UNESCO
INSTITUT INTERNATIONAL DE PLANIFICATION
DE L'EDUCATION
PROGRAMME DE FORMATION APPROFONDIE
EN PLANIFICATION ET GESTION DE L'EDUCATION
STRATEGIES D'AMELIORATION DE LA GESTION
DES ENSEIGNANTS AU CAMEROUN
Mémoire de Mastère présenté
par Louis AJOUNTIMBA
Sous la direction de Dr Dramane OULAI
Décembre 2005
INTRODUCTION
La fonction sociale d'un système éducatif a
été pendant longtemps la plus en vue ; cependant, d'autres
approches destinées à mieux l'appréhender se sont
développées. Ces approches permettent d'avoir différentes
vues du système éducatif qui comme tout système,
révèle ses éléments en fonction de la grille de
lecture utilisée. Entre autres images qui se dégagent de ces
approches, celle du système éducatif comme organisation de la
production fait du chemin.
Le système éducatif est une organisation de la
production ; elle est un investissement dans le capital humain. Le
système éducatif se propose par les processus d'enseignement et
d'apprentissage, de transformer les individus qui lui sont confiés en
personnes munies de compétences, d'attitudes et de connaissances ayant
une valeur dans la vie sociale. Ces « nouveaux individus » ne sont
pas les seuls extrants du système car les connaissances issues de la
recherche sont aussi un produit dudit système. En amont de ces extrants,
des intrants sont apportés au système pour assurer la
transformation ; il s'agit des ressources diverses allouées au
système : ressources financières, matérielles et
humaines.
La logique de l'investissement voudrait que la poursuite de la
rentabilité soit une préoccupation permanente. L'analyse
coût bénéfice offre un cadre pratique pour procéder
à la comparaison des différents facteurs afin d'évaluer la
rentabilité de l'investissement.
Cette préoccupation observée en matière
d'investissement en général est aussi pertinente dans le
système éducatif comme organisation de la
production : les indicateurs de rendement sont
périodiquement recherchés dans le système. Autant que pour
toute organisation, le souci du rendement impose la maîtrise des facteurs
de production et la rationalisation de la gestion des ressources
allouées.
La gestion du système éducatif recouvre
essentiellement trois fonctions : - la fonction pédagogique
(développement des curricula, manuels scolaires,...);
- la fonction stratégique (planification,
budgétisation et
programmation);
- la fonction opérationnelle (administration des
ressources et des institutions).
La disponibilité des ressources n'est pas la garantie
de rendement espéré ; bien qu'étant une condition
nécessaire de réussite, elle est loin d'être suffisante.
L'application des normes de gestion de ces ressources peut véritablement
conduire au rendement espéré. Au-delà du poids relatif de
chaque type de ressource dans la production du rendement, la rationalisation du
mode gestion de celles-ci demeure opportune.
Dans le cadre de cette étude, nous nous sommes
intéressés aux ressources humaines et en particulier le personnel
enseignant du secondaire général; leur poids dans
l'élaboration du rendement a déjà fait l'objet de
plusieurs études notamment en matière de qualité de
l'éducation. Facteur de médiatisation des autres ressources,
elles sont au centre des processus d'enseignement et d'apprentissage. Leurs
caractéristiques (qualification, formation, ancienneté,...) ont
un effet de différenciation sur le rendement, l'effet
maître.
La gestion des enseignants s'organise autour de plusieurs axes
qui s'étalent de la formation à la mise en retraite ; il s'agit
notamment de :
- la formation initiale qui s'offre à l'Ecole Normale ,
à défaut dans les
Facultés ;
- le recrutement et l'intégration à la Fonction
publique ;
- la gestion de carrière et la mobilité interne et
externe, activités du Ministère de l'Education nationale ;
- la formation continue, qui peut intervenir pour un enseignant
en activité ;
- la gestion des postes de travail, postes repérables dans
les établissements scolaires et dans les structures de gestion.
I 1- Justification de l'étude
Cette étude se propose de contribuer à la
rationalisation de la gestion des ressources humaines au ministère de
l'éducation nationale, spécialement le personnel enseignant de
l'enseignement secondaire général.
La rationalisation signifie qu'en dépit de la
rareté de ces ressources, leur gestion tienne compte des
caractéristiques des personnes d'une part et des besoins réels
des établissements scolaires d'autre part. Elle signifie aussi que les
outils de gestion actuels soient améliorés. La prise en compte de
ces aspects permet d'optimiser l'utilisation de ce personnel. En même
temps, le souci d'équité participe de cette rationalisation en ce
sens que les établissements scolaires soient servis proportionnellement
à leurs besoins et dans les délais.
I 2- Problématique
Pour comprendre la gestion des enseignants du secteur public
au Cameroun, il convient de situer le contexte institutionnel de gestion de
l'éducation formelle de façon générale.
L'éducation formelle au Cameroun est
gérée par trois Ministères : Ministère de
l'éducation nationale, Ministère de l'enseignement technique et
de la formation professionnelle et Ministère de l'enseignement
supérieur. Nous nous intéresserons seulement au personnel du
Ministère de l'éducation.
Les Etats généraux de l'Education1
organisés au Cameroun en 1995 notaient en matière de gestion des
ressources humaines l'absence d'une politique clairement définie des
affectations, mutations, et nominations de personnel. En outre, l'absence d'une
politique globale de planification des ressources humaines était
déplorée. A la suite de ce constat, des recommandations
étaient faites dans le sens de la rationalisation de la gestion des
ressources humaines. La mise en oeuvre de ces recommandations a consisté
en la publication de textes officiels relatifs à l'orientation de
l'éducation au Cameroun2, à l'organisation du
Ministère, au statut des personnels.
En effet dans un contexte de restrictions budgétaires,
la gestion sous optimale des personnels enseignants, de leur allocation et
utilisation en poste pose un problème crucial.
De façon générale, la répartition des
personnels enseignants par province se présente tel que l'indique le
graphique ci-dessous.
1 République du Cameroun, Ministère de
l'éducation nationale, Rapport des Etats généraux de
l'éducation, mai 1995
2 Loi n°98/004 du 14 avril1998 d'orientation de
l'éducation au Cameroun
Graphique 1 : Répartition du ratio
élèves par enseignant par province
35,0
30,0
25,0
20,0
15,0
10,0
5,0
0,0
13,9
17,4
Ratio Elèves/ Enseignant par province
19,4
21,3 21,7 22,3
Provinces
27,9
29,4
31,9 32,1
Ratio El/ Ens
Source : Ministère de l'éducation
nationale, Annuaire statistique 2000-2001
De ce graphique, il ressort que le ratio moyen
d'élèves par enseignant est d'environ 24. Les valeurs
extrêmes de ce ratio sont respectivement 13,9 et 32,1 ; cet écart
traduit la dispersion spatiale de cet indicateur dans le pays. La province du
Sud-Ouest qui a le ratio élèves/enseignant le plus bas
présente par ce fait un taux d'encadrement théorique au moins
deux fois plus élevé que la province du Centre avec un ratio de
32,1. Le ratio de la province du Sud ouest est proche de la moitié du
ratio moyen national.
Deux groupes de provinces se forment au regard de ce ratio :
- les provinces ayant un ratio inférieur ou égal
à 22, soit Sud Ouest, Nord Ouest, Adamaoua, Extrême Nord et Est
;
- les provinces ayant un ratio supérieur à 28 et
variant jusqu'à 32, soit Sud, Ouest, Centre, Littoral et Nord.
La large distribution de cet indicateur traduit la
différence observée dans la distribution des enseignants du
secondaire dans les provinces du pays : certaines sont mieux pourvues que
d'autres, voire qu'elles attirent et retiennent les enseignants davantage que
d'autres ; la différence d'effectifs montre que dans certains cas, ce
ratio passe du simple à plus du double.
Cette même inégale répartition des
enseignants existe aussi sous l'aspect de leur qualification3. Le
pourcentage des enseignants qualifiés varie en effet de 41% à 59%
selon les provinces, et les variations intra- provinciales sont parfois encore
plus larges.
Face à ces déséquilibres, on peut
s'interroger sur les facteurs qui font obstacle à une allocation
équitable et notamment, ceux selon lesquels les gestionnaires pourraient
intervenir pour améliorer la situation.
La gestion des ressources humaines au Ministère de
l'éducation repose sur un dispositif réglementaire composé
de textes officiels : organigramme du Ministère de l'Education
Nationale, Statut général de la Fonction Publique, Statut
particulier des corps de l'éducation nationale. Elle se
réfère aussi à des pratiques professionnelles
érigées en best practices, surtout en l'absence de
réglementation précise.
La logique de cette gestion s'organise en fonction des
préoccupations officielles contenues dans les textes à savoir
:
3 Tous les enseignants n'ont pas reçu une formation
pédagogique bien qu'ayant suivi des études universitaires; seuls
les enseignants ayant suivi une formation pédagogique sont
qualifiés.
- un accès égal à l'offre
d'éducation qui voudrait que dans le cas d'espèce les enseignants
soient équitablement mis à la disposition des
établissements scolaires ;
- mise à disposition pertinente des ressources humaines
; la pertinence ici traduit l'adaptation de la satisfaction au besoin
réel ;
- similitude des postes de travail, qui, au-delà des
considérations géographiques, culturelles, financières,
tous les postes de travail s'équivalent car ils se trouvent tous sur le
territoire national.
Dans la pratique, la situation est quelque peu
différente ; elle n'est pas conforme à la logique des
règlements. L'occupation des postes traduit une souplesse dans
l'observation des critères réglementaires d'affectation. Il
semble que des comportements déviants aient été
développés ici dans la mise en oeuvre de la gestion des
ressources humaines ; ces comportements s'inscrivent dans une logique propre
impliquant des acteurs et des négociations. Crozier (1977) montre que
dans les organisations, les comportements des individus sont mus par leurs
intérêts ; acteurs, ils développent des démarches
stratégiques pour gérer les situations d'incertitude auxquelles
ils ont à faire face.
I 3- Objectifs
L'objectif général de cette étude est de
contribuer à l'amélioration de la qualité de
l'enseignement secondaire général au Cameroun, tout au moins de
l'ordre public. Deux objectifs spécifiques sont envisagés :
- proposer des éléments d'élaboration d'une
politique de gestion des
ressources humaines dans l'enseignement secondaire
général ;
- identifier quelques axes d'amélioration de la
planification des ressources humaines dans l'enseignement secondaire
général.
I 4- Question de recherche
La gestion des ressources humaines au Ministère de
l'éducation laisse entrevoir deux logiques : une officielle et l'autre
déviante. Cette double logique occasionne une gestion non rationnelle
des ressources alors qu'elles ont un poids déterminant dans
l'efficacité du système. Il devient impérieux de
s'interroger sur l'existence de celle-ci, en s'intéressant
principalement aux possibilités d'amélioration de la gestion des
ressources humaines. La préoccupation centrale est de savoir s'il existe
une relation entre le cadre organisationnel de la gestion des enseignants et
les déséquilibres observés dans la répartition de
ceux-ci au Cameoun. Pour y parvenir, il convient au préalable
d'identifier les facteurs susceptibles d'expliquer cette gestion des ressources
humaines et cette double logique car c'est en agissant sur ceux-ci que l'on
peut espérer une modification des pratiques professionnelles.
Dans la perspective de l'amélioration de cette gestion,
plusieurs hypothèses sont envisagées :
- le cadre institutionnel est un facteur explicatif de
l'actuel mode de gestion ; les activités de gestion des ressources
humaines obéissent d'abord à une réglementation officielle
mais sont aussi accompagnées de procédures non écrites
;
- la logique des acteurs impliqués dans la gestion des
ressources humaines explique le mode actuel de gestion de celles-ci ; les
gestionnaires et les personnels ont fait de la gestion une opération
à enjeux où des intérêts sont
défendus. Ils ont créé un système d'acteurs qu'il
conviendra de déceler ;
- les outils de gestion des ressources humaines ne sont pas
suffisamment valides pour permettre une visibilité appropriée des
données relatives aux dites ressources ; ces outils manquent une
dimension prospective.
I 5- Limites de l'étude
Les limites de cette étude se situent à un
double niveau : méthodologique et contextuel.
Sur un plan méthodologique, l'échantillon sur
lequel a porté l'enquête est très faible par rapport
à la population de référence. Pour cela, les conclusions
auxquelles l'étude pourra conduire auront un caractère
exploratoire et mériteraient d'être soumises à une nouvelle
confrontation pour acquérir davantage de validité.
Sur un plan contextuel, le système éducatif du
Cameroun comporte deux sous-systèmes : anglophone et francophone. Les
contraintes matérielles et de temps nous obligent à nous limiter
à la réalité du sous système francophone.
Néanmoins, la méthode utilisée pour analyser la question
peut également être transférée au sous
système anglophone.
I 6- Plan de l'étude
La revue de la littérature relative à la gestion
des ressources humaines (GRH) nous donne d'abord une présentation
historique et théorique de la question au fil du temps et des
écoles, ensuite, elle fait ressortir les dimensions, les
démarches et les outils de la GRH aujourd'hui, avant de
dégager la spécificité de la GRH dans les
administrations publiques, particulièrement la gestion des enseignants;
c'est l'objet du chapitre 1.
La présentation du contexte socio économique du
Cameroun est axée sur les données démographiques et
macroéconomiques, susceptibles d'avoir une incidence sur le
développement de l'éducation. Les données de scolarisation
sont présentées globalement, avant une insistance sur
l'enseignement secondaire général au Cameroun, champ de notre
étude. Ce niveau d'enseignement est envisagé en termes
d'organisation pédagogique, des effectifs d'élèves et
d'enseignants. Le chapitre 2 est consacré à ces
présentations.
Le chapitre 3 traite de la méthodologie utilisée
tout au long de l'étude ; il s'agit de la définition des
variables, des procédures d'échantillonnage et d'enquête,
de l'élaboration des outils de collecte et du traitement de
données collectées.
Les résultats de l'enquête meublent le chapitre 4
en dégageant les insuffisances liées aux textes
réglementaires et aux outils de gestion actuels, la perception des
postes de travail par les enseignants et leurs démarches dans la
perspective de gestion de carrière.
Des propositions d'amélioration du système de
gestion des ressources humaines sont contenues dans la Conclusion. Ces
propositions sont orientées dans deux directions : la
réglementation et les enseignants d'une part, le système de
gestion d'autre part. La première direction pourrait conduire à
l'émergence d'un contexte moins opaque dans lequel la communication
facilite d'abord la circulation de l'information entre l'administration et les
enseignants, ensuite la participation des
enseignants à la préparation des de la prise de
décision. La seconde direction permettrait de situer le système
de gestion dans une approche prospective et dynamique qui rompt avec la gestion
au quotidien et permet une organisation séquentielle autour de trois
pôles : l'identification des besoins, l'évaluation des ressources
humaines et la recherche des stratégies de réduction des
écarts entre les besoins et les ressources disponibles.
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE
La gestion des ressources humaines est déjà une
préoccupation présente au début du XX
ème siècle. Son émergence historique est
diversement située dans la littérature.
Si dans la littérature d'inspiration nord
américaine la gestion du personnel (GP) et la gestion des ressources
humaines (GRH) se confondent (Bélanger, 1988), la distinction est
établie dans la littérature française (Batal, 1997). La
gestion du personnel porte essentiellement sur des individus à travers
des opérations de recrutement, d'évaluation et de gestion de la
mobilité. La référence majeure à prendre en compte
pour tout ce processus est la contrainte budgétaire de l'entreprise,
sans que les besoins de celle-ci soient déterminants. Se substituant aux
pratiques de la gestion du personnel, la gestion des ressources humaines se
propose de rechercher la meilleure adéquation possible entre les besoins
d'une organisation et ses ressources humaines. Les besoins sont exprimés
en termes de situation de travail à pourvoir, de postes de travail ou
d'emplois ; les ressources humaines correspondent aux agents susceptibles
d'occuper ces postes. En d'autres termes, la gestion des ressources humaines
vise l'optimisation de l'adéquation homme- emploi.
I 1 - Historique de la gestion des ressources
humaines
De façon générale, trois grands courants
jalonnent l'histoire de la gestion des ressources humaines : l'école
classique, l'approche psychosociologique et les courants
sociologiques.
I 1 1- L'école classique
Au début du siècle dernier, Taylor
développe une réorganisation du processus de la production dans
l'entreprise ; cette réorganisation est à la fois verticale et
horizontale :
- verticale car la séparation des tâches est
clairement établie, conception et commandement réservés
à la direction, exécution réservée à
l'ouvrier ;
- horizontale car le travail est décomposé,
parcellisé si bien que l'ouvrier a la charge seulement d'exécuter
des gestes élémentaires.
D'un point de vue social, Taylor a souhaité que les
ouvriers soient rémunérés en fonction des gains de
productivité réalisés par l'entreprise. C'est le fordisme
qui s'attachera à la mise en oeuvre de cette préoccupation
sociale : il a systématisé le travail à la chaîne et
a défendu le principe selon lequel l'augmentation de la production des
travailleurs est liée aux augmentations de la rémunération
et des primes.
En termes de gestion de ressources humaines, on se rend compte
que les tâches à exécuter sont définies par ouvrier,
le contrôle devant être assuré par un contremaître. Le
contexte de l'entreprise est le cadre de développement de la
surqualification et de l'autorité des ingénieurs, alors
que la déqualification des ouvriers est en même
temps entretenue. Les ouvriers ne peuvent pas accéder à un
apprentissage global du processus et se trouvent de par ce fait
condamnés à ne pas accéder à la mobilité.
Fayol s'est appesanti sur le management des entreprises. Des
multiples fonctions attribuées à l'entreprise, il insiste sur la
fonction administrative qui repose sur cinq impératifs : prévoir,
organiser, commander, coordonner, contrôler.
Cette fonction qui vise principalement l'homme, doit respecter
une série de principes parmi lesquels la division du travail, la
discipline, l'unicité de commandement et de direction, le degré
de décentralisation, la nécessité de communications
latérales, la stabilité du personnel.
I 1 2- L'approche psychosociologique
L'approche psychosociologique s'est développée
autour de deux principaux courants : l'Ecole des relations humaines et la
théorie des besoins.
Initiée par Elton Mayo, l'Ecole des Relations Humaines
a fondé son mouvement sur une critique du Taylorisme pour qui l'homme
est réduit en une machine ; c'est en changeant ce statut
réducteur et en valorisant davantage l'homme que la productivité
du travail sera augmentée. Cette valorisation passe par plus d'attention
et plus de considération à accorder aux travailleurs, moins de
parcellisation des tâches.
termes de ses travaux, il a montré que les facteurs de
mécontentement sont liés à l'environnement de travail
alors que les facteurs de satisfaction sont relatifs au développement
personnel de l'homme. Pour améliorer la gestion des travailleurs, il
convient d'améliorer l'environnement des travailleurs (pour
réduire les facteurs de mécontentement) et de les motiver
davantage ; ces deux facteurs forment l'enrichissement des
tâches.
I 1 3- Les courants sociologiques
Les courants sociologiques se sont construits autour des
activités du Tavistock Institue of Human Relations (Lallement, 1993
), plus tard renforcés par les travaux des sociologues de
l'organisation, Crozier, Friedberg et Touraine (Boyer et Equilbey,
2003). Ces activités étaient organisées dans le
cadre du développement des travaux sur la structure et le fonctionnement
des organisations. La préoccupation était sociotechnique en ce
sens qu'elle visait à la fois à optimiser les dimensions
techniques et sociales du travail. Ce système dynamique tient compte en
permanence des contraintes du travail et des règles sociales en cours.
Ainsi, l'organisation du travail intègre les données
environnementales de l'entreprise.
S'agissant notamment du travailleur, son équilibre
psychologique est déterminant dans l'environnement du travail ; pour y
parvenir, il conviendra entre autres de:
- proposer des tâches variées au travailleur ;
- faire connaître et comprendre la nature du travail
à effectuer, l'utilité sociale du travail et son importance dans
le développement personnel du travailleur ;
- permettre une relative prise d'initiatives ;
- reconnaître le statut social du travailleur.
Développée dans le cadre de nouvelles formes
d'organisation du travail, la pensée japonaise en matière de
production ou toyotisme s'est construite autour de deux axes :
- l'organisation des processus de production ;
- le management des hommes au travail.
L'homme est au centre du Toyotisme et c'est autour de lui que
certaines caractéristiques de cette pensée ont été
bâties : le Team work, la flexibilité et le
management. Par opposition au fordisme, les tâches sont
développées par groupe en référence au principe de
rationalisation du temps de travail d'une équipe ou Team work.
Le travailleur est appelé à faire preuve de
flexibilité pour pouvoir s'adapter immédiatement
à la production en fonction de la demande de la clientèle. Cette
flexibilité est rendue impérative par le biais du
dialogue et de la responsabilisation du travailleur organisés dans les
« cercles de qualité ». Le contrôle de la qualité
est permanent ; il est assuré par les travailleurs suite à la
suppression du poste de contremaître. Le travailleur doit intégrer
cette dimension pour ne pas faillir dans le Team work. Le management
participatif complète les représentations des travailleurs
par une explication des objectifs de l'entreprise à ceux-ci, suivie
d'une appropriation. Le système de promotion interne solidarise
davantage les travailleurs à l'avenir de l'entreprise.
I 2- La gestion des ressources humaines aujourd'hui
Depuis la fin des années 1970, le développement
de la GRH est attribué à des conditions diversement
repérées par les auteurs (Bélanger et col., 1988
; Batal, 1997) mais qui se recoupent.
Le constat des insuffisances de l'approche systémique a
servi de catalyseur à l'émergence de la GRH, associé
à plusieurs conditions :
- la nouvelle donne économique et l'internationalisation
des
marchés ;
- la nouvelle approche des organisations en termes de taille, de
complexité et de culture ;
- les représentations du travail par les travailleurs ;
- l'accélération du changement ;
- le rôle accru de l'Etat.
Ainsi, l'environnement international et le contexte social ont
profondément bouleversé la GRH contemporaine.
I 2 1- Dimensions de la gestion des ressources humaines
Plusieurs modèles présentent les dimensions de
la GRH contemporaine. Dans le modèle de Fombrun (Bélanger et
col., 1988), le système de GRH fait partie de la gestion
stratégique de l'entreprise ; il est organisé en quatre
dimensions :
- la sélection et la planification des flux de main
d'oeuvre ; - l'évaluation de la performance des ouvriers ;
- la rémunération ;
- le développement des ressources humaines (formation
pour améliorer les performances ou acquérir de nouvelles
connaissances et habiletés).
Beer (Bélanger et col., 1988) a
présenté un modèle en quatre dimensions :
- l'organisation du travail ;
- l'influence des employés ;
- le flux des ressources humaines ;
- la rémunération.
Des deux modèles ci-dessus, certaines dimensions sont
communes : le flux des ressources humaines et la rémunération.
Les autres dimensions se complètent dans la mesure où les
procédures d'évaluation de la performance des ouvriers, qui
permettent d'apprécier les compétences et savoirs faire de ces
ouvriers, sont préalables au développement des ressources
humaines. Cette dimension est l'occasion :
- de faire acquérir des compétences et
connaissances ;
- de renforcer les capacités déjà
existantes.
