II-/ Les impacts et les enjeux du conflit
israélo-arabe
Le conflit israélo-arabe comme toute guerre a produit
des impacts qui peuvent s'analyser d'une part sur le plan politico-religieux et
d'autre part sur le plan juridique. Il serait aussi judicieux d'étudier
dans le cadre de ce travail les enjeux que représente la région
proche et moyen orientale.
A- Les impacts politico-religieux et l'atteinte au
droit international
Du point de vue politique, le conflit israélo-arabe
(précisément la guerre de 1948) a
entraîné dans le monde arabe des émeutes anti-Juives, une
forte poussée du nationalisme arabe (le Nassérisme apparu en
1952, le Baassisme apparu en 1947), des coups d'Etat et des assassinats
politiques (le 1er ministre égyptien Nokrachy
Pacha est assassiné fin décembre 1948 par un
élément des Frères Musulmans ; Abdallah de
Transjordanie est assassiné le 20 juillet 1951 par un palestinien).
Cette guerre entraîne pour les arabes la perte de la
Palestine (la Naqba). Cette catastrophe a fortement affaibli le Baassisme et le
grand dessein de l'Etat Arabe progressiste, nationaliste et moderniste
qu'incarnaient le Nassérisme et le Baassisme. Mais le problème du
Proche-Orient est considérablement compliqué par le
développement du Mouvement palestinien. On se rappelle que lors de la
guerre de 1948-1949, les palestiniens dirigés par le grand Mufli de
Jérusalem avaient été écartés et les pays
voisins Syrie, Transjordanie, Egypte s'étaient partagés la partie
de la Palestine laissée aux arabes. Ce qui compromettait la constitution
de toute Nation Arabe palestinienne.
Du côté d'Israël, la victoire militaire de
1948 a considérablement conforté le prestige du Mapaï, parti
travailliste dominant au sein du Yichouv depuis 1931. Il restera au pouvoir
pendant encore presque 30 ans jusqu'à la victoire électorale du
Likoud en 1977.
Mais en réalité, le conflit israélo-arabe
a divisé le monde arabe. D'un côté, les Arabes
modérés (Arabie Saoudite, Koweït, Qatar et dans une certaine
mesure l'Egypte) qui s'alignent derrière Washington bien que ne
soutenant pas la politique d'Israël et les Arabes radicaux (Syrie, Irak de
Saddam Hussein, Iran), de l'autre qui non seulement ambitionnent la
création d'un Etat palestinien mais aussi et surtout s'opposent
farouchement et ouvertement à la politique de colonisation menée
par l'Etat d'Israël dans les territoires occupés.
Par ailleurs la débâcle de 1967 a
profondément marqué les comportements voire le système de
valeur des sociétés arabes. En effet, la guerre des six-jours
représente un tournant politique dans la région avec d'un
côté les rivalités entre les régimes arabes et les
mouvements palestiniens qui se manifestent par l'action des Fedayins
palestiniens ayant leurs bases dans les Etats voisins d'Israël (Liban,
Syrie, Jordanie) et se comportant comme un Etat dans l'Etat ; ce qui
entraîna des accrochages sanglants entre eux et les troupes libanaises en
1969 et 1973. De l'autre côté, le succès militaire de
l'Etat d'Israël, symbolisé par la transformation de ses
frontières : occupation de Gaza, du plateau de Golan, les fermes de
Chebaa, une partie de la Cisjordanie (Hébron).
Pour la première fois, depuis 1948 la revendication des
palestiniens est portée par eux-mêmes, par l'OLP née en
1964 qui s'engage dans la résistance armée sur la lancée
du Fatah à la fin des années 1960. Mais, au fur et à
mesure que les pays d'où elle peut mener son action se ferment, elle se
tourne vers des modes de résistance alternatifs. Après son
élimination de Jordanie en 1970-1971, elle se lance dans le terrorisme
international, un instrument de sa stratégie de survie, elle n'y
renoncera complètement que dans les années 1980. Cette
émergence de groupes armés non étatiques qui mènent
des attaques au-delà des frontières est une première. Ces
groupes se heurtent autant à Israël qu'au pouvoir des pays à
partir desquels ils opèrent.
