MEMOIRE DE RECHERCHE APPLIQUE
Présenté et soutenu par :
MARION MOREAU
L'enfant consommateur est-il une proie
facile ?
Pilote de Mémoire : M Yohan
Giquel
Remerciement
Je tiens à remercier dans un premier temps, toute
l'équipe pédagogique de l'INSEEC Paris et les
intervenants professionnels responsables du Master pour avoir assuré la
partie théorique de ma formation.
Je remercie également Monsieur Yohan Giquel pour son aide
et ses conseils concernant la rédaction de ce mémoire de
recherche appliqué.
Je tiens aussi à remercier tout particulièrement
Mlle Anne Soceanu, chef de produit jouet de la société Chicco,
pour le temps qu'elle m'a consacré durant la rédaction de mon
mémoire, pour toutes ses informations précieuses et ses conseils,
sachant répondre à toutes mes interrogations ; sans oublier sa
participation au cheminement de ce rapport.
Je remercie aussi mon maître d'apprentissage, M Christian
Delaire pour son indulgence et le temps qu'il m'a laissé pour que je
puisse aller à mes différents entretiens.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
5
Le moyen âge : l'enfant abject et sans
intérêt.
7
Héritage des lumières : L'enfant
candide qu'il faut élever
8
A partir du milieu du
19ème : L'enfant roi
8
B. Pourquoi la population enfantine
intéresse-t-elle autant ?
10
1. L'intérêt de la population
enfantine
10
a. Accroissement régulier des montants de
l'argent de poche
10
c. Capacité des enfants à être
des vecteurs d'innovation
11
d. Importance de dépenses allouées
aux enfants
12
2. comment expliquer cette monté en
puissance de la population enfantine.
14
a. La maitrise de la fécondité
14
b. La structure des ménages
14
c. La place de l'enfant
15
d. Le pouvoir d'achat
15
C. Le comportement du consommateur enfant
16
1. Comportement d'achat
16
2. Liens avec la socialisation de
l'enfant
17
a. Evolution de la recherche sur la socialisation
de l'enfant et donc de leur façon de consommer.
17
b. Les facteurs de socialisation
18
c. Les théories établit par les
marketeurs et les publicitaires
22
3. L'enfant se construit par étape.
26
1. Interaction sociale avec les groupes de
pairs.
27
2. Les médias
28
a. La presse
28
b. La radio
30
c. Le cinéma
31
d. L'affichage
31
e. La télévision
31
3. L'enfant face au message
publicitaire.
32
E. Les difficultés pour les
entreprises
36
1. Le recueil d'information : un vrai
casse tête
36
a. L'expérimentation
37
b. La méthode des observations directes.
38
c. Les entretiens semi directif
38
d. Les questionnaires
39
2. Les enfants sont-ils fidèles aux
marques ?
42
3. Les promotions dédiées aux
enfants sont elles efficaces ?
45
F. Vers un marketing Moral.
47
1. Vers un marketing
responsable
48
2. Les limites imposées
49
Conclusion
52
INTRODUCTION
Les enfants représentent à eux seules et en
consommation directe, plus de 2 milliards d'euros par an en France. D'une
manière générale, on remarque que l'argent de poche offert
aux enfants n'a cessé d'augmenté depuis une vingtaine
d'années. Les enfants son devenu partie prenante dans toutes les
décisions familiales et notamment les décisions d'achat. Ils ont
aussi un rôle de prescripteur et son vecteur d'innovation au sein du
foyer familial. De nombreux produits comme les ordinateurs, les consoles de
jeux ou, plus surprenant encore, les céréales ont
été intégrés dans de nombreux foyers par les
enfants.
Un tel constat ne peut que justifier l'intérêt
qu'ont les industriels à s'intéresser au marché enfantin.
En effet, ils savent qu'en touchant l'enfant ils atteindront les parents.
Le problème étant de savoir toucher ce
marché porteur en prenant en compte un certains nombre de
paramètres. En effet, pour beaucoup (associations de consommateurs,
associations de parents, psychologues et politiciens) l'enfant n'est pas
capable de comprendre les intentions pécuniaires des marques.
« C'est seulement lorsque les enfants ont l'âge de comprendre
les objectifs cachés de la publicité qu'il est souhaitable de les
y exposer », déclare Mme Marita Ulvskog, ministre de
la culture en Suède. La Suède, justement, à
d'ailleurs été le premier pays à interdire tout bonnement
les spots publicitaires destinés aux enfants de moins de 12 ans. Il ne
s'agit pas de critiquer le modèle suédois qui est un pays
traditionnellement ultra protecteur, mais de savoir s'il serait utile de
supprimer la publicité pour enfant en France. Cette mesure n'est elle
pas antiéconomique ? Soustraire les enfants à la
publicité et donc à la société de consommation
n'est elle pas une fausse solution ? Ne faudrait il pas plutôt
éduquer nos jeunes afin qu'ils sachent « bien »
consommer plutôt de leur en masquer les tenants et les
aboutissants ?
On peut distinguer deux visions distinctes et relativement
contradictoires de la notion d'enfant consommateur. La première
défendue par les protectionnistes, décrit l'enfant comme un
être en développement, fragile, qui n'a pas toutes les
connaissances pour comprendre que les marques peuvent profiter de sa
crédulité. La seconde vision émane le plus souvent des
praticiens et décrit l'enfant comme autonome et capable de faire des
choix.
Reste à savoir si on peut considérer l'enfant
comme une proie. Il y a plusieurs définitions du mot proie. La
première fait référence au monde animalier, on
définira donc une proie comme ce dont un animal carnassier s'empare pour
se nourrir ; la seconde décrit la proie comme une victime d'un
traitement ou d'une influence néfaste.
Ce mémoire a comme objectif d'étudier la
relation entre les différents techniques marketings et la consommation
des enfants. Il s'agira de démontrer que la modification du statut de
l'enfant et la les changements profonds sur la structure de notre
société ont indubitablement entraîné une
monté en puissance de la population enfantine. Nous verrons aussi que
les enfants représentent une cible tout à fait
particulière avec des réactions et des comportements qui
diffèrent de leurs aînés. L'objectif de cette étude
sera donc de déterminer dans quelles mesures les industriels et les
médias formatent les enfants dans leur consommation et donc de savoir si
les enfants sont aptes à être critique vis-à-vis des
marques. Enfants totalement manipulés ou consommateurs avertis ?
Tel est la question.
Pour réaliser ce travail il a fallut établir une
bibliographie complète sur tout ce qui attrait à la consommation
enfantine et aux moeurs, mais aussi d'observer directement cette population sur
le terrain. Dans la cour de récréation, dans les rayons des
magasins. En dernier lieu et pour avoir une approche terrain et
professionnelle, mettre en place plusieurs rendez vous avec des professionnels
du domaine.
Pour finir et pour justifier la manière dont le sujet
à été traité. En effet ce travail est divisé
en 6 parties mais qui aurait pu faire office de sous parties. En effet ce
mémoire est construit sur la logique théorie, cas, et
recommandation. Dans un souci de clarté et pour gardé une logique
dans le raisonnement les 6 parties (chapitres) sont présentées
tel quel. Ainsi le premier chapitre montre comment le statut de l'enfant
à évolué au cours des siècles. Le second chapitre
met en avant les raisons pour lesquelles tant d'entreprises
s'intéressent aux enfants. Le troisième chapitre étudie le
comportement du consommateur enfant et comment il faut utiliser ces
connaissances pour bien communiquer avec lui. Le quatrième chapitre met
en avant tous les facteurs qui influencent sa consommation. Le cinquième
chapitre tend à mettre en avant toutes les difficultés auxquelles
doivent faire face les entreprises dédiées aux enfants. Le
sixième et dernier chapitre nous amène à aborder le
respect des enfants par l'entreprise et le développement d'un marketing
éthique.
A. L'évolution du statut de l'enfant dans
l'histoire en France.
Le moyen âge :
l'enfant abject et sans intérêt.
On peut effectivement distinguer 3 époques très
différentes.
A cette époque la mortalité infantile
était très importante. En effet, les enfants ne pouvant
communiquer et décrire ce qu'ils ressentaient, les médecins ne
cherchaient pas à les soigner. De cette façon les parents ne
cherchaient pas à avoir des sentiments pour les nourrissons qui avaient
une chance de survie très faible.
Il faut aussi préciser qu'à cette époque
l'enfance ne durait que peu d'années. En fait elle s'arrêtait
à partir du moment où l'enfant était capable de
travailler. La vie d'adulte à tous les niveaux (consommation, jeux,
discussions...) commençait donc à partir de sept ans.
La mise en nourrice
L'enfant était à certaines périodes
éloigné très tôt et pour longtemps du foyer
familial. En 1780, sur 21000 enfants nés à Paris 1000 enfants
seulement étaient allaités par leur mère, 1000
allaités par une nourrice à domicile et 19000 envoyés en
nourrice dès la naissance (dont 2 à 3000 dans des banlieues
proche, et les autres dans des régions éloignées).
Certaines nourrices étaient en relation directe avec la famille mais
parfois des messagères « recommanderesses »
faisaient l'intermédiaire : les parents ne savaient alors pas chez
qui résidaient leur enfant et la nourrice ne connaissait pas le nom de
la famille. La durée moyenne de la mise en nourrice était de 4
ans, même si le sevrage s'effectuait au bout de 15 à 20 mois.
Dans les villes, les familles aisées recouraient tout
autant à la mise en nourrice que les familles modestes. Cependant, dans
ce dernier cas, les nourrices, faiblement payées, s'occupaient sans
grand soins des enfants : ils étaient nourris avec ce que l'on
trouvait (des restes de bouillis), emmaillotés de la tête aux
pieds et parfois pendus à un clou au mur pendant des heures. On
utilisait souvent des narcotiques ou de l'eau de vie pour les calmer. Les
enfants souffraient très fréquemment de malnutrition, de manque
d'hygiène sans compter le manque de tendresse. La mortalité
infantile était alors importante : pour 1000 enfants nés
à la moitié du 18ème siècle, il est
estimé que 720 passaient leur première année (on pense que
5% à 15% des enfants décédaient déjà durant
le trajet qui les menait vers leur nourrice) et 574 atteignaient leur
cinquième année. Dans certaines communes, les parents
étaient systématiquement absents lors de l'enterrement de leur
enfant de mois de 5 ans.
Source : Elizabeth Badinter, L'amour en plus, 1980
Héritage des
lumières : L'enfant candide qu'il faut élever
Durant le 18ème siècle les
mères commencent à éprouver du plaisir à s'occuper
de leur progéniture. Les médecins eux aussi s'inquiètent
de la santé des enfants par soucis de diminution de leur
mortalité. Cet élan va bien sur de pair avec le souci
d'hygiène et de santé public qui se développait à
l'époque. Plusieurs ouvrages philosophiques se consacrent à
l'homme, à sa position dans le monde, à son évolution et
à son devenir. On se rend alors compte qu'un bon adulte ne peut
être bon que s'il a une bonne éducation. Plus cette
éducation lui sera délivrée tôt, plus elle sera
ancré en lui. C'est au cours de ce siècle qu'apparaissent les
grandes étapes de la scolarité : l'âge de
l'école, de la petite école, du collège puis des
formations spécialisées. Cette division en tranche de classe
entrainera une division par tranche d'âge. L'enfance est plus longue
qu'au moyen-âge et dure jusqu'à la puberté mais la
révolution est la reconnaissance de l'adolescence qui commence à
la puberté et s'achève pour les filles au mariage et pour les
garçons à l'entrée à l'armée. Ce n'est qu'a
cette dernière étape que l'enfance est réellement finit.
De cette façon, on peut considérer que c'est à cette
époque que la consommation enfantine à commencé notamment
dans les familles les plus aisées où l'enfant devait être
à l'image de la famille et des parents qui lui achète des
produits adapté (plus ou moins) à son âge. L'enfant n'a par
contre, pas son mot à dire. Il est certes aimé, on lui donne
certes de l'importance, mais il doit suivre le dictat familiale sans
broncher.
A partir du milieu du
19ème : L'enfant roi
Cette révolution intervient quand l'état
commence à considérer l'enfant comme une ressource plutôt
que comme une dépense. L'enfant représente alors l'avenir de la
nation. C'est d'ailleurs cette dernière, l'état donc, qui prendra
en charge l'éducation des futurs citoyens : arrivé de
l'école publique. De plus grâce au avancé de la
médecine deux phénomène vont se croiser : la baisse
considérable de la mortalité infantile et la maitrise des
naissances (grâce à la contraception). L'enfant est voulu, il est
aimé, protégé et choyé. De plus la croissance
économique et en parallèle l'augmentation du pouvoir d'achat des
ménages ont entraîné une augmentation plus que
proportionnelle du revenu alloué aux enfants. C'est dans cette
période que la consommation enfantine prendra toute son ampleur.
L'évolution du droit des enfants et le travail
en France
1813 : interdiction pour les moins de 10 ans de descendre
dans les mines
1841 : interdiction d'embauche pour les moins de 8 ans
dans les fabriques de plus de 20 employés.
1900 : durée de travail limité à 10
heures par jours pour tous les travailleurs
1936 : scolarité obligatoire jusqu' 14 ans
1959 : scolarité obligatoire jusqu'à 16
ans
1976 : entrée en vigueur en France de la
convention internationale des droits de l'enfant qui fixe l'âge
légal du travail à 15 ans révolus.
Malgré la signature de la convention internationale des
droits de l'enfant par 192 pays, on estime actuellement qu'un enfant sur six de
5 à 17 ans soir 246 millions travaille et un enfant sur dix soit 179
millions est employé dans des conditions mettant en danger sa
santé physique et/ou mentale ou sa moralité.
Source :
www.droitsenfance.com
Pour conclure cette première partie, on peut constater
qu'il y a eu énormément de changement sur le statut et la
reconnaissance de l'enfant dans la société française.
L'enfant d'aujourd'hui est considéré comme un être à
part entière qu'il faut choyer, aimer. Il faut lui faire plaisir et
l'élever au rang d'adulte. On remarque donc que l'enfance est une
construction sociale pleine d'étapes différentes, d'envie et de
désir.
Pour autant, il convient de préciser que dans certains
pays, le statut de l'enfant n'a pas du tout évolué. En effet dans
beaucoup de pays émergent Il est réduit à un simple
travailleur.
B. Pourquoi la population
enfantine intéresse-t-elle autant ?
1. L'intérêt de
la population enfantine
a. Accroissement régulier
des montants de l'argent de poche
Par tranche d'âge
|
Argent de poche moyen par an
|
6 à 9 ans
|
100€
|
10 à 11 ans
|
117€
|
12 à 13 ans
|
163€
|
14 à 16 ans
|
225€
|
17 à 18 ans
|
422€
|
Source : chiffres Secodip (2001)
On constate un accroissement régulier du montant de
l'argent de poche délivré aux enfants depuis une vingtaine
d'année. Il faut ajouter que les enfants se voient offrir en plus de cet
argent régulier, de l'argent pour Noël (80%) ou encore pour leur
anniversaire (83%). On peut aussi ajouter à cela l'argent perçu
pour récompenser les bons résultats scolaire et pour les petits
services ménager rendu aux parents. Cet argent confère à
l'enfant un pouvoir d'achat certain.
Le pouvoir d'achat des 11-25 ans est estimé au alentour
de 40 milliards d'euros en 2001 1(*):
- 33,1 milliards d'euros d'achats directs avec leur propre
argent
- 2,850 milliards pour les 11/17 ans sans possibilité
officielle de travail salarié
- 21,876 milliards pour les 18/20 ans dont 47,1%
travaillent.
- 7,2 milliards d'euros d'épargne annuelle sur leur
propre argent.
C'est un phénomène qui vaut une
légère analyse. En effet cette épargne n'est pas tout
à fait la même que l'épargne des adultes. Ces derniers
épargnent, la plupart du temps, dans un but de prévention. Il
faudra faire face à des coups durs, à des imprévus,
économiser pour les études des enfants etc. Pour nos jeunes
épargnants il s'agira d'avantage de manque de besoin ou d'envie. Cette
épargne entraine une consommation différer. L'argent sera certes
dépenser mais quand il considérera cela comme utile et
répondant à une envie.
Outre Atlantique on note que les achats directs des jeunes
consommateurs on représenté plus de 155 milliards de dollars en
2000.
b. Influence des enfants de plus en plus sensible sur les
décisions d'achat de la cellule familiale.
Il apparait que les enfants deviennent des consommateurs
décideurs de plus en plus jeune. Ils représentent à eux
seuls 2,8 milliards d'euros d'achat autonome par an.
Rappelons-nous de l'évolution du statut de l'enfant
dans la société. Nous avons constaté que ce dernier est
passé en moins de mille ans d'un petit animal encombrant à un
dieu qu'il faut vénérer. De cette façon l'enfant
d'aujourd'hui est écouté, choyé, gâté. On
remarque de plus en plus de petits, décider à la place de leurs
parents. Beaucoup d'enfants choisissent leurs jeux, leurs vêtements, leur
décoration alors qu'ils sont à peine en âge de lire.
Pour généraliser, car il ne faut pas dire que le
pouvoir parental a disparut partout, on ne peut pas nier que l'enfant
intervient dans la consommation du ménage car dans la plupart des
familles on aura tendance à lui demander son avis même sur des
problématiques qui ne le touchent pas forcement directement.
En outre on peut constater que quand un enfant désire
un objet et qu'il se l'achète ou se le fait offrir cet objet entre de
toute façon dans le foyer de l'enfant. En concevant un produit le
producteur doit être conscient qu'il touchera indirectement toute la
famille. D'où le point suivant.
c. Capacité des enfants
à être des vecteurs d'innovation
Les enfants peuvent transformer les habitudes de consommations de
la famille. En effet, même si l'enfant apprend la consommation de ses
parents et qu'il est largement influencé par ces derniers, il n'en est
pas moins que l'enfant lui aussi apprend des choses à ses parents.
L'enfant peut être considérer comme un pionnier. En effet ils sont
attirés par toutes les nouveautés technologiques. De cette
façon on constate que plus de 50 % de produit dit
« nouveaux » sont intégrés grâce aux
enfants du ménage. C'est l'enfant qui désire et qui connait, il
achète ou se fait offrir l'objet convoité puis retransmettra son
savoir à ses parents. Pour mieux illustrer ce phénomène on
peut prendre l'exemple de l'euro. Les enfants n'ont eu aucun mal à
assimiler la nouveauté et se sont très vite adapté au
changement de monnaie ce qui a aidé les parents mais aussi les
grands-parents à s'y faire. Même phénomène pour
l'informatique ou les enfants ont eu sans aucun doute une influence dans leur
foyer pour introduire les ordinateurs. Pour les données chiffrées
on constate que si 30% des foyers français possède un ordinateur,
pour les foyers avec enfants on passe à plus de 50% et à plus de
deux tiers pour les familles avec des adolescents (entre 11 et 14 ans). Les
ordinateurs attirent aussi les tous petits en effet près de 60% des 2-4
ans disent jouer à des jeux sur PC
L'enfant influence sa famille de manière
différente selon son âge :
De 0 à 6 ans l'enfant a son mot à dire sur les
produits de consommation courants
Jusqu'à 9 ans son influence s'étend aux achats
d'équipements
A partir de 12 ans comme nous avons pu le voir ci-dessus, il
devient imbattable sur les achats de produits technique
d. Importance de
dépenses allouées aux enfants
Les produits directement destinés aux enfants
représentent environ 50% des dépenses des ménages et sont
répartis dans des secteurs distincts :
- les jouets avec plus de 2 milliards d'euros par an (pour la
tranche des 0 à 12 ans)
- la nourriture enfantine (bonbons, gâteaux...) avec
plus de 4,5 milliards par an.
- la mode avec près de 4 milliards d'euros par an.
Les dépenses liées à Noël
pèsent aussi de manière importante dans la balance. Les
ménages français consacrent plus de deux tiers de leur
dépense en cadeau pour Noël2(*). Bien entendu le montant dépensé par un
ménage pour un enfant va varier en fonction du nombre d'enfant du
ménage.
Budget de Noël destiné aux enfants en
fonction du nombre d'enfants du foyer3(*).
Nombre d'enfants
|
Budget moyen global
|
Nombre d'observations
|
Budget moyen par enfant
|
1
|
188 €
|
253
|
188 €
|
2
|
232 €
|
305
|
116 €
|
3
|
303 €
|
94
|
101 €
|
4
|
367 €
|
37
|
92 €
|
5
|
508 €
|
9
|
102 €
|
Moyenne globale
|
237 €
|
698
|
139 €
|
On peut considérer la période festive de
Noël comme une véritable aubaine pour les entreprises. En effet, le
budget alloué par les parents pour leurs enfants est assez important
(près de 140 € par enfant) et ne cesse d'augmenter. Une autre cible
est également à prendre en compte dans le cas de Noël :
les grands parents. Ces derniers dépensent autant sinon plus que les
parents pour leurs petits enfants (en moyenne 31€ de plus sur les
dépenses globales).4(*)
2. comment expliquer cette
monté en puissance de la population enfantine.
a. La maitrise de la
fécondité
Depuis les années 1960 avec le développement des
moyens de contraception le nombre des naissances non désirées
à commencé à baisser. Les femmes ont pu choisir d'avoir un
ou plusieurs enfants. En ce sens, même si en France la croissance
démographique est la plus importante d'Europe (quasiment 2 enfants par
femme), on constate tout de même une baisse du nombre d'enfant par femme
depuis l'invention et la diffusion de la pilule.
Les enfants moins nombreux ils sont d'autant plus attendus.
Comme n'importe qu'elle denrée plus elle est rare plus elle est
précieuse. De cette façon on note un renforcement de l'importance
marginale de chaque enfant. On prend plus soins d'eux, et on dépense
plus.
b. La structure des
ménages
- Pendant des siècles les familles vivaient toutes
générations confondues au même endroit. Cependant cette
façon de vivre à disparu avec le temps (en France). On assiste
donc à un éclatement des structures familiales qui modifie
considérablement la consommation. D'une façon
générale la consommation s'est multipliée
proportionnellement à la multiplication des foyers. Mais la famille
étant séparée, l'éloignement entraine aussi une
augmentation des dépenses envers les enfants. De cette façon les
grands parents ont tendance à être plus indulgents et plus
généreux avec leurs petits enfants qu'ils voient moins
souvent.
- Un autre phénomène sur la structure de la
famille est à prendre en compte. On constate de plus en plus de divorce
(un couple sur trois en moyenne en France et un couple sur deux à
Paris).Ce nombre croissant de divorce entraîne aussi une multiplication
des foyers. L'enfant aura deux maisons et la plupart du temps deux fois plus de
jeux, de jouets, de meubles etc. Bref pour ne pas le perturber chaque parent
fera en sorte d'être équipé de manière
équivalente. Qui dit divorce dit aussi remariage et donc famille
recomposée. Ainsi il n'est pas rare qu'un enfant reçoive des
cadeaux de ses parents, de ses beaux parents mais aussi de chaque couple de
grands-parents. Les familles recomposées entrainent une multiplication
de consommation. L'enfant aura droit à des cadeaux venant de toutes
parts. Une autre aubaine pour les entreprises visant les enfants.
c. La place de l'enfant
Comme il a été dans la première
partie5(*), le rôle
mais surtout la place de l'enfant a profondément été
bouleversée au cours des siècles. On constate donc une
redéfinition du rôle de l'enfant dans la famille. Ce dernier est
aujourd'hui un membre à part entière dans le ménage. Il a
une volonté, il est écouté, et prend part au dialogue.
