Introduction générale
Aujourd'hui l'entreprise prend de plus en plus conscience de
l'immense pouvoir du savoir dont l'enjeu devient de plus en plus crucial du
fait que les restructurations des organigrammes privent aujourd'hui les
entreprises d'une précieuse mémoire
collective :expérience collective, connaissances tacites, sagesse
des individus.
En effet, tout le monde s'accorde à dire que dans
quelques années, la plupart des entreprises auront moins de niveaux
hiérarchiques et que le travail sera désormais accompli par des
spécialistes rassemblés en équipes grâce à un
recours massif aux technologies de l'information qui exigent des utilisateurs
une grande capacité de transformation des données en
information.
Ainsi, les développements des pratiques de partage des
connaissances accélèrent la courbe d'apprentissage et favorisent
les capacités d'innovation : les individus puisant ainsi leur
motivation dans le sentiment d'appartenance à l'organisation et
grâce à cette construction collective du savoir qui enrichit au
quotidien leurs méthodes de travail.
Il est aisé de constater que plus de 80% de
l'information « nouveau capital de l'entreprise » n'est pas
intégré dans son système d'information, elle est
stockée dans des répertoires d'information, documents, papiers ou
dans le cerveau des experts : elle nécessite une digestion et une
interprétation avant de pouvoir être considérée
comme une connaissance exploitable par les autres.
Partant du principe que personne n'est indispensable dans une
organisation : démission d'un salarié, réduction des
effectifs, départ en retraite etc..., la perte pour l'entreprise est
inéluctable et son impact pourrait être minoré si
l'entreprise a su recueillir les connaissances, les expériences de ses
collaborateurs en évitant aussi la répétition d'erreurs du
passé.
Afin d'éviter un tel problème, divers
technologies (gestion électronique des documents, édition
électronique, internet. etc...) permettent de mettre en oeuvre la
politique d'information de toute information vitale à l'entreprise.
Il ne s'agit pas seulement de gérer un stock
d'informations, le knowledge management tient compte du contexte interne et
externe de l'organisation et prend en considération son évolution
.la vie et le développement d'une organisation dépendent de ceux
d'autres organisations, il est donc indispensable de favoriser les interactions
en interne comme en externe
C'est pour cette raison qu'il y a lieu de mettre en place un
plan stratégique de gestion des connaissances qui est basé sur
les trois axes principaux : créer, capitaliser, partager
La question centrale est de savoir comment articuler la
création, le partage, la capitalisation des connaissances au plan
général de l'entreprise.
Mais toute tentative de réponse ne fait que poser
d'autres questions comme :
· comment faire du knowledge management un levier
stratégique ?
· qu'est ce que la connaissance, les mécanismes de
la création de la connaissance, le partage de la connaissance, la
connaissance collective, l'interaction entre connaissance tacite et
connaissance explicite ?
· qu'est ce qu'une mémoire d'entreprise ?
comment manager des savoir-faire ?
· quels sont les outils du knowledge management ?
· quels sont les apports concrets d'une démarche
de knowledge management, pour l'entreprise, pour l'individu ?
Telles sont les questions auxquelles je vais essayer
d'apporter des réponses, et ce dans le cadre de mes travaux sur ce
thème.
Le présent projet comportera deux parties, la
première sera consacrée aux concepts de base du système
knowledge management et la deuxième partie traitera à la mise en
place d'un système knowledge management.
Partie1 : Knowledge management :
Éléments de base
Avec les changements profonds de l'économie
internationale, et surtout son libéralisme, nous constatons que les
entreprises essayent avec tous les moyens de garder leur place sur le
marché qui s'acharne de plus en plus, en profitant de leurs atouts
techniques et surtout humains qui sont devenus un avantage concurrentiel que
toute organisation essaye d'en tirer profit.
De ce fait les entreprises font appel à des
démarches et des techniques afin de profiter de ce patrimoine, parmi les
quelles on y trouve le knowledge management; cette démarche qui vise
à répondre à des problématiques liées
à la connaissance selon chaque entreprise et organisation.
Afin de comprendre davantage ce système ; cette
première partie va nous conduire à s'interroger sur les
éléments de base du knowledge management à
savoir :
§ La connaissance ;
§ Le savoir ;
§ Le processus de mémorisation de la
connaissance ;
Chapitre 1 : La connaissance
L'objectif n'est pas d'apporter des
définitions « définitives » sur des termes
objets de nombreux débats et controverses scientifiques. J'essayerai
simplement d'en préciser le contexte d'utilisation.
I. Typologies :
La connaissance est un concept complexe. Elle revêt des
formes multiples et n'est pas toujours facile à localiser ;
cependant on distingue plusieurs concepts liés à la connaissance,
entre autres :
· Connaissances explicites : ce sont celles qui
sont explicitées ou explicitables sous forme de discours, de
schémas, de textes, et qui peuvent être consignées dans des
documents (papier, audio, électroniques,...) que l'on retrouve dans les
armoires et les ordinateurs des organisations.
· Connaissances tacites : sont celles qui ne
sont pas explicitées - et qui ne sont peut être pas explicitables.
On y retrouve les talents, les savoir faire,... qui sont localisées
dans les cerveaux des différents acteurs actifs de l'entreprise.
La connaissance tacite est une connaissance personnelle
difficile à traduire, elle s'accumule notamment
par un apprentissage, un entraînement perpétuel.
Cette connaissance est la seule qui peut contribuer à
la réalisation des objectifs à court terme de l'entreprise.
A ce niveau on pourra dire que les entreprises se trouvent de
plus en plus dans l'obligation de renouveler, d'actualiser continuellement
leurs connaissances et d'améliorer le côté créatif
de ses compétences internes.
· Connaissance collective : On entend par
connaissance collective l'ensemble des savoirs théoriques, savoir-faire
et savoir être qui existent dans une entreprise et qui lui permettent de
faire face aux impératifs économiques, culturels,
organisationnels, sociales et politiques.
La connaissance collective est plus que la simple addition des
connaissances individuelles. Elle représente en effet un ensemble
coordonné de savoir, pratiques et comportements.
Tout comme la connaissance individuelle, la connaissance
collective se compose de 3 éléments fondamentaux
(figure1).
Figure1
Savoir être
Collectif
(Culture)
Savoir-faire
Collectif (expérience)
Savoir théorique
Figure1
ü Le savoir théorique collectif :
types d'informations disponibles et recherchées, jargon...
ü Le savoir faire collectif : ensemble des
métiers de l'entreprise, des méthodes de travail...
ü Le savoir être collectif :
identité de l'entreprise (logo ; projets ; objectifs,
histoire), manière de traiter les clients,....
En fait c'est l'interrelation permanente entre ces
éléments qui constitue le patrimoine invisible de
l'entreprise.
· Connaissance individuelle : ce qui a
été dit pour la connaissance collective reste toujours valable
pour la connaissance individuelle : seul le référentiel qui
change.
II. Niveaux de la connaissance :
D'après Jean Maurice BRUNEAU, et Jean-François
PUJOS1(*), la connaissance a
trois niveaux à savoir : la compétence, la
spécialisation, et l'expertise.
§ La compétence : est une
connaissance permettant d'atteindre un objectif et de remplir une fonction, il
s'agit d'une aptitude à savoir, à être et à faire.
Elle s'exerce sur un domaine bien précis.
Il existe plusieurs formes de compétence :
la compétence professionnelle (connaissances
générales approfondies), la compétence
spécialisée (connaissances approfondies dans un
domaine technique précis), et la compétence
experte (maîtrise complète de concepts et pratiques dans
un domaine hautement spécialisé).
§ La spécialisation : est une
connaissance approfondie dans un domaine particulier, un spécialiste
n'est pas obligatoirement un expert. D'une manière
générale, il décide de façon analytique.
§ L'expertise : est une connaissance qui
relève de la spécialisation. Elle s'appuie sur une longue
expérience reconnue. Sa finalité est de résoudre des
problèmes pointus et non standards. Un expert fait le minimum
nécessaire pour résoudre le problème posé. Il est
défini comme « l'homme de l'art ».
Le souscripteur de certains risques d'entreprise (panne de
machines, sécurité informatique...) peut avoir le profil d'un
expert.
Sa fonction est de faire une étude préliminaire
des risques, de faire un diagnostic technique, et d'évaluer la
rentabilité financière d'un contrat quelconque.
Acquérir une compétence, une
spécialisation, une expertise, demande un temps considérable.
Ces phases d'acquisition de connaissances peuvent être
considérées comme des enrichissements successifs d'un niveau de
connaissance (figure2).
figure2
Niveau de connaissance
+
Temps +
III. Complexité de la gestion de la
connaissance :
La gestion des connaissances de l'entreprise est rentable.
Malheureusement, elle n'est pas facile. La difficulté vient d'abord de
la masse de données à traiter. Actuellement, la quantité
d'information disponible dans le monde se double tous les cinq ans et les
organisations sont de plus en plus incapables d'en suivre le rythme. Par
exemple, d'après une étude réalisée auprès
des 1 000 plus grandes entreprises des États-Unis montrait
récemment que les professionnels américains consacrent plus de
60 % de leur temps - trois jours par semaine !- à rechercher de
l'information et à la valider.
Selon Réal Jacob2(*), le problème vient ensuite de ce qu'une forte
partie de l'information à gérer se trouve dans des endroits
difficiles à atteindre, comme le cerveau des employés. En effet,
les connaissances les plus utiles pour une entreprise ne sont pas toujours
celles que l'on croit.
Ainsi au niveau de la connaissance, il faut un juste
équilibre entre les connaissances explicites et les connaissances
tacites dont disposent les travailleurs.
Chapitre 2 : Le savoir
Le savoir est autre chose q'un simple stock d'information. Il
se compose certes d'informations, mais triées, mises en forme,
interprétées de façon à en obtenir une
représentation. Le savoir se compose d'idées, de concepts,
d'images plus au moins systématisées. Un diplôme est
à cet égard la reconnaissance institutionnelle d'un savoir acquis
dans une école.
Le savoir est un processus, il évolue constamment dans
le temps. Le savoir d'un individu, par exemple, s'enrichit en fonction des
informations qu'il reçoit et qu'il intègre, ainsi
l'expérience acquise.
I. Les formes du savoir :
Le savoir est un processus de stockage d'informations de
manière plus au moins définitive et structurée.
Le savoir comprend trois composantes, comme le
représente le schéma ci dessous (figure3).
Ø Le savoir théorique.
Ø Le savoir- faire.
Ø Le savoir -être.
Les différentes catégories de savoir peuvent
donc être vues comme des couches complémentaires de savoir ;
chacune des couches sera tributaire de la couche inférieure.
Figure3
Savoir être
Savoir faire
Savoir théorique
ð Le savoir théorique est un
ensemble d'informations générales pas forcément
opérationnelles : le droit commercial est un savoir
théorique.
ð Le savoir-faire rassemble deux notions
essentielles : le « savoir » qui est
représenté par l'acquisition d'une forme de connaissance et le
faire « faire » qui est l'art de mettre en action cette
connaissance au service d'un objectif déterminé.
ð Le savoir-être est un ensemble
d'informations comportementales, c'est une faculté à se comporter
qui permet de mettre en oeuvre le savoir- faire et le savoir-
théorique.
Il se traduit dans les relations interpersonnelles,
hiérarchiques et dans la réalisation de diverses tâches
à accomplir. Un employé de banque au guichet devra par exemple
posséder une capacité de maîtrise de ses comportements face
aux réclamations des clients.
II. L'apprentissage du savoir :
Ø Le savoir théorique s'acquiert par
l'instruction.
Ø Le savoir- faire s'acquiert :
· D'un côté par l'action,
c'est d'ailleurs à cette principale difficulté que se heurtent la
totalité des formations. Les limites de la formations classique tiennent
au fait que l'exposé des connaissances fait par les enseignants est
complété par des exercices
« théoriques ». C'est pourquoi, rien ne pouvant
remplacer la mise en situation réelle pour l'acquisition du
savoir-faire, certaines formations tentent de combler cette lacune :
ü En développant les stages en
entreprise ;
ü En adoptant la méthode des cas, visant à
mette l'étudiant en situation réelle.
· D'un autre côté
l'intuition qui est une synthèse du savoir acquis qui se
déclenche inconsciemment quand un problème se pose, c'est une
action réflexe face à un événement.
· Ainsi le manuel des procédures :
le manuel des procédures est un document synthétisant
par la description d'opérations simples, l'action à mener et les
moyens d'atteindre une performance quasi-parfaite.
