Le système de solidarité en Afrique
fondé sur des valeurs culturelles antérieures à la
colonisation s'est vu progressivement altéré avec
l'industrialisation et les modes de production de l'économie moderne.
Les ouvriers africains doivent désormais s'installer hors de leur lieu
habituel de résidence.
Exposés et souvent victimes d'un risque
professionnel ou non, ces travailleurs retournaient dans leurs milieux
d'origine pour y recevoir les soins. Ils sont laissés à leur
propre compte sans aucune prise en charge ni indemnité. D'autres,
victimes de graves accidents, meurent sans qu'aucune indemnité ne soit
allouée leurs familles. L'introduction d'un régime de
sécurité sociale comprenant la branche des risques
professionnels, des pensions, des allocations et des maladies en Afrique
devient urgente. La charte de l'Atlantique signée le 12 août 1941,
la Conférence Internationale du Travail tenue en 1944 à
Philadelphie et la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme du 10
décembre 1948 abondèrent dans le sens d'une
généralisation du droit à la sécurité
sociale.
Les structures de gestion de la sécurité sociale
en Afrique héritées de la colonisation couvraient la
catégorie des populations la plus touchée par l'industrialisation
en l'occurrence les travailleurs salariés. Ce model de régime de
sécurité sociale fut adopté par plusieurs pays d'Afrique.
A l'instar de ceux-ci, le Bénin a institué avec l'ordonnance
n°10 du 21 mars 1959 un régime de réparation et
prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles,
et également avec le décret n°337/PCM/MTFP du 26 novembre
1960 un régime de prestations familiales au profit des travailleurs et
de leurs familles.
Ce mécanisme de protection sociale s'est
renforcé avec l'ordonnance n°70-17 du 25 mars 1970 portant
institution d'un régime général de sécurité
sociale et l'ordonnance n°73-3 du 17 janvier 1973 portant création
et organisation de l'OBSS.
La mise en application de ce mécanisme nécessite
d'importantes ressources financières afin de payer les
différentes prestations aux assurés. Pour ce faire l'obligation
est faite aux employeurs et aux travailleurs de participer au bon
fonctionnement de ce mécanisme en versant leurs cotisations à
l'organe de gestion du régime de sécurité sociale.
Pour assurer la mobilisation de ses ressources, des
structures de recouvrement ont été mises en place tant à
la Direction Générale qu'au niveau de certaines agences. Mais
force est de constater que ces structures rencontrent
d'énormes difficultés dans la mise en oeuvre des activités
relatives aux actions de recouvrement des cotisations. Les résultats
obtenus par ces structures de recouvrement, les problèmes liés au
non paiement par certains employeurs de leurs cotisations et le fonctionnement
du système déclaratif nous amène à
réfléchir sur le renforcement du système de recouvrement
des cotisations à travers l'efficacité du contrôle de
l'assiette des cotisations. Pour mener à bien notre étude, nous
nous proposons de présenter dans un chapitre préliminaire
l'état des lieux de base et aussi la méthodologie adoptée.
Dans le premier chapitre nous analysons les données et vérifions
les hypothèses. Le deuxième chapitre sera consacré aux
suggestions pour l'émergence d'un système efficace de
contrôle de l'assiette des cotisations.
Chapitre préliminaire
Cadre de l'étude et résolution de la
problématique
Il s'agit pour nous de présenter la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale et de montrer le mode de fonctionnement de la
Direction du Recouvrement.
Section I : du cadre de l'étude aux
observations de stage
Paragraphe I : présentation
générale de la Caisse Nationale de Sécurité
Sociale
A- historique de la Caisse
La notion de sécurité sociale qui paraît
aujourd'hui familière n'est pas née en un jour. Elle s'est
construite sur l'expérience, elle est le résultat d'une
maturation historique. Au Bénin la sécurité sociale
s'est faite comme tout phénomène social qui, très souvent
est le résultat d'une lente évolution.
La sécurité sociale existait au Bénin
depuis le 26 Janvier 1956. L'institution chargée de la gérer
était autrefois dénommée Caisse de Compensation des
Prestations Familiales (CCPF). Elle est créée par
l'arrêté n° 225 ITLS/D du 26 janvier 1956. A cette
époque les prestations familiales comportaient la couverture de deux
risques :
- les charges de famille;
- la maternité.
Le financement de ce système est entièrement
à la charge des employeurs. Le montant des allocations familiales
étaient de 350 f CFA en 1956, 500 f CFA en 1958, 700 f CFA en 1960,
1.000 FCFA en 1972, 1.500 en 1995 et 2000 depuis 2004. Refixées le 26
novembre 1960 par le décret n° 337 du 26 novembre 1960 ces
prestations autrefois limitées aux enfants des salariés en
activité, seront étendues en juin 1979 aux enfants du
salarié retraité.
Au lendemain de l'institution d'un système de
réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles par
l'ordonnance n° 10 PCM du 21 mars 1959 la caisse prendra une autre
dénomination. Elle est devenue Caisse de Compensation des Prestations
Familiales et Accidents du Travail (CCPFAT).
Le 27 mars 1958, l'Institut de Prévoyance et de
Retraite de l'Afrique Occidentale (IPRAO) fut créée.
Mais avec l'accession des nouveaux Etats à
l'indépendance, le système inter étatique mis en place en
1958, n'était plus adapté aux réalités internes de
ces Etats. Un régime national d'assurance vieillesse
d'invalidité et décès fut crée avec l'ordonnance
n° 70-17 du 25 mars 1970. Plus tard la Caisse de Compensation des
Prestations Familiales et Accidents du Travail (CCPFAT) prit la
dénomination de Caisse Dahoméenne de Sécurité
Sociale (CDSS).
Mais elle sera scindée en deux institutions
différentes par l'ordonnance n° 71- 10 du 19 mars. Ces institutions
sont :
- la Caisse Nationale de Sécurité Sociale
chargée des branches des pensions et des risques
professionnels ;
- et la Caisse d'Allocations Familiales chargée de la
branche des prestations familiales.
Mais il faut attendre l'ordonnance n°73- 3 du 17 janvier
1973 pour assister à l'unification des institutions.
Le 26 Janvier 1976 la CDSS prendra le nom de Office
Béninois de Sécurité Sociale et le 21 Mars 2003, la loi
n°98-019 du 21 Mars 2003, portant code de sécurité sociale
en République du Bénin transformera l'OBSS en Caisse Nationale de
Sécurité Sociale.
B- Structures de la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale
La caisse est un établissement public
à caractère social, jouissant de la personnalité civile et
de l'autonomie financière. Elle est placée sous la tutelle du
ministre chargé de la sécurité sociale. La Caisse est
administrée par un conseil d'administration composé de neuf (9)
membres répartis comme suit :
-trois (3)
représentants des travailleurs ;
-trois (3)
représentants des employeurs ;
-trois (3) représentants de
l'Etat émanant des ministères chargés des
finances, de la sécurité sociale et de la santé.
Le conseil d'administration examine et approuve
la politique de la caisse.
La caisse est gérée par une Direction
Générale qui dispose de quatre directions techniques qui
sont :
- la direction financière et comptable (DFC) ;
- la direction technique (DT) ;
- la direction du recouvrement (DR) ;
- la direction administrative et du contentieux (DAC).
La Caisse Nationale de Sécurité Sociale nous a
servi de cadre pour notre recherche principalement sa Direction du
Recouvrement. Ainsi conformément à organigramme de la Caisse
(annexe n°1), nous présentons cette Direction dans son
fonctionnement.
Paragraphe II restitution des mécanismes de
fonctionnement de la caisse nationale de sécurité sociale en
matière de déclaration des cotisations
A- Fonctionnement de la direction du
recouvrement
La direction du recouvrement est créée par la
décision n° 016/05/CNSS/DG/DAC-SPC du 11 avril 2005 portant
organisation, fonctionnement et attributions de la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale.
La Direction du Recouvrement est chargée :
- du recouvrement des cotisations ;
-du précontentieux du recouvrement des
cotisations ;
-du suivi du fichier des cotisants ;
-du contrôle et de la prospection des
employeurs ;
-de l'immatriculation des employeurs et des assurés
volontaires ;
-du suivi des mouvements des employeurs ;
-de l'affiliation des travailleurs au régime de
sécurité sociale.
Elle comporte trois services :
? Le service des immatriculations ;
? Le service de la gestion des comptes cotisants et
relances ;
? Le service du contrôle des employeurs.
Le service des immatriculations
Ce service est structuré en deux sections :
-La section de l'immatriculation ;
-La section de l'affiliation.
La section de l'immatriculation est chargée de
l'immatriculation des employeurs. L'immatriculation est l'opération
administrative qui consiste à attribuer un numéro à un
employeur. Dans ce cadre l'employeur remplit le formulaire de demande
d'immatriculation d'un employeur et l'état de recensement. A ce
formulaire, sont joints des documents obligatoires (les photocopies du registre
de commerce, du statut de l'entreprise ou de l'autorisation d'ouverture pour
les écoles, cabinets et cliniques et de l'accord de siège pour
les ONG).
La section de l'affiliation est chargée de
l'affiliation des travailleurs. L'affiliation est l'opération
administrative qui consiste à attribuer un numéro d'assurance
à un travailleur. Cette opération est suivie du rattachement du
travailleur à son employeur.
Tableau n° 1 : situation des dossiers
d'affiliation en 2005
Instances fin d'année 2004
|
751
|
Dossiers d'affiliation reçus en 2005
|
12056
|
Total des dossiers en 2005
|
12807
|
Dossiers traités en 2005
|
10151
|
Instances fin 2005
|
2650
|
Pourcentage
|
79,33%
|
Source : rapport d'activité 2005
A la lecture du tableau nous avons en instances à la
fin de l'année 2005, 2650 dossiers. Deux agents seulement sont
affectés à l'exécution de cette tâche. Au regard du
volume des dossiers à traiter nous pouvons donc conclure à
une insuffisance de ressources humaines dans ce
service.
Le service des immatriculations dispose d'une imprimante et
d'un scanner qui traite en moyenne par jour 30 à 35 photos. Or ce
service doit disposer du matériel nécessaire pour traiter au fur
et à mesure les dossiers. Il y a donc le manque de
matériels informatiques.
Le service des immatriculations est
confronté à un problème de suivi des assurances
volontaires. C'est ainsi que certains assurés sont
considérés comme actifs alors que les intéressés
sont déjà admis à la retraite. A ce niveau il y a
le manque de suivi des assurés
volontaires.
