CHAPITRE 3
VALIDATION EXPERIMENTALE - IMPLANTATION SUR DS1104
I. INTRODUCTION
L'objectif de toute notre étude est de réaliser
enfin la commande vectorielle à flux orientée de la machine
synchrone à aimants permanents sans utiliser de capteur
mécanique. Dans le chapitre précédent nous avons fait
l'étude des observateurs et nous avons fait la simulation de la commande
sans capteur.
Dans ce chapitre, nous présenterons les résultats
expérimentaux de l'implantation de la commande sans capteur à
l'aide d'une carte DSP dédiée à ce genre d'application.
Nous commandons la machine numériquement à
partir du PC via la carte DS1 104. Dans un premier lieu, nous allons
présenter les résultats de la commande sans capteur en utilisant
l'observateur d'ordre complet à vide et en charge, puis nous
présenterons les résultats obtenus avec l'observateur
réduit. Nous avons étudié et proposé dans le
chapitre deux des valeurs propres dynamiques qui varient en fonction de la
vitesse de rotation de la machine et nous avons simulé la commande pour
les deux observateurs avec cette considération et nous avons obtenu des
résultats très satisfaisants. Par contre en pratique, pour des
raisons de limitation de vitesse nous n'avons pas testé cette nouvelle
stratégie.
II. IMPLANTATION DES DIFFERENTS OBSERVATEURS
1. Observateur d'ordre complet de la position du rotor,
basé sur la reconstruction des flux statoriques
1.1. Considérations pratiques
Dans la pratique, nous remarquons que, en tenant compte de
tous les problèmes qui existent réellement avec surtout les
appareils de mesure, il nous a fallu modifier un tout petit peu le programme en
insérant par exemple des filtres ou des corrections dans le
schéma de commande.
Les essais pratiques ont été
réalisés au sein du laboratoire des systèmes
embarqués et de commande numérique de l'ENSA Marrakech dont nous
présentons dans la figure ci- dessous la photographie du banc
d'essais.
Figure III.55 : photographie du banc
d'essai
1.2. Résultats et mesures expérimentaux de
la commande 1.2.1. Faibles vitesses
Dans un premier temps après avoir fait plusieurs essais
pour la commande sans capteurs, nous avons déterminé la vitesse
minimale avec laquelle notre observateur marche très bien pour la
commande de la machine.
Nous remarquons à très faible vitesse plus
précisément à partir de 35tr/min notre observateur peut
remplacer le capteur mécanique. Nous avons relevé les courbes de
vitesse de position et de l'erreur de position pour une vitesse relativement
faible (50tr/min). Nous constatons bien ici que l'erreur de position
électrique est très faible, la plage de variation de l'erreur ne
dépasse pas 5° au maximum. C'est-à-dire que l'erreur de
position mécanique est pratiquement nulle 1.666° (Figure
III.57).
Concernant la vitesse nous voyons les deux courbes rouge (pour la
vitesse mesurée) et bleue pour la vitesse estimée sont
pratiquement collée. L'erreur de vitesse ne dépasse pas
5tr/min.
Figure III.56 : positions estimé et
mesuré en rad
|
Figure III.57 : erreur de position en
degré
|
Figure III.58 : vitesses mesurée et
estimée (tr/min
1.2.2. Echelon de vitesse
Nous appliquons un échelon de vitesse de 200tr/min
à partir d'une vitesse de 100tr/min pour voir la dynamique en
régime transitoire. On ne peut qu'apprécier l'exactitude des
grandeurs estimées des courbes de la Figure III.59 pour la position et
de la Figure III.61 pour ce qui est de la vitesse. L'erreur de position
électrique ne dépasse pas 3° en valeur absolue.
C'est-à-dire que l'erreur de position mécanique ne dépasse
pas 1° tout comme la
simulation. Nous pouvons nous réjouir de ce
résultat très satisfaisant qui confirme la robustesse de notre
observateur.
Figure III.59 : positions estimé et mesuré
(rad) Figure III.60 : erreur de position en degré
Figure III.61 : vitesses estimée et mesurée
(tr/min) Figure III.62 : courants id et iq en A
La Figure III.62, nous montre l'évolution des courants
id et iq suite à un échelon de vitesse. Nous remarquons un pic
qui dépasse légèrement 3A au niveau de iq au moment
où on applique l'échelon, ce qui est très évident.
Ensuite le courant iq converge rapidement vers 0.6A qui correspond exactement
à la valeur de iq pour la charge du couple résistant à
vide de la MCC accouplée à notre MS qui est de 0. 14Nm.
1.2.3. Echelon de vitesse croissant
Pour vérifier la poursuite et la variation de la
vitesse de référence, nous avons pensé à appliquer
une succession d'échelons de 50 à 700tr/min. Nous remarquons que
la vitesse estimée tout comme celle mesurée suit parfaitement la
consigne (Figure III.65). Les deux courbes de position estimé et
mesuré sont parfaitement collées aussi (Figure II.63). Nous
remarquons au niveau de l'erreur de position électrique de
légères variations dues aux changements brusques de vitesses.
Toutefois l'erreur de position ne dépasse pas 5° en valeur
absolue.