Se doter d'un manuel de procédures présente un
avantage évident pour les entreprises, il leur permet d'optimiser leur
structure et rationaliser leur gestion. Il leur impose d'établir le
bilan de leur activités actuelle et prévisionnelle, de
réfléchir sur le moyen d'éviter les blocages de toute
sorte et enfin d'améliorer la production d'une manière
continue.
Le manuel des procédures est sans doute la source la
plus importante du savoir-faire de l'organisation. Il est présent pour
plusieurs raisons :
§ Obligation légale
§ Un moyen de stabiliser ses performances et
d'améliorer ses réalisations
§ Contribue à renforcer le système de
contrôle interne
§ Un moyen de capitalisation du savoir-faire de
l'entreprise
Généralement, un manuel de procédure
comporte trois parties :
-Le manuel de procédures comptables
qui décrit toutes les opérations et imputations comptables
à effectuer.
-Le manuel de procédures
métiers (ou opérationnel) regroupe toutes les
procédures liées aux métiers de l'entreprise.
-Le manuel de procédures
administratives qui décrit toutes les actions à mener au
niveau des opérations de traitement interne
III. Typologie et interrelations:
A-) Types du savoir-faire
Le savoir-faire renforcé d'une entreprise revient
à la somme de quatre formes de connaissances, qu'il est possible
d'identifier comme suit :
1- Le savoir-faire opérationnel
banalisé : c'est la connaissance acquise par
l'expérience. Dans ce sens, dans une industrie quelconque, ce type de
savoir faire peut être identifié par l'ensemble des entreprises du
secteur.
2- Le savoir -faire opérationnel
stabilisé : connaissance liées aux activités
administratives : secrétariat, comptabilité, gestion de
paie... activités externalisables.
3- Le savoir-faire opérationnel
proactif : est le savoir- faire que l'entreprise exploitera dans
l'avenir. Il doit être considéré comme un facteur
clé de succès. Il est stratégique car il est basé
sur une anticipation de l'avenir.
Exemple :
élargissement de la gamme de produit d'une entreprise par
l'introduction d'un nouveau produit.
4- Le savoir-faire opérationnel unique :
le savoir-faire rare et stratégique, les compétences-clés
de l'entreprise. Cette notion de savoir- faire unique s'applique à tous
les niveaux hiérarchiques.
B-) Interrelations :
Les interrelations entre le savoir théorique, le
savoir-faire et le savoir-être :
Nous avons jusqu'à maintenant considéré
le savoir théorique, le savoir-faire et le savoir-être comme des
éléments indépendants. La réalité est
beaucoup plus complexe.
Pour qu'un individu puisse faire face à un
problème donné, il doit posséder chacune des trois
composantes du savoir.
Prenons l'exemple d'un mécanicien dont la fonction
consiste à réparer des machines-outils. Même avec une
expérience conséquente des réparations sur ce type de
machines, ce mécanicien doit connaître un minimum de principes de
mécanique pour effectuer son travail, sachant qu'une réparation
n'est jamais identique à la précédente.
Le savoir théorique semble donc être un
pré requis au savoir-faire. De même, le savoir théorique et
le savoir-faire deviennent inutiles sans une réelle motivation.
Nous pouvons donc affirmer que :
ü Le savoir-faire met en oeuvre un savoir
théorique ;
ü Le savoir être met en oeuvre un savoir-faire avec
le comportement adéquat.
PRÉCISION:
La distinction entre « le savoir » et
« la connaissance » est délicate. Dans la vie
courante, le terme de savoir désigne plutôt des informations
enregistrées de manière plus au moins définitive et
structurée (culture générale). Le terme de connaissance
désignerait l'intervention d'un processus de distinction. La
connaissance nécessiterait un travail d'identification pour parvenir
à restituer une information. Le savoir pourrait restituer cette
même information « sans effort ».
La gestion des connaissances propose donc de considérer
chacune des catégories proposées et de mettre en place des
dispositifs de repérage, de stockage adaptés, favorisant
l'enrichissement individuel et collectif des composantes humaines de
l'organisation.
Chapitre3 : Le processus de mémorisation de
la connaissance
I. Qu'est ce que la mémorisation de la
connaissance?
A-) Historique de l'utilisation du savoir dans
l'entreprise :
Dans son ouvrage manager l'intelligence de votre
entreprise3(*) ;
Maurice Bommensath a retracé un historique du savoir appliqué au
travail. Il montre comment avant, le savoir n'était qu'un instrument de
culture personnelle et non pas un instrument de productivité
économique.
Ce n'est qu'au début du XXe, avec les
nombreuses découvertes scientifiques et le développement de
l'organisation du travail que naît un savoir d'entreprise : le
« savoir managérial ».
Tout au long du XXe siècle, le savoir utile
de l'entreprise explose littéralement. De nouvelles disciplines
apparaissent, engendrant de nouveaux savoirs : le savoir scientifique
(électronique, informatique...), le savoir managérial (marketing,
ressources humaines, stratégie...), le savoir organisationnel
(production, systèmes d'information...), etc.
Cette croissance est actuellement beaucoup plus rapide que
celle de l'économie, ce qui n'est pas sans conséquences sur les
besoins des entreprises en matière de mémorisation.
D'autre part, parallèlement au développement des
besoins en mémorisation de connaissances, on assiste à une
évolution capitale dans la nature des connaissances à traiter et
à mémoriser.
B-) Qu'est ce que la
mémorisation ?
La mémorisation est l'acte consistant à
enregistrer la connaissance sur un support, on y trouve le terme
« mémoire » qui désigne : la
mémoire humaine « capacité de rappeler les
idées et la notion des objets qui ont produit des
sensations ».
Actuellement, le terme « mémoire »
désigne également la mémoire informatique, cette
mémoire étant, d'après Larousse, un «
dispositif électronique capable de stocker des informations et de les
restituer à la demande ».
Ces différentes définitions retracent les trois
grandes époques qui ont marqué la mémorisation de la
connaissance à travers l'histoire.
· L'époque du langage
Les contraintes propres au cerveau humain limitaient alors le
développement de la connaissance. C'était l'époque du
« raconté », où la connaissance se
transmettait principalement à travers le récit.
· L'époque de l'écrit
Après l'apparition de l'imprimerie, la capacité
de mémorisation de l'humanité a augmenté, par
l'utilisation de documents écrits.
· L'époque de l'informatique
L'informatique est devenue une technique intellectuelle au
même titre que la parole et l'écriture.
Depuis son apparition, celle-ci a permis, voire
engendré, un phénomène de mémorisation accru de la
connaissance.
La définition du terme
« mémoire » est trop limitative. D'autre part, on
emploi couramment le terme de mémoire pour désigner à la
fois le mécanisme de mémorisation et la matière
mémorisée, ce qui prête à la confusion.
Pour toutes ces raisons, nous préférerons parler
de supports de mémorisation de connaissance.
II. A quoi sert la mémorisation de la
connaissance ?
A-) La diffusion du savoir :
La connaissance mémorisée n'est utile que si
elle peut être restituée. Il existe cependant des modes de
diffusion très différents : entre une connaissance
détenue par un collaborateur de l'entreprise et diffusée
oralement par celui-ci, et cette même connaissance enregistrée sur
un disque accessible par l'intermédiaire du réseau de
l'entreprise, les possibilités de diffusion sont totalement
différentes.
A travers cet exemple, il apparaît que la
facilité de diffusion dépendra non seulement du mode de diffusion
utilisé, mais également du support de mémorisation sur
lequel la connaissance est enregistrée.
B-) La sauvegarde du savoir-faire :
La conservation du savoir permet de limiter les
phénomènes de déperdition de connaissance lors de
départs du personnel ou plus généralement lors de perte
des supports de connaissance. La perte d'un expert difficilement
remplaçable peut être lourde de conséquences pour une
entreprise.
Un politique adéquate de mémorisation du savoir
peut permettre de limiter cette déperdition de différentes
façons : duplication de la mémorisation de la connaissance
(multiplicité des supports), politique volontaire en matière de
ressources humaines, lancement d'une bibliothèque d'entreprise...etc.
La croissance des connaissances utilisées dans
l'entreprise ne peut qu'accélérer ce besoin.
C-) La conservation du
savoir-être :
C'est le cas notamment pour la culture d'entreprise. Elle vise
à assurer une publicité, une image, à l'intérieur
et à l'extérieur de l'entreprise.
Comme le souligne Maurice THEVENET4(*), « une image ne se
construit pas sur rien. Connaître son identité, sa culture, est
indispensable ».
La mise en évidence et la conservation de l'histoire de
l'entreprise (les faits historiques majeurs) est le point de départ
d'une culture d'entreprise.
D-) La rentabilisation du
savoir-faire :
La mise à disposition du savoir-faire de l'entreprise
permet d'éviter certains problèmes qui sont partiellement
répétitives, d'autres peuvent se résoudre plus facilement
par analogie avec des problèmes déjà résolus.
La plupart des cabinets de conseil utilisent le savoir
mémorisé des différentes missions effectuées au
sein du cabinet.
E-) La prise de décision :
Certaines décisions ne peuvent se prendre
rationnellement qu'à partir d'un certain ensemble de
caractéristiques données de la situation.
Avant de prendre une décision, tout responsable
d'entreprise effectue une acquisition de connaissances. Cette recherche de
connaissances peut se faire à l'intérieur ou à
l'extérieur de l'entreprise.
Les informations obtenues sont des données ou des
suppositions sur le futur, les alternatives possibles et leurs
conséquences respectives.
F-) La standardisation du savoir :
Certains contextes de résolution de problèmes
nécessitent une solution stable dans le temps et dans l'espace. La
formalisation de la résolution de ce problème ou, si cela est
possible, son automatisation, est garante de la stabilité de cette
solution.
Cette standardisation doit pouvoir être assurée
pour toutes les formes de savoir ; prenons pour cela l'exemple de
l'attribution de prêts dans la banque.
· Standardisation du
savoir-faire :
La méthode d'attribution d'un prêt doit
être la même quels que soit l'agence et l'employé qui
réalise cet acte ; un client à qui l'on refuse un
prêt, ne doit pas pouvoir l'obtenir le lendemain.
· Standardisation du
savoir-être :
Le client doit pouvoir d'une agence à une autre et d'un
employé à l'autre être reçu de la même
façon et entendre une cohérence de discours sur la banque et ses
objectifs.
· Standardisation de savoir-
théorique :
Le client doit pouvoir obtenir le même renseignement
quel que soit l'employé auquel il s'adresse et quelle que soit
l'agence.
REMARQUE :
Il existe une multitude de facteurs qui poussent les
dirigeants des petites et moyennes entreprises à ne pas mémoriser
la connaissance et le savoir qui existent au sein de leurs
entités ; parmi lesquels on y trouve :
Ø L'importance des coûts induits par la
mémorisation de la connaissance :
Tout ne doit pas être mémorisée à
tout prix car la mémorisation de connaissances coûte cher.
Ces coûts peuvent varier considérablement en
fonction du support utilisé, mais, quel qu'il soit, le prix de cette
mémorisation sera important.
Ø La difficulté d'acquisition de la
connaissance :
La mémorisation de la connaissance est difficile, mais
aussi acquérir des connaissances humaines peut devenir si l'on peut
dire, un vrai casse-tête.
Un des nombreux problèmes auxquels les entreprises sont
confrontées lors d'une acquisition de connaissance est celui des enjeux
de pouvoir.
La connaissance étant une source de pouvoir, l'individu
n'a pas forcément l'intérêt à la divulguer. Ainsi,
dans bon nombre d'entreprise fortement hiérarchisée certains
responsables font de la « rétention de savoir » et
on ne peut pas obliger une personne qui ne le souhaite pas à transmettre
son savoir.
Ø La possibilité de recourir à des
savoirs externes :
Certains savoir peuvent être obtenus à
l'extérieur de l'entreprise : c'est le cas notamment des
informations acquises à l'aide de banques de données.
L'utilisation et la recherche de ces informations, est souvent plus
aisée qu'une même recherche plus artisanale au sein de
l'entreprise.
III. supports de mémorisation et
critères de choix :
A-) Qu'est-ce qu'un
support ?
En appelant support de mémorisation de la connaissance
ou tout simplement support, tout objet ou système physique qui permet
d'enregistrer, puis de restituer de la connaissance.
Nous pouvons ainsi considérer comme étant des
supports :
-le cerveau humain ;
-le papier ;
-les mémoires informatisées ;
-les supports photographiques non
informatisés ;
-les machines et outils.
