CHAPITRE III : Estimation de la fructification et de la
production
des organes de reproduction femelles.
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1-- Introduction et problématique
La production semencière des essences
forestières varie d'une année à une autre. Pour le
cèdre de l'Atlas elle se caractérise par une année de
production abondante suivie généralement d'une ou plusieurs
années de moyenne à faible production. Cette
périodicité est un facteur important qu'il faut déterminer
et le prendre en considération lors de la planification de la
récolte des graines.
La récolte des semences forestières est
actuellement extensive, il est souhaitable sinon donc indispensable de
concentrer la cueillette des graines sur les années de forte
fructification afin de constituer des stocks pour les années de faible
production. Ceci permettra un approvisionnement régulier, grâce au
stockage, des pépinières à moindre frais tout en
préservant les possibilités de régénération
naturelle. En effet, une année de forte fructification, se
caractérise par une récolte facile, peu coûteuse et surtout
de bonne qualité. BARITEAU et al (1994) rapportent que le prix des
graines de cèdre de l'Atlas est de 150 à 200 $ le
kg
L'estimation de la fructification est une opération
indispensable pour la récolte des graines et la reconstitution des
peuplements.
En Suède par exemple les prévisions des
cônes chez Pinus sylvestris sont établies chaque
année depuis 80 ans et qu'aux USA chaque année, on estime la
production moyenne de cônes par essence et par zone géographique
(F.A.O, 1982).
Si l'estimation de la production
quantitative globale n'est pas encore mise au point
à cause de l'influence de divers facteurs (climat, altitude,
année de fructification...), celle permettant son importance
qualitative avec une année ou même deux
années par un comptage de cônes ou d'inflorescences femelles a
été déterminée par TOTH (1984) ; pour notre cas,
nous avons utilisé cette méthode, puis nous l'avons adapté
aux cédraies sèches.
2 -- Méthodologie :
La méthode d'estimation adoptée est celle qui
déterminé par TOTH, après une décennie
d'étude sur la biologie de la fructification. Elle est utilisée
actuellement pour apprécier l'estimation de la fructification des
cédraies françaises.
2.1 -- Echantillonnage : 2.1 - Les stations :
Les observations se feront sur deux stations: station à
exposition Nord et station à exposition Sud (Cf. tableau n°6 et
figures n°16 et n°17).
2.1.2 - Les arbres :
Les arbres - échantillons choisis sur lesquels se feront
toutes les observations, pendant un cycle complet de fructification sont :
- Permanents : tous les comptages seront réalisés
uniquement sur les mêmes échantillons.
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- Représentatifs : arbres bien venants, d'âges
moyens et surtout les plus fructifères.
Dans chaque station (parcelle - échantillon), nous
avons choisi 15 arbres, les plus fructifères en cônes de deux
années qui porteront les numéros de 7 à 21. Leur
distribution au niveau de chaque station est la suivante:
Station à exposition Nord:
11 arbres- échantillon isolés
|
:
|
N°
7 à 17
|
02 arbres- échantillon groupés
|
:
|
18 à 19
|
02 arbres- échantillon groupés
|
:
|
21 à 21
|
Station à exposition Sud:
|
|
|
07 arbres- échantillon isolés
|
:
|
7 à 13
|
04 arbres- échantillon groupés
|
:
|
14 à 17
|
04 arbres- échantillon groupés
|
:
|
18 à 21
|
Afin d'éviter l'influence du facteur altitudinal entre les
deux versants, les arbres choisis sont situés dans une tranche
altitudinale comprise entre 1.600 et 1.650 m.
2.1.3 - Les branches :
Comme pour les arbres, les deux branches choisies sont
également les plus fructifères en cônes de deux
années. La première branche est localisée dans la
partie haute de l'arbre, généralement au 3/4 du
houppier: c'est la branche haute (BH).La seconde branche est située
à hauteur d'homme · c'est la branche basse (BB).
Afin d'éviter toute confusion entre les
différentes branches, celles choisies sont peintes en rouge au niveau de
leur base. Ce sont en réalité des sous- branches et non des
branches complètes qui partent du tronc. Leur longueur est
supérieure à 1,50 m.
2.2 - Les observations :
Toutes les observations, sont effectuées pendant trois
années sur les mêmes arbres et les mêmes branches. Il s'agit
de compter les organes de reproduction: les inflorescences femelles, les
cônes d'une année et les cônes de deux années.
Pour le dénombrement des cônes aucune
difficultés n'est à signaler (différence de couleur,
consistance et taille) entre ceux d'une année (N+1) et de deux
années (N+2) ; quant aux inflorescences femelles leur couleur qui
épouse celles des aiguilles et leur petite taille posent des
problèmes de comptage. D'où la nécessité
d'effectuer au mois 3 répétitions par branches.
Le mois d'Octobre est préconisé par TOTH (1984)
pour le comptage de tous les organes de reproduction. Ceci permettra de faire
un seul comptage pour les trois catégories d'organes d'une part, et de
l'autre part les inflorescences avortées après pollinisation sont
facilement reconnaissables (sèches) ne seront pas prise en compte.
Signalons qu'il est possible de réaliser des comptages
en Novembre, mais des problèmes d'exécution se posent en raison
du froid. Cependant selon, nos différentes
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observations, l'intervalle compris entre la mi-Septembre et le
mois d'Octobre est la période la plus indiquée pour le comptage
dans la cédraie du Belezma parce que:
- Les inflorescences femelles sont relativement grosses donc
facilement reconnaissables. Celles qui sont avortées sont de couleur
brune, sèches et rigides ne seront pas comptabilisées.
