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La pauvreté au Sénégal

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par Adama KHAYA
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrîse analyse et politiques économiques 2004
  

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Section 2 : Accélération de la promotion de l'accès aux services sociaux de base

A- Capital humain et renforcement des capacités

La mise en place d'infrastructures de base de qualité et mieux réparties géographiquement ainsi que la mise à la disposition des populations de services sociaux indispensables constituent des préalables pour renforcer le stock de capital humain et apporter des solutions viables à la demande sociale à travers des investissements conséquents dans les services sociaux (éducation, santé, hydraulique, transport...).

La volonté du gouvernement de renforcer le stock de capital humain, à travers notamment le renforcement du système éducatif et l'amélioration de la situation s'est traduite par une allocation conséquente de ressources au secteur de l'éducation et de la formation et la santé. En effet, les ressources budgétaires allouées à ces secteurs n'ont cessé d'augmenter d'année en année.

a- Education-formation

Le Sénégal a démarré, depuis 2000, la mise en oeuvre du programme décennal de l'éducation et de la formation (PDEF) qui fixe les orientations du gouvernement en matière d'éducation jusqu'en 2010.

Pour améliorer et renforcer les acquis du PDEF en vue d'atteindre la scolarisation universelle au niveau du cycle fondamental, le gouvernement a entrepris la mise à jour du PDEF (PDEF, 2005-2007). La deuxième phase du PDEF, qui compte mettre l'accent sur la qualité, repose sur les options suivantes :

- l'universalisation de l'achèvement du cycle alimentaire et l'amélioration de l'accès dans les autres cycles

- la création des conditions d'une éducation de qualité à tous les niveaux de formation

- l'éradication de l'analphabétisme et la promotion des langues nationales

- l'élargissement des compétences des communautés et des collectivités dans le système éducatif, notamment dans la gestion des écoles, le suivi de la qualité et la mobilisation des ressources

- la promotion et l'orientation de la formation professionnelle vers le marché du travail

- l'élimination des disparités entre groupes économiques (riches/pauvres), entre sexes, inter et intra régionales, entre milieux (urbain/rural), à tous les niveaux d'enseignement et la prise en compte des besoins des enfants handicapés

- le partenariat efficace et bien coordonné

- l'ouverture à la coopération régionale au sein de l'espèce CEDEAO.

Pour promouvoir l'éducation qualifiante des jeunes et des adolescents et orienter la formation professionnelle vers le marché du travail et de l'emploi, les stratégies sont orientées autour de :

- la révision en profondeur de l'offre de formation formelle et non formelle (alphabétisation, éducation communautaire de base, etc) et la mise en place d'une carte nouvelle des filières

- l'élaboration /révision des programmes de formation selon l'approche par les compétences

- la promotion d'un partenariat dynamique avec le privé

- l'organisation du système d'apprentissage en suscitant un consensus, en fondant l'apprentissage sur les valeurs sociales de solidarité et en mettant en place un cadre juridique approprié

- la réduction des inégalités entre sexes

- la formation des adolescents et des jeunes de 13 à 18 ans décrochés du système éducatif formel et non formel sans disposer des outils minimaux.

A cet égard, l'Etat s'attachera à mettre en place les conditions devant lui permettre de répondre aux besoins éducatifs de tous les jeunes et de tous les adultes en assurant un accès équitable à des programmes adéquats et des manuels notamment des manuels non stéréotypés intégrant la dimension genre, ayant pour objet l'acquisition de connaissances ainsi que de compétences nécessaires à la vie courante. L'éducation non formelle sera soutenue à travers la poursuite de la construction des espaces jeunes, l'élaboration de modules de renforcement des capacités des jeunes et de leurs groupements.

Au niveau de l'environnement scolaire, les difficultés d'accès à l'eau potable, aux services énergétiques, aux blocs sanitaires, l'absence de murs de clôtures, limitent les performances du secteur. Ainsi, pour renforcer la qualité du système éducatif, il s'agira de veiller à une intégration adéquate de ces besoins dans les infrastructures scolaires.

b- Santé et nutrition

Malgré les efforts consentis et les progrès réalisés, le secteur reste caractérisé par une insuffisance des infrastructures sanitaires et sociales et en prestation de services.