Certains employeurs ne communiquent plus au
service des immatriculations l'avis de débauchage pour lui permettre de
mettre à jour le fichier des travailleurs. Il y a un
défaut de communication des avis de débauchage par certains
employeurs au service des immatriculations.
Il est arrivé un moment où le
système informatique ne détectait plus les assurés
affiliés. Cette situation a eu pour conséquence l'attribution de
plusieurs numéros à un même travailleur. Il y a eu
défaillance du système informatique.
Le service de la gestion des comptes
cotisants et relances.
Ce service est chargé :
- d'exécuter les travaux préparatoires à
l'encaissement des cotisations ;
- de gérer les appels des cotisations ;
- de mettre à jour des comptes cotisants ;
- d'examiner les comptes des employeurs en vue de
connaître les soldes exacts ;
- d'analyser les comptes cotisants.
Cette analyse consiste à étudier les
différentes opérations enregistrées en vue de corriger les
erreurs éventuelles.
-de relancer les employeurs qui ne sont pas à jour de
leurs cotisations.
La relance est une lettre adressée à
l'employeur par le Directeur Général l'invitant à
déclarer et à payer ses cotisations.
Le travail de ce service est basé sur l'analyse des
comptes des employeurs. Ce qui nécessite des pré requis en
comptabilité. Mais ce service ne dispose actuellement que de deux
comptables pour l'accomplissement de ce travail. Le personnel dans ce
service est insuffisant. Cependant, le personnel de
ce service est aguerri à la tâche d'où le dynamisme
du personnel de ce service.
Le service du contrôle des
employeurs
Le service du contrôle des employeurs recherche avant
tout la concordance entre les prescriptions de la loi et l'application qui est
faite par ceux qui sont soumis c'est -à- dire les employeurs.
L'employeur est toute personne physique ou morale, publique ou privée
qui utilise à quelque titre que ce soit du personnel salarié ou
assimilé. L'employeur détermine lui-même le montant des
cotisations dues à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale
(CNSS) ; c'est en ce sens que le système de détermination
des cotisations est dit déclaratif. La contrepartie de ce système
déclaratif est l'obligation pour la CNSS d'effectuer un contrôle
sur l'exactitude des déclarations fournies par le cotisant. En effet,
certains employeurs peuvent en toute bonne foi appliquer de façon
incorrecte la législation en vigueur. D'autres, en revanche, peuvent
vouloir se soustraire totalement ou partiellement à leurs obligations.
On distingue deux grands types de contrôles, le contrôle sur
pièces qui s'effectue à partir des pièces justificatives
que les employeurs sont tenus de fournir à l'appui du versement de leurs
cotisations sociales et le contrôle sur place.
Le contrôle sur pièce s'effectue au siège
de l'entreprise afin de permettre une vérification complète de la
situation des employeurs. Il s'agit de s'assurer que l'employeur
contrôlé a déclaré tout son personnel et les
déclarations de salaire et de cotisations sont faits en respectant les
dispositions légales relatives à l'assiette des cotisations.
Pour l'accomplissement de cette mission, ce service est
chargé :
-de la vérification des déclarations de
salaire ;
- du recensement des employeurs et des travailleurs dans les
entreprises ;
-du contrôle de l'assiette des cotisations ;
-du suivi des dossiers employeurs ;
- de l'établissement des mises en demeure ;
- de la sensibilisation des employeurs par leurs droits et
obligations ;
- du recouvrement des arriérés de
cotisations ;
-des liaisons avec le service du contentieux ;
-de l'établissement des échéances de
règlement des cotisations et du suivi de leur exécution.
-de l'étude et du traitement des réclamations
des employeurs.
Ce service comporte (3) bureaux de recouvrement. Ces bureaux
de recouvrement sont investis de certains pouvoirs dans la domaine de leur
compétence.
La ville de Cotonou compte actuellement environ neuf mille
deux cents onze (9211) employeurs actifs. Le nombre des contrôles
effectués par le service du contrôle des employeurs au cours des
trois premiers trimestres de l'année 2006 est 145 soit en moyenne 16
contrôles par mois. Ces contrôles ont généré
947.389.273 Francs de cotisations principales et 497.212.999 Francs de
majoration de retard. Nous pouvons conclure au regard de ces chiffres que
certains employeurs minorent effectivement les cotisations.
Selon le principe chaque employeur doit être contrôler au moins
une fois en cinq ans. Cependant le service du contrôle des employeurs ne
dispose que de cinq (05) contrôleurs dans chaque bureau de recouvrement,
soit au total quinze contrôleurs pour la ville de Cotonou, d'où
le manque de ressources humaines dans ce service ne lui permet pas
d'atteindre ses objectifs.
Remarquons que chaque bureau de recouvrement dispose d'un
ordinateur et les trois bureaux de deux imprimantes. Aussi ces trois bureaux ne
disposent que de trois véhicules pour la ville de Cotonou d'où
l'insuffisance de moyens matériels : outils informatiques
et matériels roulants.
Ces contrôleurs sont très souvent
surchargés et débordés par le travail. Ils sont
obligés de faire des contrôles en ville mais également
d'être au bureau pour faire les rapports et des fois envoyer des lettres
de relances aux employeurs. Ces contrôleurs sont acculés
par le travail.
Mais il est à souligner que l'ambiance de travail
demeure très bonne entre les agents et leurs chefs et entre les agents
eux-mêmes. L'ambiance de travail reste très
bonne.
Notons que ces contrôleurs de la CNSS viennent à
l'heure au service d'où la ponctualité des
contrôleurs au service.
La CNSS n'entretient pas de relations de partenariat avec
certaines structures qui gèrent des fichiers similaires à celui
des employeurs de la Caisse.
Il s'agit:
du service des impôts, de la chambre de commerce, du
centre de formalité des entreprises, du greffe du tribunal de commerce,
de l'inspection du travail, et des communes. Ce faisant on remarque une
absence de coopération entre la caisse et les autres structures
externes.
La plupart du temps certains employeurs minorent les dates
d'embauchage de leurs travailleurs en vue de réduire le montant des
cotisations à verser à la Caisse. Cet état de chose est
dû également à la méconnaissance des textes
législatifs en la matière par certains employeurs
entraînant ainsi la minoration des dates d'embauchage des
travailleurs.
La faiblesse de la fréquence des contrôles due
à l'insuffisance des ressources humaines et également
l'obligation qui est faite aux contrôleurs d'effectuer leurs visites par
une équipe constituée de deux personnes ne permettent pas
à cette fonction d'atteindre des performances optimales. Cela rend
le rendement des contrôleurs insuffisant.
Nous avons remarqué que d'autres employeurs ne
déclarent pas tous leurs travailleurs notamment les occasionnels et les
contractuels à la caisse dans l'ultime but de réduire les
cotisations à verser à la Caisse. Mais également
l'ignorance des textes par d'autres employeurs contribue également
à la minoration de l'effectif des travailleurs.
Les cotisations sont assises sur les salaires. Selon le
rapport d'activité 2005 de la CNSS, les cotisations représentent
80,02% des ressources de la Caisse. Mais d'autres employeurs voulant payer
moins de cotisations minorent les salaires sur les listes nominatives avant de
les amener à la Caisse. Nous pouvons donc conclure que certains
employeurs minorent les salaires de leurs travailleurs.
B- Procédure de déclaration en
matière des cotisations
La première obligation de l'employeur vis-à-vis
de la sécurité sociale est de se faire immatriculer auprès
de la caisse nationale de sécurité sociale afin d'affilier ses
travailleurs salariés au régime de sécurité
sociale. La deuxième obligation de l'employeur est de déclarer
et de verser les cotisations sociales. Les déclarations sont faites sur
des imprimés spéciaux expédiés par la Caisse aux
divers employeurs avant la fin de chaque échéance. Ces employeurs
doivent les retourner accompagner du paiement des cotisations. Le versement
des cotisations est mensuel ou trimestriel. Il est mensuel lorsque l'employeur
à vingt travailleurs et plus. Mais il est trimestriel lorsque
l'employeur a moins de vingt salariés. Le versement des cotisations
qu'il soit mensuel ou trimestriel doit être fait avant une date
donnée. Cette date de paiement est fixée à 15 jours
après la fin de la période auquel la cotisation est due.
Passé ce délai, l'employeur est passible d'une majoration de
retard de 1,5% par mois ou fraction de mois de retard. Nous allons l'illustrer
par le cas pratique suivant :
Calculer le montant des cotisations que doit verser à
la Caisse Nationale de Sécurité Sociale un employeur sur une
masse de salaire de 25.000.000 de francs, relative à deux mois à
raison de 12.500.000 par mois. Le taux de cotisations pour les accidents du
travail étant de 2%. Cet employeur décide de payer les
cotisations des mois de juillet et d'août le 13 septembre 2004.
1- calculer le montant des cotisations principales.
2- Calculer les majorations de retard.
Correction du cas
pratique
1- le montant des cotisations principales est :
- prestation familiale 9%
- risque professionnel 2%
- pension 10%
= 21%
Calculons les cotisations dues par l'employeur pour le mois de
juillet :
12.500.000 x 21 = 2.625.000F
100
Calculons les cotisations dues par l'employeur pour le mois de
septembre :
12.500.000 x 21 = 2.625.000F
100
Les cotisations principales dues par ce employeur au titre
des deux mois s'élèvent à : 5.250.000F
2- calculons les majorations de retard : l'employeur
ayant payé ses cotisations que le 13 septembre ; n'est en retard
qu'au titre des cotisations du mois de juillet.
Soit pour les mois d'août 1,5% de majoration et pour le
mois de septembre 1.5% également. Soit au total 3% de majoration pour
les deux mois ce qui donne :
2.625.000 x 3 = 78.750F
100
L'employeur doit fournir une fois par trimestre la
déclaration nominative trimestrielle des salaires versés à
ses salariés. Les cotisations sont assises sur la masse salariale
déclarée par les employeurs. Nous notons toutefois que certains
employeurs ne déclarent pas toutes les primes payées à
leurs travailleurs. Les cotisations à la caisse sont portables et non
quérables selon l'art 25 al- 4 de la loi 98-019 du 21mars 2003 portant
Code de Sécurité Sociale en République du Bénin.
Les éléments constitutifs de l'assiette des cotisations sont
selon l'article 22 al- 1 du même code sont :
- l'ensemble des rémunérations perçues
par les personnes assujetties ;
- les indemnités;
- le salaire des heures supplémentaires, les
gratifications ;
- les primes ;
- les gratifications ;
- les commissions ;
- tous autres avantages en espèces ;
- la contre valeur des avantages en nature.
