Identification des contraintes et stratégies des structures de recherche face à la problematique de la recherche dans les universités sénégalaises:Cas des laboratoires de recherche de l Université Gaston Berger de Saint Louispar Abdoulaye Dramé Université Gaston Berger de Saint Louis - Maitrise 2005 |
Université GASTON BERGER de Saint- Louis *** U.F.R. des Lettres et Sciences Humaines *** Section de Sociologie *** SUJET : Identification des contraintes et stratégies des structures de recherche face à la problématique de la recherche dans les universités sénégalaises : Cas des laboratires de l'UGB Présenté par Sous la direction de M..bdoulaye Dramé Pr. .bdoulaye Niang Maître de Conférences .NNEE .C.DEMIQUE 2004 - 2005 DEDICACE : A la mémoire de : > Feu Lieutenant Abdoulaye Coumba Dramé, mort pour la patrie le 30 Octobre 1997 en Casamance ; > Feu Mouhamadou Oumou Dramé ; > Feu Samba Souaré Diaby ; > Feu Hamady Diné Dramé ; > Feu El hadji Mansour Niang, pour son courage et sa
disponibilité intellectuelle. Je dédie également ce travail à : > Mes parents pour l'éducation qu'ils m'ont
donné, pour m'avoir encadré, entouré > Ma grand-mère Diéba Sakho > Penda Daff et toute la maison de PODOR pour avoir fait de moi un membre à part entière dans la famille de Mame Ablaye Daff. Je ne vous oublierai jamais. > L'armée du G5C pour leur disponibilité et pour l'estime qu'il me porte. > Mes quatre neveux (Bath, Toulaye, Cheikh, Souaré) et à Awa Abdoulaye Sy, de véritables partenaires qui m'ont apporté soutien psychologique et amour > Grande dédicace à Bakaly TOÏ, pour ces conseils, sa disponibilité et sa grande capacité d'écoute. Pour tout cela, je vous dit MERCI. REMERCIEMENTS : Il nous plaît de remercier du fond du coeur un certain nombre de personnes sur qui nous avons compté tout au long de cette entreprise scientifique. D'abord, notre encadreur le Professeur Abdoulaye Niang qui a dirigé ce travail avec toute la rigueur scientifique qui sied à un mémoire de maîtrise. Puis, tous les enseignants de la section de Sociologie qui nous ont inculqué la science sociologique tout au long de notre formation. Enfin, les anciens de la section en l'occurrence Messieurs Amédoune Bâ, Bouna Ahmet Fall, Abdoulaye Niang Junior et Mouhamédoune Abdoulaye Fall « mon voiz »pour leur conseil et leur disponibilité sans faille. Nos remerciements vont également à l'endroit des responsables de laboratoire et des différentes structures du rectorat pour nous avoir écouté et répondu à nos sollicitations. Lamine Ndao, Mamadou Seydou Kane, Amadou Badji, Ibrihima Touré, Abass Kane, Thierno Mbow, Lassana Dramé ont bien voulu corriger ce travail. Qu'ils en soient remerciés. C'est aussi l'occasion de remercier du fond du coeur : + Zeng, Papis « le Fugitif », Ibnou, MEF, Lumére, Thierno Faye, Djiby mon Voiz, Kao Diaby, Tapha, Mo, Baldé, Am Déme et Dany + Mamadou Thiam, Mouhamadou Dia, Sérigne Cheikh, Ass, Imam Malick, Ibrahima Sy, Mame Cheikh, Mon parent Vito + Salane, Mame Coumba, Daba et Fina, Noella, Hady, Kadia, + La classe : Ndéye Yama, Astou, Demba, Fatou Sakho, Zakaria Ziguilon, Alpha, Cina, Astou, Fall.... + Mes cousins : Moctar, Boubacar et Boudia... + Mes oncles Ba Souaré, Abdoul Diaby, Moussa Waldé, Famoro, Bath Khassé... + Mes frères : Oumar Sokhna, Las sana Poulo, Kaouné, Mouhamadou Mbintouné, Issa, Bakary, Youba, Lassana Biya, Lassana Dalla, Ousmane, Kao... + Mes soeurs : Manthinta, Bakao, Waldé, Mbouré, Sira Sylla, Maimouna Dramé, les deux Waldé, Khardiatou Tiréra, Hawa, Sira Kao, Astou Kao,... + Mes compagnons du « tour du Sénégal » : David, Rokhya, Mbaye, Fatou Cissé et Faye notre chauffeur. + Tous ceux qui nous portent dans leurs coeurs, leurs pensées, nous vous disons Merci.