Aussi, le conflit Israélo-arabe a-t-il engendré
des mouvements de résistance. En effet, le Hezbollah est une
organisation qui a vu le jour sur le lit d'un conflit en souffrance de
solutions, tout comme le Hamas. Il est né de l'invasion
Israélienne du Liban en 1982 qui avait pour objectif de détruire
l'OLP. La Syrie et l'Iran constituent les principaux soutiens de ces deux
mouvements qui ont à coeur d'arrêter la politique de colonisation
de l'Etat Israélien et son implication dans la politique
intérieure Libanaise. En réalité ces deux mouvements
armés sont nés du ressentiment éprouvé face aux
actions d'Israël soutenu par les Etats-Unis dans les territoires
occupés et au Sud du Liban. Le raidissement de la politique de l'Etat
d'Israël à l'égard des pays arabes, pour des raisons
existentielles ont provoqué la montée du terrorisme
international. Certains régimes arabo-musulmans recourent à la
rhétorique guerrière et placent essentiellement au centre de leur
diatribe la lutte contre l'entité sioniste aux fins de se rendre
populaires. Ainsi, diverses manifestations violentes anti
israélo-américaines sont-elles soutenues par ces régimes.
Depuis la guerre de 1967, qui a vu les frontières israéliennes
transformées et des milliers de palestiniens privés de leurs
territoires, on a assisté à plusieurs affrontements meurtriers
entre d'une part les mouvements armés palestiniens (le Fatah et le Hamas
etc) et l'armée israélienne, le Tsahal d'autre part entre le
Hezbollah libanais soutenus par la Syrie et l'Iran et l'armée
israélienne. Le soutien indéfectible des USA à leur
allié traditionnel (Israël) complexifie davantage une situation
sans issue marquée par l'opposition entre Israël et le monde arabe.
Par ailleurs, le conflit israélo-arabe, au-delà
de l'insécurité constante qu'il entretient au Proche et au
Moyen-Orient (car officiellement Israël est toujours en état de
guerre avec certains Etats arabes comme la Syrie), constitue également
un terreau pour les mouvements terroristes.
En effet, dans leurs revendications, les mouvements
terroristes ont toujours évoqué la question palestinienne et ont
toujours désigné Israël et leur allié les USA comme
l'ennemi à abattre. Ils qualifient en outre, de traites les
autorités nationales (Égypte, Mauritanie) qui entretiennent des
relations avec l'Etat d'Israël ou les USA. D'autres mouvements ayant pour
ambition de devenir le leader de la défense de la cause arabe
mènent des actions terroristes contre les intérêts
d'Israël , des USA et parfois de certains pays occidentaux (France,
Grande Bretagne). Le conflit israélo-arabe sert donc de prétexte
pour le terrorisme international qui frappe sans distinction les objectifs
occidentaux se trouvant dans le Proche et le Moyen-Orient et même
au-delà. Il en est ainsi des attentats perpétrés contre
l'ambassade américaine au Kenya en 1997, à Dar es-Salaam en 1998,
ceux du 11 septembre 2001 et les pluies de roquettes déversées
sur certaines villes du Nord d'Israël par le Hezbollah et les tirs de
Katioucha sur certaines villes du Sud d'Israël par le Hamas.
D'autre part, les relations diplomatiques entre certaines
capitales arabes et
Tel -Aviv sont toujours restées
dégradées (Libye, Soudan, Syrie, Arabie Saoudite).
De même, les relations sont très froides entre
certains pays occidentaux et certaines capitales arabes même si le
réalisme oblige parfois ces dernières à coopérer
avec les USA, la Grande-Bretagne...pour bénéficier d'un appui
militaire leur permettant de juguler la montée de certains groupes
islamistes.
Du point de vue religieux, il convient de remarquer que le
Proche et le Moyen-Orient constituent une partie du monde où la religion
occupe fondamentalement une place prépondérante dans la vie
quotidienne des populations. On y distingue trois religions
monothéistes : l'islam, le judaïsme et le christianisme. Il va
sans dire que le facteur religieux a constamment marqué le conflit
israélo-arabe.
