3.3- L'analyse en composantes principales :
3.3.1-Introduction :
Etant donné que la méthode statistique
utilisée précédemment à savoir le test de NEW et
KEULS qui analysait une seule caractéristique à la fois, nous
avons jugé utile de traiter l'ensemble des variables par une analyse en
composantes principales (A.C.P) afin d'individualiser les
différentes placettes par l'ensemble des variables
étudiées.
Cette méthode qui est principalement descriptive,
traite donc l'évolution du nombre de semis inventoriés de
chaque mois en fonction des caractéristiques de chaque
placette, à savoir l'exposition, l'altitude, le couvert
et le travail de sol. Selon PHILIPEAU (1985) cette
méthode consiste à présenter sous forme de graphique les
informations d'un tableau formé de lignes et colonnes. Dans le cas de
notre étude, les lignes sont composées plateaux selon leurs
caractéristiques sur lesquels sont portées en colonnes les
variables (nombre de semis)
3.3.2 -Variables à analyser :
L'analyse a porté sur l'évolution du nombre de
semis depuis leurs apparitions jusqu'à la dissémination des
graines de l'année suivante, de l'ensemble des 360 plateaux de
1m2 réparties sur 40 placettes à raison de 9 placeaux
par placette : 3 pour le témoin, 3 pour le travail superficiel du sol et
3 pour le travail profond du sol.
3.3.3 - Présentation des résultats et
discussion : 3.3.3.1-Matrice de corrélations :
La matrice de corrélation fait apparaître (Cf.
tableau n '128) des relations linaires positives et négatives entre le
nombre de semis observés par mois et certaines stations selon leurs
caractéristiques. Ainsi, l'exposition exprime mieux une étroite
liaison négative avec la régénération naturelle et
/ou assistée quelle que soit la période ; par contre la
manifestation du travail du sol est de moindre importance. Le couvert et
l'altitude (1700-1800m) ne présentent aucune liaison
particulière.
Tableau n° 128 : Matrice de
corrélation.
|
Exp.
|
Alt.
|
Couv
|
Trav Sol
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Août
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
Exp.
|
1.000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Alt.
|
0.000
|
1.000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Couve.
|
0.000
|
0.000
|
1.000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Trav. sol
|
0.000
|
0.000
|
0000
|
1.000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
P
E R
I
O
D
E
|
Mars
|
-0.642
|
0.084
|
0.111
|
0.456
|
1.000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Avril
|
-0.717
|
0.204
|
0.104
|
0.489
|
0.997
|
1.000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mai
|
-0.741
|
0.179
|
0.092
|
0.447
|
0.998
|
0.994
|
1.000
|
|
|
|
|
|
|
|
Juin
|
-0.740
|
0.178
|
0.057
|
0.457
|
0.995
|
0.992
|
0.998
|
1.000
|
|
|
|
|
|
|
Juil
|
-0.751
|
0.174
|
0.058
|
0.428
|
0.992
|
0.984
|
0.993
|
0.994
|
1.000
|
|
|
|
|
|
Août
|
-0.760
|
0.169
|
0.048
|
0.414
|
0.988
|
0.981
|
0.991
|
0.995
|
0.992
|
1.000
|
|
|
|
|
Sept
|
-0.750
|
0.175
|
0.061
|
0.410
|
0.991
|
0.985
|
0.993
|
0.995
|
0.991
|
0.997
|
1.000
|
|
|
|
Oct
|
-0.745
|
0.172
|
0.053
|
0.426
|
0.989
|
0.986
|
0.992
|
0.994
|
0.987
|
0.994
|
0.997
|
1.000
|
|
|
Nov
|
-0.754
|
0.173
|
0.050
|
0.429
|
0.987
|
0.984
|
0.991
|
0.992
|
0.986
|
0.993
|
0.995
|
0.999
|
1.000
|
|
Déc
|
-0.746
|
0.155
|
0.061
|
0.436
|
0.989
|
0.986
|
0.991
|
0.993
|
0.987
|
0.992
|
0.996
|
0.999
|
0.999
|
1.00
|
significatif à 5% : 0.406
significatif à 1% : 0.517
significatif à 1 %o : 0.630
206
3.3.3.2-Détermination des composantes
principales
La caractérisation des composantes principales est
réalisée essentiellement sur la part de l'information
exprimée par la variance maximale sur les principaux axes, c'est
à dire le pourcentage de la variance expliquée par les axes en
valeurs propres.