AUF : Agence Universitaire de la Francophonie BAST : Bureau des Affaires Scientifiques et Techniques BM : Banque Mondiale BU : Bibliothèque Universitaire CAMES : Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur CCOS : Centre de Calcul Ousmane Seck CIERVAL : Centre Interdisciplinaire d' Etudes et de Recherche de la Vallée CIRST : Conseil Interministériel de la Recherche Scientifique et Technique CMES : Conférence Mondiale sur l'Enseignement Supérieur CNDST : Centre National de Documentation Scientifique et Technique CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique CODESRIA : Conseil pour le Développement de la Recherche Scientifique en Afrique CRE : Centre de Recherche et d'Essais DAST : Direction des Affaires Scientifique et Techniques DEA : Diplôme d'Etude Approfondie DESS : Diplôme d'Etude Supérieur Spécialisé DGRST : Délégation Générale à la Recherche Scientifique et Technique DIETEL : Diplôme d'Ingénieur en Electronique et Télécommunication DUG : Diplôme Universitaire de Gestion DURIG : Diplôme Universitaire en Réseau Informatique et de Gestion EGEF : Etats Généraux de l'Enseignement et de la Formation ERMURS : Equipe de Recherche sur les Mutations du Rural Sahélien FIRST : Fonds d'Impulsion de la Recherche Scientifique et Technique GELL : Groupe d'Etude Linguistique et Littéraire GERCOP : Groupe d'Etude et de Recherche Constitutionnel Politique GERSEC : Groupe d'Etudes et de Recherche en Sciences Economiques GIRARDEL : Groupe Interdisciplinaire de Recherche pour l'Appui à la Planification Régionale et au Développement Local IFAN: Institut Fondamental d'Afrique Noire IMP : Institut de Physique Météorologique ISRA : Institut Sénégalais de Recherche Agricole ITA : Institut de Technologie Alimentaire ITNA : l'Institut Technique Nucléaire Appliquée LANI : Laboratoire d'Analyse Numérique et d'Informatique LERSTAD : Laboratoire d'Etudes et de Recherches en Statistique et Développement LSH : Lettres et Sciences Humaines MASS : Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication ORSTOM: Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre Mer PAS : Programmes d'Ajustement Structurel PER : Personnel Enseignant et de Recherche PNB : Produit National Brut PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement SAES : Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur SAT : Sciences Appliquées et Technologies SEG : Sciences Economiques et de Gestion SERST : Secrétariat d'Etat chargé de la Recherche Scientifique et Technique SJP : Sciences Juridiques et Politiques SST. : Services Scientifiques et Technologiques UCAD : Université Cheikh Anta Diop UFR : Unité de Formation et de Recherche UGB : Université Gaston Berger UNESCO: Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture URED : Université Recherche et Développement URIC : Observatoire pour l'Etude des Urgences, des Innovations et des Mécanismes du Changement Social UVA : Université Virtuelle Africaine LISTE DES TABLEAUX Courbe 1 : Evolution Taux d'Accroissement Naturel des Etudiants par année (1990 à 2005) Courbe 2 : Evolution des dépenses de fonctionnement des véhicules des UFR et des subventions, allocations et bourses ou frais de publication de 2003-2005 Diagramme 1: Répartition des étudiantes en fonction des UFR en 2005 Diagramme 2 : Répartition des enseignants de l'UGB selon le grade 2004-2005 Diagramme 3 : Taux d'encadrement des étudiants de la maîtrise et du troisième cycle en 2005 à l'UGB Diagramme 4 : Répartition du budget des UFR en fonction des chapitres en 2005 Figure 1 : Organigramme de l'UGB Tableau 1 : Répartition des personnes enquêtées en fonction des laboratoires Tableau 2 : Evolution des effectifs de l'UGB par UFR Tableau 3: Répartition de l'effectif du PER de l'UGB par catégorie en 2005 Tableau 4 : Répartition du PER selon le sexe Tableau 5 : Résultats du concours d'agrégation du CAMES de 1991 à 2005 Tableau 6 : Pourcentage des réussites au concours d'agrégation de 1991 à 2005 Tableau 7 : Rythme d'accès au rang magistral à l'UGB Tableau 8 : Répartition du taux d'encadrement des étudiants en fonction des années Tableau 9: Les différents enseignements offerts par l'UGB Tableau 10 : Répartition des différentes publications de l'URED en fonction des années Tableau 11 : Répartition de la documentation en fonction des UFR Tableau 12: Répartition de la documentation dans les centres de documentations des UFR de l'UGB