Etude de l'Impact socio-économique des microcrédits octroyés aux PVVIH et OEV de la ville de Bukavu dans le cadre du projet AMITIE CRS-USAID( Télécharger le fichier original )par Bernadette FURAHA BALANGALIZA Université du CEPROMAD Extension de Bukavu - Diplôme de Graduat en Management et Sciences Economique 2007 |
Ø Une solution parmi d'autres pour permettre le développementD'autre part, les actions de Micro-crédit ne détournent pas les autres programmes humanitaires qui répondent à des actions d'urgence ou de développement sous forme de dons. Les actions de Micro-crédit sont financées par l'épargne solidaire et ne « concurrencent » donc pas directement les autres types d'actions de développement durable. Il est souvent plus souhaitable de lier le Micro-crédit à d'autres mécanismes d'aides au développement, les deux outils étant davantage complémentaires que substituables. Le Micro-crédit améliore peut-être la situation des plus pauvres. Toutefois, la mesure de l'impact demeure très difficile à effectuer. Aucune étude économétrique n'a encore suscité un large consensus. Si les exemples de réussites individuelles dues à la Micro-finance sont légions, il est difficile de généraliser l'efficacité de la Micro-finance pour plusieurs raisons: comment savoir si le bénéficiaire n'aurait pas pu avoir accès au marché du crédit localement sans l'aide d'une IMF? (biais de sélection) Si tel est le cas, le succès n'est pas du à la Micro-finance. Comment savoir si l'argent est investi dans des projets à valeur ajoutée? Comment savoir s'il n'aurait pas eu lieu de toute façon via une épargne informelle? (fongibilité de l'aide). Enfin, Modèle:Certains pensent que le Micro-crédit est plutôt un moyen d'épargne et d'assurance et pas une source d'investissement. Les ménages se constitueraient une cagnote, un matelas de protection financière, lisseraient ainsi leurs revenus, et n'investiraient pas dans une activité génératrice de revenu. Cela n'enlève rien à l'utilité du Micro-crédit et à la Micro-finance , mais diminue sans doute le potentiel de création d'emplois et les effets collatéraux/"side effects" tant attendus par les partisans du Micro-crédit. 2.2.2.5. Y' a t-il un rapport entre la Micro-finance et le VIH-SIDA?2.2.2.5.1. Pas de santé sans lutte contre la pauvreté : La pauvreté qui a atteint son paroxysme en RDC entraîne une détérioration des conditions de vie de la majeure partie de la population : la qualité et la quantité de nourriture sont insuffisantes, les enfants ne vont pas à l'école et sont poussés à travailler pour apporter un revenu supplémentaire à la famille, les conditions d'hygiène se détériorent etc.... Et ces conditions sont aussi celles de la préservation de la santé. Il n'y a donc pas de santé sans lutte contre la pauvreté. La Micro-finance, en ce qu'elle est un des outils modernes de lutte contre la pauvreté, est aussi un outil intéressant en matière de santé. Réciproquement, la santé assure de meilleurs taux de remboursement des prêts (l'augmentation des dépenses pour les soins oblige souvent l'emprunteur malade à puiser dans le budget du remboursement), condition indispensable pour que les IMFs puissent fonctionner efficacement et de façon pérenne. En outre, en permettant aux ménages d'investir dans l'éducation de leurs enfants, la Micro-finance permet la diffusion de pratiques saines et une prévention des principales maladies. Certaines Banques des Pauvres proposent même, conscientes de l'importance du sujet, des programmes de sensibilisation à l'hygiène. En Afrique de l'Ouest, une étude a ainsi montré que 53% des femmes bénéficiaires de prêts et de formation d'une banque des pauvres utilisent des contraceptifs contre 36% des femmes non bénéficiaires. 2.2.2.5.2. La Micro-finance et la lutte contre le Sida :Aujourd'hui, en RDC, comme dans la plupart des pays africains, le Sida a dépassé les frontières du secteur de la santé. Il est devenu un problème social, et donc de développement, au même titre que la lutte contre la pauvreté qui englobe entre autres, l'économie, l'éducation et la santé. Le sida touche principalement les plus pauvres et la prévention y est essentielle. Les IMFs ou encore « Les Banques des pauvres » peuvent jouer un rôle important dans la lutte contre cette maladie. En générant des rencontres régulières, des échanges d'information, des sessions de prévention, les Banques des Pauvres permettent de dépasser les tabous usuels, par des discussions au sein de la communauté. Les conséquences du VIH-Sida sur le bien-être économique des ménages touchés dépendent de l'existence et de l'importance du « filet de sécurité financier » du ménage. Lorsque les ménages n'ont aucun filet de sécurité, le sida peut précipiter le foyer d'une relative stabilité à la catastrophe. Plus le filet de sécurité est solide, plus le ménage a de chances de faire face à la crise sans avoir recours à des mesures d'urgence telles que la liquidation d'actifs à long terme (maison, terrain), la réduction des achats de première nécessité, la déscolarisation des enfants, etc. La taille du filet de sécurité dépend de deux facteurs : la situation financière initiale du ménage et la capacité à constituer une base financière dans le temps. La Micro-finance intervient au niveau de ce deuxième facteur en offrant aux ménages la possibilité de constituer des actifs, de diversifier leurs sources de revenus et de consolider d'une manière générale leur situation financière. En ce sens l'accès aux services de Micro-finance fournit aux ménages un moyen de se préparer et de faire face aux crises. Dans leur propre intérêt, les IMFs Congolaise devraient participer à la lutte contre la SIDA à travers des actions qui s'apparentent à de la diffusion d'informations de prévention. Exploitant les réunions régulières des groupes comme forum naturel de circulation de l'information, les programmes de Micro-crédit peuvent créer des partenariats avec des spécialistes de la santé qui viennent rencontrer les clients, les informer et encourager les pratiques sûres. Lorsqu'elles s'appuient sur des partenariats stratégiques avec des organisations de santé, ces actions semblent être relativement directes, et peu coûteuses à concevoir et à mettre en oeuvre. Elles peuvent être très efficaces si elles sont mises en oeuvre avant que la maladie ne soit installée dans une grande partie des clients de son portefeuille. Car une fois que l'épidémie se fait ressentir au niveau d'une grande partie des clients, les conséquences sont graves voire catastrophiques pour les IMFs : En effet, la maladie induit un certain nombre de changements dans les besoins des ménages. L'accroissement des dépenses de santé aura une double incidence sur les transactions IMF - Clients : i) Elle va notamment réduire leur capacité de remboursement ou d'absorption des dettes. ii) Les clients touchés vont avoir un besoin urgent de retrait d'épargne. C'est pourquoi les institutions de Micro-crédit qui continuent à proposer les mêmes services d'épargne-crédit à cette population se rendront progressivement compte que ces derniers répondent à un pourcentage de plus en plus faible des besoins du marché. Cela se traduit par un impact décroissant sur les populations servies, une augmentation nette du taux d'impayés, une diminution conséquente de l'épargne, en d'autres termes : une augmentation des pertes sur portefeuille, une baisse des revenus et de sources de liquidités ce qui menace donc à terme l'existence même de l'institution. Les IMF doivent donc chercher à agir en amont du problème surtout dans un pays comme le Burundi où la pandémie du VIH-Sida est en augmentation continue. |
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