Les progrès réalisés dans la première phase du PNDS seront poursuivis pour atteindre en 2010 entre autres, un taux de couverture vaccinale DTC3 de plus de 80%, un taux de consultation primaire curative de 60%, un taux de consultation prénatale de 65%, une proportion d'accouchement assistés par un personnel formé de 70%, un taux de prévalence du VIH/SIDA de moins de 3%.

La stratégie retenue sera fondé sur :

1. la correction de l'insuffisance de l'accès aux soins par une politique de dotation suffisante et de qualité en infrastructures et le recours des services à base communautaire pour pallier l'insuffisance de personnels

2. l'allègement des dépenses de santé (médicament surtout) chez les pauvres

3. l'accès aux mutuelles de santé

4. le développement des ressources humaines

5. l'appui au secteur privé et la médecine traditionnelle

6. le renforcement du contrôle des maladies endémiques et de la surveillance épidémiologiques

7. l'accroissement des performances des programmes de santé de la reproduction, notamment par la promotion de stratégies innovatrices d'appui à la planification familiale

8. l'appui institutionnel au niveau central, régional de district.

Les mesures et actions concrètes envisagées devront permettre de renforcer la lutte contre la mortalité maternelle, de consolider les acquis des programmes (lutte contre le paludisme, vaccination), d'intégrer des programmes de lutte contre la bilharziose, la lèpre, le ver de Guinée, la tuberculose etc, de développer des programmes en faveur des maladies non transmissibles ou liées a la vieillesse et de renforcer les deux piliers à savoir la prévention et la prise en charge de la lutte contre le VIH/SIDA.

En ce qui concerne la nutrition, l'Etat poursuivra la mise en oeuvre d'une politique de nutrition multisectorielle en vue d'améliorer la situation nutritionnelle des femmes et des enfants. Cette politique vise à :

§ réduire de moitié la prévalence de la malnutrition chez les enfants 0-5 ans

§ éliminer durablement les troubles liés aux carences en iode et l'avitaminose A

§ réduire d'un tiers la prévalence de l'anémie

§ assurer une disponibilité et un accès durable à une alimentation en quantité et qualité suffisantes pour toute la population

Ces objectifs seront poursuivis à travers le programme de renforcement de la nutrition (PRN) [2002-2015].

Ce programme a permis dans sa première phase de toucher de 20% des enfants âgés de moins de 5ans et de tester avec succès des expériences ayant permis une réduction significative de la prévalence de la malnutrition et une amélioration générale de la situation nutritionnelle des enfants et des femmes.

Pour la période 2006-2010, le PRN prévoit d'augmenter la couverture des enfants de 20% à 50%, soit 900000 enfants âgés de moins de 5ans. Cette intensification des interventions de nutrition est encore plus nécessaire dans les zones rurales qu'elle devra cibler en priorité au regard des indicateurs montrant une prévalence largement élevée de la malnutrition en milieu rural, qu'en milieu urbain.

c- l'accès à l'eau potable

Le gouvernement a fait du secteur de l'eau potable une priorité pour la réduction de la pauvreté. Cette priorité s'est traduite dans le plan d'actions du DSRP (2003-2005). Pour renforcer les acquis et inscrire les objectifs dans une perspective globale et à long terme, le gouvernement a élaboré en 2005, le Programme d'Eau potable et d'Assainissement du Millénaire (PEPAM), à travers lequel, les objectifs de réduction de la pauvreté dans le secteur de l'eau seront mis en oeuvre.