Tableau 13 : Répartition des membres selon l'âge Tableau 14 : Répartition des membres selon le sexe Tableau 15 : Avez-vous publié des articles dans des revues scientifiques ? Tableau 16 : Répartition des laboratoires de recherche selon le statut juridique Tableau 17 : Répartition des laboratoires en fonction du domaine d'investigation Tableau 18 : Répartition des laboratoires en fonction du type de recherche Tableau 19 : Répartition des laboratoires de recherche de l'UGB en fonction de la possession d'un organe de diffusion Tableau 19 : Répartition des laboratoires en fonction du type de réalisation et d'activité scientifique Tableau 20 : Répartition des laboratoires en fonction de leur critère d'adhésion Tableau 21 : Inventaire de la documentation et de la logistique des laboratoires de recherche de l'UGB Tableau 22 : Répartition des laboratoires en fonction de leurs sources de financement Tableau 23 : Répartition des pourcentages des budgets primitifs des UFR de l'UGB (2003-2005) SOMMAIRE : INTRODUCTION : 1 PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE CHAPITRE I : Cadre théorique 4 CHAPITRE II : Approche méthodologique 35 DEUXIEME PARTIE : CADRE D'ETUDE CHAPITRE I : Présentation
socio-historique et organisationnelle de l'Université Louis 43 CHAPITRE II : Présentation des structures, des supports pédagogiques et de recherche ...57 TROISIEME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS CHAPITRE I : Identification des laboratoires et de leur fonctionnement 63 CHAPITRE II : Contraintes et stratégies
des laboratoires de recherche de l'UGB CONCLUSION ...91 BIBLIOGRAPHIE GENERALE .94 ANNEXE .99 INTRODUCTIONLe débat sur les universités est d'une actualité brûlante. En effet, les crises au sein des institutions d'enseignement supérieur constituent une préoccupation majeure des nations du monde et celles africaines en particulier. Cette situation n'est pas paradoxale au regard de l'importance des universités dans la production et la reproduction des connaissances d'une part et des diverses missions des universitaires dans la marche des sociétés vers le développement et l'émancipation des masses, d'autre part. Au préalable, pour que l'université joue pleinement sa mission de développement, un environnement économique et social propice lui est nécessaire. C'est pourquoi, la recherche des conditions de travail et de vie est devenue les repères sur lesquels fonctionnent et convergent les universitaires. Ainsi, la migration internationale des chercheurs1 se développe de plus en plus et prend des dimensions inquiétantes. Le chercheur n'a plus de nation, il est la propriété de tous, surtout du plus offrant. Ce phénomène n'épargne pas certains pays du Nord comme la France2.Les Etats économiquement faibles3 à l'image des pays africains également , sujets à des crises sociales de tous genres, sont des terrains favorables à la fuite des cerveaux ; ce qui rend encore tout effort de développement difficile. Est-ce encore une forme nouvelle de déportation des têtes« intelligentes »4 de l'Afrique qui souffre encore des conséquences de la traite négrière ? Où est-ce une réalité qui vient confirmer les injonctions de la 1 Aussi longtemps que l'on remonte dans l'histoire de l'humanité, la migration des savants ou chercheurs a toujours existé. Durant la révolution industrielle, des savants français quittaient la France agricole pour aller en Angleterre, pays qui a amorcé la révolution industrielle. Il est possible qu'entre l'Egypte pharaonique et la Grèce qu'il se soit passé les mêmes mouvements. Pendant les guerres mondiales 14-18 et 39-45, les vainqueurs se sont accaparés des intellectuels des vaincus. Les Etats-Unis et l'Union soviétique ont entre autres bénéficié de l'exode massif des compétences allemandes. 2 15% de l'ensemble des chercheurs et cadres supérieurs que compte la population française sont expatriés. Aux Etats-Unis travaillent ou étudient 5000 ingénieurs et chercheurs français. Pour plus de détails sur cette question, consulter les sites www.frontnational.com/argumentaires/fuitecerveaux.php et www.swiss-list.com/news/swl_bra1.pdf. 3 « 13% de la population mondiale, l'Afrique n'accueille que 1% des investissements directs étrangers dans le monde, assure seulement 1% du PIB mondial et environ 2% du commerce mondial (...). 33 des 48 pays les moins avancés du monde. 