Sa mise en oeuvre suppose un cadre approprié
défini par l'organisation du travail. Cette dernière dimension
met un accent sur les ressources humaines en prenant en compte les
réactions et compétences des ouvriers pour mieux élaborer
les procédures.
Bien que similaire, le modèle de Mallet (1991) apporte
quelques nuances :
- l'affectation qui comprend la sélection, le
positionnement, l'évaluation, l'adaptation et la formation ;
- la rétribution, compensations monétaires et
récompenses non monétaires ;
- l'organisation ou élaboration d'une structure
d'emploi efficace consistant en une répartition des tâches et des
responsabilités, modes de coordination et structures de pouvoir ;
- la communication destinée à apporter aux
travailleurs une
information utile à travers des canaux et
procédures adaptés.
Le modèle de Batal (1997) est articulé autour de
plusieurs points :
- la dimension collective et la dimension individuelle : la
première, qui relève des choix politiques et techniques, ne prend
pas en compte les caractéristiques des individus pris isolément
mais s'intéresse à certaines données collectives ; la
deuxième est la mise en oeuvre des orientations de la gestion collective
;
- la dimension quantitative et la dimension qualitative, qui
correspondent respectivement à la gestion des effectifs
(définition des besoins actuels et prévisionnels,
caractéristiques quantitatives des ressources) et à la gestion
des compétences et des motivations (définition des besoins en
compétences comparées aux compétences
maîtrisées) ;
- la dimension temporelle a trait à la gestion des
écarts qualitatifs et quantitatifs entre les besoins et ressources dans
l'immédiat, le court, le moyen et le long termes ;
- la dimension gestion des stocks et la dimension
gestion des flux qui visent respectivement à développer
les compétences des employés et assurer au mieux leur motivation
d'une part et d'autre part la gestion des entrées et sorties, les
recrutements et la mobilité externe ;
- la dimension économique permet d'établir le
rapport coût/ efficacité des actes de gestion des RH :
évaluation des effets des actions de gestion de RH (retour sur
investissement d'un dispositif de formation), productivité d'une action
de formation, coût d'un dysfonctionnement non traité par la GRH,
recherche de l'équilibre économique dans la mobilité
fonctionnelle ;
- la dimension sociale porte sur les problématiques des
conditions de travail et le soutien aux travailleurs.
En définissant la GRH comme l'ensemble des
préoccupations de gestion sociale dans l'entreprise et les modes de
traitement de ces préoccupations, Boyer et Equilbey (Boyer et al., 2003)
en donnent une approche non holistique. Les préoccupations de gestion
sociale comportent le recrutement, la formation, la rémunération
et la motivation des personnels ; leurs modes de traitement se subdivisent en
quatre volets : administration, gestion, communication et contrôle. Dans
cette perspective, la GRH reflète trois dimensions liées aux
préoccupations de l'entreprise :
- la dimension stratégique qui permet la
définition des buts et objectifs de l'entreprise inscrits dans un plan
d'actions, lequel recherche une allocation optimale des ressources, entre
autres les ressources humaines ;
- la dimension politique qui donne les orientations, les modes
de travail et les procédures en référence au plan d'action
;
- la dimension opératoire qui assure la mise en oeuvre du
plan d'actions avec des méthodes et outils adaptés.
rapprochement thématique des deux modèles permet
de se rendre compte qu'ils se fondent l'un dans l'autre :
- la définition des orientations à donner
à la GRH, des modes de travail et des procédures relèvent
des politiques ; ramassée dans un des modèles, elle est
éclatée dans l'autre ;
- l'organisation des actions à entreprendre dans le
temps est prise en compte dans les deux modèles ,
précisément sous la forme d'un plan d'action structuré
autour du court, du moyen et du long termes ;
- la mise en oeuvre du plan d'action intègre toutes les
autres dimensions : sociale et économique, gestion des effectifs et des
compétences, gestion des stocks et des flux.
En somme, la GRH se réalise en trois principales
dimensions : - l'identification des besoins ;
- l'évaluation des ressources humaines ;
- le choix des moyens pour réduire les écarts
entre les besoins et les ressources disponibles d'une part et d'autre part la
mise en oeuvre par la formation, le recrutement et la mobilité.
I 2 2- Démarches de la gestion des ressources
humaines
Les démarches de la GRH s'inscrivent
généralement dans un cadre plus vaste. Elles sont parfois
situées dans la gestion intégrée de l'entreprise
(Jardillier, 1972). Dans ce cas, la gestion intégrée de
l'entreprise est une construction méthodique et contextuelle de l'avenir
de l'entreprise qui prend en compte les aspects liés aux finances, aux
équipements et aux personnels. La gestion intégrée de
l'entreprise se déroule par étapes successives ; quelques unes
comportent des éléments liés à la GRH :
- dans la définition des options fondamentales de
l'entreprise, le bilan des forces et faiblesses propres fait ressortir entre
autres le potentiel humain actuel ;
- la traduction de ces options en objectifs englobe des
études à mener sur le potentiel humain ;
- le développement des politiques
spécialisées conséquentes mentionne aussi la politique du
personnel.
Dans une autre approche (Batal, 1997), la GRH repose sur deux
catégories de démarches : démarche d'études et
démarche d'action.
La démarche d'études consiste à poser le
diagnostic de la situation des ressources humaines dans l'entreprise et
à procéder à des propositions de mesures pour y
remédier. La démarche d'action complète celle-ci en ce
sens qu'elle est axée sur la mise en oeuvre des mesures retenues. Il
s'agira d'envisager la mise en oeuvre des projets, l'animation des dispositifs
et le contrôle de la qualité des réalisations.
Les actions sont assimilées ici à des objectifs
; elles sont initiées à partir de trois registres :
- le registre politique, qui définit les objectifs
d'évolution de l'entreprise tout en indiquant les ressources
nécessaires à leur mise en oeuvre et débouche sur un
schéma directeur des ressources humaines ;
- le registre technique, qui juge de la pertinence des
ressources par rapport à l'objectif d'évolution fixé,
lequel est traduit en objectif technique ;
- le registre opérationnel, qui valide la pertinence de
l'objectif technique en le traduisant en objectif opérationnel.
I 2 3- Outils de la gestion des ressources humaines
Les outils de gestion des ressources humaines se rapportent
globalement à l'analyse des différentes dimensions de celle-ci :
les besoins, les compétences et l'ajustement des deux.
Dans cette perspective, Batal (Batal, 1997) a établi
trois catégories d'outils d'analyse de la GRH : outils d'analyse des
besoins, outils d'analyse des ressources humaines et outils
généraux.
Les outils d'analyse des besoins en ressources
humaines permettent d'établir les besoins quantitatifs et
qualitatifs d'une entreprise en ressources humaines ; il s'agit notamment de
:
- description des situations de travail : postes, emplois,
métiers ; - référentiels de compétences et
d'aptitudes ;
- cartes d'emplois et des compétences : filières et
passerelles entre filières ;
- méthodes de hiérarchisation des
compétences : identification des compétences les plus
stratégiques et définition des priorités d'action ;
- outils d'analyse de charge : besoins quantitatifs par emploi ;
- outils de prévision des besoins futurs.
Les outils d'analyse des ressources humaines sont
destinés à définir les caractéristiques
quantitatives et qualitatives des ressources humaines, afin de mieux les
apprécier. On distinguera :
- les pyramides des âges globale et spécifique;
- les bases de données ;
- les outils de projection des ressources humaines ;
- les outils d'évaluation.
Les outils généraux ne sont pas propres
à la gestion des ressources humaines mais sont d'une utilité
certaine ; il s'agit des :
- outils d'étude et de diagnostic : méthodes
d'analyse de situation, méthodes de résolution de
problèmes, méthode de prise de décision ;
- outils de gestion de projets : tableaux de bord, PERT, GRANT ;
- outils de communication.
La gestion prévisionnelle de l'emploi se
présente aujourd'hui « comme la conception, la mise en oeuvre et le
suivi de politiques et de plans d'action cohérents visant à
réduire, de façon anticipée, les écarts entre les
besoins et les ressources humaines de l'entreprise en fonction de ses objectifs
à moyen terme dûment identifiés ; impliquant les
salariés dans le cadre d'un projet d'évolution professionnelle
». (Boyer et Equilbey, 2003).
Dans une autre perspective, Mallet établit trois
grandes catégories d'outils d'analyse : l'état des lieux,
l'analyse des ressources et l'analyse des besoins.
L'état des lieux repose sur l'utilisation des
outils d'observation du passé et de description de l'existant,
inspirés des méthodes d'audit et de diagnostic. Les
données recherchées sont organisées en trois registres :
la personne, la description des postes de travail, le poste occupé.
L'analyse des ressources utilise principalement la structure des âges en
faisant ressortir les questions :
- de renouvellement de l'effectif ;
- d'apprentissage et de carrières ;
- de proportion entre groupes d'âge.
L'analyse des besoins consiste en la définition des
scénarios d'évolution des organisations et des emplois.
I 3- La gestion des ressources humaines dans les
administrations publiques
Au-delà de l'urgence de la nécessité d'une
rationalisation de la GRH dans toutes les organisations, le contexte des
administrations publiques caractérisé par une tradition de
centralisation et de rigidité fait de celles- ci une
expérience.
I 3 1- Les administrations publiques
Sur la base des études menées dans les pays de
l'OCDE, un rapport (OCDE, 1999) a été présenté en
1999 et fait ressortir les tendances observées dans différents
pays en matière de GRH dans les administrations publiques.
Le constat de base est celui de la tendance du secteur public
à l'imitation du secteur privé, principalement sur les points
suivants :
- allocation et gestion des ressources ;
- contrôle des performances ;
- satisfaction de la clientèle.
De façon similaire, l'adaptation imposée aux
entreprises privées par les changements de l'heure (mondialisation,
nouvelles technologies) est aussi valable dans les administrations publiques.
Cette adaptation passe prioritairement par l'amélioration de la
qualité des ressources humaines ; de façon individuelle (les
salariés) et collective (les entreprises), tous sont amenés
à acquérir de nouvelles compétences et capacités
afin d'être plus aptes à la coopération et aux
échanges. Pour cela, une plate
forme de valeurs communes à partager est
développée aussi bien dans les entreprises privées que
dans les administrations publiques :
- efficacité ;
- performance ;
- capacité d'adaptation au changement ;
- respect des règles éthiques.
Les facteurs de changement que sont la mondialisation et
l'introduction de nouvelles technologies de l'information et de la
communication ont eu un effet perceptible sur le marché du travail du
secteur privé ; les tendances nouvelles sont observées en ce qui
concerne le volume de main d'oeuvre, le contenu des tâches et les
qualifications requises. Ces tendances sont susceptibles d'être
également repérées dans le marché du travail du
secteur public. Les administrations publiques sont amenées à
adopter un mode de gestion du travail plus souple et plus flexible d'une part
et une rémunération à la performance d'autre part. Usant
ses compétences renouvelées régulièrement
grâce à l'utilisation des nouvelles technologies de l'information
et de la communication, le salarié négocie son intégration
dans les unités de travail dans une démarche individuelle.
La stabilité qui caractérisait les organisations
n'est plus garantie sous l'effet des changements ; par conséquent, les
salariés qui avaient la certitude de faire carrière dans
l'organisation étaient assurés de leur ascension et d'un emploi
à vie au sein de l'organisation. La nouvelle donne impose
l'émergence de nouvelles stratégies de carrière
développées autour :
- de la mobilité professionnelle ;
- de l'employabilité ;
- du renforcement des capacités.
Dans la plupart des pays, l'offre de travail dans les
administrations publiques n'est plus réservée aux seuls
travailleurs du public ; elle est ouverte à tous les travailleurs qui
sont mis en concurrence. Les stratégies développées dans
ce contexte ont trait aux effectifs et aux emplois :
- tendance à la baisse des effectifs ;
- recours croissant aux emplois à durée
déterminée ;
- réaménagement du temps de travail ;
- décentralisation du recrutement et de la gestion des
effectifs.
Le système de gestion du personnel à
développer sera tributaire des capacités de leadership et de
bonne gestion des responsables d'une part, et d'autre part d'un cadre
institutionnel approprié, de préférence avec un
marché du travail assoupli. Ces capacités ne sont pas encore
totalement établies dans les administrations publiques qui sont encore
pour la plupart sous l'emprise du modèle bureaucratique ; Steijn
(Steijn, 2002) montre que ces administrations adoptent des attitudes qui au
lieu de les outiller pour la concurrence, les fragilise par contre :
spécialisation du personnel et renforcement de la hiérarchie,
occasionnant ainsi une diminution des responsabilités et de l'autonomie
des salariés. Dans le souci de renforcer ce système de gestion au
sein des pays de l'OCDE, Reichard (Reichard, 2002) met l'accent sur
l'importance à accorder aux performances dans l'évaluation de la
GRH du public, ceci afin d'inciter le salarié à s'investir
davantage dans le travail pour améliorer le rendement et contribuer
à l'atteinte des objectifs fixés à l'organisation. Les
incitations suivantes pourraient amener les salariés du public à
améliorer leurs performances :
- nature du travail ;
- conditions et ambiance de travail ;
- comportement du personnel de direction ; - perspectives
d'évolution de carrière ;
- rémunération équitable et liée aux
résultats.
Ces études menées dans le champ de
l'administration publique en général donnent une approche globale
de la gestion des enseignants ; il conviendrait de se référer
également à des études consacrées
spécialement aux enseignants.
I 3 2- La spécificité de la gestion des
enseignants
Dans les années 1980 (Laderrière), une
volonté manifeste est inspirée par la vague
néolibérale et commande l'amélioration de la
qualité de l'éducation. Une convergence des réformes
orientées vers la décentralisation est alors observée dont
les premières sont la régulation en Nouvelle Zélande et le
renforcement de l'évaluation à l'école, devenue
marché social de l'éducation, en Grande Bretagne. Ces reformes
retiennent l'attention de l'OCDE et de la Banque Mondiale notamment en ce qui
concerne l'évaluation, la décentralisation, la bonne gouvernance
et la gestion par objectifs. C'est dans ce contexte que les problèmes de
management dans le système éducatif sont sérieusement
abordés, confinant l'Etat dans un rôle régulateur. En
matière de gestion des ressources humaines (formation, recrutement,
conditions de travail et statut), la mise en oeuvre de cette réforme est
diversement assurée dans les Etats de l'OCDE. Il est important de
mentionner que l'établissement scolaire du XXIeme
siècle, bien que « lieu de coproduction des compétences par
les enseignants et les élèves », n'est pas une entreprise et
que ce serait une erreur de lui appliquer le management des entreprises. C'est
dans cette même perspective que Laval (2003),
s'inspirant du cas de la France, montre que l'école ne
saurait se soumettre totalement aux exigences néolibérales, au
risque de faillir à sa mission première.
La responsabilité de l'enseignant dans la production de
l'éducation suggère que la gestion de celui-ci soit assez
particulière. En relevant les insistances de la Banque Mondiale et des
théories élaborées autour de la mondialisation qui
recommandent une réduction du budget consacré aux enseignants
tout en l'indexant comme responsable des difficultés de l'école,
Carnoy (1999) fait observer qu'il est aberrant d'exiger un accroissement de la
charge de travail (augmentation du nombre d'élèves par classe) en
même temps que la réduction de salaire. Il est plus indiqué
de tenir compte des réalités locales et des besoins de ces
personnels pour leur donner un rôle à jouer dans
l'amélioration de la qualité de l'enseignement. Dessieux (1999)
montre que la prise en compte des réalités locales permet de
mieux gérer ces personnels avec des mesures incitatives
particulières.
S'agissant des systèmes éducatifs africains,
Mingat (2002) observait que l'usage qui sera fait des ressources à
allouer à la poursuite des objectifs de l'EPT semble plus important que
ces ressources elles-mêmes car« la qualité de gestion des
systèmes éducatifs laisse souvent à désirer »
; l'attention doit être davantage portée sur « la
capacité des systèmes à assurer la transition efficace et
équitable des ressources financières et humaines depuis le niveau
du ministère jusqu'à celui des multiples écoles sur le
territoire national, là où elles peuvent effectivement avoir un
impact ». Au sujet des politiques de gestion des enseignants
en Afrique, Solaux estime qu' il semble impérieux d'anticiper et de
gérer les effets sociologiques et psychologiques
générés par les mesures
administratives en matière de gestion des enseignants ;
les mesures nouvelles doivent apporter un plus par rapport aux anciennes
(Solaux, 1997).
S'intéressant à quelques pays
africains4, Traoré (1997) s'est préoccupé de
savoir quels étaient les problèmes rencontrés dans la
gestion des enseignants dans ces différents pays et quelles
stratégies ont été adoptées pour y pallier.
Après le constat d'une répartition
inégale des enseignants en fonction des qualifications et de
l'expérience, il se dégage que l'exode rural des enseignants
qualifiés et expérimentés est permanent. Les causes
répertoriées de cette mauvaise répartition sont de
plusieurs ordres : économique, sociale, culturelle et
institutionnelle.
Le niveau des salaires inspire la nécessité de
procéder à des activités parallèles pour arrondir
les fins du mois ; ces activités parallèles ne peuvent pas se
mener en zones rurales. Le regroupement familial est une cause qui draine
également des enseignants en ville. Le décalage culturel entre la
ville avec ses mass media d'une part et la zone rurale et son dénuement
d'autre part explique en partie l'exode. L'absence de structures sanitaires
appropriées et les contraintes de la scolarisation des enfants obligent
leurs parents à rechercher en priorité les postes urbains. Il
convient d'ajouter à ce tableau la centralisation du système de
gestion.
Quant aux stratégies et politiques nationales
adoptées pour faire face à ces problèmes, quelques
éléments sont retenus :
4 Il s'agit des pays suivants : Burundi, Mali, Tchad et
Tunisie
- engagement de la part de l'enseignant à servir dans la
zone pour laquelle il a été recruté ;
- primes d'incitation et de motivation aux enseignants en
fonction de leur zone d'exercice ;
- affectation systématique des enseignants en début
de carrière dans les zones reculées ;
- décentralisation de la gestion.
Utilisant des monographies réalisées dans quatre
pays africains5, Göttelmann- Duret (1998) s'est appesanti sur
l'analyse des problèmes de gestion des enseignants du premier cycle et
particulièrement l'effet des systèmes de gestion sur les
affectations et l'utilisation des enseignants. Son analyse de la situation dans
différents pays d'Afrique montre notamment que la répartition des
enseignants n'est pas équitable ; les plus qualifiés et
expérimentés sont concentrés dans les zones urbaines.
L'utilisation des enseignants n'est pas optimale car en fonction de leur
concentration, certains sont sous utilisés, voire non utilisés.
Les causes de cette mauvaise répartition sont liées au
système de gestion, à l'environnement (différences de
conditions de vie et de travail) aux pratiques de gestion et aux comportements
des enseignants.
Les faiblesses des systèmes se rapportent aux
règles en cours dans la gestion, aux structures et mécanismes de
régulation et aux bases d'informations sur les enseignants. En
dépit de l'existence de normes et critères d'affectation des
enseignants, la cohérence interne de ces règles de gestion est
insuffisante tout comme le suivi et le contrôle de l'application de ces
normes ne sont pas assurés. La gestion partagée des enseignants
entre plusieurs ministères n'est pas soumise à une
5 Bénin, Burkina Faso, Mali et Niger
coordination. Le contexte de décentralisation sans
répartition distincte des responsabilités entre les structures
centrales et les structures décentralisées et sans ressources
appropriées ne favorise pas non plus cette gestion. L'insuffisance des
mécanismes de régulation renforce négativement la
qualité de cette gestion. Les bases d'informations sur les enseignants
ne disposent pas de données complètes ni sur les enseignants, ni
sur les profils de poste.
Ces observations rejoignent largement celles d'une
série d'études menées dans plusieurs pays
africains6 par G. Solaux (2001) . Cette recherche fait ressortir
entre autres, que :
- l'allocation des ressources aux établissements
scolaires est aléatoire ;
- le coût unitaire dans les établissements
scolaires du secondaire est élevé en raison de la non prise en
compte de la taille de l'établissement et des besoins réels en
zone urbaine.
De l'histoire de la GRH, à travers l'Ecole classique,
l'Approche psychosociologique et les Courants sociologiques, il est à
noter que le travailleur est au centre de la fonction administrative de
l'entreprise en même temps que l'environnement du travail est à
améliorer et que le management des hommes au travail tende à les
faire participer davantage dans la conception du plan de développement
de l'entreprise.
Ces différentes recherches conduisent à formuler
quelques interrogations :
6 Guinée, Niger, Bénin, Sénégal,
Burkina Faso,Togo, Côte d'Ivoire, Tchad, Madagascar, Mali
- la prise en compte du social dans la gestion des
enseignants, une espèce d'humanisation de cette gestion est- elle
assurée ?
- l'environnement de travail de l'enseignant est il un
élément qui intervient dans la prise de décision de
gestion ? En d'autres termes, les réalités de la localité
de travail font-ils l'objet de préoccupation particulière dans
les actes de gestion des enseignants ?
- la préparation des plans de développement du
système éducatif, notamment les politiques de gestion des
ressources humaines, se fait-elle en association avec les enseignants (leurs
syndicats) ou bien leur implication n'est-elle pas utile ?
Cette brève revue de la littérature étaye
nos ypothèses de travail dans la mesure où elle fait ressortir
qu'une « bonne » gestion des enseignants dépend pour une large
part d'outils adéquats mais aussi du cadre et du focntionnement
organisationnel et des besoins et intérêts des acteurs.
CHAPITRE II : CONTEXTE ET EVOLUTION RECENTE DE L'
ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
II 1- Géographie et Histoire
Le Cameroun est situé en Afrique centrale et couvre une
superficie de 475 000 km2. La plupart de ses voisins sont des pays
francophones, à la différence du Nigeria qui est anglophone et de
la Guinée Equatoriale qui est lusophone. Il a un accès à
l'Océan Atlantique par le Golfe de Guinée. Il présente
plusieurs types de climat, une végétation
hétérogène. Le sud et le nord du pays sont fortement
contra stés et forment des entités aux caractéristiques
différentes : climat doux et forêt dans le sud, climat chaud et
savane au nord.
Le Cameroun dispose de diverses ressources naturelles et de
ressources d'exportation : pétrole, cacao, café, banane, bois,
coton, etc.
D'un point de vue historique, le Cameroun a connu des
influences diverses : sous protectorat allemand jusqu'à la fin de la
première guerre mondiale, il est passé ensuite sous mandat et
sous tutelle conjoints de la France et de la Grande Bretagne. L'influence des
cultures française et britannique est encore perceptible dans le pays,
particulièrement dans l'organisation de son système
éducatif en deux sous-systèmes et l'utilisation de deux langues
officielles dans l'administration, le français et l'anglais. La
durée des cycles du système et la collation des diplômes se
référaient totalement jusqu'à une date récente aux
systèmes éducatifs français et britannique.
L'utilisation des langues officielles est parallèle
à celle des langues nationales qui se chiffrent à plus de 200.
Plusieurs religions coexistent et s'organisent globalement autour de principaux
pôles que sont l'islam (principalement dans le nord du pays), le
christianisme (principalement dans le sud du pays) et l'animisme.
