CONCLUSION
« La sagesse fixe la
fortune »,
Telle est la devise que l'on peut lire sur le fronton du
siège de la Banque de France. Qui mieux qu'une institution de
financement de développement se sentirait interpellé par cette
assertion ?
La CAA, organe de financement des projets de
développement par l'endettement devra faire, elle aussi, de cette
épigraphe son mot d'ordre. Quant il s'agit de réaliser des
projets, les risques opérationnels sont là, mais les risques
financiers également.
Lorsqu'on sait que le risque de change existe, qu'il affecte
la dette extérieure publique dans toutes les étapes de sa
gestion, qu'il est des mesures pour se couvrir contre ce risque de change et
que la CAA ne se protège pas, il y a de quoi être inquiet. Pour
elle, être sage serait, au regard du risque de change, d'éviter
que les fluctuations de change augmentent ses dépenses ou diminuent ses
recettes.
Pour aboutir à cette sagesse qui est source de
richesse, nous nous sommes escrimés à lui proposer des mesures.
Nous avons constaté que la lenteur dans l'accomplissement des
formalités d'encaissements ou de décaissements l'exposait aux
fluctuations de change. Elle devra alors travailler à la
réduction des délais. Cette mesure nécessaire n'est
néanmoins pas suffisante, puisqu'il faut forcément un temps
minimum aux procédures. Or dans l'espace de 24 heures, certaines devises
peuvent connaître une importante fluctuation.
Aussi avons-nous étudié la volatilité
des principales devises de prêts du Bénin que sont le dollar, le
Yen, la livre sterling, et le YRMB. Là on peut imaginer qu'il est
question de choix de la devise de prêt. Mais demander au Bénin de
choisir ses bailleurs, c'est réduire ses ressources d'emprunt
extérieur. Alors, nous avons proposé des mesures allant de
l'utilisation prévisionnelle de taux de change aux anticipations
d'opérations. Ce qui suppose que la CAA doit disposer d'un service
spécialisé dans la gestion des risques tant opérationnels
que financiers.
En attendant de vaincre le péché originel, nous
avons aussi proposé que la CAA élève le ratio de dette
libellée en euro dans son portefeuille. C'est ainsi admettre que le
risque de change n'est pas une fatalité lorsqu'on sait comment s'y
prendre, et qu'il est possible en entendant de se guérir du
péché original de ne pas subir les défaveurs de
l'instabilité sur les marchés de change.
Ce n'est qu'en gérant minutieusement les risques que la
CAA, pour paraphraser le président américain Clark Herbert
Hoover, rendrait les jeunes heureux d'hériter de la dette nationale.
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