III.RESULTATS OBTENUS
Comme dit dans la partie théorique, dans le chapitre
précédent, notre modèle présente des signes
attendus pour toutes les variables, soit les signes suivants (+, -, +)
respectivement pour les variables Infl, RInfl et TE.
Sous forme de graphique, nous pouvons présenter
l'évolution du produit intérieur brut réel global et le
produit potentiel global comme suit :
Graphique n°5 : Evolution du produit intérieur
brut réel global et le produit potentiel global
(En million de
Zaïre)
De ce graphique ci haut, nous constatons de quelle façon
le PIB observé et le produit potentiel se sont comporté au fil du
temps ou des années. Si nous retenons la définition selon
laquelle le cycle correspond à une période comprise entre deux
creux successifs, l'étude de l'évolution du PIB réel
congolais permet de distinguer plusieurs cycles asymétriques couvrant
les périodes suivantes : 1960-1967, 1972-1976, 1977-1982, 1983-1993
et 1994-2000.
Pour les années 1960-1967 correspondent aux années
pendant lesquelles la R.D Congo a connu les différents mouvements de
sécession, notamment, la sécession Katangaise, la rivalité
entre le président J. KASAVUBU et la premier ministre P.E LUMUMBA,
l'assassinant du premier ministre P.E LUMUMBA et l'instabilité politique
et économique dans le pays. Comme l'insécurité
déchire la province de Katanga, la production de la GECAMINE devrait
baisser et cela aurait des répercutions majeures sur l'économie
congolaise. Pendant cette période, la balance commerciale de la R.D
Congo était déficitaire, soit les importations
excédées sur les exportations. Le taux d'inflation passe pour la
première fois de deux à trois chiffres, cela veut dire durant
cette période les prix augmentaient sur les marchés, et il y
avait une forte masse monétaire en circulation dans l'économie
ainsi que sur le marché du travail, on assistait à des
licenciements dans des firmes d'où le taux de chômage ne cesse de
s'accroître.
Après cette période, la balance commerciale devient
positive, soit les exportations suppléent aux importations. Le taux
d'inflation diminue jusque même à devenir négatif, pour
dire que sur le marché de biens et services, les prix se sont rabattus
et sur le marché monétaire, la monnaie congolaise
s'apprécie jusque même à être supérieure aux
dollars américains mais sur le marché d'emploi, le taux de
chômage continue à augmenter et cela est dû à la non
création de l'emploi par le pouvoir public.
Vers les années 1972-1976, cette période est
caractérisée par la première crise
pétrolière qui a frappé presque toutes les
économies du monde. La particularité de cette économie
à cette période est que vers le 30 Novembre 1973, il y a une
nouvelle politique économique, fin de l'exploitation des firmes,
carrières,... par des étrangers. Le commerce de détail est
réservé aux seuls zaïrois avec la
« Zaïrianisation ». Cette économie a connu des
moments de baisse de ses exportations, où les importations priment sur
les exportations vers les années 1972. Après cette
période, sa balance commerciale devient à nouveau positive pour
chuter vers les années 1976. Le taux d'inflation se multiplie par 60 par
rapport à l'année 1971, soit pendant cette période les
prix augmentent sur le marché monétaire et celui de biens et
services. Sur le marché d'emploi, les opportunités de travailler
augmentent, soit il y a une diminution de taux de chômage.
Pour la période 1977-1982, en général les
exportations excèdent sur les importations, à l'exception des
années 1977, 1978 et 1982. Sur le marché de biens et services,
les prix fluctuent soit à la hausse ; soit à la baisse parce
que le taux d'inflation fluctue aussi de la même façon. Sur le
marché monétaire, il y a la deuxième dévaluation,
en deux mois, de la monnaie zaïroise en janvier 1979. La plus grande
dépréciation est celle de 1980, qui fait passer le taux
d'inflation une fois encore à trois chiffres, d'où nous dirions
que le pouvoir d'achat de la monnaie a diminué mais aussi la
présence d'une forte circulation de la masse monétaire dans
l'économie congolaise. Sur le marché de l'emploi, le taux de
chômage diminue d'une manière générale.
La période 1983-1993 est celle pendant laquelle le
programme d'ajustement structurel (PAS) s'applique en R.D Congo par le
gouvernement Léon KENGO WA Dondo. Cette période est
caractérisée par le licenciement des travailleurs dans
l'administration publique qui fera à ce que le taux de chômage
continue à augmenter, la diminution de dépenses publiques dans le
domaine social qui a fait à ce que les recettes de l'Etat puissent
augmenter et la dévaluation de la monnaie congolaise fait à ce
que cette dernière s'apprécie. Mais aussi, elle est
caractérisée par la reforme monétaire vers les
années 1990, communément appelée « reforme
BIRINDWA ». Généralement, pendant cette période,
la balance commerciale est positive à l'exception des années
1992, le taux d'inflation passe de deux à quatre chiffres et le taux de
chômage continue à augmenter, d'où la stagflation dans
l'économie congolaise.
La période 1994-2000 est celle caractérisée
par l'instabilité politique et économique en R.D Congo. Les
guerres de 1996 et 1998 caractérisent cette période mais aussi
l'émission et l'entrée en circulation de francs congolais comme
monnaie nationale, qui fait passer le taux d'inflation de quatre à deux
puis à trois chiffres ainsi qu'une hausse continue du taux de
chômage se constate.
Rappelons que les données utilisées dans cette
analyse proviennent de la différence entre le produit intérieur
brut réel et le produit potentiel pour la variable
(Y-Yp)/Yp et pour la variable (U-Un) c'est la
différence entre le taux de chômage et le taux de chômage
naturel. Elles sont représentées sous forme de graphique comme
suit :
Graphique n°7 : évolution de Varpib et VarU
Ce graphique nous montre que la relation qui existe entre la
variation du produit intérieur brut réel autour de son produit
potentiel et celle de taux de chômage autour de son taux naturel est
négative comme l'a démontré Arthur Okun. Les points
présentés sur ce graphique, représentent
l`évolution d` une année à une autre. Cette courbe ou
ligne de régression présentée sur ce graphique, nous
explique combien de fois, lorsque le produit intérieur brut réel
augmente autour de son produit potentiel, la variation du taux de chômage
diminue ; et vice versa. Cela prouve en suffisance qu'il existe une
relation négative entre ces deux variables.
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