- Les cônes N+1, dont leur couleur a viré au violet-
marron, avec des taches vertes à la base. Ils sont très
consistants au toucher.
- Les cônes N+2 un peu plus gros que les cônes N+1,
sont de couleur marron foncé avec des écailles molles,
légèrement entrouvertes au niveau de la partie haute.
Notons enfin, que pour faciliter les observations il faut de
préférence s'installer au- dessus des branches car les organes
sont dressés.
Les données brutes sont reportées en annexes V
2.3 - Estimation de la fructification :
Cette étude, qui a pour objet de prévoir
les possibilités de récolte par l'utilisation de la
méthode de TOTH (1984).Néanmoins, nous pensons que cette
méthode doit être ajuster aux cédraies algériennes,
qui sont plus sèches. La fructification est en relation directe avec le
climat. Elle dépend de plusieurs facteurs externes et internes à
l'arbre et de leurs interactions. La prévision quantitative et
qualitative se heurte à de nombreux obstacles qui en découlent en
partie, du cycle de reproduction lui-même.
En effet, TOTH (1984) rapporte que le cycle de reproduction
n'est pas immuable et que l'abjectif « forte », moyenne ou «
faible » appliquée à une année peut être
affectée de variations importantes (en nombres de cônes
récoltables) d'un cycle à un autre.
2.3.1 - Méthode de TOTH :
La production des graines fertiles du cèdre de l'Atlas
dure en général trois ans. Mais il peut se prolonger
jusqu'à quatre ans dans certaines conditions. C'est cette longue
période, qui a été utilisée par TOTH (1984) pour
prévoir l'importance de la fructification et l'évaluation des
possibilités de récolte par simple comptage des inflorescences
femelles et / ou des cônes d'une année, sur 30 branches à
raison de deux branches par arbre.
Les cônes d'une année permettent une
prévision d'une fiabilité totale de 14 mois. Celles des
cônelets de 9 mois (avant fécondation), dès le mois de Mai
de l'année N+1, permet une prévision d'une fiabilité
excellente de 17 mois à l'avance. Pour les inflorescences femelles,
après pollinisation, dès Octobre de l'année N, la
prévision est d'une bonne fiabilité de 24 mois à
l'année (Cf. tableau n° 9 et annexe IV).
TABLEAU N°9:
Prévision qualitative de la possibilité de récolte 1 ou 2
ans à l'avance, à partir du nombre d'inflorescences femelles ou
des cônes de 1 an comptés sur 30 branches- échantillon dans
une parcelle (2 branches par échantillon, 15arbreséchantillons
dans la parcelle).
Nombre d'inflorescences femelles sur 30
branches Octobre N
|
Nombre de cônes de 1 an sur 30
branches (Octobre N+1)
|
Possibilité de récolte
(Octobre N+2)
|
< 100
|
< 50
|
Faible (pas de récolte
envisageable)
|
100 à 250
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50 à 100
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Moyenne (récolte envisageable en cas de
besoin)
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Deuxième partie
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Chapitre III : Estimation de la fructification et de la
production des organes de reproduction femelles
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> 250 > 100 Forte (récolte
assurée et conseillée)
TOTH (1984)
2.3.2 - Adaptation de la méthode de TOTH
à la cédraie du Belezma :
Les travaux de TOTH (1984), sur la production grainière
de cèdre de l'Atlas ont mis en évidence l'influence de
l'année de fructification sur la variabilité qualitative et
quantitative des graines. Toutefois, le facteur station pourrait être
également aussi important sinon plus quant à la capacité
des arbres à produire des semences. En effet, selon les études de
DERRIDJ (1990) les facteurs écologiques jouent un rôle primordial
sur la qualité des graines.
Pour adapter la méthode de TOTH, à la
cédraie du Belezma, nous nous sommes basés sur le principe
suivant : pour avoir les mêmes possibilités de récoltes, il
faut que la cédraie du Belezma, produise le même nombre de
graines fertiles que celle du Mont- Ventoux.
Pour cela, nous avons calculé pour deux stations du
Belezma le nombre d'inflorescences femelles et de cônes, en fonction de
l'importance de la fructification (Forte- Moyenne- Faible) en utilisant les
données suivantes :
-Nombre moyen de graines fertiles par cône (N+2) pour le
Belezma et le Mont-Ventoux.
-Le nombre de cônes (N+2) selon l'importance de la
fructification pour le Belezma.
-Le taux de pertes des inflorescences femelles par rapport aux
cônes (N+1) pour le
Belezma.
En outre, les données utilisées sont les moyennes
d'un cycle de reproduction pour le Belezma et de trois cycles le Mont --
Ventoux.
2.4 - Les productions des organes de reproduction :
Apres l'estimation de la fructification les résultats
obtenus, sont ensuite traités dans un premier temps par des
paramètres de tendance centrale et de dispersion, afin de rechercher les
relations entre les différents organes de reproduction et leurs
distributions.
Dans une deuxième étape, nous essayerons de
mettre en évidence l'influence des critères de classification
à savoir la station, la branche et l'année de fructification et
leurs interactions sur la production des inflorescences femelles, des
cônes d'une année et deux années par une analyse globale. A
ce titre, nous avons utilisé l'analyse de la variance et le test de
NEWMAN et KEULS.
Par ailleurs, TOTH (1984) a noté que selon
l'expérience acquise, le nombre d'arbres (15 par station) et le nombre
de branches (deux par arbre) sont statistiquement convenable.
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