-programme de travaux est mis en place. En Juillet 2006, deux
entreprises s'installent dans deux des bâtiments existants avec une
création d'une trentaine d'emplois : l'entreprise TAM (productrice de
bennes, caissons et conteneurs en métal) et l'entreprise Muzarelli
(industrie de la pierre). En Mai 2007, est
lancé la mise en place d'un « Schéma Directeur
d'Aménagement » par le bureau d'études Ernst & Young. En
Juin 2007, des travaux de réfection des
réseaux (montant de ces travaux : 350 000€) devant permettre la
desserte de 7 lots en partie urbanisée du site (deux lots pour des
constructions nouvelles et 5 lots pour les constructions existantes) sont
lancés. Enfin, en Octobre 2007, le premier
bâtiment neuf est en construction. Il reçoit depuis avril 2008 une
unité de fabrication d'emballages carton.
4 Le radon est un gaz rare radioactif,
d'origine naturelle, qui est formé par la désintégration
du radium.
Vue zénithale du site après le plan de
dépollution et de réaménagement du sol (2006). Source
CCL.
Le Technoparc se développe dans un espace en pleine
reconversion. La fermeture de l'usine Cogema a laissé des traces sur la
santé économique du territoire. La population et les politiques
en place se sont mal préparés à la fermeture du site
d'extraction d'uranium de la Cogema. Aujourd'hui, le Lodévois compte
près de 20% de chômeurs et ne trouve pas de solution pour
l'emploi.
L'enjeu économique est donc de taille dans un territoire
en pleine reconversion.
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