1.4 PLAN DE GESTION DES
BANQUES
D'après le résultat des enquêtes conduites
par les équipes d'inspection de la COBAC (Commission Bancaire des Etats
de l'Afrique Centrale), plus de 90% des faillites bancaires découlent
des défaillances internes et d'une mauvaise gestion.
La faiblesse du système de contrôle interne se
manifestait par : une absence de comptabilité fiable dans certains
établissements, une organisation administrative non performante, un
personnel faiblement qualifié et enfin un manque de dispositifs d'alerte
tel que le contrôle de gestion. Ces banques qui souffraient des
problèmes internes avaient fini par devenir insolvables.
Les banques par manque de stratégie commerciale n'ont
pas vu venir la crise et n'ont pas pu adapter en conséquence leur
politique en matière de collecte des ressources ou d'octroi du
crédit au nouvel environnement qui se présentait.
1.5 LE DISPOSITIF DE
SURVEILLANCE BANCAIRE
Les faiblesses du dispositif de surveillance bancaire
constituaient également un problème sérieux pour la survie
des systèmes bancaires. La supervision du système bancaire
incombait conjointement à la BEAC (pour la conduite des enquêtes)
et au ministère des finances du Cameroun ( pour la prise de
décision). L'efficacité de ce dispositif supposait donc que les
constats dressés par la BEAC donnent lieu à des sanctions. Mais,
les carences observées dans le fonctionnement du ministère des
finances ont rendu inopérant le système de supervision
bicéphale mis en place.
Après avoir présenté les trois
principales causes de la crise des années 80, nous exposerons la
restructuration et le cadre réglementaire du secteur bancaire.
1.6 LA REGLEMENTATION DU
SECTEUR BANCAIRE
Nous exposerons d'abord la restructuration bancaire, ensuite
nous présenterons le cadre réglementaire des banques.
1.6.1 La
restructuration
La restructuration bancaire est une opération qui a
pour but non seulement de résoudre les difficultés
présentes du système bancaire, mais aussi de prévenir les
risques de fragilisation.
Au Cameroun, la crise des années 80 a conduit au plan
d'assainissement de 1989-1992. Ce plan a entraîné la liquidation
de certaines banques et la création de la SRC
(Société de recouvrement de créances du Cameroun). Il faut
noter que la crise des années 80, et les restructurations avaient
touché tous les pays de la zone BEAC. C'est ainsi qu'après avoir
mis en place l'assainissement de leurs systèmes bancaires, les pays de
la zone ont franchi une étape importante en créant un organe
communautaire supranational de supervision bancaire : la Commission
Bancaire de l'Afrique Centrale.
Depuis les réformes bancaires et monétaires, les
banques sont frileuses et s'engagent peu dans le financement de
l'économie. Les crédits à l'économie avaient
diminué de 27 % entre le 31/12/1993 et le 31/12/1994, et de 10% au cours
de l'année suivante. Entre la fin de l'année 1995 et avril 1997,
cette tendance ne s'est pas améliorée, et les crédits
à l'économie ont diminué de 17 %. Les crédits
à court terme étaient prédominants et
représentaient 85 % des crédits accordés.
A partir de 1995, le secteur bancaire camerounais est à
nouveau restructuré. Cette restructuration visera à
libéraliser d'avantage le secteur bancaire tout en rectifiant les
erreurs commises lors de la première restructuration. L'autorité
de la COBAC sera renforcée et ses décisions s'imposeront
dorénavant aux juridictions nationales. Le paysage bancaire est
davantage assaini avec la liquidation de trois banques dont la situation s'est
fortement compromise depuis la dernière restructuration. Celles qui le
méritent sont recapitalisées par apports conjoints de l'Etat et
des maisons mères à hauteur de 50 milliards FCFA et le
fonctionnement de la SRC( société de recouvrement des
créances) est réorganisé par l'ordonnance du 17 août
1995 qui intègre dorénavant un représentant des
banques en liquidation dans son Conseil d'Administration.
Sur le plan financier, la restructuration du système
bancaire a coûté 538 milliards de FCFA. Les conséquences
sociales sont désastreuses : 4000 emplois sont supprimés, 104
guichets de banque sont fermés. Le Cameroun retrouve ainsi un
réseau bancaire moins dense mais très étroitement
contrôlé par la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC),
tour de contrôle du système bancaire de la Commission Economique
et Monétaire de l'Afrique Centrale.
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