L'enfant consomme et fait consommer. En effet il est de plus en plus souvent
associé aux décisions que les adultes prenaient seuls
auparavant.
d. Le pouvoir d'achat
Malgré la polémique très actuelle sur le
pouvoir d'achat, et les plaintes constantes de la population, en comparaison
avec le niveau de vie des ménages il y a à peine 60 ans n'est en
rien comparable avec aujourd'hui. D'une façon générale, le
pouvoir d'achat s'est considérablement développé depuis
l'après guerre. Ce phénomène à
entraîné une émergence des classes moyennes, et donc plus
de moyens à allouer aux enfants et à leurs plaisir. En effet il
semble que ce ne sont pas les classes les plus aisées qui
dépensent le plus pour leurs enfants mais les classes moyennes.
D'où une augmentation des achats concernant les enfants.
Conclusion
L'enfant : enjeu majeur pour les
entreprises
D'après les différents constats ci-dessus nous
ne pouvons que confirmer que les enfants représentent un pouvoir d'achat
qui augmente rapidement avec l'âge. L'argent de poche qui leur est
confié en plus de tous les cadeaux ne fait que croître avec
l'âge de l'enfant. De plus comme nous l'avons démontré les
enfants ont un pouvoir de prescription important dans la famille. Ils sont,
par la même occasion, vecteurs d'innovation dans le foyer.
Avec tout cela il semble évident que les entreprises
ont tout intérêt à prendre les enfants au sérieux
car ils représentent une cible incontournable de près de 20
millions de consommateurs potentiels. En outre, plusieurs études ont
démontré que la moitié des marques utilisées
pendant l'enfance le sont toujours à l'âge adulte.
L'enfant : enjeu majeur pour les pouvoirs
publics
La société moderne est dominée par des
problèmes de consommation. L'état à donc un rôle
à jouer car l'enfant deviendra un adulte un jour et donc un
consommateur.
Il faut faire en sorte que les enfants sachent bien consommer
pour qu'il soit capable de gérer leur arbitrage économique, de
faire les bon choix et d'avoir conscience de leurs limites économiques.
Dans une autre mesure il semble évident que les enfants
sont dès le plus jeune âge soumis à bon nombre de
tentations. Aujourd'hui, beaucoup de problème de société
sont imputés aux effets négatifs du marketing
(obésité, dominance des marques à l'école, baisse
de la culture générale à cause de la
télévision). L'état doit savoir gérer ce
problème et le réguler afin de protéger ses jeunes
citoyens adultes en devenir. Pour les mêmes raisons, l'état doit
aussi communiquer sur les comportements à risque :
sécurité automobile, alcool, tabac, drogue... Bien faire passer
le message pour que les enfants intègrent les risques qu'ils prennent en
ayant tel ou tel comportement et donc qu'ils deviennent des adultes
responsables.
C. Le comportement du
consommateur enfant
1. Comportement d'achat
Les travaux sur le comportement d'achat des enfants ont
commencé dans les années 50. Il s'agissait alors de
déterminer les différences entre les processus d'achat chez les
enfants et chez l'adulte.
Chez l'adulte le processus de décision est assez
complexe. Il doit faire ses choix en fonction de plusieurs
paramètres : capacité cognitive, degrés d'expertise,
implication de l'achat, influences extérieures ... Ces paramètres
de décision peuvent se retrouver chez l'enfant mais ce dernier semble
moins complexe et quelque peu différent.
Outre Atlantique, la première application, il y a plus
de quarante ans, concernait le secteur du jouet avec les maternelles
expérimentales de Fisher Price : ils utilisaient les enfants pour
la conception des produits et services leur étant destinés.
Fin des années 1960 la télévision relance
la recherche sur les enfants. En effet il y a de plus en plus de chaines on
remarque donc l'apparition de chaine spécialisées (âge,
territoire). C'est l'apparition du « Children Television
workshop » qui en utilisant énormément les enfants pour
imaginer, concevoir, et optimiser des programmes d'éducation a relancer
la recherche et l'intérêt pour la consommation et la vision
enfantine. Ex : Sesame Street (usa) qui s'est exporté partout dans
le monde avec un grand succès.
On remarque le même phénomène un peu plus
tard en France avec « le jardin magique » et
« l'Ile aux enfants ».
2. Liens avec la
socialisation de l'enfant
a. Evolution de la recherche
sur la socialisation de l'enfant et donc de leur façon de consommer.
Principales avancées dur la socialisation de
l'enfant consommateur6(*)
Cette frise chronologique représente les
différentes étapes de la recherche effectuée sur le
comportement d'achat des enfants, plus particulièrement sur ce qui le
sociabilise.
Même si on sait que la recherche sur les enfants et ses
comportements à commencé à la fin des années 50, on
remarque qu'elle est devenu bien plus active et précise à partir
des années 70, où les chercheurs ont engagé des
investigations sur le développement cognitif 7(*) ainsi que sur les facteurs de
socialisation de l'enfant.
b. Les facteurs de
socialisation
- les parents
Le résultat de nombreuses recherches8(*) montre les parents et donc la
famille comme les principaux vecteurs et tuteurs de socialisation. En effet,
dès sa naissance l'enfant vit et évolue dans un cocon familial.
Ce sont ses parents qui lui apprennent à vivre en
société : la politesse, le respect, les valeurs et tout ce
qui constitue une éducation. L'enfant même s'il reste en contact
avec d'autres individus va considérer sa famille comme modèle.
Pour les enfants leurs parents sont les meilleurs, les plus beaux, les plus
intelligents. C'est donc ce modèle vers lequel l'enfant va tendre, du
moins jusqu'à l'adolescence. De cette façon ont peut
considérer que c'est avec ses parents que l'enfant va apprendre à
vivre et à consommer. Cependant, il est vrai que plus il grandit et plus
la réalité va frapper l'enfant. Ainsi, il se rendra compte que sa
mère est loin d'être la plus belle au monde et que son père
ne sait pas tout sur tout. Il commence à être influencé par
l'extérieur. Il écoute d'autres personnes, apprécie ou non
leurs propos et va donc se forger sa propre opinion sur de plus en plus de
sujets. Même si les valeurs et les croyances inculquées par la
famille ont tendance à rester ancré jusqu'à l'âge
adulte, l'enfant grandissant qui se cherche va de plus en plus aller à
l'encontre de ses parents. C'est ici que l'on retrouve l'adolescent, il
convient par contre de préciser que cet adolescent n'est pas toujours un
être rebelle et incontrôlable rejetant toute son éducation.
C'est d'ailleurs à cette période que les échanges entre
les parents et leur enfant sont les plus intenses. En effet, l'enfant qui a sa
personnalité, ses envies et ses propres connaissances va les
intégrer au sein de son foyer et donc lui aussi jouer un rôle de
précepteur auprès de ses aînés.
- l'école
C'est à l'école que l'enfant va rencontrer le
plus de personnes étrangères à son cocon habituel. C'est
donc à l'école que cet enfant va apprendre concrètement
à vivre en société. L'école est là pour
éduquer les enfants, leur transmettre des connaissances intellectuelles,
physiques et civiques. Depuis quelques années, des programmes de
sensibilisation à la consommation développés par les
pouvoir publics mais aussi et surtout par les industriels tentent de
pénétrer le système scolaire. Ce phénomène
connait de nombreux détracteur notamment en Europe où le
marketing scolaire est très réglementé contrairement aux
Etats-Unis où les marques ont totalement intégré les bancs
de l'école. En France la circulaire de 1976 confirme
« l'interdiction de pratiques commerciales dans les
établissements publics d'enseignement ». Cependant depuis 2001
les partenariats et les documents pédagogiques réalisés
par des entreprises sont tolérés9(*) .
Illustration du marketing scolaire aux USA10(*)
McDonald's, pour parer ses détracteurs
l'accusant d'être en partie responsable de l'obésité
grandissante des jeunes américains, a
réalisé un programme éducatif national sur la nutrition.
Grâce à un code couleur établit par l'enseigne, l'enseigne
tente d'expliquer comment bien consommer et à quelle
fréquence :
Le code vert : bon à manger tous les jours
(poulet, poisson, yaourt, salade...)
Le code jaune : pas plus de trois fois par semaine
(hamburger, oeuf, lait entier...)
Le code rouge : à consommer
exceptionnellement (bonbons, glace, beurre, mayonnaise...)
Campbell's, grande marque qui produit entre
autres des soupes et des sauces a dispensé un cours de science où
les enfants étaient amenés à faire la comparaison entre
les sauces tomate Ragu et Prego. Les enfants devaient donner leur opinion,
notamment observer la texture des deux sauces et deviner la texture la plus
épaisse.
Coca Cola et Pepsi Co établissent des
contrats d'exclusivité avec les établissements scolaires. En
échange de matériels, de bourses d'études ou de somme
d'argent (s'élevant en général de 200 000 à 1
million de dollars pour une région), les établissements
s'engagent à disposer dans leur locaux uniquement les distributeurs
automatiques de la marque partenaire (et permettre aux enfants de consommer
à tout moment...)
Le marketing scolaire pose un problème car à
l'école l'enfant semble être bien plus vulnérable. Pour lui
tout ce qu'il apprend à l'école est parole d'évangile. Le
fait que les entreprises se mêlent de leur l'éducation pose
problème car les entreprises n'ont absolument pas les même valeurs
que le système éducatif.
L'école doit être neutre alors que
l'intérêt d'une entreprise est de stimuler la consommation et de
gagner des parts de marché. En diffusant des documents
pédagogiques, les entreprises profitent de la confiance qu'a la
population envers l'école de plus ces dernière ont-elle une
réelle légitimité à enseigner ou de moins à
intervenir dans l'éducation. En intervenant dès le plus jeune
âge les entreprises ont une emprise bien plus importante sur leur cible.
L'enfant qui est obligé d'aller à l'école jusqu'à
16 ans ne peut que subir l'éducation qu'on leur propose. Le plus
dérangeant est sans doute le fait que l'enfant dans ce cas est une
réelle proie car il fait entièrement confiance en ce qui lui est
inculqué à l'école.
- les groupes de pairs
L'école et donc le système éducatif,
comme il a été dit précédemment, a une influence
certaine sur la socialisation des enfants. Cependant n'est-ce pas à
l'école que l'on rencontre ses amis ? Que l'on forme des
bandes ? Lorsqu'on observe une cour de récréation ou
même que l'on se remémore cette période on remarque que ce
lieu est, malgré l'agitation ambiante, très organisé. Elle
est formée de plusieurs groupes déterminés en premier lieu
par la classe, en second lieu par le sexe puis par les affinités de
chacun. Ils ne jouent pas aux mêmes jeux. A cette étape la
consommation prend déjà une grande part car les enfants vont
chercher à s'adapter à leur groupe et donc à consommer les
mêmes produits : phénomène de mode. Les entreprises
doivent donc développer des produits capables de devenir incontournables
dans la cour de récréation. Il suffit qu'un élève
« le leader » intègre un nouveau produit et que ses
camarades l'apprécient pour qu'un phénomène
« boule de neige » se déclenche et que les ventes
explosent.
Quand ils grandissent un peu, ces groupes sont toujours
existants mais sont remarquables non plus par les jeux mais par l'apparence.
C'est le même principe que précédemment mais plutôt
axé sur l'apparence et donc les vêtements. C'est à ce
moment que la marque prend toute son importance. L'influence qu'a le groupe sur
un individu est très importante. Pour être accepté et
conserver sa place au sein du groupe de pairs il faut mimer les normes
instituées par le ou les leaders d'opinion11(*).
- la publicité
Pour parler de socialisation à la consommation il
semble impossible de passer à côté de l'influence de la
publicité et plus particulièrement des publicités tv.
Comme pour un adulte les annonces publicitaires cherchent à inciter les
enfants à consommer en leur vendant du rêve. La
télévision est le média qui touche le plus les enfants car
elle est très accessible très tôt. Il faut savoir qu'un
enfant français voit entre 3600 et 7000 publicités par an ce qui
peut paraître énorme. Les petits américains quand à
eux doivent en subir pas moins de 40 000. D'après l'institut de
l'enfant qui questionnait les mères sur l'influence de la
publicité tv sur leurs enfants, 41% confirmait que les annonces
entrainaient leurs enfants à consommer. En outre, 86% des enfants
interrogés affirme que les publicités tv sont celles qu'ils
connaissent le mieux et 73% que ce sont celles qui les influencent le plus
dans leur volonté d'achat12(*).
Cependant il ne faut pas penser qu'il suffit de faire une
annonce publicitaire pour influencer efficacement les enfants. En effet il
faut respecter certains codes et quelques règles.
c. Les théories
établit par les marketeurs et les publicitaires
La forme et le contenu des messages : critères
appréciés et critères rejetés par les enfants13(*)
Les critères appréciés
|
Les critères rejetés
|
- l'humour
- les messages sous forme de dessins animés
- une musique attrayante ou une jolie chanson :
« on se lève tous pour Danette, Danette, Danette »,
ou encore le fameux « des pâtes, des pâtes, oui mais des
Panzani ! »
- les slogans chocs ou la présence de
« jingles » aisément reconnaissables et faciles
à mémoriser
- la musique
- la présence d'animaux
- les messages vifs où il y a de l'action, celles
où on assiste à un exploit
- la présence d'animaux
- la présence de leurs héros favoris
- chez les plus grands, les messages qui se
réfèrent à certaines valeurs culturelles tels le mythe de
l'Amérique
- Pour les plus jeunes la présence d'une personne
âgée
- la présence d'enfants facilitant l'identification ou
l'utilisation d'une vedette connue
|
- les publicités qu'ils considèrent comme
idiotes
- les démonstrations trop spectaculaires pour être
vraies (même si c'est le cas) ou les effets supposés
exagérés des qualités des produits
- les publicités trop longues ou à rythme lent
- le manque d'originalité dans l'argumentation
- les publicités ou le lien entre les images et le produit
n'est pas direct et leur paraît confus, les publicités
abstraites
- les publicités qui leur font peur tel qu'une situation
inquiétante ou mal comprise (un monstre pourra les faire rire)
- les témoignages sérieux qui leur rappellent
l'école
- l'utilisation de références (littéraires
par exemple) qui leur sont inconnues.
|
Recommandation pratique pour s'adresser aux
enfants14(*)
A faire
|
A ne pas faire
|
- raconter une histoire simple
- utiliser des modèles enfants plus âgés que
la cible
- divertir et amuser
- penser aux parents (en utilisant des arguments qui vont les
convaincre aussi)
|
- de longs dialogues, des histoires compliquées, des
messages alambiqués
- être paternaliste
- imiter les enfants ou leur langage
- utiliser des enfants trop jeunes, trop de filles, des enfants
trop parfaits
|
Les publicitaires doivent s'efforcer de suivre au maximum ces
recommandations. Cependant ils n'ont pas encore la garantie d'un
succès.
- l'expérience directe avec le produit.
Modèle d'apprentissage des marques par l'enfant
consommateur15(*)
Dans ce modèle on peut constater que
l'expérience directe avec le produits se situe au même niveau que
les parents ou encore que les groupes de pairs. Le fait d'utiliser le produit,
de l'avoir en main, constitue pour un enfant, un réel apprentissage.
Grâce à l'expérience l'enfant saura si le produit lui
convient et comment l'utiliser. C'est la meilleure façon pour lui de
l'apprécier à se juste valeur. En fait la publicité
l'amène à connaitre le produit et à s'y intéresser
mais c'est cette expérience directe qui entraine l'acte d'achat.
Il convient de préciser qu'aujourd'hui pour se
différencier, une entreprise ne doit plus se contenter de
connaître parfaitement sa cible. En effet toutes les entreprises
commandent des études de marché et on accès à
l'information. Ce qui importe et qui est gage de succès est sans nul
doute l'anticipation. Il faut prévoir les nouvelles tendances,
établir des plans d'action, savoir choisir entre toutes les informations
et les utiliser à bon escient pour un maximum d'efficacité. Il ne
faut donc en aucun cas penser que toucher efficacement les enfants est chose
facile. Il faut certes bien connaitre les enfants mais il faut aussi les
comprendre, savoir anticiper leurs besoins et prendre en compte leurs
envies.
Les 6 règles d'or du marketing jeune16(*).
- Décider sur des faits; ni sur des
opinions, ni sur des suppositions
- Pratiquer une segmentation
opérationnelle du public et cibler des actions.
- Adopter une démarche triplement dynamique de projet
pour le jeune :
- Anticipation : une projection vers
demain
- Modélisation : des objectifs
précis et mesurable + des moyens humains et financiers
- Construction : une stratégie
forte et des tactiques actualisables.
- Planifier à court, moyen et long
terme, idéalement sur 5 ans (à peu près un cycle de vie
enfantin) avec des actions calées dur l'année scolaire.
- Protéger l'investissement;
conquête+fidélisation (que posera-t-on après cette
population ? Comment rester «aspirationnel» ?)
- Optimiser en permanence (mesure
régulière des résultats obtenus ; corrections des
erreurs)
Conclusion
Nous pouvons considérer que l'ensemble des recherches
et des méthodes mises en place pour toucher la population enfantine ne
sont en aucun cas parfaites. En effet ces règles ont été
établit, certes en interrogeant des enfants, mais par des adultes avec
un langage d'adulte. Les résultats obtenus sont-ils réellement
fiables ? En effet l'enfant n'est pas capable de comprendre en totalité
ce qu'on lui demande car son langage est bien plus simple et il n'a pas les
mêmes capacités d'écoute et de concentration. De plus,
contrairement à l'adulte qui est autonome et logique dans ses
décisions, qui sait exprimer clairement son opinion et les raisons qui
ont conduit à faire tel ou tel choix, l'enfant va privilégier le
registre affectif pour choisir et évaluer un produit. Il aura donc
toujours tendance à se diriger vers des marques familières car
elles auront tendance à le rassurer.
Les marketers doivent donc absolument remettre en cause leurs
acquis pour toucher efficacement le consommateur enfant.
Selon C. Derbaix17(*), les annonces publicitaires n'ont pas non plus le
même effet chez l'enfant que chez son aîné. Chez l'adulte on
aura tout d'abord les effets cognitifs suivi de l'affectif puis du conatif.
Chez l'enfant ce schéma est totalement bouleversé. On aura en
premier lieu les effets affectifs, puis le conatif (intention d'achat) et pour
finir le cognitif (réflexion et connaissance sur le produit).
Le problème dans la plupart des recherches sur les
enfants est que les responsable marketing ne prennent pas en compte ni les
aspects cognitifs ni les aspects conatifs. Ils se contentent souvent de
méthodes d'analyse non verbale. En somme, il dispose l'enfant devant une
publicité, et ils observent ses réactions et donc
apprécier l'impact affectif de l'annonce. Cette approche n'est elle pas
limitative ?
De plus dans cette approche d'analyse, on oubli très
souvent que l'enfant consomme rarement seul. Il est encadré et
conseillé par ses parents et fait ses choix en fonction de ce guide
indispensable. Voilà encore une seconde limite à toutes ses
analyses sur le comportement décisionnel du consommateur-enfant. Les
tests devraient, pour être plus en phase avec la réalité,
mettre en scène l'enfant et une partie de son environnement familial
habituel.
3. L'enfant se construit
par étape.
Les phases de construction d'Erikson18(*)
Pour Erikson, un être humain ne peut se former qu'en
passant par différentes étapes. A chaque étape il constate
que l'homme, ici en l'occurrence l'enfant, voit ses sentiments changer sur le
monde et sur lui-même. L'enfant traverse ses étapes avec plus ou
moins d'encombre. Ce sont ces étapes qui vont forger sa
personnalité et donc son identité.
De O à 18 mois : stade d'acquisition de
confiance en soit et en autrui. C'est à ce moment que l'enfant va
commencer à chercher l'échange avec l'autre.
De 18 mois à 3 ans : phase de recherche
d'autonomie. C'est à ce moment que l'enfant se rend compte de ce qu'il
est capable de faire ou pas. Il a déjà compris les limites et les
principes que lui ont apportés ses parents.
De 3 ans à 5 ans : phase d'identification
(souvent aux parents). A cet âge l'enfant commence à avoir des
projets précis et cherche à les concrétiser.
De 5 à 13 ans : phase d'affirmation de soit. Ici
l'enfant va chercher sa place, et tente de participer activement aux
décisions familiales. C'est pendant cette période que l'enfant va
se socialiser, il développe une forme de personnalité et
s'intègre dans des groupes de pairs sans être totalement
fixé. De cette façon c'est à ce moment que l'influence des
autres prend toute son importance.
De 13 à 20 ans : Phase d'introspection.
L'adolescent s'interroge sur ce qu'il est et comment il est perçut par
son entourage. Il s'affirme peu à peu et se rassure en s'entourant de
personnes proches de son mode de pensée.
Pour se construire pleinement, l'enfant doit passer par
plusieurs étapes distinctives. Erikson par cette démonstration
nous démontre que l'enfant ne peut agir et réagir comme un adulte
car il n'a pas encore toutes les armes en main pour comprendre les
manipulations des entreprises. Le fait d'être en construction fait de
l'enfant une cible spéciale.
D. Les influences qui conditionnent l'enfant et sa
consommation.
1. Interaction sociale avec
les groupes de pairs.
Comme nous avons pu le constater précédemment
les groupes de pairs on une influence certaine sur la consommation. En effet
même si les parents sont les premiers à accompagner leurs enfants
dans notre société de consommation, doit-on penser que c'est eux
qui les influencent dans leur décision ? L'enfant va plutôt
chercher à s'informer auprès de ses pairs car il s'identifie plus
facilement à eux. La plupart des enfants veulent faire comme leurs
camarades. Le fait de voir un nouveau produit, une console de jeux par exemple,
chez un de ses amis, d'y jouer et éprouver du plaisir va avoir une
influence bien plus importante sur l'enfant qu'une annonce publicitaire. De
plus pour ne pas se sentir inférieur et ressembler aux autres, l'enfant
voudra lui aussi posséder cette console. D'ailleurs, ce qui influence le
plus la consommation d'un produit chez les jeunes consommateurs est
« le voir chez un copain » avec près de 40% des
enfants sondés19(*). On peut donc considérer que les enfants sont
en recherche d'homogénéité permanente « un
enfant qui n'est pas comme les autres, qui n'a pas les mêmes centres
d'intérêt mettra ses compagnons mal à
l'aise »20(*).
Mettre ses compagnons mal à l'aise c'est une chose, mais il ne faut pas
oublier que l'enfant qui s'aventure à aller à l'encontre des
codes établis ou qui essaye d'intégrer une nouveauté prend
un gros risque car s'il a fait un mauvais choix il subira des moqueries voir
même un rejet de la part de ses « amis » le plus
souvent cela le conduira à abandonner ce produit.
Pour en finir avec ce point, il convient de préciser
que l'influence des pairs sur la consommation peut être nuancée.
D'une part, d'une manière générale cette influence des
pars n'a l'air d'être incontournable que pour les produits
« publics » qui sont visibles par tous. D'autre part, il
faut faire une distinction entre plusieurs facteurs :
- L'influence du groupe sur la consommation est bien plus
importante chez les enfants venant de famille modeste que de famille
aisées.
- La parité n'est pas valable pour ce
phénomène. En effet il semble que les filles soient moins
influençables que les garçons. D'autres ont infirmé ce
résultat.21(*)
2. Les médias
En matière d'influence nous pouvons confirmer que tous
les médias jouent un rôle dans la consommation enfantine. Ces
médias sont complémentaires les uns aux autres.
Cependant il semble évident que certains médias,
comme la presse ou la télévision, ont plus d'impact sur l'enfant
que d'autre comme la radio ou le cinéma.
a. La presse
Ce média à pris une grande place dans la
communication faite au enfant grâce à l'essor de magazines
spécialisés. La segmentation de cette presse est très bien
pensée. En effet il y en a pour tous les goûts et tous les
âges.
Voici quelques exemples de magazines :
Pour les 0 à 3 ans
Ce sont des magazines d'éveil pour les tous petits. Ils
contiennent des jeux et des petites histoires courtes et simples. Souvent
accompagnés de pages pour les parents avec des fiches conseils. Ces
magasines sont d'ailleurs bien plus destinés aux parents qui peuvent
trouver de l'aide pour résoudre certaines problématiques. Ils ont
aussi un caractère tout à fait ludique avec des histoires
adaptées à l'âge de l'enfant.
Pour les 3 ans à 7 ans
Ces magasines traitent de sujets adaptés à cette
tranche d'âge : la nature, les animaux. Ils contiennent des
histoires plus élaborées (contes animaliers, récits
quotidiens, contes de fée...)
Pour les 7 ans à 13 ans
Dans ce segment des sujets plus éducatifs comme les
sciences, l'histoire, l'anglais, ou l'information en générale,
sont traités. Ces magazines ont pour objectifs d'initier à une
matière et de consolider les connaissances et la culture des
préadolescents.
Pour les 13 ans et plus
Ici nous sommes face à des magazines bien plus
généraux qui englobent des sujets relativement variés. Les
thèmes sont traités sous forme de dossiers complets qui sont
censé aiguiller les jeunes dans différentes situations qu'ils
sont susceptibles de rencontrer ainsi que de faire un topo sur
l'actualité (culturel, sociétale, mondiale, civique...)
Tous ces magazines contiennent de nombreuses
publicités. Cependant on note quelle sont souvent plus
élaborées que les annonce TV. En effet, les marques qui utilise
la publicité presse, distribuent souvent des primes, des cadeaux ou
élaborent des concours. D'un point de vu attrait il semble
néanmoins évident que la publicité presse à moins
d'impact sur les enfants car les enfants la mémorise moins que la
publicité TV22(*).
En effet, ce qui est entendu est plus mémorisé que ce qui est lu.
Cependant le fait que ces publicités reprennent les slogans et les
personnages utilisés pour les annonces présentées en
télévision en font un média complémentaire tout de
même intéressant à exploiter.
b. La radio
Il est évident que ce média à bien moins
d'impact sur les enfants. D'une manière générale il
n'existe pas d'émission spécialisé pour les enfants ils ne
l'écoutent donc pas. De plus pour les plus petits le fait de ne pouvoir
associer des mots à une image rend l'information plus volatile et moins
mémorisable. Par ailleurs selon une étude de Guichard qui
interrogeait les enfants : « où trouve-t-on de la
publicité ? » seulement 14,9% ont cité la radio.
Cependant pour les adolescents la publicité a plus
d'impact car d'une part ils sont souvent fidèles à certaines
radio et émissions les concernant. La radio permet donc de cibler de
façon plus précise car à chaque radio et émission
son public.
c. Le cinéma
Le cinéma pourrait avoir un impact très
important sur les enfants. En effet, le cinéma possède tous les
atouts pour rendre la publicité influençable notamment
l'attention totale du public. Cependant trop peu d'enfants vont au
cinéma ou s'ils y vont ce n'est que de manière ponctuelle.
d. L'affichage
On peut supposer que, comme la publicité presse,
l'affichage ne retient pas beaucoup l'attention des enfants. Cependant
contrairement au média presse, l'affichage attire moins les enfants et
est moins mémorisable car l'enfant a besoin de temps pour
intégrer un message.
e. La
télévision
« Lorsqu'ils atteignent
leur majorité, les enfants ont passé plus de temps à
regarder la télévision qu'à n'importe quelle autre
activité »23(*)
La télévision est le média par excellence
pour les enfants. Selon la même étude qui a été
cité pour la radio (Guichard) 83% des enfants interrogés ont
cité la télévision comme vecteur de publicité. De
plus en plus de chaînes spécialisées pour les enfants
voient le jour. II existe d'ailleurs de nombreux débats sur l'impact de
ces chaînes sur les tous petits. En effet cette année deux
nouveaux canaux, Baby TV et Baby First, ont été
créé ciblant les enfants de 5 mois à 3 ans ! Ces deux
chaînes on fait un véritable scandale auprès associations
de consommateur qui critiquent lourdement l'impact de ce type de chaîne
proposant des programmes 24/24h.
Voici par exemple l'offre de Baby TV :
· Pendant la journée, BabyTV présente des
séries courtes entrecoupées de clips des meilleures chansons
enfantines. La programmation en journée est active, entrainante et
amusante et conçue pour stimuler l'interaction.
· La nuit, BabyTV diffuse de la musique douce et des
supports visuels calmes destinés à tranquilliser les
bébés et créer une atmosphère apaisante à la
maison24(*).
Quant aux fondateurs de Baby First TV, ils assurent que
«c'est l'outil ludo-éducatif que les parents attendaient», et
affirment vouloir «sensibiliser les enfants à l'amitié et
à l'altruisme» et les «aider à s'endormir avec des
berceuses et des images réconfortantes»25(*).
Ces chaînes ont peut-être de bonne intention, il
est vrai que proposer un programme fait sur mesure pour les enfants est
intéressant car cela évite que l'enfant soit confronté
à des images trop violentes ou à des histoires trop
compliquées risquant de le perturber. Cependant pour se financer ces
chaînes ont besoins de passer par la publicité.
Aujourd'hui, les enfants sont donc, dès le berceau,
accablés par des spots publicitaires leur étant directement
destinés. Un enfant français voit environ 5000 spots par an
c'est un fait. Ce chiffre ne fera que croître si la France ne met pas en
place des mesures visant à réguler ce phénomène. La
question est de savoir si ce « trop plein de pub » peu
nuire à l'enfant. Qu'elles sont les réactions de ces enfants face
à ces annonces ?
3. L'enfant face au message
publicitaire.
Avant d'étudier les comportements des enfants face au
message publicitaire il convient tout d'abord de mettre en exergue ce que
comprend l'enfant et ce qu'il perçoit quand il visionne un spot. Ainsi
nous pourrions nous demander si l'enfant comprend que la publicité a
pour but principal de convaincre les auditeurs. A partir de quel âge
pouvons-nous considérer que l'enfant est lucide sur les intentions des
marques ? Les enfants comprennent-ils clairement les messages
publicitaires ?
D'une manière générale et
évidente, la crédulité de l'enfant diminue avec
l'âge. Il semble que l'enfant commence à distinguer une
publicité d'un programme classique à partir de 5 ans en moyenne
cependant cette distinction est surtout due au fait qu'un spot est plus court
qu'un programme classique. De la même façon un enfant devient
conscient des intentions des marques à partir de 8 ans. Mais ce seuil
peut baisser ou augmenter selon son éducation. On estime tout de
même qu'à partir de l'âge de 10 ans la quasi-totalité
des enfants comprennent l'intention commerciale de la publicité.
Aujourd'hui les enfants sont très tôt
sensibilisés aux « méfaits » de la
publicité. En effet certains parents prennent soins de discuter de la
publicité avec leurs enfants.
En interrogeant les enfants on a découvert que 86% des
enfants discutent avec leurs parents devant la TV. Parmi eux, 64% parlent de la
publicité. Ce chiffre peut paraitre encourageant mais il ne faut pas
oublier les 36 % restant qui subissent le discours publicitaire sans
encadrement. D'ailleurs même les enfants
« encadrés » ne sont pas véritablement
protégés puisque 66 % des mères autorisent leurs enfants
à regarder tous les spots26(*).
Comme nous l'avons vu précédemment27(*), pour que la publicité
ait un impact sur un enfant, il faut respecter certaines règles. Pour
résumé, la publicité doit être courte, être
chantée et être animée par des personnages de
préférence imaginaires (animaux) ou par un personnage réel
adulé par ces jeunes. Mais pour être vraiment efficace les marques
doivent évaluer plusieurs critères. Elles doivent cibler leur
communication en fonction de l'âge du public ciblé et l'adapter
à leur stratégie marketing. Le scénario est aussi
très important car c'est ce que va retenir l'enfant et c'est grâce
à ce scénario que l'enfant va pouvoir s'identifier à la
marque. En effet, quel enfant n'a pas imaginé ses forces décupler
en dévorant des céréales Frosties « et le tigre
est en toi ! ».
Quand est il d'ailleurs de la mémorisation des slogans
et des spots en général ?
Comme pour tout, la mémoire de l'enfant va
s'améliorer avec l'âge. On distingue le souvenir spontané
(pour les enfants de moins de 5 ans), où l'enfant ne retiendra qu'une
infime partie de l'annonce sans faire de lien entre ses différents
flashs qu'il a mémorisé, du souvenir structuré où
l'enfant retient la cohérence du message.
Dans une autre mesure il convient de se demander si la
mémorisation d'un spot dépend de son objet. On note que
même si les produits qui les concernent ont tendance à plus les
marquer, ce n'est pas toujours le cas. En effet d'après une étude
présentant différents spots à des enfants, il est
ressortit que 56,2% des sondés avaient retenu l'annonce de Palmolive
vaisselle contre 33,7% pour la poudre chocolaté Banania28(*).
Dans une autre mesure, il convient de se demander si la
publicité en général a des impacts négatifs sur les
enfants.
Nous avons démontré que la publicité,
notamment pour des produits les concernant, avait un impact relativement
conséquent sur leur consommation. En effet une publicité bien
conçu et adapté à sa cible va inévitablement
influencer l'enfant. Même si ce dernier prend vite conscience des
intentions publicitaire il va tout de même s'identifier aux pairs
présents dans le spot. Si un enfant voit un congénère se
régaler d'une barre chocolaté ou échanger des bonbons, il
va assimiler ce genre de produit à une alimentation normale. En effet,
les enfants présents dans le spot sont beaux, en pleine santé,
ils courent...Bref ils sont normaux.
On ne peut nier que, les publicités en direction des
enfants ne concernent jamais des produits dit « bons pour la
santé » (le pain, les fruits ou les légumes). 70% des
publicités pour enfants vantent les produits sucrés, les
céréales ou les bonbons29(*). Cette constatation entraîne de nombreuses
associations de consommateurs à dénoncer les spots alimentaires
destinés aux enfants. Pour eux la montée de
l'obésité est indéniablement liée à la
promotion de ces produits. Cependant la responsabilité des parents n'est
elle pas elle aussi à remettre en cause ? N'est-ce pas aux parents
d'apprendre à leurs enfants à bien consommer ? Ce n'est pas
parce qu'un enfant désire manger du chocolat qu'il faut l'y autoriser.
Les parents doivent expliquer à leur enfant que la consommation
excessive de certains produits est à éviter. Certes les marques
communiquent surtout sur des produits gras, salés, sucrés. Le
rôle des parents est d'éduquer les enfants à faire la
distinction entre ces produits et les produits sains et
équilibrés. Faire comprendre à leurs enfants que pour
rester en forme il faut varier les plaisirs et goûter à tout.
Il ne s'agit pas là de blâmer les parents, juste
de remettre les choses dans leurs contextes. Les modes de vie ont
changé, la mère n'est plus au foyer, elle consacre moins de temps
à la cuisine et donc à l'éducation culinaire de leur
progéniture. Ce manque d'éducation ce reproduit au fil des
générations et on en vient à observer des
méconnaissances inquiétantes. En effet on constate de plus en
plus d'unités diététiques médicales (20% des
jeunes français sont en surpoids) soignant des adolescents de leur
obésité. Dans ces centres on trouve des jeunes malades accros aux
marques de gâteaux, bonbons, et produits gras en tous genres. Il ne faut
pas nier le fait que le fait de rester assis devant la télévision
plusieurs heures, sans activité sportives aucunes, et être
confronté à chaque instant aux tentations publicitaires
n'entraine pas une augmentation de la consommation de ses produits. Pour
autant est il normal que ces jeunes n'aient jamais consommé de
légume ? Est-il normal que pour la première fois de sa vie
une jeune fille épluche un brugnon ou mange une tomate ? Il
est de toute évidence bien trop facile de faire peser ce fléau
sur les épaules des marques.30(*)
Un autre effet néfaste de la publicité est
souvent mis en avant par ses détracteurs : la frustration. En effet
il semble que les enfants qui voient un spot ont tendance à
idéaliser cette vie idéale et sans restriction qu'on leur
dépeint dans les annonces. Ils peuvent donc être frustrés
quand il voit que tout n'est pas parfait dans leur monde et qu'il ne peuvent
pas accéder à tous. Les marques les fascinent et toute cette
communication renforce leur désire d'en consommer. Dans ce cas inutile
de nier ; le principal but des spots publicitaires étant de
susciter l'envie et de créer un besoin, cette communication
entraîne sans aucun doute une frustration. Cependant, le fait de voir un
produit chez un copain et de ne pas pouvoir l'acquérir n'est-il pas tout
aussi frustrant ?31(*)
Comme nous avons pu le voir en conclusion de la partie C. Les
marques ont une bonne connaissance de leur cible et des techniques à
mettre en place pour les atteindre le plus efficacement possible. Ces
techniques ne sont cependant pas infaillibles. Plus loin dans le
développement32(*)
nous avons pu découvrir que les enfants ne sont pas des êtres
candides inconscients et qu'ils sont de plus en plus conscients des intentions
publicitaires.
Dans une autre mesure il semble évident que même
en ayant une très bonne connaissance des problématiques de leur
marché, les marques destinées aux enfants n'arrivent pas toujours
à leur fin en terme de mémorisation et certains nouveaux
produits passent presque inaperçues et disparaissent des
linéaires peu de temps après leur sortie.
E. Les difficultés
pour les entreprises
D'une manière générale, pour lancer un
produit sur un marché, il faut connaître ce marché, certes.
Pour autant, il faut aussi connaître sa cible. Pour se faire, il faut
l'interroger. Pour recueillir de l'information est assez simple. Il suffit de
sonder les intéressés sur ce qu'ils aiment, ce qu'ils attendent,
sous quelles conditions. Les tests se font sous forme de questionnaires ou
d'expérience directe avec le produit. Pour les consommateurs adultes
cette méthode est relativement efficace. En effet il s'exprime
clairement sur ses attentes. Mais quand il s'agit de recueillir de
l'information auprès des enfants tout se complique.
1. Le recueil
d'information : un vrai casse tête
Beaucoup de problèmes se posent quant au traitement de
l'information venant de la population enfantine notamment chez les plus jeunes.
En effet comment être sur de la fiabilité des données
recueillies quand on sait qu'un enfant n'est pas toujours capable de comprendre
d'une part ce qu'on lui demande et d'autre part d'exprimer clairement ce qu'il
ressent sur une question précise.
« La cible jeune demande une maîtrise
particulière, il y a des erreurs à ne pas commettre, (...) Nous
choisissons la méthode en fonction de la problématique et de
l'âge. »33(*)
Les marques et les sondeurs doivent faire face à
plusieurs problématiques propres au sujet enfant. Plus il est jeune plus
ces problèmes sont forts et récurrents.
La plupart des enfants ne maîtrisent pas la lecture.
Leur vocabulaire est assez simple ce qui limite la communication. Ils ne
maîtrisent pas non plus l'écriture. Les enfants ont aussi des
problèmes d'attention et de concentration. Les enfants ont des
connaissances limitées sur certains sujets (tout dépendra de son
âge, de son niveau scolaire et de son environnement). Pour finir l'enfant
à un langage qui lui est propre et qui va évoluer avec
l'âge et il a tendance à être déstabilisé
quand il est face à une situation ou un langage qu'il ne comprend
pas.
Pour obtenir des informations il existe plusieurs
méthodes plus ou moins efficaces. Chacune doit prendre en compte les
lacunes décrites ci-dessus pour recueillir de
« vraies » informations.
a. L'expérimentation
Plébiscité par de nombreux sondeurs, c'est la
méthode qui semble être la plus adaptée pour tester les
enfants. En effet au cours d'une expérimentation on peut apprendre de
nombreuses choses sur le comportement de l'enfant face à
différentes situations. On pourra ainsi tester ses réactions face
à de nouveau produit ou face à un spot. On pourra aussi
comprendre ce qui stimule le choix d'un enfant sur un produit donné.
Comme nous l'avons vu précédemment l'enfant est
dissipé et il a bien plus de mal à se concentrer longtemps sur un
même sujet que l'adulte. Il faut donc mettre en place des
activités variées pour ne pas perdre son attention.
Cette méthode est cependant critiquable car l'enfant
qui n'est pas dans un contexte habituel ne fera sans doute pas les même
choix que dans une situation normale ou il sera accompagné par ses
parents ou par des amis. On pourra aussi noter une certaine inhibition de
l'enfant qui ne se sentira pas à l'aise dans cet environnement inconnu
avec des personnes qu'il ne connait pas il risque donc d'adapter son
comportement et ses choix en fonction de cette situation inhabituelle.
De plus comment être sur que les propos tenus par un
enfant sont bien réels et précis ? En effet l'enfant
n'a-t-il pas des problèmes de mémorisation et de
rationalisation ?
Ainsi on peut dire que les informations obtenues dans le cadre
de l'expérimentation peuvent parfois être biaisées.
b. La méthode des
observations directes.
C'est la méthode préférée des
fabricants de jouets34(*). En effet c'est la méthode
idéale pour comprendre le comportement d'un enfant dans toute sorte de
situation. On pourra observer l'enfant dans un rayon : quel produit va
l'attirer le plus ? Que va-t-il regarder en premier ? Contrairement
à l'expérimentation, l'observation directe étudie l'enfant
dans son environnement habituel. Il n'est donc pas influencé et se
comporte de façon tout à fait naturelle. L'observation directe
est sans doute la meilleure méthode pour analyser les réactions
d'un enfant et permet donc aux marques d'adapter leurs produits en fonction de
ces différentes réactions et donc de réajuster leur mix
marketing.
Il ne faut pas pour autant penser que l'observation directe
est sans faille. En effet il semble que l'enfant soit assez instable dans ses
choix. Rien ne garantit qu'une réaction un jour
« j » se reproduira en j+1.
c. Les entretiens semi
directif
« Il est important de savoir écouter et
décoder de façon pertinente les discours des juniors. Avec les
enfants, il faut prendre en compte la spécificité de leurs modes
d'expression (langage, dessin, jeux de rôles...) qui privilégient
la pensée concrète, la sensibilité et les symboles. Avec
les adolescents, il faut prendre acte de leur construction identitaire, entre
rébellion et intégration, et de l'importance qu'ils accordent
à leur image sociale qui se traduit par des mécanismes de
défense comme l'opacité et la surenchère.
»35(*)
Dans le cadre d'un entretien semi directif il sera donc
important que la personne en charge de recueillir les informations soit capable
de « parler junior » : connaître les codes tels
que les expressions, les comportements non verbaux, les
références... En effet cette connaissance du jeune est
indispensable pour bien interpréter les réponses des enfants.
Dans cet entretien, il faudra bien entendu prendre en compte les
différentes limites mises en exergues
précédemment36(*). Le plus simple est d'appliquer une
méthode d'interrogation visuelle en leur montrant des photos ou des
images qu'ils seront à même de comprendre.
Il faut aussi mettre en place des questionnaires
adaptés le plus souvent faits de questions fermées ou de
questions relativement simple mais aussi assez courtes pour que l'enfant ne se
lassent pas trop vite. Dans ce cadre, si l'animateur arrive de façon
subtile, c'est-à-dire sans que l'enfant ne se sente obligé de
suivre la trame imposée par le sondeur, à cadrer un minimum son
interrogatoire en laissant l'enfant libre d'aborder à sa convenance
certains thèmes à son rythme, ces entretiens peuvent donner des
résultats très intéressants.
d. Les questionnaires
Globalement, la méthode de sondage classique est
à écarter. En effet nous avons vu que l'enfant n'était pas
capable d'une part de comprendre avec précision ce qu'on lui demandait
et d'autre part qu'il ne savait pas bien exprimer ce qu'il désirait ou
pensait.
Pour recueillir certaines informations précises et
indispensables le questionnaire classique reste pourtant le seul moyen. Ainsi,
ne pourrait-on pas adapter ces questionnaires pour qu'ils soient compris par
les plus jeunes ?
Exemple d'items retenus dans la validation
d'échelles d'attitudes adaptées aux enfants37(*)
Attitude envers l'annonce
Cette publicité, je l'aime
Cette publicité, je la trouve bien
Je trouve cette publicité belle
Cette publicité, je la trouve bête
J'ai envie de revoir cette publicité
Cette publicité m'embête
Attitude envers la marque
J'aime ça
C'est gai
C'est génial
J'aime beaucoup
C'est utile
C'est pratique
Ça ne sert à rien
Dans cette échelle d'attitude, on voit que Percheux et
Derbaix ont employé des mots relativement simple, représentants
des sentiments que peuvent comprendre les enfants. On peut donc à
l'aide d'un tel questionnaire savoir ce qu'ils pensent d'une marque, d'un
produit. S'ils le trouvent utile, beau, intéressant...
Voici ci-dessous un exemple de réponses au
questionnaire qui pourrait être mise en place par les sondeurs, notamment
pour les jeunes enfants (moins de 7 ans) qui ne savent ni lire ni
écrire.
Que penses-tu de ce nouveau jouet ?
Il semble que l'utilisation des formes iconiques pourrait
résoudre les problèmes de communication. L'enfant n'aura aucun
souci à comprendre les sentiments dégagés par ces smileys.
Il se reconnaîtra dans l'un d'eux. Cependant il ne faut pas qu'il y ait
trop de déclinaison car l'enfant risque de ne pas savoir faire la
distinction entre deux sentiments proche et aura tendance à se focaliser
sur les extrêmes. Selon tous les chercheurs il ne faut surtout pas
dépasser deux niveaux pour chaque sentiment. On voit ici dans un premier
temps un accord très fort (le grand sourire avec toutes les dents) et un
accord plus modéré (sourire plus fermé), dans un
deuxième temps un désaccord fort (il en est presque à
montrer les dents) et un désaccord plus modéré pour finir.
Reste à savoir si les smileys seront compris de la
même façon par tous les enfants. De plus certains enfants ne
risquent-ils pas d'être plus préoccupés par les dessins que
par la question en elle-même ?
Pour avoir l'étude la plus complète et la plus
fiable possible, ne serait-il pas judicieux de combiner plusieurs
méthodes en même temps. En effet, en croisant les résultats
on se rendrait compte que malgré quelques contradictions, on peut faire
une conclusion assez proche de la réalité.
On pourrait même imaginer une procédure
regroupant toutes les méthodes existantes de recueil d'information.
Dans un premier temps on réunirait des enfants autour
de quelques produits. Les enfants seront interrogé seul ou avec un
camarade sur le ou les produits que l'on veut étudier. (Phase
d'expérimentation)
Ensuite on pourrait laisser ces mêmes enfants dans la
pièce et observer leur comportement derrière une vitre sans teint
par exemple. (Phase d'observation directe)
Dans un troisième temps, il s'agirait d'entretenir les
enfants, leur poser des questions tout en les laissant s'exprimer librement et
à leur rythme. (Phase d'entretient semi directif)
Le tout est ensuite de regrouper toutes les informations
recueillies afin d'en tirer une conclusion et d'agir le plus efficacement
possible. Attention toutefois à bien choisir les enfants en fonction de
leur familiarité avec les produits ou avec les questions qui lui seront
posées. Rien de pire qu'une accumulation de « je ne sais
pas » pour fausser une étude.
Après cette étape de recherche et de
regroupement de données, les marques doivent être en mesure de
proposer des produits attractifs qui intéresseront les enfants. Oui,
mais pour combien de temps ? En effet même si un produit fonctionne,
c'est-à-dire qu'il aura connu un succès et se sera bien vendu,
rien ne garantit sa pérennité sur le long terme.
Les enfants sont des consommateurs assez volatiles, ils sont
friands de nouveauté. La difficulté pour les marques est donc de
fidéliser au maximum leur public.
Les jeunes sont les clients de l'avenir et les prescripteurs
d'aujourd'hui, mais ces jeunes sont ils fidèles aux marques ?
2. Les enfants sont-ils
fidèles aux marques ?
Toutes les études sur ce sujet confirment que les
marques consommées par les adultes (entre 25 et 35 ans) ont
été intégré dans leurs habitudes de consommation
pendant l'enfance (avant 18 ans). On constate d'ailleurs que la moitié
des marques utilisées durant l'enfance ou l'adolescence le sont encore
à l'âge adulte.38(*) L'enjeu pour la marque est donc de capter
son « audience » le plus tôt possible et de garder au
fil des années une image positive pour motiver un ré-achat.
Même si on peut considérer que l'enfant ne devient acheteur
qu'à partir de l'adolescence c'est-à-dire à partir de 12
ans, nous avons vu qu'il jouait un rôle de prescripteur au sein de sa
famille39(*). On peut donc même dans le cas
d'enfants plus jeunes parler d'une fidélité à la marque
car il va demander à sa mère d'acheter un produit précis.
Le plus souvent d'ailleurs il réclamera la marque avant le produit.
Ainsi un enfant ne demandera pas à sa mère de lui acheter des
céréales mais des Chocapic, il ne lui demandera pas de la pate
à tartiner mais du Nutella. En outre on peut constater que près
de 90 % des demandes des enfants se font en citant le nom des
marques.40(*)
On peut donc dire que les enfants sont relativement
fidèles aux marques. On peut distinguer, de cette façon,
plusieurs modes de fidélité. Dans un premier temps on peut noter
les enfants vraiment fidèles qui ne vont consommer qu'une seule marque
pour un type de produit. Cette fidélité peut être de leur
propre chef, c'est-à-dire que l'enfant choisit lui-même son
produit et l'impose dans son foyer. La fidélité peut être
aussi subit car c'est sa mère qui en consommant une marque va la rendre
habituelle pour l'enfant. Il reproduira malgré lui ce mode de
consommation. Dans une autre mesure on peut dire que la mère joue un
rôle important et que c'est souvent elle qui aura le dernier mot sur le
produit à acheter. Elle sait ce qu'aime son enfant et va donc lui
proposer différentes marques qu'il apprécie pour le même
produit.
L'enfant peut aussi rester fidèle à un produit
à très court terme car il aime le changement. C'est une des
difficultés des marques qui même si elles proposent un produit que
les enfants aiment, et qu'ils consomment, ces marques n'ont aucune garantie que
les enfants achèteront leurs produits sur le long terme. En effet, les
enfants peuvent se lasser. Ils sont aussi influencés par les effets de
mode. Il faut donc que les marques anticipent les nouvelles tendances mais
aussi qu'elles fassent durer leurs produits existants et pour cela elles
doivent sans cesse se remettre en question et améliorer leurs produits
pour que les enfants est une sensation de nouveauté.
Un exemple d'adaptation est la marque Kinder. Marque qui est
en premier lieu destiné aux enfants (Kinder signifie enfant en allemand)
elle propose des produits adapté à chaque moment de la
journée :
Le gouter avec les gâteaux et ultra
frais (kinder délice, pingui, chocofresh, maxi King)
Ici on peut voir que Kinder s'adapte au moment goûter
qui est réservé aux enfants. Les produit on des formes rigolotes.
Le format est adapté aux petites mains et tout est portionné. Le
plus ancien est le Kinder Délice au rayon gâteaux. Est ensuite
venue la vague des goûters ultra frais avec le précurseur Kinder
Pingui. Kinder en est resté la pendant quelques années mais pour
éviter de lasser les consommateurs a décliné les Kinder
Pingui sous plusieurs goût, puis à ensuite créé deux
nouvelles références avec des formes et des goûts
totalement différents.
La petite pose avec ses barres
chocolatées (les Kinder Maxi, les Kinder Bueno, Bueno White, et Kinder
country).
Ici on retrouve un produit qui cible certes les enfants comme
le Kinder Country, mais aussi les plus grands, ainsi les Kinder Bueno et Maxi
sont des produits que la marque destine « aux grands »,
mais qui sont aussi apprécié par les plus jeunes.
Les tablettes de chocolat pour les plus
petits (Kinder Chocolat)
Les confiseries ludiques (Kinder surprise et
Kinder Schoko-bons)
Comme on peut le remarquer la marque Kinder a fait en sorte
que ses produits suivent le consommateur à chaque moment de la
journée. Ce qui fait son succès est aussi qu'elle à
cherché à accompagner toute la famille. Un enfant qui consomme du
Kinder pourra continuer à l'âge adulte puisque certains produits
Kinder ciblent directement « les grands ».
Ces adultes imprégnés de la marque dès
leur plus jeune âge achèteront des produits Kinder à leurs
enfants.
On pourrait se demander d'ailleurs ce qui plait tant aux
enfants chez Kinder. Le goût du chocolat ? Les formes
originales ? Le packaging ? On se rapproche... Non ce qui a fait le
succès de Kinder, ce sont les cadeaux ! Oui le Kinder surprise
n'est il pas le chocolat préféré des enfants ? On
remarque que beaucoup de marque ont développé ce système
de promotion. Mais suffit-il de glisser un petit cadeau destiné aux
enfants dans une boite pour voir ses volumes de ventes décoller ?
Toutes les méthodes promotionnelles peuvent elles fonctionner avec les
enfants ?
3. Les promotions
dédiées aux enfants sont elles efficaces ?
Tout d'abord, il convient de se demander si l'enfant est
sensible aux promotions.
Dans un premier temps il faut savoir qu'un enfant est tout
à fait à même de comprendre qu'il existe des promotions.
Ils savent d'ailleurs très bien les distinguer même s'ils ne
connaissent pas les termes techniques. Pour eux il y a « les produits
moins cher », les « plus de produits », les
« cadeaux » et les « jeux pour gagner un
cadeau ». Les promotions qui attirent le plus les enfants sont dans
un premier temps les jeux-concours qui demandent une implication assez de
l'enfant et le font rêver. Dans un second temps les enfants
préfères les cadeaux41(*). En allant dans les linéaires de
Céréales mais aussi de jouets on se rend compte que cette
préférence est connue des marques puisque dans la plupart des cas
ce sont ces promotions qui sont proposées.
Cependant ce type de promotion est il efficace pour tous les
enfants ? En effet tous les enfants comme les adultes ne vont pas
être sensibles aux mêmes types de promotion.
On peut distinguer 4 typologies d'enfants assez
différentes42(*) :
Les enfants très sensibles aux marques et à tous
les types de promotion. Ils seront en quête permanente d'offres
promotionnelles. Cette catégorie représente 1/3 des enfants. On
les appellera les « hypersensibles ».
Les enfants qui se moquent des marques et des promotions et
qui n'y voient aucuns intérêts. Cette catégorie
représente 1/5 des enfants. On les appellera les
« insensible ».
Certains enfants ne sont sensibles qu'aux promotions de types
cadeaux ou jeu concours. C'est enfants cherchent à avoir du plaisir et
de l'amusement dans leur achat. Ils représentent près d'1/4 des
enfants. On les appellera les « Hédonistes ».
La dernière catégorie est
représentée par les enfants attirés par les
réductions de prix et les produits en plus. Il est attaché
à l'avantage que va procurer un achat par rapport à un autre est
fait son choix en fonction. Ces enfants représentent 18% des enfants. On
les appellera les « évaluateurs ».
En vu de ces différentes catégories, il semble
que les marques, en utilisant que certaines promotions, laissent de coté
toute une partie de la population enfantine. En effet, même si en
privilégiant les promotions « cadeau » et
« jeu concours » elle touche un grand nombre d'individu
elle exclut tout de même près d'un tiers des enfants. Les
hédonistes ne sont pas à mettre de côté car il se
rapproche de la sensibilité adulte. L'achat sera donc plus facilement
validé par les parents.
La solution pour toucher un maximum d'enfant sera donc
d'allier les deux types de promotion. En ce sens, il faudrait dans un premier
temps attirer les hédonistes en leur proposant des cadeaux et des jeux
concours. En parallèle, ou peu de temps après, faire une
promotion prix ou produit en plus pour conquérir les évaluateurs.
Les hypersensibles seront attirés dans les deux cas.
Une autre problématique est à soulever dans le
cadre de la promotion dédiée aux enfants. Ces derniers ont
tendance à s'attacher à la marque qui lui à fait une
promotion. Contrairement à un adulte, l'enfant ne va pas forcement
comprendre pourquoi du jour au lendemain le jouet qu'il trouvait dans le paquet
de lessive Bonux de sa mère ne s'y trouve plus. Il risque de
considérer la fin de la promotion comme une sanction et donc de faire un
rejet de la marque. Ainsi reste à savoir dans quelle mesure les marques
sont elles prêtes à conserver une promotion au détriment de
ses objectifs commerciaux ? De plus en gardant une promotion de
façon permanente le côté exceptionnel de la promotion ne
risque-t-il pas de disparaître ? Il est vrai que c'est un risque
à prendre, mais l'image de la marque aux yeux des enfants ne pourra que
s'améliorer. L'enfant étant le prescripteur d'aujourd'hui mais
surtout le consommateur de demain, privilégier son image de marque sur
le long terme, malgré quelques dépenses, n'est-il pas plus
judicieux ?
En termes de promotion certaines dérives sont à
noter. N'avez-vous jamais été déçu par une offre
promotionnelle promettant un cadeau qui ne répondait pas à vos
attentes ? Il arrive que certaines marques ne tiennent pas leurs
promesses. Elles vendent des produits avec un packaging présentant une
promotion très attrayante mais au final le cadeau escompté ne
répond pas aux attentes des consommateurs. Les enfants ont tendance
à faire confiance aux marques ils peuvent donc facilement être
abusé.
Pour illustrer ces abus, on pourrait parler d'une promotion
qui à été faite par une marque de céréales.
Cette marque proposait, à l'occasion de la sortie de l'épisode 3
de la saga Star Wars, des « sabres lasers » à
collectionner. Sur le paquet était proposé un sabre de taille
correct bien proportionné. Or au final l'enfant se retrouvait avec un
mini sabre en plastique de 11cm avec une poigné de la même taille
que la lame(le laser). Imaginez la déception du bambin qui s'attendait
à mener un combat sans merci contre les forces du mal ! Les paquets
de céréales se sont vendus, certes, mais est il moral de profiter
de la crédulité d'un enfant ?
Ne faut-il pas conserver une certaine éthique envers
les jeunes consommateurs ?
F. Vers un marketing
Moral.
Les entreprises prennent peu à peu conscience qu'elles
ne peuvent mettre de côté une dimension éthique dans leur
travail. De plus en plus d'associations de consommateurs se plaignent du
comportement des industriels. Elles les accusent de profiter de la
naïveté des plus jeunes pour faire un maximum de profit. Ce qui
n'est pas faux. Les entreprises sont aussi soumises à un contrôle
de plus en plus sévère et subissent boycotte et procès en
cas de comportement amoral.
Plus l'enfant ciblé est petit, plus les marques doivent
prendre de précaution. En effet, un jeune enfant est
considéré comme faible et influençable du fait de ses
faibles défenses cognitives. Quoi qu'il en soit le fait même de
cibler la population enfantine apparait pour beaucoup de gens comme un
comportement non éthique.
On pourrait dès lors aborder le sujet épineux du
cas suédois qui depuis 2001 a tout bonnement réglementé
très sévèrement la communication des marques auprès
des enfants. La Suède à banni de la télévision
toutes les publicités visant les moins de 12 ans (jouets,
vêtements, aliments) ; les publicités destinées aux
adultes ne peuvent ni précéder ni suivre un programme
destiné aux enfants. En terme de contenu des spots, il est maintenant
interdit d'utiliser un personnage référent pour les enfants
(animateurs ou héros de dessins animés).Les enfants acteur sont
proscrit. Aucun élément renvoyant au monde de l'enfance ne doit
être utilisé (rires, voix, conte...) ne doit être
présent. Un cauchemar pour les industriels et professionnels de la
publicité. Exemple pour de nombreuses associations. Cette
législation originale à fait mouche, même si l'Europe n'a
pas souhaité suivre ce modèle elle a permis une réflexion
intéressante et des débats sur les différentes
problématiques éthiques auxquelles les entreprises doivent faire
face.
On peut distinguer quelques problèmes sur lesquels les
entreprises doivent travailler :
· A partir de quel âge les marques doivent-elle
sexualiser leurs produits pour ne pas nuire au bon développement de
l'enfant ?
· Comment commercialiser des produits en cherchant
à ce qu'il touche la plus grande population possible tout en respectant
la diversité culturelle de leur cible ?
· Comment communiquer efficacement sans abuser de la
crédulité des plus jeunes ?
· Les marques doivent tout mettre en oeuvre pour
respecter leurs engagements commerciaux
· Les marques doivent être capables de proposer des
produits adaptés à l'âge de l'enfant ciblé.
· Doivent-elles généraliser le label
« Children Free » garantissant qu'aucun enfant n'a
participé à la confection du produit.
Pour répondre à ces différents exemples
de problèmes, il y a plusieurs solutions.
1. Vers un marketing
responsable
Pour aller dans ce se sens ne faudrait-il pas miser sur un bon
apprentissage des enfants ?
En effet la protection des enfants passe sans doute par une
éducation à la consommation. C'est d'ailleurs ce que
préconise l'Union Européenne depuis plus de 20 ans ! Dans le
circulaire n° 90-342 du 17 septembre 1990, il est précisé
que « les maîtres sont conduits à déterminer
la meilleure mise en oeuvre possible d'une éducation en matière
de consommation en proposant dès la maternelle, des séquences
où sont abordés, par exemple, les capacités sensorielles,
l'alimentation, l'hygiène corporelle, l'environnement puis, plus
précisément, les notions de production, distribution,
publicité, services..., pour ce faire il privilégieront les
activités concrètes telles qu'enquêtes, visites,
voyages... »Malgré ces recommandations, une étude
à montré que la surface consacré à la consommation
dans la totalité des manuels scolaire ne représentait que 1,57 %
(0,69% consacré à l'alimentation, 0,37% pour la santé et
0,30% sur la publicité)43(*).
Ces programmes ont très bien été
intégrés dans les pays du nord de l'Europe. Pourquoi pas en
France ? Certes les programmes scolaires sont surchargés mais ne
pourrait-on pas envisager des ateliers ludiques consacré à
l'apprentissage de la consommation ? On pourrait imaginer par exemple,
reproduire quelque rayon de supermarché ou les enfants pourraient
déambuler accompagné de leur instituteur, ou d'un membre
d'association de consommateur qui leur enseignerait l'art de lire une
étiquette et de choisir le produit le plus adapté à leur
besoin. Les entreprises dans ce cadre pourraient aussi intervenir en acceptant
un rôle de soutient pédagogique et en travaillant en collaboration
avec les parents, les écoles, les experts de la petite enfance mais
aussi avec les associations de consommateur et les instances de
régulation. Cela leur permettrait d'exercer une veille permanente et
donc de savoir quel comportement adopté et quels changements sont
à apporter pour être le plus éthique possible.
Même si une éducation à la consommation
semble être un pas indispensable à franchir. N'oublions pas que
toutes les marques ne désirent pas respecter les codes moraux ou du
moins ne veulent pas modifier leur stratégie pour l'éthique. Que
faut-il faire dans ce cas ?
Des limites ne sont-elle pas à poser pour
réglementer et donc protéger les enfants ?
2. Les limites
imposées
On note que certaines règles ont déjà
été imposées notamment sur les produits
considéré comme dangereux ou du moins mauvais pour la
santé. Certains industriels ont donc été obligés de
changer la composition de leurs produits : réduction du taux de
graisse, réduction du taux de sel ou de sucre. On a récemment
parlé d'inclure une mention avertissant des dangers du sucre sur
certains produits. Selon le modèle de la lutte anti-tabac. Concernant la
réglementation de la publicité certaines recommandations ont
été mises en place par le BVP (bureau de vérification de
la publicité qui va d'ailleurs changer de nom à partir du 24 juin
suite à une refonte de l'association).
Dans son étude sur les publicités concernant les
enfants il est dit :
« 1. La publicité ne doit pas
suggérer que la seule possession ou utilisation d'un produit donne
à l'enfant un avantage physique, social ou psychologique sur les autres
enfants de son âge, ou que la non possession aurait un effet
contraire.
2. La publicité s'adressant aux enfants ne doit
pas susciter un sentiment d'urgence ou suggérer que cet achat a un
caractère indispensable.
3. La publicité ne doit pas induire que le produit
présenté se trouve à la portée de tout budget
familial ni minimiser son prix en utilisant les termes
« seulement... »,
« Juste... »...
4. Le message publicitaire ne doit pas comporter des
mentions incitants directement les enfants à persuader leurs parents de
leur acheter le produit ou le service demandé. »44(*)
Une dernière limite peut être citée, celle
du lieu. En France il est interdit de faire de la publicité à
l'école. De la même façon il est aussi bien interdit de
distribuer des tracts dans l'enceinte d'un établissement que de coller
des affiches à proximité. On tolère cependant que les
entreprises mettent au point des documents pédagogiques.45(*) Cependant ces documents sont
évalués par un comité émanant de l'INC (institut
national de la consommation). Ils doivent respecter certaines
consignes46(*) :
· Respecter la laïcité et les principes
républicains
· Etre en relation direct avec le programme scolaire
· Laisser une marge de manoeuvre à l'enseignant
· Etre identifiable tout en restant discret.
D'autres gardes fous existent :
La loi Coppa « Children Online Privacy
Protection Act », adoptée en 1999, interdisant la collecte
d'information auprès des enfants de moins de 13 ans sans autorisation
parentale (pour les détenteurs de site internet).
Les codes de bonne conduite instaurée d'une part par
la BVP (voir p 48) mais aussi par Syntec Etude de marketing & opinion ainsi
que les codes et directive ESOMAR47(*)
La plupart de ces mesures ne sont pas inscrites en droit (sauf
les lois), les entreprises ne sont pas dans l'obligation de suivre les
consignes, elles ne seront pas sanctionnée. Par contre elle risque
d'entamer leur image. Les marques destinées aux enfants doivent
être irréprochable car elles font très souvent office de
« tête de turc». On les accuse le tous les maux :
perte d'innocence des enfants, surconsommation, matérialisme. On les
accuse aussi de transformer les enfants en agent commerciaux, de saper
l'autorité des parents. Pour certains l'influence commerciale favorise
les maladies (obésité, diabète, anorexie, boulimie,
cancer...)48(*). En
réalité, c'est changement ne sont-il pas tout simplement le
reflet de l'évolution de notre société ?
Conclusion
L'objectif de ce travail de recherche était de mettre
en évidence les problèmes qui touchent les enfants et leur
consommation. Comprendre comment et pourquoi ils consomment. Conseiller les
entreprises pour qu'elles mettent en place les actions adaptées à
cette cible spécifique tout en conservant une certaine
éthique.
A partir d'un entretien, d'observations et d'étude
antérieurs, nous avons pu affirmer que l'enfant était un
consommateur averti et exigeant. C'est certes un être en construction qui
ne connait pas parfaitement son environnement et qui peut donc être
considéré comme fragile. Dans l'ensemble nous avons pu mettre en
évidence que les enfants consommateurs n'adhèrent pas à
toutes les méthodes marketing de la même façon. L'enfant
est complexe et est capable de critiques envers les médias ou envers les
marques.
Le consommateur enfant est influencé par les
médias notamment par la publicité TV. Cependant, il semble que
l'influence des groupes de pairs soit bien plus efficace.
Nous avons découvert que les enfants n'ont pas la
même sensibilité face aux promotions. A ce niveau d'ailleurs les
entreprises doivent impérativement ce remettre en question puisqu'en ne
faisant que des promotions « cadeau » et « jeu
concours » elles laissent de côté de nombreux
consommateurs potentiel. De nombreuses méthodes notamment de
communication ont été mise en place par les praticiens du
marketing mais il faut savoir qu'avec les enfants rien n'est garanti et que
suivre un « mode d'emploi » ne garantit pas le
succès.
Les enfants sont consommateurs-prescripteurs mais à
long terme ils représentent l'avenir : les consommateurs de demain.
Les industriels ne doivent donc en aucun cas écarter cette population ni
se moquer d'elle.
