Paragraphe 2 : L'Euro comme monnaie de prêt
Lorsqu'on sait que la parité entre l'euro et le FCFA
est fixe, on comprend que le Bénin, pour annuler son risque de changer
dans la dette, peut négocier que ses emprunts soient libellés en
euro. Ce qui signifie, qu'il rejette le risque de change sur le prêteur.
Les Etats-Unis dont le dollar se déprécie fortement par rapport
à l'euro n'accepteront jamais une telle condition. Cela est valable pour
les autres bailleurs puisque l'euro connaît depuis 2002 une forte
appréciation. On estime aujourd'hui qu'un euro s'évalue à
environ 1,4 $ US. Et les statistiques de la Banque Centrale Européenne
(BCE) expliquent que « l'euro n'est pas près à
revenir à ses anciens chiffres » ; 1 = 0,8948 $ en
2001.
Dans cette situation, la principale recommandation serait que
la CAA élève le ratio de dette en euro dans son panier de dette
extérieure ; cela réduirait considérablement la part
de la dette extérieure sujette à des fluctuations de change.
C'est donc vouloir que l'Union Européenne soit le premier partenaire au
développement du Bénin, c'est aussi prôner une meilleure
coopération bénino-eurolandaise.
Nous voici au terme de cette seconde partie consacrée
à l'identification du risque de change dans la gestion de la dette
extérieure publique béninoise, et à la proposition de
mesures de leur gestion. Le constat a été que le risque de change
affecte tout le processus de gestion de la dette publique extérieure.
Nos approches de solutions consistent principalement en une gestion active du
risque. Cette gestion active du risque de change passe par son inventaire, sa
cartographie, sa quantification, les mesures de sa réduction. Aussi
avons-nous suggéré des mesures pour son annulation. Toutes ses
approches de solution sont néanmoins assujetties à la
création par la CAA d'un service spécialisé qui aurait en
charge la gestion des risques qu'elle encourt dans l'accomplissement de sa
mission. Elle doit disposer d'un service d'évaluation des projets
financés sur fonds d'emprunt extérieur. Ainsi, les conclusions
issues des rapports d'activité de ce service permettraient une meilleure
organisation des activités de la CAA. De façon concrète,
il doit pouvoir déterminer le coût de revient de chaque
emprunt.
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