3.4 -- DISCUSSION CONLUSION :
Après la dissémination des graines
(décembre - janvier) et suite à l'élévation de la
température, celles fertiles ayant absorbées au moins 50% d'eau
par rapport à leur propre poids s'ouvrent au printemps en
libérant au mois de Mars et Avril une plantule formée d'un
hypocotyle portant une rosette de cotylédons disposés en spirale
dont le nombre varie entre 3 et 9 selon les individus; il augmentera pour
atteindre 20 à 50 individus selon les semis au bout de 3 mois.
Contrairement aux semis élevés en
pépinière qui atteignent des dimensions appréciables (15
à 20 cm) en une année, ceux de la
régénération naturelle ne mesurent que 5-8 cm de longueur,
après déploiement des feuilles cotylédonaires ; ils sont
de ce fait confrontés au stress hydrique puis
thermique durant la période estivale, ensuite celui du
froid pendant la période hivernale.(Cf. figure n° 58)
Hypocotyle
î 1 cm
Cotylédon
Epicotyle
....
. . Bourgeon auxiliaire
Rameaux
......
..........
2cm
a
Bourgeon auxiliaire
Fig. 58 : Plante d'une année issue d'une
régénération naturelle (a) ou de pépinière
(b)
Le traitement des résultats a montré que les
différences obtenues sont significatives entre les différentes
placettes pour une même exposition et pour les deux expositions.
En effet, l'étude de la station Nord, de la station Sud
ensuite les deux en même temps a montré que :
- L'exposition Nord est la plus favorable à la
régénération naturelle.
- L'altitude comprise entre 1700-1800 m donne les meilleurs
résultats.
- Le travail profond du sol, influence positivement la
germination et le développement particulièrement
- Le couvert joue un rôle différent selon
l'exposition : il est favorable sinon indispensable sur
l'exposition Sud ; sur l'exposition Nord s'il est néfaste pendant la
période froide et humide, il devient propice durant la période
estivale.
211
Soulignons que toutes les placettes se distinguent par une
mortalité graduelle des semis, qui peut conduire dans certaines
conditions à leur élimination totale.
Le suivi mensuel de ces plantules est représenté
par la figure n°55 et le tableau n° 117 résume l'état
des placettes après une année d'observation.
Tableau N°117:Evolution du nombre de
semis en fonction de la station et du travail du sol.
|
Exposition Nord
|
Exposition Sud
|
Station
|
Avr
|
Dec
|
Taux de réussite %
|
Avr
|
Dec
|
Taux de réussite %
|
Avr
|
Dec
|
Taux de réussite %
|
Altitude (m)
|
<1.700
|
507
|
181
|
35.70
|
111
|
11
|
9.90
|
703
|
192
|
27.31
|
1.700 -1.800
|
670
|
249
|
37.16
|
196
|
25
|
12.75
|
781
|
274
|
35.08
|
Couvert
|
Sous couvert
|
510
|
184
|
36.08
|
169
|
33
|
19.53
|
679
|
217
|
31.96
|
A découvert
|
667
|
246
|
36.88
|
138
|
03
|
2.17
|
805
|
249
|
31.93
|
Travail du sol
|
Témoin
|
213
|
072
|
33.80
|
60
|
02
|
3.33
|
273
|
074
|
27.10
|
Superficiel
|
366
|
120
|
32.79
|
88
|
10
|
11.36
|
454
|
130
|
28.63
|
Profond
|
598
|
238
|
39.80
|
159
|
24
|
15.09
|
757
|
262
|
34.61
|
Nombre total de semis
|
1177
|
430
|
36.03
|
307
|
36
|
11.73
|
1484
|
466
|
30.95
|
La régénération est étroitement
liée aux différents facteurs stationnels et, chacun peut avoir
une importance plus ou moins grande ; pris un à un l'influence de ces
facteurs est facilement décelables comme le montre la figure n° 54
; mais, en réalité l'action combinée de l'ensemble de tous
les facteurs qui avant ou lors de l'ensemencement permettent de dégager
des conditions favorables à la germination, à l'installation et
à la survie des semis.
