CHAPITRE I : La germination des graines de
cèdre.
1.1 - Définitions :
La germination est le passage de la vie latente de la graine
à la vie active, sous l'effet de facteurs favorables. Selon EVENARI (in
MAZLIAK 1982), c'est un processus physiologique dont les limites sont le
début de l'hydratation de la semence et le tout début de la
croissance de la radicule. Une semence a germé, lorsque la radicule a
percé les enveloppes ou elle est visiblement allongée (COME,
1970).
La germination comprend plusieurs phases physiologiques
successives, dont la plus importante est appelée germination sensu
stricto, qui s'achève juste avant la croissance de la radicule
(EVENARI in MAZLIAK, 1982).
Le processus de la germination dépend des facteurs
intrinsèques (âge et état de la plante, évolution
physiologique et morphologique de la graine) et extrinsèques
(humidité, température, oxygène)
Il comprend trois principales phases successives
:
- La première phase : c'est la phase d'imbibition de la
graine, qui se traduit par une augmentation régulière et
importante de l'activité respiratoire. (COME, 1970 ; MAZLIAK, 1982).
- La deuxième phase : c'est la germination sensu
stricto elle est marquée par un arrêt de l'absorption de
l'eau et une activité respiratoire régulière (MAZLIAK,
1982).
- La troisième phase : Elle est
caractérisée par une reprise de l'absorption de l'eau et une
activité respiratoire de plus en plus importante due au
développement de la radicule (MAZLIAK, 1982).
Selon EVARI (in ANONYME 1992), cette phase se traduit par une
activité enzymatique et une augmentation des taux de respiration et
d'assimilation qui sont l'indice d'utilisation des éléments
nutritifs mis en réserve, et leur transfert vers les zones de
croissance.
Durant cette phase 3ème, un changement
irréversible se produit dans l'embryon, l'arrêt de la germination
provoque la mort de l'embryon (TOTH, 1978 a). Les phases de la germination des
graines de cèdre de l'Atlas sont facilement observables à l'oeil
nu. Elles se traduisent par :
- Imbibition par l'eau.
- Ouverture du micropyle.
- Apparition de la radicule.
- Développement et évolution de l'hypocotyle
portant les cotylédons, encore encerclées par les enveloppes des
graines.
- Déploiement des feuilles cotylédonnaires
Toutes ces phases sont schématisées dans la figure
n°37.
143
1.2- Paramètres caractérisant la
germination :
144
...
1 D 9 9 Io
5 ii 3 2
1-Imbibition de graines.
2- Ouverture du micropyle.
3-Apparition de la radicule 4-Allongement de la radicule
5- Allongement et développement de la radicule.
6- 7- 8 -- Evolution de l'hypocotyle.
9- 10- Développement des plantules et déploiement
des
|
feuilles cotylédonaires.
1.2.1- Hétérogénéité de
la germination :
Le pouvoir germinatif des graines dépend en grande partie
des conditions dans lesquelles on les place.
Les causes de la variabilité des
propriétés germinatives sont multiples et mal connues (COME,
1970).Elles dépendent surtout du patrimoine héréditaire.
Mais les facteurs de l'environnement peuvent modifier l'expression de ces
propriétés d'origine génétique.
Cette hétérogénéité est due
selon MAZLIAK (1982) à trois catégories de facteurs :
-Conditions de développement des semences sur la plante
(température, ensoleillement, pluviosité, nature du sol,
etc...).L'origine géographique des semences est donc très
importante.
-Conditions de conservation (méthodes, température
humidité...)
-Conditions de germination : plus ces conditions sont
défavorables, et plus le lot semble être
hétérogène. C'est d'ailleurs une méthode
très utilisée pour mettre en évidence
l'hétérogénéité d'un lot de semences ou des
différences d'états physiologiques entre plusieurs lots.
Les résultats des essais de germination varient donc selon
l'origine des semences, les traitements qu'elles ont subis et les conditions de
germination.
1.2.2- Mode d'expression des résultats :
Pour exprimer la germination des graines, nous avons
utilisé deux paramètres :
- La capacité de germination (C.G%) qui
exprime le taux de semences capable de germer dans des conditions bien
définies.
- La vitesse ou temps de germination :
c'est le temps moyen de germination (T.M.G. en jours) qui
représente l'inverse x 100 du coefficient de vélocité.
Le temps moyen de germination, s'exprime de la
façon suivante :
T.M.G =
|
Ni Ti + N2T2 + N3T 3+...+
NNTN
|
Ni #177; N2 #177; N3#177;...NN
|
N1 est le nombre de graines germées au temps T1, N2 est le
nombre de graines qui ont germées entre le temps T1 et T2,... etc.
Très souvent, il n'y a pas de lien selon MAZLIAK (1982),
entre ces deux paramètres.
Il est donc indispensable d'illustrer les résultats par
des courbes de germination, qui décrivent complètement
l'évolution de la germination des graines placées dans des
conditions déterminées, pendant une période donnée
(nombre des graines germées en fonction du temps).
Pour caractériser le pouvoir germinatif des semences
forestières, divers auteurs notamment ABOUROUH (1983), COME (1970),
LEBRU (1970), TOTH (1978 a) MULLER (1986) et MULLER et al (1978, 1980 ,1990a,
1990b) et DERRIDJ (1990) ont utilisé ces deux paramètres (T.M.G
et C.G) ainsi que la courbe de germination.
2- Méthodologie générale :
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