Figure II.63 : positions estimé et mesuré
en rad Figure II.64 : erreur de position en degré
Figure III.65 : vitesses estimée et
mesurée en tr/min
2. Observateur réduit de position du rotor
basé sur la reconstruction des flux statoriques
2.1. Résultats et mesures expérimentaux de
la commande 2.1.1. Faibles vitesses
De même pour l'observateur à ordre réduit,
nous déterminons la vitesse minimale pour laquelle la commande sans
capteur marche sans problème. Nous présentons dans les Figure
III.66, Figure III.67 et Figure III.68 les mesures en régime
établi des positions estimée et mesurée, de l'erreur de
position et des vitesses estimée et mesurée. Une des avantages de
nos deux observateurs est la capacité à fonctionner même
à de très faible vitesse avoisinant le zéro, une exigence
que plusieurs techniques présentées auparavant dans la
littérature n'arrivent pas à satisfaire.
Figure III.66 : positions estimé et mesuré
en rad Figure III.67 : erreur de position en degré
Figure III.68 : vitesse estimée et
mesurée tr/min
2.1.2. Echelon de vitesse
Figure III.69 : positions estimé et mesuré
(rad) Figure III.70 : erreur de position en degré
Figure III.71 : vitesse estimée et mesurée
tr/min Figure III.72 : courants id et iq (A)
Nous obtenons presque les mêmes réponses que
l'observateur à ordre complet. Sauf que pour cette fois nous remarquons
que les bruits sur l'erreur de position électrique sont
minimisés, bien que dans les deux cas cette erreur est pratiquement
nulle.
2.1.3. Echelon de vitesse croissant
Nous appliquons à présent un échelon
croissant de vitesse à partir de 50tr/min jusqu'à 700 tr/min, en
passant par 200 et 400tr/min, comme nous l'avons fait pour le premier
observateur.
Figure III.73 : positions estimé et mesuré
(rad) Figure III.74 : erreur de position en degré
Figure III.75 : Vitesse estimée et
mesurée (tr/min)
La poursuite est parfaite et l'erreur de position est toujours
très faible sauf qu'elle présente des petits pics aux instants
d'accélération ce qui est très normal. Toutefois la plage
de variation de l'erreur dans ces conditions est de 5° comme nous le
constatons dans la Figure III.74 en valeur absolue. Concernant l'erreur de
position mécanique elle ne dépassera pas le tiers de 5
(1.666°) puisque nous avons une machine à trois paires de
pôle.
3. Essais en charge cas des deux observateurs
Nous allons faire des essais en charge pour les deux observateurs
et nous allons faire une comparaison sur la vitesse, la position et l'erreur de
position plus particulièrement.
Figure III.76 : Vitesses estimée et
mesurée (Observateur à ordre 4)
Figure III.77 : Vitesses estimée et
mesurée (Observateur à ordre réduit)
Figure III.78 : positions estimé et
mesuré (Observateur à ordre 4)
Figure III.79 : positions estimé et
mesuré (Observateur à ordre réduit)
Figure III.80 : Erreur de position en
degré (Observateur à ordre 4)
Figure III.81 : Erreur de position en
degré (Observateur à ordre réduit)
4. Conclusion
Dans cette section, nous avons présenté les
résultats de simulations réalisées sous les mêmes
conditions, de l'observateur de Luenberger (ordre complet) et de l'observateur
à ordre réduit que nous avons proposé. Nous ne pouvons
qu'affirmer l'efficacité des deux observateurs car comme nous avons
constaté dans l'analyse des résultats expérimentaux de la
commande sans capteur, l'erreur de position dans les deux cas est quasi nulle
pour ce qui de l'essai à vide. Nous avons vu que l'erreur de position
mécanique ne dépasse pas 1.667° en valeur absolue et ce, en
régime transitoire. En régime permanent elle ne dépasse
pas un degré pour les deux cas de figure.
Concernant l'essai en charge, nous allons toujours nous
limiter en terme de vitesse. La vitesse mesurée est de 670tr/min en
pleine charge, tandis que la vitesse estimée la dépasse
légèrement. Ceci est dû à notre méthode
d'estimation de la vitesse qui ne prend pas en compte un terme contenant le
courant. Alors que le courant est étroitement lié à la
charge. Nous voyons dans les Figure III.80 et Figure III.81 que l'erreur de
position pour les deux observateurs est très faible bien que nous avons
chargé la machine avec un couple résistant presque quasi
égal au couple nominale en charge. Dans la conclusion
générale nous allons présenter pour les perspectives
envisagées, l'idée de proposer une technique mieux adaptée
à l'estimation de la vitesse aussi bien à vide qu'en charge.
L'observateur est insensible à la charge.
III. CONCLUSION
Nous avons consacré ce chapitre à la
présentation des résultats de l'implantation de la commande
vectorielle sans capteur de la machine synchrone à aimants permanents
dans un environnement pratique réel.
Comme nous l'avons constaté, nos deux observateurs nous
donnent une excellente estimation de la position et de la vitesse, aussi bien
en régime transitoire qu'en régime permanent, à vide et en
charge.
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