La date d'apparition des semis n'est pas
déterminée selon LEPOUTRE (1963) par la hauteur des pluies, mais
étroitement dépendante de la valeur et la durée des
températures maximales (M) . Cette température doit atteindre 9
à 10 °C pendant au moins 9 à 10 jours, pour des
températures minimales (m) elle doit être de l'ordre -- 5 °
C.
Néanmoins, si durant la germination, les
précipitations se font rare comme au mois de Avril (1981) ou Mars
(1982), on assistera à un ralentissement de l'hydratation des graines,
entraînant ainsi, une perte de leur vitalité qui se traduit par un
arrêt de la germination.
EZZAHIRI et al (1994) ont mis en évidence la
dépendance de la régénération naturelle du
cèdre vis avis de certains paramètres liés à la
station et au peuplement : paramètres
climatiques (humidité, températures...), facteurs
édaphiques (nature du substrat, profondeur et texture), et la structure
de la végétation.
LEPOUTRE (1964) en étudiant la
régénération naturelle, estime que l'interaction des
facteurs climatiques peut provoquer une très grande mortalité des
jeunes semis de cèdre: gelées précoces en hautes altitudes
et/ou une sécheresse prononcée en basse altitude.
Au Belezma, les conditions du milieu sont souvent
défavorables ; elles se traduisent par :
Une sécheresse estivale très prononcée.
Irrégularités des précipitations.
Fréquences des vents desséchants. Sol compact
(argileux).
Absence totale de traitements sylvicoles.
212
Aussi, l'analyse de l'évolution des semis
dévoile que les mois qui suivent la germination et l'apparition des
aiguilles (Mai à Octobre) sur l'exposition Sud et à
découvert constituent la première phase critique
qui est déterminante pour la survie des plantules de
l'année. Pour les stations sous couvert, surtout celles de
l'exposition Nord, cette phase qui relativement tardive débute à
partir de Juin jusqu'à Août - Septembre. Quant à la
période hivernale qui se rapporte aux semis âgés de
7 à 8 mois, qui forme la deuxième phase
critique, commence à partir de Décembre et se termine au
mois de février, elle est plus longue sur les hautes altitudes et plus
rigoureuse sous couvert.
On peut dire que les semis du cèdre évoluent
dans des conditions clémentes pendant 2 à 3 mois seulement sur
une année ; les placettes bénéficiant d'une bonne
régénération naturelles sont les mieux
protégés par«l'effet du microclimat».
Dans notre station, les deux paramètres essentiels
à la régénération sont l'altitude
et de l'exposition. En effet l'apparition (avril) et
le maintien des semis au-delà de la saison estivale est plus
intéressante sur l'exposition Nord et à haute altitude.
Les conditions thermiques expliquent en grande partie la
présence des plages de semis naturels ; mais, l'arrivée
précoce des hautes températures estivales associées
à la rareté de l'eau les fait disparaître ; cependant, ceux
protégés par un couvert arrivent dans bien des cas à se
maintenir durant la période estivale.
111,66
ri Altitude<1700m
El Altitude1700 -1800m
84,5
41,5
30,16
32,66
18,5 1,83 4,16
Avril
|
Décembre
|
Avril
|
Décembre
|
Fig . 59: Effets de l'exposition et de
l'altitude sur la germination et le maintien des semis.
Les autres facteurs comme le couvert, la strate
herbacée, les conditions du sol ... peuvent jouer un rôle non
négligeable dès qu'on s'écarte des conditions favorables
à la régénération naturelle.
Au Belezma, la régénération se comporte
différemment selon le couvert et l'exposition (Cf. figure ci-dessous).
