II 2- Caractéristiques démographiques
Sur la base du dernier recensement général de la
population de 1987, la population actuelle est estimée à 15,8
millions d'habitants, avec un fort taux de croissance annuelle de 2,87%. En
valeur relative, la répartition spatiale de cette population montre que
3 provinces sont les plus peuplées et totalisent 47,8% de la population:
Extrême Nord, Centre et
7 République du Cameroun, Loi n° 2004/017 du 22
juillet 2004
Littoral ; la moins peuplée est la province de l'Est,
avec 3,4% de la population totale. La densité moyenne est de 32,8
habitants/ km2 ; cette densité connaît de très
grands écarts dans sa répartition : alors que les provinces de
l'Ouest, du Littoral et du Nord Ouest sont les plus denses avec respectivement
127, 106 et 103 habitants/ km2, la province de l'Est a une
très faible densité de 7,2 habitant/ km2.
Les dernières estimations de la Banque Mondiale et des
Nations Unies 8 faites à partir des enquêtes des
ménages montrent que le Cameroun est un pays en transition
démographique avec une tendance à la réduction du taux de
croissance de la population qui se situerait autour de 2,3%. L'une des
conséquences de cette réduction sera la diminution du rythme
d'accroissement du nombre d'enfants d'âge scolaire: alors que cette
augmentation était estimée à 15% entre 2000 et 2005, elle
passerait à 12,6% entre 2005 et 2010, pour tomber à 7,6% entre
2010 et 2015 9.
II 3- Caractéristiques macro économiques
et financières
Le taux de chômage BIT10 a par contre
baissé : de 8,4% qu'il était en 1996, il est passé
à 7,9% en 2001, ce qui traduit une certaine reprise de l'activité
économique. Il est à mettre en rapport avec le taux chômage
élargi11, 17,1% et le taux d'informalité12,
84,3%. Ce fort taux d'informalité renseigne sur la
prépondérance des emplois liés aux petits métiers
vers
8 Cameroun : Rapport d'Etat du Système Educatif National,
2004
9 Idem
10 Rapport du nombre de chômeurs BIT ( personnes sans
emploi, ayant cherché du travail durant les quatre dernières
semaines et disposées à l'occuper immédiatement si elles
en trouvent) à la population active.
11 Taux de chômage BIT et taux de personnes sans emploi,
n'ayant pas cherché du travail durant les quatre dernières
semaines mais disposé à occuper un poste si on le lui propose.
12 Rapport du nombre d'actifs du secteur informel à la
population active occupée.
lesquels se sont reconvertis les salariés ayant perdu
leur emploi, ou encore des petits métiers qui accueillent les jeunes
issus du système éducatif. Dans le même temps, le rapport
de dépendance est de 2,7%. Le taux d'urbanisation est de 50,1%.
Le Cameroun a eu une croissance régulière de
1960 à 1970 ; le taux annuel à l'époque était
autour de 4 %. Vers la fin des années 70, cette croissance a connu une
accélération brutale avec l'augmentation des exportations des
produits de rente (café, coton, cacao) et l'exploitation des ressources
pétrolières. Au milieu des années 80, l'effondrement des
cours des matières premières et la baisse brutale des revenus
d'exportation ont entraîné le ralentissement de la croissance et
l'installation de la récession. Dès lors les taux de croissance
sont devenus négatifs : la situation des finances publiques s'est
fortement dégradée (tensions de trésorerie, baisse
drastique des salaires de la Fonction publique).
En dépit de la dévaluation du franc CFA et suite
à trois programmes d'ajustement structurel13 (1992, 1993 et
1994) mis en oeuvre sous les directives du FMI, mais ayant abouti à des
échecs par rapport aux objectifs macro économiques, le Cameroun
est parvenu à la signature du 1 er Accord triennal au titre
de la Facilité d'ajustement structurel renforcée
(1997-2000). Ce 1er accord avait pour principal objectif la
13 République du Cameroun: Document de stratégie de
réduction de la pauvreté
stabilisation macro économique et la consolidation du
redressement des finances publiques. Le 2eme accord triennal au
titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté
et de la croissance (2000 - 2003) a été mis à jour en
cohérence avec les principaux objectifs du Document de
stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) dont le
principal est la promotion des conditions favorables à une croissance
économique saine et soutenue. Une des priorités de cet objectif
est la réduction de la pauvreté à travers une plus large
distribution des revenus et l'accès du plus grand nombre aux services
sociaux essentiels, la santé et l'éducation. Les mêmes
objectifs sont reconduits dans le 3eme programme triennal (2003- 2006)
défini dans le DSRP ; quant au cadrage macro économique, le taux
de croissance annuel du PIB sera de 4,9% pendant la période et
l'inflation stabilisée à 1,8% en moyenne. Dans le programme
budgétaire, la volonté est manifeste d'augmenter le financement
des programmes et projets prioritaires des secteurs sociaux.
Le PIB est de 6641,90 milliards FCFA en 2002 avec un taux de
croissance estimé à 4,2%. Le taux annuel d'inflation,
mesuré par l'indice des prix à la consommation, a atteint 3,6% en
fin 2002. Le PIB par tête est de 421 600 FCFA courants. Cependant, 40,1%
de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté, soit avec moins
de 232 547 FCFA par an.
Graphique 2 : Evolution de la population et du PIB du
Cameroun
18
16
14
12
10
4
8
6
2
0
Evolution de la population et du PIB
Années
4
7
6
5
3
2
0
1
Population PIB
Source : République du Cameroun, Institut
National de la Statistique
La part de la dépense d'éducation dans PIB est
passée de 4,3% en 1996 à 5,4% en 2001 ; concomitamment, la
dépense moyenne d'éducation a été multipliée
par 2,1 passant de 23 000 FCFA à 48 046 FCFA.
Graphique 3 : Evolution des dépenses totales de
l'Etat (DTE), des dépenses Publiques d'éducation (DPE) et de la
part de la DPE dans la DTE.
-0,50
-1,00
2,00
0,50
0,00
1,50
1,00
Evolution des DTE, DPE et de la part de la DPE dans la DTE
Années
4,0
2,0
8,0
6,0
0,0
1 8,0
16,0
14,0
12,0
10,0
DTE DPE DPE/DTE
Source : République du Cameroun, Institut
national de la Statistique
Au regard de la structure actuelle du PIB, près de la
moitié de celui-ci est apportée par le secteur agricole, soit
46%, suivi du secteur des services, 33% et du secteur de l'industrie, 21%. Les
ressources d'exportation proviennent du café, cacao, banane, coton,
tabac, pétrole et bois .
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