A l'exclusion des remboursements de frais et des prestations
sociales versées.
Section II de l'inventaire des éléments de
l'état des lieux de base à la vision globale de résolution
de la problématique spécifiée
Paragraphe I : inventaire des éléments de
l'état de base
A- Inventaires
? Inventaire des atouts
- ambiance de travail très bonne
- ponctualité au service
- dynamisme du personnel
? Inventaire des problèmes
- une variance du taux de l'effectif des employeurs au
cours des cinq dernières années.
- insuffisance de ressources humaines ;
-Manque de matériels informatiques ;
- manque de suivi des assurés volontaires ;
- défaut de communication des avis de débauchage
par certains employeurs au service des immatriculations ;
- défaillance du système informatique ;
- insuffisance du personnel ;
- dynamisme du personnel ;
- manque crucial de ressources humaines ;
- insuffisance de moyens matériels : outils
informatique et matériels roulants ;
- les agents sont acculés par le travail ;
- absence de coopération entre la caisse et les autres
structures externes ;
- minoration des dates d'embauchages ;
- le rendement des contrôleurs est insuffisant ;
- minoration de l'effectif des travailleurs par les
employeurs ;
- minoration des salaires des travailleurs par les employeurs.
B- Regroupement des problèmes
spécifiés par centre d'intérêt à la
formulation du sujet
Tous les problèmes spécifiques
énumérés ci- dessus sont regroupés sous cinq
problématiques différentes telles que présentées
dans le tableau suivant :
Tableau n° 2: regroupement des
problèmes par centre d'intérêt.
N°
d'ordre
|
Centres d'intérêt
|
Problèmes spécifiques
|
Problèmes généraux
|
Problématiques
|
1
|
Un recrutement en qualité et en quantité
|
-insuffisance de contrôleurs (15 pour toute la ville de
cotonou
-pas de formation idoine et de longue durée pour les
contrôleurs
|
Manque de ressources humaines en qualité et en
quantité
|
Problématique d'un recrutement en qualité et en
quantité
|
2
|
Respect de l'assiette des cotisations
|
-Minoration des salaires par les employeurs
_ non déclaration de tous les salariés
- ignorance de la part de certains employeurs
- minoration des dates d'embauche
- non déclaration de toutes les primes
|
Fausses déclarations de la part des employeurs
|
Problématique du respect de l'assiette des
cotisations
|
3
|
Coopération entre la caisse et les structures
externes
|
-pas de relations extérieures efficaces avec les autres
structures administratives en relation avec les entreprises
- manque de collaboration efficace
- manque de politique pour pratique cette collaboration
|
absence de coopération entre la caisse et les autres
structures
|
Problématique d'une coopération entre la caisse
et les autres structures externes
|
4
|
Amélioration du rendement des contrôleurs
|
-insuffisance de contrôleurs
- insuffisance de contrôles
|
Rendements des contrôleurs insuffisants
|
Problématique d'un meilleur rendement des
contrôleurs
|
5
|
Dotation en matériel de travail et en moyen de
déplacement
|
-Insuffisance d'ordinateur et d'imprimante pour faciliter le
travail
-insuffisance de scanners
|
Insuffisances d'outils et de moyens de travail
adéquats
|
Problématique de dotation des services en outils de
travail et de moyens de déplacements
|
Source : Résultat l'état des lieux de
base
Une analyse des différents
problèmes identifiés nous permet d'affirmer que la Caisse
Nationale de Sécurité Sociale devra résolument faire face
à ces problèmes en vue d'améliorer ses différentes
actions dans le domaine du recouvrement des cotisations.
Cependant, le choix de notre problématique sera
orienté non seulement dans le souci de mettre en application les
connaissances acquises en sécurité sociale au cours de notre
cycle universitaire, mais aussi de comprendre le système
déclaratif qui pose le problème du non respect de l'assiette des
cotisations par les employeurs.
Pour cela, nous allons cibler certaines
problématiques qui tiennent compte de nos objectifs.
Il s'agit de :
-la problématique du respect de l'assiette des
cotisations.
-la problématique d'une collaboration entre la caisse
et les autres structures.
-la problématique d'un recrutement en quantité
et en qualité.
-la problématique de dotation du service en
matériels.
Etant donné que les cotisations sont assises sur les
salaires,mais aussi du fait que notre étude ne peut porter que sur une
seule problématique, nous avons décidé d'axer notre
étude sur : contribution au contrôle
de l'assiette des cotisations à la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale. Rappelons que cette
problématique se libelle à travers le problème
général : le non respect de l'assiette des
cotisations par certains employeurs et les
problèmes spécifiques ci- après :
- Minoration des salaires par certains employeurs ;
- Absence de coopérations fructueuses entre la caisse
et les autres structures.
- Insuffisance de ressources humaines en quantité ;
- Insuffisance de moyens et d'outils de travail.
C'est dans l'optique de participer à la
résolution des problèmes spécifiques et
généraux liés à cette problématique que nous
avons décidé de mener notre réflexion sur le
thème : « contribution au contrôle de
l'assiette des cotisations à la Caisse Nationale de
Sécurité sociale ».
Paragraphe II : Vision globale de résolution de
la problématique
A- Spécification de la problématique
choisie
Conscient du fait que les cotisations sont assises sur les
salaires et que par rapport aux autres ressources de la Caisse, les cotisations
représentent la majeure partie, il urge pour la caisse
d'améliorer sa politique du contrôle de l'assiette des cotisations
pour s'assurer que les salaires et ses accessoires sont bien exacts. Le tableau
suivant montre l'importance des cotisations dans le bon fonctionnement de la
Caisse.
Tableau n°3 Pourcentage des cotisations
par rapport aux ressources de la Caisse
Année
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Taux
|
83,11%
|
85,81%
|
83,29%
|
83,03%
|
80,02%
|
Source : rapports d'activité (2001, 2002, 2003,
2004,2005).
Les pistes qui ont été explorées nous
aiderons seulement en partie à résoudre le problème de
contrôle des déclarations à la Caisse.
C- Vision globale de résolution de la
problématique spécifiée
Une fois les problèmes spécifiques à
résoudre choisis, notre sujet formulé et la problématique
spécifiée, il importe de préciser la vision globale
pouvant nous permettre de résoudre les problèmes retenus.
Rappelons que le problème général est le non
respect de l'assiette des cotisations à la caisse nationale de
sécurité sociale par certains employeurs.
Le problème spécifique n°1 :
la minoration des salaires
Nous pouvons énoncer que la minoration du salaire est
le fait de déclarer un montant de salaire inférieur à ce
qu'on a payé, de diminuer la valeur réelle des salaires. Les
employeurs pour la plupart d'entre eux diminuent les salaires dans le seul but
de payer moins de cotisations. En effet la multiplicité des organismes
de recouvrement (CNSS, impôts) auxquels les employeurs doivent faire face
rend le respect de l'assiette des cotisations plus difficile et
l'évasion des cotisations praticable. Mais aussi la comptabilité
de certains employeurs, en particulier dans les petites entreprises, est
souvent insuffisante pour leur permettre de déterminer les cotisations
à verser. La minoration des salaires est due également à
la hausse du coût de production des entreprises. Par contre d'autres
employeurs ignorent les textes législatifs en la matière et ils
font de fausses déclarations mais de bonne foi. Cet état de chose
occasionne l'évasion des cotisations. Pour cela, la
résolution du problème spécifique n°1 fera
référence à une approche basée sur des mesures
efficaces pour une meilleure déclaration.
Le problème spécifique n°2 :
absence de collaboration entre la caisse et les autres structures
externes.
L'absence de collaboration n'est rien d'autre que
l'inexistence de mécanismes ou de méthodes pouvant permettre
à ces diverses structures de travailler ensemble ou de coordonner leurs
différentes actions. Ce partenariat ou collaboration entre les diverses
structures peut dans une certaine mesure les aider à contrôler
mieux le flux d'employeurs qui devient de plus en plus important. Cette
collaboration les aidera aussi à dépister les employeurs qui
cherchent à dissimuler les cotisations, à frauder ou encore
sensibiliser ceux qui ignorent les textes en la matière.
La résolution de ce problème
spécifique nécessitera le choix d'une approche théorique
basée sur la création et le renforcement d'une collaboration
entre les structures.
Le problème spécifique n°3 :
manque de ressources humaines en qualité et en
quantité.
Le manque est une insuffisance de quelque chose, une absence
de, un défaut de quelque chose. A l'heure actuelle la caisse dispose des
contrôleurs compétents, même si ceux-ci à leur
recrutement n'ont pas reçu une formation idoine. Mais le
véritable problème se situe au niveau du manque de
contrôleurs en qualité et en quantité pour atteindre des
performances optimales. Le nombre suffisant de contrôleurs en
quantité et en qualité permettra d'améliorer la
qualité des contrôles.
La résolution de ce problème
nécessite une approche théorique basée sur un recrutement
en qualité et en quantité.
Le problème spécifique
n°4 :l'insuffisance de moyens et d'outils de travail. Nous
pouvons dire que, l'insuffisance de moyens et d'outils de travail ne permet pas
aux agents de la caisse de faire pleinement leur travail et d'atteindre une
performance optimale. Or la majorité des ressources de la caisse
provient du recouvrement. Ainsi pour une hausse des cotisations, la caisse doit
doter les contrôleurs des moyens suffisant afin de leur permettre
d'atteindre des résultats escomptés.
Pour cela le choix d'une approche théorique
basée sur la dotation du service du recouvrement en moyens et outils de
travail est nécessaire.
Tableau n°4 : théories
générales des approches théoriques
Niveaux spécifiques
|
Problèmes spécifiques
|
Caractéristiques générales des approches
théoriques à retenir
|
1
|
Minoration des salaires.
|
Approche basée sur les mesures efficaces pour des
déclarations exactes.
|
2
|
absence de coopération entre la caisse et les autres
structures.
|
Approche basée sur la création et le
renforcement d'une collaboration entre les diverses structures.
|
3
|
Insuffisance de ressources humaines en qualité et en
quantité.
|
Approche basée sur un recrutement en qualité et
en quantité.
|
4
|
Manque de moyens et d'outils de travail.
|
Approche basée sur la dotation du service du
recouvrement en moyens et outils de travail nécessaires.
|
Chapitre premier
Objectifs de l'étude et méthodologie
adoptée pour la résolution de la problématique du
contrôle de l'assiette des cotisations
Il s'agit pour nous de fixer les objectifs de l'étude,
d'élaborer le tableau de bord de l'étude et enfin définir
la méthodologie de travail adoptée pour la résolution des
problèmes identifiés.