Sur l'exposition Sud, les semis s'installent mieux sous abri, mais
également autour des souches, des arbres morts, sur des micro -
accidents du relief (replats, bord des pistes...), ceci confère de
l'ombre au semis; sur celle du Nord ils ont tendance à se
régénérer relativement mieux à découvert que
sous couvert .
213
Dans les cédraies humides, la
régénération s'installe également mieux dans les
zones relativement protégées un abri comme les
cépées de chêne vert est favorable à l'installation
lente des semis de cèdre. (MARION, 1955 ; VLASSEV, 1973).
28,17
23
1
Sous Couvert
D A Découvert
85
5'5
0,5
41
111,7
30,67
Avril Décembre Avril Décembre
Fig . 60: Effets du couvert selon l'exposition
sur la germination et le maintien des semis.
Cette installation est due au tempérament du
cèdre de l'Atlas; il a tendance à s'implanter dans des conditions
bien précises qui parfois semblent être opposées. C'est une
essence d'ombre à basse altitude et de
lumière à haute altitude (LEPOUTRE, 1964). Ce
n'est pas une essence typique de la lumière (AUSSENAC, 1984).
De point de vue climatique le cèdre se renouvelle selon
EZZAHIRI et al (1994) dans les micro - stations qui bénéficient
d'apport de précipitations ce qui améliore le bilan hydrique et
atténue la continentalité. Ces micro- accidents du relief, jouent
également un rôle dans la protection des semis en diminuant la
vitesse de ruissellement des eaux. Au Belezma , les précipitations
printanières et automnales par leur agressivité causent de graves
dommages aux semis de l'année.
TAN(1987 et 1992) note que les paramètres comme
l'enneigement, la violence des averses, les températures, la
rugosité sol, l'humidité de l'air et du sol, sont liées
à la régénération du sapin ; il a également
évoqué l'érosion des semis ainsi que les facteurs qui s'y
opposent : replats, base du tronc, souches et surtout la couverture muscinale.
Ainsi, les facteurs microclimatiques et pédologiques agissent sur les
premiers stades de développement et d'implantation des semis du sapin
(BECKER et al 1984 et 1985).
La dynamique de la régénération de cette
espèce est extrêmement complexe, elle est en
relation directe avec l'humidité du sol et de l'air ainsi que les
températures ; dans ce cas on peut considérer que le couvert est
un facteur important : il agit nom seulement sur l'humidité
édaphique et l'humidité relative qui constituent un "facteur
limitant" pour les cédraies naturelles, mais protége les jeunes
semis contre l'ensoleillement lors de la saison estivale qui peut durer plus de
6 mois au cours de l'année (mai à octobre).
Elle est liée à tous les facteurs
écologiques qui régissent la disponibilité de l'eau pour
la plante : les discriminations entre les expositions du nombre de plantules
sont dues surtout à la persistante de l'humidité
214
Sur exposition Sud, les placettes sous couvert sont mieux
protégées que celles à découvert : les pertes en
eau par évaporation sont relativement peu importantes, il y a plus de
survie. Sur exposition Nord, les températures sont plus
clémentes, l'humidité de l'air et du sol sont plus importantes,
qui favorisent outre la production grainière, la germination,
l'installation et le maintien des semis les semis en tendance à mieux
s'installer, particulièrement sur les placettes à couvert clair,
mais également autour des souches, des arbres morts. En effet, sur cette
exposition le nombre de semis ayant dépassé la période
estivale est de 430 ce qui correspond à un taux de mortalité de
l'ordre de 64 %, celui de l'exposition Sud atteint 36 semis soit un taux de
mortalité de l'ordre de 90 %.
Ainsi, AUSSENAC (1984), a indiqué que c'est surtout la
sécheresse estivale, qui constitue le facteur limitant. EMBERGER (in
QUEZEL, 1957) a noté qu'au Maroc, le cèdre de l'Atlas manque sur
presque tout le Haut Atlas, sans doute à cause du nombre trop
élevé de mois secs.
