Section 2 : Accélération de la
promotion de l'accès aux services sociaux de base
A- Capital humain et renforcement des
capacités
La mise en place d'infrastructures de base de
qualité et mieux réparties géographiquement ainsi que la
mise à la disposition des populations de services sociaux indispensables
constituent des préalables pour renforcer le stock de capital humain et
apporter des solutions viables à la demande sociale à travers des
investissements conséquents dans les services sociaux (éducation,
santé, hydraulique, transport...).
La volonté du gouvernement de renforcer le stock
de capital humain, à travers notamment le renforcement du système
éducatif et l'amélioration de la situation s'est traduite par une
allocation conséquente de ressources au secteur de l'éducation et
de la formation et la santé. En effet, les ressources budgétaires
allouées à ces secteurs n'ont cessé d'augmenter
d'année en année.
a- Education-formation
Le Sénégal a démarré, depuis 2000,
la mise en oeuvre du programme décennal de l'éducation et de la
formation (PDEF) qui fixe les orientations du gouvernement en matière
d'éducation jusqu'en 2010.
Pour améliorer et renforcer les acquis du PDEF en vue
d'atteindre la scolarisation universelle au niveau du cycle fondamental, le
gouvernement a entrepris la mise à jour du PDEF (PDEF, 2005-2007). La
deuxième phase du PDEF, qui compte mettre l'accent sur la
qualité, repose sur les options suivantes :
- l'universalisation de l'achèvement du cycle
alimentaire et l'amélioration de l'accès dans les autres
cycles
- la création des conditions d'une éducation de
qualité à tous les niveaux de formation
- l'éradication de l'analphabétisme et la
promotion des langues nationales
- l'élargissement des compétences des
communautés et des collectivités dans le système
éducatif, notamment dans la gestion des écoles, le suivi de la
qualité et la mobilisation des ressources
- la promotion et l'orientation de la formation
professionnelle vers le marché du travail
- l'élimination des disparités entre groupes
économiques (riches/pauvres), entre sexes, inter et intra
régionales, entre milieux (urbain/rural), à tous les niveaux
d'enseignement et la prise en compte des besoins des enfants handicapés
- le partenariat efficace et bien coordonné
- l'ouverture à la coopération régionale
au sein de l'espèce CEDEAO.
Pour promouvoir l'éducation qualifiante des jeunes et
des adolescents et orienter la formation professionnelle vers le marché
du travail et de l'emploi, les stratégies sont orientées autour
de :
- la révision en profondeur de l'offre de formation
formelle et non formelle (alphabétisation, éducation
communautaire de base, etc) et la mise en place d'une carte nouvelle des
filières
- l'élaboration /révision des programmes de
formation selon l'approche par les compétences
- la promotion d'un partenariat dynamique avec le
privé
- l'organisation du système d'apprentissage en
suscitant un consensus, en fondant l'apprentissage sur les valeurs sociales de
solidarité et en mettant en place un cadre juridique approprié
- la réduction des inégalités entre
sexes
- la formation des adolescents et des jeunes de 13 à 18
ans décrochés du système éducatif formel et non
formel sans disposer des outils minimaux.
A cet égard, l'Etat s'attachera à mettre en
place les conditions devant lui permettre de répondre aux besoins
éducatifs de tous les jeunes et de tous les adultes en assurant un
accès équitable à des programmes adéquats et des
manuels notamment des manuels non stéréotypés
intégrant la dimension genre, ayant pour objet l'acquisition de
connaissances ainsi que de compétences nécessaires à la
vie courante. L'éducation non formelle sera soutenue à travers la
poursuite de la construction des espaces jeunes, l'élaboration de
modules de renforcement des capacités des jeunes et de leurs
groupements.
Au niveau de l'environnement scolaire, les difficultés
d'accès à l'eau potable, aux services énergétiques,
aux blocs sanitaires, l'absence de murs de clôtures, limitent les
performances du secteur. Ainsi, pour renforcer la qualité du
système éducatif, il s'agira de veiller à une
intégration adéquate de ces besoins dans les infrastructures
scolaires.
b- Santé et nutrition
Malgré les efforts consentis et les progrès
réalisés, le secteur reste caractérisé par une
insuffisance des infrastructures sanitaires et sociales et en prestation de
services.
