Identité culturelle dans "Bleu Blanc Vert" de maissa bey( Télécharger le fichier original )par Souad et Amine Khaldoun Centre Universitaire Moulay Tahar - Saida - Licence en langue française 2007 |
II.3-Le niveau de la narration :Le mode narratif dominant dans notre corpus d'analyse « Bleu Blanc Vert » est le mode : diégésis. A travers le roman, la narratrice tisse le fil conducteur de l'histoire, elle est sujet et objet de son récit, autrement dit, son instance narrative est en position intradiégétique car c'est un personnage de l'histoire. C'est avec elle que l'on vit les évènements racontés, que l'on découvre les personnages au fur et à mesure de leur apparition. Ali et Lilas prennent plus d'importance, puisqu'ils se chargent de la narration sur la quasi-totalité de l'oeuvre. Nous assistons, donc, à deux personnages qui se révèlent, racontent leur vie, et nous font part de leurs sentiments et de leurs réflexions. La focalisation est donc interne. « Ce que je retiendrai, moi de cette année, ce sont les larmes de ma mère. Et surtout mon impuissance devant ses larmes [...] Je ne l'abandonnerai jamais [...] mon père est parti.»67(*) Certainement, dans le roman analysé, la narratrice glisse d'une instance narrative vers une instance discursive. En ce sens, la narratrice assume, en plus de la fonction d'organisatrice du récit, celle de narratrice omnisciente, omniprésente de façons dominante, parfois de commentatrice des événements. A chaque fois cette narratrice nous fait découvrir la personnalité, le rôle et le métier des personnages (« Ali : avocat. Lilas : psychologue. Hamide : militaire, Amine : sportif »). « Elle fait psycho et, moi, je me suis inscrit en droit [...] son frère va disputer des compétions un peu partout dans le pays, et même à l'étranger. Il progresse d'année en année. Il est sélectionné pour les jeux universitaires maghrébins »68(*) « [...] Mohamed dit qu'il sera un médecin »69(*)
Elle nous trace les traits physiques des personnages et détermine les caractères psychologiques de chaque personnage afin d'identifier le rôle de chaque personnage dans le roman. « Elle s'appelle Lilas, elle a dix-sept ans. Un an de moins que moi. Et des yeux à faire chavirer une flottille de cuirassés [...] Ses yeux, son sourire, sa voix, sa façon de marcher. »70(*) « [...] sa famille était déjà dans l'immeuble du temps des français. Avant 1962 toujours au deuxième étage, porte droite... »71(*) « [...] j'aime bien ses cheveux, très noirs, et j'aime surtout la mèche un peu trop longue...il ressemble un peu à Samy Frey, mon acteur préféré. J'aime aussi la forme de ses sourcils, et la couleur de ses yeux. Marron noisette. Il est grand de taille mais il teint toujours penché en avant [...] »72(*) À travers le récit alterné de ces deux héros Ali et Lilas. Le « je » est souvent présent dans le roman car c'est une façon de se couler dans l'intimité de l'être et par-là même aller au plus profond de son âme. Après notre analyse, on constate que les personnages de ce roman sont d'une caractéristique commune et d'un esprit révolutionnaire. Le troisième chapitre intitulé, « Les repères identitaires », portera sur l'étude des espaces de la quête. Ce chapitre concernera également la fusion des deux cultures. Sur un autre niveau, nous tenterons d'expliquer l'écriture entre « culture » et « interculture », nous mettrons en exergue quelques points sur la mémoire individuelle et collective et enfin, nous expliquons la notion de l'altérité. * 67 Ibid, p101. * 68 Maissa Bey, « Bleu Blanc Vert », p92. * 69 Ibid, p56. * 70 Ibid, p72. * 71 Ibid, p 78. * 72 Maissa Bey, « Bleu Blanc Vert », p79. |
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