En effet, le mouvement sioniste développé et
défendu par les israéliens en particulier les fondamentalistes
est inspiré de la Torah (livre saint des juifs). Depuis la naissance et
l'évolution de ce conflit, les différents gouvernements
israéliens ont été influencés par les positions de
la droite religieuse. Outre l'action du lobby juif formé entre autres de
fondamentalistes religieux et du parti de droite religieux israélien, on
note dans certains pays occidentaux l'existence de groupes de
sensibilité juive qui jouent un rôle incontournable dans
l'orientation de la politique étrangère de certaines
administrations. L'exemple le plus remarquable est celui des USA. L'AIPAC
(American Israël Public Affairs Committee) constitue en effet l'un des
groupes de pression les plus influents des USA. Si Israël a gagné
cette place privilégiée en Occident, c'est parce que l'Etat
hébreu est considéré comme une ligne de front sanglante
entre l'Occident et l'Orient, entre la civilisation
judéo-chrétienne et la civilisation musulmane. Après les
attentats du 11 septembre 2001, cette vision s'est largement répandue en
Israël bien au-delà de la droite religieuse pour qui depuis 1967 la
colonisation en terre d'Israël obéit à la volonté
divine.
Mais il est aussi évident de noter que la
création de l'Etat d'Israël a constitué un point essentiel
contre lequel les arabes se sont solidairement opposés. Cette
solidarité, née au lendemain de l'expulsion de milliers arabes
palestiniens de leurs territoires, a également trouvé sa
consolidation dans la religion, l'islam. Elle a toujours été
marquée par des divisions internes parce que les hommes politiques
arabes ont souvent des intérêts contradictoires. Mais une autre
dynamique va caractériser cette solidarité après la guerre
de 1967.
En effet, la guerre des six jours a modifié
fondamentalement dans la région les relations entre les autorités
politiques et les autorités religieuses. On assiste alors à un
tournant entre religion et politique et à la récupération
par les dignitaires musulmans de larges franges de l'opinion. Après la
défaite et son rappel au pouvoir par de grandes manifestations qui
suivent sa démission, le Président Nasser cherche l'appui des
religieux avec succès. Le pouvoir voit dans l'instrumentalisation de la
religion, un moyen efficace de reconstruire sa légitimité perdue.
Pourtant, il en mesurera très vite les risques et cherchera à
contenir son influence. La montée en puissance des religions (Al
Azhar en Egypte, religieux wahhabites en Arabie Saoudite) les
transforme en un pôle alternatif capable de structurer la vie de la
société, la capacité d'assurer des services sociaux
à une population démunie. La gestion des consciences est alors
laissée à l'Establishment religieux, celle des frustrations et
aspirations politiques aux mouvements islamistes qui vont se scinder en deux
tendances principales : l'une légaliste, c'est-à-dire les
Frères Musulmans qui abandonnent les idées de Sayyed Qobb,
renoncent à la violence, adoptent une stratégie de conquête
progressive et se démarquent clairement des radicaux qui
préconisent la guerre à outrance et, l'autre
révolutionnaire c'est-à-dire les Gamaat islamya qui voulant
s'engager dans l'action violente, quittent les Frères Musulmans,
s'implantent dans les universités, les écoles secondaires les
plus prestigieuses et recrutent parmi les enfants des grandes familles
bourgeoises de Damas, Amman, le Caire, Alexandrie et Khartoum. C'est toujours
à partir du foyer égyptien que se définissent les
orientations idéologiques et que partent les flux qui ballaient toute la
région.
Du point de vue du droit international il est à
souligner du côté d'Israël le non respect des
résolutions du conseil de sécurité de l'ONU (les
résolutions 242 ; 338). Aussi l'Assemblée
Générale proclame t-elle que le sionisme est une forme de racisme
et de discrimination raciale selon une résolution adoptée le
10 novembre 1975. De même Israël refuse de signer
le traité de non-prolifération des armes nucléaires
(résolution 487) avec environ 200 et
400 armes nucléaires, c'est le seul pays du
Moyen-Orient l'ayant refusé. Il faut noter aussi la violation constante
de la convention de la Haye sur les crimes de guerre (1907),
la violation constante de la IVè convention
de Genève (1949), violation constante de la convention
sur l'élimination de toute forme de discrimination raciale (la situation
faite aux arabes israéliens). La Cour Internationale de Justice a
déclaré illégal le mur construit par Israël en
Palestine. Par ailleurs on note également le non respect par Israël
des protocoles ou accords conclus avec les autres Etats ou
Institutions :
· Le protocole de Lausanne du 12 mai
1949
· Le traité d'Aqaba du 26 octobre
1964 avec la Jordanie sur la libre circulation entre les deux
Etats.
