Ø Des bénéficiaires
souvent féminins
De plus, touchant des secteurs faiblement capitalisés
employant souvent une main d'oeuvre féminine, on peut considérer
le microcredit également comme un levier de revalorisation de la femme
dans les pays en voie de développement, d'amélioration directe de
leur sort (et de celui de leur famille) et comme un facteur d'évolution
profonde des sociétés par le rééquilibrage qu'il
induit entre les sexes (cf. l'argumentaire en ce sens sur le site
www.planetfinance.org ).
Une autre caractéristique de ce mouvement est qu'il
s'appuie sur des réseaux d'assurance et de solidarité
traditionnelle relativement efficaces qui favorisent le remboursement
régulier des prêts. La mise en place de ces programmes offre
également l'opportunité de conduire des actions de formation,
notamment en matière de développement communautaire et de gestion
d'entreprise.
Ø Des taux
d'intérêts plus élevés que le secteur bancaire
traditionnel
Les adversaires du Micro-crédit lui opposent souvent
les taux élevés de certains prêts (environ 20%). Ils
regrettent aussi que ce mécanisme détourne les actions des autres
programmes comme la santé, l'éducation ou l'eau. Une étude
réalisée en 2004 estime que le Micro-crédit favorise des
activités peu rentables et devrait s'accompagner de programmes sociaux.
Certains acteurs du Micro-crédit dénoncent des organisations non
gouvernementales qui utiliseraient le Micro-crédit comme source de
financement.
Réponse à cette critique : les actifs qui
font appel au Micro-crédit n'ont pas d'autre accès au
crédit. En général, leurs seuls recours sont les usuriers
qui appliquent des taux approchant les 1% par jour ! Avec des taux compris
en général entre 10 et 30% par an, les organismes de
Micro-crédit offrent un accès à des crédits
maîtrisables aux entrepreneurs actifs des pays en voie de
développement. Dans les institutions bien gérées, les taux
de remboursement de ces crédits avoisinent 95%, preuve que les taux ne
sont pas du tout insurmontables.
Les taux élevés sont attribuables selon les cas
aux coûts de la main d'oeuvre importante (nécessaire pour la
sélection et le suivi de clients vivant dans des zones parfois
éloignées) et par le coût de refinancement des
institutions, renforcés par des taux d'inflation importants. Enfin, les
besoins en matériel informatique et autres biens (matériel de
bureau, véhicules), souvent importés, gonflent les coûts de
fonctionnement. Les prêts consentis sont assortis d'un accompagnement
psychologique, social et technique dont les frais sont comptabilisés
dans la rubrique du fonctionnement.
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