Jouissant d'une stabilité politique, le Cameroun est un
Etat en voie de décentralisation. La promulgation en juillet 2004 de la
loi d'orientation de la décentralisation7 a apporté
des précisions quant au transfert par l'Etat aux collectivités
territoriales (régions et communes) décentralisées des
compétences particulières et des moyens appropriés. Les
conseils de ces collectivités ont pour missions entre autres la
promotion du développement éducatif de la collectivité
dans le respect des compétences dévolues.
La division administrative du Cameroun montre un
découpage en 10 provinces dont deux majoritairement anglophones,
lesquelles sont à leur tour réparties en départements et
ceux-ci en arrondissements. Ces divisions représentent des unités
au pouvoir administratif qui ne peuvent pas être impliquées dans
l'élaboration des politiques.
II 2- Caractéristiques démographiques
Sur la base du dernier recensement général de la
population de 1987, la population actuelle est estimée à 15,8
millions d'habitants, avec un fort taux de croissance annuelle de 2,87%. En
valeur relative, la répartition spatiale de cette population montre que
3 provinces sont les plus peuplées et totalisent 47,8% de la population:
Extrême Nord, Centre et
7 République du Cameroun, Loi n° 2004/017 du 22
juillet 2004
Littoral ; la moins peuplée est la province de l'Est,
avec 3,4% de la population totale. La densité moyenne est de 32,8
habitants/ km2 ; cette densité connaît de très
grands écarts dans sa répartition : alors que les provinces de
l'Ouest, du Littoral et du Nord Ouest sont les plus denses avec respectivement
127, 106 et 103 habitants/ km2, la province de l'Est a une
très faible densité de 7,2 habitant/ km2.
Les dernières estimations de la Banque Mondiale et des
Nations Unies 8 faites à partir des enquêtes des
ménages montrent que le Cameroun est un pays en transition
démographique avec une tendance à la réduction du taux de
croissance de la population qui se situerait autour de 2,3%. L'une des
conséquences de cette réduction sera la diminution du rythme
d'accroissement du nombre d'enfants d'âge scolaire: alors que cette
augmentation était estimée à 15% entre 2000 et 2005, elle
passerait à 12,6% entre 2005 et 2010, pour tomber à 7,6% entre
2010 et 2015 9.
II 3- Caractéristiques macro économiques
et financières
Le taux de chômage BIT10 a par contre
baissé : de 8,4% qu'il était en 1996, il est passé
à 7,9% en 2001, ce qui traduit une certaine reprise de l'activité
économique. Il est à mettre en rapport avec le taux chômage
élargi11, 17,1% et le taux d'informalité12,
84,3%. Ce fort taux d'informalité renseigne sur la
prépondérance des emplois liés aux petits métiers
vers
8 Cameroun : Rapport d'Etat du Système Educatif National,
2004
9 Idem
10 Rapport du nombre de chômeurs BIT ( personnes sans
emploi, ayant cherché du travail durant les quatre dernières
semaines et disposées à l'occuper immédiatement si elles
en trouvent) à la population active.
11 Taux de chômage BIT et taux de personnes sans emploi,
n'ayant pas cherché du travail durant les quatre dernières
semaines mais disposé à occuper un poste si on le lui propose.
12 Rapport du nombre d'actifs du secteur informel à la
population active occupée.
lesquels se sont reconvertis les salariés ayant perdu
leur emploi, ou encore des petits métiers qui accueillent les jeunes
issus du système éducatif. Dans le même temps, le rapport
de dépendance est de 2,7%. Le taux d'urbanisation est de 50,1%.
Le Cameroun a eu une croissance régulière de
1960 à 1970 ; le taux annuel à l'époque était
autour de 4 %. Vers la fin des années 70, cette croissance a connu une
accélération brutale avec l'augmentation des exportations des
produits de rente (café, coton, cacao) et l'exploitation des ressources
pétrolières. Au milieu des années 80, l'effondrement des
cours des matières premières et la baisse brutale des revenus
d'exportation ont entraîné le ralentissement de la croissance et
l'installation de la récession. Dès lors les taux de croissance
sont devenus négatifs : la situation des finances publiques s'est
fortement dégradée (tensions de trésorerie, baisse
drastique des salaires de la Fonction publique).
En dépit de la dévaluation du franc CFA et suite
à trois programmes d'ajustement structurel13 (1992, 1993 et
1994) mis en oeuvre sous les directives du FMI, mais ayant abouti à des
échecs par rapport aux objectifs macro économiques, le Cameroun
est parvenu à la signature du 1 er Accord triennal au titre
de la Facilité d'ajustement structurel renforcée
(1997-2000). Ce 1er accord avait pour principal objectif la
13 République du Cameroun: Document de stratégie de
réduction de la pauvreté
stabilisation macro économique et la consolidation du
redressement des finances publiques. Le 2eme accord triennal au
titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté
et de la croissance (2000 - 2003) a été mis à jour en
cohérence avec les principaux objectifs du Document de
stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) dont le
principal est la promotion des conditions favorables à une croissance
économique saine et soutenue. Une des priorités de cet objectif
est la réduction de la pauvreté à travers une plus large
distribution des revenus et l'accès du plus grand nombre aux services
sociaux essentiels, la santé et l'éducation. Les mêmes
objectifs sont reconduits dans le 3eme programme triennal (2003- 2006)
défini dans le DSRP ; quant au cadrage macro économique, le taux
de croissance annuel du PIB sera de 4,9% pendant la période et
l'inflation stabilisée à 1,8% en moyenne. Dans le programme
budgétaire, la volonté est manifeste d'augmenter le financement
des programmes et projets prioritaires des secteurs sociaux.
Le PIB est de 6641,90 milliards FCFA en 2002 avec un taux de
croissance estimé à 4,2%. Le taux annuel d'inflation,
mesuré par l'indice des prix à la consommation, a atteint 3,6% en
fin 2002. Le PIB par tête est de 421 600 FCFA courants. Cependant, 40,1%
de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté, soit avec moins
de 232 547 FCFA par an.
Graphique 2 : Evolution de la population et du PIB du
Cameroun
18
16
14
12
10
4
8
6
2
0
Evolution de la population et du PIB
Années
4
7
6
5
3
2
0
1
Population PIB
Source : République du Cameroun, Institut
National de la Statistique
La part de la dépense d'éducation dans PIB est
passée de 4,3% en 1996 à 5,4% en 2001 ; concomitamment, la
dépense moyenne d'éducation a été multipliée
par 2,1 passant de 23 000 FCFA à 48 046 FCFA.
Graphique 3 : Evolution des dépenses totales de
l'Etat (DTE), des dépenses Publiques d'éducation (DPE) et de la
part de la DPE dans la DTE.
-0,50
-1,00
2,00
0,50
0,00
1,50
1,00
Evolution des DTE, DPE et de la part de la DPE dans la DTE
Années
4,0
2,0
8,0
6,0
0,0
1 8,0
16,0
14,0
12,0
10,0
DTE DPE DPE/DTE
Source : République du Cameroun, Institut
national de la Statistique
Au regard de la structure actuelle du PIB, près de la
moitié de celui-ci est apportée par le secteur agricole, soit
46%, suivi du secteur des services, 33% et du secteur de l'industrie, 21%. Les
ressources d'exportation proviennent du café, cacao, banane, coton,
tabac, pétrole et bois .
II 4- Données de scolarisation et Enseignement
secondaire général
Il convient de faire un détour par les données
générales de scolarisation au Cameroun, du moins aux niveaux
d'enseignement primaire et secondaire général et technique. C'est
à la suite de ce détour que l'enseignement secondaire
général, objet de la présente étude sera
présenté en détail.
Le développement de l'éducation a connu des
étapes d'élaboration des politiques et de mise en oeuvre.
En 1995, se sont organisés les Etats
généraux de l'éducation, ils avaient pour
préoccupation la définition d'une nouvelle politique
éducative du Cameroun. Sur la base des rapports des travaux de ces Etats
généraux, la Loi d'orientation de l'éducation au
Cameroun a été promulguée. Une Stratégie
sectorielle de l'éducation a été
élaborée en 2000 par le Ministère de l'éducation ;
elle fait ressortir les principes sur lesquels repose la politique
éducative :
- la réduction des disparités ;
- la promotion de l'enseignement privé de qualité
;
- la responsabilisation des communautés ;
- le développement du partenariat ;
- le développement de la gestion
décentralisée ;
- la maîtrise des coûts ;
- l'amélioration de l'offre d'éducation.
II 4 1- Données de scolarisation
Les données de scolarisation renvoient à l'offre
et à la demande réelle d'éducation dans une perspective
d'évolution, aux niveaux primaire et secondaire.
Tableau 1: Evolution des effectifs
d'élèves du primaire, secondaire général et
secondaire technique
Années scol.
|
1990/91
|
1995/96
|
1996/97
|
1997/98
|
1998/99
|
1999/00
|
2000/01
|
2001/02
|
2002/03
|
Primaire
|
1 964 146
|
1 874 873
|
1 931 129
|
2 023 809
|
2 133 707
|
2 237 083
|
2 689 052
|
2 723 371
|
2 798 523
|
Sec gnl
|
409 729
|
480 190
|
484 461
|
500 222
|
504 677
|
554 830
|
618 283
|
618 147
|
669 129
|
Sec techn.
|
90 051
|
108 519
|
108 020
|
112 085
|
122 122
|
143 839
|
146 469
|
141 757
|
137 044
|
Ensemble sec.
|
499 780
|
588 709
|
592 481
|
612 307
|
626 799
|
698 669
|
764 752
|
759 904
|
806 173
|
Source : République du Cameroun,
Ministère de l'Education nationale, Tableaux de bord statistique des
années scolaires 1995 à 1999 ; Annuaires statistiques 2000/2001,
2002/2003, 2003/2004
De 1985 à 2002, les effectifs d'élèves du
primaire sont passés de 1705319 à 2798523, soit une augmentation
de 64% ; le tiers de cet effectif est scolarisé dans le privé.
Ces effectifs connaissent une évolution en dents de scie car si le taux
de croissance annuel moyen est de 2,87% de 1985 à 1990, il devient
négatif sur la période 1990-1995,
soit -0,93%. Cette évolution est liée au
contexte socio économique de l'époque, contexte
caractérisé par une profonde crise économique qui a
occasionné dans les ménages des difficultés dans la
scolarisation des enfants. La reprise est perceptible à partir de la fin
de cette période, car la croissance des effectifs redevient positive,
conduisant à un taux de croissance annuel moyen de 7,75%.
Tableau 2: Evolution des effectifs d'élèves
du primaire
|
1985/86
|
1990/91 1995/96
|
1996/97
|
1997/98
|
1998/99
|
1999/00
|
2000/01
|
2001/02
|
2002/03
|
Effectifs du
|
1 705
|
1 964
|
1 874
|
1 931
|
2 023
|
2 133
|
2 237
|
2 689
|
2 723
|
2 798
|
primaire
|
319
|
146
|
873
|
129
|
809
|
707
|
083
|
052
|
371
|
523
|
Taux de cce
|
2,87
|
-0,93
|
7,75
|
5%
|
5%
|
5%
|
20%
|
1%
|
3%
|
|
Source : République du Cameroun, Ministère
de l'Education nationale, Tableaux
de bord statistique des années scolaires 1995 à
1999 ; Annuaires statistiques 2000/2001, 2002/2003, 2003/2004
Graphique 4 : Evolution des effectifs
d'élèves du primaire
2 500
2 000
3 000
1 500
1 000
500
0
Evolution des effectifs d'élèves du
primaire
Années scolaires
Effectifs
Quant à l'offre d'éducation en termes de nombre
d'établissements et
d'enseignants, la situation est reprise dans le tableau
ci-dessous.
Tableau 3 : Evolution du nombre d'établissements
et des effectifs d'enseignants au primaire
Années
|
Etablissements
|
Enseignants
|
Privé
|
Public
|
Ensemble
|
Privé
|
Public
|
Ensemble
|
97/ 9814
|
1913
|
6601
|
8514
|
8438
|
21233
|
29671
|
O3/ o4 15
|
3022
|
7891
|
10913
|
16394
|
38872
|
55266
|
Source : République du Cameroun, Ministère
de l'Education nationale, Tableaux de bord statistique es années
scolaires 1995 à 1999 ; Annuaires statistiques 2000/2001, 2002/2003,
2003/2004
Le nombre d'établissements est passé de 8514 en
1997/1998à 10913 en 2002/2003, soit une augmentation de 20%. Cette
tendance est plus forte dans le privé, car le nombre
d'établissements est passé de 1913 à 3022, alors que dans
le public il est passé de 6601 à 7891, soit respectivement 58% et
20% d'augmentation. Par ailleurs, la proportion des établissements
privés a augmenté : représentant 22% en 97/98, ce
pourcentage est passé à 28% en 2003/2004.
Graphique 5 : Pourcentage d'écoles par
ordre
Répartition des établissements scolaires
du primaire en 1997/1 998
22%
78%
Privé Public
Répartition des établissements scolaires
en 2003/2004
28%
72%
Public Privé
14 Source : République du Cameroun, Ministère de
l'Education nationale : Tableau de bord statistique , Année scolaire
1998/ 1999
15 Source : République du Cameroun, Ministère de
l'Education nationale : Annuaire statistique 2003/2004
Quant aux enseignants, la tendance à l'augmentation
n'est pas aussi forte. Si dans l'ensemble l'effectif des enseignants a connu
une augmentation de 65%, passant de 29671 à 49042, le privé a par
contre connu une diminution des effectifs de l'ordre de 22% ; en termes
absolus, précédemment 8438, les enseignants du privé se
chiffrent à 6618.
De 1990 à 2002, les effectifs d'élèves du
secondaire sont passés de 499780 à 806173, soit une augmentation
de 61%. La croissance de ces effectifs n'est pas régulière sur la
période : de 1990 à 1995, le taux de croissance annuel moyen est
de 3,3% ; de 1995 à 2000, ce taux passe à 5,4% avant de
redescendre à 1,8% pour la période 2000-2003. Cependant, ces
effectifs ont tendance à se stabiliser depuis 2001, année au
cours de laquelle une baisse des effectifs est observée.
Tableau 4: Evolution des effectifs d'élèves
du secondaire
Années scol.
|
1990/91
|
1995/96
|
1996/97
|
1997/98
|
1998/99
|
1999/00
|
2000/01
|
2001/02
|
2002/03
|
Sec gnl
|
409 729
|
480
|
190
|
484
|
461
|
500
|
222
|
504
|
677
|
554
|
830
|
618
|
283
|
618
|
147
|
669
|
129
|
Sec techn.
|
90 051
|
108
|
519
|
108
|
020
|
112
|
085
|
122
|
122
|
143
|
839
|
146
|
469
|
141
|
757
|
137
|
044
|
Ensemble sec.
|
499 780
|
588
|
709
|
592
|
481
|
612
|
307
|
626
|
799
|
698
|
669
|
764
|
752
|
759
|
904
|
806
|
173
|
Source : République du Cameroun, Ministère
de l'Education nationale, Tableaux de bord statistique des années
scolaires 1995 à 1999 ; Annuaires statistiques 2000/2001, 2002/2003,
2003/2004
Considéré séparément,
l'enseignement secondaire général et l'enseignement technique
ne connaissent pas la même croissance des
effectifs : alors que dans le général ils ont
tendance à augmenter, la tendance est à l'inverse dans le
technique.
Graphique 6 : Evolution des effectifs
d'élèves du secondaire
400
800
600
500
300
200
700
100
0
Evolution des effectifs d'élèves du secondaire
Années scolaires
400
200
900
800
700
600
500
300
0
100
Sec gnl
Sec techn. Ensemble sec.
De 1997/1998 à 2002/2003, le nombre
d'établissements scolaires du secondaire a augmenté de 32% dans
l'ensemble, passant de 839 à 1106. Cette augmentation est plus forte
dans le public, 41% contre 21% dans le privé.
Tableau 5 : Evolution du nombre d'établissements
et des effectifs d'enseignants au secondaire
Années
|
Niveaux d'enseignement
|
Etablissements
|
Enseignants
|
Privé
|
Public
|
Ensemble
|
Privé
|
Public
|
Ensemble
|
97/98
|
Sec. gén.
|
373
|
466
|
839
|
5351
|
11621
|
16972
|
Sec. Tech.
|
184
|
125
|
309
|
3643
|
4053
|
7696
|
O2/o3
|
Sec. gén.
|
449
|
657
|
1106
|
12037
|
15558
|
27595
|
Sec. Tech.
|
206
|
140
|
346
|
5413
|
5042
|
10455
|
Source : République du Cameroun, Ministère
de l'Education nationale, Tableaux de bord statistique des années
scolaires 1995 à 1999 ; Annuaires statistiques 2000/2001, 2002/2003,
2003/2004
La proportion des établissements privés du
secondaire général a tendance à la baisse dans le temps,
passant de 44% à 41% sur la période.
Graphique 7 : Pourcentage d'établissements
scolaires par ordre
56%
44%
Répartition des établissements scolaires du
secondaire général en 1997/1 998
Répartition des établissements scolaires
du secondaire général en 2002/2003
Privé Public
59%
41%
Privé
Public
Au cours de la même période, les effectifs
d'enseignants ont augmenté de 63% dans l'ensemble ; cette augmentation
paraît moins forte dans le public que dans le privé : 34% et 125%.
Cette apparente forte augmentation des effectifs dans le privé peut
être lié à la tendance généralisée de
l'intervention de certains enseignants du public à temps partiel dans le
privé.
Tableau 6: Répartition des enseignants du secondaire
général par sexe
Années scolaires
|
Public
|
Privé
|
Ensemble
|
Hommes
|
Femmes
|
Hommes
|
Femmes
|
Hommes
|
Femmes
|
2002/2003
|
10533
|
5025
|
9699
|
2368
|
20202
|
7393
|
2003/2004
|
10208
|
5281
|
6434
|
1759
|
16442
|
7040
|
Sources : République du Cameroun,
Ministère de l'éducation nationale, Annuaires statistiques
2002/2003, 2003/2004
De façon spécifique, les femmes
représentaient globalement 26,8 % de l'effectif des enseignants en
2002/2003 ; l'année d'après, cette proportion a connu une
légère hausse en gagnant 4 points de pourcentage, passant
à 30 %. Dans la même période, on note une diminution des
effectifs en termes absolus : 27595 enseignants la première année
et 23482 la deuxième année ; Quant à la distinction public
et privé, le pourcentage des femmes est plus élevé dans le
public que dans le privé : plus de 30 % dans le public alors qu'il est
d'environ 20 % dans le privé.
Dans le secondaire technique, l'augmentation du nombre
d'établissements est moins forte qu'au
général : de 309 établissements en 1997/1998, ce type
d'enseignement en compte 346 en 2002/2003, soit une augmentation de 12%, aussi
bien dans le privé que dans le public. Le privé par contre
représente 60% des établissements sur toute la période.
Graphique 8 : Pourcentage d'établissements
scolaires par ordre
Répartition des établissements scolaires
du secondaire technique en 1997/1 998
Répartition des établissements scolaires
du secondaire technique en 2002/2003
Quant aux enseignants, l'augmentation est plus perceptible :
l'effectif a varié de 7696 à 10455, soit une augmentation de 36%
dans l'ensemble. Plus de la moitié des enseignants relèvent du
privé.
II 4 2- Enseignement secondaire général au
Cameroun
La présentation de l'enseignement secondaire
général au Cameroun se fera en fonction de trois approches : la
structure, les enseignements et la demande et l'offre.
II 4 2 1- Structure de l'enseignement secondaire
A l'image du système éducatif camerounais,
l'enseignement secondaire général reproduit l'organisation des
deux sous systèmes, anglophone et francophone. En dehors de la
durée du niveau d'enseignement qui est identique aux deux sous
systèmes, toutes les autres caractéristiques sont
différentes. Les curricula ne sont pas communs. L'organisation en cycles
diffère d'un sous système à l'autre : dans le sous
système
anglophone, le premier cycle dure cinq ans et le second deux
ans alors que dans le sous système francophone, ils durent
respectivement quatre et trois ans. L'organisation de la certification est
également un élément de différenciation. Dans le
sous système anglophone, deux examens sanctionnent la fin des cycles
sans pour autant conditionner l'accès au second cycle à
l'obtention du GCE-Ordinary Level16 . Dans le sous système
francophone, trois examens nationaux sont organisés : deux sanctionnent
la fin de chaque cycle ; le troisième examen, organisé en
deuxième année du second cycle, joue le rôle de
régulation pour l'accès en classe terminale.
Trois types d'établissements hébergent ces
différents cycles : - les collèges avec le premier cycle
seulement,
- les lycées avec le second cycle seulement ou les deux
cycles,
- les collèges et lycées bilingues avec les cycles
des deux sous systèmes.
A la fin du premier cycle francophone, plusieurs
possibilités d'orientation sont proposées aux
élèves :
- continuer au second cycle enseignement
général,
- entreprendre des études en enseignement technique
(commercial ou
industriel).
La poursuite des études en enseignement
général se limite à deux grandes options,
littéraire et scientifique, options qui sont maintenues pendant tout le
second cycle.
16 General Certificate of Education
Quant à la fin du premier cycle anglophone, les
possibilités sont limitées à l'enseignement
général ; il n'existe pas de passerelle pour rentrer dans
l'enseignement technique.
Structure de l'enseignement
secondaire
Enseignement
Enseignement général
Enseignement technique
Anglophone
5 ans
2 ans
Francophone 4 ans
3 ans
2nd cycle
1er cycle
4 ans
3 ans
II 4 2 2- Les enseignements
Les enseignements17 dans le sous système
francophone sont organisés autour de trois axes :
- langue et littérature ;
- mathématiques et sciences ;
- sciences humaines.
L'axe langue et littérature comporte
principalement le français et des langues vivantes (anglais, allemand,
espagnol) ; de façon secondaire, des enseignements de langue arabe, de
latin et grec sont aussi proposés dans certains établissements.
L'axe sciences humaines est formé de la géographie, de
l'histoire, de l'éducation civique et de la
17 Décision n°834/G/49/MINEDUC/ESG/IGP du 2 juillet
1974
philosophie. Le troisième axe est constitué des
mathématiques, des sciences physiques et des sciences de la vie et de la
terre. A la marge de ces disciplines classiques, des enseignements
d'éducation physique et d'économie sociale sont aussi
assurés.
Les enseignements dépendent de l'année
d'étude ; lors des deux premières années du premier cycle,
les élèves reçoivent certains cours des trois axes
ci-dessus. A partir de la troisième année, des cours
supplémentaires sont introduits (deuxième langue vivante et
sciences physiques). La philosophie est réservée aux classes de
terminale.
II 4 2 3- La demande et l'offre d'éducation
De façon particulière, la demande
d'éducation en enseignement général est croissante d'une
année à l'autre ; sur une période de 5 ans, les effectifs
d'élèves sont passés de 475526 en 1997/1998 à
669129 en 2002/2003 soit un accroissement de 41%. La part de l'enseignement
privé, qui était de 26% en début de période est
passée à 29,5% en fin de période, ce qui signifie que plus
du quart des élèves du secondaire sont scolarisés dans le
privé.
Cette moyenne nationale ne traduit pas les disparités
observées dans les provinces. Certaines provinces ont environ 10% de
leurs effectifs dans le privé : Nord, le Sud et l'Extrême Nord.
