Etat des lieux de la microfinance et du système bancaire camerounais( Télécharger le fichier original )par Olive Berenice Ngafi Djomo Faculté universitaires catholiques de Mons (belgique) - Master en sciences de gestion option (finance) 2006 |
4.3 POURQUOI UNE REGLEMENTATION CEMAC ?Au Cameroun, la loi du 14 août 1992 avait prévu des dispositions applicables au secteur des coopératives d'épargne et de crédit, laissant de côté les établissements ayant opté pour une forme juridique différente. D'autre part, l'autorité de tutelle pour les coopératives exerçant des opérations de collecte d'épargne et de distribution de crédit était le Ministère de l'agriculture alors qu'il aurait dû être le ministère des finances. Cet environnement a contribué non seulement à un développement incontrôlé des structures de microfinance mais aussi à de nombreux cas de faillites qui ont asséché les petites économies des populations devenues très méfiantes. Par exemple : Le manque de professionnalisme et l'absence de contrôle a entraîné une crise dans le secteur des COOPEC. Dans les cinq autres états membres (Congo, Centrafrique, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad), les entités de microfinance se sont appuyées sur des textes qui n'étaient pas spécifique à l'activité d'épargne et de crédit. Conscients de la nécessité de remédier à cette situation, un texte sous régional va être adopté par le conseil des ministres des finances de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) dans le but d'inclure toutes les formes d'institutions de microfinance et de renforcer la surveillance et l'encadrement du secteur. Malgré la réglementation qui a assaini le secteur en mettant de côté les opportunistes, il reste encore des insuffisances pour assurer une meilleure flexibilité et permettre à ces structures d'assurer pleinement leur rôle. Les exigences en termes de diplôme des dirigeants ne prennent pas suffisamment en compte les réalités socio-économiques et culturelles des zones rurales où le taux de scolarisation est faible et l'exode rural des jeunes très poussé à cause des conditions de vie peu attrayantes. Il serait plus indiqué de prévoir des mesures d'accompagnement en vue de renforcer les capacités des dirigeants, au fur et à mesure de l'évolution de leurs structures. 4.4 LES PRINCIPAUX ACTEURS DE LA MICROFINANCE AU CAMEROUNParmi Les acteurs intervenant dans la microfinance au Cameroun, nous distinguons : les institutions de microfinance, l'association nationale des établissements de microfinance du Cameroun (ANEM-CAM), les autorités, les ONG, les bailleurs de fonds et des structures spécialisées dans la formation en microfinance. 4.4.1 Les institutions de microfinanceActuellement, il existe plusieurs institutions de microfinance au Cameroun. Nous distinguons : La CAMCCUL (Cameroon Cooperative Credit Union League), fondée en 1963, elle rassemble plus de 290 établissements et représente plus de la moitié du chiffre d'affaires du secteur. Cette fédération a pour but d'assurer la représentativité au près des pouvoirs publics et de faire reconnaître l'importance de ce secteur dans le développement local. Elle agit aussi bien en zone rurale qu'en zone urbaine. Elle a pour objectif d'aider les pauvres à sortir de la misère en ayant accès au microcrédit impossible pour eux dans les banques conventionnelles. En 1999, elle a créé la Union Bank of Cameroon (UBC). Les mutuelles communautaires de croissance(MC²), qui sont des micro banques de développement rural créées et gérées par les populations, avec l'assistance d'Afriland First Bank et de l'ONG ADAF ` Appropriate development for Africa foundation'. ADAF finance la plupart des IMF du système francophone et joue le rôle de contrôleur financier. La MC² est le symbole d'une synergie de la masse populaire rurale multipliée par la vitesse d'intégration des valeurs socioculturelles ancestrales au management moderne. La MC² est une formule magique simple à expliquer. Elle signifie que la victoire sur la pauvreté (VP) est possible à condition que les moyens (M) et les compétences (C) de la communauté (C) soient mis ensembles. Ce qui nous donne la formule: VP =M x C x C = MC²45(*). Les Caisses Villageoises d'Epargnes et de Crédit Autogérées (CVECA) soutenues par l'ONG microfinance et développement (MINFED), la Banque internationale du Cameroun pour l'épargne et le crédit (BICEC) et deux institutions françaises : Le centre international pour le développement et la recherche(CIDR) et l'agence française de développement (AFD). La Mutuelle Financière de Femmes africaines (MUFFA Cameroun) ce sont des coopératives d'épargne et de crédit exclusivement pour femmes, elles reçoivent l'assistance d'Afriland First Bank et de l'ONG ADAF ` Appropriate development for Africa foundation'. Les coopératives d'épargne et de crédit des promotrices (CEC PROM) soutenues par l'Agence canadienne pour le Développement International (ACDI). En plus des principaux réseaux d'IMF, nous trouvons des institutions qui n'offrent pas que du crédit, c'est l'exemple de l'agence de crédit pour l'entreprise privée au Cameroun (ACEP) et de « Cameroun Gatsby Trust ». D'un point de vue quantitatif, d'après l'AFD (agence française de développement), plus d'un quart des IMF ont un dépôt moyen inférieur à 10.000 FCFA et 5900 dossiers de crédit traitent d'un montant inférieur à 50.000 FCFA. Les secteurs principalement concernés par l'activité du crédit sont le commerce et l'artisanat (22,34%), la santé (20,74%), l'éducation (20,10%), l'agriculture et l'élevage (13,36%), et l'habitat (5,7%). * 45 DE COSTER T.(2000), « L'équation MC2 », Défis SUD, n°43, PP1-2 |
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