Tableau N°129: Contribution à
la variance totale (pourcentage expliqué par les 5 premiers axes)
Axe n°
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Pourcentage de chaque axe
|
76.7
|
7.2
|
7.2
|
7.2
|
1.4
|
Pourcentage cumulé
|
76.7
|
83.9
|
91.3
|
98.3
|
99.7
|
La proportion de variance occupée par les deux premiers
axes (axe 1 et axe 2) est de 83.9%. Donc, nous nous tenons à
l'interprétation de ces deux composantes qui sont explicatives.
3.3.3.3-Etude des deux premières composantes :
Le sens de chaque axe est expliqué par la
corrélation du nombre de semis, en relation avec les composantes
principales.
Ainsi l'étude de cette matrice,
représentée par le tableau n°130, entre les deux axes (F1 et
F2) et les variables, nous autorise à déterminer l'organisation
de ces variables sur le plan 1-2 du cercle de corrélation.
Le premier et le second axe sont corrélés
négativement avec l'exposition ; le travail du sol est
négativement lié à l'axe 2, par contre la liaison est
faible mais positive à l'axe 1; par contre le couvert et l'altitude ne
présentent aucune liaison par rapport a l'axe 1.
Tableau n°130: Matrice de
corrélations entre les variables et les 5 principaux axes.
Variables
|
N° des composantes (axes)
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Exposition
|
-0.7633
|
-0.4667
|
0.0840
|
0.2511
|
0.3597
|
Altitude
|
0.1740
|
-0.4022
|
0.8134
|
-0.3735
|
-0.0815
|
Couvert
|
0.0711
|
-0.5624
|
-0.5694
|
-0.5945
|
-0.0306
|
Travail de sol
|
0.4492
|
-0.5514
|
-0.0836
|
0.6663
|
-0.2075
|
Période.
|
Mars
|
0.9959
|
-0.0381
|
-0.0233
|
-0.0120
|
0.0275
|
Avril
|
0.9928
|
-0.0752
|
0.0064
|
0.0070
|
0.0078
|
Mai
|
0.9973
|
-0.0235
|
-0.0064
|
-0.0090
|
0.0326
|
Juin
|
0.9979
|
-0.0086
|
0.0130
|
0.0180
|
0.0335
|
Juillet
|
0.9943
|
0.0343
|
-0.0331
|
0.0097
|
0.0183
|
Août
|
0.9951
|
0.0335
|
0.0125
|
-0.0069
|
0.0456
|
Septembre
|
0.9957
|
0.0208
|
0.0110
|
-0.0174
|
0.0663
|
Octobre
|
0.9958
|
0.0159
|
0.0129
|
0.0009
|
0.0607
|
Novembre
|
0.9955
|
0.0197
|
0.0140
|
0.0013
|
0.0402
|
Décembre
|
0.9957
|
0.0132
|
-0.0064
|
0.0087
|
0.0533
|
Mars
Mai - Juin
Juillet
Août - Septembre - Octobre - Novembre - Décembre
207
Les périodes sont situées sur le cercle de
corrélation et donc, fortement corrélées à l'axe F1
; elles sont groupées en trois nuages :
Mars, Mai, Juin
Avril
Juillet, Août, Septembre, Octobre, Novembre et
Décembre.
Le mois de Mars, période d'apparition des jeunes plantules
de cèdre révèle leurs importances selon la qualité
de la station.
Avril est caractérisé par la germination
tardive.
Mai, Juin nous renseignent sur le prélude de
mortalité
Juillet, Août, Septembre, Octobre, Novembre et
Décembre nous informent sur mortalité graduelle des plantules
La représentation et l'organisation de ces variables, sont
illustrées par la figure ci- dessous.
|
F2
|
|
|
|
Fl
|
|
Fig. 56 : Cercle des corrélations.
|
|
|
Une variable est d'autant mieux représentée sur le
plan qu'elle est plus proche du cercle. 3.3.4. -Etude de
l'organisation des stations
La figure 57 qui représente la projection des points
correspondants aux différentes placettes dans le premier plan principal
: F1 -- F2 ; il explique 83.9 % de l'inertie totale et, reflète donc la
quasi-totalité de l'information.