Par contre, d'autres provinces scolarisent près du tiers du secondaire
dans le privé : le
Centre et le Nord Ouest. Le pourcentage le plus
élevé est observé dans le littoral, où presque la
moitié des élèves est dans le privé, soit 47%.
Graphique 9 : Evolution des pourcentages
d'élèves par ordre
2002/03
2001/02
2000/01
1999/00
1998/99
1997/98
Evolution des effectifs d'élèves par ordre (en
pourcentages)
0,0 20,0 40,0 60,0 80,0 100,0 120,0
Pourcentages
29,6
29,5
29,0
28,0
26,0
26,0
Public Privé
Graphique 10: Pourcentage d'élèves du
secondaire par ordre et province
40%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
Répartition des pourcentages d'élèves par
province
Provinces
% du privé Part du total
Par ailleurs, la « part du total », soit le
pourcentage des élèves de la province par rapport au total
apporte des indications quant à la disparité de la demande : avec
64% des effectifs, quatre provinces (Centre, Littoral, Ouest, Nord Ouest)
représentent près des deux tiers de la
demande d'éducation. Quatre provinces
représentent chacune moins de 5% de la demande : Est, Adamaoua, Nord et
Sud. Ainsi, les extrêmes se trouvent au Centre avec 26%, à
l'Adamaoua avec 3% et à l'Est 2%.
Graphique 11: Répartition du pourcentage
d'établissement par province
Pourcentage d'établissements par province
19%
|
23%
|
|
|
15%
|
|
|
|
9%
|
12%
|
|
|
|
2% 3% 3%
|
7%
|
|
|
|
7%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Provinces
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Quant à l'offre d'éducation en termes
d'établissements, le nombre d'établissements est passé de
839 en 1997/1998 à 1106 en 2002/2003 dans l'ensemble du pays. L'ordre
public représente 68% des établissements. La répartition
spatiale de ces établissements montre une très forte
disparité entre les provinces : alors que le Centre compte de 253
établissements, soit 23% de l'ensemble, l'Est en compte 27, soit 2%.
Trois provinces accueillent plus de la moitié des établissements,
soit 57% : le Centre, le Littoral et l'Ouest. Quatre autres réunies
totalisent à peine 15% des établissements : Est, Nord Adamaoua et
Sud. Cette offre inégale a de fortes répercussions sur la
scolarisation dans l'ensemble.
25%
20%
35%
30%
15%
10%
5%
0%
Répartition des pourcentages d'élèves,
d'enseignants et d'établissements par province
Provinces
Elèves Enseignants Etablissements
Graphique 12 : Répartition des établissements par
ordre et province
160
140
120
100
40
80
60
20
Répartition des établissements par ordre et
province
0
Provinces
Privé Public
Il est à noter que dans certaines provinces, le
privé compte autant d'établissements que le public, sinon plus.
Il s'agit notamment du Centre et du Nord ouest ; dans le Littoral, le public
représente environ la moitié des établissements du
privé
Graphique 13: Répartition des pourcentages
d'élèves, d'enseignants et d'établissements par
province.
termes de nombre d'établissements et d'enseignants) et
la demande réelle d'éducation (en termes d'élèves
scolarisés) : plus la tendance de l'offre est à la hausse, plus
le pourcentage d'élèves est élevé. Avec 2%
d'établissements et 1 % d'enseignants, la province de l'Est
réunit toutes les conditions pour encadrer 2% de l'effectif des
élèves du secondaire. A l'autre extrême, avec 23%
d'établissements et 30% d'enseignants, le Centre scolarise 26% des
élèves.
Trois provinces concentrent 57% des établissements :
Centre, Littoral et Ouest. Plus de la moitié des enseignants, soit 54%
exercent dans deux provinces : Centre et Nord Ouest ; en leur adjoignant le
Littoral et l'Ouest, 81% des enseignants sont ainsi regroupés, pour
satisfaire 74% de la demande d'éducation. Les six provinces restantes se
retrouvent avec une faible offre d'éducation.
Le graphique ci-dessous indique en termes absolus l'effectif des
enseignants qualifiés et des autres enseignants par
province.
Graphique 14 : Répartition des enseignants par
qualification et par province
Extrême Nord
Nord Ouest
Adamaoua
Sud Ouest
Centre
Littoral
Ouest
Nord
Sud
Est
Répartition des enseignants par qualification et
province
2500 2000 1500 1000 500
1196
1999
1215
1026
903
817
617
392
337
288
0 500 1000 1500 2000
262
423
466
735
822
836
1041
1239
1379
1766
Enseignants qualifiés Autres enseignants
Source : République du Cameroun, Ministère
de l'éducation nationale, Annuaire statistique 2000/ 2001
Transformés en valeurs relatives (pourcentage des
autres enseignants par rapport à l'ensemble des enseignants),
on obtient le graphique ci- dessous.
Graphique 15 : Répartition des « autres
enseignants » par province
Pourcentage "autres enseignants" par
province
% d'autres enseignants
59% 56% 56%
|
|
|
|
|
|
|
|
54%
|
|
54%
|
|
51%
|
48% 48%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
44%
|
|
41%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
70% 60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Provinces
Source : République du Cameroun, Ministère
de l'éducation nationale, Annuaire statistique 2000/2001
Le pourcentage moyen des autres enseignants est de 51
% ; à la limite, un enseignant sur deux n'a pas reçu de formation
pédagogique. Les valeurs extrêmes de cet indicateur varient entre
41% et 59%, soit 18 points de différence. Ces valeurs extrêmes
signifient qu'en prenant une base de cinq enseignants, trois sur cinq sont sans
qualification pédagogique dans le premier cas alors que deux sur cinq le
sont dans le second. Moins de la moitié des provinces ont un moins d'un
enseignant sur deux sans qualification pédagogique.
Quant à la répartition spatiale de cet
indicateur, trois groupes de provinces se dessinent en fonction du pourcentage
des autres enseignants:
- les provinces dont la valeur est comprise entre 54 et 59%,
Ouest, Sud Ouest, Est, Adamaoua et Sud ;
- les provinces dont la valeur est comprise entre 48 et 51%,
Littoral, Extrême Nord et Nord;
- les provinces avec une valeur inférieure ou égale
à 44%, Nord Ouest et Centre.
Graphique 16 : Distribution du ratio élèves/
enseignant et du pourcentage d'autres enseignants 2002/2003
40,0
80,0
60,0
50,0
30,0
20,0
70,0
10,0
0,0
Ratio élèves/ enseignant et Pourcentage des
autres enseignants par province 2002/2003
Provinces
40%
25%
20%
35%
30%
5%
0%
15%
10%
% autres enseignants
Ratio
Source : République du Cameroun, Ministère
de l'Education nationale : Annuaire statistique 2002/2003
La combinaison des deux indicateurs que sont le ratio
élèves/ enseignant et le pourcentage d'autres enseignants
permet de mieux apprécier l'allocation des enseignants aux
provinces. La situation idéale est celle dans laquelle les deux
indicateurs sont au niveau le plus faible.
Un faible ratio traduit un bon rendement des
élèves par les enseignants. Un faible pourcentage d'autres
enseignants traduit également la qualité de l'encadrement des
élèves par les enseignants, ceci sur la base de
l'hypothèse selon laquelle plus l'enseignant est qualifié, mieux
il encadre ses élèves. De la même façon, plus les
indicateurs sont forts, plus l'encadrement pédagogique est de moins
bonne qualité.
La synthèse des données de base des graphiques 4
et 5 permet de réaliser le tableau ci-dessous. Il comporte le ratio
élèves/ enseignant et le pourcentage d'autres
enseignants. Chacune de ces deux variables est catégorisée
en deux modalités : élevé et bas.
Tableau 6
Ratio élèves/ enseignant
|
|
|
Elevé
|
Bas
|
Pourcentage d'autres enseignants
|
Elevé
|
Ext-Nord, Nord
|
Adamoua, Est,
Sud, Littoral,
Ouest, Sud Ouest
|
Bas
|
-
|
Centre, Nord- Ouest
|
De ce tableau, il ressort qu'en combinant le ratio
élèves/ enseignant et le
pourcentage d'autres enseignants, des situations disparates
s'observent
et traduisent la qualité de l'offre d'éducation
dans les provinces :
- un ratio élèves/ enseignant
élevé associé à un pourcentage élevé
d'autres enseignants caractérise une situation assez difficile
car une forte proportion d'enseignants sans qualification professionnelle est
appelée à encadrer des classes surchargées ; c'est le cas
des provinces de l'Extrême Nord et du Nord ;
- un ratio élèves/ enseignant bas
accompagné d'un fort pourcentage d'autres enseignants est une
situation dans laquelle beaucoup
d'enseignants sans qualification professionnelle ont à
encadrer des élèves sans être surchargés ; c'est une
situation moins préoccupante que la précédente ; c'est le
cas des provinces de l'Adamaoua, de l'Est, du Sud, de l'Ouest, du Littoral et
du Sud Ouest ;
- un ratio élèves/ enseignant combiné
avec un pourcentage d'autres enseignants constitue la situation la
meilleure du contexte ; deux provinces partagent ce privilège : le
Centre et le Nord Ouest.
La présentation du contexte et de l'évolution
récente de l'enseignement scondaire a confirmé les
disparités observées lors de l'élaboration de la
problématique. Il convient d'envisager des outils méthodologiques
pour appréhender les besoins, intérêts et jeux des acteurs
chez les enseignants d'une part, et les éléments sur les
pratiques de gestion d'autre part.
CHAPITRE III : METHODOLOGIE
Nous nous proposons d'indiquer dans ce chapitre dans quelle
mesure nous allons nous efforcer de nous accrocher aux différentes
étapes de la démarche scientifique (Cloutier et al., 1983)
à savoir :
- l'identification des données du sens commun afin de
pouvoir s'en distancier ;
- la définition claire des termes et vocabulaire à
utiliser dans la formulation des hypothèses ;
- l'observation des faits et la lecture de la
réalité avec une grille appropriée et des techniques
rigoureuses.
Par rapport à cette perspective, nous traiterons des
points suivants : - définition et opérationnalisation des
variables ;
- échantillonnage et enquête ;
- élaboration des outils de collecte ;
- traitement des données.
III 1- Définition et opérationnalisation
des variables
La problématique a servi de cadre pour partir de la
question principale à savoir pourquoi la gestion des enseignants du
secondaire au Cameroun laisse-t-elle des zones d'ombre ; en d'autres termes,
elle laisse entrevoir qu'il y aurait des améliorations à
apporter. Il est impératif de procéder à une
opérationnalisation de ces hypothèses, afin de lever toute
équivoque quant à leur utilisation dans la suite de
l'étude (Contandriopoulos et col, 1990 ; Mace, 1991 ; Berthier,
2002). Cette opérationnalisation consiste à transformer les
hypothèses en variables/ concepts qui à leur tour seront traduits
en indicateurs.
Ces améliorations seront à rechercher dans
plusieurs directions en fonction des hypothèses retenues à savoir
:
- le cadre institutionnel est un facteur explicatif de
l'actuel mode de gestion ; les activités de gestion des ressources
humaines obéissent d'abord à une réglementation officielle
mais sont aussi accompagnées de procédures non écrites
;
- la logique des acteurs impliqués dans la gestion des
ressources humaines explique le mode actuel de gestion de celles-ci ; les
gestionnaires et les personnels ont fait de la gestion une opération
à enjeux où des intérêts sont défendus. Ils
ont créé un système d'acteurs qu'il conviendra de
déceler ;
- les outils de gestion des ressources humaines ne sont pas
suffisamment valides pour permettre une visibilité appropriée des
données relatives aux dites ressources ; ces outils manquent une
dimension prospective.
A chacune de ces hypothèses nous associons les variables
suivantes :
- à la première, les textes réglementaires
et les procédures non écrites ;
- à la deuxième, la perception des postes de
travail, les démarches de résolution de problèmes de GRH
et les attitudes vis à vis de la GRH ;
- à la troisième, les fichiers de personnel, les
fiches de collecte de données individuelles.
Aux termes de la revue de la littérature, plusieurs
dimensions de la gestion des ressources humaines ont été
repérées que nous
transposons ici à la gestion des enseignants; pour cela
nous retiendrons:
- l'identification des besoins qui renvoie aux
préoccupations relatives au manque / surplus d'enseignants par
discipline et par localité;
- l'évaluation des ressources humaines en termes de
compétences des enseignants par discipline et localité d'une part
et d'autre part de l'efficacité de l'usage qui en est fait;
- les stratégies de réduction des écarts
entre les besoins et les ressources disponibles (formation, recrutement,
développement des capacités et mobilité) destinées
à réaliser une répartition équitable des ressources
en tenant compte dans la mesure du possible des réalités
locales.
Le cadre institutionnel est formé par la
réglementation et les structures organiques du Ministère de
l'éducation nationale. La réglementation renvoie à tous
les textes officiels qui sont utilisés dans la gestion des ressources
humaines tel que spécifiées plus haut : décrets,
arrêtés, décisions,... Les structures font
référence aux entités administratives qui interviennent
directement ou non dans la gestion des ressources humaines, avec leurs
ressources propres (matérielles, humaines et technologiques) et leurs
pratiques professionnelles.
La logique des acteurs renvoie aux attitudes,
représentations et jugements repérables chez les enseignants
quant à la gestion des ressources humaines. Cette logique se
développe à la marge de la logique administrative tel que
l'analyse stratégique des organisations (Bernoux, 1985) le
démontre. Dans cette perspective, trois postulats relatifs à ces
différentes logiques sont posés :
- dans une organisation, bien qu'il existe des buts
fixés par les décideurs, les hommes développent leurs
propres objectifs en fonction du rôle qu'ils ont à jouer comme
acteurs;
- la liberté relative des acteurs leur confère
la possibilité de conserver une autonomie relative ; cette autonomie est
utilisée dans les situations mal réglementées de
l'organisation, celles où prévalent les zones d'incertitude ;
- le contexte des zones d' incertitude amène
décideurs et acteurs à développer des stratégies
qui reposent sur des rationalités différentes.
III 2- Echantillonnage et enquête
L'échantillonnage nous permet de retenir les sujets
auprès de qui nous récolterons des informations sur les pratiques
professionnelles des structures et sur la logique des acteurs. Au regard des
contraintes de temps et de la logistique, l'échantillonnage probabiliste
ne peut être envisagé dans cette étude. La méthode
des unités types ou choix raisonné (Berthier, 2002 ;
Gauthier, 1984) nous semble la plus indiquée, bien que le biais
associé à la sélection des sujets soit probable. Cette
méthode, utilisée dans le cadre des échantillons non
représentatifs, consiste à sélectionner pour
constituer l'échantillon, des individus moyens qui présentent
globalement les caractéristiques des éléments de la
population de référence. Malgré que d'un point de vue
statistique ils ne représentent pas l'ensemble, ils en donnent une image
acceptable d'un point de vue sociologique.
Font partie de cet échantillon :
- les responsables des services centraux impliqués dans
la gestion des ressources humaines (directeur des ressources humaines et
collaborateurs, directeur de l'enseignement secondaire, inspecteurs
généraux de pédagogie);
- les responsables provinciaux impliqués dans la gestion
des ressources humaines ;
- deux groupes d'enseignants constitués sur la base de
leur lieu d'exercice (enseignants de zone difficile et enseignants de zone
facile).
Les modalités de l'enquête, qui se fera par
questionnaire, sont définies par catégorie de personnes à
enquêter. Les modalités d'administration du questionnaire sont
quelquefois source de biais (Philogène et Moscovici, in Moscovici,
2003). Il s'agit ici de l'influence du contexte sur les réponses des
personnes enquêtées. Les questions relatives à
l'appréciation des répondants sur les habitudes professionnelles
de leur supérieur hiérarchique relèvent de cette
catégorie. Au cas où le questionnaire transitait par le
supérieur hiérarchique, il serait fort probable que les
répondants aient tendance à se montrer conformes vis-
à-vis de la structure.
Pour neutraliser cette éventuelle source de biais, le
dispositif à utiliser est le suivant :
- la première catégorie de sujets sera
enquêtée individuellement, à son bureau ; il s'agit des
responsables de gestion des services centraux et provinciaux ;
- la deuxième catégorie sera contactée
principalement à l'occasion de la correction des examens
officiels18, occasion pour laquelle ils sont regroupes pour
plusieurs jours ; à défaut, un contact pris dans
l'établissement sans associer le personnel administratif à la
procédure permettra également d'administrer le questionnaire.
L'outil de collecte leur est directement remis avec une indication quant au
lieu de récupération, lieu dont la neutralité par rapport
à l'administration de l'établissement doit être
garantie.
L'échantillon des enseignants est constitué en
utilisant deux critères : la zone géographique de travail et la
qualification professionnelle.
La zone géographique de travail permet de
différencier la perception des postes de travail et les démarches
entreprises ou connues en matière de mutation. Il est probable que la
perception du poste de travail ne soit pas la même chez selon qu'il est
en zone difficile ou facile. La proximité des postes faciles par rapport
aux services centraux peut faciliter l'accès à l'information et
le contact avec les structures chargées de l'encadrement
pédagogique des enseignants.
La qualification professionnelle est
généralement considérée comme un critère
fondamental dans la gestion des ressources humaines. Au regard de la
différence des niveaux de formation, les problèmes
pédagogiques éventuellement rencontrés peuvent ne pas
abordés de la même façon par les professeurs de
lycée que par les professeurs de collège. L'un est plus
outillé sur le plan de la méthodologie que l'autre. Le recours
à un appui extérieur peut ne pas se poser dans les mêmes
termes, aussi bien que la nécessité d'un supplément de
formation (développement des
18 Les enseignants sont regroupes a l'occasion de la correction
des examens officiels en un lieu unique, généralement un
établissement public centre d'examen.
ressources humaines) ne prendra pas les mêmes contours dans
les deux cas.
Le critère groupe de disciplines enseignées est
lié aux contraintes relatives liées au développement des
ressources humaines. L'organisation d'un séminaire de renforcement des
capacités requiert des ressources différentes, surtout
logistiques, en fonction des disciplines. L'encadrement des enseignants et les
supports d'appui pédagogique ne se présentent pas dans les
mêmes termes pour toutes les disciplines.
III 3- Elaboration des outils de collecte
L'élaboration des outils de collecte a respecté
les caractéristiques classiques et les étapes de confection
rappelées par Lorenzi-Cioldi (Moscovici, 2003) à savoir :
- la traduction des hypothèses en variables
opérationnelles ; - la transformation des variables en indicateurs,
- la transformation de ces indicateurs en questions.
Les indicateurs contenus dans les questionnaires sont relatifs
aux variables obtenues à partir de la traduction des hypothèses
de l'étude
. Les indicateurs contenus dans les questionnaires sont
relatifs aux variables obtenues à partir de la traduction des
hypothèses de l'étude. La préférence est aux
questions fermées en raison de la prise en compte des résultats
des études antérieures menées sur la question (Solaux et
al., 2001).
Le Questionnaire responsables est élaboré
autour des thèmes suivants: - structures chargées de la gestion
des ressources humaines : effectifs et qualifications des personnels
impliqués ;
- ressources matérielles et technologiques des
structures : existence et qualité d'un fichier de personnel ou d'une
base de données ;
- pratiques professionnelles courantes : critères
utilisés pour la mutation et l'affectation des personnels,
critères utilisés dans le développement des ressources
humaines.
Le Questionnaire enseignant est organisé
autour des sujets liés à leurs représentations, leurs
attitudes et leurs jugements sur la gestion des ressources humaines. Il s'agit
notamment de :
- représentations du poste de travail : les postes de
travail sont ils perçus comme identiques par les enseignants ? La
perception positive ou négative d'un poste de travail détermine
l'occupant à s'y maintenir ou à avoir tendance à demander
à partir ;
- attitude des enseignants par rapport aux mutations et
affectations : le fonctionnement de l'administration pourrait s'accompagner
d'un comportement normal ou déviant de la part des enseignants ; ceux-ci
se conformeraient aux règlements sans développer des
stratégies de contournement. Le jugement porté sur l'utilisation
des critères de mutation prédispose déjà à
l'adoption des comportements déviants ;
- développement des ressources humaines ou formation
continue des enseignants : la diversité des situations vécues
dans les salles de classe suppose un encadrement plus prononcé des
enseignants (réforme de certaines disciplines d'enseignement, trop
grande variété des tailles de classe,...). Pour
s'adapter à ces nouvelles situations, l'enseignant a besoin d'un appui
de la part de l'inspection, des collègues plus
expérimentés. Il peut également trouver des solutions
à ses difficultés dans le cadre d'un séminaire, d'un
recyclage ;
- communication dans les structures de gestion des ressources
humaines : les politiques de gestion sont elles rendues publiques ? Les
démarches et procédures sont elles rendues publiques ? Les
critères utilisés pour les différentes opérations
de gestion des ressources humains sont elles connues des enseignants ?
III 4- Traitement des données
Le premier type de données à récolter est
lié au système de gestion tel que prévu dans la
réglementation. Une analyse documentaire et critique
élaborée avec des éléments puisés dans la
théorie des organisations permettra de déceler les forces et les
faiblesses du système. Les réponses des responsables de gestion
se traiteront de la même façon.
Les données issues de l'enquête auprès des
enseignants seront traitées avec la statistique descriptive et dans une
perspective comparative. L'analyse des données sera quantitative et
permettra de :
- dégager la représentation des postes de travail
par les enseignants ;
- dégager leur connaissance du fonctionnement du
système en matière de gestion des ressources humaines ;
- identifier les démarches (normales et déviantes)
utilisées pour résoudre les problèmes de GRH ;
- cerner leurs attentes différentielles liées au
développement des ressources humaines.
L'opération préalable au traitement des
données consistera à la codification des questionnaires en vue de
faciliter la saisie avec un logiciel de statistique, le SPSS. A l'issue de
cette opération, des tableaux seront établis pour mettre en
évidence certaines variables et éventuellement, pour les rendre
plus expressifs des graphiques seront élaborés avec Excel.
Quant au cadre conceptuel destiné à orienter
l'analyse de ces différentes données, référence
sera faite à l'analyse institutionnelle et à la sociologie de
l'action. Les outils de l'analyse institutionnelle serviront de cadre
d'intelligibilité à l'interprétation des données
relatives au système de gestion. La sociologie de l'action offre des
possibilités de compréhension du comportement des enseignants en
tant que acteurs dans le système de gestion, comportement dont l'effet
sur le fonctionnement du système n'est pas nul ; la connaissance de ce
comportement pourrait contribuer à améliorer l'efficacité
du système.
CHAPITRE IV : ANALYSE DES RESULTATS DE L'ENQUETE
Nous nous proposons dans ce chapitre, de procéder
à une identification des textes et outils utilisés dans la GRH au
ministère de l'éduction nationale. La préoccupation est de
jeter un regard critique sur ces différents éléments,
surtout en axant la préoccupation sur les possibilités
d'amélioration de l'arsenal. Nous nous efforcerons aussi de
dégager les attitudes des enseignants par rapport à la perception
des postes de travail, l'appréciation de la GRH et les démarches
utilisées dans les processus de la GRH. L'objectif est de cerner ces
attitudes afin d'envisager leur prise en compte dans la perspective de
l'amélioration de la qualité du service.