Ainsi les jeunes plantules, ont peu de chance de survivre
à la sécheresse : le développement du système
racinaire n'a pas eut le temps nécessaire d'atteindre les profondeurs,
leurs permettant d'échapper à la dessiccation des horizons
superficiels. La précocité et l'importance de la
sécheresse conditionnent la survie des semis et dépendent des
facteurs de la station. En outre, malgré la capacité du
cèdre à résister à la sécheresse, les semis
d'une saison de végétation sont selon AUSSENAC (1984),
très sensibles à la sécheresse et beaucoup plus sensibles
que ceux de deux années. Nos résultats montrent que le taux de
réussite sur la station Nord est de 36%, alors que pour celle du Sud, on
enregistre que 11.73%.
Les semis sont très sensibles à l'ensoleillement
direct; DUCREY (1993) rapporte que le cèdre de l'Atlas, ne
contrôle pas très efficacement ses pertes en eau et son adaptation
réside dans sa bonne croissance racinaire et sa capacité à
prospérer le sol en profondeur, et que les vagues de croissance
aérienne successives alternent avec les vagues de croissance racinaire.
Le milieu a une action quantitative et non qualitative sur le
développement du système racinaire (ATGER, 1991). LEPOUTRE (1963
-- 1964) signale que le système racinaire peut pousser toute
l'année par vagues successives de 2 à 4 semaines et que si les
conditions sont favorables, la croissance peut atteindre 40 cm en 4 mois.
En prenant en considération l'action simultanée
de deux facteurs stationnels, à savoir le découvert
et les basses altitudes l'installation des semis
particulièrement sur les expositions Sud devient impossible. Si ces deux
facteurs sont dans un premier temps favorables à la germination
(hausse précoce de la température), ils deviennent par
la suite extrêmement défavorables au maintien des
semis, on assistera alors à la disparition progressive mais totale des
plantules au cours de la saison estivale. Sous couvert, la germination est
inhibée par les basses températures au
printemps, surtout à haute altitude ; par la suite le maintien des semis
est favorisé par le couvert.
Aussi, les cédraies riches en litière rendent
selon LEPOUTRE (1961 et 1963) les conditions du milieu édaphique
défavorables à la germination et à la survie des semis.
Elles sont défavorables à partir de 1850 -- 1900 m (plus
l'altitude diminue et plus le couvert devient favorable), l'altitude de 1550 m
représente les conditions optimum
Cependant au Belezma, les stations riches en litière
sont peux importantes ; elles sont localisées sur les expositions Nord
(peuplement fermé), la régénération est
défavorisée dans un premier temps par la présence de la
matière organique mal décomposée, qui agit
négativement sur la germination, elle ne l'est plus quand les hautes
chaleurs arrivent, la litière devient plutôt favorable grâce
à sa capacité de rétention de l'humidité. Ainsi,
DRAPIER (1985) a mis en évidence le type de station
(végétation et humus) et l'aptitude à la
régénération.
215
La fermeture des stomates chez le cèdre de l'Atlas est
tardive (GUEUL, 1983) et qu'il a encore selon AUSSENAC et al (1983) une
photosynthèse au cours d'une sécheresse, bien après que la
croissance en hauteur ait été arrêtée et que c'est
surtout la sécheresse atmosphérique qui influence la croissance
des semis. L'humidité de l'air joue un rôle fondamental dans les
premiers stades du développement du sapin (TAN et al 1992). BARITAU
(1993), CRIEU et al (in DUCREY, 1993) notent qu'on assiste à une
diminution très rapide de la croissance dès qu'il y a
sécheresse atmosphérique ; or il faut signaler que le Belezma se
caractérise par une faible humidité relative.