Ces supports sont de natures très différentes,
leurs caractéristiques principales étant :
-leur mode de diffusion ;
-leur mode de mémorisation ;
-leur capacité de mémorisation ;
-la nature des connaissances mémorisables ;
-leur mode de représentation ds
connaissances ;
-leur stabilité dans le temps.
B-) Formes de supports
:
1- Le cerveau humain ;
2- Le support papier ;
3- Les supports informatiques.
1- Le cerveau humain
Le cerveau humain est un système extrêmement
complexe dont le fonctionnement physiologique et psychologique précis
reste encore à découvrir. Son rôle consiste à
contrôler et réguler les grandes fonctions de l'organisme. Son
unité fonctionnelle est le neurone ; le cerveau en possède
à sa naissance à peu prés 14 milliards.
Il semble que trois parties du cerveau participent au
processus de mémorisation de l'individu. Ce sont :
Ø Le cortex, qui contient les neurones (mémoire
à long terme) ;
Ø Le système limbique et l'hippocampe, qui n'est
pas le lieu de stockage des informations, mais qui joue un rôle dans le
processus de mémorisation (mémoire à court
terme) ;
Ø Le cervelet qui, selon toute vraisemblance est le
lieu de stockage de certaines réactions acquises par apprentissage.
Les psychologues distinguent trois types de
mémoires : les mémoires sensorielles, le mémoire de
travail, et la mémoire à long terme.
Ø Les mémoires sensorielles,
contrairement aux idées reçues, ne se limitent pas au visuel et
à l'auditif. Mais on y trouve aussi :
· La mémoire visuelle ;
· La mémoire auditive ;
· La mémoire tacite. ;
· La mémoire thermique (sensibilité de la
peau) ;
· La mémoire proprioceptive (sensations issues des
muscles et des canaux semi-circulaires, qui renseignent sue l'attitude, les
mouvements, l'équilibre) ;
Même si les deux premiers types de mémoire
humaine ont été les plus étudiés et sont les plus
utilisés dans l'entreprise, les autres types de mémoire ont
parfois leur importance dans certains secteurs d'activité (parfumerie,
cosmétiques, alimentaire...etc.).
Ø La mémoire de travail, dite
aussi mémoire à court terme, sert à retenir temporairement
de nouvelles informations pour pouvoir les manipuler ; certaines
informations pourrant alors, par un mécanisme d'associations, être
mémorisées à long terme.
Ø La mémoire à long
terme. Des théories récentes en distinguent plusieurs
formes. La première est une mémoire inconsciente qui
mémorise de manière durable l'apprentissage des
procédures ; la seconde est une mémoire consciente ; la
troisième et dernière est très controversée, le
professeur Allan Baddeley la nomme « mémoire
sémantique », mémorisant la signification des
mots, par exemple.
La mémoire de travail est
limitée : lorsque l'on raisonne sur un problème donné
on utilise la mémoire de travail qui contient toutes les connaissances
que l'on a enregistrées sur le domaine sur lequel on raisonne.
Ainsi la capacité de la mémoire de travail est
limitée : on ne peut se souvenir que d'une certaine quantité
d'informations à la fois sous peine d'affaiblir ses facultés de
raisonnement.
La mémoire à long terme est
également limitée, non pas en termes de capacité mais de
restitution : on ne peut récupérer qu'une partie des
connaissances enregistrées durant des années.
Des connaissances qui n'ont pas été
utilisées régulièrement sont susceptibles de ne plus
pouvoir être restituées. Une grande partie de la résolution
de problèmes dépend de la faculté de se souvenir au bon
moment de connaissances à long terme enregistrées, pour les
mettre à disposition de la mémoire de travail.
2-) Le support papier
L'écrit connu le plus ancien date de plus de six mille
ans, aujourd'hui, même si les supports informatisés,
magnétiques, le papier reste le support le plus courant de
l'écrit : plus de 90% de l'information utilisée ou produite
par une entreprise a pour support le papier.
v Les caractéristiques du support papier :
Le papier permet de représenter différentes
catégories de symboles, les plus courants étant le dessin et
l'écrit.
Les avantages principaux de l'utilisation du papier sont les
suivants :
-il permet de mémoriser l'information pour un
faible coût en énergie ;
-il est le support le plus agréable à
lire (pour s'en persuader, il suffit de comparer
une lecture papier avec une lecture à
l'écran dès que les informations à lire
dépassent les deux pages) ;
-il permet de lire rapidement, d'avoir une vision
d'ensemble ;
-il a valeur juridique.
Le support papier présente néanmoins certains
inconvénients :
-il prend beaucoup de place et il est difficile à
ranger ;
-il peut induire des redondances de
mémorisation ;
-il est cher à gérer ;
-il est difficile d'y sélectionner l'information,
on se perd facilement dans la masse
d'informations.
Le volume de papier produit par les entreprises croît
chaque année. En effet, contrairement à certaines idées
reçues, l'informatique n'a pas réduit l'utilisation du papier,
bien au contraire : l'informatique en général, et le
bureautique en particulier conduit actuellement à une croissance des
documents produits.
3-) Les supports de mémorisation
informatisés
Les supports de mémorisation informatisés, ce
sont les disques, les disquettes, les bandes magnétiques, etc. pour que
leur contenu soit exploitable l'utilisation d'un ordinateur est primordiale.
D'ailleurs pour l'homme le principe est le même, la
restitution des connaissances stockées dans le cerveau nécessite
l'utilisation d'autres parties de l'organisme humain : bras pour le geste
et l'écriture,...
La différence réside dans le fait que l'on
connaît parfaitement le fonctionnement d'une machine et d'une
manière imparfaite celui du corps humain et plus particulièrement
du cerveau.
Les principaux supports informatisés sont :
-les disques magnétiques ;
-les disquettes ;
-les bandes magnétiques ;
-les cartouches.
Ø Les disques magnétiques
Ces disques constituent le support de mémorisation de
base des ordinateurs depuis quarante ans. Ces disques durs, par opposition aux
disquettes (disque souples), ont surtout évolué en
capacités.
Ø Les disquettes
Le terrain privilégié de l'utilisation des
disquettes est l'informatique personnelle. Malgré la croissance des
capacités offertes.
L'utilisation des disquettes dans le cadre d'une informatique
lourde reste marginale : la masse d'informations de plus en plus
importante à transférer et à stocker est telle que la
disquette est bien souvent insuffisante.
Ø Les bandes magnétiques
Les bandes magnétiques symboles de l'informatique pour
le grand public, sont toujours largement utilisées, principalement pour
la sauvegarde des données.
La bande magnétique est encore souvent l'unique moyen
physique de transmission de données entre certaines entreprises.
Ø Les cartouches
Utilisées principalement dans la micro-informatique
pour la sauvegarde des données, elles peuvent stocker une grande
quantité d'informations avec une vitesse rapide.
C-) Critères de choix d'un
support :
Actuellement les différents supports formels sont
utilisés, mais dans des proportions différentes.
Quels sont les critères qui peuvent permettre de
choisir un support plutôt qu'un
autre ?
Je pense que chaque support peut être
évalué par rapport à sa facilité d'acquisition, de
diffusion, et d'entretien de sa mémoire.
Pour chacune de ces phases, les critères
d'évaluation d'un support qui me paraissent pertinents sont les
suivants :
· La faisabilité ;
· La sécurité (y compris la
pérennité) ;
· La capacité ;
· La rapidité ;
· Le coût.
D-) Cycle de mémorisation et d'acquisition de
la connaissance :
1- Comment peut-on mémoriser la
connaissance ?
Je pense que, quel que soit le support de mémorisation
utilisé (cerveau humain, papier, support informatisé), elle se
déroule suivant une démarche-type, qui
s'appelle « cycle de mémorisation de la
connaissance ».
Ce cycle comprend trois étapes : l'extraction,
la formalisation, et la mémorisation.
a) L'extraction
Elle correspond à la récupération des
connaissances à mémoriser ; celles-ci sont forcément
contenues sur l'un des supports.
Il peut s'agir de connaissances détenues par un expert
humain (transfert de connaissances), de connaissances contenues dans un rapport
(l'extraction consistera alors à sélectionner les connaissances
à mémoriser), etc.
Dans le cas de connaissances contenues sur un support
informatisé, cette étape pourra consister par exemple à
sélectionner dans une base de données par des requêtes les
informations voulues, puis à les éditer.
b) La formalisation
Cette étape correspond à la mise en forme de la
connaissance, la mémorisation de connaissances dans une base de
données implique par exemple une structuration et un format
précis de données. La mise en forme de connaissances sur papier
oblige, elle aussi, à une mise en forme plus ou moins
poussée : écriture, élaboration de schémas ou
dessins...etc.
Pour certains supports, la formalisation est si complexe
qu'elle nécessite la mémorisation provisoire de cette
connaissance sur un support intermédiaire. C'est la cas par exemple pour
les systèmes experts ou' la formalisation oblige à une
première matérialisation sur papier.
c) La mémorisation
Cette étape correspond à la fixation ds
connaissances sur le support : acte d'écriture pour le support
papier, acte mécanique d'écriture sur un disque
magnétique, etc.
Le schéma de la (figure4) présente les
différentes étapes du cycle de mémorisation.
Figure4
Connaissance de l'entreprise
Extraction
Mémorisation
Formalisation
E
N
V
I
R
O
N
N
E
M
E
N
T
Utilisation
Informations
2- Comment s'acquiert la connaissance ?
L'entreprise peut acquérir des connaissances par des
moyens multiples et variés, dont Maurice BOMMENSATH a recensé les
principaux :
-la formation des « ressources
humaines » ;
-l'embauche de « ressources
humaines » ;
-la veille technologique, c'est-à-dire la mise en
place d'une cellule au sein de
l'entreprise chargée d'étudier les
applications possibles d'une technique, ceci
dans le but de pouvoir à terme la mettre en
oeuvre dans l'entreprise ;
-l'utilisation des sociétés externes (conseils,
services...) ;
-l'acquisitions de « produits-savoir »
(brevets,...)
-le partenariat avec d'autres entreprises en vue
d'échanger des connaissances ou de les mettre en commun ;
-l'achat d'entreprise détenant de la
connaissance ;
Les enjeux de l'acquisition de connaissances pour une
entreprise se situent à deux niveau : obtenir out d'abord les
informations qui lui sont utiles et ensuite obtenir des informations
structurées de telle manière qu'elle puisse les intégrer
(les mémoriser) de la manière la plus aisée possible.
Chapitre 4 : La gestion
de la connaissance
Depuis quelques années la
gestion des connaissances ou knowledge management suscite beaucoup de colloques
(conférences), d'études et de conférences, mais cette
méthode a du mal à s'enraciner. Tout le monde est d'accord sur le
fait qu'il est très important de partager le savoir mais peu
d'entreprises franchissent le pas.
Cette méthode est peu utilisée car elle
rencontre des difficultés : barrières psychologiques, absence de
stratégie, objectifs flous, coût élevé, et retours
sur investissements difficiles. Pourtant le knowledge favorise l'innovation et
dope la productivité (augmenté la qualité, la puissance et
le rendement). Il permet également d'anticiper la perte des savoirs
à l'heure où se profile une pénurie des cadres.
I. La Gestion de la connaissance :
définition, utilité et freins :
A-)
Définition :
Il existe de nombreuses définitions de l'expression
gestion des connaissances (en anglais, knowledge management), La gestion des connaissances a trait à toute
activité systématique de l'organisation liée à la
saisie et au partage des connaissances.
Si l'on se base sur cette définition, il est tout
à fait possible que vous gériez déjà activement le
stock de connaissances de votre organisation sans le savoir. À titre
d'exemple :
·vous cherchez
à aider vos employés à garder leurs connaissances à
jour en leur permettant de suivre des cours pendant les heures de travail ?
·Vous invitez fréquemment des experts
externes dans l'entreprise, afin que votre personnel entre en contact avec eux
et avec leurs idées ?
·Vous encouragez le travail inter- équipe
de manière à provoquer de bons brassages d'idées ?
·Vous avez appuyé la création d'un
répertoire téléphonique contenant le nom de chaque
employé et de sa spécialité afin de permettre à
chaque travailleur de trouver rapidement de l'aide quand il en a besoin ?
·L'intranet de votre entreprise contient une
foire aux questions (FAQ) présentant des solutions aux problèmes
que vos représentants ou vos techniciens rencontrent le plus
fréquemment ?
·Chaque employé a accès à
Internet afin qu'il puisse repérer de l'information clé sur les
sites de concurrents ou les places d'affaires de votre secteur ?
Si vous avez répondu oui à l'une de ces
questions, vous cherchez déjà à faire la gestion des
connaissances de votre organisation.