IV.1- Appréciations des textes et outils par les
gestionnaires
Muni du Questionnaire Responsable de gestion des
ressources humaines, nous avons eu des entretiens avec les responsables
suivants :
- dux sous directeurs de la Direction des Ressources
Humaines19 ; - le Directeur de l'enseignement secondaire
général 20 ;
- un Inspecteur Général de pédagogie
- deux Délégués provinciaux de
l'éducation nationale21 ;
- huit Inspecteurs provinciaux de pédagogie (IPP)
19 Sous Directeur du développement des ressources humaines
et Sous directeur du Personnel
20 Directeur de l'Enseignement secondaire
général
21 Délégués Provinciaux et Inspecteurs
coordonnateurs
Il ressort de ces entretiens des informations et commentaires
par rapport aux textes qui réglementent la gestion des ressources
humaines et les outils utilisés à cet effet.
Ces entretiens montrent que tous n'ont pas globalement la
même perception de la GRH, en dépit de la référence
aux mêmes textes réglementaires. La délimitation de leur
rôle respectif n'est pas non plus une certitude : certaines zones
recouvrent des attributions partagées et discutées par les
responsables. Cependant, ils s'accordent sur un certain nombre de points du
système de gestion des ressources humaines.
Le personnel qui assiste ces responsables a certes des
connaissances quant à la réglementation de la GRH, mais qui ne
sont pas systématisées ; il s'agit des compétences
acquises « sur le tas ». Elles sont pour la plupart limitées
à la gestion de la carrière des enseignants. Quant à la
programmation des besoins et à l'utilisation d'une base de
données, les compétences sont presque inexistantes.
L'équipement informatique destiné à la GRH est
insuffisant.
Il s'en suit que plusieurs fichiers de personnel sont
créés dans les structures concernées par la GRH.
L'actualisation de ces fichiers se réalise par le biais d'enquêtes
annuelles organisées séparément par :
- la Direction des Ressources Humaines ;
- la Direction de l'enseignement secondaire général
(entremise des chefs d'établissements);
- l'Inspection générale de pédagogie
(entremise des Inspecteurs provinciaux de pédagogie).
Seulement, la lente exploitation de ces enquêtes ne
permet pas d'avoir
des données mises à jour dans les
différentes structures au moment opportun.
L'une des conséquences de cet état de choses est
la difficulté à assurer le suivi des enseignants en formation
(mis en stage, formation continue à l'ENS) ; cette difficulté est
davantage renforcée lorsque la source de financement de la formation
n'est pas le budget public.
Dans les délégations provinciales de
l'éducation nationale (DPEN) , il existe également un fichier des
personnels très instable, instabilité liée aux
décisions de la centrale. La demande de mutation des personnels
adressée à la centrale transite par la DPEN pour avis, sans que
cet avis soit délibératif au niveau de la commission ad hoc
créée au ministère. Dans la même logique, les
décisions de mutation amènent la DPEN à
réaménager son fichier de personnel. Elle peut aussi
procéder à un redéploiement des effectifs à
l'intérieur de la province pour corriger les
déséquilibres générés par les
mutations, mais aussi pour des raisons de discipline ou de
nécessité de service.
IV.1.1- Les textes réglementaires
Plusieurs textes réglementaires sont utilisés
dans la gestion des ressources humaines au Ministère de l'Education
Nationale ; certains sont propres au dit ministère alors que d'autres
sont globaux à la Fonction Publique. Il s'agit de:
- décret n°2004/066 du 31 mars 2004 portant
organisation du Ministère de l'éducation nationale ;
- décret n° 2001 /041 du 20 mars 2001 portant
organisation des établissements scolaires publics ;
- décret n°96/088 du 23 avril 1996 portant Statut
particulier des fonctionnaires des corps de l'éducation nationale ;
- décret n° 94/199 du 07 octobre 1994 portant Statut
général de la Fonction publique de l'Etat ;
- décret n° 2000/697/PM du 13 septembre 2000 fixant
le régime de formation permanente des fonctionnaires ;
- arrêté n°165/A/19/MINEDUC/CAB du 24
juillet 1979 portant réglementation générale des mutations
des personnels enseignants du MINEDUC ;
- Circulaire n°01/A/19/MINEDUC du 03 janvier 1989 portant
mutation des personnels féminins mariés en service à
l'Education nationale ;
- Circulaire n° 23/B1/1464/MEN/IGP/ESG/ETP/DESG/DETP du
05 mai 1993 relative à la procédure de mutation des personnels
enseignants ;
- Circulaire n° B1/1464/MINEDUC/SG/DESG/DRH du 02 juillet
2003 relative aux modalités de mutation des personnels.
Ces textes organisent les différents
événements et phases de la vie professionnelle dans la fonction
publique :
- le recrutement et l'intégration ;
- la gestion de la carrière ;
- la mobilité interne et externe ;
- la formation continue ;
- la gestion des postes.
De façon schématique, ces différents aspects
sont traités par différentes structures administratives tel que
l'indique ce tableau.
Aspects de la GRH
|
Structures administratives concernées
|
Bases de travail
|
Difficultés
|
Formation initiale
|
Ministère de l'ensei-
gnement supérieur
(Ecole Normale su- périeure)
|
Exigences académiques et administratives
|
Offre de formation limitée
|
Recrutement et intégration
|
Ministère de la Fonction Publique
|
- Conditions administratives et académiques
- Identification des besoins en enseignants
|
- Prévision des besoins réels
en enseignants - Longueur de la procédure
|
Gestion de la carrière
|
Ministère de l'Education nationale
|
Notes administratives
|
Absence d'une
évaluation par les résultats
Domaine réservé de l'administration
centrale
|
Mobilité interne et externe
|
Ministère de l'Education nationale
|
- Textes réglemen-
taires
- Pouvoir discré- tionnaire de la hiérarchie
|
Mise en application
des textes
Liste d'aptitude à
actualiser
Domaine réservé de l'administration
centrale
|
Formation continue
|
Ministère de l'Edu-
cation nationale,
Ministère de l'ensei-
gnement supérieur,
Ministère de la
|
Critères globaux in- diqués dans les textes
réglemen- taires
|
Mise en application des textes
|
|
Fonction Publique
|
|
|
Gestion des postes de travail
|
Ministère de
l'Education nationale
|
Pouvoir
discrétionnaire de la
hiérarchie
|
|
La formation professionnelle initiale des enseignants du
secondaire, préalable au recrutement, est assurée par une
institution, l'Ecole Normale Supérieure, qui n'est pas rattachée
au Ministère de l'éducation nationale. S'agissant notamment du
recrutement et de l'intégration, le Ministère de la Fonction
Publique conserve cette prérogative pour tous les corps de l'Etat.
Les autres événements sont assurés par le
Ministère de l'éducation nationale, soit en autonomie, soit en
liaison avec d'autres départements ministériels (Ministère
de l'enseignement supérieur, Ministère des finances). Les
conditions d'avancement dans le corps des enseignants du secondaire sont
clairement définies : évaluation favorable du personnel (notes
administratives) et ancienneté de service. Des droits spécifiques
sont aussi prévus pour le même corps : prime de technicité,
prime d'enseignement et prime d'évaluation. La promotion aux
responsabilités administratives ou pédagogiques est liée
au profil de carrière. L'admission à la retraite normale est
conditionnée par l'âge.
La mobilité interne (affectation et mutation) est
centralisée au niveau du Ministère ; les affectations concernent
les nouveaux enseignants alors que les mutations portent sur les enseignants
déjà en activité. Dans le cas des mutations, le
requérant dépose une demande auprès de son chef
d'établissement qui après avoir émis un avis, la transmet
à la Délégation départementale de
l'éducation nationale (DDEN). Cette structure est chargée de
rassembler les demandes au niveau local, d'émettre un avis et de les
faire parvenir à la structure provinciale, la
MINEDUC Commission ad hoc Décision
DPEN Avis et transmission au MINEDUC
Requérant
Publication de la décision
Chef d'établissement : Avis
DDEN
Avis et transmission à la DPEN
Délégation provinciale de l'éducation
nationale (DPEN), qui joue le même rôle à ce niveau avant la
transmission au ministère. Une commission ad hoc est créée
pour apprécier les demandes et faire des propositions au Ministre qui
décide. Les éléments officiels d'appréciation
permettent de classer les demandes de mutation en deux grandes
catégories : les mutations souhaitées et les mutations de
souveraineté (Emog, 2004). Les mutations souhaitées reposent sur
les raisons suivantes :
- convenance personnelle ;
- regroupement familial ;
- santé.
Les mutations de souveraineté comprennent : -
mutation pour nécessité de service ;
- mutation sanction ;
- mutation pour redéploiement.
Schéma de la démarche officielle de mutation
Tel que ce schéma le montre, la chaîne de
décision est longue et parsemée d'approbations
intermédiaires. Les éléments qui fondent les avis des
différents responsables intermédiaires ne sont pas connus ; ils
relèvent de l'appréciation personnelle du responsable. Par
ailleurs, la multiplicité des relais ne facilite pas la circulation de
la demande ; les risques de retard et de perte de la demande ne sont pas nuls.
En cas de demande de mutation non satisfaite, la possibilité de
requête est laissée aux enseignants bien que le système ne
réponde pas individuellement pour motiver les rejets.
Plusieurs structures traitent de la gestion des ressources
humaines, soit comme activité principale soit comme activité
périphérique : le Secrétariat général, la
Direction des Ressources humaines (DRH), la Direction de l'Enseignement
secondaire général (DESG) et les Inspections
générales de pédagogie (IGP).
Le Secrétariat général du
Ministère de l'Education nationale s'occupe entre autres missions, de la
formation permanente des personnels. La Direction des ressources humaines
s'intéresse aux questions :
- de formation et de recrutement en liaison avec le
Ministère de
l'enseignement supérieur, le Ministère de la
Fonction Publique et
les directions techniques;
- de Plan de formation des personnels ;
- de conception et de mise en oeuvre de la politique de gestion
des ressources humaines ;
- de gestion prévisionnelle des effectifs et des
compétences ; - de la mise à jour du fichier personnel ;
- de la gestion des carrières et postes de travail ;
- de la programmation des besoins.
La Direction de l'enseignement secondaire général
(DESG) est impliquée dans la GRH par :
- les études des besoins en personnel enseignant en
liaison avec la DRH, les IGP et les Délégations provinciales de
l'éducation nationale (DPEN) ;
- la tenue du fichier du personnel ;
- le suivi des mouvements des enseignants.
Les IGP sont chargées :
- du suivi de la formation continue en liaison avec la DRH ;
- de l'émission d'avis techniques sur la formation
initiale des enseignants et des cadres de supervision pédagogique.
Au regard de ce qui précède, il apparaît
que la GRH est centralisée à la DRH ; toutes les autres
structures interviennent seulement à titre complémentaire.
Cependant, l'existence de plusieurs fichiers du personnel constitue un
problème en ce sens que la concordance des informations sur le personnel
n'est pas garantie.
Une autre difficulté peut émerger de l'absence
de liaison fonctionnelle explicite entre la DRH et la structure chargée
de la collecte et traitement de données statistiques du ministère
(Division de la Planification et de l'orientation scolaire ou DPOS). Si la
formulation des besoins en personnel enseignant repose sur la demande
potentielle d'éducation, l'estimation de cette demande relève de
la DPOS.
Au niveau des établissements scolaires, la gestion des
enseignants repose sur deux éléments : le conseil
d'établissement et le Chef d'établissement22. Le
Conseil d'établissement est une structure qui assiste le Chef
d'établissement dans la réalisation des objectifs du
système éducatif. Chargé d'adopter le projet
d'établissement qui lui est soumis par l'équipe éducative,
ce Conseil a entre autres missions l'approbation des besoins de
l'établissement en personnel, le contrôle de la bonne utilisation
de ce personnel et la participation au recrutement des vacataires.
Le Chef d'établissement est principalement
chargé de la mise en oeuvre des décisions prises au niveau
ministériel, entre autres rendre compte du respect des décisions
de mutation et affectation par les enseignants. A cet effet, il délivre
des certificats de prise de service et des attestations de présence
effective au poste ; ces deux documents attestent de l'arrivée et de la
présence de l'enseignant dans l'établissement scolaire. Il a
également la charge, avec le concours du Censeur, d'attribuer des heures
d'enseignement aux enseignants en se référant à la
réglementation en vigueur. En outre, il contribue à la notation
de son personnel, note utilisée pour déclencher le processus
d'avancement d'échelon au niveau central.
Quant à l'identification des besoins, la
démarche en cours dans le contexte du Cameroun repose sur l'expression
des besoins contenus dans les rapports établis par les chefs
d'établissements et les Inspecteurs pédagogiques provinciaux. Ces
besoins sont exprimés en termes de professeurs manquants, sur la base du
nombre de classes
22 Décret n° 2001/041 du 19 février 2001
portant organisation des établissements scolaires publics et
attributions des responsables de l'administration scolaire
par année d'études de l'établissement
auquel correspond un volume horaire par discipline. Le volume horaire ainsi
établi est rapporté à l'effectif des enseignants
affectés dans l'établissement en fonction des disciplines. La
synthèse de ces différents rapports permet de dégager les
besoins en enseignants. Cependant, le souci d'optimiser l'utilisation des
enseignants afin d'améliorer l'efficacité de l'enseignement ne
transparaît pas dans cette démarche :
- la taille des classes n'est pas prise comme une variable de
décision ;
- la qualification des enseignants n'est pas une
préoccupation principale ;
- la sous- utilisation des enseignants est rarement
mentionnée.
Services centraux
DRH
Besoins
DESG
S D D RH
SDES
SG PE
S FS
Mise en place du personnel
DDEN
DPEN
Chef d'établissement
Démarche d'identification actuelle des besoins
Les structures impliquées dans cette démarche
sont situées aux niveaux central et déconcentré. Le
rapport du Chef d'établissement appelé Mise en place du
personnel est adressé à plusieurs structures :
- DDEN qui est la structure départementale,
- DPEN qui est la structure provinciale
- Services centraux.
La structure provinciale peut procéder à une
harmonisation du personnel sur la base des synthèses
réalisées par les structures départementales. Cette
harmonisation se réalise après les mutations et affectations
opérées par la structure centrale.
Au niveau central, la DESG23 par le biais de sa
Sous direction des études et statistiques (SDES) et du Service des
fichiers et des Statistiques (SFS) reçoit les rapports des chefs
d'établissements relatifs à l'état du personnel.
L'exploitation de ces rapports conduit à la production d'un document
global quant aux besoins des établissements. En collaboration avec la
DRH 24, notamment la Sous direction du développement des
ressources humaines (SDDRH) et le Service de la gestion prévisionnelle
des effectifs (SGPE) aussi bien, la DESG utilise ce document global pour
procéder à l'identification des besoins.
Il y a lieu de remarquer que certains
déséquilibres sont rendus possibles de façon indirecte par
le biais de la formation continue et du regroupement familial.
La formation continue s'organise autour de deux axes :
l'entrée/ le retour
au second cycle de l'Ecole Normale Supérieure et la mise
en stage. Le premier axe s'adresse aux enseignants de collège (PCEG)
qui
23 Direction de l'Enseignement Secondaire
général
24 Direction des ressources humaines
souhaiteraient changer de grade et passer enseignants de
lycée (PLEG). Le second axe concerne tous les enseignants du secondaire,
indépendamment du grade. Dans les deux cas, l'enseignant est
appelé à quitter ses classes sans que pour autant des
dispositions soient prises pour assurer son remplacement de façon
appropriée : respect de la qualification et du grade. Sa
libération est pourtant proposée à la sanction du Ministre
par la Direction des Ressources Humaines. Son départ correspond à
un poste libéré et non pourvu qui peut entraîner une
surcharge de travail pour les enseignants encore en poste dans le meilleur des
cas, ou des classes abandonnées en l'absence d'une solution de
rechange.
Le dispositif réglementaire prévoit la
possibilité de donner une suite favorable aux demandes de regroupement
familial. Dans ce cas, l'un des conjoints demande à être
muté auprès de l'autre ; l'élément clé de la
demande est le lieu d'activité du conjoint. Le changement
d'activité, la mobilité professionnelle du conjoint qui ne
dépendent pas du Ministère de l'éducation nationale sont
des facteurs déclencheurs de la demande , quel que soit le moment de
l'année scolaire. La réaction favorable du Ministère de
l'Education dans le souci de préserver l'unité de la cellule de
base de la société qu'est la famille, a pour corollaire l'abandon
d'un
poste de travail et éventuellement le sureffectif au
nouveau poste. Cette situation est assez fréquente dans les
localités urbaines où le personnel féminin exerce dans la
logique du regroupement familial. Il se crée dès lors des cas de
sous utilisation des personnels, de pléthore de compétences,
illustration du déséquilibre quantitatif et qualitatif dans
l'allocation des personnels.
IV.1 .2- Les outils de gestion
Plusieurs outils sont utilisés au Ministère de
l'éducation nationale dans le cadre de la gestion des ressources
humaines ; ces outils sont liés à la dimension
prédominante de la GRH : recrutement, gestion de carrière,
développement des capacités. Il s'agit notamment de :
- Fiche du personnel ;
- Demande de mutation ;
- Plan de développement des ressources humaines ;
- Schéma directeur de formation ;
- Structure des établissements.
La Fiche du personnel25 est le support de
collecte d'informations pour alimenter la base de données du personnel.
Elle comporte deux principales rubriques : Informations sur le personnel et
Informations professionnelles. La première rubrique renseigne sur
l'état civil du personnel, sa situation matrimoniale, sa profession et
sa spécialité. La deuxième rubrique indique le statut, le
corps, la situation administrative du personnel et son ancienneté dans
la Fonction publique.
25 Voir le modèle en annexe
Ce sont tous des éléments administratifs qui
n'apportent pas d'information ayant trait à la formation professionnelle
des personnels, encore moins sur son parcours professionnel.
Le Plan de développement des ressources humaines
du Ministère de l'éducation nationale est organisé en
objectifs généraux et objectifs opérationnels. En termes
d'objectifs généraux, il comporte :
- la rationalisation de la gestion des ressources humaines ;
- l'amélioration de la lisibilité des actions
à entreprendre,
principalement les actions de développement personnel ; -
la définition des repères en matière de GRH.
Quant aux objectifs opérationnels, ils s'éclatent
de la manière suivante : - actualisation et assainissement du fichier
;
- analyse des besoins en formation ;
- actions de formation (initiale et continue) à
entreprendre ; - création d'un répertoire de compétences
;
- vérification de la conformité des actions
pédagogiques aux exigences des programmes.
L'actualisation et l'assainissement du fichier concernent les
phénomènes d'entrée, de mobilité interne et de
sortie de la base de données du personnel. L'analyse des besoins fait
suite à cette première étape et fournit des
éléments pour la préparation des actions de formation.
Tout en constituant un renforcement des capacités, celles-ci s'adressent
aux enseignants, au personnel administratif et aux responsables. A l'issue de
ce renforcement, un répertoire des compétences est
créé et destiné à être utilisé dans la
préparation de la mobilité interne et des promotions.
Ce plan donne des indications sur les structures de formation
pressenties, les méthodes de formation possibles, les partenaires locaux
et les sources éventuelles de financement.
D'un point de vue opératoire, ce plan est
complété par le Schéma directeur de formation au
Ministère de l'éducation nationale. Ce schéma
apporte des informations sur :
- la formation (désignation, objectif, lieu,
période, durée et coût) ; - la structure
bénéficiaire de la formation ;
- les personnes à former (nombre, profil).
Néanmoins, ces deux outils de gestion peuvent
intégrer la dimension évaluation qui intervient sous deux volets:
évaluation des candidats avant la formation et évaluation des
actions de formation. Le premier volet permet de s'assurer que le candidat
dispose des pré requis nécessaires pour pouvoir suivre la
formation sans dispositions particulières à prendre (mise
à niveau, soutien, ...). Le deuxième volet donnera l'occasion de
juger de l'efficacité et de l'efficience des actions entreprises : la
formation a-t-elle satisfait le besoin de la structure en termes de
compétence ? Le rapport efficacité et ressources engagées
dans la formation est-il optimum ?
L'outil Structure des établissements est
utilisé à la Direction de l'enseignement secondaire
général. Il permet de collecter des données
destinées à constituer/ actualiser le fichier du personnel de
ladite direction. Il fait ressortir deux types de fichiers : le fichier du
personnel administratif et celui du personnel enseignant par année
scolaire.
Tous les deux fichiers comportent des informations relatives
à l'état civil, à la formation initiale reçue,
éventuellement à la fonction exercée et au volume d'heures
assumées dans l'établissement. Des éléments
liés à la fonction exercée sont contenus dans le fichier
du personnel administratif. Quant au second fichier, des détails sont
requis sur la formation académique et professionnelle de l'enseignant,
en plus de la discipline effectivement enseignée.
Néanmoins dans l'un et l'autre cas, la dimension
temporelle n'est pas prise en compte ; les éléments du parcours
professionnel du personnel sont absents. En plus, les formations
complémentaires et additionnelles éventuelles, synonyme de
développement personnel ne sont pas prises en compte.
Par ailleurs, dans le cadre du Plan de développement
des Ressources Humaines, la détermination des besoins en formation des
structures semble reposer sur le personnel en poste dans ladite structure
à un moment donné. Cette approche court le risque de satisfaire
beaucoup plus les besoins des personnes que les besoins réels de la
structure. Les personnes ayant reçu une formation complémentaire
peuvent la faire valoir dans différentes structures de l'administration,
d'autant plus que la mobilité favorise le départ des
compétences d'une structure à l'autre. Le recours au
réservoir de compétences permettrait de satisfaire les
besoins de la structure sans nécessairement procéder à une
formation ponctuelle des personnes en place. En plus, les offres de formation
et les critères de sélection des candidats à proposer
à la formation ne sont pas toujours rendus publics, de façon
à susciter des candidatures multiples. Cette procédure de
publication s'inscrit dans le
cadre de la communication et présente l'avantage de rendre
le contexte moins opaque tout en suscitant moins d'interrogation.
Selon les déclarations des gestionnaires
interrogés, ces différents outils se caractérisent
globalement par la prédominance des éléments
administratifs, alors que les informations sur la formation et le parcours
professionnels des enseignants sont parcellaires. En plus, il manque à
ces outils la dimension évaluation. Les activités de gestion
n'intègrent pas le facteur temps et de ce fait réduit les
capacités d'adaptation de la structure aux situations nouvelles. En
somme, l'efficacité de la structure pourrait s'accroître avec
l'amélioration des outils de gestion.
IV. 2- La perception des postes de travail et
l'appréciation de la GRH par les enseignants
L'échantillon auprès duquel l'enquête a
été menée est composé de 243 enseignants qui ont
répondu au questionnaire. Les localités de collecte ont
été : Yaoundé, Douala, Bertoua, Ngaoundéré
et Maroua ; les deux premières sont considérées comme
zones faciles (urbain) alors que les trois dernières sont des
zones difficiles (rural). De cet échantillon, on peut noter que
:
- 148, soit 60,9%, exercent en zone difficile ;
- 209, soit 86%, sont des hommes ;
- 178, soit 73,3%, sont des PLEG ;
- près de la moitié de l'échantillon a
une ancienneté dans la fonction publique comprise entre 6 et 10 ans,
près de 30% a plus de 10 ans d'exercice.