Les progrès réalisés dans la
première phase du PNDS seront poursuivis pour atteindre en 2010 entre
autres, un taux de couverture vaccinale DTC3 de plus de 80%,
un taux de consultation primaire curative de 60%, un taux de
consultation prénatale de 65%, une proportion
d'accouchement assistés par un personnel formé de
70%, un taux de prévalence du VIH/SIDA de moins de
3%.
La stratégie retenue sera fondé sur :
1. la correction de l'insuffisance de l'accès aux soins
par une politique de dotation suffisante et de qualité en
infrastructures et le recours des services à base communautaire pour
pallier l'insuffisance de personnels
2. l'allègement des dépenses de santé
(médicament surtout) chez les pauvres
3. l'accès aux mutuelles de santé
4. le développement des ressources humaines
5. l'appui au secteur privé et la médecine
traditionnelle
6. le renforcement du contrôle des maladies
endémiques et de la surveillance épidémiologiques
7. l'accroissement des performances des programmes de
santé de la reproduction, notamment par la promotion de
stratégies innovatrices d'appui à la planification familiale
8. l'appui institutionnel au niveau central, régional
de district.
Les mesures et actions concrètes envisagées
devront permettre de renforcer la lutte contre la mortalité maternelle,
de consolider les acquis des programmes (lutte contre le paludisme,
vaccination), d'intégrer des programmes de lutte contre la bilharziose,
la lèpre, le ver de Guinée, la tuberculose etc, de
développer des programmes en faveur des maladies non transmissibles ou
liées a la vieillesse et de renforcer les deux piliers à savoir
la prévention et la prise en charge de la lutte contre le VIH/SIDA.
En ce qui concerne la nutrition, l'Etat poursuivra la mise en
oeuvre d'une politique de nutrition multisectorielle en vue d'améliorer
la situation nutritionnelle des femmes et des enfants. Cette politique vise
à :
§ réduire de moitié la prévalence de
la malnutrition chez les enfants 0-5 ans
§ éliminer durablement les troubles liés
aux carences en iode et l'avitaminose A
§ réduire d'un tiers la prévalence de
l'anémie
§ assurer une disponibilité et un accès
durable à une alimentation en quantité et qualité
suffisantes pour toute la population
Ces objectifs seront poursuivis à travers le programme
de renforcement de la nutrition (PRN) [2002-2015].
Ce programme a permis dans sa première phase de toucher
de 20% des enfants âgés de moins de 5ans et de
tester avec succès des expériences ayant permis une
réduction significative de la prévalence de la malnutrition et
une amélioration générale de la situation nutritionnelle
des enfants et des femmes.
Pour la période 2006-2010, le PRN prévoit
d'augmenter la couverture des enfants de 20% à
50%, soit 900000 enfants âgés de
moins de 5ans. Cette intensification des interventions de
nutrition est encore plus nécessaire dans les zones rurales qu'elle
devra cibler en priorité au regard des indicateurs montrant une
prévalence largement élevée de la malnutrition en milieu
rural, qu'en milieu urbain.
c- l'accès à l'eau potable
Le gouvernement a fait du secteur de l'eau potable une
priorité pour la réduction de la pauvreté. Cette
priorité s'est traduite dans le plan d'actions du DSRP (2003-2005). Pour
renforcer les acquis et inscrire les objectifs dans une perspective globale et
à long terme, le gouvernement a élaboré en 2005, le
Programme d'Eau potable et d'Assainissement du Millénaire (PEPAM),
à travers lequel, les objectifs de réduction de la
pauvreté dans le secteur de l'eau seront mis en oeuvre.
Les résultats attendus en 2015 pour l'atteinte par le
Sénégal des OMD sont que 100% des ménages
en milieu urbain et 82% des ménages en milieu rural
aient un accès à l'eau potable. En vue de d'accroître le
taux d'accès à l'eau potable et promouvoir une gestion durable
des ouvrages, il s'agira à court terme (d'ici à 2010) de
réaliser en milieu rural 200 nouvelles adductions d'eau
multi villages, 150 extensions dont 70
constructions de châteaux d'eau et 200 puits modernes et
la consolidation des infrastructures existantes d'une part, et, d'autre
d'augmenter l'extension des réseaux et les branchements sociaux en
milieu urbain et périurbain.