· Suspension de l'accord d'association
Euro-méditerranéenne, UE - Israel adopté par le parlement
Européen le 10 avril 2002 au motif que la politique d'Israel est en
contradiction avec l'article 2 de cet accord.
D'autres violations parmi lesquelles nous avons celle de
l'article 27 du Pacte International des droits civils et
politiques ; celle du droit fondamental à l'enseignement des
palestiniens et des arabes israéliens ; celle de la liberté
de presse sont aussi à souligner.
Du côté arabe, comme atteinte au droit
international, nous avons l'usage de la violence, les attentats terroristes, le
terrorisme étatique (Libye, Syrie) et, enfin le financement des groupes
armés par certains arabes.
B-/ Les enjeux du conflit
Le conflit israélo-arabe se déroule au coeur
d'une région hautement stratégique dans la géopolitique
mondiale. En effet depuis le 1er gisement découvert en 1908
à Masjed soleyman, le pétrole et le gaz naturel ont placé
le Proche et le Moyen Orient au centre des conflits d'intérêts des
puissances industrielles. Les « majors » ont
constitué un « Etat dans l'Etat » et favorisé
les interventions étrangères. Avec 46% des exportations mondiales
de pétrole et 60% de réserves prouvées de pétrole,
cette région est vouée à demeurer longtemps encore un
enjeu majeur de la géopolitique mondiale. Cet important réservoir
pétrolier suscite l'engouement des pays occidentaux, au 1er
chef les USA qui pour le fonctionnement de leurs industries se doivent de
sécuriser les sources d'approvisionnement et pour ce faire,
n'hésitent pas à collaborer avec certains régimes pourtant
jugés autoritaires (Arabie Saoudite, Qatar, Koweït). Pour assurer
la pérennité de ces régimes alliés, les
américains proposent leur soutien sécuritaire lié au
problème crucial de la lutte contre le terrorisme.
Par ailleurs, il se pose le problème de la quête
hégémonique dans la région. Il convient de souligner que
le Proche et Moyen Orient n'étaient pas au départ un enjeu Est -
Ouest. Mais soucieuse de trouver des alliés, faire propager leur
idéologie et trouver des débouchés économique et
militaire l'URSS supporta les arabes radicaux et les USA, Israël et
certains pays arabes riches en pétrole. Mais devenant l'unique
superpuissance au lendemain de l'effondrement du bloc soviétique,
l'Amérique a outrageusement dominé et joui d'une influence
certaine dans le Proche-Orient. Cela se remarque à travers le soutien
indéfectible qu'apportent les USA à l'Etat hébreu pour sa
sécurité et pour sa survie. Des analystes comme Patrick
Seale ont prouvé que la campagne militaire américaine en
IRAK en mars 2003 a été motivée par l'envie de donner une
leçon aux arabes, par l'ambition de contrôler les importantes
ressources pétrolières irakiennes et peut être surtout par
la volonté d'améliorer l'environnement stratégique
d'Israël en écrasant un grand Etat arabe. Pour preuve, affirmait-il
dans "Jeune Afrique l'intelligent" N° 2397 du 17 au 23 décembre
2006 à la page 23 : « N'a -t-il pas
été démontré de façon incontestable que
c'est le souci de la sécurité de l'Etat hébreu, la
volonté d'écarter toute menace à l'Est et l'ambition de
remodeler toute la région à son avantage qui a incité le
secrétaire adjoint à la Défense Paul Wolfowitz et son
collègue Douglas Feith à faire campagne pour la guerre en
Irak ? ». Mais l'attachement des USA à
ce conflit s'explique aussi par le souci d'assurer leur propre
sécurité. En effet au lendemain du 11 septembre 2001 les amis
arabes et des alliés européens de Washington ont donné
à croire que Ben Laden devait son audience au conflit
israélo-arabe (référence aux propos de Ben Laden qui
prônent le djihad islamique international contre les croisés et
les juifs) que les USA avaient tout intérêt pour apaiser les
tensions au Moyen-Orient, pour atténuer l'antiaméricanisme,
à faire un geste en direction des palestiniens. Aussi les USA se
servent-ils du conflit israélo-arabe non seulement pour diviser le monde
arabe, son unité constituant un danger pour les intérêts
mais aussi pour la sécurité d'un Etat faisant partie du monde
judéo-chrétien.
