2 Le modèle sur une période
Nous définissons un marché financier composé
de deux actifs dont le prix à la date t est noté :
avec 0 < t < T l'actif risqué l'actif non
risqué
St Rt
L'actif risqué peut prendre deux valeurs S à la
fin de la période soit il est multiplié par u soit par d tel que
S0 <uS0 et S0 > dS0. On a une première propriété
implicite : u> 1 et d < 1. On représente ce modèle sous
forme d'arbre binaire, du fait des deux valeurs prises par l'accroissement de
l'actif. On note Q la probabilité historique telle que l'actif a un prix
qui augmente avec la probabilité q et un prix qui diminue avec la
probabilité (1 - q). On notera S0 = S. Sous forme d'arbre on a donc :
FIG. 1 - Arbre binomial à une période
Nous allons tout d'abord définir une condition
fondamentale que le modèledoit respecc ter : l'absence
d'opportunité d'arbitrage, c'est à dire que
u>1+r>d
Définition 1. On appelle univers risque neutre, une
économie oùles agents sont en moyenne indi~érents entre
gagnerdel'argent ssirement (placement enanque auauu sans risque r) ou le jouer
avec du risque (acheter des actions risquéesetc..).
Proposition 1. la probabilité de hausse dansl'univers
risque au neutreest
r+ 1--d
preuve : Si un actif vaut S à la date initiale, à
la date t = 1 sa valeur espérée est pour une probabilité p
:
E[S1] =p.uS+(1 --p)dS
Dans l'univers que l'on veut créer cette espérance
doit avoir la même valeur que si l'on avait placé la valeur de
l'actif au taux sans risque r. Soit :
E[S1] = (1+r)S
p.uS+(1--p)dS= (1+r)S
r+1--d
p=
|
|
|
|
|
|
|
|
u--d
|
|
|
|
1--p= 1
|
|
r+1--d
|
u--(1+r)
|
|
u--d
|
|
u--d
|
etdonc0<p< 1'~d< 1+r<u
La condition u > 1 + r > d est donc equivalente à
l'existence d'une probabilité risque neutre. Sous cette
probabilité les agents sont neutres au risque, nous allons doncdans la
suite calculer toutes les espérances sous cette probabilité P.
7
3 Le modèle sur T périodes
On généralise le modèle à une
période en considérant que le marché financier peut se
dupliquer aux instants t = [0, 1, ..., T]. L'actif non risqué
évolue toujours au taux constant r entre deux périodes de temps
[t,t + 1]. On le note au temps t
Rt=(1+r)t
L'actif risqué prend deux valeurs à chaque
période detempstelles que
?
?????
?????
|
Su t+1 = u.St Sd t+1 = d.St
|
Sur l'arbre suivant nous pouvons observer lensemble des
probabilités en rouge et des valeurs du sous jacent en noir sur trois
périodesChaque probabilité est celle datteindre la valeur du sous
jacent.
uuuS
ppp
uuS pp
uS
uudS
p
3pp(1 -p)
dS
1-p
uddS
3p(1-p)(1-p)
On peut généraliser et dire que sur T
périodes la valeur SuhdT -h atteinte par ST cor-
(1-p)(1 -p)
FIG. 2 Arbre binomial à trois périodes
St+1 - St
St+1 = Stît+1 ? = ît+1- 1 ?
St
|
?
?????
?????
|
u-1 >0 d-1 <0
|
respond à une trajectoire dont la probabilité est
ph(1 - p)T_h. Si l'on fait l'hypothèse que
(T )
ces mouvements, à la hausse ou à la baisse sont
indépendants, il y a exactement h trajectoires qui atteignent cette
valeurLes T + 1 valeurs SuhdT _h, h = 0, ..., T que peut prendre ST
sont les T + 1 valeurs possibles d'une variable aléatoire deloi
binomiale donnée par :
( (T )
ST = SuhdT _h)
i = (ph)(1 - p)T_h
h
Soit ît E Q = {u,d} tel que :
St+1 = S0î1î2...ît+1
la loi de probabilité de ît est :
i (ît =u)= 1-i (ît =d)=p
La filtration naturelle associée représente
l'information accumulée sur les prix de lactif risqué
jusqu'à t , on la note :
(Ft)t<T = a{S0, S1, S2, S3, ...St}
Une hausse ou baisse est en fait celle du taux de rendement de
lactif qui par hypothèse est de variance historique a2 et de
moyenne u par unité de temps. Ces variations sont telles que ?t E {0,
.., T} et ?ît E {d, u}
autrement dit sil'on ne peut pas gagnerde l'argent àpartir
de rien.
En effet, par exemple, si r + 1 > u, alors le taux sans
risque rapporte plus quun actif risqué : à t = 0 on vend le
sous-jacent S et on place la somme acquise au taux sans risque. On
rachète à t = T le même sous jacent. La somme sans risque
ayant évolué plus vite que l'actif risqué, à terme
la différence entre ce que lon a vendu et rachetésera positive,
on aura gagné de l'argent sans en investir.
Proposition 2. Un marché financier est viable si et
seulement s'il eeiste une probabilité P* équivalente à Q ,
la probabilité historique, pourlaquelle le cours actualisé des
actiis ((St) 0 t T) est une martingale, c'est à dire St
(1+r)t est une martingale
Démonstration : Rappelons que Mt est une martingale sous
P* si
Ejp*[Mt+1 | Ft] = Mt
Par hypothèse l'information acquise sur les prix du sous
jacent jusque t n'influe pas sur ce qui se passe en t + 1 et
ît+1 est indépendant de Ft.
Alors Mt = St
(1+r)t est une martingale sous P* si Ejp*[Mt+1 | Ft] =
Mt.
[ St+1 1 = Ejp*[Stît+1 | Ft]
Or : Ejp* (1 + r)t+1 | Ft(1 + r)t+1
St
(1+r)t+1 Ejp*[ît+1 | Ft]
(1 + r)t+1 [p*u + (1 - p*) d]
St
= Mt [p*u + (1 -p*)d]
(1+ r)
et donc la condition à remplir est :
up*+(1--p*)d= 1+r
u.p* + d.(1 -- p*) =1 1+r
On en déduit que la probabilité risque neutre P
est la seule probabilité pour laquelle le prix du sous jacent
actualisé est une martingale et doncla seule probabilité pour
laquelle il n'existe pas d'opportunité d'arbitrageP* est une
probabilité si et seulement si :
0<
1+r--d
=p*<1
u--d
?
?????
?????
Les inégalités sont strictes puisque que lon veut
quily ait durisque.Or
p* > 0 1+ r > d
p* <1 1+ r < u
On en déduit que si l'action prend deux valeurs distinctes
à chaque noeud
0<d<1+r<u
Une condition pour que le marché soit viable est donc r
?]d -- 1; u -- 1[, la probabilité risque neutre P est donc la seule
probabilité pour laquelle le prix du sous jacent actualisé au
taux sans risque est une martingaleDansla suite les espérances seront
calculées sous cette probabilité risque neutre.
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