2) Les autres critères des ZMO
a. Les critiques essentielles de la théorie des
ZMO
La théorie des ZMO a été et l'objet de
vives critiques, nous mentionnerons trois d'entre elles.
La première critique essentielle de la théorie
des ZMO porte sur son caractère opérationnel. Quoique
indiscutables, les critères développés par l'approche des
ZMO ne fournissent pas en pratique un seuil critique en vertu duquel l'union
monétaire peut être jugée comme profitable. C'est le cas
pour le degré de symétrie des chocs mais aussi pour les autres
critères tels que l'ouverture au commerce ou le degré de
rigidité nominale des salaires. Dans les études empiriques, on en
est souvent réduit à comparer l'Europe aux Etats-Unis, tout en
supposant que ceux-ci forment une ZMO.
La seconde critique porte sur le caractère restrictif
des bénéfices pris en compte par la théorie des ZMO.
L'approche traditionnelle des ZMO ne retient à cet égard que les
économies de coûts de transaction liées à l'abandon
de plusieurs devises. Les pourfendeurs de la théorie mettent dès
lors en évidence d'autres bénéfices potentiels de l'union
monétaire.
D'autre part, les critères traditionnels des ZMO
n'intègrent pas la composante financière de la ZMO or, la
détermination du change est liée pour une grande part aux
mouvements internationaux de capitaux.
Dans le cadre de ce travail, nous n'expliciterons pas les
autres critères des ZMO, on retiendra juste qu'ils intègrent les
critiques ci-dessus. Nous présenterons cependant, les gains qui
découlent de la prise en compte de ces « nouveaux
critères ».
b. Les autres bénéfices des ZMO
i) La mobilité totale des capitaux
Une zone monétaire (taux de change fixes ou monnaie
unique) ne peut fonctionner, et à plus forte raison être optimale,
sans une mobilité totale des capitaux et une libéralisation de
l'offre des services financiers.
ii) La crédibilité et
l'indépendance de la banque centrale
Dans une union monétaire, la question est donc de
savoir si la banque centrale unique pourra fournir un cadre plus
crédible et générer ainsi un biais inflationniste moins
important que les biais inflationnistes nationaux. Tout dépend en fait
de la structure de décisions et de l'indépendance de la banque
centrale unique. Pour une banque centrale souffrant d'un manque de
crédibilité, l'ancrage à la monnaie d'une banque centrale
ayant une réputation de politique monétaire rigoureuse peut
être un gage de crédibilité. Le succès d'un union
monétaire dépend également de son degré de
crédibilité et du degré d'indépendance de la banque
centrale.
|