L'influence des USA dans la région n'est
sérieusement concurrencée par aucune autre puissance ou groupe de
puissances étrangères. L'UE dont beaucoup ont
espéré qu'elle servirait de contrepoids aux USA n'a manifestement
pas réussi à construire une politique diplomatique commune. Les
membres sont souvent divisés sur des questions aussi essentielles telles
que l'Irak, le conflit israélo-arabe et la meilleure manière de
contrer l'activisme islamique.
La Russie, de son côté, a amélioré
son économie grâce à ses revenus pétroliers et
gaziers mais Moscou est encore loin de recouvrer l'influence
considérable qu'il avait au Moyen-Orient en tant que fournisseur d'armes
et protecteurs de nombre d'Etats arabes.
Toujours dans le souci de maintenir leur emprise et celle
d'Israël dans le Moyen-Orient, les Etats-Unis sont amenés à
vouloir anéantir toute menace à leurs intérêts et
à la survie d'Israël. Car, s'obstinent-ils à
considérer que l'intérêt national Américain et la
survie de l'Etat d'Israël sont une seule et même chose. En effet
l'Iran constitue un adversaire sérieux au Moyen-Orient pour Israël
et partant une menace pour les intérêts américains dans la
région. Cela s'explique à travers la négation scandaleuse
de l'holocauste par le président Mahmoud AHMADINEJAD et sa
volonté manifeste de se doter de l'arme nucléaire.
L'autre enjeu stratégique du conflit
Israélo-arabe est la lutte pour le leadership dans la région.
Il s'installe indubitablement dans le Moyen-Orient une
concurrence acharnée entre certains Etats, chacun voulant
apparaître comme le leader de la cause arabe.
C'est le cas de l'Iran (Perse), adversaire plus sérieux
de la puissance américaine dont les ambitions semblent être
purement régionales et défensives. Téhéran cherche
à rompre l'isolement artificiel que lui ont imposé les USA et,
veut être reconnu comme une puissance de premier plan dans le Golfe et
comme le protecteur des communautés chiites partout dans le monde. Sur
le plan militaire, plutôt qu'à attaquer d'autres pays, il cherche
à se doter de moyens qui lui permettraient de contrer, voire
d'empêcher une attaque et d'échapper à une
dévastation à l'irakienne.
La Syrie manifeste le désir d'être aussi
présente sur la scène israélo-arabe. En effet, elle est
fortement présente au Liban à travers les soutiens incontestables
qu'elle apporte au mouvement armé, le Hezbollah (le Hezbollah en
permanente confrontation avec l'Etat hébreu). Officiellement, les
revendications du Hezbollah consistent en la récupération des
fermes de Chebaa ainsi que la libération de quelques anciens dignitaires
libanais. Mais la Syrie a besoin de garder de l'influence au Liban pour
empêcher Israël ou autre puissance hostile d'installer sur ce
territoire une tête de pont à partir de laquelle seraient
lancées des opérations contre elle. Elle cherche néanmoins
à normaliser ses relations avec les Etats-Unis et Israël d'une part
en lançant des négociations avec Israël sur le retrait de
l'armée Israélienne du plateau de Golan, d'autre part à
aider l'armée américaine à lutter efficacement contre le
terrorisme islamiste en Irak, potentiel terreau d'aggravation de la crise
Israélo-arabe.
Au plan régional, l'Arabie Saoudite, pays arabe
à majorité sunnite nourrit aussi des ambitions de leadership.
En effet, elle constitue le 1er pays exportateur du
pétrole et compte sur son allié américain qui lui apporte
des soutiens militaires pour s'imposer dans la région. Elle joue un
rôle déterminant dans le règlement du conflit
Israélo-arabe à travers des plans de paix proposés
à Israël par la ligue arabe dont elle est l'initiatrice.
Quant à l'Egypte, elle est présente sur la
scène israélo-arabe depuis la période de la guerre froide,
et n'a jamais renoncé à cette position de leader qu'elle entend
toujours préserver. Pour ce faire, elle a renforcé les liens avec
les USA sur le plan militaire (financement de son budget militaire) dans leur
lutte contre le terrorisme.
L'Egypte constitue également un Etat dominé par
les sunnites dont le symbole est la mosquée d'Al Azhar et manifeste la
ferme volonté de contrôler le mouvement de la défense de la
cause arabe face à la montée en puissance de l'Islam chiite dont
le centre se trouve en Iran.
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