On trouve qu'aussi pour d'autres, signifie rassembler autant
d'éléments que possible dans des fichiers normalisés mis
en réseau afin d'être partagés, actualisés et
convertis facilement pour différents utilisateurs et différents
formats d'édition ; D'autres voient que la gestion des
connaissances est un ensemble de pratiques et d'outils visant à
valoriser le patrimoine immatériel, et en particulier les connaissances,
d'une entreprise à travers la documentation, Gestion des
compétences, etc...)
Et si on veut résumer l'ensemble des
définitions on peut dire que La gestion des connaissances «
C'est l'art de valoriser la richesse immatérielle
», au sein de l'entreprise.
Le but premier de la gestion de la connaissance qui reste
l'attribution des ressources et des capacités de la connaissance
à l'organisation afin que celle-ci puisse grandir et s'adapter à
son environnement changeant. Ainsi, la pratique de la gestion de la
connaissance se fixe pour but de déceler la connaissance tacite des
gens, ce qu'ils véhiculent, ce qu'ils observent et ce qu'ils apprennent
par leurs expériences plutôt que de définir ce qui est
explicitement montré. Gérer la connaissance va beaucoup plus loin
qu'obtenir des données à manipuler pour obtenir de
l'information ; la mise en place d'une gestion des connaissances reste
difficile.
B-) Utilité de la mise en place du Knowledge
Management :
Ø Innovation et productivité :
La gestion des connaissances et le partage du savoir
engendrent à terme des gains de productivité grâce
notamment à une meilleure circulation de l'information. L'entreprise
peut aussi découvrir des débouchés qu'elle ignorait faute
de disposer d'une photographie des compétences internes.
Le Knowledge Management est un levier d'innovation et de
productivité tout en étant un garant de la mémoire de
l'entreprise.
Ø Anticipation de la perte des savoirs :
Le Knowledge Management est un moyen d'anticiper la perte de
savoirs, d'autant plus que c'est une question d'actualité. Les
dernières prévisions alertent sur une future pénurie de
cadres.
C'est un instrument de fidélisation et reste donc une
affaire de DRH.
La montée en puissance des modes de travail
collaboratifs est aussi l'occasion pour la fonction RH de s'investir d'avantage
dans cette conduite de changement.
C-) Les freins de la mise en place d'un programme de
GC :
C'est évident qu'une démarche de gestion des
connaissances a des répercutions au profit de l'entreprise, mais elle
peut se trouver en face des défis, entre autres :
Ø Barrières psychologiques :
Les entreprises des difficultés dans la mise en place
de telles applications : temps d'installation très longs, coûts
élevés. Elles sont attirées par l'installation du
Knowledge Management, mais redoutent les conséquences que peut recouvrer
une telle démarche sur les organisations.
D'autre part une autre difficulté est liée
à l'objectif de l'initiative. 75% des projets de KM (Knowledge
Management) ne reposent sur aucun indicateur opérationnel. La principale
explication à cette absence de stratégie : une réflexion
surtout centrée sur la technologie. L'outil ne suffit pas si, en amont
on n'apporte aucune valeur ajoutée.
Ø Investissement coûteux :
Une autre difficulté de l'implantation du Knowledge
Management est le coût très élevé et le retour sur
investissement, sans parler des coûts cachés : procédure
d'accompagnement technique et managériale.
On comprend très bien la timidité des directions
générales : 65% des entreprises sont incapables de mesurer et de
valoriser les gains du Knowledge Management.
Ø Les connaissances sont d'une nature
périssable. En effet, l'information utile actuellement (ex. : un tuyau
immobilier, une étude de marché) ne le sera peut-être plus
dans 10 minutes, demain ou dans un an. Par conséquent, gérer le
savoir efficacement représente un défi constant.
Ø Les retombées d'un projet de GC sont souvent
difficiles à prévoir ou à évaluer et elles peuvent
se faire attendre. Pour cette raison, il est souvent difficile de convaincre
dirigeants et employés de son utilité et il est facile de se
décourager en cours de route;
Ø L'entreprise ne retire pas toujours le gros des
retombées de son investissement en GC. Par exemple, la création
d'un brevet entraîne parfois des disputes entre les organisations, les
divisions ou les personnes y ayant participé; l'employé qui a
bénéficié du contact avec des experts peut quitter
l'entreprise pour fonder une PME;
Ø On ne gère pas les connaissances de
façon abstraite. Il est donc nécessaire de définir
clairement les objectifs poursuivis par l'entreprise avant de passer à
l'action. Ceci requiert souvent une analyse approfondie;
Ø connaissances avec une base de données ou
avec d'autres personnes, puisque ces connaissances sont ce qui leur donne de la
valeur au premier chef. La correction de ce problème exige un
changement de culture organisationnelle; etc.
II. Intérêt du changement culturel et
étapes à suivre :
Afin de faciliter l'acceptation d'une démarche de
gestion des connaissances au sein d'une entreprise, il est indispensable de
procéder en amont à un changement de la culture de cette
dernière.
Thomas Davenport5(*), avance qu'il est possible, en huit étapes, de
faire en sorte que la culture de l'entreprise soutienne les efforts de GC :
1- La direction doit communiquer clairement que l'information
est une ressource de grande importance. Les dirigeants doivent cependant
dépasser les lieux communs et montrer, par leurs actions, qu'ils croient
ce qu'ils affirment. Se désabonner d'une revue importante dès que
l'économie se met à aller mal, prendre des décisions
clés en se basant sur des intuitions plutôt que sur des faits ou
payer un salaire de misère à la documentaliste de l'entreprise
envoient des messages négatifs.
2- La direction doit avoir une stratégie et des
objectifs clairs en matière de GC. Tous les employés doivent
savoir ce que l'entreprise entend faire de sa banque de connaissances; tous
doivent savoir comment les buts visés seront atteints.
3- La direction doit définir les forces et les
faiblesses de l'entreprise en matière de GC et pallier le manque de
compétences par les tactiques appropriées. Vous connaissez mal le
marché visé ? Personne ne possède les aptitudes pour le
cerner ? Il vaut mieux alors acheter une étude de marché
plutôt que de chercher à la réaliser à l'interne
(à moins de former quelqu'un).
4- Changer les comportements progressivement peut être
rentable. Par exemple, plutôt que d'encourager le partage de toutes les
connaissances, une PME pourrait demander à ses employés de
communiquer aux autres les renseignements relatifs à la
clientèle.
5- Il faut un responsable. L'argent et le personnel comptent
pour les entreprises; par conséquent, toutes possèdent un
responsable des finances et un responsable du personnel.
6- Il est important d'établir des règles de
comportement en matière de GdC comme en d'autres matières. Un
petit comité pourrait notamment être chargé
d'établir quand il est approprié de partager/conserver un
renseignement, de prendre des décisions en se basant sur des rumeurs ou
des intuitions, etc.
7- La direction doit former le personnel à
l'utilisation des connaissances. Certains employés compétents ne
savent pas communiquer leur savoir verbalement ou par écrit ; Un
petit cours leur sera utile.
8- La direction doit engager le dialogue avec ses
employés en matière de GdC. Ceux-ci ne devraient pas seulement
subir les politiques, ils devraient également participer à leur
élaboration
III. À qui confier le mandat de gérer
les connaissances ?
Une approche possible consistera à donner le mandat de
GC au PDG ou à un haut dirigeant. Certaines entreprises se sont, pour
leur part, dotées d'un tout nouveau poste, celui de responsable de
l'information ou de directeur du savoir (l'équivalent français du
Chief Knowledge Officer, ou CKO).
Le responsable de la GC et son équipe ne devraient pas
travailler de manière isolée. Pour la bonne marche de leurs
projets, ils devraient s'appuyer sur des représentants des unités
participantes. Par exemple, un projet de gestion du savoir visant à
améliorer la relation client devrait inclure des membres de la division
marketing ou de la division vente.
Convaincre les patrons de ces employés de laisser
participer ceux-ci à un projet de GdC ne sera pas toujours facile,
étant donné les bénéfices incertains de ce type
d'initiative. C'est pourquoi le responsable de la GdC devrait recevoir l'appui
de la haute direction, s'il n'en fait pas déjà partie.
IV. Comment mesurer les progrès
réalisés ?
Comme le soulignent les experts de, rien ne convaincra mieux
vos collègues de l'importance de la gestion des connaissances de
l'entreprise que la qualité des résultats obtenus !
Malheureusement, dégager les effets réels d'un échange
d'information, de l'acquisition d'une donnée clé, d'une rencontre
avec un expert renommé, de la construction d'un répertoire
téléphonique, etc., n'est pas chose facile.
Toutefois, certaines variables pourront vous aider à
démontrer la valeur des efforts réalisés en matière
de GC. Par exemple, si vos actions en ce domaine visaient à
améliorer la qualité du service à la clientèle,
vous pourriez mesurer :
·Le niveau de ventes par représentant;
·Le niveau de satisfaction des acheteurs;
·Leur propension à demeurer chez vous;
·Le taux de résolution de leurs
problèmes;
·Le temps requis pour réparer un produit ;
Évidemment, il sera difficile de prouver que vos
initiatives en matière de GdC sont à l'origine des
améliorations relevées, mais en principe, sur une période
de temps assez longue, il devrait être possible de constater une
corrélation.
Partie2 : Mise en place d'un
système knowledge management
Le concept du knowledge management a émergé
presque en même temps que d'autres disciplines telles que l'intelligence
artificielle, le management efficace, l'innovation et marketing, la conception
stratégique et la gestion des compétences. Ce concept est
né d'expériences pratiques cherchant à organiser
l'entreprise au tour de la maximisation des profits, l'amélioration de
l'image, la pénétration des marchés, la veille
technologique, la satisfaction du client, l'optimisation de la gestion des
ressources humaines, la recherche et le partage de l'information, la
préservation des connaissances stratégiques, la mise en commun
d'expériences et la construction des systèmes d'aide à la
décision.
Ainsi, le knowledge management considère l'entreprise
comme étant un portefeuille riche qui comporte un certain nombre de
connaissances précieuses. Cependant, il ne faut-il surtout
pas ignorer que ces connaissances doivent être capitalisées et
sauvegardées par l'entreprisse afin qu'elle puise en servir pour relever
ses défis et créer ses propres avantages concurrentiels.
D'après ce qui a été dit, la vision est
devenue plus claire et chacun d'entre nous va comprendre que le knowledge
management consiste à organiser, à mettre en commun et à
gérer d'une façon optimale un patrimoine abstrait, en prenant en
compte non seulement la stratégie de l'entreprise, mais aussi la culture
dominante, la motivation et la capacité à partager.
De ce fait, un changement culturel s'avère primordial
pour les entreprises ayant d'autres attitudes envers la connaissance et le
savoir.
Pour mettre l'accent sur tous ces points, on va
s'intéresser dans une première partie au changement culturel en
mettant en exergue les différents « changes »
qui s'imposeront à ce niveau . Dans une deuxième partie, on
esquissera quelques traits de la panoplie des méthodes de dans une
capitalisation utilisées et dans une dernière partie on
présentera un guide de mise en place d'un système knowledge
management destiné au PME.
Chapitre1 : le changement culturel
I. Comment faire un choix entre les cultures ?
IL existe 4 types de cultures qui déterminent
l'attitude de l'entreprise envers le savoir et l'information :
- Culture fonctionnelle ;
- Culture de partage ;
- Culture de questionnement ;
- Culture de découverte.
L'idéal pour la PME qui veut officialiser la gestion de
ses connaissances est d'avoir une culture de partage. Elle est
nécessaire et suffisante pour manager le savoir existant.
La culture de questionnement ou de découverte fait bien
évidemment de bonnes conditions pour la mise en place du knowledge
management, dépassant même le seul besoin de partager.
Demeure la culture fonctionnelle caractérisée
essentiellement par le manque d'innovation et de partage au sein de
l'entreprise, n'est absolument pas le contexte approprié pour le KM.
Le changement culturel ne se fait pas indépendamment de
la structure organisationnelle. La culture, comme la structure suivent la
stratégie.
La nouvelle culture devra acquérir une force suffisante
pour vaincre l'ancienne et l'empêcher de ressurgir.
II. Comment Conduire le changement
culturel:
A-) Etapes à
suivre :
L'évolution de la culture d'une entreprise s'articule
autour de quatre démarches:
· ldentifier les comportements actuels
des acteurs et identifier la culture dominante.
· Formuler les comportements à
développer.
· Repérer les pratiques
managériales à faire évoluer.
· Traduire en actes les choix qui ont
été faits.