Graphique 17 : Répartition de l'échantillon
par localité
Répartition de l'échatillon par grade et
localité
45%
40%
50%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
PCEG PLEG Autres
Grades
Urbain Rural
IV.2.1- La perception des postes de travail
La perception des postes de travail par les enseignants n'est
pas identique pour tout le monde ; elle peut se traduire par le souhait de
changer ou de conserver son poste. Cette alternative est liée à
la zone d'exercice où se trouve l'enseignant. Si la zone est facile, le
souhait est de s'y maintenir ; par contre, si la zone est difficile, le souhait
contraire est émis.
Dans cette logique, on s'attend à ce que la proportion
des enseignants sollicitant un changement de poste soit différente de
celle de ceux qui préfèrent ne pas changer de poste. Globalement,
il y a une légère différence entre les deux groupes :
53,9% de l'échantillon préfère ne pas partir tandis que
46,1% souhaite partir. De façon plus fine et en tenant compte de la
localité, la forte proportion des souhaits de départ s'exprime en
zone rurale ; inversement, les enseignants des zones urbaines s'accrochent au
poste et ne souhaitent pas partir.
Graphique 18 : Répartition de l'échantillon
par localité et souhait de changement de poste
Répartition de l'échantillon par localité
et souhait de changement de poste
0%
Partir Ne pas partir
Souhait
60%
50%
40%
30%
20%
10%
38%
8%
23%
31%
Rural Urbain
Les motivations pour la préférence des
localités urbaines sont diverses : commodités, activités
extra professionnelles, documentation et autres. Les commodités
renvoient aux facilités pratiques de la vie urbaine :
- disponibilité de l'électricité et de l'eau
potable courante ;
- accès aux services de santé ;
- disponibilité de moyens de communication ;
- accès aux produits de la technologie.
Les activités extra professionnelles sont formées
:
- des possibilités d'assumer des heures d'enseignement
dans les collèges privés pour compléter la
rémunération ;
- des activités lucratives non pédagogiques.
La documentation est la possibilité d'avoir accès
à des supports, des ressources pour :
- assurer sa formation continue propre ;
- se recycler ;
- se mettre à jour par rapport aux nouvelles pratiques
professionnelles.
Cependant, d'autres motivations sont présentes chez les
enseignants et justifient leur préférence pour les
localités urbaines :
- la scolarisation des enfants au-delà d'un certain niveau
d'études ;
- le maintien de l'esprit citadin car ayant été
formé en ville, il devient difficile d'aller exercer en zone rurale.
La répartition des réponses à cet item
montre que plus de 50% de l'échantillon justifie la
préférence urbaine par le souci de la documentation. Les
activités extra professionnelles et les autres
justifications représentent chacune autour de 20% de
l'échantillon. Les commodités concentrent 10% de
l'échantillon.
Graphique 19 : Motivations des enseignants pour la
préférence urbaine
40%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
Motivations de la préference urbaine
Motivations
IV.2.2- L'appréciation de la GRH par les
enseignants
Les enseignants n'ont pas la même sensibilité
pour les différentes composantes de la GRH à savoir le
recrutement, la gestion de carrière, le développement personnel
et les mutations. Les critères de recrutement sont connus et ne
suscitent pas d'interrogation particulière, malgré la longueur de
la procédure. Il en est de même de la gestion de carrière
qui obéit également à des critères connus. Le
développement
personnel se réalise avec des procédures peu
explicites. Par contre, la question de mutation est une préoccupation
majeure qui peut être utilisée pour appréhender les
attitudes des enseignants par rapport à la gestion des ressources
humaines.
Les critères de mutation tels que définis par la
réglementation portent sur des informations relatives au poste et au
personnel (Emog, 2004); il s'agit de :
- l'ancienneté au poste ;
- l'âge de l'enseignant ;
- le genre de l'enseignant ;
- la situation familiale de l'enseignant ;
- la santé de l'enseignant.
Ils peuvent ne pas coïncider exactement avec ceux que les
enseignants perçoivent dans les actes de mutation ; en plus, ces
différents critères ne semblent pas avoir le même poids
dans la prise de décision.
De façon explicite, un critère
supplémentaire de mutation est identifié par les enseignants : la
sanction ; ce critère fait allusion à la possibilité pour
l'administration de l'éducation de procéder à une mutation
de personnel pour des raisons de discipline, d'insubordination à
l'autorité. A l'occasion, le personnel est muté vers une zone
difficile.
Quant à l'ensemble des critères,
l'ancienneté au poste est le critère qui est
perçu comme pesant le plus dans la prise de décision : plus de
70% de l'échantillon le désignent dans l'identification des
critères de mutation. Un groupe de critères est formé par
le regroupement familial et la nécessité de service
; pour ce groupe, un peu plus du tiers de
l'échantillon a émis le choix. La sanction
est le critère qui retient 20% de l'échantillon.
Graphique 20 : Distribution des critères de
mutation
40
80
70
60
50
30
20
10
0
Santé Sanction Nté de sce* Rgpt familial*
Até au poste*
Critères
Distribution des critères de mutation
* : Nté de sce : nécessité de
service Rgpt familial : regroupement familial Até au poste
: ancienneté au poste
Le jugement porté sur les critères de mutation
est lié d'une part à la nature du critère et d'autre part
l'information utilisée pour rendre le critère opératoire.
Les critères de nature publique et facilement quantifiables suscitent
moins de suspicion. Par contre, les critères bâtis sur la base des
informations fournies par l'enseignant sont très relativisés ;
les informations relèvent de la vie privée et ne peuvent pas
être publiquement vérifiées. Par ailleurs, certains
éléments utilisés par l'administration ne sont pas
susceptibles de vérification par les enseignants. L'objectivité
des critères est fortement déterminée par ces deux
facteurs.
Dans notre échantillon, juste le tiers des enseignants
estime que les critères de mutation sont objectifs ; près des
deux tiers estiment le contraire. Ceci est lié certes à
l'utilisation des critères par l'administration dans les
procédures de mutation, mais aussi à la facilité/
difficulté à
apprécier les autres critères dont
l'élaboration repose sur des données non publiques.
Graphique 21 : Appréciation de
l'objectivité des critères de mutation
40
70
60
50
30
20
10
0
Sans réponse Oui Non
Avis des enseignants
7
Objectivité des critères de mutation
33,3
59,7
IV.3- Les démarches des enseignants
Les démarches des enseignants sont envisagées sous
deux volets :
- démarches utilisées pour obtenir une mutation/
affectation satisfaisante ;
- démarches utilisées pour résoudre les
difficultés pédagogiques rencontrées.
Les procédures de la mutation obéissent à
des critères officiels connus des enseignants et cités ci-dessus.
Ces critères forment la base de travail de la démarche officielle
de mutation ou d'affectation, démarche que nous avons
présentée au point IV.1 .1. Bien que ces critères soient
publics, l'appréciation qu'en font les enseignants porte beaucoup plus
sur leur mise en oeuvre.
Ainsi, près des 2/3 de l'échantillon doutent de
l'objectivité de cette mise en oeuvre ; il y a lieu d'envisager ici
des cas d'opacité des décisions prises qui auraient pu
conduire les enseignants à adopter ce type
40%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
Démarches utilisées pour obtenir une affectation
Négociation Relation Complicité
Les démarches
d'attitude. Dans la même perspective, 90% de
l'échantillon estime que la démarche officielle n'est pas
toujours suivie.
|
Suivi de la démarche officielle
|
|
|
Oui
|
Non
|
|
Oui
|
6%
|
27%
|
Objectivité des critères
|
Non
|
0%
|
60%
|
SR
|
4%
|
3%
|
|
Le premier volet de démarches renferme trois
catégories : négociation, relation et complicité. La
négociation recouvre la possibilité qu'ils ont de marchander/
monnayer le service auprès des personnes qui interviennent dans la
chaîne de décision, même si l'intervention a trait à
l'approbation. La relation est envisagée lorsque le requérant,
sans monnayer, utilise son capital social pour demander la satisfaction de sa
demande. La complicité se met en oeuvre lorsque sans satisfaire aux
exigences officielles (ancienneté au poste), l'enseignant confectionne
un dossier sur la base d'informations fausses.
Graphique 22 : Démarches utilisées pour
obtenir une affectation
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Sans réponse Censeur Anim Pédag IPP
Solutions
Démarches de résolution des difficultés
pédagogiques
14
23,5 24,3
38,3
tenu compte de la multiplicité des réponses
émises pour établir les fréquences
représentées dans ce graphique. Plus de la moitié de
l'échantillon reconnaît l'utilisation du capital social et de la
négociation comme démarches efficaces. Seulement 10% de
l'échantillon bénéficie de la complicité des
intervenants de la chaîne pour tenter d'obtenir gain de cause.
A s'en tenir seulement à ces démarches des
enseignants de l'échantillon, il se dégage que les comportements
déviants ont cours dans la gestion des ressources humaines, tout au
moins dans la gestion de la mobilité.
Les démarches de résolution de
difficultés pédagogiques s'inscrivent dans une perspective de
développement personnel initiée par l'enseignant ; des postes de
personnes ressources sont prévus dans le fonctionnement du
système mais il revient à l'enseignant de pouvoir solliciter leur
assistance/ encadrement. La recherche de cette possibilité existe aussi
bien dans l'établissement que dans la structure provinciale
d'encadrement pédagogique. Ces démarches sont organisées
dans trois directions : l'animateur pédagogique, le censeur et
l'inspecteur pédagogique provincial.
Graphique 23 : Démarches utilisées pour
résoudre des difficultés pédagogiques
En dehors de l'Inspecteur pédagogique provincial (IPP)
qui est installé hors de l'établissement scolaire, et dans la
plupart des cas hors de la localité, le Censeur et l'Animateur
pédagogique exercent dans l'établissement en permanence. En
dépit de la proximité spatiale de ces deux encadreurs, juste le
moitié de l'échantillon sollicite leur soutien dans la recherche
de solution à leurs difficultés professionnelles. Par contre,
plus du tiers de l'échantillon se réfère à l'IPP.
Il y a lieu de s'interroger sur la pertinence des rôles du Censeur et de
l'Animateur pédagogique en matière de développement
personnel, notamment la valeur de leur action auprès des enseignants et
les attentes de ceux-ci vis-à-vis de leurs encadreurs.
En somme, aux termes de cette analyse, certains
éléments peuvent être mentionnés comme contribuant
au problème de la répartition inégale des enseignants :
- la perception positive ou négative des postes de
travail prédisposent les enseignants à la stabilité ou
à l'instabilité dans ces postes ;
- l'objectivité des opérations de mutation n'est
pas garantie auprès
des enseignants et ceci peut aggraver des
déséquilibres ;
- les démarches des enseignants pour les questions de
mutation
reposent beaucoup plus sur les relations sociales
- la proximité des encadreurs n'est pas un facilitateur
de la consultation dans la résolution des difficultés
pédagogiques, e qui favorise particulièrement le
développement professionnel dans les zones reculées.
L'enquête fait également ressortir certaines
faiblesses du dispositif organisationnel et des outils de gestion qui
engendrent des dysfonctionnements et des inefficacités :
- la gestion des enseignants est centralisée (au niveau
des services centraux du Ministère de l'Education nationale) et
éclatée (plusieurs ministères interviennent) ;
- plusieurs fichiers de personnel existent dans
différentes structures ;
- les organisations d'enseignants ne sont pas associées
à la préparation de la prise de décision en matière
d'affectation et de mutation;
- les outils de gestion n'intègrent pas certaines
dimensions importantes, à savoir la formation et le parcours
professionnels des personnels, l'évolution future des situations, les
actions d'évaluation et l'identification rationnelle des besoins de
formation ;
Après ce diagnostic, il convient d'envisager des
possibilités d'enrichissement des textes et outils, tout en
intégrant les attitudes des enseignants dans cette perspective
d'amélioration de la gestion des ressources humaines.
CONCLUSIONS ET SUGGESTIONS
Cette étude avait pour question centrale de savoir en
quoi les déséquilibres quantitatifs et qualitatifs
observés dans la répartition des enseignants du secondaire au
Cameroun pouvaient s'expliquer par le cadre organisationnel, le comportement et
les outils de gestion.
1-Les conclusions
1.1- L'organisation
Les principaux obstacles à la gestion rationnelle du
personnel ne
résident, selon l'avis des enquêtés, pas
dans les réglementations mais dans l'organisation de la prise de
décision et outils sur lesquels elle s'appuie.
1.1.1- La prévision des besoins
Les problèmes de prévision correcte des besoins
sont liés à :
- la difficulté d'obtenir une estimation valide et
fiable des besoins réels en enseignants par les chefs
d'établissements scolaires ; il est à noter que ceux-ci ne
disposent pas d'un dispositif approprié de contrôle, d'orientation
et d'incitation ;
- la négligence des aspects qualitatifs dans la
prévision des besoins ; il s'agit ici de la qualification des
enseignants.
1.1.2- Les affectations et mutations
La procédure de mutation et d'affectation est bâtie
sur une longue
chaîne de décision qui se caractérise par
:
- une multiplicité des relais et intervenants ;
- un manque de liaison fonctionnelle entre la Direction des
Ressources Humaines (DRH) et la Division de la planification et de
l'orientation Scolaire (DPOS).
Ceci explique les lourdeurs et le manque de transparence
critiquée par les enseignants.
2.2- Les outils de gestion
En ce qui concerne les outils de gestion, l'enquête
auprès des gestionnaires révèle notamment que :
- une panoplie d'outils pour assurer une gestion rationnelle
des ressources humaines existe (fichier du personnel, Plan de
développement des ressources humaines, etc, ) ;
- des outils clefs souffrent de faiblesses affectant la
rationalité de la GRH, en particulier :
i. les fichiers concernant le personnel enseignant ne sont
pas intégrés, et n'incluent à présent, pas les
éléments du parcours de formation et professionnel de
l'enseignant permettant une bonne prise en compte d'aspects qualitatifs dans
son affectation et mutation ;
ii. les plans de formation concernant les
gestionnaires des ressources humaines dans l'Education nationale partent
davantge des besoins des gestionnaires individuels que des besoins en
compétences de la structure/ du service en charge des fonctions de
GRH.
2.3- Les appréciations des enseignants
L'enquête auprès des enseignants revèle que :
- les enseignants en zone rurale (qui sont du reste
majoritaires dans notre échantillon) souhaitent en grande
majorité partir de leur poste actuel pour un poste en zone urbaine.
Parmi les motivations mentionnées par les enseignants, l'accès
à certaines commodités et offres scolaires pour leurs enfants et
les possibilités d'activités et de revenus extra- professionnels
arrivent en tête ;
L'instabilité du corps enseignant en zone rurale risque de
durer à défaut d'une politique conséquente de
développement rural ;
Le recrutement et les promotions ne font guère l'objet
de critiques de la part des enseignants alors que les mutations le sont
fortement ; en particulier l'application de certains critères
(regroupement familial) n'est pas jugée objective dans de nombreux cas,
ce qui favorise les sur effectifs en zone urbaine.
Par ailleurs, l'application d'une mutation « sanction
» (qui n'est pas formalisée dans les textes) est critiquée.
On peut supposer qu'elle contribue à affecter la qualité du
personnel enseignant dans les zones défavorisées où les
« mutés » pour des raisons de sanction ont tendance à
se retrouver.
Deux tiers des interrogés doutent de
l'objectivité de décisions d'affectation et de mutation. Une
majorité d'entre eux ont essayé d'utiliser eux- mêmes des
relations personnelles ou des négociations avec les services
responsables pour des décisions d'affectation ou de mutation les
concernant. En plus, ils ne se sentent pas associés à la
préparation des affectations et mutations ; ils les subissent.
encadreurs placés dans l'établissement. Ce
manque d'opportunité de soutien « sur place » affecte
particulièrement les perspectives d'amélioration de la
qualité des enseignants et et des enseignements en zone rurale.
2- Les suggestions
Au terme de l'analyse de ces faiblesses, quelques suggestions
sont formulées et susceptibles d'être utilisées pour
améliorer la gestion des enseignants du secondaire.
2.1- Le développement local et rural
La réalité des postes de travail permet de les
catégoriser globalement en deux zones : urbaine facile et rurale
difficile. Il se dégage de la perception que les enseignants se font de
ces zones qu'il est plus commode de travailler en zone facile qu'en
zone difficile. De façon générale, les zones
défavorisées ont tendance à accueillir les enseignants les
moins expérimentés . Ce qui fait la différence entre les
zones ne relève pas de la compétence unique du Ministère
de l'éducation nationale. Les éléments de cette
différence sont composés des commodités relevées
lors de l'analyse des motivations26 liées aux
préférences des localités, à savoir la
disponibilité de l'eau potable et de l'électricité,
l'accès aux services de santé, la disponibilité de moyens
de communication et l'accès au produit de la technologie.
Au contraire, plusieurs acteurs qui opèrent dans des
sous secteurs différents pourraient intervenir en synergie pour
atténuer cette différence.
26 Voir Chapitre IV.2.1
Leur intervention porterait sur la création des voies
de communication et des structures médicales, la production d'eau
potable et d'électricité. Faute de pouvoir disposer de ressources
nécessaires pour résoudre ces problèmes, il est opportun
d'envisager des solutions au niveau individuel. Il s'agit de proposer aux
enseignants appelés à exercer en zone difficile des mesures qui
sans pallier à l'absence des commodités, permettraient tout de
même de gérer cette absence.
Pour remédier aux problèmes posés par les
différences des difficultés de vie des enseignants entre les
zones, deux types de mesures incitatives sont à considérer ;
elles ont trait à la carrière et à la
rémunération. En fixant une durée minimum de séjour
à un poste dans une zone difficile, il peut être
associé à cette durée un système
d'accélération de carrière qui permet à
l'enseignant de bénéficier d'un avancement plus tôt que son
collègue exerçant en zone facile. Le deuxième
type de mesure ayant trait à la rémunération à
envisager dans une perspective de motivation des enseignants au Cameroun est de
joindre au salaire de l'enseignant des zones difficiles une prime compensatoire
des privations vécues.
2.2- La réduction des
disparités
Les disparités observées entre
différentes provinces peuvent être réduites entre autres
par la rationalisation de la mobilité. Elle ne signifie pas
l'établissement d'une certaine égalité dans l'allocation
des enseignants entre les provinces, ce d'autant plus que les unes ont des
besoins en enseignants plus importants que ceux des autres. Elle signifie par
contre l'intégration de la préoccupation de
l'équité dans l'allocation des enseignants ; il conviendrait d'en
donner plus à celles dont les besoins sont les plus importants, de
procéder à une répartition discriminante.
En formation initiale, la gestion prévisionnelle est la
plus en vue car en puisant les informations de la base de données, il
est possible de cerner le taux de sortie du stock net des enseignants. Il
s'agira de calculer et d'utiliser les indicateurs de flux27. En
utilisant ces indicateurs auxquels on adjoint la pyramide des âges, la
projection des besoins en ressources humaines par discipline peut se
réaliser et servir d'arguments à l'expression des besoins de
formation à l'Ecole Normale supérieure (ENS).
2.3- L'organigramme
L'organigramme du Ministère de l'éducation
nationale donne une description des structures , unités
opérationnelles, auxquelles sont associées des fonctions et des
tâches. La même fonction peut à présent être
partagée par plusieurs structures, avec le risque de
générer des erreurs d'interprétation du texte organique.
Dans le cas d'espèce, la compréhension des fonctions en
matière de gestion des ressources humaines mérite d'être
davantage facilitée au niveau de toutes les structures
impliquées. Il serait opportun d'accompagner l'organigramme de textes
moins généraux qui permettraient aux responsables de cerner
effectivement leurs fonctions et celles des autres structures avec les quelles
ils sont appelés à collaborer.
27 le taux de départ à la retraite par discipline ;
le taux annuel de décès par discipline ; le taux de demande de
détachement.
2.4- La formation des gestionnaires
Il semble aussi nécessaire d'offrir de façon
systématique une formation complémentaire en gestion des
ressources humaines aux enseignants ayant une certaine ancienneté. Cette
formation permettrait de palier aux difficultés rencontrées en la
matière aussi bien dans les services centraux que dans les structures
décentralisées de gestion.
Certaines dispositions de l'organigramme laissent entrevoir la
constitution d'un réservoir de compétences ou liste
d'aptitude dans lequel on rechercherait les ressources humaines
nécessaires et adaptées en fonction du poste de travail ou de
responsabilité à pourvoir. Ce réservoir de
compétences s'alimenterait d'enseignants :
- issus des écoles de formation,
- ayant participé à un séminaire,
- ayant suivi un stage ou une formation complémentaire.
Il s'agit ici de prendre en compte toute forme de
développement personnel qui renforce les capacités de
l'enseignant, capacités susceptibles d'être utiles à la
gestion du système éducatif, au-delà des activités
pédagogiques. La liste d'aptitude est un fichier d'enseignants qui
remplissent les conditions minimales réglementaires pour aspirer
légitimement à un poste de responsabilité. Le jugement
mitigé que les enseignants se font de la GRH se trouverait
modifié si cette liste d'aptitude était rendue publique et de
façon périodique. Cette publication donnerait la
possibilité aux enseignants d'être au courant de
l'objectivité dans l'application de la réglementation en
matière de GRH.
2.5- Participation accrue des enseignants
Parce que le niveau d'intervention de l'enseignant dans le
système éducatif est important (parent, spécialiste d'une
discipline, chef d'établissement, responsable de la mise en oeuvre de la
politique éducative dans les salles de classe), il est de fait dans les
questions de GRH, même sans y être associé. Pourtant, dans
une approche participative, il pourrait bien contribuer à la
préparation de la prise de décision.
Pour toutes ces raisons, il convient de remarquer que
l'enseignant est un véritable acteur du système qui contribue
effectivement à la mise en oeuvre des politiques. Sa participation aux
processus de prise de décision de mutation pourrait s'organiser de
façon rationnelle. L'action est organisée sur la base de
l'information disponible sur le système. La possession ou non de la
bonne information dote l'acteur d'une capacité réelle ou fictive
d'agir sur le système. C'est pourquoi, envisager la participation des
enseignants à la préparation des prises de décision sans
qu'ils disposent de l'information pertinente ne peut pas efficacement se
réaliser.
Par ailleurs, mobilisés au sein d'organisations
syndicales, les enseignants peuvent mieux se faire entendre et veiller à
l'application objective de la réglementation. Leur participation
à la préparation de la prise de décision pourrait se
réaliser au sein des commissions ad hoc chargées des questions de
mutation et affectation.
2.6- Amélioration des outils de la GRH
En nous référant aux principales dimensions de
la gestion des ressources humaines28, les outils peuvent être
élaborés en conséquence. La démarche
d'élaboration de l'outil d'identification des besoins est
suggérée dans l'annexe 7. Il s'agit de combiner la demande
d'éducation en termes d'effectifs à scolariser avec les normes
nationales (taille du groupe classe, volume horaire par discipline et
obligation hebdomadaire de l'enseignant) pour établir les besoins
réels en enseignants.
Par ailleurs, l'évaluation des ressources humaines se
réalise à l'aide de plusieurs outils, entre autres la base de
données, les pyramides d'âge, les tableaux de bord, outils qui
permettent de calculer des indicateurs. Tous ces outils contribuent à
former le système d'information du ministère. Une base de
données unique pour tous les utilisateurs potentiels du Ministère
de l'Education Nationale serait fortement conseillée.