Les résultats attendus en 2015 pour l'atteinte par le Sénégal des OMD sont que 100% des ménages en milieu urbain et 82% des ménages en milieu rural aient un accès à l'eau potable. En vue de d'accroître le taux d'accès à l'eau potable et promouvoir une gestion durable des ouvrages, il s'agira à court terme (d'ici à 2010) de réaliser en milieu rural 200 nouvelles adductions d'eau multi villages, 150 extensions dont 70 constructions de châteaux d'eau et 200 puits modernes et la consolidation des infrastructures existantes d'une part, et, d'autre d'augmenter l'extension des réseaux et les branchements sociaux en milieu urbain et périurbain.

La stratégie retenue sera centrée autour de :

1. la préservation et l'amélioration des acquis de l'hydraulique urbaine

2. l'intensification de développement de l'hydraulique rurale

3. la responsabilisation et la participation accrue des acteurs directs (collectivités locales, usagers, secteur privé)

4. une meilleure synergie intersectorielle (hydraulique, décentralisation, assainissement, énergie, santé), optimisation technique et maîtrise des coûts des infrastructures

5. la gestion rigoureuse des ressources en eau

6. mise en place de mécanismes pour assurer les équilibres financiers durables du service public à l'eau.

A cet égard, l'Etat mettra en place un cadre unifié des interventions qui proposera à tous les acteurs en ensemble de règles communes et un outil de coordination. Ce cadre permettra d'amener la capacité d'exécution et d'absorption du secteur à la hauteur des besoins des dix (10) prochaines années de promouvoir les synergies intersectorielles et la cohérence des interventions.

d- L'accès à l'assainissement

L'assainissement est au centre des préoccupations du gouvernement du Sénégal et constitue une cible retenue par la communauté internationale pour l'atteinte des OMD. C'est à ce titre qu'il constitue une des composantes du PEPAM, élaboré en 2005. Aussi, les objectifs prioritaires retenus visent à porter :

· le taux d'accès des ménages ruraux à un système autonome d'évacuation des excréta et des eaux usées de 17% en 2004 à 59% en 2015

· le taux d'accès des ménages urbains à un service d'assainissement de 56,7% en 2002 à 78% en 2015. Les taux d'accès attendus, à l'horizon 2015 sont de 85% à Dakar, 72% dans les centres assainis et 68% dans les centres non assainies.

Il s'agira à court terme (d'ici 2010), de réaliser 71000 systèmes individuels et 84000 édicules public, en milieu rural. Pour le milieu urbain, il a été retenu la réalisation, d'ici à l'horizon 2015, de 92400 branchements dont (28600 branchements sociaux) sur le réseau collectif ou réseau semi-collectif et l'installation de 135000 systèmes autonomes. En ce qui concerne la collecte et le traitement des eaux usées, il est prévu de porter les capacités STEP à plus de 34000 m3/jour à Dakar. L'Etat prendra les mesures d'accompagnement pour le renforcement des capacités des acteurs des services de l'Etat, des consommateurs, des collectivités et du secteur privé.

Les actions et mesures envisagées contribuent à l'atteinte des objectifs suivants :

· améliorer l'accès des ménages à des systèmes d'évacuation des excrétas

· améliorer l'accès des ménages à des systèmes adéquats d'évacuation des eaux pluviales

· améliorer l'accès à des systèmes de gestion des déchets solides

· changer positivement les attitudes et comportements des populations

· améliorer le cadre institutionnel et organisationnel avec la mise en oeuvre des réformes dites de deuxième génération.

Par ailleurs, de nouveaux programmes d'accès à l'assainissement ciblés sur les ménages les plus pauvres seront mis en oeuvre pour améliorer l'efficacité des programmes de branchements subventionnés.

La stratégie retenue sera centrée autour :

· mise en place des réformes de deuxième génération à travers la loi sur le service public de l'eau potable et de l'assainissement : actualisation des instruments contractuels Etats-ONAS, la préparation d'un code de l'assainissement, l'intégration de la problématique eaux pluviales dans la stratégie

· l'optimisation des techniques et le renforcement des infrastructures, notamment pour réduire les impacts environnementaux et exploiter la complémentarité entre l'assainissement collectif, semi-collectif et autonome

· l'amélioration progressive de l'équilibre financier de l'ONAS.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein