L'enfant consommateur est-il une proie facile ?( Télécharger le fichier original )par Marion Moreau INSEEC Paris - Master 2008 |
c. Les théories établit par les marketeurs et les publicitairesLa forme et le contenu des messages : critères appréciés et critères rejetés par les enfants13(*)
Recommandation pratique pour s'adresser aux enfants14(*)
Les publicitaires doivent s'efforcer de suivre au maximum ces recommandations. Cependant ils n'ont pas encore la garantie d'un succès. - l'expérience directe avec le produit. Modèle d'apprentissage des marques par l'enfant consommateur15(*) Dans ce modèle on peut constater que l'expérience directe avec le produits se situe au même niveau que les parents ou encore que les groupes de pairs. Le fait d'utiliser le produit, de l'avoir en main, constitue pour un enfant, un réel apprentissage. Grâce à l'expérience l'enfant saura si le produit lui convient et comment l'utiliser. C'est la meilleure façon pour lui de l'apprécier à se juste valeur. En fait la publicité l'amène à connaitre le produit et à s'y intéresser mais c'est cette expérience directe qui entraine l'acte d'achat. Il convient de préciser qu'aujourd'hui pour se différencier, une entreprise ne doit plus se contenter de connaître parfaitement sa cible. En effet toutes les entreprises commandent des études de marché et on accès à l'information. Ce qui importe et qui est gage de succès est sans nul doute l'anticipation. Il faut prévoir les nouvelles tendances, établir des plans d'action, savoir choisir entre toutes les informations et les utiliser à bon escient pour un maximum d'efficacité. Il ne faut donc en aucun cas penser que toucher efficacement les enfants est chose facile. Il faut certes bien connaitre les enfants mais il faut aussi les comprendre, savoir anticiper leurs besoins et prendre en compte leurs envies.
Les 6 règles d'or du marketing jeune16(*). - Décider sur des faits; ni sur des opinions, ni sur des suppositions - Pratiquer une segmentation opérationnelle du public et cibler des actions. - Adopter une démarche triplement dynamique de projet pour le jeune : - Anticipation : une projection vers demain - Modélisation : des objectifs précis et mesurable + des moyens humains et financiers - Construction : une stratégie forte et des tactiques actualisables. - Planifier à court, moyen et long terme, idéalement sur 5 ans (à peu près un cycle de vie enfantin) avec des actions calées dur l'année scolaire. - Protéger l'investissement; conquête+fidélisation (que posera-t-on après cette population ? Comment rester «aspirationnel» ?) - Optimiser en permanence (mesure régulière des résultats obtenus ; corrections des erreurs) Conclusion Nous pouvons considérer que l'ensemble des recherches et des méthodes mises en place pour toucher la population enfantine ne sont en aucun cas parfaites. En effet ces règles ont été établit, certes en interrogeant des enfants, mais par des adultes avec un langage d'adulte. Les résultats obtenus sont-ils réellement fiables ? En effet l'enfant n'est pas capable de comprendre en totalité ce qu'on lui demande car son langage est bien plus simple et il n'a pas les mêmes capacités d'écoute et de concentration. De plus, contrairement à l'adulte qui est autonome et logique dans ses décisions, qui sait exprimer clairement son opinion et les raisons qui ont conduit à faire tel ou tel choix, l'enfant va privilégier le registre affectif pour choisir et évaluer un produit. Il aura donc toujours tendance à se diriger vers des marques familières car elles auront tendance à le rassurer. Les marketers doivent donc absolument remettre en cause leurs acquis pour toucher efficacement le consommateur enfant. Selon C. Derbaix17(*), les annonces publicitaires n'ont pas non plus le même effet chez l'enfant que chez son aîné. Chez l'adulte on aura tout d'abord les effets cognitifs suivi de l'affectif puis du conatif. Chez l'enfant ce schéma est totalement bouleversé. On aura en premier lieu les effets affectifs, puis le conatif (intention d'achat) et pour finir le cognitif (réflexion et connaissance sur le produit). Le problème dans la plupart des recherches sur les enfants est que les responsable marketing ne prennent pas en compte ni les aspects cognitifs ni les aspects conatifs. Ils se contentent souvent de méthodes d'analyse non verbale. En somme, il dispose l'enfant devant une publicité, et ils observent ses réactions et donc apprécier l'impact affectif de l'annonce. Cette approche n'est elle pas limitative ? De plus dans cette approche d'analyse, on oubli très souvent que l'enfant consomme rarement seul. Il est encadré et conseillé par ses parents et fait ses choix en fonction de ce guide indispensable. Voilà encore une seconde limite à toutes ses analyses sur le comportement décisionnel du consommateur-enfant. Les tests devraient, pour être plus en phase avec la réalité, mettre en scène l'enfant et une partie de son environnement familial habituel. * 13 Natalie Guichard, Les enfants et la publicité, Article paru dans le numéro 78 de Réalités Familiales, Oct. 2006 * 14 Source: J.Brée, Kids Marketing, p 244, 245 * 15 Source : Mc Neal, 1992 * 16 Joël-Yves le Bigot, Le marketing jeune n'est plus un jeu d'enfant, Kids Marketing p34 * 17 Christian DERBAIX est professeur ordinaire et responsable du Laboratoire d'Analyse du Comportement du Consommateur aux Facultés Universitaires Catholiques de Mons (FUCAM) en Belgique. |
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