B-) Ajustement culturel :
1- Passage de la culture fonctionnelle à
la culture de partage
La culture fonctionnelle croît essentiellement dans les
entreprises du type hiérarchique; une première solution pour
déraciner cette culture semble être une restructuration traduite
par l'aplatissement de l'organigramme.
En effet, dans la plupart des PME, on trouve que la culture
est souvent inculquée voire dictée par leur propre dirigeant. Le
nombre limité d'acteurs réduit l'impact de la diversité
qui enrichit la culture, de ce fait, la décision de changer
dépend de la seule volonté du dirigeant.
2-) Renforcement de la culture de
partage
La taille de l'entreprise peut favoriser le partage. Quand le
nombre d'acteurs est très limité, l'échange devient
presque naturel.
La concrétisation de la culture de partage se traduit
par deux actions:
- La première : l'ouverture et
l'écoute de toutes les idées ;
- La deuxième : la récompense des
idées qui sont bonnes comme le souligne Crozier6(*) «pour que le comportement
nouveau émerge, il faut que l'ouverture à la coopération
et à la communication soit récompensée ou au moins ne soit
pas punie ».
On imagine mal l'existence d'un nombre restreint de personnes
qui doivent coopérer, et qui ne partagent rien. Si cette culture n'est
pas adoptée par la PME, il est temps de se poser la question pourquoi,
de chercher les causes et d'y remédier.
C-) Renforcement de l'apprentissage
organisationnel :
La culture de l'entreprise est un ensemble de valeurs
partagées, un système de référence, de croyances
qui s'est formé dans le temps à partir des réponses
à des événements heureux ou malheureux que l'organisation
a su trouver pour résoudre ses problèmes internes ou externes.
Ces réponses, jugées par tous pleinement
satisfaisantes, sont maintenant enseignées par les plus anciens aux plus
jeunes, et se traduisent par des systèmes d'action concrets qui imposent
à chacun des normes de comportements. Chaque firme a donc sa propre
culture, largement imprégnée dans les faits et les gestes de
tous, même si certains refusent de l'accepter. Quand un changement
s'avère nécessaire certains refusent de la changer.
De ce fait, il est impossible de procéder à un
changement culturel favorisant le partage des connaissances et la
volonté de l'innovation sans nommer le phénomène de
l'apprentissage, car la connaissance est le fruit d'un processus
d'apprentissage.
En effet, selon Argyris et Schôn7(*) l'objectif de l'apprentissage
organisationnel se situe dans le développement des structures et des
systèmes afin que les organisations puissent appréhender les
changements de l'environnement.
Le phénomène de l'apprentissage a
été développé par la théorie de
(ressources based value) avancée par W. WRIGHT, VAN
WIJK ET L. BOUTY8(*), qui a
énoncé quatre principes de management des ressources
fondées sur le savoir :
1-L'entreprise peut être
appréhendée comme un portefeuille de savoirs. L'avantage
concurrentiel découlera du savoir unique qu'elle possède. Il
s'agit donc de classer les savoirs par forme pour évaluer leur valeur
concurrentielle.
Selon cette théorie deux types de savoirs
existent : un savoir objectif et un savoir tacite, ce dernier est le plus
difficile à articuler, à spécifier et à
expliquer.
2-Pour assurer une meilleure
transférabilité des savoirs, l'entreprise devrait codifier
quelques uns, afin qu'ils deviennent facilement imitables.
Ainsi un savoir tacite est difficilement codifiable, mais
aussi difficilement imitable.
3- Il existe un cycle de vie des savoirs.
L'importance stratégique d'un savoir diminue avec le temps, compte tenu
de sa codification, de sa transférabilité et de son
imitabilité.
4- Les processus d'apprentissage
organisationnel ne sont pas neutres. Si une organisation possède des
compétences dans un domaine particulier, cela est dû au
développement de toute une structure de traitement de l'information et
d'agrégation des savoirs.
Cette théorie de Resources based value
permet d'expliquer le phénomène de l'apprentissage
organisationnel. Et de prouver que l'activité principale de
l'entreprise est de créer du savoir qu'il convient par la suite de le
rendre diffusable et accessible par l'ensemble des individus de
l'entité, ce qui fait entrer l'ensemble de l'organisation dans une
spirale de connaissances.
D-) La spirale des connaissances:
1- Types de connaissances
Certes, le nouveau savoir commence toujours par l'individu
pour se transformer dans un deuxième temps en savoir utile à
l'ensemble de l'entreprise. Mais la question qui doit se poser c'est de quoi se
compose ce savoir, qu'elle est la matière première qui lui donne
naissance ?
A ce propos, le japonais ikujiro NONAKA9(*) distingue deux types de
connaissances :
a. Connaissance implicite ou
tacite : Cette connaissance est liée à la nature
personnelle de l'individu, ce qui la rend très difficile à
communiquer et à partager. Ce type de connaissance est remarqué
aussi bien dans les actions et les attitudes personnelles que dans les usages
et les applications professionnelles. C'est pour cette raison que la
connaissance tacite peut se diviser en deux dimensions : la dimension
technique qui a un caractère professionnel, et la dimension cognitive
relative aux modèles mentaux, croyances, perception, etc.
Donc, dans cette même connaissance tacite, nous pouvons
distinguer« connaissance de contexte» et « connaissance pratique
».
La première serait représentée par un
ensemble de valeurs et de normes implicites plus ou moins partagées. Au
contraire la deuxième s'acquiert avec la pratique ce qui pourrait
enrichir le savoir faire individuel et collectif.
b. Connaissance explicite ou
codifiée : Il s'agit d'une connaissance transmissible au
moyen d'un langage formel, systémique (code). Ce type de connaissance ne
perdra pas son intégrité si les règles syntaxiques du
langage à utiliser sont déjà connues.
2-Comment se crée la connaissance ?
La création de la connaissance intervient à
trois niveaux et 4 modes de conversions:
a) Niveaux de la
connaissance
1- sur le plan individuel :
autonomie/expérimentation.
2- sur le plan collectif :
interaction/dialogue.
3- sur le plan organisationnel : la
compétition pour l'accès aux ressources.
b) Les modes de
conversions
Selon NONAKA10(*) le mode de conversion existant entre la connaissance
tacite et celle explicite repose essentiellement sur ce qui suit
(figure5):
figure5
INDIVIDUELLE
COLLECTIVE
T
A
C
I
T
E
E
X
P
L
I
C
I
T
E
-Connaissance automatique
-Connaissance procédurale
-Connaissance animale, instinctive
-Connaissance pratique
-Connaissance scientifique
-Hiérarchies, institutions
-Normes, règles
-Connivence
-Sens commun
-Communauté de pratiques
-Pensée et conscience collective
-Normes sociales, valeurs, mythes
-Connaissance consciente
-Connaissance déclarative
Appropriation
Combinaison
Articulation
Assimilation
Conscience
Extension
Apprentissage explicite
Socialisation
v Socialisation : consiste à
transmettre la connaissance tacite possédée par des individus
à d'autres individus (le partage sur le lieu de travail, l'apprentissage
etc....).Cela peut se développer au moyen d'une série de
procédés d'observation, d'imitation ou moyennant l'exercice
pratique, la réalisation d'expériences etc.
v Extériorisation : du savoir
tacite au savoir explicite (métaphores, concepts, hypothèses,
modèles, analogies). Appelée aussi articulation de la
connaissance, cette articulation a une étroite relation avec les
procédés qui transforment et articulent la connaissance tacite
possédée par les individus ou les groupes, en connaissance
explicite,codifiée,et en conséquence, transférable
moyennant un langage. Une fois la transférabilité de la
connaissance est faite au niveau de la phase de socialisation, des
expériences seront partagées et un climat de confiance marquerait
sa présence.
v Combinaison :la combinaison des
savoirs explicites (gestion électronique documentaire, réseaux
des connaissances) est la configuration de l'information existante, moyennant
le rangement optimal, l'addition et la combinaison de la connaissance
explicite, ce qui peut provoquer l'émergence d'une nouvelle
connaissance au sein de l'entreprise.
v Intériorisation : elle
consiste à intérioriser la connaissance abstraite chez les
individus (application du savoir explicite dans les différents contextes
d'action).elle suppose donc la conversion de la connaissance explicite en
tacite moyennant l'apprentissage individualisé qu'implique l'action du
travail quotidien dans lequel s'applique les connaissances explicites
générées dans les phases précédentes.
Certes, les entreprises marocaines penchant sur la
mondialisation et allant vers la compétitivité se trouvent plus
que jamais dans l'obligation d'être prêtes à changer,
à partager et à apprendre. Pourtant pour apprendre il faut
adopter une méthode voire plusieurs, car il ne suffit pas de vouloir
pour pouvoir.
Une culture de partage est bel et bien un préalable,
mais elle reste pour autant insuffisante. En effet, le choix d'une
méthode de capitalisation du savoir reste primordial pour
compléter l'image organisationnelle et concrétiser la touche
managériale.
Chapitre2 : les méthodes du knowledge
management
Plusieurs méthodes ont été
définies particulièrement pour aider à la capitalisation
des connaissances. D'autres ont été conçues pour aider
à la définition des mémoires d'entreprise.
I. LA METHODE REX :
A-) Principe de base :
Le principe de base de cette méthode consiste à
constituer des «éléments d'expérience», extraits
d'une activité quelconque et à restituer ces
éléments pour qu'un utilisateur puisse les valoriser.
Les éléments d'expérience ainsi
définis sont stockés dans une mémoire d'expérience,
avant qu'ils soient restitués (figure6)
Figure6
CEMem
Extraction
d'éléments
d'expérience
Constitution
d'éléments
d'expérience
Expérience
Activités
Savoir-faire
Valorisation
Il s'agit d'un cycle de constitution d'éléments
d'expériences acquis suite à la réalisation d'une ou
plusieurs activités au sein d'une organisation, ainsi que de
l'extraction de ces éléments dans le but de les valoriser en un
savoir-faire utile.
- Le modèle
descriptif
Le modèle descriptif permet de représenter les
différents points de vue identifiés dans une entreprise.
Généralement, une douzaine de points de vue semble raisonnable,
au delà de douze, le réseau défini par ces points de vue
sera inexploitable.
Par exemple, nous pouvons distinguer point de vue
géographique, topologique, etc. dans une activité de
conception.
Chaque point de vue est représenté par un
réseau d'objets (définis sous forme de concepts), reliés
entre eux, suivant un réseau sémantique. Un ensemble de
catégories de liens est aussi défini comme:
«ensemble/élément», «général/
spécifique», «proximité», «Self
évolution».
Le modèle descriptif peut ne pas être
défini d'une manière exhaustive. Il sera enrichi au fur et
à mesure (figure7)
Figure 7 : Modèle
d'une mémoire d'expérience
Documentation
Objets descriptifs
Eléments d'expérience
Lexique
Ce modèle est constitué de quatre parties
réseau terminologique ou lexique, modèle descriptif,
éléments d'expérience et documents.
- mise en pratique la méthode
REX ?
Pour bien conduire cette méthode sur le plan pratique,
il existe 2 possibilités :
· 1ere possibilité :
entretiens avec des experts :
A travers des entretiens avec des experts, l'individu pourrait
démontrer ses capacités et exposer toutes ses expériences
relatives à l'activité qu'il réalise au sein de
l'organisation.
Pour assurer la bonne application de la méthode REX, 3
entretiens sont recommandés :
-le premier entretien : il est
mené d'une manière libre et vise à identifier les
personnes concernées par un thème particulier et à
collecter leurs avis. A l'issue de cet entretien, l'expert doit désigner
les personnes qui ont les éléments d'expérience les plus
importants et demander leur présence pour une seconde discussion.
-Le deuxième entretien :
au cours du quel, l'expert doit approfondir la discussion pour repérer
les éléments d'expérience qui ont besoin d'être
modifiés ou enrichis.
-le troisième
entretien : son objectif est de vérifier si toutes
les modifications apportées aux éléments
d'expérience ont été considérés.
· 2eme possibilité :
documents de synthèses ou base de données :
Les éléments d'expériences peuvent
éventuellement être tirés des documents techniques, des
procédures, etc.....à titre d'exemple chaque document contient
des paragraphes de manière à ce que chaque paragraphe sera
lié à un élément d'expérience bien
déterminé.
Les éléments d'expériences ainsi
continués, doivent être organisés de façon à
ce qu'ils soient facilement réutilisables.
N.B : Chaque domaine d'activité
aura son propre mode d'organisation.
