CONCLUSION :
Il ressort ainsi de notre exposé que le secteur
bancaire tunisien a connu durant la période allant de 2002 à 2006
une croissance considérable à travers le développement des
produits et l'expansion de l'activité de crédit, se traduisant
par un accroissement important du PNB. Néanmoins, les banques affichent
dans l'ensemble une régression au niveau de la rentabilité en
raison des efforts énormes fournis en matière de provisionnement,
de modernisation des systèmes d'information et d'expansion des
réseaux d'agences. Au chapitre de la gestion prudentielle, quelques
banques de la place se sont déjà conformées aux normes en
vigueur tandis que d'autres affichent des ratios qui commencent à y
converger. D'ailleurs, la levée des ressources longues par certaines
banques, leurs politiques de provisionnement intensif ainsi que
l'amélioration de la qualité des crédits octroyés
attestent de l'avancée des banques tunisiennes au niveau de la gestion
des risques. Toutefois, ces efforts diffèrent à travers les
différents établissements.
L'enjeu est alors de se conformer, dans un premier temps, aux
normes internationales pour maîtriser le risque encouru et d'assainir la
culture du crédit afin d'assurer un développement sain. Cet
assainissement augmentera les chances de privatisations ou de fusions pour se
préparer à l'accès aux marchés étrangers.
L'analyse des banques, en relation avec l'environnement dans lequel elles
évoluent a permis d'identifier trois catégories de valeurs :
* Une première catégorie regroupe des valeurs
qui sont caractérisées par de bons fondamentaux : un portefeuille
sain, une bonne gestion des risques, un niveau adéquat de
provisionnement. Seule note discordante, ces valeurs se vendent très
cher sur le marché boursier. Avec l'actif le plus sain du secteur, la BT
est l'exemple parfait de cette catégorie, avec une rentabilité de
12,6% et un taux de provisionnement de 98,5% est la banque la plus solide et la
plus rentable du secteur. Nous pouvons également y inclure l'ATB du fait
qu'elle présente de bons fondamentaux. Avec des efforts incontestables
de mise à niveau et de gestion des risques, ces valeurs constituent une
« garantie de qualité » dans un secteur où la
qualité se trouve être une denrée rare. Dans une logique de
portefeuille, la BT et l'ATB peuvent être considérées comme
des valeurs de fond. Il serait intéressant de miser sur ces valeurs,
* Une deuxième catégorie est constituée
de valeurs qui présentent des fondamentaux de qualité, certes
moindre, mais satisfaisante et qui sont en nette amélioration. Il s'agit
de banques à fort potentiel de croissance, mais qui se vendent aussi
cher sur le marché : c'est le cas de l'Amen Bank, la BH et la BIAT. Vu
les progrès et les efforts perceptibles pour l'amélioration de
leur système de gestion, ces banques jouissent d'une
crédibilité indéniable quant à leur
développement futur. Une fois l'actif convenablement assaini et leurs
fondamentaux conformés aux normes internationales, ces banques
pourraient facilement être sujettes à des privatisations ou
à des fusions. Il s'en suit naturellement une amélioration de la
gouvernance, une meilleure rigueur au niveau de la gestion et une
rentabilisation optimale des ressources.
Enfin, la troisième catégorie regroupe des
institutions qui présentent les moins bons fondamentaux, bien qu'ils
soient en progrès, et qui sont loin de respecter les ratios prudentiels.
C'est le cas de la STB et de la BNA. Au niveau de la valorisation, il est
apparu que leurs prix
IFID 2008 : 27EME promotion Actualités Bancaires et
Financières
n'incorporent pas de primes liées à des
possibilités de fusions ni de restructurations. Sans doute, les
investisseurs ne croient pas à la possibilité d'occurrence de
tels scénarios vu la faible qualité de leurs fondamentaux.
Cependant, la STB, possédant l'actif le plus important du secteur, est
une valeur stratégique du fait qu'un investisseur qui prévoit des
évolutions favorables quant au développement de l'activité
du secteur du tourisme en Tunisie peut miser sur cette valeur.
Quant à l'UIB et ATTIJARI, elles présentent un
lourd portefeuille de créances non performantes et leur niveau actuel de
fonds propres ne permet pas d'effectuer le nettoyage nécessaire. Une
recapitalisation de ces banques permettrait d'assainir leurs bilans et leur
offrirait ainsi un potentiel de croissance à long terme. Cet état
des lieux a ainsi permis de donner une idée d'ensemble sur les
établissements bancaires tunisiens, notamment sur les plans de la
rentabilité et de la gestion des risques.
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