Les enfants, malgré une certaine volatilité dans
leur comportement d'achat, sont d'une façon générale
relativement fidèles. Les entreprises doivent donc être
irréprochables tant sur la composition et la qualité de leurs
produits que sur leurs méthodes de communication. La population
enfantine raisonne essentiellement sur l'affectif il ne faut donc pas les
décevoir et surtout les respecter car, même si l'enfant ne va pas
toujours se rendre compte des supercheries des entreprise de lui-même,
ses parents oui. L'image de marque sera donc de toute façon largement
affectée. Les enfants sont de plus en plus tôt
« éduqués » aux différentes
problématiques liées à la consommation, notamment
grâce à leurs parents, ils sont donc capable de faire la part des
choses et de faire un choix judicieux au final. Par contre pour les pauvres
enfants qui n'ont pas la chance d'avoir des parents disposés à
leur expliquer comment bien consommer, il semble indispensable que le
circulaire n° 90-342 du 17 septembre 1990 qui prône
l'éducation à la consommation en classe et dès la
maternelle soit enfin prise au sérieux.
Quoi qu'il en soit et pour répondre à la
problématique qui était rappelons le : l'enfant consommateur
est il une proie facile ? On peut dire que l'enfant comme l'adulte subit
les agressions publicitaires et donc une certaine pression des marques. Les
enfants peuvent paraître plus faibles car ils manquent de défenses
cognitives. Il peut sans doute être considéré comme une
proie puisque les industriels, cherchent à toucher le maximum d'enfant
pour faire un maximum d'argent quitte à profiter de leur
crédulité. De la à dire que cette proie est facile
à attraper ! Pour les praticiens, les enfants apparaissent souvent
comme imprévisibles, obscurs, déroutants et insaisissables.
Même si on pense bien connaître cette cible rien est gagné
quand il s'agit de passer à l'acte et de se lancer dans le monde du
marketing pour enfant.
Bibliographie.
OUVRAGES
J.Brée, Kids Marketing, EMS Edition
Valérie-Inés de La Ville, L'enfant Consommateur,
Vuibert, 2006
Mac Neal, Kids as customers, Lanham, Lexington Books, 1992
L. Guest, Brand loyalty-twelve years later, 1955
Ariès, Putain de ta marque, Edition Golias
Jean Phillippe Desbordes, Mon enfant n'est pas un coeur de cible,
Act Sud, 2007
THESES
Muradore. La sensibilité de l'enfant aux techniques
promotionnelles de vente en situation de prescription, Thèse ès
Science de gestion, Université Montpellier II, 1999
Anne Krupicka, L'expérience avec le produit : une
dimension à reconsidérer dans les modèles de comportement
du consommateur enfant, Thèse IAE de Poitiers
ARTICLE
Natalie Guichard, Les enfants et la publicité, Article
paru dans le numéro 78 de Réalités Familiales, Oct.
2006
Natalie Guichard, Le monde des marques, influenceurs
influencés ?,Médiamorphoses, INA p 67-72
Mc Neal, Exploring the tree kids'market, American Demographics,
avril 1998
INC Hebdo n° 1319-8-14 novembre 2004.
François Brune, De l'enfant roi à l'enfant proie,
Le Monde Diplomatique, Sept 2004
SITE INTERNET
www.abc-plus.net
www.afm-marketing.org
www.tf1.fr
www.ipsos.fr
www.kinder.fr
http://www.yrub.com/psycho/psyid010.htm
http://www.marketing-enfant.info/pairs.pdf
http://www.babytvchannel.fr/babyClip.aspx?l=5&i=1&si=40
http://www.babyfirst.fr/
www.demoscopie.fr
http://www.syntec-etudes.com
www.conso.net
www.sorgem.fr
EMISSIONS TV ET RADIO
France 3, Obésité : le poids de la souffrance... un
an après - Le bout du chemin, Lundi 26 mai 2008 21h55
Europe 1, Le Grand Direct, présenté par JM
Morandini
Annexes
Convention internationale des droits de l'enfant
Préambule
Les États parties à la présente
Convention,
Considérant que, conformément aux principes
proclamés dans la Charte des Nations Unies, la reconnaissance de la
dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine
ainsi que l'égalité et le caractère inaliénable de
leurs droits dont le fondement de la liberté, de la justice et de la
paix dans le monde,
Ayant présent à l'esprit le fait que les peuples
des Nations Unies ont, dans la Charte des Nations Unies, proclamé
à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de l'homme et dans la
dignité et la valeur de la personne humaine, et qu'ils ont résolu
de favoriser le progrès social et d'instaurer de meilleures conditions
de vie dans une liberté plus grande,
Reconnaissant que les Nations Unies, dans la Déclaration
universelle des droits de l'homme et dans les Pactes internationaux relatifs
aux droits de l'homme, ont proclamé et sont convenues que chacun peut se
prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés qui y sont
énoncés, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur,
de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion,
d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre
situation,
Rappelant que, dans la Déclaration universelle des droits
de l'homme, les Nations Unies ont proclamé que l'enfance a droit
à une aide et à une assistance spéciale,
Convaincus que la famille, unité fondamentale de la
société et milieu naturel pour la croissance et le
bien-être de tous ses membres, et en particulier des enfants, doit
recevoir la protection et l'assistance dont elle a besoin pour pouvoir jouer
pleinement son rôle dans la communauté,
Reconnaissant que l'enfant, pour l'épanouissement
harmonieux de sa personnalité, doit grandir dans le milieu familial,
dans un climat de bonheur, d'amour et de compréhension,
Considérant qu'il importe de préparer pleinement
l'enfant à avoir une vie individuelle dans la société, et
de l'élever dans l'esprit des idéaux proclamés dans la
Charte des Nations Unies, et en particulier dans un esprit de paix, de
dignité, de tolérance, de liberté, d'égalité
et de solidarité,
Ayant présent à l'esprit que la
nécessité d'accorder une protection spéciale à
l'enfant a été énoncée dans la Déclaration
de Genève de 1924 sur les droits de l'enfant et dans la
Déclaration des droits de l'enfant adoptée par l'Assemblée
générale le 20 novembre 1959, et qu'elle a été
reconnue dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, dans le
pacte international relatif aux droits civils et politiques (en particulier aux
articles 23 et 24) dans le pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels (en particulier à l'article 10)
et dans les statuts et instruments pertinents des institutions
spécialisées et des organisations internationales qui se
préoccupent du bien-être de l'enfant,
Ayant présent à l'esprit que comme indiqué
dans la déclaration des droits de l'enfant, « l'enfant, en
raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin
d'une protection spéciale et de soins spéciaux, notamment d'une
protection juridique appropriée, avant, comme après la
naissance »,
Rappelant les dispositions de la Déclaration sur les
principes sociaux et juridiques applicables à la protection et au
bien-être des enfants, envisagés surtout sous l'angle des
pratiques en matière d'adoption et de placement familial sur les plans
national et international (résolution 41/85 de l'Assemblée
générale, en date du 3 décembre 1986) de l'Ensemble de
règles minima des Nations Unies concernant l'administration de la
justice pour mineurs (« Règles de Beijing »-
résolution 40/33 de l'Assemblée générale, en date
du 29 novembre 1985) et de la Déclaration sur la protection des femmes
et des enfants en période d'urgence et de conflit armé
(résolution 3318 (XXIX) de l'Assemblée générale, en
date du 14 décembre 1974),
Reconnaissant qu'il y a dans tous les pays du monde des enfants
qui vivent dans des conditions particulièrement difficiles, et qu'il est
nécessaire d'accorder à ces enfants une attention
particulière,
Tenant dûment compte de l'importance des traditions et
valeurs culturelles de chaque peuple dans la protection et le
développement harmonieux de l'enfant,
Reconnaissant l'importance de la coopération
internationale pour l'amélioration des conditions de vie des enfants
dans tous les pays, et en particulier dans les pays en développement,
Sont convenus de ce qui suit :
PREMIERE PARTIE
Article
premier : L'enfant-âge
Au sens de la présente convention, un enfant s'entend de
tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la
majorité est atteinte plus tôt, en vertu de la législation
qui lui est applicable.
Article
2 : Non-discrimination
1. Les États parties s'engagent à respecter les
droits qui sont énoncés dans la présente Convention et
à les garantir à tout enfant relevant de leur juridiction, sans
distinction aucune, indépendamment de toute considération de
race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou autre
de l'enfant ou de ses parents ou représentants légaux, de leur
origine nationale, ethnique ou sociale, de leur situation de fortune, de leur
incapacité, de leur naissance ou de toute autre situation.
2. Les États parties prennent toutes les mesures
appropriées pour que l'enfant soit effectivement protégé
contre toutes formes de discrimination ou de sanction motivées par la
situation juridique, les activités, les opinions déclarées
ou les convictions de ses parents, de ses représentants légaux ou
des membres de sa famille.
Article 3 : Intérêt supérieur de
l'enfant
1. Dans toutes les décisions qui concernent les enfants,
qu'elles soient le fait des institutions publiques ou privées de
protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des
organes législatifs, l'intérêt supérieur de l'enfant
doit être une considération primordiale.
2. Les États parties s'engagent à assurer à
l'enfant la protection et les soins nécessaires à son
bien-être, compte tenu des droits et des devoirs de ses parents, de ses
tuteurs ou des autres personnes légalement responsables de lui, et ils
prennent à cette fin toutes les mesures législatives et
administratives appropriées.
3. Les États parties veillent à ce que le
fonctionnement des institutions, services et établissements qui ont la
charge des enfants et assurent leur protection soit conforme aux normes
fixées par les autorités compétentes,
particulièrement dans le domaine de la sécurité et de la
santé et en ce qui concerne le nombre et la compétence de leur
personnel ainsi que l'existence d'un contrôle approprié.
Article 4 : Mise en oeuvre des droits reconnus dans la
convention
Les États parties s'engagent à prendre toutes
les mesures législatives, administratives et autres qui sont
nécessaires pour mettre en oeuvre les droits reconnus dans la
présente Convention. Dans le cas des droits économiques, sociaux
et culturels, ils prennent ces mesures dans toutes les limites des ressources
dont ils disposent et, s'il y a lieu, dans le cadre de la coopération
internationale.
Article 5 : Orientation exercée par les
parents
Les États parties respectent la responsabilité, le
droit et le devoir qu'ont les parents ou, le cas échéant, les
membres de la famille élargie ou de la communauté, comme
prévu par la coutume locale, les tuteurs ou autres personnes
légalement responsables de l'enfant, de donner à celui-ci, d'une
manière qui corresponde au développement de ses capacités,
l'orientation et les conseils appropriés à l'exercice des droits
que lui reconnaît la présente Convention.
Article 6 : Droit à la vie
1. Les États parties reconnaissent que tout enfant a un
droit inhérent à la vie.
2. Les États parties assurent dans toute la mesure
possible la survie et le développement de l'enfant.
Article 7 : Droit à un nom et une
nationalité
1. L'enfant est enregistré aussitôt sa naissance et
a dès celle-ci le droit à un nom, le droit d'acquérir une
nationalité et, dans la mesure du possible, le droit de connaître
ses parents et être élevé par eux.
2. Les États parties veillent à mettre ces droits
en oeuvre conformément à leur législation nationale et aux
obligations que leur imposent les instruments internationaux applicables en la
matière, en particulier dans les cas où faute de cela l'enfant se
trouverait apatride.
Article 8 : Respect de l'identité de l'enfant
1. Les États parties s'engagent à respecter le
droit de l'enfant de préserver son identité, y compris sa
nationalité, son nom et ses relations familiales, tels qu'ils sont
reconnus par la loi, sans ingérence illégale.
2. Si un enfant est illégalement privé des
éléments constitutifs de son identité ou de certains
d'entre eux, les États parties doivent lui accorder une assistance et
une protection appropriées, pour que son identité soit
rétablie aussi rapidement que possible.
Article
9 : Non-séparation entre l'enfant et les parents
1. Les États parties veillent à ce que l'enfant ne
soit pas séparé de ses parents contre leur gré, à
moins que les autorités compétentes ne décident, sous
réserve de révision judiciaire et conformément aux lois et
procédures applicables, que cette séparation est
nécessaire dans intérêt supérieur de l'enfant. Une
décision en ce sens peut être nécessaire dans certains cas
particuliers, par exemple lorsque les parents maltraitent ou négligent
l'enfant, ou lorsqu'ils vivent séparément et qu'une
décision doit être prise au sujet du lieu de résidence de
l'enfant.
2. Dans tous les cas prévus au paragraphe 1, toutes les
parties intéressées doivent avoir la possibilité de
participer aux délibérations et de faire connaître leurs
vues.
3. Les États parties respectent le droit de l'enfant
séparé de ses deux parents ou de l'un d'eux d'entretenir
régulièrement des relations personnelles et des contacts directs
avec ses deux parents, sauf si cela est contraire à intérêt
supérieur de l'enfant
4. Lorsque la séparation résulte de mesures prises
par un État partie, telles que la détention, l'emprisonnement,
l'exil, l'expulsion ou la mort (y compris la mort, quelle qu'en soit la cause,
survenue en cours de détention) des deux parents ou de l'un d'eux, ou de
l'enfant, l'État partie donne sur demande aux parents, à l'enfant
ou, s'il y a lieu, à un autre membre de la famille les renseignements
essentiels sur le lieu où se trouvent le membre ou les membres de la
famille, à moins que la divulgation de ces renseignements ne soit
préjudiciable au bien-être de l'enfant. Les États parties
veillent en outre à ce que la présentation d'une telle demande
n'entraîne pas en elle-même de conséquences fâcheuses
pour la personne ou les personnes intéressées.
Article 10 : Réunification de la famille
1. Conformément à l'obligation incombant aux
États parties en vertu du paragraphe 1 de l'article 9, toute demande
faite par un enfant ou ses parents en vue d'entrer dans un État partie
ou de le quitter aux fins de réunification familiale est
considérée par les États parties. dans un esprit positif,
avec humanité et diligence. Les États parties veillent en outre
à ce que la présentation d'une telle demande n'entraîne pas
de conséquences fâcheuses pour les auteurs de la demande et les
membres de leurs familles.
2. Un enfant dont les parents résident dans des
États différents a le droit d'entretenir, sauf circonstances
exceptionnelles, des relations personnelles et des contacts directs
réguliers avec ses deux parents. À cette fin, et
conformément à l'obligation incombant aux États parties en
vertu du paragraphe 2 de l'article 9, les États parties respectent le
droit qu'ont l'enfant et ses parents de quitter tout pays, y compris le leur,
et de revenir dans leur propre pays. Le droit de quitter tout pays ne peut
faire l'objet que des restrictions prescrites par la loi qui sont
nécessaires pour protéger la sécurité nationale,
l'ordre public, la santé ou la moralité publiques, ou les droits
et libertés d'autrui, et qui sont compatibles avec les autres droits
reconnus dans la présente Convention.
Article 11 : Déplacements et non-retours
illicites
1. Les États parties prennent des mesures pour lutter
contre les déplacements et les non-retour illicites d'enfants à
l'étranger.
2. À cette fin, les États parties favorisent la
conclusion d'accords bilatéraux ou multilatéraux ou
l'adhésion aux accords existants.
Article 12 : Droit d'expression de l'enfant
1. Les États parties garantissent à l'enfant qui
est capable de discernement le droit d'exprimer librement son opinion sur toute
question l'intéressant, les opinions de l'enfant étant
dûment prises en considération eu égard à son
âge et à son degré de maturité.
2. À cette fin, on donnera notamment à l'enfant la
possibilité être entendu dans toute procédure judiciaire ou
administrative l'intéressant, soit directement, soit par
l'intermédiaire d'un représentant ou d'un organisme
approprié, de façon compatible avec les règles de
procédure de la législation nationale.
Article 13 : Liberté d'expression et
d'information
1. L'enfant a droit à la liberté d'expression. Ce
droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de
répandre des informations et des idées de toute espèce,
sans considération de frontières, sous une forme orale,
écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen du choix
de l'enfant.
2. L'exercice de ce droit ne peut faire l'objet que des seules
restrictions qui sont prescrites par la loi et qui sont
nécessaires :
a) Au respect des droits ou de la réputation
d'autrui ; ou
b) À la sauvegarde de la sécurité nationale,
de l'ordre public, de la santé ou de la moralité publiques.
Article 14 : Liberté de pensée, de
conscience et de religion
1. Les États parties respectent le droit de l'enfant
à la liberté de pensée, de conscience et de religion.
2. Les États parties respectent le droit et le devoir des
parents ou, le cas échéant, des représentants
légaux de l'enfant, de guider celui-ci dans l'exercice du droit
susmentionné d'une manière qui corresponde au
développement de ses capacités.
3. La liberté de manifester sa religion ou ses convictions
ne peut être soumise qu'aux seules restrictions qui sont prescrites par
la loi et qui sont nécessaires pour préserver la
sûreté publique, l'ordre public, la santé et la
moralité publiques, ou les libertés et droits fondamentaux
d'autrui.
Article 15 : Liberté d'association
1. Les États parties reconnaissent les droits de l'enfant
à la liberté d'association et à la liberté de
réunion pacifique.
2. L'exercice de ces droits ne peut faire l'objet que des seules
restrictions qui sont prescrites par la loi et qui sont nécessaires dans
une société démocratique, dans l'intérêt de
la sécurité nationale, de la sûreté publique ou de
l'ordre public, ou pour protéger la santé ou la moralité
publiques, ou les droits et libertés d'autrui.
Article 16 : : Vie privée
1. Nul enfant ne fera l'objet d'immixtions arbitraires ou
illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa
correspondance, ni d'atteintes illégales à son honneur et
à sa réputation.
2. L'enfant a droit à la protection de la loi contre de
telles immixtions ou de telles atteintes.
Article 17 : Médias
Les États parties reconnaissent l'importance de la
fonction remplie par les médias et veillent à ce que l'enfant ait
accès à une information et à des matériels
provenant de sources nationales et internationales diverses, notamment ceux qui
visent à promouvoir son bien-être social, spirituel et moral ainsi
que sa santé physique et mentale. À cette fin, les États
parties:
a) Encouragent les médias à diffuser une
information et des matériels qui présentent une utilité
sociale et culturelle pour l'enfant et répondent à l'esprit de
l'article 29;
b) Encouragent la coopération internationale en vue de
produire, d'échanger et de diffuser une information et des
matériels de ce type provenant de différentes sources
culturelles, nationales et internationales;
c) Encouragent la production et la diffusion de livres pour
enfants;
d) Encouragent les médias à tenir
particulièrement compte des besoins linguistiques des enfants
autochtones ou appartenant à un groupe minoritaire;
e) Favorisent l'élaboration de principes directeurs
appropriés destinés à protéger l'enfant contre
l'information et les matériels qui nuisent à son bien-être,
compte tenu des dispositions des articles 13 et 18.
Article 18 : Obligation d'élever l'enfant
1. Les États parties s'emploient de leur mieux à
assurer la reconnaissance du principe selon lequel les deux parents ont une
responsabilité commune pour ce qui est d'élever l'enfant et
d'assurer son développement. La responsabilité d'élever
l'enfant et d'assurer son développement incombe au premier chef aux
parents ou, le cas échéant, à ses représentants
légaux. Ceux-ci doivent être guidés avant tout par
l'intérêt supérieur de l'enfant.
2. Pour garantir et promouvoir les droits énoncés
dans la présente Convention, les États parties accordent l'aide
appropriée aux parents et aux représentants légaux de
l'enfant dans l'exercice de la responsabilité qui leur incombe
d'élever l'enfant et assurent la mise en place d'institutions.
d'établissements et de services chargés de veiller au
bien-être des enfants.
3. Les États parties prennent toutes les mesures
appropriées pour assurer aux enfants dont les parents travaillent le
droit de bénéficier des services et établissements de
garde d'enfants pour lesquels ils remplissent les conditions requises.
Article 19 : Prévention des abus
1. Les États parties prennent toutes les mesures
législatives, administratives, sociales et éducatives
appropriées pour protéger l'enfant contre toutes formes de
violence, d'atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d'abandon
ou de négligence, de mauvais traitements ou d'exploitation, y compris la
violence sexuelle, pendant qu'il est sous la garde de ses parents ou de l'un
d'eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre
personne à qui il est confié.
2. Ces mesures de protection comprendront, selon qu'il
conviendra, des procédures efficaces pour l'établissement de
programmes sociaux visant à fournir l'appui nécessaire à
l'enfant et à ceux à qui il est confié, ainsi que pour
d'autres formes de prévention, et aux fins d'identification, de rapport,
de renvoi, d'enquête, de traitement et de suivi pour les cas de mauvais
traitements de l'enfant décrits ci-dessus, et comprendre
également, selon qu'il conviendra, des procédures d'intervention
judiciaire.
Article 20 : Enfants séparés de leurs
parents
1. Tout enfant qui est temporairement ou définitivement
privé de son milieu familial, ou qui dans son propre
intérêt ne peut être laissé dans ce milieu, a droit
à une protection et une aide spéciale de l'État.
2. Les États parties prévoient pour cet enfant une
protection de remplacement conforme à leur législation
nationale.
3. Cette protection de remplacement peut notamment avoir la forme
du placement dans une famille, de la « Kafala » de droit
islamique, de l'adoption ou, en cas de nécessité, du placement
dans un établissement pour enfants approprié. Dans le choix entre
ces solutions, il est dûment tenu compte de la nécessité
d'une certaine continuité dans l'éducation de l'enfant, ainsi que
de son origine ethnique, religieuse, culturelle et linguistique.
Article 21 :
Adoption
Les États parties qui admettent et/ou autorisent
l'adoption s'assurent que l'intérêt supérieur de l'enfant
est la considération primordiale en la matière, et :
a) Veillent à ce que l'adoption d'un enfant ne soit
autorisée que par les autorités compétentes, qui
vérifient, conformément à la loi et aux procédures
applicables et sur la base de tous les renseignements fiables relatifs au cas
considéré, que l'adoption peut avoir lieu eu égard
à la situation de l'enfant par rapport à ses père et
mère, parents et représentants légaux et que, le cas
échéant, les personnes intéressées ont donné
leur consentement à l'adoption en connaissance de cause, après
s'être entourées des avis nécessaires ;
b) Reconnaissent que l'adoption à l'étranger peut
être envisagée comme un autre moyen d'assurer les soins
nécessaires à l'enfant, si celui-ci ne peut, dans son pays
d'origine, être placé dans une famille nourricière ou
adoptive ou être convenablement élevé ;
c) Veillent, en cas d'adoption à l'étranger,
à ce que l'enfant ait le bénéfice de garanties et de
normes équivalent à celles existant en cas d'adoption
nationale ;
d) Prennent toutes les mesures appropriées pour veiller
à ce que, en cas d'adoption à l'étranger, le placement de
l'enfant ne se traduise pas par un profit matériel indu pour les
personnes qui en sont responsables ;
e) Poursuivent les objectifs du présent article en
concluant des arrangements ou des accords bilatéraux ou
multilatéraux, selon les cas, et s'efforcent dans ce cadre de veiller
à ce que les placements d'enfants à l'étranger soient
effectués par des autorités ou des organes compétents.
Article
22 : Enfant réfugié
1. Les États parties prennent les mesures
appropriées pour qu'un enfant qui cherche à obtenir le statut de
réfugié ou qui est considéré comme
réfugié en vertu des règles et procédures du droit
international ou national applicable, qu'il soit seul ou accompagné de
ses père et mère ou de toute autre personne,
bénéficie de la protection et de l'assistance humanitaire voulues
pour lui permettre de jouir des droits que lui reconnaissent la présente
Convention et les autres instruments internationaux relatifs aux droits de
l'homme ou de caractère humanitaire auxquels lesdits États sont
parties.
2. À cette fin, les États parties collaborent,
selon qu'ils le jugent nécessaire, à tous les efforts faits par
l'Organisation des Nations Unies et les autres organisations
intergouvernementales ou non gouvernementales compétentes collaborant
avec l'Organisation des Nations Unies pour protéger et aider les enfants
qui se trouvent en pareille situation et pour rechercher les père et
mère ou autres membres de la famille de tout enfant
réfugié en vue d'obtenir les renseignements nécessaires
pour le réunir à sa famille. Lorsque ni le père, ni la
mère, ni aucun autre membre de la famille ne peut être
retrouvé, l'enfant se voit accorder, selon les principes
énoncés dans la présente Convention, la même
protection que tout autre enfant définitivement ou temporairement
privé de son milieu familial pour quelque raison que ce soit.
Article 23 : Enfant ayant un handicap
1. Les États parties reconnaissent que les enfants
mentalement ou physiquement handicapés doivent mener une vie pleine et
décente, dans des conditions qui garantissent leur dignité,
favorisent leur autonomie et facilitent leur participation active à la
vie de la collectivité.
2. Les États parties reconnaissent le droit des enfants
handicapés de bénéficier de soins spéciaux et
encouragent et assurent, dans la mesure des ressources disponibles, l'octroi,
sur demande, aux enfants handicapés remplissant les conditions requises
et à ceux qui en ont la charge, d'une aide adaptée à
l'état de l'enfant et à la situation de ses parents ou de ceux
à qui il est confié.
3. Eu égard aux besoins particuliers des enfants
handicapés, l'aide fournie conformément au paragraphe 2 est
gratuite chaque fois qu'il est possible, compte tenu des ressources
financières de leurs parents ou de ceux à qui l'enfant est
confié, et elle est conçue de telle sorte que les enfants
handicapés aient effectivement accès à l'éducation,
à la formation, aux soins de santé, à la
rééducation, à la préparation à l'emploi et
aux activités récréatives, et bénéficient de
ces services de façon propre à assurer une intégration
sociale aussi complète que possible et leur épanouissement
personnel, y compris dans le domaine culturel et spirituel.
4. Dans un esprit de coopération internationale, les
États parties favorisent l'échange d'informations pertinentes
dans le domaine des soins de santé préventifs et du traitement
médical, psychologique et fonctionnel des enfants handicapés, y
compris par la diffusion d'informations concernant les méthodes de
rééducation et les services de formation professionnelle, ainsi
que l'accès à ces données, en vue de permettre aux
États parties d'améliorer leurs capacités et leurs
compétences et d'élargir leur expérience dans ces
domaines. À cet égard, il est tenu particulièrement compte
des besoins des pays en développement.
Article 24 : Santé de l'enfant
1. Les États parties reconnaissent le droit de l'enfant de
jouir du meilleur état de santé possible et de
bénéficier de services médicaux et de
rééducation. Ils s'efforcent de garantir qu'aucun enfant ne soit
privé du droit d'avoir accès à ces services.
2. Les États parties s'efforcent d'assurer la
réalisation intégrale du droit susmentionné et, en
particulier, prennent des mesures appropriées pour:
a) Réduire la mortalité parmi les nourrissons et
les enfants ;
b) Assurer à tous les enfants l'assistance médicale
et les soins de santé nécessaires, l'accent étant mis sur
le développement des soins de santé primaires ;
c) Lutter contre la maladie et la malnutrition, y compris dans le
cadre des soins de santé primaires, grâce notamment à
l'utilisation de techniques aisément disponibles et à la
fourniture d'aliments nutritifs et d'eau potable, compte tenu des dangers et
des risques de pollution du milieu naturel ;
d) Assurer aux mères des soins prénatals et
postnatals appropriés ;
e) Faire en sorte que tous les groupes de la
société, en particulier les parents et les enfants,
reçoivent une information sur la santé et la nutrition de
l'enfant, les avantages de l'allaitement au sein, l'hygiène et la
salubrité de l'environnement et la prévention des accidents, et
bénéficient d'une aide leur permettant de mettre à profit
cette information ;
f) Développer les soins de santé préventifs,
les conseils aux parents et l'éducation et les services en
matière de planification familiale.
3. Les États parties prennent toutes les mesures efficaces
appropriées en vue d'abolir les pratiques traditionnelles
préjudiciables à la santé des enfants.
4. Les États parties s'engagent à favoriser et
à encourager la coopération internationale en vue d'assurer
progressivement la pleine réalisation du droit reconnu dans le
présent article. À cet égard, il est tenu
particulièrement compte des besoins des pays en développement
Article 25 : Examen périodique des placements
de l'enfant
Les États parties reconnaissent à l'enfant qui a
été placé par les autorités compétentes pour
recevoir des soins, une protection ou un traitement physique ou mental, le
droit à un examen périodique dudit traitement et de toute autre
circonstance relative à son placement.
Article 26 : Sécurité sociale
1. Les États parties reconnaissent à tout enfant le
droit de bénéficier de la sécurité sociale, y
compris les assurances sociales, et prennent les mesures nécessaires
pour assurer la pleine réalisation de ce droit en conformité avec
leur législation nationale.
2. Les prestations doivent, lorsqu'il y a lieu, être
accordées compte tenu des ressources et de la situation de l'enfant et
des personnes responsables de son entretien, ainsi que de toute autre
considération applicable à la demande de prestation faite par
l'enfant ou en son nom.
Article 27 : Niveau de vie
1. Les États parties reconnaissent le droit de tout enfant
à un niveau de vie suffisant pour permettre son développement
physique, mental. spirituel, moral et social.
2. C'est aux parents ou autres personnes ayant la charge de
l'enfant qu'incombe au premier chef la responsabilité d'assurer, dans
les limites de leurs possibilités et de leurs moyens financiers, les
conditions de vie nécessaires au développement de l'enfant.
3. Les États parties adoptent les mesures
appropriées, compte tenu des conditions nationales et dans la mesure de
leurs moyens, pour aider les parents et autres personnes ayant la charge de
l'enfant à mettre en oeuvre ce droit et offrent, en cas de besoin, une
assistance matérielle et des programmes d'appui, notamment en ce qui
concerne l'alimentation, le vêtement et le logement.
4. Les États parties prennent toutes les mesures
appropriées en vue d'assurer le recouvrement de la pension alimentaire
de l'enfant auprès de ses parents ou des autres personnes ayant une
responsabilité financière à son égard, que ce soit
sur leur territoire ou à l'étranger. En particulier, pour tenir
compte des cas où la personne qui a une responsabilité
financière à l'égard de l'enfant vit dans un État
autre que celui de l'enfant, les États parties favorisent
l'adhésion à des accords internationaux ou la conclusion de tels
accords ainsi que l'adoption de tous autres arrangements appropriés.
Article 28 : Éducation
1. Les États parties reconnaissent le droit de l'enfant
à l'éducation, et en particulier, en vue d'assurer l'exercice de
ce droit progressivement et sur la base de l'égalité des
chances:
a) Ils rendent l'enseignement primaire obligatoire et gratuit
pour tous ;
b) Ils encouragent l'organisation de différentes formes
d'enseignement secondaire, tant général que professionnel, les
rendent ouvertes et accessibles à tout enfant, et prennent des mesures
appropriées telles que l'instauration de la gratuité de
l'enseignement et l'offre d'une aide financière en cas de
besoin ;
c) Ils assurent à tous l'accès à
l'enseignement supérieur, en fonction des capacités de chacun,
par tous les moyens appropriés ;
d) Ils rendent ouvertes et accessibles à tout enfant
l'information et l'orientation scolaires et professionnelles ;
e) Ils prennent des mesures pour encourager la
régularité de la fréquentation scolaire et la
réduction des taux d'abandon scolaire.
2. Les États parties prennent toutes les mesures
appropriées pour veiller à ce que la discipline scolaire soit
appliquée d'une manière compatible avec la dignité de
l'enfant en tant qu'être humain et conformément à la
présente Convention.
3. Les États parties favorisent et encouragent la
coopération internationale dans le domaine de l'éducation, en vue
notamment de contribuer à éliminer l'ignorance et
l'analphabétisme dans le monde et de faciliter l'accès aux
connaissances scientifiques et techniques et aux méthodes d'enseignement
modernes. À cet égard, il est tenu particulièrement compte
des besoins des pays en développement.
Article 29 : Objectifs de l'éducation
1. Les États parties conviennent que l'éducation de
l'enfant doit viser à :
a) Favoriser l'épanouissement de la personnalité de
l'enfant et le développement de ses dons et des ses aptitudes mentales
et physiques, dans toute la mesure de leurs potentialités ;
b) Inculquer à l'enfant le respect des droits de l'homme
et des libertés fondamentales, et des principes consacrés dans la
Charte des Nations Unies ;
c) Inculquer à l'enfant le respect de ses parents, de son
identité, de sa langue et de ses valeurs culturelles, ainsi que le
respect des valeurs nationales du pays dans lequel il vit, du pays duquel il
peut être originaire et des civilisations différentes de la
sienne ;
d) Préparer l'enfant à assumer les
responsabilités de la vie dans une société libre, dans un
esprit de compréhension, de paix, de tolérance,
d'égalité entre les sexes et d'amitié entre tous les
peuples et groupes ethniques, nationaux et religieux, et avec les personnes
d'origine autochtone ;
e) Inculquer à l'enfant le respect du milieu naturel.
2. Aucune disposition du présent article ou de l'article
28 ne sera interprétée d'une manière qui porte atteinte
à la liberté des personnes physiques ou morales de créer
et de diriger des établissements d'enseignement, à condition que
les principes énoncés au paragraphe 1 du présent article
soient respectés et que l'éducation dispensée dans ces
établissements soit conforme aux normes minimales que l'État aura
prescrites.
Article 30 : Droits culturels, religieux,
linguistiques
Dans les États où il existe des minorités
ethniques, religieuses ou linguistiques ou des personnes d'origine autochtone,
un enfant autochtone ou appartenant à une de ces minorités ne
peut être privé du droit d'avoir sa propre vie culturelle, de
professer et de pratiquer sa propre religion ou d'employer sa propre langue en
commun avec les autres membres de son groupe.
Article 31 : Repos et loisirs
1. Les États parties reconnaissent à l'enfant le
droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des
activités récréatives propres à son âge, et
de participer librement à la vie culturelle et artistique.
2. Les États parties respectent et favorisent le droit de
l'enfant de participer pleinement à la vie culturelle et artistique, et
encouragent l'organisation à son intention de moyens appropriés
de loisirs et d'activités récréatives, artistiques et
culturelles, dans des conditions d'égalité.
Article 32 : Protection contre l'exploitation
économique
1. Les États parties reconnaissent le droit de l'enfant
d'être protégé contre l'exploitation économique et
de n'être astreint à aucun travail comportant des risques ou
susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à son
développement physique, mental, spirituel, moral ou social.
2. Les États parties prennent des mesures
législatives. administratives, sociales et éducatives pour
assurer l'application du présent article. À cette fin, et compte
tenu des dispositions pertinentes des autres instruments internationaux, les
États parties, en particulier:
a) Fixent un âge minimum ou des âges minimums
d'admission à l'emploi ;
b) Prévoient une réglementation appropriée
des horaires de travail et des conditions d'emploi ;
c) Prévoient des peines ou autres sanctions
appropriées pour assurer l'application effective du présent
article.
Article 33 : Protection contre les stupéfiants et
les substances psychotropes
Les États parties prennent toutes les mesures
appropriées, y compris des mesures législatives, administratives,
sociales et éducatives, pour protéger les enfants contre l'usage
illicite de stupéfiants et de substances psychotropes, tels que les
définissent les conventions internationales pertinentes, et pour
empêcher que des enfants ne soient utilisés pour la production et
le trafic illicites de ces substances.
Article 34 : Protection contre l'exploitation
sexuelle
Les États parties s'engagent à protéger
l'enfant contre toutes les formes d'exploitation sexuelle et de violence
sexuelle. À cette fin, les États prennent en particulier toutes
les mesures appropriées sur les plans national, bilatéral et
multilatéral pour empêcher :
a) Que des enfants ne soient incités ou contraints
à se livrer à une activité sexuelle
illégale ;
b) Que des enfants ne soient exploités à des fins
de prostitution ou autres pratiques sexuelles illégales ;
c) Que des enfants ne soient exploités aux fins de la
production de spectacles ou de matériel de caractère
pornographique.
Article 35 : Protection contre l'enlèvement, la
vente ou la traite d'enfants
Les États parties prennent toutes les mesures
appropriées sur les plans national, bilatéral et
multilatéral pour empêcher l'enlèvement, la vente ou la
traite d'enfants à quelque fin que ce soit et sous quelque forme que ce
soit.
Article 36 : Protection contre toute autre forme
d'exploitation
Les États parties protègent l'enfant contre toutes
autres formes d'exploitation préjudiciables à tout aspect de son
bien-être.
Article 37 : Torture - peine capitale
Les États parties veillent à ce que :
a) Nul enfant ne soit soumis à la torture ni à des
peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants: ni la peine
capitale ni l'emprisonnement à vie sans possibilité de
libération ne doivent être prononcés pour les infractions
commises par des personnes âgées de moins de 18 ans ;
b) Nul enfant ne soit privé de liberté de
façon illégale ou arbitraire: l'arrestation, la détention
ou l'emprisonnement d'un enfant doit être en conformité avec la
loi, être qu'une mesure de dernier ressort et être d'une
durée aussi brève que possible :
c) Tout enfant privé de liberté soit traité
avec humanité et avec le respect dû à la dignité de
la personne humaine, et d'une manière tenant compte des besoins des
personnes de son âge: en particulier, tout enfant privé de
liberté sera séparé des adultes, à moins que l'on
n'estime préférable de ne pas le faire dans intérêt
supérieur de l'enfant, et il a le droit de rester en contact avec sa
famille par la correspondance et par des visites, sauf circonstances
exceptionnelles ;
d) Les enfants privés de liberté aient le droit
d'avoir rapidement accès à l'assistance juridique ou à
toute assistance appropriée, ainsi que le droit de contester la
légalité de leur privation de liberté devant un tribunal
ou une autre autorité compétente, indépendante et
impartiale, et à ce qu'une décision rapide soit prise en la
matière.
Article
38 : Conflit armé
1. Les États parties s'engagent à respecter et
à faire respecter les règles du droit humanitaire international
qui leur sont applicables en cas de conflit armé et dont la protection
s'étend aux enfants.
2. Les États parties prennent toutes les mesures
possibles dans la pratique pour veiller à ce que les personnes n'ayant
pas atteint âge de 15 ans ne participent pas directement aux
hostilités.
3. Les États parties s'abstiennent d'enrôler dans
leurs forces armées toute personne n'ayant pas atteint âge de 15
ans. Lorsqu'ils incorporent des personnes de plus de 15 ans mais de moins de 18
ans, les États parties s'efforcent d'enrôler en priorité
les plus âgées.
4. Conformément à l'obligation qui leur incombe en
vertu du droit humanitaire international de protéger la population
civile en cas de conflit armé, les États parties prennent toutes
les mesures possibles dans la pratique pour que les enfants qui sont
touchés par un conflit armé bénéficient d'une
protection et de soins.
Article 39 : Réadaptation et
réinsertion
Les États parties prennent toutes les mesures
appropriées pour faciliter la réadaptation physique et
psychologique et la réinsertion sociale de tout enfant victime de toute
forme de négligence, d'exploitation ou de sévices, de torture ou
de toute autre forme de peines ou traitements cruels, inhumains ou
dégradants, ou de conflit armé. Cette réadaptation et
cette réinsertion se déroulent dans des conditions qui favorisent
la santé, le respect de soi et la dignité de l'enfant.
Article 40 : Procédure pénale
1. Les États parties reconnaissent à tout enfant
suspecté, accusé ou convaincu d'infraction à la loi
pénale le droit à un traitement qui soit de nature à
favoriser son sens de la dignité et de la valeur personnelle, qui
renforce son respect pour les droits de l'homme et les libertés
fondamentales d'autrui, et qui tienne compte de son âge ainsi que de la
nécessité de faciliter sa réintégration dans la
société et de lui faire assumer un rôle constructif au sein
de celle-ci.
2. À cette fin. et compte tenu des dispositions
pertinentes des instruments internationaux, les États parties veillent
en particulier :
a) À ce qu'aucun enfant ne soit suspecté,
accusé ou convaincu d'infraction à la loi pénale en raison
d'actions ou d'omissions qui n'étaient pas interdites par le droit
national ou international au moment où elles ont été
commises ;
b) À ce que tout enfant suspecté ou accusé
d'infraction à la loi pénale ait au moins le droit aux garanties
suivantes:
I - à être présumé innocent
jusqu'à ce que sa culpabilité ait été
légalement établie ;
II - à être informé dans le plus court
délai et directement des accusations portées contre lui, ou, le
cas échéant, par l'intermédiaire de ses parents ou
représentants légaux, et à bénéficier d'une
assistance juridique ou de toute autre assistance appropriée pour la
préparation et la présentation de sa défense.
III - à ce que sa cause soit entendue sans retard par une
autorité ou une instance judiciaire compétentes,
indépendantes et impartiales, selon une procédure
équitable aux termes de la loi, en présence de son conseil
juridique ou autre et, à moins que cela ne soit jugé contraire
à l'intérêt supérieur de l'enfant en raison
notamment de son âge ou de sa situation, en présence de ses
parents ou représentants légaux ;
IV - à ne pas être contraint de témoigner ou
de s'avouer coupable; à interroger ou faire interroger les
témoins à charge, et à obtenir la comparution et
l'interrogatoire des témoins à décharge dans des
conditions d'égalité ;
V - s'il est reconnu avoir enfreint la loi pénale,
à faire appel de cette décision et de toute mesure
arrêtée en conséquence devant une autorité ou une
instance judiciaire supérieure compétentes, indépendantes
et impartiales, conformément à la loi ;
VI - à se faire assister gratuitement d'un
interprète s'il ne comprend ou ne parle pas la langue
utilisée ;
VII - à ce que sa vie privée soit pleinement
respectée à tous les stades de la procédure.
3. Les États parties s'efforcent de promouvoir l'adoption
de lois, de procédures, la mise en place d'autorités et
d'institutions spécialement conçues pour les enfants
suspectés, accusés ou convaincus d'infraction à la loi
pénale, et en particulier :
a) D'établir un âge minimum au-dessous duquel les
enfants seront présumés n'avoir pas la capacité
d'enfreindre la loi pénale ;
b) De prendre des mesures, chaque fois que cela est possible et
souhaitable, pour traiter ces enfants sans recourir à la
procédure judiciaire, étant cependant entendu que les droits de
l'homme et les garanties légales doivent être pleinement
respectés.
4. Toute une gamme de dispositions, relatives notamment aux
soins, à l'orientation et à la supervision, aux conseils,
à la probation, au placement familial, aux programmes d'éducation
générale et professionnelle et aux solutions autres
qu'institutionnelles seront prévues en vue d'assurer aux enfants un
traitement conforme à leur bien-être et proportionné
à leur situation et à l'infraction.
Article 41 : Dispositions plus favorables
Aucune des dispositions de la présente Convention ne porte
atteinte aux dispositions plus propices à la réalisation des
droits de l'enfant qui peuvent figurer :
a) Dans la législation d'un État partie ;
b) Dans le droit international en vigueur pour cet
État.
DEUXIÈME
PARTIE49(*)
Article
42 : Diffusion des principes et dispositions de la convention
Les États parties s'engagent à faire largement
connaître les principes et les dispositions de la présente
Convention, par des moyens actifs et appropriés, aux adultes comme aux
enfants.
Article 43 : Création du comité du droit
de l'enfant
1. Aux fins d'examiner les progrès accomplis par les
États parties dans l'exécution des obligations contractées
par eux en vertu de la présente Convention, il est institué un
Comité des droits de l'enfant qui s'acquitte des fonctions
définies ci-après.
2. Le Comité se compose de 10 experts de haute
moralité et possédant une compétence reconnue dans le
domaine visé par la présente Convention. Ses membres sont
élus par les États parties parmi leurs ressortissants et
siègent à titre personnel, compte tenu de la
nécessité d'assurer une répartition géographique
équitable et eu égard aux principaux systèmes
juridiques.
3. Les membres du Comité sont élus au scrutin
secret sur une liste de personnes désignées par les États
parties. Chaque État partie peut désigner un candidat parmi ses
ressortissants.
4. La première élection aura lieu dans les six mois
suivant la date d'entrée en vigueur de la présente Convention.
Les élections auront lieu ensuite tous les deux ans. Quatre mois au
moins avant la date de chaque élection, le Secrétaire
général de l'Organisation des Nations Unies invitera par
écrit les États parties à proposer leurs candidats dans un
délai de deux mois. Le Secrétaire général dressera
ensuite la liste alphabétique des candidats ainsi
désignés, en indiquant les États parties qui les ont
désignés, et la communiquera aux États parties à la
présente Convention.
5. Les élections ont lieu lors des réunions des
États parties, convoquées par le Secrétaire
général au Siège de l'Organisation des Nations Unies.
À ces réunions, pour lesquelles le quorum est constitué
par les deux tiers des États parties, les candidats élus au
Comité sont ceux qui obtiennent le plus grand nombre de voix et la
majorité absolue des voix des États parties présents et
votants.50(*)
6. Les membres du Comité sont élus pour quatre ans.
Ils sont rééligibles si leur candidature est
présentée à nouveau. Le mandat de cinq des membres
élus lors de la première élection prend fin au bout de
deux ans. Les noms de ces cinq membres seront tirés au sort par le
président de la réunion immédiatement après la
première élection.
7. En cas de décès ou de démission d'un
membre du Comité, ou si, pour toute autre raison, un membre
déclare ne plus pouvoir exercer ses fonctions au sein du Comité,
l'État partie qui avait présenté sa candidature nomme un
autre expert parmi ses ressortissants pour pourvoir le poste ainsi vacant
jusqu'à l'expiration du mandat correspondant. sous réserve de
l'approbation du Comité.
8. Le Comité adopte son règlement
intérieur.
9. Le Comité élit son bureau pour une
période de deux ans
10. Les réunions du Comité se tiennent normalement
au Siège de l'Organisation des Nations Unies, ou en tout autre lieu
approprié déterminé par le Comité. Le Comité
se réunit normalement chaque année. La durée de ses
sessions est déterminée et modifiée, si nécessaire,
par une réunion des États parties à la présente
Convention, sous réserve de l'approbation de l'Assemblée
générale.