II. LA
MÉTHODE « MKSM »
A-) définition
MKSM (Methodology for Knowledge System Management) se base
principalement sur un triangle sémiotique (figure8) où
trois dimensions sont prises en compte: la syntaxe, la sémantique et la
pragmatique. L'analyse des connaissances dans une organisation suivant ces
trois dimensions consiste à considérer l'information (syntaxe),
la signification (sémantique) et le contexte (pragmatique). L'analyse de
ces dimensions est guidée par l'étude du traitement des
données, des tâches et de l'activité du domaine.
Figure 8.Le
triangle sémiotique.
Information
Réseau sémantique
Domaine
Traitement
Taches
Activités
Signification
Contexte
Une modélisation du système des connaissances
doit être aussi considérée. Cette modélisation met
en évidence les flots de connaissances et d'informations ainsi que les
acteurs (ou agents) producteurs et consommateurs de la connaissance. Chaque
agent est défini par son rôle dans l'entreprise, les informations
consommées, les informations produites, les connaissances
consommées et les connaissances produites.
Cette modélisation (figure9) peut être
représentée sous forme d'un diagramme dans lequel le
système opérant représente des informations sur les
agents, le système de décision définit l'environnement et
la capacité d'organisation et de structuration et le système
d'information rassemble les documents et les bases de données de
l'entreprise.
Figure9. Modélisation du
système de connaissances.
Système d'information
Système opératoire
Système décisionnel
Flot d'entrées
Flot de sorties
Flot cognitif
Stock de
Connaissances
Flot de compétences
Le patrimoine de connaissances comporte deux
éléments principaux : le livre de connaissances et le
système opérationnel de gestion de connaissances.
Ce dernier peut être défini sous forme de
systèmes de supervision, d'aide â la décision,
d'information et de documentation, de formation, de veille technologique ou
stratégique et de gestion de la qualité. Le livre de
connaissances rassemble des modèles de connaissances en
complément des documents de l'entreprise comme les fiches, les plans,
les documents techniques, les images, les références, etc. La
méthode MKSM préconise des techniques pour représenter des
modèles de connaissances suivant le triangle sémiotique
défini ci-dessus. Nous décrivons dans ce qui suit cette
modélisation.
Un outil support de la méthode permet de
représenter les diagrammes et réaliser des recherches sur les
connaissances. La méthode MKSM a été appliqué dans
différents types d'application allant de la biologie jusqu'aux
technologies nucléaires. Elle a été également
utilisée dans des applications dans le domaine de
l'électricité et de la gestion bancaire.
III. La méthode
CYGMA
A-) Définition :
CYGMA (Cycle de vie et Gestion des Métiers et des
Applications) a été définie par la société
ICADF-TFCH. Cette méthode a été appliquée dans les
industries manufacturières et spécialement dans l'activité
de conception (bureau d'études, de méthodes et
d'industrialisation).
La méthode CYGMA prévoit 6 catégories de
connaissances industrielles : Connaissances singulières,
terminologiques, structurelles, comportementales, stratégiques et
opératoires. La méthode permet, en se basant sur ces
catégories, de définir des référentiels
métiers appelés «Bréviaire de connaissances de
filière métier» et de Bases de Connaissances, exploitables
par des algorithmes de raisonnement déductif Ces Bases de connaissances
sont appelées AMI (Applications Métier Industrielles ou
Assistants Métier de l'ingénieur). Plusieurs types de Bases de
connaissances référentiels de métiers ont
été définis. Citons :
· NETTFORM: AMI forgeron pour RolIs-Royce ;
· ATOU-TOUR: AMI tourneur pour Eurocopter ;
· HERACLES: AMI automaticien pour FIAT Group ;
· ACCORD: AMI tôlier pour Aérospatiale.
B-) principe de base:
La méthode CYGMA préconise des entretiens avec
les experts et une étude de la documentation de l'entreprise afin de
définir un «bréviaire de connaissances».
Ce bréviaire sera ensuite validé avec les
experts. Les connaissances dans ce bréviaire sont structurées en
quatre documents : le glossaire métier, le livret sémantique, le
cahier de règles et le manuel opératoire.
1- Le glossaire
métier
Le glossaire métier contient:
- Des connaissances
singulières : Recueil de cas particuliers, apportant des
éléments de définition des limites du domaine. Dans chaque
cas, l'artefact ainsi que son développement sont décrits.
- Des connaissances
terminologiques : sous forme de listes alphabétiques de termes
utilisés dans le domaine métier. Chaque élément du
vocabulaire est décrit dans le glossaire par sa définition, sa
traduction, sa source et ses références.
2- Le livret
sémantique :
Dans le livret sémantique sont définies les
connaissances structurelles. Ces connaissances sont décrites sous forme
de:
- Connaissances ontologiques, organisées selon
des classes d'objets des connaissances terminologiques. Ces classes sont
organisées grâce à des opérateurs logiques comme ET
et OU, des valeurs booléennes VRAI et FAUX et de listes
énumérées de classes.
- Connaissances factuelles, un ensemble d'instances
(«Base de faits») des classes d'objets. Une connaissance factuelle
peut être définie explicitement avec une valeur ou implicitement.
Dans ce dernier cas, la valeur sera générée
ultérieurement.
- Connaissances faits initiaux, un sous-ensemble des
connaissances factuelles explicites, définissant le problème
à résoudre.
- Connaissances buts initiaux, un sous-ensemble des
connaissances factuelles implicites, décrivant la solution du
problème à résoudre.
Le livret sémantique est décrit sous forme d'un
arbre mettant en évidence les opérateurs logiques qui existent
entre les classes d'objets.
3-Le cahier des
règles
Le cahier de règles comportant des connaissances
comportementales qui sont définies par:
- Connaissances d'intégrité :
ensemble de contraintes associées à une ou à plusieurs
propriétés d'une classe d'objets. Ce type de contraintes peut
aussi mettre en relation plusieurs classes d'objets.
- Connaissances existentielles : ensemble de
règles détectant l'existence d'un objet métier.
- Connaissances synthétiques : ensemble
de connaissances (définies sous forme de règles de production et
permettant d'écrire des faits synthétiques).
Le cahier de règles est défini d'une
façon textuelle dans un document en langue naturelle. Chaque
règle est définie suivant une fiche dont l'entête met en
avant : le projet, la référence, la date (de
l'avant-dernière et la dernière modification), le type de la
règle et le titre, et dont le corps permet de décrire
l'historique (raison de la dernière modification), les sources (auteur
de la règle, document, norme, service), la genèse de la
règle, son objectif, sa description et des remarques ainsi qu'un
schéma permettant de l'illustrer.
4- Le manuel
opératoire
Il rassemble :
- Les connaissances stratégiques ou méta
connaissances, qui permettent l'emploi optimisé des connaissances
structurelles et comportementales.
- Les connaissances opératoires, qui sont
représentées sous forme d'enchaînement d'activités
décrivant le processus de résolution.
Le manuel opératoire comporte trois parties:
- La carte, décrivant l'enchaînement des
phases du processus de résolution représentées par un
digramme .
-Les étapes mettant à jour : les agents
(opérateurs, règles outils d'assistance ...etc.), les actes mises
en oeuvre et les moyen utilisées (succession de choix,
référence aux règles, nom d'outils...etc.
IV. Comparaison entre ces
méthodes
Nous avons procédé à une comparaison des
méthodes citées dans la partie ci-dessus. Cette comparaison est
basée sur des critères relevant des modes de capitalisation
préconisés, des connaissances manipulées et des
mémoires produites ainsi que des applications.
Nous avons ainsi défini deux grilles que nous
décrivons dans le tableau qui suit :
A-) Comparaison selon les modes de
capitalisation :
Je distingue quatre principaux : modes de recueil et
sources de connaissances, aspect de capitalisation, types de modèles
définis et enfin outils développés. Nous relatons cette
comparaison dans le tableau ci-contre (figure10.).
Méthodes
|
Modes de
recueil et
sources de
connaissances
|
Aspect de
capitalisation
|
Types de
modèles
produits
|
Outils
|
REX
MKSM
CYGMA
|
Entretiens avec
experts+analyse
des documents
Entretiens avec
experts+analyse
des documents
Entretiens avec
experts+analyse
des documents
|
Dédiée capitalisation de
connaissances
Adaptée de
l'ingénierie des
connaissances
Dédiée capitalisation de
connaissances
|
Lexique, vues,
éléments
d'expériences
Modèles du contexte, du domaine, d'activités, de
concepts et de taches
Glossaire, livret
sémantique,
cahier de règles,
manuel opératoire
|
L'outil REX
L'outil MKSM
|
Figure10
B-) Comparaison selon les connaissances
manipulées et les applications :
Nous avons privilégié quatre critères
pour comparer les méthodes suivant les connaissances qu'elles
manipulent : les aspects des connaissances étudiées, les
typologies de connaissances construites, types de mémoires
définies et modes de représentation des connaissances et enfin
types d'application des méthodes. Le tableau ci-contre présente
cette comparaison. (figure11).
Méthodes
|
Aspects de
Connaissances
étudiées
|
Typologie de
Connaissances
définies
|
Types de
Mémoires et
Modes de
représentation
|
Types
D'application
|
REX
MKSM
CYGMA
|
Résolution de
Problèmes
Activité+domaine
Activité+domaine
|
Objets descriptifs,
point de vue,
Terme
Triangle sémiotique : information,
contexte, signification
Connaissances
singulieres, ter-
minologiques, ontologiques,
Factuelles, faits initiaux, de buts,
d'integrité, exis-
tentielles, syn
thetiques,
stratégiques,
structurelles,
comportementa-
les, opératoires.
|
Mémoire individuelle d'expériences
Mémoire d'activité :
modèles de
connaissance
Mémoire
métiers : referen-
tiels métiers
|
Nucléaire, aéronautique
Electrique.
Nucléaire, gestion
Bancaire
Automatique,
tôlerie, forge,
aéronautique
|
Figure n°11 :
modèle d'une mémoire d'expérience
Chapitre3 : Guide de mise en place du
système knowledge management au sein d'une PME
Nombreuses sont les entreprises de services professionnels
(PME) qui ont choisi de s'engager dans la pratique du management des
connaissances pour gérer et valoriser leur capital intellectuel.
Aujourd'hui, le management des connaissances ou le knowledge
de management traduit le passage à une économie de communication
privilégiant le contenu, le sens, et le développement des
réseaux de connaissances.
Les connaissances sont des informations contenues dans le
cerveau humain et dont la valeur est plus élevée de fait que
grâce à ces connaissances, l'homme dispose de nouvelles
idées, nouvelles intuitions, et de nouvelles conclusions qui lui
permettent d'utiliser l'information et de préparer la prise de
décision.
v Quelles PME ?
Les PME sont les entreprises qui constituent 92% du tissu
économique marocain, et ne contribue à la valeur ajoutée
que par 20%.
Tout le monde sait que PME veut dire petites et moyennes
entreprises, mais la définition unifiée n'a été
adoptée qu'après le séminaire «PME : Moteur de
la croissance économique » au mois de décembre 1999 qui
a aboutit à l'édition du Livre Blanc de la PME.
La définition adoptée se base sur deux familles
de critères
· Les critères
quantitatifs :
|
Toute petite entreprise
(TPE)
|
Petite entreprise
(PE)
|
Moyenne entreprise
(ME)
|
Effectif
|
Inférieur à 25 personnes
|
Inférieur à 100 personnes
|
Inférieur à 200 personnes
|
Chiffre d'affaires
|
Inférieur à 5 MDH
|
Inférieur a 25 MDH
|
Inférieur à 50 MDH
|
Total bilan
|
Inférieur à 5 MDH
|
Inférieur à 15 MDH
|
Inférieur à 30 MDH
|
· Les critères
qualitatifs :
1- Un chef d'entreprise (ou une association
d'entrepreneurs) à la fois propriétaire et gestionnaire ;
2- Une entreprise indépendante par rapport
à un groupe ou un holding ;
3- Une entreprise n'ayant pas une position dominante
dans le marché.
I. Projet KM
A-) Comment le KM est conçu au
Maroc ?
Au Maroc, le concept de « knowledge management» ou
gestion des connaissances est encore floue.
L'aspect marché et l'usage offensif de la connaissance
deviennent de nouvelles préoccupations de ce que l'on nomme le knowledge
management. Le concept s'élargit du point de vue de l'usage de la
connaissance (améliorer la compétitivité), du point de vue
des acteurs de l`entreprise (l'ensemble du personnel est concerné), des
acteurs du marché (les éditeurs de logiciels, les
sociétés de conseil, les médias) et du point de vue de
l'entreprise elle-même puisque le knowledge management n'est plus
à présent simplement orienté vers l'intérieur mais
se tourne vers l'environnement externe le marché, le client, les
concurrents.