La croissance racinaire et la photosynthèse du
cèdre de l'Atlas sont interdépendantes, elles évoluent
selon l'état hydrique du plant et donc celui du sol ; la croissance des
racines varie en fonction des conditions nutritionnelles de la station ; les
champignons ectomycorhiziens jouent un rôle très important dans la
résistance des semis à la sécheresse et dans la
stimulation dans leur croissance radiculaire ; la vitesse de croissance
initiale de la racine doit être considérée comme le facteur
fondamental pour la survie des semis. Cependant le cèdre à
l'état jeune est difficile à se mycorhizer même
après des inoculations artificielles. (LEPOUTRE, 1963 et 1964 ;
ABOUROUH, 1983 et 1993 ; LAHMADI et al in LAHMADI et al, 1993).
Les travaux réalisés par les chercheurs, ont
montré que le sol par ses conditions physiques et chimiques accentuera
ou amortira les effets du climat. Si ce dernier est favorable les conditions
édaphiques jouent un rôle mineur, mais dès qu'on
s'écarte de l'optimum climatique, elles deviennent défavorables
(litière mal décomposée, argile).
LEPOUTRE (1964 et 1966) insiste sur le fait qu'il n'y a pas de
sol permettant ou interdisant la régénération du
cèdre, mais il y a simplement des types de sol qui la facilitent plus ou
moins. Les sols sableux facilitent l'installation des semis mais leur
dessiccation (rapide) rende le maintien des semis extrêmement difficile
alors que les sols profonds sont favorables. Sur sol argileux ou marneux, le
développement du cèdre de l'Atlas est très difficile sinon
impossible (problèmes de réserve utile).
La fertilité de la station est conditionnée par
les fissures de la roche mère RIPERT et al (1993). Le cèdre de
l'Atlas, exploite bien les fissures de la roche mère, il
appréciera également les sols terreux et profonds (alluvions)
à conditions que ceux-ci ne soient pas compacts et asphyxiants
(facilités de pénétration des racines). Cette
compacité qui pourrait être éliminée par un travail
du sol, permettra d'améliorer les propriétés physiques et
donc d'assurer un meilleur taux de survie des jeunes semis.
BOUDY (1952), LEPOUTRE (1961et1963), TOTH (1978) et DERRIDJ
(1990) signalent que les sols meubles et profonds permettent une bonne
régénération du cèdre de 1 'Atlas :
rétention de l'eau et pénétration facile des racines.
GHEHL et al (1989) notent que les caractéristiques
photosynthétiques (surface foliaire x taux d'assimilation de CO2) des
plants de Cedrus atlantica M. élevés en conteneurs sont
fortement modulées par le type de substrat.
DUCHAUFFOUR (1988) a soulevé également les
difficultés de la régénération du sapin (Ables
alba MILL) dû aux problèmes de l'enracinement.
Des travaux réalisés par EZZAHIRI et BELGHAZI
(2000) ont montré que la régénération du
cèdre est tributaire de certains éléments du sol comme
l'argile, le magnésium et le sodium. Les meilleures
régénérations sont obtenues sur des sols
caractérisés par des taux de carbone de 1%, en magnésium
de 16 meq /100g, en sodium de 0.70meq /100g et une teneur de l'ordre de 22%
d'argile. PUTOD (1979) signale l'influence particulièrement
néfaste de la texture argileuse. Or, si les sols de Belezma sont bien
pourvus en éléments minéraux, l'argile est
véritable handicap pour la régénération, il est de
60 % (Cf. Tableau n°90).
216
La concurrence herbacée dans les cédraies
naturelles a été signalée par BOUDY (1950) LEPOUTRE (1963)
et NEDJAHI (1988), elle se traduit par la diminution de l'humidité
édaphique mise à disposition des plantules et sur la
réception des graines par le sol. Selon FROCHOT et al (1986), la strate
herbacée représente un sérieux obstacle aux
régénérations naturelles : gène physique,
compétition pour la lumière, l'eau et les éléments
nutritifs ; émission de substances toxiques pour les jeunes semis.
