CHAPITRE III : Influence du travail du sol sur les
premiers stades des semis naturels.
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1-- Introduction :
Les différents travaux sur le cèdre de l'Atlas
dans son aire d'origine, montrent que sa régénération
naturelle est étroitement liée aux facteurs climatiques :
températures et précipitations en particulier ; ces
dernières sont très liées à l'exposition et
à l'altitude ; ces deux facteurs conditionnent la production des graines
(floraison, pollinisation, développement et maturation des cônes)
la désarticulation des cônes, la dissémination des graines,
la date de germination, le développement des semis et leur
capacité de développer un système racinaire, capable
d'assurer une alimentation en eau durant la saison estivale. Cette
dernière provoque la disparition de la quasi-totalité des jeunes
plantules.
BOUDY (1952), MARION (1955), LEPOUTRE (1961), TOTH (1978 a et
1987 b), NEDJAHI (1988), DERRIDJ (1990), LAHMADI et al (1993, EZZAHIRI et al
(1994), signalent l'importance de l'implantation du système racinaire
des semis de cèdre de l'Atlas, pour échapper à la
sécheresse, surtout estivale. Lors de la réunion de travail
organisée à Chambéry en 1988 sur les
phénomènes de la régénération des
forêts d'altitude, divers chercheurs notamment DEMOLIS, PIUSSI, OTT et
OSSET insistèrent sur l'importance du travail du sol pour
l'amélioration de la régénération.
L'étude climatique a montré que le Belezma est
caractérisé par l'irrégularité et l'insuffisance
des précipitations et une sécheresse estivale prononcée
qui dure plus 6 mois. L'amélioration des conditions édaphiques
comme le travail du sol, permet d'améliorer la germination (lit de
semence) le développement du système racinaire (facilité
de pénétration) et le maintien des semis, en limitant les
dégâts causés par le déficit pluviométrique
et les hautes altitudes.
Nos différentes observations sur le terrain nous en
permis de constater que l'exposition et l'altitude constituent les facteurs les
plus influents ; néanmoins, le nombre de semis est extrêmement
faible. Afm d'améliorer la régénération, nous avons
essayé de créer des conditions édaphiques favorables,
grâce à de simples travaux de crochetage du sol ; pour cela, nous
avons expérimenter 3 modalités : témoin, travail
superficiel et profond du sol.
2 -- Méthodologie d'étude :
Avant de présenter la méthodologie
d'étude nous permettant d'évaluer l'aptitude à la
régénération naturelle au Belezma, il convient d'abord de
préciser les conditions des différentes observations :
- La cédraie n'a subi aucun traitement sylvicole ; ces
derniers jouent un rôle très important dans la production
grainière.
- L'état sanitaire et l'âge sont très
variables selon les stations ; ils jouent également un rôle
important dans la régénération.
Il n'a été possible de tenir de prendre en
considération ces deux points d'où une perte d'information.
Notons que les observations ont été
réalisé durant l'année de forte production.
Etant donné que le rayon de la dissémination des
graines est de l'ordre de 20 à 50 m autour des semenciers, nous avons
été amenés à limiter nos observations à
l'intérieur (Sous couvert) et au voisinage des arbres (A
découvert).
Afin de suivre l'évolution des semis issus de la
régénération au-delà de la saison estivale nous
avons installé un dispositif expérimental pendant l'année
de forte production, sur deux stations à situation écologique
différente : Station à exposition Nord et Station à
exposition Sud en prenant en considération l'altitude, le couvert et le
degré du travail de sol.
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Le tableau ci-dessous synthétise la méthode
utilisée pour l'étude de la
régénération. Tableau N°103:Etude de la
régénération naturelle du cèdre de l'Atlas :
méthodologie générale
Exposition
|
Altitude (m)
|
Couvert
|
Nombre de placeaux
|
Modalités
|
Versant Nord.