B-) Le KM intéresse-il les
PME ?
La réponse est évidemment oui, mais on constate
que la forme du projet KM est très différente dans les grandes
entreprises et dans les PME, voire tout le tissu des organisations de petite
taille. Si les premières ont les moyens, financiers et humains, de mener
un projet KM sous forme d'ingénierie (à façon), pour les
autres, il s'agira de mettre en oeuvre des solutions packagées qui
répondent avec efficacité à des problématiques
à fort enjeu économique (Help Desk, e-business, intelligence
économique, innovation, etc.). L'autre différence majeure tient
à la mutualisation de l'effort.
Les grandes entreprises ont su construire de nouveaux
avantages « coopétitifs « dans la coopération avec
leurs fournisseurs, voire avec leurs concurrents ; elles ont dû rompre
les cloisonnements entre divisions verticales, casser les pyramides
hiérarchiques et établir des coopérations transversales
pour améliorer la qualité des services et assurer leur survie.
On a la conviction que les principes du KM s'appliquent au
territoire et à ses acteurs : petites entreprises, administrations,
collectivités, tissu associatif, et qu'ils ouvrent la voie à une
véritable intelligence territoriale.
C-) En quoi le KM est-il un enjeu stratégique
majeur pour la PME ?
La mise en place d'un dispositif de gestion des connaissances
à l'échelle de la PME est un enjeu stratégique majeur.
On ne fait pas du Knowledge Management parce que c'est à
la mode ou que les autres en font. Le Knowledge Management n'est pas une
finalité en soi, mais une approche au service d'une stratégie. Le
management des savoirs et des compétences sont des déclinaisons
de l'analyse stratégique, et ce en boucle de progrès permanent :
qui sommes nous, qui voulons nous être, quels sont nos défis ?
Face à cela, comment développer, pérenniser nos savoirs,
savoir-faire critiques et précieux?
La principale difficulté est d'identifier le bon niveau
d'expression de cette stratégie, entre :
ü La direction générale ou les
actionnaires, qui peuvent situer le Knowledge Management au niveau de la
valorisation des actifs immatériels de la firme (capital humain, capital
process, capital innovation, capital client...). C'est le cas souvent
cité de Skandia, Société d'assurance suédoise, qui
a été l'une des premières à éditer, en
annexe de son rapport annuel, un document très détaillé
sur ses actifs intangibles.
ü Chaque Direction fonctionnelle, qui verra le KM de son
propre point de vue :
· La Direction du système
informatique qui voit le KM comme le
prolongement naturel du Système
d'information,
· La Direction des Ressources
Humaines et la formation, préoccupées du
management des compétences,
· La Direction Marketing, qui se
lance dans le e-business,
· L'innovation, la Qualité,
la Veille, les Fusions-Acquisition, etc.
ü Chaque direction métier ou une équipe
projet, qui voit dans le Knowledge Management une réponse à son
besoin de capitaliser son expérience et ses savoir-faire ou d'optimiser
le travail collaboratif, ou de réduire les coûts et délais,
etc.
D-) Pourquoi un KM pour la
PME ?
· La satisfaction du client est devenue une condition de
vie de l'entreprise. Un nouveau contexte de « gestion par l'aval »
vient créer la corrélation entre la performance du front office
à la bonne gestion (rapide et efficace) des flux d'information au back
office. Cette bonne gestion est aussi contrainte par la capitalisation et la
mobilisation des connaissances acquises.
· Le développement du travail collaboratif
nécessite la mise en oeuvre de compétences transversales. Ce type
de travail ne veut pas dire que les collaborateurs se trouvent dans un
même endroit; le télétravail en équipe exige la
possibilité de partager, capitaliser et savoir mobiliser à titre
individuel des connaissances collectives.
· L'avantage concurrentiel d'une firme repose sur son
portefeuille de savoirs. Pour que cet avantage soit durable, il faut que cet
actif ne soit pas facilement appropriable, accessible et imitable par les
concurrents.
· Les connaissances/acteurs sont plus concentrées
dans une PME que dans une structure plus grande. Un acteur peut assurer seul
une fonction entière voire plusieurs.
E-) Le projet :
La gestion des connaissances est un projet continu qui doit
obéir aux règles de la gestion des projets. Il est reconduit
périodiquement (tous les 6 mois, un an ou plus).
L'objectif du projet « gestion des connaissances» de
formaliser les connaissances tacites afin de les rendre mobilisables et
opérationnelles au niveau de l'organisation entière. Il s'agit de
créer les conditions propices à la création de
connaissances nouvelles.
Dans l'usage courant, le mot projet a deux significations
-Celle d'un dessein qui appartient à
l'incertain ;
-Celle d'une première ébauche, qui ressort de
l'inachevé, alors synonyme de brouillon.
Dans le cadre de l'entreprise, le terme de projet est
utilisé pour désigner des activités particulières,
auxquelles l'organisation permanente et «standard» de l'entreprise
n'apporte pas de réponse optimum ou satisfaisante, activités pour
lesquelles la mise en oeuvre de méthodes de gestion adaptées est
nécessaire.
La particularité du projet KM est que c'est une
activité particulière qui le reste perrennement même en se
familiarisant avec le temps. Elle est reconduite périodiquement, peut
être allouée à une entité spécialisée
si la PME dispose des ressources humaines nécessaires, mais le KM reste
une affaire partagée qui requiert la participation de tout le
personnel.
Assurer le suivi d'un projet c'est s'assurer de trois volets
le concernant : l'efficacité, l'efficience et l'économie.
Sans capacité de palper les résultats d'un tel
projet qui traite l'intangible pour produire l'intangible, il aura l'aspect
d'un projet fantôme.
Rares sont les entreprises qui vivront sans rien faire pour
anticiper le changement de l'environnement ou même seulement
réagir. Elles investissent, recrutent évalue, évolue
restructure. Toutes ces actions devraient être annulées pour ne
laisser que l'effet de l'expérience et le mesurer.
- Efficacité du
projet
L'efficacité du projet ne peut être
mesurée que par rapport à l'objectif fixé au
préalable.
Pour être efficace, un système de connaissances
doit pleinement s'intégrer dans le métier de l'entreprise et
fournir en «temps réel » toute (et rien que) l'information
dont a besoin l'acteur de l'entreprise confronté à la
réalisation d'une activité spécifique.
Il est essentiel de s'appuyer sur une démarche
méthodologique qui place au coeur du système
d'information :
|
Description
|
Durée prévue
|
Durée réelle
|
Ecart
|
A
|
La compréhension du métier de l'E/se au travers
d'une approche « systémique »
|
|
|
|
B
|
La formalisation de la cartographie des processus=
rédaction du manuel de procédures
|
|
|
|
C
|
Inventaire des sources de savoir et de savoir-faire
|
|
|
|
D
|
Identification des besoins en matières de savoir et
savoir-faire
|
|
|
|
Exemple de tableau récapitulatif des étapes
à suivre pour la mise en place du système KM
II. Les étapes à suivre :
A-) Le lancement du
projet :
· Choix des membres du groupe ;
· Désignation du chef du projet: Bon
communicateur, esprit de synthèse et d'analyse.
B-) Le diagnostic :
· Analyse des
besoins
Un besoin est un manque dont la satisfaction est
nécessaire, utile ou agréable.
Un besoin n'est pas toujours exprimé par celui qui le
ressent. Il peut être latent ou potentiel, apparaître, subsister,
évoluer ou disparaître.
De façon générale, la démarche
fonctionnelle amène à s'interroger sur les attentes rationnelles,
ou non, des futurs utilisateurs (les bénéficiaires des services
attendus), sur les contraintes résultant de l'environnement
d'utilisation, et sur l'intangibilité de celles-ci.
La particularité de l'expression des besoins en
connaissances c'est qu'elles sont indicibles ou difficilement exprimés,
et dépendent pour une grande partie de la personne qui les exprime, ce
qui introduit un degré considérable de subjectivité.
Si l'on interroge 2 personnes qui occupent la même
fonction dans une entreprise, on sera étonné de la convergence de
leurs besoins. La complémentarité entre les besoins des 2 acteurs
donnera une idée plus claire sur les besoins en connaissances de la
fonction.
Dans les PME, une seule personne occupe une fonction, ce sont
les seuls besoins qu'elles arrivent à exprimer qui seront pris en
considération. En plus 3 erreurs sont fréquemment commises par
les futurs utilisateurs lors de l'expression de leurs besoins :
L'erreur
|
caractéristiques
|
remèdes
|
L'oubli
|
Le besoin mal décrit se trouve dépourvu du
caractère de manque et restera peut être sans solution
|
- Une démarche rigoureuse par étapes
- la définition du besoin par tous les utilisateurs
-le développement de la créativité
-l'étude de démonstrateurs fonctionnelles
(l'existant, une maquette)
|
La surspécification
|
Elément de la spécification correspondant
à une caractéristique d'une solution possible et non pas un
besoin
|
- la définition des fonctions de service attendu
-la prise en compte des contraintes en terme de
finalités
|
Le voeu pieux
|
Elément de la spécification décrivant une
caractéristique du besoin de telle façon qu'il est impossible de
valider une solution relative à cette caractéristique
|
- la quantification des fonctions et des contraintes par des
critères d'appréciation précis
- la valorisation des fonctions et des contraintes
|
Afin de faire face aux phénomènes d'oubli et des
problèmes apprivoisés, je propose un jeu11(*) à reconduire avant le
diagnostic périodique des besoins et des sources de la connaissance dans
l'entreprise.
Une journée jeu : inversons les
rôles
Aucun étranger à l'entreprise ne peut
prétendre connaître ses problèmes mieux qu'elle. C'est
l'acteur qui peut décortiquer le mieux ses actions pour les simplifier
et les améliorer. Il se peut qu'avec le temps on «apprivoise»
des problèmes, des mauvaises habitudes et des attitudes de façon
à ne plus percevoir leurs caractères de frein et d'handicap de
l'action. Des yeux nouveaux pourraient détecter l'anomalie. Un acteur
peut jouer toujours le même rôle, celui qu'il pense lui convenir le
mieux. Le jour où il décidera (ou aura l'occasion) de changer de
rôle, il pourra se découvrir autrement.
Si l'on part du même principe, et quand offre aux
acteurs de l'entreprise un instant de découverte et
d'auto-découverte, plusieurs problèmes seront résolus
avec en bonus un gain en flexibilité.
Le knowledge manager (ou l'entité qui gère le
savoir) fixe et se met d'accord avec tout le personnel sur la date du jeu. Les
jours exceptionnels dans la semaine du travail sont à éviter.
Toutes les fonctions des participants sont écrites sur
des morceaux de papier pour un tirage au sort. (Autres méthodes peuvent
être envisagées).
Chaque acteur tire un papier, la fonction qu'il va assurer
pendant une durée fixée (4 heures ou plus).
Une semaine après, le temps de consulter le manuel des
procédures et de s'informer auprès du vrai acteur, les
rôles sont échangés. Ce jeu permettra la chasse aux
problèmes apprivoisés (sources manquantes jamais
remarquées par le vrai acteur, lenteur d'une procédure...),
l'échange de savoirs et savoir-faire, la mise à jour des
procédures et des propositions.
Et «d'un point de vue didactique, pouvoir «dire son
travail'' est un moyen et une preuve de la maîtrise des savoir-faire
enjeu »
Les participants auront à présenter une
synthèse de leurs expériences, apprécier les actions et
proposer des actions correctives si nécessaire.
C-) Formalisation du savoir-faire
1- Le métier de
l'entreprise
L'entreprise peut commencer par formuler sa mission sa raison
d'être. Cette mission représente le métier de l'entreprise
et pourquoi elle existe. Ainsi, l'énoncé de la mission sera
compris par l'ensemble du personnel.
La distinction entre les activités métier et les
activités de support sera plus aisée et facilitera le passage
à l'étape suivante : la rédaction du manuel de
procédures.
2-La rédaction du manuel de
procédures
Ce sera la première mission du knowledge manager
désigné. Vu le nombre d'acteurs disponibles, la PME peut recourir
à l'aide de stagiaires d'écoles de gestion si chaque
employé ne peut pas assurer la rédaction des procédures
qui relèvent de ses fonctions. Bien évidemment, ces stagiaires
devront être formés aux techniques d'analyse et de formalisation
des procédures.
Cette décision sera prise après une
réunion de sensibilisation et d'explication de l'importance du projet
qui regroupera tout le personnel sans exceptions.