40% de sa population habitant au Sud du Sahara vivent au dessous du seuil de pauvreté international de 1$ par jour et par personne ». Ce sont les constats de la Commission de l'Union Africaine dans «Le plan stratégique de la Commission de l'Union Africaine. Volume 1 : Vision d'avenir et missions de l'Union Africaine »,Mai 2004 in www.africa-union.org/au. 4 Nous utilisons ce concept dans le but de faire un parallélisme entre la fuite des cerveaux et la traite négrière. Cette comparaison connaît des limites si l'on sait que les esclaves en partant n'avaient aucune idée de ce qui les attendaient en Amérique ce qui n'est toujours pas le cas des chercheurs. Banque Mondiale (BM) qui affirmait que « l'Afrique n'avait pas besoin d'enseignement supérieur »5 ? Toutefois, force est de reconnaître que l'enseignement supérieur est en crise et le tableau que lui peignent les analystes n'est pas des plus reluisants. L'enseignement supérieur a souffert et pâtit encore des conséquences des politiques d'ajustement structurel. Ces dernières, en réduisant la capacité d'intervention de l'Etat -qui est financièrement limité -a programmé la « mort » de l'université au profit des secteurs dits productifs. Ainsi, par la faute des bailleurs de fonds, l'enseignement supérieur vit depuis les années d'ajustement, une situation de décrépitude sans précédent. Partant de là, les chercheurs en général, les universitaires en particulier, se trouvent limités dans leur volonté de faire de la recherche et s'obligent (ou sont obligés) de s'expatrier pour qu'enfin, loin d'être une utopie, la recherche comme activité soit une réalité. Au moment où elle constitue une priorité nationale des grandes puissances du monde, la recherche semble être en Afrique une activité de luxe réservée à une classe « privilégiée ». En réalité, la participation de l'Afrique dans la production scientifique internationale est minime. Comme l'écrivait Joseph Ki-Zerbo « la contribution de l'Afrique Subsaharienne à la littérature mondiale n'est que de 0.3%. L'Amérique latine à titre comparatif produit 0.94% de cette littérature, pendant que les pays du Nord de notre planète assurent 94% des publications scientifiques du monde »6 . Qu'est-ce qui empêche les universitaires africains en général, et sénégalais en particulier de faire de la production scientifique ? Comment se porte la recherche au sein de l'Université Gaston Berger de Saint Louis (UGB) et particulièrement ses structures de recherche ? 5 M.I.ANESHA et A.MAMA. (1994), « Limitation ou élargissement de la liberté académique : la responsabilité des universités », in Liberté académique, Dakar, CODESRIA : 82. 6J.KI-ZERBO. (1992), La natte des autres. Pour un développement endogène en Afrique, Dakar, Karthala, CODESRIA : 8. Ainsi, cette étude que nous nous proposons de faire sur la situation de la recherche en nous appuyant sur les laboratoires existants à l'UGB de Saint Louis s'articule autour de trois directions : D'abord, il s'agira de préciser le cadre théorique et méthodologique. Ici, seront abordés notamment l'état de la question, la position du problème, l'intérêt du sujet, les objectifs de l'étude, avant de dégager une hypothèse et de faire la conceptualisation. L'approche méthodologique sera axée autour de l'histoire de la collecte, de l'inventaire des techniques de recueil de données, des techniques de traitement des données, de l'échantillonnage et enfin des difficultés rencontrées ; Ensuite nous présenterons le cadre d'étude. Dans cette partie, nous ferons dans un premier moment la présentation socio-historique et organisationnelle de l'UGB et dans un second moment, nous aborderons la question des structures et supports pédagogiques et de recherche ; Enfin la troisième étape sera consacrée à l'analyse et à l'interprétation des résultats de l'enquête qui permettront d'identifier autant les membres que les structures de recherche, les contraintes que rencontrent les laboratoires dans leur fonctionnement et les stratégies déployées par leurs membres afin de trouver des solutions alternatives. Dans cette première partie, il est question de faire état des grandes étapes de la démarche intellectuelle et empirique de l'étude. Le premier chapitre ou cadre théorique de l'étude consiste ainsi à conquérir et construire son objet, tandis que le second chapitre en expose la démarche empirique ou la méthodologie. |
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