11. Le Secrétaire général de l'organisation
des Nations Unies met à la disposition du Comité le personnel et
les installations qui lui sont nécessaires pour s'acquitter efficacement
des fonctions qui lui sont confiées en vertu de la présente
Convention.
12. Les membres du Comité institué en vertu de la
présente Convention reçoivent, avec l'approbation de
l'Assemblée générale, des émoluments
prélevés sur les ressources de l'Organisation des Nations Unies
dans les conditions et selon les modalités fixées par
l'Assemblée générale.
Article 44 : Rapports des États-parties
1. Les États parties s'engagent à soumettre au
Comité, par l'entremise du Secrétaire général de
l'Organisation des Nations Unies, des rapports sur les mesures qu'ils auront
adoptées pour donner effet aux droits reconnus dans la présente
Convention et sur les progrès réalisés dans la jouissance
de ces droits :
a) Dans les deux ans à compter de la date de
l'entrée en vigueur de la présente Convention pour les
États parties intéressés,
b) Par la suite, tous les cinq ans.
2. Les rapports établis en application du présent
article doivent, le cas échéant, indiquer les facteurs et les
difficultés empêchant les États parties de s'acquitter
pleinement des obligations prévues dans la présente Convention.
Ils doivent également contenir des renseignements suffisants pour donner
au Comité une idée précise de l'application de la
Convention dans le pays considéré.
3. Les États parties ayant présenté au
Comité un rapport initial complet n'ont pas, dans les rapports qu'ils
lui présentent ensuite conformément à l'alinéa b)
du paragraphe 1, à répéter les renseignements de base
antérieurement communiqués.
4. Le Comité peut demander aux États parties tous
renseignements complémentaires relatifs à l'application de la
Convention.
5. Le Comité soumet tous les deux ans à
l'Assemblée générale, par l'entremise du Conseil
économique et social, un rapport sur ses activités.
Article 45 : Méthodes de travail du
comité
Pour promouvoir l'application effective de la Convention et
encourager la coopération internationale dans le domaine visé par
la Convention :
a) Les institutions spécialisées, l'UNICEF et
d'autres organes des Nations Unies ont le droit de se faire représenter
lors de l'examen de l'application des dispositions de la présente
Convention qui relèvent de leur mandat. Le Comité peut inviter
les institutions spécialisées, l'UNICEF et tous autres organismes
compétents qu'il jugera appropriés à donner des avis
spécialisés sur l'application de la Convention dans les domaines
qui relèvent de leur mandat respectif. Il peut inviter les institutions
spécialisées, l'UNICEF et d'autres organes des Nations Unies
à lui présenter des rapports sur l'application de la Convention
dans les secteurs qui relèvent de leur domaine d'activité.
b) Le Comité transmet, s'il le juge nécessaire, aux
institutions spécialisées, à l'UNICEF et aux autres
organismes compétents tout rapport des États parties contenant
une demande ou indiquant un besoin de conseils ou d'assistance techniques,
accompagné, le cas échéant, des observations et
suggestions du Comité touchant ladite demande ou indication.
c) Le Comité peut recommander à l'Assemblée
générale de prier le Secrétaire général de
procéder pour le Comité à des études sur des
questions spécifiques touchant les droits de l'enfant.
d) Le Comité peut faire des suggestions et des
recommandations d'ordre général fondées sur les
renseignements reçus en application des articles 44 et 45 de la
présente Convention. Ces suggestions et recommandations d'ordre
général sont transmises à tout État partie
intéressé et portées à l'attention de
l'Assemblée Générale, accompagnées, le cas
échéant, des observations des États parties.
TROISIÈME PARTIE
Article 46 :
Signature
La présente Convention est ouverte à la signature
de tous les États.
Article 47 :
Ratification
La présente Convention est sujette à ratification.
Les instruments de ratification seront déposés.
Article 48 :
Adhésion
La présente Convention restera ouverte à
l'adhésion de tout État. Les instruments d'adhésion seront
déposés auprès du Secrétaire général
de l'Organisation des Nations Unies.
Article 49 : Entrée en vigueur
1. La présente Convention entrera en vigueur le
trentième jour qui suivra la date du dépôt auprès du
Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies du
vingtième instrument de ratification ou d'adhésion.
2. Pour chacun des États qui ratifieront la
présente Convention ou y adhéreront par le dépôt du
vingtième instrument de ratification ou d'adhésion, la Convention
entrera en vigueur le trentième jour qui suivra le dépôt
par cet État de son instrument de ratification ou d'adhésion.
Article 50 :
Amendements
1. Tout État partie peut proposer un amendement et en
déposer le texte auprès du Secrétaire
général de l'Organisation des Nations Unies. Le secrétaire
général communique alors la proposition d'amendement aux
États parties, en leur demandant de lui faire savoir s'ils sont
favorables à la convocation d'une conférence des États
parties en vue de l'examen de la proposition et de sa mise aux voix. Si, dans
les quatre mois qui suivent la date de cette communication, un tiers au moins
des États parties se prononcent en faveur de la convocation d'une telle
conférence, le Secrétaire général convoque la
conférence sous les auspices de l'Organisation des Nations Unies. Tout
amendement adopté par la majorité des États parties
présents et votants à la conférence est soumis pour
approbation à l'Assemblée générale des Nations
Unies.
2. Tout amendement adopté conformément aux
dispositions du paragraphe 1 du présent article entre en vigueur
lorsqu'il a été approuvé par l'Assemblée
générale des nations Unies et accepté par une
majorité des deux tiers des États parties.
3. Lorsqu'un amendement entre en vigueur, il a force obligatoire
pour les États parties qui l'ont accepté, les autres États
parties demeurant liés par les dispositions de la présente
Convention et par tous amendements antérieurs acceptés par
eux.
Article 51 :
Réserves
1. Le secrétaire général de l'Organisation
des Nations Unies recevra et communiquera à tous les États le
texte des réserves qui auront été faites par les
États au moment de la ratification ou de l'adhésion.
2. Aucune réserve incompatible avec l'objet et le but de
la présente Convention n'est autorisée.
3. Les réserves peuvent être retirées
à tout moment par notification adressée au Secrétaire
général de l'Organisation des Nations Unies, lequel en informe
tous les États parties à la Convention. La notification prend
effet à la date à laquelle elle est reçue par le
Secrétaire général.
Article 52 : Dénonciation
Tout État partie peut dénoncer la présente
Convention par notification écrite adressée au Secrétaire
général de l'Organisation des Nations Unies. La
dénonciation prend effet un an après la date à laquelle la
notification a été reçue par le Secrétaire
général.
Article
53 : Dépositaire
Le Secrétaire général de l'Organisation des
Nations Unies est désigné comme dépositaire de la
présente Convention.
Article 54 : Textes faisant foi
L'original de la présente Convention, dont les textes
anglais, arabe, chinois, espagnol, français et russe font
également foi, sera déposé auprès du
Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies.
En foi de quoi les plénipotentiaires soussignés,
dûment habilités par leurs gouvernements respectifs, ont
signé la présente Convention.
Rapport du Conseil national de la consommation sur
la publicité et l'enfant NOR : ECOC0000415X
Rapporteurs : Mme Christine
Reichenbach, pour le collège des
professionnels ; M. Pierre de
Bernières, pour le collège des consommateurs et
usagers.
Le présent rapport est commun aux deux collèges
consommateurs et professionnels. La publicité s'adresse aux enfants
dès leur plus jeune âge et le CNC a donc souhaité adopter
un mandat en octobre 1999 qui avait pour but d'établir un état
des lieux sur ce sujet et de faire des propositions constructives dans
l'intérêt des enfants pour éviter des dérives
éventuelles, liées notamment à l'émergence et au
développement de nouvelles techniques de communication.
Après avoir délibéré, pendant
plusieurs mois, sur la base du mandat, il a été convenu de
réserver au rapport toute la partie analytique de la situation actuelle
et de regrouper dans l'avis les recommandations concrètes qui ont
été discutées puis énoncées au cours des
travaux du groupe de travail.
Le groupe de travail auquel ont participé
régulièrement 11 associations de consommateurs et les
organisations professionnelles représentatives, s'est réuni six
fois en séances plénières et a procédé
à l'examen des textes législatifs et réglementaires
intéressés ainsi qu'à plusieurs auditions. Deux
réunions internes aux consommateurs ont été tenues en mars
et en mai dans le cadre du CNC pour affiner la position commune des
associations de consommateurs. Enfin, de nombreuses concertations ont eu lieu
entre les rapporteurs tout au long des travaux du
groupe.
Le rapport comporte donc trois
parties : I. - Un
état du contexte social et
réglementaire ; II. - Le
rappel de certains principes fondamentaux qui doivent régir le
comportement des opérateurs économiques et des professionnels de
la
publicité ; III. - Les
perspectives.
I. - Etat du contexte social et
réglementaire
Le CNC retient comme définition
des enfants et des jeunes, le mineur en âge scolaire, conformément
à la Convention internationale relative aux droits de l'enfant
(article 1er).
Le CNC prend acte du fait que les mineurs sont de plus en plus
impliqués dans la vie économique. Toutefois, s'il n'est pas
réaliste de les en mettre à l'écart, il convient
néanmoins de tenir compte de l'importance du marché qui les
concerne (de 12 milliards à près de 600 milliards selon
que l'on prend en compte les produits qu'ils achètent directement ou
qu'il s'agisse des produits intéressant plus largement la
famille) (1).
Le CNC admet que la population des enfants-consommateurs doit
être appréciée en fonction de leur âge, de leur
degré d'expérience et de leur capacité de
discernement.
Le CNC reconnaît que la valeur à protéger, le
développement mental, spirituel, éthique, civique et physique des
enfants est un intérêt social majeur.
Le CNC insiste sur la nécessité de
prendre en compte l'intervention d'un événement important, depuis
ses derniers travaux sur ce thème, à savoir l'émergence et
l'évolution rapide de nouvelles techniques de communication justifiant
une particulière attention. En effet, l'interactivité,
l'immédiateté et la fluidité des échanges,
l'ouverture des espaces de communication - internet, téléphone,
plus largement la convergence des médias - soulèvent d'une
façon générale la question de la nécessaire
protection des enfants dans ce monde nouveau.
Le CNC souligne la nécessité de prendre en compte
la dimension éminemment subjective de l'impact et de
l'interprétation des images en général, dimension qui ne
peut être ramenée aux seuls effets de la
publicité.
Le CNC est soucieux de préserver à la
publicité son rôle économique et social, son
caractère créatif et sa dimension
culturelle.
Le CNC prend acte de la nécessité, au niveau
communautaire sinon international, d'intégrer la publicité dans
une réflexion commune entre Etats sur les régimes normatifs des
nouveaux modes de communication, nouveaux médias électroniques
interactifs ; réflexion qui doit être reliée au
respect des droits de l'homme, à l'importance de la
réglementation et des codes de conduite, à une tradition de
coopération culturelle entre les Etats, à des principes
démocratiques communs, à une certaine conception de la culture
dans l'espace public.
Le CNC constate une tendance croissante dans la
société à exiger, dans les divers médias ainsi que
sur les nouveaux moyens de communication électronique et les supports
interactifs, une réduction des présentations montrant des
scènes susceptibles d'induire des comportements asociaux (alcoolisme,
drogue, pornographie, affiliation à des sectes ou violence gratuite,
etc.) ou susceptibles de s'avérer, à terme, néfastes pour
la santé des intéressés.
Le CNC prend note que cette exigence sociale s'applique de
plus en plus aux publicités que reçoivent des mineurs qui vont
retenir ces images et ces textes et peut-être « imiter ces
exemples », même lorsque ces publicités ne les
concernent pas directement. Le CNC se
félicite des initiatives prises par des organismes publics (mise en
place de pédagothèque), des organisations de consommateurs,
d'entreprises et des organisations et/ou groupements professionnels, voire
d'organismes privés, pour l'éducation à la
publicité à l'école.
Le CNC prend acte des négociations entre le
ministère de l'économie, des finances et de l'industrie et le
ministère de l'éducation nationale en vue d'établir un
accord pour développer l'éducation du jeune
consommateur.
Dans le but de bien prendre en compte toutes les données
existantes dans les domaines législatifs, réglementaires et
déontologiques ont été
examinées :
la Convention internationale relative aux droits de
l'enfant du 24 novembre 1989 ; les
directives européennes relatives à la publicité trompeuse,
à la publicité comparative et à la
télévision sans frontières (notamment en son
article 16) ;
les dispositions législatives et réglementaires
nationales portant sur : la protection de l'enfance dans les
domaines de l'emploi des enfants de moins de seize ans dans la publicité
ou dans la mode comme mannequins (loi du 12 juillet 1990) et dans le
domaine des publications destinées à la jeunesse (loi du
16 juillet 1949 modifiée par les lois du 29 novembre 1954 et
31 décembre 1987) ; l'escroquerie : articles 313-1
du code pénal et L. 231-1 du code de la consommation ; la
publicité trompeuse ou de nature à induire en erreur :
articles L. 121-1 et suivants du code de la
consommation ; la publicité pour certains produits (tabacs et
alcools notamment) : loi Evin du 10 janvier 1991, articles 17 et
suivants du code des débits de boissons et des mesures contre
l'alcoolisme, articles L. 355-24 et suivants du code de la
santé publique, titre 8 (Lutte contre le tabagisme) ; les
messages à caractère violent ou pornographique dans tous les
médias : article 227-24 du code
pénal ; le
contrôle de la publicité télévisée par le
Conseil supérieur de l'audiovisuel : loi du
17 janvier 1989 ;les règles de l'affichage : loi du
29 décembre 1979 sur la publicité extérieure et
l'affichage, l'article R. 624-2 du code pénal,
l'article L. 2212-2 du code des collectivités territoriales
(pouvoirs des maires et maintien de l'ordre public) ; les dispositions
législatives et réglementaires, en matière de
publicité, de nos partenaires de l'Union européenne et d'autres
Etats européens membres de l'OCDE le code de bonnes pratiques
commerciales de la chambre de commerce internationale, notamment en son
article ; l'étude commandée par la Commission
européenne sur le marketing à l'école en
1998 ; les codes de déontologie du bureau de
vérification de la publicité et de l'Alliance européenne
pour l'éthique en matière de publicité ;les
règles d'autodiscipline des professionnels de la
télévision ; les
règles d'autodiscipline de l'Association des fournisseurs d'accès
et de service internet ; les règles d'autodiscipline de
l'Union de la publicité extérieure (UPE) ;le code
édicté par le Syndicat des éditeurs de logiciels de
loisirs (SELL).
Dans ce but ont été également
auditionnés un certain nombre d'experts et acteurs dans le domaine de la
publicité et de l'enfant, que ce soit en France ou à
l'étranger : un expert
psychologue-psychanalyste, directeur de thèse sur le
développement de l'enfant et plus particulièrement de sa
socialisation économique, et un expert psychiatre-psychanalyste,
chargé de cours universitaires sur l'impact des images et de missions
confiées notamment par le ministère de la
culture ; un représentant de
l'ambassade de Suède qui a présenté le régime
juridique de son pays fondé sur une interdiction de la publicité
à la télévision en direction des enfants de moins de
douze ans ; le BVP (bureau de
vérification de la publicité) organisme d'autodiscipline
créé par l'interprofession (annonceurs, agences de
publicité et supports) pour mener une action en faveur d'une
publicité loyale, véridique (présidé par une haute
personnalité indépendante, son conseil d'administration, outre
des représentants de l'interprofession, comprend un représentant
de l'INC). Sa mission s'agissant de la publicité et des enfants est
particulièrement importante. Il est, en effet, en charge de veiller
au respect des règles déontologiques citées plus haut. En
matière de publicité télévisée il s'est vu
confier en 1991 (décision no 91-690 du 25 juillet
1991) par le CSA le contrôle systématique avant diffusion des
publicités télévisées, le CSA continuant à
en effectuer le contrôle a
posteriori ; l'organisation
européenne qui coordonne les actions nationales en matière
d'autodiscipline (EASA - l'Alliance européenne pour
l'éthique en publicité). L'EASA a notamment mis en place une
procédure de traitement des plaintes transfrontières que peuvent
saisir toutes les parties intéressées dont les consommateurs et
leurs associations. Le CNC a insisté sur la
nécessité, non seulement pour les autorités de
contrôle compétentes (DGCCRF, CSA, etc.), mais également
pour les organismes d'autodiscipline dont le BVP, de veiller avec une toute
particulière vigilance au respect des réglementations et
principes inscrits dans les présents rapport et avis. La
« Commission de concertation » créée en 1979
et réunissant de façon paritaire consommateurs et professionnels,
devra être réactivée (cf. avis). En particulier,
s'agissant de la bonne application des principes et orientations définis
dans l'avis du CNC sur la publicité et les enfants, elle devra jouer un
rôle déterminant dans le suivi des actions du BVP en la
matière. D'une façon plus
générale, cet état des lieux a mis en lumière que
la France semble dotée, pour les médias classiques, d'un
régime qui répond, dans la plupart des cas, de façon
satisfaisante - sous réserve de quelques ajustements et rappels qui
sont traités ci-dessous dans l'avis - aux préoccupations de
protection des enfants et des adolescents. Le groupe
de travail a considéré après ces examens que les
régimes fondés sur l'interdiction ne constituent pas une solution
réaliste. Dans un monde où la publicité sous toutes ses
formes fait partie de la vie, il serait illusoire et inefficace de mettre
à l'écart les enfants de cette dimension économique de la
société. Le groupe de travail a en
revanche privilégié l'étude des principes qui devaient
gouverner le contenu des messages publicitaires afin de prendre en compte
l'impact particulier que pouvaient avoir certains types de communication en
direction des enfants et des adolescents (appréciés en fonction
de leur âge, de leur manque d'expérience, de leur liberté
de choix, de leur capacité plus grande à être
influencés qu'un consommateur adulte) et de les protéger en tant
que de besoin contre tout dommage psychologique, mental, spirituel,
éthique et physique.
II. - Les principes
fondamentaux
Compte tenu de la très rapide
évolution des techniques de communication et d'une utilisation
croissante par les enfants des nouveaux médias interactifs (rapport
OCDE), le CNC a souhaité rappeler les principes fondamentaux qui doivent
gouverner la publicité concernant les
enfants. Ces principes doivent en effet s'appliquer
non seulement sur les médias traditionnels mais sur tout nouveau support
de communication, non seulement sur les supports de diffusion nationale mais
aussi sur ceux qui sont susceptibles d'une diffusion transfrontière
(télévision, internet, télécoms, etc.).
Ils devraient constituer dans la réflexion européenne une
plate-forme commune de travail. Le CNC
réaffirme donc les principes fondamentaux qui figurent dans les textes
et les normes en usage suivants : Ne sont pas
admissibles, qu'il s'agisse de messages explicites et/ou
implicites : 1. Les
publicités visant les mineurs qui peuvent être
préjudiciables à leur développement psychologique,
éthique, spirituel, civique ou
physique ; 2. La diffusion, dans les
médias traditionnels mais aussi, désormais, sur les
réseaux numériques, des publicités dont le
caractère commercial n'est pas clairement reconnaissable et qui peuvent
créer une confusion dans l'esprit des plus jeunes enfants ou
détourner leur
intérêt ; 3. Les
publicités comportant des présentations visuelles ou des
déclarations qui pourraient mettre en danger la santé et/ou la
sécurité des mineurs ou être susceptibles de les induire
à des comportements au mépris des règles
élémentaires, à court et long terme, de santé et de
sécurité des personnes, de protection des biens et de
l'environnement (comportements dangereux et
violents) ; 4. Les publicités
pouvant porter atteinte aux valeurs sociales telles que jeter le
discrédit sur l'autorité, la responsabilité, le jugement
ou le goût (les choix) des parents ou des éducateurs ou inciter
à transgresser la loi ou les valeurs civiques, ou encore sembler
cautionner des comportements illicites ou répréhensibles au
regard de la loi ; 5. Les
publicités qui créent une incitation abusive en invitant
directement les jeunes à acheter (« Tu dois
acheter »...) ou qui, profitant de leur manque d'expérience ou
de leur crédulité, exercent la même pression en jouant sur
des registres variés de sentiments ou encore qui contiennent un message
direct visant à les inciter à persuader leurs parents ou tout
autre adulte à acheter certains produits ou services (« Dis
à ta maman d'acheter »...) ; le CNC rappelle que
certaines publicités valorisant les décisions de l'enfant dans le
choix de biens ne doivent pas le faire sortir de son cadre de
référence économique et psychologique ni transférer
sur lui la responsabilité des
parents ; 6. Les publicités
qui, profitant du manque d'expérience ou de la crédulité
des enfants, joueraient sur des sentiments tels que la suggestion que la seule
possession ou l'utilisation d'un produit lui donnerait un avantage physique,
social ou psychologique sur les autres enfants de son âge ; ou qui
exploiteraient le sentiment de peur des enfants ou adolescents sans
justification d'ordre éducatif ou
social ; 7. Les publicités
mettant en scène des situations de compétition et/ou de
concurrence présentées comme étant à la
portée des enfants et qui seraient disproportionnées par rapport
à leur
âge ; 8. L'organisation de
manifestations ou d'événements qui dissimuleraient des
opérations publicitaires totalement étrangères à
l'objet de l'événement ou de la manifestation mis en avant dans
la publicité initiale (avant-première offerte, adhésion
à des clubs d'enfants, parrainage, etc.).
III. - Les perspectives
Les évolutions techniques et les
différents chantiers qui sont menés à la fois en France et
à l'échelon européen, en particulier en matière de
société de l'information, et de ses développements
à la fois technologiques et juridiques, ont conduit le groupe de travail
à ressentir le besoin de procéder à un nouveau rendez-vous
pour en apprécier les résultats. Les
associations de consommateurs ont notamment considéré qu'il
était utile de procéder de leur côté à des
études complémentaires sur la psychologie et le comportement des
enfants dans ce nouveau contexte. C'est ainsi qu'au
terme de ce rapport et dans le cadre de la procédure de suivi des avis
du CNC, le groupe de travail « Publicité et enfant »
est convenu de se réunir dans douze ou dix-huit mois
pour : examiner si
l'évolution des technologies des nouveaux médias et supports
interactifs, ou l'apparition de nouvelles pratiques, non prises en compte dans
l'avis, justifient l'adoption de recommandations nouvelles en matière de
publicité. A cet égard, le groupe « Publicité et
enfant » a réalisé ses travaux dans la suite de l'avis
du groupe de travail du CNC « Consommateurs et fournisseurs
d'accès » ; examiner,
au regard de ses travaux actuels et des recommandations qu'il préconise,
des éléments d'informations fournis par le groupe
« Agroalimentaire et nutrition » et relatifs à des
questions qui n'avaient pas été, de la volonté des
collèges consommateurs et professionnels, retenues dans le
présent mandat pour ne pas interférer avec les travaux de ce
dernier groupe ; examiner les
suites données à ses recommandations sur la publicité par
le groupe « Education du jeune consommateur ». En effet, le
thème de l'éducation ayant été une
préoccupation majeure et permanente du groupe
« Publicité et enfant », devrait donner lieu
à une attention particulière du groupe « Education du
jeune consommateur ». Par ailleurs les éléments
constitutifs de la partie IV « Marketing scolaire, partenariats
scolaires et éducation du jeune consommateur à la
publicité » devraient être intégrés aux
travaux plus larges du groupe « Education du jeune
consommateur ».