L'axe F1 explique à lui seul 76.3 % de l'inertie totale et
indique l'exposition : c'est l'axe de l'évolution des
semis.
La seconde composante qui n'explique que 7.2% de la variance
totale ; elle caractérise l'altitude et le couvert.
Les différentes placettes sont groupées en deux
grands ensembles groupes A et B, dont leur
distribution avec une augmentation du nombre de plantules progresse de la
gauche vers la droite.
208
L'ensemble A
Il est formé par les placettes de l'exposition
Nord ; ce sont les plus favorables à la
régénération, il est composé de 3 nuages : Al, A2
et A3
Le premier (Al):
Il est caractérisé par le plus grand nombre de
plantules, particulièrement durant la période estivale ; il est
formé par les placettes dont les caractéristiques sont :
Altitude 1700 /1800m--Travail profond du sol-A découvert
(parcelle12: 10.28 semis par m2)
En effet ce groupe est fortement corrélé aux
mois d'Août et Septembre ; ceci montre clairement l'importance du travail
profond du sol sur la survie des semis, particulièrement quand les
autres facteurs ne s'éloignent pas de l'optimum.
Le second nuage (A2)
Il est déterminé par des
régénérations acceptables comprises entre 91.40 et 76.70
semis; il est formé par 4 placettes ayant les caractéristiques
suivantes :
Altitude1700/1800m --Travail profond du sol - Sous couvert
(parcelles 9 : 6.09 semis/m2)
Altitude<1700 m --Travail profond du sol - A découvert
(parcelles 6 : 6.09 semis/m2) Altitude
1700/1800 m --Travail superficiel du sol - A découvert
(parcelles 11: 5.12 semis/m2) Altitude
< 1700m -- Travail profond du sol - Sous couvert (parcelles 3 :
5.11 plantules/m2)
Le nuage (A3)
Il forme les placettes dont la régénération
est relativement faible mais convenable ; il comprend également 7
placettes :
Altitude<1700 m -- Travail superficiel du sol - A
découvert (parcelles 5 : 3.71 semis/m2)
Altitude 1700 / 1800m --Travail superficiel du sol- Sous couvert
(parcelles 8 : 3.69 sentis/m2)
Altitude< 1700 m-- Travail superficiel du sol - Sous couvert
(parcelles 2 : 3.36 plantules/m2) Altitude
1700 / 1800m -- Témoin- Sous couvert (parcelles 7 :
2.77setnis/m2)
Altitude 1700 / 1800m -- Témoin- A découvert
(parcelles 10 : 2.50semis/m2) Altitude
<1700 m -- Témoin- A découvert (parcelles 4 : 1.93
semishn2)
Altitude <1700 m-- Témoin- Sous couvert
(parcelles 1:1.99 semis/m2)
L'ensemble B :
Il est composé l'ensemble des placettes de
l'exposition Sud (parcelles 13 à 24); toutes ces
stations sont caractérisées par de très faibles
densités de plantules (entre 0.26 à 1.58 plantules
par m2). Il est indiqué par une survie
extrêmement médiocre de semis ; toutes les placettes sont
situées à l'extrémité gauche de l'axe Fl.
3.3.5-Conclusion :
L'avantage de cette analyse, nous a permis de réunir
dans un ensemble ou sous- ensemble, les placettes qui expriment les mêmes
affinités. Ainsi, les placettes localisées dans l'exposition
Nord, les hautes altitudes, le découvert et ayant subies un travail
profond du sol (placettes n°12) présentent les conditions optimales
a la régénération naturelle : germination et maintien des
plantules après la saison sèche.
Le travail du sol est globalement positif et améliore
nettement les conditions du milieu quand les autres facteurs sont convenables
(placettes n°003, 006 et 009); mais dés que ces derniers deviennent
défavorables, particulièrement durant la période allant du
printemps jusqu'à la fin de l'automne, son effet est insignifiant.
Les tranches altitudinales sont peu influentes, à cause
probablement de l'intervalle pris en considération d'une part, d'autre
part la faible densité à l'hectare, expliquent
éventuellement, son inefficacité quant à la protection des
jeunes semis, particulièrement durant la période des hautes
chaleurs.
209
210
|