[180 placeaux del m2 chacun]
|
< 1700m
10 placettes [90 placeaux
]
|
Couvert
[45 placeaux]
|
Sous 9 placeaux de 1 m2 chacun par
placette: Soit 15 placeaux par modalité et par
placette
|
x 5 placeaux : Témoin
|
3 x 5 placeaux : Travail superficiel du sol
|
3 x 5 placeaux : Travail profond du sol
|
A Découvert
[45 placeaux]
|
9 placeaux de 1 m 2
chacun par
placette:
Soit 15 placeaux par modalité et par placette
|
3 x 5 placeaux : Témoin
|
3 x 5 placeaux : Travail superficiel du sol
|
3 x 5 placeaux : Travail profond du sol
|
1700 - 1800m 10 placettes [90 placeaux]
|
couvert
[45 placeaux]
|
Sous 9 placeaux de 1 m2 chacun par
placette: Soit 15 plateaux par modalité et par
placette
|
x 5 placeaux : Témoin
|
3 x 5 placeaux : Travail superficiel du sol
|
3 x 5 placeaux : Travail profond du sol
|
A Découvert
[45 placeaux]
|
9 placeaux de 1 m2 chacun par placette: Soit
15 plateaux par modalité etpar placette
|
3 x 5 placeaux : Témoin
|
3 x 5 placeaux : Travail superficiel du sol
|
3 x 5 placeaux : Travail profond du sol
|
Versant Sud
[180 placeaux del m2 chacun]
|
< 1700m 10 placettes [90 placeaux]
|
couvert
[45 placeaux]
|
Sous 9 placeaux de 1 m2 chacun par
placette: Soit 15 placeaux par modalité et par
placette
|
x 5 placeaux : Témoin
|
3 x 5 placeaux : Travail superficiel du sol
|
3 x 5 placeaux : Travail profond du sol
|
A Découvert
[45 placeaux]
|
9 placeaux de 1 m2 chacun par placette: Soit
15 placeaux par modalité etpar placette
|
3 x 5 placeaux : Témoin
|
3 x 5 placeaux : Travail superficiel du sol
|
3 x 5 placeaux : Travail profond du sol
|
1700 - 1800m 10 placettes [90 placeaux]
|
couvert
[45 placeaux]
|
Sous 9 placeaux de 1 m2 chacun par
placette: Soit 15 placeaux par modalité et par
placette
|
x 5 placeaux : Témoin
|
3 x 5 placeaux : Travail superficiel du sol
|
3 x 5 placeaux : Travail profond du sol
|
A Découvert
[45 placeaux]
|
9 placeaux de 1 m2 chacun par placette: Soit
15 placeaux par modalité etpar placette
|
3 x 5 placeaux : Témoin
|
3 x 5 placeaux : Travail superficiel du sol
|
3 x 5 placeaux : Travail profond du sol
|
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Pour chaque station, nous avons choisi deux tranches
altitudinales : la première est inférieure à
1.700 m et la seconde est comprise entre 1.700 m et 1.800 m.
Dans chaque tranche nous avons installé 10
placettes de forme carrée ayant chacune 100m2,
5 sous couverts et 5 à découvert ;
chaque placette est divisée en placeaux de 1 m2. On
a choisi 9 placeaux par placette. Pour chaque placette, nous
avons retenu trois modalités pour trois placeaux:
travail profond du sol (T.P.S)-travail superficiel du sol (T.S.S)-sol intact
(Témoin: T)
Ainsi, le nombre total de placeaux de 1m2 sur
lequel sont faites toutes les observations est 360, soit 180 par exposition, ce
qui représente 90 par tranche altitudinale, 45 sous couvert et 45
à découvert (15 pour le témoin, 15 pour le travail
superficiel du sol et 15 pour le travail profond du sol)
Les premiers travaux de préparation du sol ont
été effectués au mois d'Octobre, avant la
désarticulation des cônes. Durant ce mois, le sol est relativement
humide ce qui facilite son crochetage. Un second travail a été
réalisé en Novembre pour mieux ameublir et affiner le crochetage,
afin de permettre aux eaux de pluie de s'infiltrer.
Pour faciliter les observations, nous avons utilisé un
gabarit en fer forgé ayant la même forme et la même
superficie que les plateaux (1m2).
Pour éviter toutes confusions entre les placeaux, le
premier et le second placeau ont été matérialisés
par des piquets métalliques peints respectivement en rouge et en blanc.
Un carnet de terrain, nous permettra de situer l'ensemble des plateaux et le
report de toutes les observations.
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