Justice transitionnelle au Burkina Faso, originalité ou pis-aller?( Télécharger le fichier original )par Lamoussa Windpingré Pascal ZOMBRE Université de Genève - Certificat en droits de l'homme 2006 |
Section 2 : La réconciliation nationaleAu Burkina Faso, le débat s'est focalisé sur les conditions nécessaires et indispensables pour une véritable réconciliation nationale. Le pardon simple suffit-il ? Où est-ce qu'il faut en plus, punir les auteurs des crimes commis durant ces quarante années ? A cet effet, deux conceptions se sont opposées. Les partisans de la trilogie43(*) justice, vérité et réconciliation affirment que le châtiment des fautes n'exclut pas la réconciliation. Selon eux, la réconciliation est l'aboutissement d'un processus et non le début. Pour les partisans44(*) du pardon, la réconciliation n'exclut pas le châtiment des fautes. Il faut, selon eux, asseoir d'abord la paix, donc le pardon, avant toute quête de justice. Ce débat traduisait la méfiance et la tension qui subsistent entre certains acteurs de la scène socio-politique burkinabé. En tout état de cause, ce débat venait, montrer si besoin en était que la réconciliation sociale est un passage obligé vers le processus de maturation de la démocratie burkinabé. Pour couper la poire en deux, le Président du Faso affirmait à l'occasion de la journée nationale du pardon que cette journée « est la quête d'un pardon qui ne met pas un terme à la recherche de la justice, ni une entrave à la manifestation de la vérité ; elle n'est pas une finalité en soi, mais bien une étape indispensable de réflexion, d'introspection et de résolution pour un nouveau départ.» * 43 Il s'agit de certains leaders politiques de l'opposition, les membres du CODMPP ainsi que certaines familles de victimes. * 44 Il s'agit essentiellement du gouvernement et d'une majeure partie des familles des victimes. |
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