Section I : des objectifs de l'étude
à la formulation des hypothèses
La prise en compte des problèmes spécifiques
nous permettra d'atteindre nos objectifs grâce aux causes et
hypothèses supposées pour enfin élaborer le tableau de
bord de l'étude.
Paragraphe I : fixation des objectifs
A- Objectif
général
Renforcer le système de contrôle de
l'assiette des cotisations.
B- Objectifs
spécifiques
Ils sont formulés en fonction des problèmes
spécifiques identifiés.
Il s'agit pour le problème spécifique :
N°1 : de proposer des mesures efficaces pour lutter
contre la minoration des salaires. (Objectif spécifique 1)
N°2 : de proposer la création et le
renforcement la collaboration entre la caisse et les autres structures.
(Objectif spécifique n°2)
N°3 : de suggérer un recrutement du personnel
en qualité et en quantité. (Objectif spécifiques
n°3)
N°4 : de suggérer la dotation des services en
matériels. (Objectif n°4)
Paragraphe II- Causes et hypothèses liées aux
problèmes en résolution
A- Causes et hypothèses liées aux
problèmes spécifiques 1 et 2
Elles concernent les niveaux spécifiques et sont donc
formulées à partir des problèmes spécifiques et du
problème général identifiés.
? Cause et hypothèse liées au
problème spécifique n°1
Nous avons identifié trois causes pour ce
problème spécifique relatif à la minoration des
salaires :
- la faible fréquence des contrôles
systématiques fait croire aux employeurs que ces contrôles ne se
font pas ;
- certains employeurs ne sont pas au courant des
conséquences du non respect de l'assiette des cotisations ;
- Certains employeurs veulent réduire le montant des
cotisations à payer.
La faiblesse du nombre de contrôle effectué par
l'année par rapport à l'effectif des employeurs à
contrôler fait aux employeurs qu'il n'y a pas de contrôles. En
effet les trois premiers trimestres de l'année 2006, les contrôles
effectués étaient au nombre de 145 soit en moyenne 16
contrôles par mois alors que plus de 10000 employeurs sont assujettis
au contrôle.
Certains employeurs pour la plupart ne sont pas au courant
des conséquences du non respect de l'assiette des cotisations. Cette
situation à des répercussions directes sur le salarié en
activité qui n'a pas la garantie de ses vieux jours, sur le travailleur
en retraite qui par la suite pourra ne plus percevoir sa pension, sur
l'employeur qui peut être poursuivi pour le préjudice qu'il aurait
causé à son travailleur, sur la caisse qui a du manque à
gagner mais aussi sur l'économie nationale qui sera fortement
influencée.
D'autres employeurs par contre minorent les salaires ou les
dates d'embauche sur les listes nominatives avant de les amener à la
Caisse certainement dans le souci de payer moins de cotisations. Cette
situation s'explique également par les coûts de productions
élevés des entreprises. Mais aussi elle peut résulter
aussi de l'instabilité financière de certaines entreprises.
Nous pouvons donc formuler l'hypothèse comme
suit :
Certains employeurs veulent payer moins de cotisations
on peut dire que cela est à la base de la minoration des salaires.
(Hypothèse spécifique n°1)
? Cause et hypothèse liées
au problème spécifique n°2
Après analyse de l'inexistence de collaboration entre
la caisse avec les structures externes, nous avons pu identifié trois
causes pertinentes :
- absence de coopération avec d'autres structures.
- Manque de synergie entre ces différentes
structures.
- Manque de volonté politique de la part des
dirigeants.
En matière de recherches prospectives, la CNSS
n'entretient pas de relations de partenariat efficace avec certaines structures
gérant des fichiers similaires tels que le service des impôts, la
chambre de commerce, le centre de formalités des entreprises etc., afin
de formaliser la coopération avec ces structures. Chaque structure
travaille de façon isolée, or la synergie entre eux serait
profitable pour eux tous. Les structures ne se font pas confiances elles
n'acceptent donc pas travailler de manière franche et sincère
entre elles. Or le nombre d'employeurs est de jour en jour croissant et les
exigences en matière de Sécurité Sociale plus en plus
pressant.
Il faut dire que même si la loi n°98-019 du 21 mars
2003 prévoit en son article 23 alinéa 3 que la caisse se fait
communiquer une fois l'an par les services fiscaux ou toutes autres structures
de l'Etat, les informations pouvant faciliter le contrôle des salaires
servant de base au calcul des cotisations, aucune politique réelle
efficace n'est mise en place pour concrétiser cette collaboration. La
volonté au niveau des dirigeants pour rendre effective cette
collaboration prometteuse n'existe pas encore.
L'hypothèse peut être formulée de la
manière qui suit :
Le manque de volonté politique et de synergie
entre les diverses structures est la base de l'absence de la collaboration
entre la caisse et les structures externes. (Hypothèse spécifique
n°2)
B- Cause et hypothèse liées aux
problèmes spécifiques 3 et 4
? Cause et hypothèse liées au
problème spécifique n°3
En se référant à l'insuffisance du
personnel en qualité et en quantité qui n'est rien d'autre que le
problème spécifique n°3 nous avons retenu deux causes
pertinentes :
- Pas de formation idoine pour les contrôleurs
recrutés fraîchement.
- Manque de volonté de la Caisse de recruter du
personnel afin de renforcer le contrôle des employeurs.
La plupart des contrôleurs à leur recrutement
sont détenteurs d'un baccalauréat de l'enseignement
général ou technique. De plus les formations organisées
à leur endroit sont de courtes durées. Cela ne leur permet pas de
maîtriser à fond les contours du contrôle. Ce faisant les
objectifs fixés au cours de l'année ne sont pas atteints et les
rendements sont insuffisants. Durant la période de janvier à
septembre 2004, trente huit (38) contrôles employeurs sur 92
programmés ont été effectués par le bureau
d'Aidjèdo et la section de contrôle des employeurs soit 4
contrôles en moyenne par mois.
Or l'effectif des employeurs est passé de 5611
employeurs actifs en 1997 à 14.492 en 2004.
Pour cette même période 69 contrôles ont
été faits par douze contrôleurs soit sept (07)
contrôles en moyenne par mois. Les résultats escomptés sont
loin alors d'être atteints. Les contrôles effectués par le
service du contrôle des employeurs au cours des trois premiers trimestres
de l'année 2006 s'élevaient à 145 soit en moyenne 16
contrôles par mois. Il faut remarquer que certaines agences comme
LOKOSSA et NATITINGOU ne disposent pas de bureaux de recouvrement et que ce
sont les mêmes contrôleurs qui sont obligés de faire des
tournées dans ces villes pour des contrôles. On peut
déduire que la caisse manque de volonté pour le recrutement
d'où :
Le manque de volonté de la caisse de recruter
est à la base de l'insuffisance du personnel en qualité et en
quantité. (Hypothèse spécifique n°3)
? Cause et hypothèse liées au
problème spécifique n°4
Ce problème spécifique a trait à un
manque d'outils et de moyens adéquats. Nous avons pu identifier deux
causes pertinentes.
- Lourdeur administrative
- Manque de volonté
Les contrôleurs ne disposent pas de moyens logistiques
adéquats pour leurs déplacements et encore moins pour
l'exécution des tâches qui leur sont confiées.
La demande d'acquisition de matériel doit franchir
plusieurs étapes avant d'être satisfaite. Et cette demande avant
d'être satisfaite doit faire l'objet de plusieurs rappels. Dès que
cela n'a pas d'effets immédiats sur le travail elle ne peut trouver
satisfaction. C'est le cas des bureaux de recouvrement qui ne disposent que de
trois véhicules (Peugeot 307) pour toute la ville de Cotonou. Aucune
politique n'est mise en place pour pallier ce manque d'outils et de moyens
adéquats. La Caisse ne mesure pas l'impact que pourrait avoir le manque
de moyens humains et logistiques sur le rendement des contrôleurs de la
Caisse et plus tard sur les ressources si l'on sait que la majeure partie des
ressources provient des cotisations.
Nous émettons alors l'hypothèse de la
façon suivante :
La lourdeur administrative et le manque de
considération des problèmes sont à l'origine du manque de
moyens et d'outils de travail (hypothèse n°4)
? Cause et hypothèses liées au
problème général
Les causes et hypothèses spécifiques sont
liées au problème général. L'exposition des
problèmes ne sera qu'une répétition des causes et
hypothèses liées aux problèmes spécifiques.
? Tableau de bord de l'étude
Tableau n°5 : «
contributions au contrôle de l'assiette des cotisations à la
Caisse Nationale de Sécurité
Sociale »
NIVEAU D'ANALYSE
|
PROBLEMATIQUE
|
OBJECTIFS
|
CAUSES SUPOSEES
|
HYPOTHESES
|
NIVEAU GENERAL
|
Problème général
Non respect de l'assiette des cotisations
|
Objectif général
Suggérer les meilleures méthodes pour le respect de
l'assiette des cotisations
|
Cause général
|
Hypothèse générale
|
NIVEAUX SPECIFIQUES
|
1
|
Problème spécifique n°1
Minoration des salaires par certains employeurs;
|
Objectif spécifique n°1
Proposer des mesures efficaces pour le respect de l'assiette des
cotisations.