L'exploitation d'une base de données
intégrée permettrait l'établissement de différents
tableaux de bord avec un certain nombre d'indicateurs utiles en GRH.
De façon schématique, les différentes
structures qui interviennent dans la gestion des enseignants, articulées
avec leurs missions principales et les principaux fichiers utilisés
peuvent être représentées comme ci- dessous.
Inspection Générale de Pédagogie
Secrétariat Général
Liste d'aptitude
DPOS
Gestion des formations
Gestion des emplois
Gestion des postes
Gestion des carrières
DRH
DESG
Dans un contexte de gestion intégrée de
ressources humaines, les structures qui interviennent dans l'opération
utilisent les mêmes données de base dans des perspectives
différentes : gestion et planification. Elles ont toutes accès
à la Base de données Ressources Humaines. La mise en
oeuvre de cette base de données incombe à la Direction des
ressources Humaines (DRH) et à la Division de la Planification et de
l'Orientation Scolaire (DPOS).
Parallèlement, le Fichier des
établissements, élaboré par la Direction de
l'Enseignement Secondaire (DESG) est mis en relation avec la Base de
données Ressources Humaines pour la gestion des emplois et des
postes de travail. La gestion des formations et l'élaboration des Listes
d'aptitude par le Secrétariat général, la DRH et les
Inspections
Générales de Pédagogie (IGP) se font en
tenant compte des informations liées au personnel et contenues dans la
base de données.
En somme, pour parvenir à une gestion plus rationnelle
et efficace du personnel enseignant au Cameroun, plusieurs facteurs sont
à mettre en synergie : les textes réglementaires, la technologie,
les ressources humaines, les pratiques professionnelles et le politique.
Les textes réglementaires de la GRH au Ministère
de l'Education nationale nécessitent d'être davantage
expliqués aux gestionnaires pour garantir leur parfaite
compréhension, afin de réduire sinon annuler toute
interprétation équivoque, source de double emploi. La stricte
mise en application de ces textes conduirait à transformer l'image que
les enseignants ont de leur administration centrale, notamment en ce qui
concerne la GRH. A titre d'illustration, la publication annuelle des listes
d'aptitude diminuerait sinon supprimerait l'opacité de l'environnement
de la mobilité interne. Cette opération n'affecte en rien les
attributions des responsables.
Les fichiers de personnel classiques sur chemises
cartonnées ou sur tableau mural ont fait leur temps ; ils ne se
prêtent pas facilement aux mises à jour. Les produits de la
technologie offrent la possibilité de concevoir, gérer et mettre
à jour les bases de données sur le personnel avec moins de
difficultés et de risques. Il semble donc opportun de doter les
structures chargées de la GRH d'équipement informatique
approprié.
Au delà de l'équipement informatique, un
renforcement des capacités est nécessaire en gestion des
ressources humaines et en gestion de bases de données. La base de
données élaborée comportera des informations
actualisées sur le personnel et sur les postes de travail. La
définition des
postes de travail pourrait se faire en collaboration avec la
DESG, structure en charge de la gestion des établissements secondaire
général qui a les données actualisées sur le nombre
de divisions par année d'étude de chaque classe. L'estimation des
besoins réels en personnel enseignant, tâche à
réaliser en collaboration avec la DPOS, repose sur la demande
d'éducation, calculée à partir des effectifs
scolarisés et combinée avec les normes nationales. Toutes ces
actions supposent une collaboration active entre la DRH, la DESG et la DPOS.
La disponibilité de ces données outille la DRH
à pouvoir opérer un changement dans ses pratiques
professionnelles habituelles : passer de la gestion des personnels à la
gestion des postes de travail. La gestion des postes de travail voudrait que la
décision ne soit plus préparée du point de vue des
enseignants, mais principalement à partir des postes de travail non
pourvus. L'état des lieux des postes de travail fait ressortir les
postes libres (non pourvus, abandonnés, non attractifs) sur la base
desquels des propositions d'affectation et de mutation sont à soumettre
à la sanction du ministre. La gestion du travail voudrait aussi que la
mobilité externe des enseignants s'accompagne d'une libération
des postes budgétaires ; un enseignant promu dans une structure autre
que celles du Ministère de l'Education est appelé à
émarger sur le budget de la structure d'accueil. Dans cette logique de
gestion des postes de travail, la consommation des ressources
budgétaires du Ministère de l'Education sans occuper le poste de
travail sera à proscrire.
Quant au politique, la gestion des résistances
liées à la mise en oeuvre d'un système de gestion des
ressources humaines « inhabituel » devra être une
préoccupation permanente. La formation n'étant pas suffisante
pour induire un changement de mentalité de la part des personnels en
charge de la GRH, des actions de sensibilisation sur les
nouvelles pratiques sont à envisager. D'autre part, les suggestions
ayant une incidence budgétaire ou un effet sur la carrière des
personnels relèvent aussi de la volonté politique.
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l'offre et de la demande d'enseignants. Paris :
UNESCO/ IIPE
ANNEXES
Annexe 1 :QUESTIONNAIRE RESPONSABLES DE
GESTION
1- Quels sont les textes réglementaires utilisés
dans la gestion des ressources humaines ?
2- Quelles sont les structures impliquées dans la gestion
des ressources humaines ?
3- Veuillez donner des indications professionnelles sur le
personnel impliqué dans la gestion des ressources humaines
4-
|
Qualifications
|
Formation complémentaire29
|
Contenu de la formation
|
N° d'ordre
|
|
3- Disposez vous d'un Fichier du personnel ? Oui LI Non LI
4- Si oui, sous quel support ?
Fiches cartonnées LI Base de données LI Autre
LI
Si autre, veuillez préciser :
5- Quelles sont les informations disponibles dans ce Fichier ou
Base de données ?
29 Formation complémentaire en Gestion des ressources
humaines.
6- Quels sont les outils utilisés pour actualiser les
informations contenues dans ce fichier ?
7- A quelle périodicité procédez-vous
à l'actualisation de cette base de données ?
8- Quelle est la source de données utilisées pour
l'actualisation ?
9- Y a-t-il des travaux préparatoires à la tenue
des opérations de mutations et
d'affectation ? Oui [I] Non[I]
Si oui, sur quels éléments portent - ils ?
10- Quels critères officiels sont utilisés dans
les opérations de mutations et d'affectation ?
11- Existe-t-il une politique nationale de développement
des ressources
humaines ? Oui [I] Non [I]
Si oui, quels sont ses axes prioritaires ?
12- Quels sont les critères utilisés dans la
sélection des candidats enseignants pour une formation en cours d'emploi
?
Annexe 2 : QUESTIONNAIRE ENSEIGNANT
Ce questionnaire est destiné à recueillir votre
avis sur des questions liées à la gestion des ressources humaines
au Ministère de l'éducation nationale. L'anonymat de vos
réponses est garanti.
Merci de contribuer à la réalisation de cette
enquête.
1- Identification (Cochez dans la case qui vous convient)
Grade PCEG [I] PLEG [I]
Sexe Femme [I] Homme [I]
2- Selon vous, tous les postes de travail où sont
affectés les enseignants sont
pareils ? Oui [I] Non [I]
3- S'ils ne sont pas pareils, quels sont les
éléments qui font la différence ?
4- Chaque année, le Ministère procède aux
mutations et affectations de personnels ; quels critères utilise-t-il
dans ces opérations ?
5- Ces critères sont ils objectifs selon vous ?
Oui [I] Non [I]
6- La démarche officielle est elle toujours suivie pour
obtenir une mutation ?
Oui [I] Non[I]
7- Sinon, comment procèdent les enseignants ?
8- A qui ou à quelle structure vous adressez vous pour
résoudre vos difficultés pédagogiques ?
9- Si vous avez des propositions à faire dans le sens
d'une meilleure gestion des enseignants, utilisez l'espace ci-dessous :
Annexe 3 : Tableau : Volume horaire des disciplines par
année d'étude
Disciplines
|
6eme
|
5
eme
|
4
eme
|
3
eme
|
2nde
A
|
2nde
C
|
1ère
A
|
1ère
C
|
1ère
D
|
Tle
A
|
Tle
C
|
Tle
D
|
Français
|
7
|
7
|
6
|
6
|
5
|
5
|
5
|
5
|
5
|
4
|
2
|
2
|
Anglais
|
5
|
5
|
3
|
3
|
3
|
3
|
3
|
3
|
3
|
3
|
2
|
2
|
LV 2*
|
|
|
4
|
4
|
3
|
|
4
|
|
4
|
|
HGEC**
|
3
|
3
|
4
|
4
|
5
|
5
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
Philosophie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
3
|
3
|
Mathématiques
|
5
|
4
|
4
|
4
|
3
|
6
|
3
|
7
|
5
|
3
|
8
|
6
|
Sciences Physiques
|
|
|
2
|
2
|
3
|
6
|
3
|
6
|
5
|
|
6
|
5
|
Sciences de la vie et de la terre
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
3
|
2
|
5
|
|
2
|
6
|
* : Langue vivante 2 (allemand ou espagnol) ** : Histoire,
Géographie et Education civique
Annexe 4 : FICHE DU PERSONNEL INFORMATIONS SUR LE
PERSONNEL
Matricule
Nom et prénom
Date de naissance
Lieu de naissance
Sexe
Situation matrimoniale
Nombre de conjoints
Nombre d'enfants
Profession
Spécialité
Adresse
INFORMATIONS PROFESSIONNELLES
Carte professionnelle
Statut
Corps
Cadre
Grade
Catégorie Classe
Echelon
Indice
Date promotion
Ministère utilisateur
Structure d'affectation
Poste ou fonction
Position de gestion
Depuis le
MINSITERE DE L'EDUCATION NATIONALE REPUBLIQUE DU CAMEROUN
SECRETARIAT GENERAL
Annexe 5 : DEMANDE DE MUTATION DE PERSONNEL EDUCA
TIF
Etablissement/ Service :
Nom et prénoms :
Matricule :
Date et lieu de naissance : Sexe
Province d'origine
Département : Arrondissement : DIPLOMES
Universitaire le plus élevé :
Professionnel (Discipline ou Spécialité) :
SITUATION ADMINISTRATIVE
Grade Classe Echelon Indice
Date de première prise service dans l'administration
Postes occupés et durée dans chacun d'eux
Date de prise de service au poste actuel
N° et date de l'acte d'affectation, nomination ou mutation
Disciplines effectivement enseignées
Ancienneté dans le département Dans la province
Indiquer les provinces où vous avez déjà
servi SITUATION MATRIMONIALE
Célibataire F Marié F Veuf F Divorcé F
Nombre d'enfants à charge
Etablissements et classes fréquentées par les
enfants
Noms et prénoms du conjoint
Profession Domicile
Poste occupé ou fonction
Raisons de la demande de mutation
Enumérer et joindre les pièces justificatives
Postes sollicités par ordre de préférence
1- Province Département
2- Province Département
3- Province Département Au cas où satisfaction
ne pourrait m'être donnée, je souhaite :
Rester à mon poste F Etre muté ailleurs F
Fait à , le
Avis motivé du Chef d'établissement (à
transmettre à la DDEN le 15 mars) Appréciations et avis du DDEN
(à transmettre avant le 31 mars) Appréciations et avis du DPEN
(à transmettre avant le 15 avril)
Décision de la Commission ad hoc (le 15 juillet au plus
tard)
Annexe 6 : STRUCTURE DES ETABLISSEMENTS
1- Fichier du personnel administratif
Nom et prénom
|
Sexe
|
Date naissance
|
|
Province d'origine
|
Date
1ere
prise de service
|
Date d'affectation
dans l'établissement
|
Fonction exercée dans
l'établissement
|
statut
|
matricule
|
grade
|
Discipline de
formation
|
ACR
|
APR
|
Horaire hebdo effectué
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ACR : ancienneté comme responsable
APR : ancienneté au poste de responsabilité actuel
FP : fonction publique
2- Fichier du personnel enseignant
Nom et prénom
|
|
|
|
|
Date 1ere
prise de service
|
Date d'affec- tation dans l'établisseme nt
|
|
|
matricule
|
grade
|
Diplôme académ le + élevé
|
Diplôme profess. le + élevé
|
Discipline de
formation
|
Discipline enseignée
|
Horaire hebdo
effectué
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ANNEXE 7 : Améliorations du système de
gestion
En nous référant aux principales dimensions de
la gestion des ressources humaines, nous pouvons organiser le système de
gestion autour de trois principaux axes :
- l'identification des besoins en enseignants
qualifiés;
- l'évaluation des ressources humaines disponibles ;
- la proposition des stratégies de réduction des
écarts observés
entre les besoins identifiés et les ressources humaines
disponibles. A l'occasion, des outils d'analyse des besoins et des ressources
humaines d'une part et d'autre part des outils généraux de
gestion seront utilisés pour l'élaboration des différents
axes.
A7.1 1- L'identification des besoins
L'identification des besoins se décompose en deux volets :
la démarche adoptée et l'outil d'analyse
La démarche
Plusieurs démarches sont envisagées et
utilisées dans le processus d'identification des besoins en personnel
enseignant dans l'enseignement secondaire. Sans avoir la prétention
à l'exhaustivité, nous ferons allusion à quelques unes
avant de détailler celle qui nous semble appropriée dans le cadre
de notre étude.
La démarche en usage actuellement au Cameroun a
été présentée au point IV.1.1
La deuxième démarche, qui nous semble la plus
indiquée pour l'enseignement secondaire, a déjà
été proposée entre autres par Williams (Williams, 1979).
Il estime que la demande d'enseignants doit être envisagée en
tenant compte de la distinction entre stock et mouvements du
personnel. Principalement, le stock d'enseignants nécessaire est le
produit de deux facteurs : les effectifs à scolariser et la technologie
éducative.
Les effectifs à scolariser forment un facteur
décliné en trois variables : - l'âge d'entrée
à l'école ;
- la durée de la scolarité ;
- le taux de scolarisation.
La technologie éducative, deuxième facteur du
produit, a plusieurs composantes :
- le contenu des programmes ;
- les méthodes pédagogiques ;
- l'organisation des études.
La dernière composante est de manipulation plus
aisée en raison de la disponibilité des variables qui lui sont
propres :
- dimension moyenne des classes ;
- nombre moyen d'heures d'enseignement ;
- charge moyenne de travail pédagogique par enseignant.
Chang et Radi (Chang et Radi, 2001) partagent la même
démarche que Williams quant à la détermination du nombre
d'enseignants au secondaire. Les paramètres à prendre en compte
se recoupent avec la dernière composante du deuxième facteur de
Williams, à savoir :
- nombre d'élèves et salles de classe ;
- modalités d'utilisation des enseignants ;
- taux de défection des enseignants ;
- organisation du service des enseignants ;
- nombre d'heures hebdomadaires d'enseignement aux
élèves.
Ces variables relèvent des normes
décidées dans chaque contexte, en fonction de l'environnement, de
la disponibilité des ressources et des objectifs déclarés.
La dimension moyenne des classes est une variable à prendre en compte
comme norme et non comme donnée ; la donnée observée peut
ne pas contribuer à la poursuite de l'objectif de scolarisation
fixé. Ainsi, si l'amélioration de la qualité de
l'enseignement secondaire est un objectif, une dimension moyenne de la classe
de 90 élèves est loin de contribuer à l'atteinte de cet
objectif. Il est opportun de définir une norme qui s'inscrit dans la
logique de la poursuite de l'objectif, même sans être
forcément liée au nombre de salles de classe.
Le nombre moyen d'heures d'enseignement est également
une norme pédagogique définie pour le système
éducatif. La durée de l'exposition des élèves
à un enseignement détermine le niveau de compétences
atteint par les élèves. La combinaison de différentes
expositions indique le niveau d'études des élèves. Ainsi,
le tableau 8 ci-dessus apporte des indications sur la durée hebdomadaire
d'exposition aux enseignements par discipline.
La charge moyenne de travail pédagogique par enseignant
est la durée hebdomadaire de présentation des enseignements aux
élèves, hormis les heures de documentation et de recherche. Cette
durée est également une norme définie par niveau de
qualification des enseignants. Dans le contexte du Cameroun, cette norme est
complétée par l'obligation d'enseigner faite aux responsables
d'établissement
scolaire (Proviseur, Directeur de collège, Censeur,
Surveillant général), tous initialement professeurs, en fonction
de leur discipline de formation.
Ainsi, dans le contexte du Cameroun, des normes sont
établies par rapport à ces trois variables :
- taille moyenne des classes ;
- charge hebdomadaire des enseignants ;
- volume horaire des enseignements.
L'outil
L'outil d'analyse des besoins comporte deux volets : le
premier volet porte sur les besoins actuels et le second sur les besoins
projetés. Son élaboration nécessite que nous nous
référons aux méthodes des scénarios (Godet, 1985 ;
Chang et Radi, 2001) et au modèle de flux pour les projections
(Thonstad, 1978 ; IIPE, 2004).
Cet outil repose sur des hypothèses formulées
à partir d'objectifs du système éducatif et sur les
données de scolarisation actuelles.
La formulation d'hypothèses s'est inspirée des
documents qui contiennent l'expression de la politique gouvernementale en
matière d'éducation, principalement la Stratégie
sectorielle de l'éducation et le Document de stratégie
de réduction de la pauvreté. Ces hypothèses portent
sur :
- le taux de transition du primaire au secondaire ;
- la réduction du taux de redoublement dans le secondaire
;
- la part du privé dans l'enseignement secondaire à
l'horizon 2011. Les normes nationales, contenues dans les textes
réglementaires, sont également prises en compte.
Ces hypothèses et normes ont été
utilisées pour analyser les besoins réels en enseignants du sous
système francophone public de l'année scolaire 2003/2004,
considérée comme année de base.
Tableau 7 : Effectifs d'élèves du
secondaire public par année d'étude et par province
|
Sixième
|
Cinquième
|
Quatrième
|
Troisième
|
Seconde
|
Première
|
Terminale
|
ADAMAOUA
|
3609
|
3827
|
3273
|
3614
|
1807
|
2176
|
1601
|
CENTRE
|
19835
|
21294
|
20085
|
22594
|
17137
|
22528
|
15150
|
EST
|
3871
|
3323
|
2891
|
2984
|
1763
|
2438
|
1324
|
EXTREME
|
11966
|
9932
|
8155
|
8315
|
4069
|
3684
|
1921
|
LITTORAL
|
12649
|
14107
|
13139
|
14019
|
13365
|
16849
|
11237
|
NORD
|
5132
|
4863
|
3977
|
4282
|
2259
|
2725
|
1446
|
OUEST
|
19323
|
18251
|
16701
|
15399
|
9194
|
12662
|
7241
|
SUD
|
5072
|
4245
|
4051
|
4509
|
2503
|
3309
|
2300
|
Source : République du Cameroun, Ministère
de l'éducation nationale, Annuaire statistique 2003/2004
Le ratio élèves / classe utilisable à ce
niveau ne nous semble pas un indicateur approprié surtout si nous nous
situons dans la perspective de l'amélioration de l'efficacité
interne du système éducatif. Ce ratio est opportun dans les
systèmes éducatifs qui ne sont plus en phase d'expansion, mais
qui ont déjà la maîtrise des effectifs
d'élèves et des ressources conséquentes. Dans le contexte
du Cameroun, le ratio moyen se situe autour de 50 élèves par
classe ; cette moyenne occulte la réalité des provinces dans
lesquelles ce même indicateur varie de 35 à 66
élèves par classe pour l'année scolaire 2003/2004.
Cette disparité de l'indicateur s'accompagne d'un
coût pour le système éducatif, coût dont la
réduction permettrait de procéder à une
réallocation des dites ressources.
Par contre, en combinant la norme nationale, de laquelle les
provinces devraient se rapprocher (par réduction ou augmentation de
la taille de la
classe) , avec les effectifs des provinces, nous obtenons des
groupes classes par province.
Tableau 8 : Groupes classe par province et année
d'étude
|
Sixième
|
Cinquième
|
Quatrième
|
Troisième
|
Seconde
|
Première
|
Terminale
|
ADAMAOUA
|
60
|
64
|
55
|
60
|
30
|
36
|
27
|
CENTRE
|
331
|
355
|
335
|
377
|
286
|
375
|
253
|
EST
|
65
|
55
|
48
|
50
|
29
|
41
|
22
|
EXTREME
|
199
|
166
|
136
|
139
|
68
|
61
|
32
|
LITTORAL
|
211
|
235
|
219
|
234
|
223
|
281
|
187
|
NORD
|
86
|
81
|
66
|
71
|
38
|
45
|
24
|
OUEST
|
322
|
304
|
278
|
257
|
153
|
211
|
121
|
SUD
|
85
|
71
|
68
|
75
|
42
|
55
|
38
|
Une autre combinaison de groupes classes avec les
normes d'enseignement par discipline produit le volume horaire
à satisfaire par discipline et par province.
Tableau 9 : Volumes horaires par discipline et
année d'étude
Disciplines
|
6eme
|
5 eme
|
4 eme
|
3 eme
|
2 nde
|
Première
|
Terminale
|
Ensemble
|
Français
|
9503
|
9315
|
7227
|
7572
|
4341
|
5531
|
2111
|
45600
|
Anglais
|
6788
|
6654
|
3614
|
3786
|
3473
|
4425
|
2815
|
31554
|
LV 2*
|
0
|
0
|
4818
|
5048
|
2605
|
3319
|
2111
|
17900
|
HGEC**
|
4073
|
3992
|
4818
|
5048
|
4341
|
4425
|
2815
|
29512
|
Maths
|
6788
|
5323
|
4818
|
5048
|
4341
|
6637
|
4926
|
37881
|
Sc. Phys.
|
0
|
0
|
2409
|
2524
|
4341
|
6637
|
4222
|
20133
|
SVT
|
2715
|
2661
|
2409
|
2524
|
1737
|
4425
|
2815
|
19286
|
Philosophie
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3518
|
3518
|
* : Langue vivante 2
** : Histoire, géographie, éducation civique
Connaissant l'obligation d'enseignement des professeurs en
fonction de leur qualification, nous en déduisons les besoins
réels en enseignants par discipline et par province.
Tableau 10: Besoins réels en enseignants par
discipline et année d'étude
Disciplines
|
6eme
|
5 eme
|
4 eme
|
3 eme
|
2nde
|
Première
|
Terminale
|
Ensemble
|
Français
|
475
|
466
|
361
|
379
|
217
|
277
|
106
|
2280
|
Anglais
|
339
|
333
|
181
|
189
|
174
|
221
|
141
|
1578
|
LV 2*
|
0
|
0
|
241
|
252
|
130
|
166
|
106
|
895
|
HGEC**
|
204
|
200
|
241
|
252
|
217
|
221
|
141
|
1476
|
Maths
|
339
|
266
|
241
|
252
|
217
|
332
|
246
|
1894
|
Sc. Phys.
|
0
|
0
|
120
|
126
|
217
|
332
|
211
|
1007
|
SVT
|
136
|
133
|
120
|
126
|
87
|
221
|
141
|
964
|
Philosophie
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
176
|
176
|
L'analyse des besoins jusqu'à l'année cible repose
sur la projection des données de scolarisation. En utilisant : - les
données démographiques (Projection des Nations Unies) ;
- les données de scolarisation du CM2 (dernière
classe du primaire) ;
- les données de la classe de 6eme
(première année de l'enseignement secondaire
général),
nous projetons initialement les effectifs probables du CM2, tout
en conservant leur représentation tendancielle dans la population de
6-11 ans, soit 9%.