PIUSSI (1988) a observé l'influence nocive du tapis
végétal à l'égard des semis : pour les
péssières, les plants issus de la
régénération naturelle peuvent survivre si les arbres et
les arbustes sont éliminés.
Ainsi quand les conditions climatiques sont relativement
favorables (sous couvert sur les expositions Sud -- à découvert
sur celle du Nord -- altitude moyenne) le travail du sol qui améliore la
structure des horizons, facilite la décomposition de la matière
organique, l'infiltration des eaux réduit la concurrence herbacée
et permet également de créer un lit de semence pour les
graines.
DEMOLIS, OTT et TROSSET rapportèrent lors de la
réunion de travail en 1988 sur la régénération des
forêts d'altitude que si le sol est dégagé et le premier
horizon remue (le décapage des couches organiques est à
déconseiller) de bonnes conditions sont crées pour la
régénération des forêts d'altitude des zones
tempérées. En outre, PELLISSIER et al (1992) ont mis en
évidence le blocage de la germination due à l'humus ; l'influence
de ce dernier persiste les années suivant la levée des semis et
se concrétise par une disparition considérable des jeunes plants
de sapin.
TOTH (1978a et 1982), note que si les conditions climatiques,
surtout la pluviométrie, compensent les conditions édaphiques,
ces dernières peuvent être améliorées par le travail
mécanique du sol. Ce dernier a permis selon les données de TOTH
(1978) et DERRIDJ (1990), d'avoir les meilleurs résultats aussi bien
pour la germination que le maintien des semis du cèdre de l'Atlas. Il
semble donc intéressant de préparer le sol pour favoriser la
germination lors des années de grainée.
Nos résultats illustre l'intérêt du travail
du sol nom seulement sur la germination mais sur le maintien des semis.
149,5
|
|
91,5
|
|
q Témoin
|
53,25
|
|
|
|
59,5
|
|
|
|
|
30
|
|
|
|
|
|
|
18
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Avril Décembre
|
|
q Travail.Superficiel.Sol ri
Travail.Profond.Sol
39,75
2
152
1
0,5 1,66 6
Avril Décembre
Exposition Nord Exposition Sud
Fig.61 : Effets du couvert selon l'exposition
sur la germination et le maintien des semis.
217
Le travail du sol est très apprécié par
les semis du cèdre de l'Atlas : le système racinaire profite de
la moindre humidité, pour s'enfoncer dans les couches profondes ;
l'élimination de végétation concurrentielle facilitera la
pénétration des racines.
Pour obtenir les meilleurs résultats, il faut que le
travail du sol atteigne 40 -- 60 cm et même parfois d'avantage. En effet,
nos résultats ont mis en évidence l'importance du travail sol
particulièrement au-delà de 40 cm où, non seulement le
nombre de graines germées est important (2.11 semis par m2)
mais également leur maintien. Ce travail permet de diminuer le taux
d'argile, ce dernier constitue un véritable obstacle à la
régénération (germination, développement et
maintien)
Des études dendrochronologiques du cèdre
menées par TILL (1985), CHBOUKI, MEKO et STOCKTOM (in LAMHAMEDI et al
1993) ont révélé que le climat ou évolue les
cédraies naturelles, est caractérisé par une alternance
d'une période favorable humide et une période défavorable
sèche ; la dynamique de la cédraie, notamment en matière
de régénération dans le temps ne pourrait être due
qu'au facteur limitant qui est l'eau. De ce fait, il est actuellement admis
avec une grande certitude que la régénération du
cèdre de l'Atlas est intimement liée à de longues
périodes de sécheresse.
218
Climat : Méso et microclimat.
- Précipitations - Humidité
- Températures
Floraison
Dissémination
Année de fructification. Position des cônes
dans l'arbre
Germination
Installations des plantules
A
Travail du sol
Qualité de la station
- Facteurs orographiques * Altitude * Exposition *
pente -Facteurs édaphiques
--
1REGENERATION
- Composition - Peuplement - Structure - Age
|