|
Cause spécifique n°1
Manque de contrôles immédiats et
réguliers
Ignorance des textes
|
Hypothèse spécifique n°1
Les employeurs veulent payer moins de cotisation cela est
à la base du non respect de l'assiette des cotisations
|
2
|
Problème spécifique n°2
absence de coopération entre la caisse et les autres
structures ;
|
Objectif spécifique n°2
Créer et renforcer la collaboration entre la caisse et
les autres structures
|
Cause spécifique n°2
Pas de synergie entre les diverses structures
|
Hypothèse spécifique n°2
Manque de volonté politique et de synergie sont à
la base de l'absence de coopération entre les structures
|
3
|
Problème spécifique n°3
Insuffisance des ressources humaines en qualité et en
quantité
|
Objectif spécifique n°3
Recruter du personnel en qualité et en quantité
|
Cause spécifique n°3
Manque de formation idoine
Manque de volonté des responsables de la Caisse
|
Hypothèse spécifique n°3
Manque de volonté et de formation idoine expliquent
insuffisance du personnel en qualité et en quantité
|
4
|
Problème spécifique n°4
manque de moyens et d'outils de travail
|
Objectif spécifique n°4
Suggérer l'approvisionnement en moyens et outils
adéquats
|
Cause spécifique n°4
La lourdeur administrative
Non perception des conséquences par les dirigeants de la
Caisse
|
Hypothèse spécifique n°4
La lourdeur administrative et la non perception des
conséquences par les dirigeant sont à l'origine du manque de
moyens et d'outils de travail
|
Section II : revue de la littérature et
méthodologie adoptée
Paragraphe I : Revue de littérature
La revue de la littérature nous permet de faire le
point des connaissances acquises sur les problèmes identifiés. Il
sera question d'exposer les connaissances liées au problème
général qui est le non respect de l'assiette des cotisations par
les employeurs et qui se rattache aux problèmes spécifiques qui
sont :
- la minoration des cotisations
- l'absence de coopération entre la CNSS et autres
structures externes
- l'insuffisance de ressources humaines en qualité et
en quantité
- le manque de moyens et d'outils de travail
Notons que dans la vision globale de résolution de la
problématique spécifiée, nous avons identifié des
approches qui se rapportent aux problèmes spécifiques :
? approche basée sur des mesures efficaces pour une
meilleure déclaration ;
? approche basée sur le renforcement des
méthodes pour une collaboration plus efficace entre la Caisse et les
diverses structures ;
? approche basée sur un recrutement en qualité
et en quantité ;
? approche basée sur la dotation en outils et moyens
de travail adéquats.
A- Exposé des contributions
antérieures lié à la problématique
Selon Richez-Battesti N, Dictionnaire des
questions sociales, les cotisations sociales représentent
la « contribution des employeurs et des employés pour le
financement des risques couverts....... »
L'évasion des cotisations de sécurité
sociale est possible si l'organisme de sécurité sociale la
tolère où n'a pas le pouvoir ou les ressources de faire
appliquer la loi. Le problème de l'évasion mérite plus
d'attention et la mise au point de stratégies visant à promouvoir
le respect des règles. Nous pouvons dire la loi n° 98-019 du 21mars
2003 portant code de sécurité sociale en République du
Bénin en son article 22 al 2 favorise l'évasion des cotisations
puisque la Caisse ne se rapproche pas régulièrement du service
des impôts pour avoir les nouveaux modes d'évaluation des
avantages en nature. Ce faisant la Caisse peut être en retard sur les
nouveaux modes d'évaluation des avantages en nature.
Le problème le plus grave auquel est confronté
les systèmes de Sécurité Sociale qui gère un
régime obligatoire est l'évasion. Certains employeurs ne
s'immatriculent pas ou s'immatriculent mais ne paient
régulièrement leurs cotisations ou parfois
sous-déclarent les revenus assujettis à l'assurance. Ce
problème est encore plus récurent chez les petits employeurs des
pays en développement, mais il demeure général sur le
marché du travail car les employeurs à
« désofficialiser » leur main-d'oeuvre pour
réduire les coûts de production et même certains
travailleurs coopèrent avec pour trouver du travail.
L'évasion des cotisations est difficile à
mesurer car elle dépend de l'endroit ou se situe, dans les textes la
ligne de démarcation entre les personnes couvertes et celles qui ne le
sont pas. A cela s'ajoute les faiblesses administratives ou de bon nombre de
régime de Sécurité Sociale éprouve des
difficultés à gérer l'immatriculation des
assurés.(la Sécurité Sociale en Afrique : nouvelles
réalités n°21 p 96- 97).
Ce problème se pose également avec
acuité à la CNSS puisque à la fin de l'année 2005
nous avons constaté 2650 dossiers en instances.( Rapport
d'activité 2005).
D'autres employeurs peuvent contourner leurs obligations en
matière de cotisations en minorant le nombre de salariés qui
devraient être couverts par le régime de sécurité
sociale, par exemple en faisant passer des salariés pour des
travailleurs non tenus de cotiser c'est-à-dire en leur donnant un
statut informel. Ils peuvent aussi se soustraire à leurs obligations en
minorant les gains soumis à cotisation des travailleurs inscrits au
régime. Les employeurs peuvent encore retarder le versement des
cotisations sociales au-delà du délai prévu par la
réglementation ; dans les cas les plus graves, ils peuvent ne pas
remettre les cotisations prélevées sur le salaire de leurs
employés. (Association Internationale de Sécurité Sociale
Revue Internationale de Sécurité Sociale Vol.54, N°4 octobre
- décembre 2001, P.5).
Un comportement imprévoyant et les besoins de
consommation courants peuvent inciter les travailleurs à échapper
à leurs obligations (Banque Mondiale, 1994, PP. 319- 320).
La difficulté à recouvrer les créances
dans un contexte économique peu favorable, des problèmes de
trésorerie impérieux nécessitant une mobilisation toujours
plus rapide des fonds, une législation de plus en plus complexe
impliquant le recours à de véritables spécialistes, sont
autant de facteurs justifiant l'existence d'un organisme autonome capable de
mettre en oeuvre les moyens indispensables à la réalisation de
ces objectifs. (Association Internationale de la sécurité
Sociale, Manuel Du Formateur 1990, P 123).
Il est possible qu'une partie des ressources pouvant assurer
le financement des régimes de Sécurité Sociale soient
dissimulées par de fausses déclarations, ou par une mauvaise
interprétation, ou encore par l'ignorance des textes. (Association
Internationale de Sécurité Sociale .Technique de Recouvrement des
Cotisations de la Sécurité Sociale, Tome 2 (1992) P21.
Les cotisations versées pour la Caisse Nationale des
Allocations Familiales en France en 1970 était calculées sur la
masse des salaires, sans tenir compte de la situation familiale des
salariés, l'employeur n'a aucun intérêt à
évincer les salariés chargés de famille au
bénéfice des salariés célibataires ou mariés
sans enfant. Les cotisations ouvrières et patronales sont versées
par l'employeur dans les quinze (15) jours de chaque trimestre lorsque
l'entreprise occupe moins de dix (10) salariés et dans les quinze (15)
jours de chaque mois dans les autres cas. Pour les domestiques, femmes de
ménage et concierges, le versement a lieu entre le quinzième
(15) et le dernier jour suivant le trimestre en cause.
La régularisation des versements a lieu pour chaque
salarié à la fin de l'année civile
ou au moment de la dernière paye en cas de licenciement
ou de départ volontaire. (Précis de Législation Du Travail
M. RIDEAU, Paris 1970, P 119).
Les employeurs sont débiteurs de leurs propres
cotisations, mais aussi de celles des salariés qu'ils emploient :
en application du principe du précompte, ils doivent en effet retenir
sur le salaire qu'ils versent aux travailleurs le montant des cotisations dues
par ceux-ci. Mais très souvent la mauvaise volonté
générale des employeurs paralyse l'institution.
(Sécurité Sociale JEAN- JACQUES DUPEYROUX 5e
édiction par RENE APPEL P 178).
Le mauvais paramétrage de la Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale au Cameroun ajouté aux effets pervers de la
grave crise économique qui a sévi dans le pays depuis 1987 et
à l'inefficacité des procédures de recouvrement en vigueur
ont achevé d'établir le déséquilibre financier du
régime qui a atteint son point culminant autour des années
quatre- vingt quinze remettant en cause la survie même de l'institution
de Prévoyance Sociale. Cette situation a amené l'organisme
à suspendre en son temps le paiement des prestations sociales à
l'endroit des travailleurs dont les employeurs étaient des
récalcitrants. Les procédures de recouvrement forcé qui
étaient lourdes deviennent complexes et inefficaces avec la ratification
par le Cameroun des dispositions du traité OHODA (Organisation pour
l'Harmonisation en Afrique des Droits des Affaires) qui compromet davantage les
chances de recouvrement de ces créances en rabaissant les
créances des cotisations sociales au 5e rang des
créances privilégiées. (Louis Paul Motaze, Directeur de la
CNPS de Cameroun).
Pour atteindre ses objectifs, une entreprise doit disposer des
ressources humaines en qualité et en quantité. Ce faisant les
conditions de réussite d'un recrutement sont fondées sur la
rigueur de la démarche, l'efficacité de la recherche des
candidats, la qualité des outils de sélection et l'attention
portée à l'accueil, à l'intégration et au suivi du
nouvel embauché.
A travers chaque recrutement, l'entreprise souhaite
améliorer l'adéquation qualitative entre ses ressources et ses
besoins à court, à moyen et à long terme. Elle s'efforce
d'accroître les performances de son organisation grâce à la
contribution qu'apportera le nouveau collaborateur. (Jean-Marie Peretti 2eme
édition, P. 78).
B- Clarification des concepts liés à
la problématique
Il s'agit pour nous de clarifier certains concepts qui sont
liés à notre problématique.
- la Sécurité Sociale
La Sécurité Sociale peut être
définie comme « l'ensemble de la protection que la
société procure à ses membres grâce à une
série de mesures publiques contre le dénuement économique
et social où pourraient les plonger, en raison de la disparition de leur
gain, la maladie, la maternité, les accidents du travail et les maladies
professionnelles, le chômage, l'invalidité, la vieillesse, le
décès et les charges de famille » ( René
HOUESSOU, cours de régime juridique de protection sociale, ENAM, Cycle
II, 2001-2002)
- assiette des cotisations
L'assiette des cotisations est l'ensemble des
rémunérations en nature et en espèces perçues par
les personnes assujetties et qui sont soumises à cotisation à
l'exclusion des remboursements de frais et des prestations sociales
versées.
- Contrôle comptable d'assiette
Il importe de faire observer qu'il n'existe aujourd'hui aucune
prescription légale de nature à limiter la période de
contrôle.
Il débute par un entretien qui permet de cerner les
pratiques en matière de gestion du personnel ainsi que les relations de
l'entreprise avec son environnement extérieur (sous-traitance,
marchés...) et d'expliquer à l'employeur le déroulement du
contrôle.
Le contrôleur doit, à partir des documents
comptables et sociaux obligatoirement détenus par l'employeur,
vérifier que l'ensemble des rémunérations a bien
été intégré dans l'assiette des cotisations.
- contrôle des salaires
déclarés
Il consiste à vérifier l'égalité
entre les salaires annuels déclarés, la comptabilité des
salaires (bulletins de salaire) et la comptabilité
générale (états financiers, balance générale
et grand livre des comptes).