En dégageant la tendance des nouveaux élèves
de 6eme par rapport à ceux du CM2 et en la maintenant
constante, nous projèterons également les effectifs probables des
nouveaux élèves de 6eme jusqu'en 2011.
Dans le tableau 11, les données relatives aux
années 2000 à 2002 sont connues ; elles ont permis de calculer la
proportion d'élèves de 6eme par province. A partir de
l'année 2003, et sur la base de ces proportions, des estimations
desdites populations sont faites.
Tableau 11 : Projections des Effectifs du CM2 et des
Nouveaux Elèves de 6eme.
|
2000/2001
|
2001/2002
|
2002/2003
|
2003/2004
|
2004/2005
|
2005/2006
|
2006/2007
|
2007/2008
|
2008/2009
|
2009/2010
|
2010/2011
|
201 1/2012
|
Pop 6-11 ans
|
2521000
|
2591000
|
2667000
|
2744000
|
2825000
|
2904000
|
2964455
|
3026344
|
3089706
|
3154579
|
3221000
|
3253224
|
Pop 12-15 ans
|
1443000
|
1483000
|
1522000
|
1567000
|
1612000
|
1658000
|
1706478
|
1756375
|
1807732
|
1860593
|
1915000
|
1958073
|
Elèves CM2
|
233504
|
228993
|
232207
|
243722
|
254250
|
261360
|
266801
|
272371
|
278074
|
283912
|
289890
|
292790
|
% El CM2 sur pop 6-11
|
9%
|
9%
|
9%
|
9%
|
9%
|
9%
|
9%
|
9%
|
9%
|
9%
|
9%
|
9%
|
Nvx El 6eme
|
71599
|
70167
|
68692
|
78350
|
80600
|
82900
|
85324
|
87819
|
90387
|
93030
|
95750
|
97904
|
% El 6eme sur pop 12-15
|
5%
|
5%
|
5%
|
5%
|
5%
|
5%
|
5%
|
5%
|
5%
|
5%
|
5%
|
5%
|
Tableau 12 : Répartition des projections des
nouveaux élèves de 6eme par province
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
Nvx El 6eme
|
71599
|
70167
|
68692
|
78350
|
80600
|
82900
|
85324
|
87819
|
90387
|
93030
|
95750
|
97904
|
Adamaoua
|
4%
|
4%
|
4%
|
3276
|
3370
|
3466
|
3567
|
3671
|
3779
|
3889
|
4003
|
4093
|
Centre
|
29%
|
26%
|
24%
|
20648
|
21241
|
21847
|
22485
|
23143
|
23820
|
24516
|
25233
|
25801
|
Extrême Nord
|
10%
|
13%
|
15%
|
9947
|
10232
|
10524
|
10832
|
11149
|
11475
|
11810
|
12156
|
12429
|
Est
|
2%
|
3%
|
5%
|
2664
|
2740
|
2819
|
2901
|
2986
|
3073
|
3163
|
3256
|
3329
|
Littoral
|
25%
|
17%
|
16%
|
15002
|
15433
|
15873
|
16338
|
16815
|
17307
|
17813
|
18334
|
18746
|
Nord
|
5%
|
7%
|
6%
|
4655
|
4788
|
4925
|
5069
|
5217
|
5370
|
5527
|
5688
|
5816
|
Ouest
|
19%
|
22%
|
24%
|
17076
|
17567
|
18068
|
18596
|
19140
|
19700
|
20276
|
20869
|
21338
|
Sud
|
6%
|
8%
|
6%
|
5083
|
5229
|
5378
|
5535
|
5697
|
5864
|
6035
|
6212
|
6351
|
Ensemble
|
100%
|
100%
|
100%
|
78350
|
80600
|
82900
|
85324
|
87819
|
90387
|
93030
|
95750
|
97904
|
Les taux de flux (promotion et redoublement) sont
calculés sur la base des effectifs d'élèves de la
6eme en 2nde ; quant aux classes de 1ere et
Terminale, ces taux sont calculés avec les résultats obtenus aux
examens officiels30, examens qui régulent ces niveaux de
formation. C'est pourquoi les taux de promotion à ces examens permettent
de projeter les effectifs des classes concernées. En appliquant les taux
de flux aux effectifs projetés de la classe de 6eme de
l'année de base, nous obtenons les effectifs de la classe de
5eme l'année suivante. Ainsi, les effectifs projetés
de chaque classe sont obtenus sur la base des effectifs de la classe
précédente l'année d'avant, et ce jusqu'en 2011.
Tableau 13 : Effectifs projetés par année
d'étude
Ensemble
|
2004/2005
|
2005/2006
|
2006/2007
|
2007/2008
|
2008/2009
|
2009/2010
|
Sixième
|
93365
|
97422
|
99503
|
101146
|
102746
|
104419
|
Cinquième
|
79294
|
92390
|
98329
|
100724
|
101995
|
103078
|
Quatrième
|
76649
|
80210
|
91628
|
99089
|
102071
|
103003
|
Troisième
|
67783
|
88136
|
93789
|
101609
|
106762
|
106655
|
Seconde
|
42408
|
37756
|
45137
|
47056
|
49013
|
49611
|
Première
|
48313
|
55945
|
54580
|
61235
|
65558
|
69171
|
Terminale
|
27394
|
29432
|
34677
|
37461
|
43230
|
49256
|
En utilisant la norme nationale de taille de classe, soit 60
élèves, nous transformons les effectifs projetés en
groupes- classe. Le tableau 13 est une transformation des effectifs en groupes
-classe.
Tableau 14: Groupes classes projetés par
année d'étude
Ensemble
|
2004/2005
|
2005/2006
|
2006/2007
|
2007/2008
|
2008/2009
|
2009/2010
|
2010/2011
|
Sixième
|
1793
|
1881
|
1930
|
1973
|
2018
|
2068
|
2124
|
Cinquième
|
1503
|
1782
|
1912
|
1969
|
2006
|
2042
|
2086
|
Quatrième
|
1443
|
1524
|
1771
|
1936
|
2009
|
2042
|
2071
|
Troisième
|
1323
|
1686
|
1802
|
1976
|
2100
|
2115
|
2067
|
Seconde
|
816
|
740
|
874
|
914
|
962
|
984
|
953
|
Première
|
921
|
1089
|
1081
|
1206
|
1292
|
1372
|
1427
|
Terminale
|
522
|
569
|
683
|
754
|
875
|
1000
|
1111
|
30 Le Certificat de Probation sanctionne les études en
classe de 1ere ; le Baccalauréat sanctionne les études en classe
de Terminale.
La combinaison des groupes classes avec les normes
d'enseignement par discipline nous donne le volume horaire par discipline pour
l'année scolaire 2004/2005 .
Tableau 15: Volumes horaires de l'année scolaire
2004/2005
TOTAL
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sixième
|
12554
|
8967
|
0
|
5380
|
8967
|
0
|
3587
|
|
Cinquième
|
10518
|
7513
|
0
|
4508
|
6011
|
0
|
3005
|
|
Quatrième
|
8659
|
4330
|
5773
|
5773
|
5773
|
2886
|
2886
|
|
Troisième
|
7938
|
3969
|
5292
|
5292
|
5292
|
2646
|
2646
|
|
Seconde
|
4081
|
2448
|
2448
|
4081
|
4081
|
4081
|
1632
|
|
Première
|
4604
|
2762
|
3683
|
3683
|
5524
|
4604
|
3683
|
|
Terminale
|
2089
|
1567
|
2089
|
2089
|
3656
|
2611
|
2611
|
3656
|
Ensemble
|
50443
|
31556
|
19285
|
30805
|
39303
|
16828
|
20051
|
3656
|
Connaissant les obligations hebdomadaires par enseignant, nous
transformons le volume horaire en nombre d'enseignants nécessaires,
nombre qui représente le besoin réel en enseignants.
Tableau 16: Besoins réels en enseignants par
discipline en 2004/2005
Disciplines
|
Français
|
Anglais
|
LV2
|
HGEC
|
Maths
|
Sc. phys
|
SVT
|
Philo
|
Besoins
|
2522
|
1578
|
964
|
1540
|
1965
|
841
|
1003
|
183
|
De façon opératoire, si nous considérons que
: - E représente l'effectif des élèves,
- N la norme nationale par rapport à la dimension moyenne
d'une classe,
- D la durée hebdomadaire d'enseignement d'une
discipline,
- O l'obligation hebdomadaire d'enseignement,
nous aurons établi les besoins en enseignants d'une
année d'étude et pour une discipline donnée par la
formule
Besoins d'enseignants = (E/N*D)/O
A7.2.- L'évaluation des ressources
humaines
L'évaluation des ressources humaines se réalise
à l'aide de plusieurs outils ; sans être exhaustif, nous pouvons
citer la base de données, les pyramides d'âge, les tableaux de
bord, outils qui permettent de calculer des indicateurs. Tous ces outils
peuvent être utilisés dans la mise au point du système
d'information du ministère, qui pour être plus performant doit
être modernisé (Sylla, 2001), notamment par le biais du
renforcement des capacités et de la conception des outils de collecte,
de saisie et de traitement de données.
Une seule base de données pour tous les utilisateurs
potentiels du Ministère de l'Education Nationale serait fortement
recommandée pour plusieurs raisons :
- concordance des informations relatives au personnel ;
- réduction des coûts de la mise à jour de la
base ;
- suivi de l'occupation effective des postes de travail.
Cette base de données est articulée atour de deux
principaux volets : personnel et emploi.
Le volet personnel se compose des informations suivantes :
- le matricule du personnel (identifiant principal) ;
- les noms et prénoms ;
- les date et lieu de naissance ;
- l'état civil (célibataire, marié, veuf,
divorcé) ;
- la formation académique reçue (dates, lieux,
structures de formation, intitulé de la formation, diplômes) ;
- la formation professionnelle (dates, lieux, structures de
formation, intitulé de la formation, diplômes) ;
- les stages suivis ;
- le parcours professionnel (postes, dates, qualifications) ;
- situation actuelle (emploi, localité, structure de
rattachement).
Le volet emploi renvoie aux fonctions indiquées dans
l'organigramme et aux emplois d'enseignement. Ainsi, on distinguera :
- la localité administrative (Province,
département, arrondissement) ; - la structure de travail de
référence (services centraux, services extérieurs) ;
- la structure de rattachement (le poste occupé,
responsable, enseignant).
La liaison établie entre les deux volets permet
d'associer à chaque matricule un seul poste de travail connu des
utilisateurs de la base en termes de gestion de carrière, gestion de
l'emploi ou de gestion d'intrants pédagogiques.
La procédure de la mise à jour de cette base de
données sera déclenchée annuellement à la suite des
nominations des responsables, des mutations et affectations d'enseignants.
L'information utilisée pour la mise à jour est collectée
directement auprès des personnes concernées par les actes
administratifs. En fin d'année scolaire, les enseignants ayant pris part
à un stage sont invités à l'indiquer aux gestionnaires de
la
base pour la prise en compte de nouveaux éléments
dans leur parcours professionnel.
L'évaluation des ressources suppose la gestion des
stocks et la gestion des flux d'enseignants ; dans les deux cas,
quelques précisions sont nécessaires.
La gestion des stocks d'enseignants se réalise en
prenant en compte les postes effectivement occupés par ceux-ci au sein
du Ministère de l'Education nationale. Certains enseignants sont dans
les salles de classe pour exercer comme tels ; d'autres occupent des postes de
responsabilité dans les établissements scolaires, dans les
administrations locales ou centrale. Cependant, la réglementation ne
dispense pas totalement les responsables d'établissement des charges
d'enseignement ; en cas de nécessité, ils sont appelés
à assurer 4 heures d'enseignement dans leur discipline de formation. Il
convient donc de distinguer plusieurs éléments en matière
de gestion de stock d'enseignants :
- le stock (S) qui est l'ensemble des enseignants du
secondaire
émargeant sur le budget du Ministère de
l'éducation nationale ;
- le stock net (SN) qui est l'ensemble des enseignants
exerçant dans
les salles de classe ;
- la réserve (R) formée des
responsables d'établissements et des inspecteurs provinciaux de
pédagogie susceptibles d'assurer quelques heures d'enseignement ;
- les autres administratifs (A).
Ainsi, on aura :
S= SN+R+A.
STOCK D' ENSEIGNANTS DU SECONDAIRE en poste au
Ministère de l'Education Nationale
Structures de rattachement
|
PCEG
|
PLEG
|
Autres
|
Total
|
Services centraux et Organismes rattachés
|
|
|
|
|
Délégation Provinciale de
l 'Ed u cati o n Nationale
|
|
|
|
|
Délégation Départementale de
l 'Ed u cati o n Nationale
|
|
|
|
|
Etablissement scolaire
|
|
|
|
|
La gestion des flux recouvre tous les événements
qui modifient la taille du stock (S) : les arrivées (Ar) et les
départs (De). Les arrivées correspondent aux cas :
- des nouveaux enseignants issus de l'Ecole normale ;
- des retours de stage d'anciens enseignants.
Quant aux départs, cinq événements les
forment :
- la mise en stage ;
- la mise à la retraite (normale ou par anticipation) ;
- les décès ;
- les nominations ;
- les changements de corps.
Une utilisation possible de ces éléments est
à envisager dans la gestion prévisionnelle des effectifs. En
définissant les variables suivantes:
- Sn est le stock d'enseignants l'année scolaire
n ;
- Mn est le taux annuel de décès
l'année scolaire n ;
- Rn est le taux de départ à la retraite
l'année scolaire n ;
- Dn est le taux annuel de déperdition des
enseignants l'année scolaire n ;
- Fn est le taux annuel des enseignants en formation
continue l'année scolaire n ;
- Nn+1 est l'effectif de nouveaux enseignants de
l'année scolaire n+1 ;
On aura la formule ci-dessous pour estimer le stock des
enseignants l'année scolaire n+1 :
Sn+1= SN - [Sn*(Mn+Rn+Dn+Fn)]+Nn+1
La pyramide des âges est établie à partir
des informations puisées dans la base de données ; des tableaux
de bord peuvent également être confectionnés en utilisant
les mêmes informations.
Tableau 17 : Ages des enseignants par discipline et
grade
Disciplines
|
Moins de 30 ans
|
30 - 40 ans
|
41- 50 ans
|
51- 55 ans
|
56 ans
|
57 ans
|
58 ans
|
59 ans
|
60 ans
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
Français
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Anglais
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LV 2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Maths
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
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|
|
|
Sc Phys
|
|
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|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
SVT
|
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|
|
|
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|
|
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|
|
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|
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|
|
|
Hist géo
|
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|
|
Philo
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau 18 : Ages des enseignants par fonction et
grade
Fonctions
|
Moins de 30 ans
|
30 - 40 ans
|
41- 50 ans
|
51- 55 ans
|
56 ans
|
57 ans
|
58 ans
|
59 ans
|
60 ans
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
Directeurs et assimilés
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sous directeurs et assimilés
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Chefs de service et assimilés
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Chefs de bureau et assimilés
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau 19 : Age des enseignants par fonction et grade
(Services extérieurs- Administration)
Disciplines
|
Moins de 30 ans
|
30 - 40 ans
|
41- 50 ans
|
51- 55 ans
|
56 ans
|
57 ans
|
58 ans
|
59 ans
|
60 ans
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
D PEN
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DDEN
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sous directeurs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IC
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
I PP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Chefs de service
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Chefs de bureau
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau 20 : Age des enseignants par fonction et grade
(Services extérieurs- Etablissements scolaires)
Fonctions
|
Moins de 30 ans
|
30 - 40 ans
|
41- 50 ans
|
51- 55 ans
|
56 ans
|
57 ans
|
58 ans
|
59 ans
|
60 ans
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
Proviseur
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Directeur de CES
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Censeur
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Surv. Général
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Animateur pédagogique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Intendant
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Econome
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau 21 : Fonctions par discipline et
grade
Disciplines
|
Directeurs et assimilés
|
Sous
directeurs et assimilés
|
Chefs de service et assimilés
|
DPEN
|
DDEN
|
Proviseur
|
Directeur de CES
|
Censeur
|
Surveillant Général
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
PCEG
|
PLEG
|
Français
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Anglais
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LV 2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Maths
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sc Phys
|
|
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|
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|
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|
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|
SVT
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hist géo
|
|
|
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|
|
Philo
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ces tableaux offrent une synthèse des données
sur les enseignants en fonction des variables âge,
discipline enseignée, grade, fonction
exercée ; ces variables peuvent être exploitées
isolément ou prises par groupe. L'exploitation de ces différents
tableaux de bord conduit également au calcul d'un certain nombre
d'indicateurs utiles en GRH. Travaillant sur la gestion des enseignants du
primaire au Cameroun, Biétéké
(Biétéké, 2002) a proposé une série
d'indicateurs appropriés à la gestion de carrière, des
effectifs et des mouvements. De façon plus générale mais
appliqué à la gestion des enseignants, Caseli (Caseli, 2004) a
élaboré des exemples d'indicateurs de problèmes potentiels
de gestion prévisionnelle des emplois en six domaines regroupant chacun
des indicateurs:
- système d'information ;
- structure par âge ;
- profil professionnel ;
- structure par type de contrat et statuts ;
- mouvements externes ;
- mouvements internes.
Dans notre cas, les outils proposés permettront de
calculer les indicateurs suivants :
- taux de PCEG31 par discipline : nombre de PCEG
rapporté à l'effectif total annuel des enseignants du secondaire
;
- taux de PLEG32 par discipline : nombre de PLEG
rapporté à l'effectif total annuel des enseignants du secondaire
;
- taux de responsables par qualification : nombre de responsables
PCEG rapporté à l'effectif des responsables ;
31 PCEG est l'appellation des enseignants qualifiés des
collèges
32 PLEG est l'appellation des enseignants qualifiés de
lycée
- taux de responsables par discipline : nombre de responsables
par discipline rapporté à l'effectif des responsables ;
- taux d'enseignants en stage : effectif d'enseignants en stage
rapporté à l'effectif annuel des enseignants ;
- taux de départ à la retraite : nombre annuel
d'enseignants admis à la retraite rapporté à l'effectif
annuel des enseignants ;
- taux de décès : nombre annuel d'enseignants
décédés rapporté à l'effectif annuel des
enseignants ;
- taux d'enseignants en salle : effectif annuel d'enseignants
exerçant dans les salles de classe rapporté à l'effectif
annuel des enseignants ;
- taux de déperdition des enseignants : effectif annuel
d'enseignants ayant changé de corps, abandonné le poste
rapporté à l'effectif annuel des enseignants ;
- taux d'avancement d'échelon : effectif annuel des
bénéficiaires d'avancement d'échelon rapporté
à l'effectif annuel des enseignants ;
- taux de changement de grade : nombre de
bénéficiaires de
changement de grade rapporté à l'effectif annuel
des enseignants ; - taux de bonification d'échelon : nombre annuel de
bénéficiaires de
bonification rapporté à l'effectif des enseignants
;
- taux d'attractivité des postes : nombre de choix d'un
poste rapporté à l'ensemble des demandes de mutation.
TABLE DE MATIERES INTRODUCTION 2
I 1- JUSTIFICATION DE L'ETUDE 4
I 2- PROBLEMATIQUE 5
I 3- OBJECTIFS 8
I 4- QUESTION DE RECHERCHE 9
I 5- LIMITES DE L'ETUDE 10
I 6- PLAN DE L'ETUDE 10
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE 13
I 1 - HISTORIQUE DE LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES 14
I 1 1- L'école classique 14
I 1 2- L'approche psychosociologique 15
I 1 3- Les courants sociologiques 16
I 2- LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES AUJOURD'HUI 18
I 2 1- Dimensions de la gestion des ressources humaines
18
I 2 2- Démarches de la gestion des ressources humaines
22
I 2 3- Outils de la gestion des ressources humaines
24
I 3- LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES DANS LES ADMINISTRATIONS
PUBLIQUES 26
I 3 1- Les administrations publiques 26
I 3 2- La spécificité de la gestion des
enseignants 29
CHAPITRE II : CONTEXTE ET EVOLUTION RECENTE DE L' ENSEIGNEMENT
SECONDAIRE 35
II 1- GEOGRAPHIE ET HISTOIRE 35
II 2- CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES 36
II 3- CARACTERISTIQUES MACRO ECONOMIQUES ET FINANCIERES 37
II 4- DONNEES DE SCOLARISATION ET ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
GENERAL 41
II 4 1- Données de scolarisation 42
II 4 2- Enseignement secondaire général au
Cameroun 49
II 4 2 1- Structure de l'enseignement secondaire 49
II 4 2 2- Les enseignements 51
II 4 2 3- La demande et l'offre d'éducation 52
CHAPITRE III : METHODOLOGIE 61
III 1- DEFINITION ET OPERATIONNALISATION DES VARIABLES 61
III 2- ECHANTILLONNAGE ET ENQUETE 64
III 3- ELABORATION DES OUTILS DE COLLECTE 67
III 4- TRAITEMENT DES DONNEES 69
CHAPITRE IV : ANALYSE DES RESULTATS DE L'ENQUETE 71
IV.1- APPRECIATIONS DES TEXTES ET OUTILS PAR LES GESTIONNAIRES
71
IV.1.1- Les textes réglementaires 74
IV.1.2- Les outils de gestion 84
IV.2- LA PERCEPTION DES POSTES DE TRAVAIL ET L'APPRECIATION DE
LA GRH PAR LES ENSEIGNANTS 88
IV.2.1- La perception des postes de travail 89
IV.2.2- L'appréciation de la GRH par les enseignants
91
IV.3- LES DEMARCHES DES ENSEIGNANTS 94
CONCLUSIONS ET SUGGESTIONS 99
1-LES CONCLUSIONS 99
1.1- L'organisation 99
1.1.1- La prévision des besoins 99
1.1.2- Les affectations et mutations 99
2.2- Les outils de gestion 100
2.3- Les appréciations des enseignants 100
2- LES SUGGESTIONS 102
2.1- Le développement local et rural 102
2.2- La réduction des disparités 103
2.3- L'organigramme 104
2.4- La formation des gestionnaires 105
2.5- Participation accrue des enseignants 106
2.6- Amélioration des outils de la GRH 106
BIBLIOGRAPHIE 112
ANNEXES 115
ANNEXE 1 :QUESTIONNAIRE RESPONSABLES DE GESTION 115
ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE ENSEIGNANT 117
ANNEXE 3 : TABLEAU : VOLUME HORAIRE DES DISCIPLINES PAR ANNEE
D'ETUDE 118
ANNEXE 4 : FICHE DU PERSONNEL 119
ANNEXE 5 : DEMANDE DE MUTATION DE PERSONNEL EDUCATIF 120
ANNEXE 6 : STRUCTURE DES ETABLISSEMENTS 121
ANNEXE 7 : Améliorations du système de gestion
122
A7.1 1- L'identification des besoins 122
La démarche 122
L'outil 125
A7.2.- L'évaluation des ressources humaines
132
|