Un comité de suivi du projet sera constitué et
une première ébauche de la cartographie sera écrite et
communiquée.
D-) Choix de la méthode de
capitalisation du savoir
Pourquoi la PME veut mettre en place un système KM?
Elle devrait pouvoir répondre à cette question. Ce sera pour elle
un moyen d'atteindre un objectif bien déterminé qui peut bien
être tout simplement la protection de son capital intellectuel, assurer
la pérennité de son savoir-faire, développer les
compétences, catalyser l'apprentissage. Cet objectif peut
dépasser l'obtention d'une matière «connaissance»
traitée et viser l'amélioration des relations avec Les clients,
fournisseurs.. .tout l'environnement.
Elle saura un jour qu'elle voudra ou même devra grandir
pour survivre ou vivre. Une première étape du
développement organisationnel est de fixer l'état actuel pour
pouvoir croître. Si l'on admet que dans une entreprise, tout est
gérable, le savoir ne fera pas l'exception!
La fixation de L'objectif du KM dans une PME dépend de
la perception de La connaissance par le dirigeant.
L'entreprise peut se voir comme une seule entité, comme
elle peut être composée d'un ensemble d'entités
quasi-indépendantes. Cette vision du tout ou de parties
déterminera l'architecture du système KM.
Pour une PME, il est préférable de concevoir le
KM comme un projet global à l'entreprise, car un découpage
pourrait défavoriser la culture de partage nécessaire au
succès du système.
1- La méthode CAPEX (capitalisation de
l'expérience)
Cette méthode recommandée aux petites et
moyennes entreprises consiste à reproduire toutes les expériences
formatrices sous forme de notes de synthèse datées, qui seront
par la suite intégrées dans la base des connaissances
mère.
L'installation du système CAPEX passe par plusieurs
étapes :
- L'identification du savoir-faire unique et/ou
stratégique à capitaliser en priorité (en demandant
à la hiérarchie).
- Collecte des savoir-faire et des documents
auprès des acteurs (interviews).
- Validation des
propos.
- Rédaction des
synthèses thématiques.
- Enrichissement des connaissances en incitant les acteurs
à proposer des
améliorations.
- Analyse pédagogique visant l'étude de
transférabilité et la reproductibilité des
savoir- faire.
- Conception du transfert des savoir-faire reproductibles.
Dire que la connaissance est très diverse c'est
admettre qu'il existe différentes formes du savoir, en particulier il
faut en distinguer deux types :
- Le savoir formalisé: c'est une forme de
connaissance qui peut être transmise, sans perte
d'intégrité, par le biais d'un discours.
- La connaissance tacite, implicite. .est, par
opposition une forme de connaissance impossible ou très difficile
à traduire dans un discours : elle est incommunicable par le langage.
III. Quels sont les retours sur investissements d'une
démarche KM ?
La mesure directe de la valeur ou de la productivité de
la connaissance est impossible. Le savoir n'est pas une marchandise qu'on
achète et qu'on vend comme des carottes ou des automobiles le savoir
n'obéit pas aux principes traditionnels de l'économie,
fondés sur la production, la transformation et les échanges de
marchandises. Ce qu'il convient de mesurer c'est l'impact du savoir
partagé sur la performance collective.
Les bénéfices concrets et mesurables d'une
approche KM les plus souvent cités par les entreprises sont :
· La réactivité :
capacité de l'entreprise de s'appuyer sur ses capteurs internes (agences
commerciales, guichet, calI center) pour réagir vite, voire anticiper,
les signaux émergeants du marché.
· La décision :
capacité de prendre des décisions en situation complexe,
fondées sur la combinaison de multiples points de vue, parfois
incomplets ou contradictoires.
· L'efficacité :
capacité d'éviter de répéter les erreurs
déjà produites et la redondance des tâches.
· L'innovation :
capacité à manager des dispositifs de fertilisation
croisée, à rencontres fortuites, à capitaliser sur les
bonnes pratiques, les idées.
· La flexibilité :
capacité à donner une responsabilité élargie aux
équipes autonomes.
IV. Quelques conseils pour mettre en place un
KMS ?
Pour construire une organisation apprenante, il faut un
Knowledge Management System :
ü La raison d'être d'un KMS est
l'amélioration des processus de production ;
ü La valeur ajoutée d'un KMS n'est significative
que dans le cadre d'une organisation en réseau ;
ü La structure du KMS n'épouse pas le
modèle décisionnel hiérarchique (en pyramide) ;
ü Le KMS appartient à ses utilisateurs ;
ü Le KMS doit être évolutif, et suit les
changements qui affectent les processus ;
ü Le KMS doit être dynamique, facilitant les
transferts de connaissances ;
ü Le KMS doit être indépendant de la
plate-forme technologique ;
ü Le KMS doit rester simple et facile
d'accès ;
ü La technologie reste un facilitateur. Ce sont les
personnes qui font le travail ;
ü Raisonner flux de connaissance, et non stock ;
ü Penser en termes de compétences
combinatoires.
V. Quelles sont les erreurs à ne pas commettre
dans un projet KM ?
La première erreur serait de ne pas reconnaître
le caractère systémique et multidisciplinaire du Knowledge
Management:
· Systémique, en ce
sens que le projet ne doit pas concerner qu'une petite partie de l'entreprise
en ignorant les autres, mais qu'il doit viser un progrès du tout et de
l'ensemble des parties;
· Multidisciplinaire, en ce
sens que l'équipe porteuse du projet doit avoir des qualités et
des compétences.
Les 11 erreurs les plus classiques sont :
· Ne pas avoir une compréhension claire et
partagée des enjeux du projet KM ;
· Mettre l'emphase sur les stocks de savoirs au
détriment des flux ;
· Considérer la connaissance comme un objet
gérable indépendamment des cerveaux humains ;
· Ne pas réaliser que le premier objectif du
KM est de créer un sens partagé de l'environnement de
travail ;
· Ne pas accorder d'attention à la dimension
tacite de la connaissance ;
· Instaurer une différence entre les gens de
connaissance et les gens d'action ;
· Brider le raisonnement et la
pensée ;
· Se focaliser sur le passé et non sur le
futur ;
· Ne pas reconnaître l'importance de
l'expérimentation ;
·Substituer l'interface technologique au contact
humain, Chercher à mesurer la connaissance.
D'après ce qui a été avancé on
pourra dire que :
Le KM Facteur de développement
social
*La structuration du travail en groupe et de l'entreprise en
réseau, basée sur la reconnaissance mutuelle de l'apport des
compétences à une finalité partagée et non sur la
seule hiérarchie, améliore le sentiment personnel et mutuel
d'appartenance et de valorisation
Le KM Facilitateur des
organisations
*facilitateur des organisations par processus transverses : la
qualité client, la performance et la compétitivité, la
production de valeur seront améliorées par la communication, la
coordination et la coopération entre les équipes,
*facilitateur de l'apprentissage collectif:
l'amélioration des performances et de l'expertise individuelles et
d'équipe, le développement de la réactivité et de
l'anticipation, l'innovation par hybridation, concourent à une
organisation générant un tout supérieur à la somme
des parties.
Conclusion
Dans une économie où la seule certitude est
l'incertitude, l'unique source d'avantage concurrentiel durable est le savoir.
La technologie omniprésente, les concurrents multiples, les entreprises
qui réussissent sont celles qui créent constamment de nouveaux
savoirs, les intègrent rapidement dans de nouvelles technologies et de
nouveaux produits.
Ces comportement caractérisent l'entreprise
créatrice de savoir dont l'unique activités est l'innovation
permanente.
Et pourtant malgré tous les discours sur l'importance
de l'intelligence et « le capital intellectuel », peu de
responsables ont saisi la véritable nature de l'entreprise
créatrice de savoir, sans parler de la façon dont elle doit
être gérée.
Bref, nous passons d'une économie essentielle
basée sur des ressources physiques à un environnement dans lequel
les facteurs critiques sont de nature immatérielle. Mais, il est
dangereux de limiter la prise en compte des facteurs immatériels
à l'information et à la technique comme trop souvent. Ce compte
en pratique, c'est la mobilisation des créativités internes et
externes, la capacité à construire des relations avec ses
clients, ses partenaires, son environnement. Ce qu'il faut donc prendre en
compte, c'est l'ensemble des ressorts des comportements humains.
L'entreprise n'est plus propriétaire du capital humain
au sens juridique du terme. Le capital humain est donc, pour nous, un passif, c
à d que c'est une dette de l'entreprise vis-à-vis de ses
salariés. En face de cette ligne, dite passive, il conviendrait de
mettre une ligne d'actif qui permettre l'équilibre de bilan, et qui
serait la capacité de l'entreprise à valoriser ce capital humain,
sa capacité structurelle à le faire travailler dans un contexte
qui le valorise.
C'est-à-dire la valorisation de différents
composant de connaissance, de savoir, de savoir faire et de compétences
que l'homme maîtrise.
Pouvons nous un jour passer l'écriture comptable
suivante ?
Ressources cognitives
Capital humain
-KM : knowledge management;
-KMS: knowledge management système;
-GC : Gestion des connaissances ;
-PME : Petite et moyenne entreprise.
Bibliographie
Ouvrages
Collection Microsoft Encarta 2006
Le petit ROBERT
LAROUSSE
Ahmed BOUNFOUR, « Le management des ressources
immatérielles »,
« Version HTLM »
Alain HENRY et Ignace
MONKAM-DAVERAT, « Rédiger les procédures de
l'entreprise ».
« Version HTLM »
Prax, JY., « le guide du knowledge
management : concepts et pratiques du management de la
connaissance ».
« Version HTLM »
Bruneau, JM., Pujos, JF., « le management des
connaissances dans l'entreprise ».
« Version HTLM »
Drucker, PF., « Le knowledge management ».
« Version HTLM »
Ermine, JL. «La gestion des connaissances, un levier de
l'intelligence économique ».
« Version HTLM »
WWW.I-KM.COM
WWW.BRINT.COM/KM
WWW.CIO.COM
WWW.KMWORLD.COM
WWW.KNOWLEDGE-NURTURE.COM
WWW.ICASIT.ORG/KM
WWW.NETECONOMIE.FR/DOSSIERS/DOSSIERKM.HTML
WWW.YAHOO.FR
WWW.GOOGLE.COM
WWW.VOILA.FR
WWW.ALTAVISTA.COM
* 1 Sources : Le
management des connaissances dans l'entreprise, Editions d'organisation,
1992, version HTML
* 2 Réal Jacob est
détenteur d'une maîtrise en psychologie industrielle, d'un
diplôme d'études supérieures en sciences du travail de
l'Université de Louvain. Titulaire adjoint de 1999 à 2000, il est
professeur titulaire de management à HEC Montréal. Il a
enseigné au Département des sciences de la gestion et de
l'économie de l'Université du Québec à
Trois-Rivières de 1983 à 2000. Il travaille sur les nouvelles
formes de travail à distance, la gestion du changement technologique,
l'entreprise-réseau et la PME apprenante
* 3 Version HTLM
* 4 Professeur,
Département Management, Agrégé des Facultés en
sciences de gestion, Habilitation à Diriger des Recherches en gestion,
Docteur ès Sciences de Gestion, Université d'Aix-Marseille III.
Licencié en droit. Diplôme ESSEC.
* 5 Thomas
Davenport : Directeur et associé, Accenture
Institute for Strategic Change, Cambridge, professeur invité, Tuck
School of Business du Darmouth College, Hanover, États-Unis
Considéré comme l'un des 10 maîtres de la nouvelle
économie ,Thomas Davenport est un des spécialistes les plus
réputés en matière de gestion des connaissances.
* 6 né le 6 novembre 1922
à Sainte-Menehould, Marne, Élu le 14 juin 1999, dans la section
Morale et Sociologie, au fauteuil laissé vacant par le
décès de François Lhermitte
* 7 On organizational
learning,Chris Argyris,1994
* 8 Les principes
du management des ressources fondées sur le savoir, revue
française de gestion, pp70-75, septembre-octobre ,1995. version
HTLM
* 9 Ikujiro Nonaka est le
professeur distingué par Xerox dans la connaissance à
l'école de Haas des affaires à l'université de la
Californie, Berkeley.Il est également le doyen de fondation de
l'école graduée de la Science de la connaissance à
l'institut avancé au Japon de la Science et de la technologie
(JAIST).
* 10
Modalités de conversion de la connaissance.source.Nonaka et
Konno.1998
* 11 Source :
www.google.fr Etapes a suivre pour la
mise en oeuvre d'un Projet