- Investigations Juridiques et
Comptables
Elles consistent à :
- examiner les sommes allouées aux salariés hors
paie
( par exemple : les indemnités liées
à la rupture du Contrat de Travail, les frais professionnels...),
- rechercher les sommes non assujetties à tort (par
exemples : les indemnités versées à des stagiaires,
primes d'habillement...),
A l'issue de ce contrôle sur place, il est
généralement procédé à un entretien avec
l'employeur. Cet entretien permet de faire un premier bilan de la
vérification. Les informations obtenues sont analysées au bureau
afin d'infirmer ou de confirmer les éventuelles anomalies
constatées. Ce travail débouche sur un tableau de synthèse
qui présente la situation de l'employeur avant et à l'issu du
contrôle.
Paragraphe II : collecte des données
A- Objectifs de la collecte de
données
Nos enquêtes ont pour objectif de mobiliser les
données nécessaires à la vérification des
différentes hypothèses formulées. Nos enquêtes nous
permettrons de vérifier si :
- la minoration des salaires est due au fait que les
employeurs veulent payer moins de cotisations ;
- le manque de collaboration entre la caisse et les autres
structures externes s'explique par le manque de volonté politique et de
synergie entre les structures.
- l'insuffisance du personnel en qualité et en
quantité s'explique par le manque de volonté de la caisse de
recruter.
- Le manque d'outils et de moyens de travail est du à
la lourdeur administrative.
cadre de l'enquête et population
mère
La ville de Cotonou a été choisie comme le cadre
de réalisation de notre enquêtes en raison de :
- la forte concentration de la population ;
- l'implantation du siège de la CNSS ;
- le temps et les moyens dont nous disposons.
Notre population est composée:
- de la Direction Générale qui est en relation
directe avec les employeurs ;
- des bureaux de recouvrement qui effectuent des
contrôles réguliers afin de s'assurer de l'exactitude des
cotisations versées et des déclarations faites ;
- des employeurs immatriculés ;
- des salariés affiliés.
Echantillonnage
La vérification des hypothèses que nous avons
formulées nous a obligé à effectuer une enquête et
le questionnaire est alors adressé aux agents de la caisse, aux
employeurs et aux travailleurs. Cette enquête nous permettra de
vérifier nos hypothèses.
Dans le souci de réduire au maximum les risques
d'erreurs inévitables lors d'une enquête nous avons
procédé à la détermination d'un
échantillon.
L'échantillon est constitué d'un ensemble de
personnes qui se sont prêtés à nos interrogations. Cet
échantillon comprend :
- deux (02) autorités de la CNSS ;
- Quatre (04) administrateurs de la CNSS ;
- quatre inspecteurs (04) de la CNSS ;
- seize (16) employeurs ;
- quatorze (14) employés.
Conception du questionnaire
Pour une bonne compréhension des questions, notre
questionnaire a été élaboré par rapport aux
problèmes spécifiques au cours de notre recherche. Ce
questionnaire (annexe n°3) nous permettra directement de vérifier
nos hypothèses. Ce questionnaire est libellé comme suit :
B- Technique de dépouillement
Le dépouillement des questionnaires de notre
enquête qui nous permet de vérifier nos hypothèses. Le
traitement des données se rapportant aux problèmes
spécifiques sera fait au moyen du tableur excel.
Chapitre deuxième
Vérification des hypothèses et suggestion
pour l'efficacité du contrôle de l'assiette des cotisations
Il s'agit pour nous dans ce chapitre, de présenter la
réalisation des enquêtes, d'analyser les résultats obtenus
pour la vérification des hypothèses émises, de proposer
des solutions aux problèmes qui entravent le bon fonctionnement du
système de contrôle de l'assiette des cotisations.
Section I Réalisation des enquêtes et
analyse des données obtenues
Dans cette section nous allons réaliser notre
enquête, faire la présentation et l'analyse des données
pour vérifier les hypothèses émises.
Paragraphe I : Elaboration du questionnaire et
difficultés rencontrées
A- Elaboration
Le souci d'avoir des informations fiables pour notre
recherche implique l'utilisation d'outil efficace. C'est dans cet ordre
d'idée que notre enquête a été
réalisée sur la base d'un questionnaire à l'endroit des
employeurs, des travailleurs, des agents de la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale.
Pour l'élaboration de notre questionnaire, nous avons
limité nos questions aux informations recherchées.
La réalisation de notre enquête s'est
déroulée du 22 octobre au 12 novembre 2006 à cotonou.
B- Difficultés rencontrées
et limites des données
Difficultés
rencontrées
Nous avons rencontré quelques difficultés tout
au long de la réalisation de cette enquête. Elles sont
dues :
- au refus de certains salariés de répondre
à notre questionnaire au risque d'être renvoyés;
- à la crainte de certains employeurs d'être
contrôlés ;
- au contrainte de temps pour la réalisation du
travail ;
- à l'indisponibilité de certains responsables
et autorités rencontrées lors de nos travaux.
Limites des données
Compte tenue du temps qui nous est imparti et aux moyens dont
nous disposons, notre enquête s'est déroulée à
Cotonou, alors que la Caisse dispose de six agences réparties sur le
territoire national. Les données prises et exploitées ne
concernent que la ville de Cotonou.
Sur un nombre total soixante (60) questionnaires
adressés aux employeurs, aux travailleurs, aux inspecteurs, aux
administrateurs, aux autorités, ainsi qu'aux agents de la Caisse nous
avons pu récupéré quarante (40). Ces questionnaires
recueillis nous ont permis de présenter et d'analyser les
données obtenues.
Paragraphe II : Présentation et analyse des
données d'enquête
Les résultats de notre enquête seront
présentés et analysés en tenant compte de chaque
problème spécifique.
A- Présentation et analyse des
données par rapport aux problèmes spécifiques 1 et 2 (PS 1
et 2)
Par rapport à la minoration des salaires
(PS1).
Pour vérifier les hypothèses émises en
ce qui concerne le problème spécifique n°1 nous avons
posé trois sous questions qui sont :
1- payer moins de cotisations
Graphique n°1
A la lecture du graphique nous constatons que la
totalité soit 100% des enquêtés imputent la minoration des
salaires à la volonté de certains employeurs de payer moins de
cotisations.
2- coûts de production élevés des
entreprises
Graphique n°2
Après l'analyse du graphique que 95% des
enquêtés trouvent que c'est dans le souci de réduire les
coûts de productions que certains employeurs minorent les salaires.
3- ignorance des textes par certains employeurs
Graphique n°3
53% des personnes enquêtées trouvent que la
minoration des salaires est dû à l'ignorance des textes par
certains employeurs, 48% disent le contraire.
Autres raisons
Graphique n°4
Il ressort du présent graphique que seul 12,5% des
personnes enquêtées suspectent d'autres raisons qui sont à
l'origine de la minoration des salaires par certains employeurs.
Nous pouvons donc conclure que les principales causes de la
minoration des salaires par certains employeurs sont :
- payer moins de cotisations ;
- coûts de production élevés des
entreprises ;
- L'ignorance des textes par certains employeurs.
par rapport à l'absence de coopération
entre la caisse et les autres structure. (PS 2)
Des questions ont été posées pour
conduire à la vérification de hypothèse liée au
manque de collaboration.
1- manque de volonté politique
Graphique n°5
On déduit à la lecture du graphique que 80%
des personnes enquêtés reconnaissent que le manque de
volonté politique est à l'origine du manque de collaboration
entre la Caisse et les autres structures.
2-manque d'entente entre les structures.
Graphique 6
75% des individus enquêtés trouvent que le
manque d'entente entre la caisse et les diverses structures n'expliquent pas le
manque de collaboration entre la Caisse et les autres structures.
3- Les structures ne se font pas confiance.
Graphique n°7
Il ressort du graphique que seul 20% des enquêtés
trouvent en la méfiance entre les structures, une raison explicative du
manque de collaboration entre la Caisse et ces dernières
4- les structures veulent travailler seules.
.
Graphique n°8
70% des personnes enquêtées trouvent que c'est
parce que chaque structure veut travailler seule qu'il n'y a pas manque de
collaboration entre la Caisse et les diverses structures.
5- autres raisons.
.
Graphique n°9
10% des personnes enquêtées suspectent d'autres
raisons être à l'origine du manque de collaboration entre la
Caisse et les autres structures.
En somme, le manque de volonté politique, la
volonté des structures de travailler seule puis la méfiance entre
elles explique en partie l'absence de collaboration entre la Caisse et ses
structures gérant des fichiers similaires à celui des
employeurs.
B- Présentation et analyse des données
par rapport aux problèmes spécifiques 3 et 4 (PS)
Par rapport à l'insuffisance de ressources
humaines en qualité et en quantité.(PS 3)
Nous avons posé certaines questions afin de
vérifier nos hypothèses.
1- les charges de la Caisse sont élevées.
Graphique n°10
La totalité des personnes enquêtées
trouvent que les charges de la Caisse ne sont élevées et cela par
conséquent ne peut fonder le manque du personnel.
2-Les responsables de la Caisse ne mesurent pas le manque du
personnel.
Graphique 11
98% disent que le manque du personnel est dû à la
non saisie de la portée d'un personnel qualifié et suffisant.
3- autres raisons.
Graphique 12
Il ressort de l'analyse du tableau que seulement 15% des
enquêtés imputent le manque du personnel
à d'autres raisons.
En conclusion nous pouvons donc dire que le fait que les
responsables de la Caisse ne sont conscientes du manque du personnel ce qui
explique le manque du personnel en qualité et en quantité.
Par rapport à la dotation du service en
matériels logistiques et roulants. (PS 4)
1- la Caisse n'a pas les moyens nécessaires.
Graphique 13
La totalité des personnes enquêtées
trouvent que la Caisse dispose des moyens nécessaires pour doter ses
services de matériels.
2- Les responsables ne se rendent pas compte des
conséquences.
Graphique 14
La totalité des personnes enquêtées disent
que les responsables ne se rendent pas compte de l'insuffisance de
matériels logistiques et roulants pour ses services.
3- les agents n'entretiennent pas les matériels.
Graphique 15
La totalité des personnes enquêtées soit
100% pensent que le personnel entretient les matériels logistiques et
roulants.
4- autres raisons.
Graphique 16
87,5% des enquêtés trouvent q'il n'y a pas
d'autres raisons justifiant la volonté des responsables de la Caisse de
ne pas doter ses services en matériels logistiques et roulants.
