Etat des lieux de la microfinance et du système bancaire camerounais( Télécharger le fichier original )par Olive Berenice Ngafi Djomo Faculté universitaires catholiques de Mons (belgique) - Master en sciences de gestion option (finance) 2006 |
1.2 LA CRISE DES ANNEES 80Au milieu des années 80, le Cameroun a connu une grave crise financière. Trois raisons principales sont à l'origine de cette profonde crise du système bancaire5(*): la conjoncture économique générale, les problèmes de gestion et le manque de contrôle des banques. Dans le système bancaire, c'est une véritable crise de confiance car les agents réalisent que les banques sont insolvables, elles ont en effet accumulé les créances douteuses. De plus, Le fonctionnement du système bancaire était inadapté au contexte culturel et social du pays. Le secteur bancaire était (et est toujours) concurrencé par le secteur de la finance informelle. Quelques chiffres pour illustrer la crise des années 80
Source : BEAC, Décennie du changement, 1990-2000 Nous remarquons d'après ce tableau, un environnement, amplifié par une croissance négative, un déficit du solde budgétaire de 11,4% du PIB, une carence aggravée de la balance des paiements, un alourdissement de l'endettement, l'effondrement du solde du compte d'opérations et de la détérioration de la couverture de la monnaie. L'ampleur de la crise sur le système bancaire est telle qu'il faudra deux vagues de restructuration pour ramener la situation à la normale. 1.3 LA CONJONCTURE ECONOMIQUE GENERALELe Cameroun comme tous les autres pays de la Zone BEAC 10(*)(Banque des Etats de l'Afrique Centrale) a connu une crise de liquidité causée par la baisse du prix des produits de base exportés et sur lesquels était construite toute la stratégie de développement. La détérioration des finances publiques a eu des conséquences dramatiques sur la situation des banques. Au niveau du secteur bancaire, la crise s'est traduite par des graves pénuries de liquidités, une faible capitalisation et une mauvaise structure du portefeuille avec une grande proportion des créances douteuses sans garanties. En matière de ressources, les dépôts de l'Etat et des organismes publics ont fortement diminué, entraînant un affaiblissement de la trésorerie des banques. Entre 1985 et 1987, les dépôts à terme ont diminué de 33 % et les dépôts à vue de 22 %. En matière d'emplois, l'Etat et le secteur public n'ont pas pu faire face à leurs engagements. Ainsi, les dépôts des banques ont baissé alors qu'augmentait parallèlement la proportion des créances douteuses. Sur le plan social, la défaillance du système bancaire a entraîné de nombreuses pertes d'emplois, en raison de la fermeture des entreprises qui se sont retrouvées dans l'incapacité d'accéder à leur trésorerie confiée aux banques. * 5 MADJI A, Point sur la restructuration bancaire en Afrique Centrale, Etudes publié par la COBAC, PP3-17 * 6 Les données de 1986-1989 sont des données moyennes * 7 Franc CFA : est la devise officielle des six états membres de la communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale. Il fut créé en 1945 par l'État français, sous le nom de franc des Colonies françaises d'Afrique. En 1958, il prit le nom de franc de la Communauté française d'Afrique puis en 1960, le nom de franc de la Communauté Financière Africaine. Maintenant il s'agit du franc de la coopération financière d'Afrique centrale. Son code ISO est XAF. * 8 Avoirs extérieurs bruts/ engagement à vue (doit être supérieures à 20%) * 9 Le fonctionnement du compte d'opérations a été formalisé par des conventions entre les autorités françaises et les représentants des banques centrales de la Zone franc. Ils fonctionnent comme des comptes à vue ouverts auprès du Trésor français, sont rémunérés et peuvent, dans des circonstances exceptionnelles, devenir débiteurs. Toutefois, pour éviter que ces comptes ne présentent durablement un découvert, des mesures préventives sont prévues. * 10 Créée en 1972, la Banque des Etats d'Afrique centrale couvre les six pays: Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine et Tchad - Institut d'Emission supranational qui couvre l'ensemble de la sous-région |
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