La stratégie retenue sera centrée autour
de :
1. la préservation et l'amélioration des acquis
de l'hydraulique urbaine
2. l'intensification de développement de l'hydraulique
rurale
3. la responsabilisation et la participation accrue des
acteurs directs (collectivités locales, usagers, secteur
privé)
4. une meilleure synergie intersectorielle (hydraulique,
décentralisation, assainissement, énergie, santé),
optimisation technique et maîtrise des coûts des infrastructures
5. la gestion rigoureuse des ressources en eau
6. mise en place de mécanismes pour assurer les
équilibres financiers durables du service public à l'eau.
A cet égard, l'Etat mettra en place un cadre
unifié des interventions qui proposera à tous les acteurs en
ensemble de règles communes et un outil de coordination. Ce cadre
permettra d'amener la capacité d'exécution et d'absorption du
secteur à la hauteur des besoins des dix (10) prochaines années
de promouvoir les synergies intersectorielles et la cohérence des
interventions.
d- L'accès à l'assainissement
L'assainissement est au centre des préoccupations du
gouvernement du Sénégal et constitue une cible retenue par la
communauté internationale pour l'atteinte des OMD. C'est à ce
titre qu'il constitue une des composantes du PEPAM, élaboré en
2005. Aussi, les objectifs prioritaires retenus visent à
porter :
· le taux d'accès des ménages ruraux
à un système autonome d'évacuation des excréta et
des eaux usées de 17% en 2004 à
59% en 2015
· le taux d'accès des ménages urbains
à un service d'assainissement de 56,7% en 2002 à
78% en 2015. Les taux d'accès attendus, à
l'horizon 2015 sont de 85% à Dakar,
72% dans les centres assainis et 68% dans les
centres non assainies.
Il s'agira à court terme (d'ici 2010), de
réaliser 71000 systèmes individuels et
84000 édicules public, en milieu rural. Pour le milieu
urbain, il a été retenu la réalisation, d'ici à
l'horizon 2015, de 92400 branchements dont (28600
branchements sociaux) sur le réseau collectif ou réseau
semi-collectif et l'installation de 135000 systèmes
autonomes. En ce qui concerne la collecte et le traitement des eaux
usées, il est prévu de porter les capacités STEP à
plus de 34000 m3/jour à Dakar. L'Etat
prendra les mesures d'accompagnement pour le renforcement des capacités
des acteurs des services de l'Etat, des consommateurs, des collectivités
et du secteur privé.
Les actions et mesures envisagées contribuent à
l'atteinte des objectifs suivants :
· améliorer l'accès des ménages
à des systèmes d'évacuation des excrétas
· améliorer l'accès des ménages
à des systèmes adéquats d'évacuation des eaux
pluviales
· améliorer l'accès à des
systèmes de gestion des déchets solides
· changer positivement les attitudes et comportements des
populations
· améliorer le cadre institutionnel et
organisationnel avec la mise en oeuvre des réformes dites de
deuxième génération.
Par ailleurs, de nouveaux programmes d'accès à
l'assainissement ciblés sur les ménages les plus pauvres seront
mis en oeuvre pour améliorer l'efficacité des programmes de
branchements subventionnés.
La stratégie retenue sera centrée
autour :
· mise en place des réformes de deuxième
génération à travers la loi sur le service public de l'eau
potable et de l'assainissement : actualisation des instruments
contractuels Etats-ONAS, la préparation d'un code de l'assainissement,
l'intégration de la problématique eaux pluviales dans la
stratégie
· l'optimisation des techniques et le renforcement des
infrastructures, notamment pour réduire les impacts environnementaux et
exploiter la complémentarité entre l'assainissement collectif,
semi-collectif et autonome
· l'amélioration progressive de l'équilibre
financier de l'ONAS.
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