En définitif, c'est parce que la Caisse ne se rend pas
compte de l'insuffisance des matériels logistiques et roulants qu'elle
ne veut pas en doter ses services.
Section II : Vérification des
hypothèses et conditions de mise en oeuvre des solutions
Dans cette section nous allons procéder d'abord
à la vérification des hypothèses formulées ensuite
proposer des solutions aux problèmes retenus et enfin définir
leurs conditions de mise en oeuvre.
Paragraphe I : Vérification des
hypothèses et synthèse du diagnostic
A- Degré de vérification des
hypothèses 1 et 2
? Degré de vérification de
l'hypothèse n°1
Les données de base qui ont servi à notre
analyse montre que la minoration des salaires par certains employeurs est
due à:
- leur volonté de payer moins de cotisations ;
- la réduction des coûts de production ;
- A l'ignorance des textes par certains employeurs.
La principale cause qui serait à la base de la
minoration des salaires, est la volonté des employeurs de payer moins de
cotisations. (Hypothèse n°1 vérifiée).
? Degré de vérification de
l'hypothèse n°2
De l'analyse des données nous pouvons retenir que
l'absence de collaboration est dû aux remarques suivantes :
- manque de volonté politique ;
- pas d'entente entre les diverses structures ;
- les structures ne se font confiance.
Le manque de volonté politique est à la base de
l'absence de collaboration entre la Caisse et les autres structures. Mais ce
problème est lié également à d'autres causes.
(Hypothèse n°2 vérifiée)
B- Degré de vérification des
hypothèses n° 3 et n° 4
? Degré de vérification de
l'hypothèse n° 3
Suite à l'analyse des données les causes
suivantes ont été retenues :
- les charges de la caisse ne sont pas
élevées;
- la caisse ne mesure pas l'importance du manque du
personnel;
- et autres raisons.
Le fait pour la Caisse de ne mesure pas l'importance du
manque du personnel est à la base de l'insuffisance des ressources
humaines. Mais ce problème est lié également à
d'autres causes.
L'hypothèse n°3 se trouve vérifiée
dans sa majeure partie.
? Degré de vérification de
l'hypothèse n°4
De l'analyse des données, il en ressort que le manque
de moyens et d'outils de travail est dû aux raisons suivantes :
- la caisse ne se rend pas compte de l'évidence des
conséquences;
- autres raisons.
Alors l'hypothèse n°4 selon laquelle, la caisse
ne se rend pas compte des conséquences se trouve
vérifiée dans sa majeure partie car d'autres causes sont aussi
à la base de ce problème.
C- Synthèse du diagnostic lié aux
problèmes spécifiques
? Elément de diagnostic lié au
problème spécifique n°1
Après la vérification de l'hypothèse
n°1 il ressort que la minoration des salaires par les employeurs
est due à la volonté des employeurs de payer moins de
cotisations.
? Elément de diagnostic lié au
problème spécifique n°2
La vérification de l'hypothèse spécifique
n°2 nous conduit à retenir que le manque de volonté
politique est à la base du manque de collaboration entre la caisse et
les autres structures mais également à d'autres
raisons.
? Elément de diagnostic lié au
problème spécifique n°3
Après la vérification de l'hypothèse
spécifique n°3, nous avons retenu définitivement
que le manque du personnel en qualité et en quantité
s'explique par le fait que la Caisse ne mesure pas l'importance du
personnel.
? Elément de diagnostic lié au
problème spécifique n°4
Après la vérification de l'hypothèse
n°4, il ressort que le manque de moyens et d'outils de travail se
justifie par le fait que la caisse ne se rend pas compte des
conséquences et aussi par d'autres causes.
Il nous revient de proposer de proposer des
solutions en vue d'éradiquer les différentes causes qui sont
à la base des problèmes identifiés.
Paragraphe II : Approches de solution et
condition de leur mise en oeuvre
Pour le contrôle de l'assiette des cotisations à
la Caisse Nationale de Sécurité Sociale nous nous sommes
fixé des objectifs par rapport aux problèmes et aux
hypothèses qui ont été formulées. Après
l'analyse des données nos hypothèses ont été
partiellement ou entièrement vérifiées. Nous allons
proposer des solutions et les conditions de mise en oeuvre de ces solutions.
A- Approche de solutions liées aux
problèmes spécifiques
Nous allons proposer des solutions pour chaque problème
spécifique en tenant compte des objectifs préalablement
fixés.
? Par rapport à la minoration des salaires.(PS
1)
Rappelons que les causes qui sont à la base de ce
problème sont :
- payer moins de cotisations ;
- coûts de productions élevés des
entreprises ;
- dû à l'ignorance des textes par certains
employeurs.
Nous allons proposer les solutions en fonction de chaque cause
identifiée :
? payer moins de cotisations :
La Caisse doit sensibiliser les employeurs sur le rôle
qui est le leur dans le bon fonctionnement du régime de
sécurité sociale. Elle mettre l'accent sur le rôle des
cotisations sociales sans quoi aucun régime de sécurité
sociale ne peut survivre. Par ailleurs elle doit renforcer les méthodes
en matière de recouvrement des cotisations.
? Coûts de productions élevés des
entreprises :
La Caisse doit démontrer aux employeurs que les
cotisations sont essentielles et qu'elles participent au développement
économique de notre pays. Elle doit également leur montrer les
poursuites éventuelles en cas de non paiement des cotisations, les
inégalités que peuvent engendrer le non paiement des cotisations
entre les employeurs qui satisfont à leur obligation et ceux qui ne le
font pas.
? dû à l'ignorance des textes par certains
employeurs :
La Caisse doit prouver aux employeurs que nul n'est
sensé ignorer la loi. Elle doit organiser des séances de
vulgarisation des textes en édictant des dépliants à
remettre aux employeurs lors des relances. Elle doit faire des émissions
télévisées.
Elle peut organiser des jeux concours à l'endroit des
employeurs qui permettront de récompenser les gagnants cela obligerait
d'autres employeurs à participer aux jeux et plus ils sont nombreux plus
ils seront imprégnés de la législation.
? Par rapport au manque de collaboration entre la
Caisse et les autres structures. (PS 2)
Les causes qui sont liées à ces problèmes
sont :
- manque de volonté politique ;
- pas d'entente entre les diverses structures ;
- les structures veulent travailler seules.
Les solutions seront proposées en fonction de chaque
cause.
? manque de volonté politique.
La convention de l'OIT (n°102) de 1952 concernant la
sécurité sociale stipule explicitement que l'Etat est garant de
la sécurité sociale. Cette responsabilité de l'Etat inclue
les rôles principaux que doit jouer l'Etat en ce qui concerne
l'élaboration et la mise au point de la politique, la rédaction
et l'adoption de la législation, la création d'un environnement
idéal et d'un cadre financier stable et solide.
Pour ce faire il doit favoriser et accompagner la synergie
entre les diverses structures qui permettra par exemple à la
Caisse et aux services des impôts de maîtriser l'effectif des
employeurs.
L'Etat doit créer un système dans lequel par
exemple avant d'avoir l'autorisation d'ouvrir une entreprise il faut
nécessairement être immatriculé. L'Etat doit par ailleurs
rendre obligatoire la collaboration entre le Centre de Formalités des
Entreprises, le Service des impôts, le Guichet unique, le greffe du
tribunal.
? pas d'entente entre les diverses structures : les
structures doivent créer une ambiance qui favorise la bonne
relation ; développer une confiance mutuelle entre
elles ; développer une certaine franchise entre elles.
? Les structures veulent travailler seules
L'Etat doit promouvoir la nécessité pour les
structures de travailler ensemble. Il doit rendre obligatoire le travail
entre les diverses structures. La CNSS par contre doit développer une
politique d'ouverture et de collaboration avec d'autres administrations
susceptibles de permettre un enrichissement du fichier employeur et une
facilitation de la collecte des recettes techniques favorables à
l'élargissement de l'assiette des cotisations.
? Par rapport au manque du personnel en
qualité et en quantité. (PS 3)
Les différentes causes liées à ce
problème sont :
- Pas de formation idoine pour les nouvelles recrues
dans le domaine du contrôle.
-Manque de volonté de la caisse de recruter du
personnel afin de renforcer le contrôle des employeurs.
? Pas formation idoine pour les contrôleurs
recrutés fraîchement :la Caisse doit définir
clairement les postes à pourvoir. ; organiser des formations
idoines pour les contrôleurs fraîchement recrutés ;
redéployer les contrôleurs qui sont pris part aux formations dans
le service de Contrôle Employeurs ; recycler dans l'intervalle de
chaque deux ans les anciens contrôleurs.
? Manque de volonté de la caisse de recruter du
personnel afin de renforcer le contrôle des employeurs : recruter
assez de contrôleurs ; décentraliser le Service
Contrôle Employeurs dans chaque département du pays.
? Par rapport au manque de matériels.( PS
4)
Rappelons que les différentes causes liées
à ce problème sont :
- Lourdeur administrative ;
- Manque de volonté.
Les solutions proposées seront en fonction de chaque
cause.
? Lourdeur administrative : la caisse doit
alléger les formalités pour acquisitions rapide des
matériels de travail ; doter le service Contrôle employeur
des moyens roulants et logistiques pour faciliter le travail.
? Manque de volonté : prise de conscience de
l'importance de la dotation de ses services en matériels
nécessaires.
B- Conditions de leur mise en oeuvre
L'efficacité des solutions proposées ci- dessus
dépendent des conditions de leur mise en oeuvre. Ainsi nos
recommandations sont formulées à l'endroit de l'Etat, de la
Caisse et des employeurs.
· à l'endroit de l'Etat
si l'Etat et la CNSS comptent principalement sur
l'éducation et la persuasion pour encourager le respect des
règles plutôt que sur leur application effective en favorisant
l'application des décrets en la matière, il n'est pas surprenant
que les cotisants cherchent à échapper à leurs
obligations en matière de cotisations. L'Etat doit doter la CNSS des
moyens juridiques adéquats pour l'exécution effective des
dispositions en matière de cotisations : si l'Etat n'accorde pas
à la CNSS l'autorité requise, l'exécution des dispositions
applicables sera entravé et rendue inefficace, et par conséquent
les objectifs fixés ne seront jamais atteints. L'Etat doit accorder tous
les moyens à la CNSS puisque en cas de crise, l'Etat sera obligé
d'apporter un soutien financier considérable à la CNSS ce fardeau
potentiel pourrait être évité si l'Etat accordait davantage
d'attention à la question du respect des règles.
· à l'endroit de la Caisse
Dans le souci s'accomplir pleinement le rôle qui est le
sien,la Caisse doit tout d'abord prendre en considération les
recommandations faites par les étudiants lors de leur stage.
Elle doit réorganiser les structures de recouvrement
des cotisations sociales pour les adapter sur le terrain à la large
implantation des structures de l'Administration fiscale.
Elle doit affecter des contrôleurs dans les
localités où la CNSS n'a pas de structures de
représentation établies et où il se développe
pourtant des activités salariales d'envergure.
Aujourd'hui, il doit exister un véritable partenariat
entre la CNSS et l'Administration fiscale en matière de recouvrement des
cotisations sociales au Bénin.
La transparence de la CNSS pourra être améliorer
au moyen d'actions de relations publiques plus efficaces, dont le seul but
serait de faire comprendre plus facilement aux assurés et aux employeurs
quels sont leurs obligations et leurs en matière de
sécurité sociale, et de souligner les liens existants entre les
droits aux prestations et les cotisations. Car certains cotisants peuvent
échapper à leur obligation vis- à -vis de l'organisme de
sécurité sociale si la légitimité et
l'équité du régime sont remises en cause. Mais il faut
que la Caisse mette à la disposition des contrôleurs les moyens
roulants et outils nécessaires pour accomplissement de leur travail.
Elle peut aussi décorer les employeurs qui paient
régulièrement leurs cotisations, réduire la lenteur
administrative, recruter du personnel en qualité et en quantité.
Elle ne doit pas remettre aux employeurs qui ne sont pas en règle,les
attestations prouvant qu'ils sont à jour de leur obligation, leur
permettant de soumissionner pour des marchés publics et enfin
renforcer l'exécution des dispositions applicables en matière du
respect de l'assiette.
La Caisse doit fournir aux travailleurs un relevé
annuel de sécurité sociale de manière à ce qu'ils
puissent suivre l'évolution de leur dossier ceci évitera aux
travailleurs des désagréments fâcheux et à la Caisse
les pertes de temps.
* à l'endroit des
employeurs
Les employeurs étant les principaux partenaires de la
Caisse ils doivent :
- déclarer leurs travailleurs au moment;
- ne plus minorer les salaires des travailleurs ;
- Respecter le l'assiette des cotisations ;
- respecter la date d'embauche des salariés ;
- s'informer sur les leurs obligations vis -à- vis de
la Caisse ;
- permettre aux contrôleurs de bien faire leur travail
en leur fournissant tous renseignements utiles ;
- prendre conscience de l'importance des cotisations.
* à l'endroit des travailleurs
Les travailleurs devraient être encouragés
à signaler le non respect de l'assiette des cotisations par leur
employeur. Ils doivent dénoncer systématiquement les employeurs
qui ne veulent pas les affilier. Ils ne doivent être complices des
minorations de date d'embauchage et des salaires. Les travailleurs doivent
s'informer sur leurs droits et obligations. Ils prendre conscience de
l'importance de la sécurité sociale au cours d'activité ou
non. Il faudrait que les travailleurs fassent confiance aux contrôleurs
quand ils les interrogent et fournir d'amples informations pour les aider. Ils
doivent également se rapprocher de la Caisse pour savoir si leurs
cotisations sont versées régulièrement.
Le tableau de synthèse de
l'étudeTABLEAU de synthèse : « contribution
au contrôle de l'assiette des cotisations à la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale »
NIVEAU
D'ANALYSE
|
PROBLEMATIQUE
|
OBJECTIFS
|
CAUSES REELLES
|
DIAGNOSTIC
|
SOLUTIONS
|
NIVEAU
GENERAL
|
Problème général
Non respect de l'assiette des cotisations
|
Objectif général
Suggérer des méthodes efficaces pour une
déclaration exacte de l'assiette des cotisations
|
|
|
.
|
NIVEAUX
SPECIFIQUES
|
1
|
Problème spécifique n°1
Minoration des cotisations ;
|
Objectif spécifique n°1
Proposer des mesures efficaces pour l'exactitude de
salaires et des cotisations.
|
Cause spécifique n°1
- payer moins de cotisations
- coûts de production
élevés
- ignorance des textes par certains
employeurs
|
Elément de diagnostic n°1
La minoration des salaires est due en
réalité au paiement des cotisations, aux coûts de
production élevés et à l'ignorance des textes par certains
employeurs
|
- lancer des campagnes pour encourager ;
- sensibiliser les employeurs sur le rôle qui est
le leur ;
- renforcer les méthodes de
recouvrement.
Montrer aux employeurs l'importance des
cotisations
-les poursuites éventuelles
- vulgariser les textes en la matière
|
2
|
Problème spécifique n°2
manque de coopération entre la caisse et les
autres structures ;
|
Objectif spécifique n°2
renforcer la collaboration entre la caisse et les
autres structures
|
Cause spécifique n°2
- manque de volonté politique
|
Le manque de collaboration est dû au manque de
volonté politique
|
-créer la synergie entre la Caisse et les autres
structures ;
- rendre obligatoire la collaboration ;
- se faire confiance mutuellement
|
3
|
Problème spécifique n°3
Insuffisance des ressources humaines en qualité et
en quantité
|
Objectif spécifique n°3
Recruter du personnel en qualité et en
quantité
|
Cause spécifique n°3
La caisse ne mesure pas l'importance du manque de
personnel
|
l'insuffisance des ressources humaines en qualité
et en quantité explique par la non perception de l'importance du
personnel
|
- définir clairement les postes à
pourvoir ;
- organiser des formations idoines ;
- recyclage des anciens contrôleurs
- recruter des contrôleurs
|
4
|
Problème spécifique n°4
manque de moyens et d'outils de travail
|
Objectif spécifique n°4
Suggérer la dotation en moyens et outils
adéquats
|
Cause spécifique n°4
Les responsables ne rendent pas compte des
conséquences
|
le manque de moyens et d'outils de travail est dû
à la non perception des conséquences par la Caisse
|
- alléger les formalités
administratives ;
- doter les services en matériels de
service
|
Conclusion
Le régime de Sécurité Sociale dont le
financement est basé sur un système distributif ne pourra
survivre que grâce aux cotisations des employeurs et des travailleurs. La
Caisse Nationale de Sécurité Sociale au Bénin n'a pas
dérogé à cette tradition où ces cotisations
constituent ses principales ressources de financement.
Mais aujourd'hui, force est de constater que le non respect
de l'assiette des cotisations est l'un des maux qui minent la CNSS.
Aucun régime de sécurité sociale ne peut
atteindre ses objectifs si ceux qui cotisent n'observent pas les règles
prescrites en matière de cotisations.
L'évasion des cotisations crée des
illégalités entre les employeurs qui satisfont à leurs
obligations en matière de cotisations et ceux qui s'y soustraient. Les
principales causes du non respect de l'assiette des cotisations se retrouvent
à travers les problèmes spécifiques suivants :
- la minoration des salaires ;
- l'absence de collaboration entre la Caisse et les autres
structures ;
- le manque de ressources humaines en qualité et en
quantité ;
- le manque d'outils et de moyens de travail.
Les remèdes possibles au contrôle de l'assiette
des cotisations ont été proposés seule la mise en oeuvre
des moyens sur le plan national et l'implication réelle de l'Etat
peuvent promouvoir le respect des règles en la matière. La mise
en application de ce dispositif nécessite l'affectation et la mise en
place des mécanismes nécessaires pour l'accomplissement impartial
de cette noble mission.
A cet effet il nous paraît nécessaire que la
Caisse renforce ses méthodes en matière de contrôle de
l'assiette des cotisations, qu'elle collabore nécessairement avec les
autres structures afin de maîtriser le flux des employeurs qui n'est pas
négligeable. A cela il faut une réelle motivation pour les
contrôleurs afin de les encourager à continuer leur mission.
Cependant il importe de reconnaître qu'avec la
décentralisation il faut sûrement multiplier les bureaux de
recouvrement pour rendre encore plus efficace le système de recouvrement
au Bénin. D'autres recherches s'avèrent donc indispensable pour
prendre en compte le système de recouvrement le mieux adapté
à la décentralisation.
Bibliographie
OUVRAGES GENERAUX
? DUPEYROUX, J.J
(1985) : « Sécurité
Sociale. », Paris, 5ème
édition, 307p.
? PERETTI, Jean-Marie
(1998) : « Ressources Humaines et gestion du
personnel. », 2ème édition,
223p.
? RICHEZ-BATTESTI, N
(1994) : « Dictionnaire des questions
sociales. », Paris, Hatier, 234p.
? RIDEAU, M
(1970) : « Précis de la
législation du travail. », Paris,
5ème édition, 214p.
OUVRAGES
SPECIALISES
? Association Internationale de la sécurité
Sociale (1990) : « Manuel Du
Formateur. », 326p.
? Association Internationale de la Sécurité
Sociale (1992) : « Technique de Recouvrement des
Cotisations de la Sécurité Sociale. »,
Genève, Tome 2, 157p.
? Association Internationale de la sécurité
Sociale (2000) : « la Sécurité
Sociale en Afrique : nouvelles
réalités. », Abidjan, Série
Africaine n°21, 388p.
REVUES
? Revue Internationale de Sécurité Sociale
(2001) : « L'évasion des cotisations :
conséquences sur les régimes de pensions de la
sécurité sociale. », Vol.54, n°4 octobre-
décembre, 166p.
? Revue Internationale de Sécurité Sociale
(2003) : « La sécurité sociale en
Afrique. », Vol.56, n°3- 4 juillet- décembre,
244p.
MEMOIRES
? AKOTENOU, Edwige Sigan
(2005) : « Réflexion sur le recouvrement des
cotisations sociales au Bénin. », Mimographe,
Université d'Abomey-Calavi, ENAM, ATSS, Cycle I.
? DEGUENON, Armelle Eurydice Houéfa
(1997) : « Réflexion sur le mode de
financement béninois de Sécurité
Sociale. »,Mimographe, Université
Nationale du Bénin,ENA, ATSS, Cycle I.
TEXTES LEGISLATIFS ET
REGLEMENTAIRES
? Décision n° 016/CNSS/DG/DAC-SPC du 11
avril 2005, portant organisation, fonctionnement et attributions de la
Caisse Nationale de Sécurité Sociale, Cotonou.
? Loi 98-019 du 21 mars 2003, portant code de
Sécurité Sociale en République du Bénin.
Cotonou.
|