(1) Ces chiffres sont
approximatifs, ils dépendent des produits ou services compris dans
l'assiette des produits ou services que l'on estime à un moment
donné intéresser directement ou indirectement les enfants, notion
difficile à cerner et nécessairement évolutive.
(c) Ministère de l'Économie, des
Finances et de l'Industrie- 08 janvier 2001
INTERDICTION
DES PRATIQUES COMMERCIALES
Circulaire du 8 novembre 1963
(Enseignement : bureau E5)
Texte adressé aux recteurs, aux inspecteurs
d'académie et aux chefs d'établissement
Interdiction de pratiques commerciales dans les
établissements publics d'enseignement.
A diverses reprises, mes prédécesseurs ont eu
l'occasion de vous rappeler «qu'en aucun cas et en aucune
manière», les maîtres et les élèves ne doivent
servir directement ou indirectement à aucune publicité
commerciale (circulaires du 19 novembre 1936, du 16 avril 1952 et du 17
décembre 1956)
J'ai le regret de constater que ces instructions ne sont pas
toujours suivies.
C'est ainsi qu'il m'a été signalé qu'un
représentant d'une maison commerciale spécialisée dans la
vente de disques d'enseignement de langues étrangères à
été admis a pénétrer dans les classes durant les
heures de cours et à faire remplir par les élèves des
fiches indiquant leurs noms et leurs adresses en vue d'une publicité
personnelle ultérieure.
De pareilles pratiques ne sauraient être
tolérées. Indépendamment des conséquences
judiciaires qu'elles peuvent entraîner contre les auteurs de pareilles
intrusions, elles doivent, sur le plan administratif, m'être
immédiatement signalées, et le cas échéant, faire
l'objet d'un rapport d'enquête à l'encontre du personnel qui
aurait ainsi failli aux règles traditionnelles de nos
établissements.
(B.O.E.N. n° 42 du 21 novembre 1963.)
Circulaire n° II-67-290 du 3 juillet
1967
(Secrétariat général)
Texte adressé aux recteurs, aux inspecteurs
d'académie et aux chefs d'établissement
Interdiction de pratiques commerciales dans les
établissements publics d'enseignement.
Il m'est signalé que les représentants de certaines
maisons commerciales, se prévalant de l'agrément ou de la
sélection par le ministère de l'Education nationale de
méthodes d'enseignement ou d'appareils produits par leur entreprise,
obtiennent l'autorisation de pénétrer dans les
établissements d'enseignement pour y faire des démonstrations et
pour se procurer des adresses en vue de démarches individuelles au
domicile des élèves. Le dernier cas de ce genre porté
à ma connaissance concerne une entreprise qui édite une
méthode d'enseignement de langues étrangères par
disques.
Je vous rappelle qu'aux termes des instructions données en
la matière, en dernier lieu par la circulaire du 8 novembre 1963, il ne
saurait être toléré en aucun cas et en aucune
manière que maîtres et élèves servent directement ou
indirectement à quelque publicité commerciale que ce soit.
Afin de retirer éventuellement aux entreprises
concernées, conformément à 1'article 15 de
l'arrêté du 13
décembre 1965 (1), les décisions d'agrément
ou de sélection qui leur ont été accordées sur
proposition des
commissions ministérielles compétentes, je prie MM.
les Recteurs de signaler immédiatement au directeur
de l'Institut pédagogique national les pressions dont les
chefs d'établissement pourraient être l'objet de leur
part pour obtenir recommandations et adresses.
(B.O.E.N.n° 28 du 3 juillet 1967.)
(1) Texte abrogé et remplacé par
l'arrêté du 8 juillet 1971
2
Circulaire n° 76-440 du 10 décembre
1976
(Programmation et Coordination : bureau DGPC/6)
Texte adressé aux recteurs et aux inspecteurs
d'académie.
Interdiction des pratiques commerciales dans les
établissements publics d'enseignement.
J'ai été amené à constater que les
instructions relatives à 1'interdiction des pratiques commerciales
dans
les établissements publics d'enseignement,
précisées par les circulaires du 8 novembre l963 et n°
II-67-290 du 3 juillet 1967 étaient parfois perdues de vue.
Je vous demande donc de rappeler aux chefs
d'établissement, aux directeurs d'écoles et aux maîtres la
réglementation qui leur interdit de favoriser toute publicité et
pratique commerciale. Je vous confirme que les conduites contrevenant à
ces dispositions générales doivent faire l'objet d'un rapport
d'enquête administrative qu'il vous appartient de m'adresser.
(B.O.n° 47 du 23 décembre 1976.)
Circulaire n° 92-266 du 9 septembre 1992
(Education nationale et Culture : bureau DE 10; Postes et
Télécommunications)
Texte adressé aux recteurs, aux inspecteurs
d'académie, directeurs des services départementaux de l'Education
nationale.
Epargne scolaire.
Les dispositions de la loi n° 89-1010 du 31
décembre 1989 modifiant celles de la loi
n° 66-1010 du 28 décembre 1966 dans le sens d'une meilleure
protection des mineurs posent le problème des actions menées
par la Caisse nationale d'épargne en milieu scolaire,
telles qu'elles sont définies par la circulaire du 16
septembre 1960.
L'article 30 de la loi du 31 décembre 1989 citée
ci-dessus précise, en effet, que certaines actions de
démarchage et publicité en matière de
prêts d'argent et de placements de fonds ne sont autorisées que si
elles s'adressent à des personnes majeures.
Cette nouvelle disposition ne permet donc plus l'intervention de
la Caisse nationale d'épargne dans les écoles en vue d'inciter
les élèves a ouvrir des livrets d'épargne et à
effectuer des placements.
En conséquence, la circulaire du 16 septembre 1960
relative à l'épargne scolaire est abrogée.
(BO n° 35 du 17 septembre 1992.)
Circulaire n° 2001-053 du 28 mars 2001
(Education nationale : Bureau DAJ Al)
Texte adressé aux rectrices et recteurs d'académie,
aux inspectrices et inspecteurs d'académie, directrices et directeurs
des services départementaux de l'Éducation nationale et aux chefs
d'établissement.
Code de bonne conduite des interventions des entreprises en
milieu scolaire.
Les établissements scolaires du second degré, mais
aussi du premier degré, nouent de plus en plus fréquemment des
contacts et des échanges avec leur environnement économique,
culturel et social,
Ainsi, les relations sont nombreuses avec les entreprises,
notamment dans le cadre du développement des technologies nouvelles.
L'article L 423-3 du code de l'éducation autorise les
établissements scolaires à
créer des groupements d'intérêt public pour
leur permettre de mener des actions destinées à favoriser
l'innovation et les transferts de technologie et à concourir au
développement économique et social local.
Néanmoins, les services de l'éducation nationale et
les établissements scolaires sont également souvent
sollicités par des entreprises qui souhaitent intervenir en milieu
scolaire, afin de bénéficier des facilités d'accès
à une population ciblée et captive envers laquelle elles ne
poursuivent en fait qu'une stratégie commerciale.
Deux notes de service ont précisé les
modalités d'un partenariat régulier entre les services de
l'éducation
nationale et les entreprises (Note de service n° 95-102
du 27 avril 1995 relative aux conditions de participation du ministère
de l'éducation nationale à des concours scolaires et à des
opérations diverses et note de service n° 99-119 du 9 août
1999 relative aux opérations, concours et journées en milieu
scolaire,
RLR 554-9).
Le présent code de bonne conduite s'efforce d'envisager
les différentes relations qui peuvent s'établir entre, d'une
part, les services de l'éducation nationale et les établissements
scolaires et, d'autre part des entreprises privées, en dehors des
contrats de fournitures et de prestations de services.
Ce code ne s'applique pas aux liens que les établissements
scolaires entretiennent avec les entreprises dans le cadre de la formation
professionnelle. Ainsi, les relations nécessairement entretenues dans ce
domaine avec les entreprises, notamment les stages que celles-ci proposent aux
élèves, ne sauraient être regardées comme des
actions commerciales.
Dans la présente circulaire, le terme « entreprise
» désigne aussi bien les sociétés privées que
les entreprises ou exploitants publics. Sont également visées les
associations et les fondations constituées par des entreprises.
I · Respect du principe de
neutralité
Prolongement du principe d'égalité, la
neutralité du service public impose aux autorités administratives
et à leurs agents de n'agir qu'en tenant compte des exigences de
l'intérêt général.
Le principe de neutralité du service public de
l'éducation nationale rappelé notamment par l'article
L 511-2 du code de l'éducation, s'entend aussi de la
neutralité commerciale comme le souligne un jugement, aux termes duquel
l'organisation d'un concours d'orthographe dans une école par un
établissement bancaire contrevenait au principe de neutralité
scolaire (Tribunat administratif de Caen, 30 novembre 1993, Jean-
Pierre Ponthus).
Les établissements scolaires, qui sont des lieux
spécifiques de diffusion du savoir, doivent respecter le principe de la
neutralité commerciale du service public de l'éducation et y
soumettre leurs relations avec les entreprises.
II · Publicité
II.1 - Interdiction de tout démarchage en
milieu scolaire
Plusieurs circulaires ont demandé de proscrire les
campagnes publicitaires conduites dans les établissements scolaires
(Circulaires du 8 novembre 1963, n° II-67-290 du 3 juillet 1967 et
n° 76-440 du 10 décembre 1976 relatives à l'interdiction des
pratiques commerciales dans les établissements publics d'enseignement
RLR 552-6) Elles rappellent que les maîtres et les
élèves ne peuvent, en aucun cas, servir directement ou
indirectement à quelque publicité commerciale que ce soit.
La distribution aux élèves par les personnels de
l'établissement de publicités ou de questionnaires commerciaux
permettant la visite de démarcheurs au domicile des parents
d'élèves est interdite dans les établissements scolaires,
De même, l'accès à l'établissement des
représentants d'entreprises, qui souhaitent distribuer des documents
publicitaires, doit être prohibé.
Ces instructions s'appliquent également à la
distribution gratuite aux élèves ou à leurs parents de
produits à finalité publicitaire (agendas,
vidéocassettes).
II.2 - Interdiction de diffuser des
données personnelles des élèves
Certaines entreprises s'efforcent d'obtenir des
établissements la liste des élèves inscrits ainsi que
leur, adresse ou leur cursus dans le but de réaliser un fichier clients
et de proposer, par publipostage, aux élèves ou à leurs
parents, leurs produits ou prestations.
Conformément à la loi du 6 janvier 1978 relative
à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, la collecte,
l'enregistrement et la conservation du nom, de l'adresse personnelle ou de
l'âge des élèves, qui sont des données nominatives
couvertes par le secret de la vie privée, supposent le consentement des
intéressés
(Article 6 de la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978
modifiée portant mesures d'amélioration des relations entre
l'administration et le public et diverses dispositions d'ordre administratif,
social et fiscal).
Les élèves, notamment ceux de l'enseignement
professionnel et des classes post-baccalauréat, ainsi que les personnels
de l'établissement scolaire ne doivent en aucun cas être
autorisés à apporter leurs concours a une entreprise pour
créer, à partir d'informations de l'établissement, un
fichier clients.
II.3 - Encarts publicitaires dans les plaquettes de
présentation des établissements scolaires (règle propre
aux établissements d'enseignement secondaire)
1) Contenu
De nombreux établissements éditent des plaquettes
de présentation décrivant les formations, la composition de
l'équipe pédagogique et la vie scolaire de
l'établissement. L'insertion d'encarts publicitaires est le principal
mode de financement de ces brochures.
Ces publicités concernent le plus souvent des
activités commerciales de la localité où est
implanté l'établissement (garage, restaurant, concessionnaire
automobile,...) en contradiction avec le principe de neutralité
commerciale du service public de l'éducation, d'autant qu'elles occupent
sur la plaquette parfois plus d'espace que le texte présentant
l'établissement.
L'insertion dans une publication administrative d'encarts
publicitaires est toutefois possible si elle peut être «
regardée comme répondant à un intérêt public
ou comme le complément ou le prolongement de l'activité de
service public, qui est ici aussi l'information des fonctionnaires et des
administrés» (Avis du
Conseil d'État, 19 novembre1987).
Peuvent donc être admises dans ces plaquettes des
publicités relatives à des activités parascolaires
(association sportive, distributeurs de fournitures scolaires, éditeurs,
libraires). Les établissements d'enseignement professionnel peuvent
accepter les publicités des entreprises qui accueillent des stagiaires,
les messages publicitaires devant mettre l'accent sur le rôle que joue
l'entreprise dans la formation des élèves.
2) Financement
L'établissement scolaire confie
généralement, par contrat, la réalisation
matérielle et le routage d'une telle plaquette à un
éditeur privé, qui se rémunère au moyen des
ressources publicitaires. Dans la mesure où l'entreprise ne facture pas
sa prestation à l'établissement, celui-ci s'estime
dispensé le plus souvent du respect des règles applicables en
matière de marchés publics.
Or, comme le relève la Cour des comptes, ce type de
contrat doit être regardé comme une convention de prestation de
service en faveur de l'établissement scolaire soumise à la
réglementation des marchés publics. L'évaluation du
coût de la prestation, pour l'appréciation des seuils de mise en
concurrence, nécessite la prise en compte des recettes induites par les
encarts publicitaires figurant dans la brochure, l'établissement
étant finalement le bénéficiaire.
II.4 - L'interdiction de la publicité sur les
distributeurs automatiques de boissons ou d'alimentation
On admet que les services publics puissent gérer des
activités complémentaires à leur mission statutaire,
dès lors que celles-ci contribuent directement à améliorer
son exercice, dans l'intérêt des usagers
(L'installation d'une librairie sur le domaine public
universitaire répond à un objet conforme à la mission de
l'établissement auquel a été confié ce domaine, 10
mai 1996, SARL La Roustane et autres universités de
Provence).
L'installation d'un distributeur de boissons ou d'alimentation
dans l'enceinte d'un établissement scolaire peut indirectement favoriser
l'exercice de la mission éducative, par exemple en contribuant à
limiter les allées et venues des élèves hors de
l'établissement, notamment pendant les interclasses.
Cette installation ne doit pas être accompagnée de
publicités agressives à destination des usagers du service
public. Certes, la marque des produits proposés par le distributeur peut
être visible. Mais l'appareil de distribution ne doit pas être en
lui-même un support publicitaire.
Ce type de distributeurs peut également être
installé dans les locaux ou les lieux mis à disposition du foyer
socio-éducatif dans les établissements d'enseignement
secondaire.
III · Partenariat
III.1 - La liberté
d'accepter les offres de partenariat
Conformément à l'article L 421-7 du code de
l'éducation pour les lycées et collèges et de l'article
L 411-3 pour les écoles, les établissements
scolaires sont libres de l'associer à une action de partenariat avec une
entreprise et de choisir le partenaire le plus adapté. Aucune obligation
ne s'impose à eux alors même que le projet proposé
présenterait un réel intérêt pédagogique.
En application de l'article L 551-1 du code de
l'éducation, l'opération organisée ne saurait en aucun cas
se substituer aux activités d'enseignement et de formation fixées
par l'État.
Dans la mesure où une action de partenariat est mise en
oeuvre par les équipes pédagogiques, le directeur d'école
ou le chef d'établissement doit recueillir leur avis avant de donner
suite à toute proposition d'une entreprise.
III.2 - Objectifs du partenariat
l) Principes généraux
Conformément aux recommandations de la note de service
n° 95-102 du 27 avril 1995, les services de
l'éducation nationale, centraux ou
déconcentrés, s'assurent de l'intérêt
pédagogique des propositions de partenariat des entreprises à
destination du monde solaire.
Les actions de partenariat doivent soit s'inscrire dans le cadre
des programmes scolaires, soit être liées à
l'éducation (culture, civisme, santé...), soit favoriser un
apport technique (notamment pour la réalisation de produits
multimédias) soit enfin correspondre à une action
spécifique (commémoration, action locale). Ces actions sont mises
en oeuvre sous la forme de soutien, de parrainage, d'actions de
sensibilisation, de promotion, d'aides diverses ou de fourniture de
«kit» pédagogique.
Toute action de partenariat doit respecter les valeurs
fondamentales du service public de l'éducation, notamment le principe de
neutralité et n'est destinée qu'à faire connaître
aux élèves une entreprise et ses modalités de
fonctionnement. Elle ne saurait dissimuler une véritable
opération commerciale.
2) Utilisation de documents pédagogiques
élaborés par une entreprise
Dans le cadre d'une action de partenariat, l'entreprise
élabore généralement des documents qui seront remis aux
élèves.
Il appartient aux professeurs de s'assurer de
l'intérêt pédagogique de ces documents, notamment de leur
caractère attractif et innovant. Ils conservent une liberté
totale dans l'utilisation de ces documents.
Les professeurs doivent également veiller aux messages non
apparents en première lecture susceptibles d'être contenus dans
ces documents pédagogiques, qui représentent pour l'entreprise un
vecteur publicitaire.
Cette exigence doit être strictement respectée,
notamment dans les établissements du premier degré.
Pour autant, l'entreprise peut être autorisée
à signaler son intervention comme partenaire dans les documents remis
aux élèves. Elle pourra ainsi faire apparaître
discrètement sa marque sur ces documents.
II est, en outre, fréquent que les entreprises produisent,
même en dehors de tout partenariat, des documents éducatifs. Avant
toute utilisation de ces documents, les chefs d'établissement comme les
enseignants sont tenus de les évaluer.
Pour les aider dans cette démarche, l'Institut national de
la consommation propose une pédagothèque qui établit une
classification et une analyse critique de ce type de documents. Cette
pédagothèque est accessible dans les centres
départementaux de documentation pédagogique et sur le site
Internet
http://www.conso.net.
3) Les concours
Des entreprises proposent d'organiser des concours qui
s'adressent aux élèves. Ces concours doivent avoir une relation
explicite avec les programmes d'enseignement et la formation des
élèves.
Il appartient à l'établissement de s'assurer de
l'intérêt pédagogique du projet de concours. Dans les
établissements d'enseignement secondaire, le conseil d'administration
peut être utilement saisi pour fixer les règles de participation
aux concours. Les établissements du premier degré
n'hésiteront pas à prendre l'attache des corps d'inspection.
En tout état de cause, la note de service n° 95-102
du 27 avril 1995 précise les modalités de participation des
établissements scolaires à des opérations de concours et
de journées thématiques en milieu scolaire organisées par
les entreprises.
III.3 - Obligation
d'identifier l'entreprise qui souhaite intervenir en milieu
scolaire
Avant d'examiner toute proposition de partenariat,
l'établissement scolaire recueille auprès de l'entreprise les
informations permettant de l'identifier (siège social, dirigeant. objet
social...).
L'établissement scolaire doit en effet s'assurer que la
raison sociale de l'entreprise candidate à une action de partenariat et
son activité sont susceptibles d'avoir un lien avec l'action
pédagogique.
Les établissements doivent veiller a ce que l'entreprise
avec laquelle ils acceptent de coopérer, ne cède pas leurs
coordonnées à d'autres entreprises pour éviter des
campagnes de publipostage et des démarchages systématiques. Cette
exigence doit être explicitement prévue dans la convention de
partenariat qui sera conclue.
III.4 - Le partenariat doit reposer sur une
convention
Toul partenariat entre un établissement scolaire et une
entreprise doit faire l'objet d'une convention qui définit l'objet de
l'opération, sa nature, sa durée, les obligations des
cocontractants, les modalités de résiliation afin d'éviter
des actions contentieuses.
Dans la mesure où une action de partenariat poursuit
nécessairement une finalité pédagogique, le directeur
d'école signe la convention, après avoir reçu l'accord du
conseil d'école, et la transmet à l'inspecteur d'académie.
Dans le cas où l'opération de partenariat exige un investissement
matériel spécifique de l'école, la convention est conclue
par le maire.
Dans les établissements publics locaux d'enseignement, la
convention est signée par le chef d'établissement, avec
l'autorisation du conseil d'administration.
Toute forme de rémunération des personnels
enseignants ou non enseignants des établissements scolaires, à
l'occasion des opérations de partenariat, est évidemment
exclue.
III.5 - Le partenariat pour l'usage de produits
multimédias
L'utilisation de produits multimédias par les
établissements scolaires, à des fins d'enseignement est libre, La
consultation de sites Internet privés ou l'utilisation de
cédéroms qui comportent des messages publicitaires ne sauraient
être regardée comme une atteinte au principe de neutralité
(C'est là en effet le même type d'usage que la
consultation en classe d'un journal ou d'un quotidien qui comporte des
publicités).
En revanche, la réalisation de sites Internet par les
services de l'éducation nationale et les établissements scolaires
est tenue au respect du principe de la neutralité commerciale. Ce
principe s'applique même si un partenariat a été conclu
avec une entreprise, pour son savoir-faire technique.
Le site peut cependant comporter, si l'entreprise le demande, la
mention de sa participation a condition que celle-ci intervienne dans le site
et non de façon autonome, sous la forme de bandeau publicitaire. Si un
lien vers le site Internet de cette entreprise est admissible, il doit
être discret.
Les mêmes règles s'appliquent dans le cas où
le site de l'établissement scolaire comporte une rubrique
consacrée à un travail pédagogique réalisé
avec une entreprise.
Dans la mesure où le site Internet d'une entreprise
privée présente un réel intérêt
pédagogique, une coopération peut être mise en oeuvre avec
les services de l'éducation nationale pour encourager l'utilisation de
ce site en milieu scolaire. La participation des services de l'éducation
nationale, que ce soit sous la forme d'une aide financière ou d'une
contribution à la réalisation du contenu du site impose à
l'entreprise le respect du principe de neutralité commerciale.
Si la participation des services de l'éducation nationale
ne permet pas de couvrir l'ensemble des coûts de gestion du site et que
1'utilisation du site est gratuite en milieu scolaire, le recours à la
publicité est admis sous réserve de l'acceptation par
l'entreprise des conditions suivantes : limitation du temps d'affichage des
publicités, lien des messages publicitaires avec l'objet
pédagogique du site, publicités ponctuelles en relation avec une
activité culturelle ou un événement lié au monde
éducatif.
La plupart de ces règles sont transposables aux produits
multimédias hors ligne.
(BO n° 14 du 15 avril 2001)
Les bébés et la TV: toutes les questions
que se posent les parents
· La télévision
réduit-elle l'échange
maman-bébé ?
OUI quand elle empiète sur les moments
privilégiés de la vie de famille - repas, coucher, jeux -
ou lors des échanges maman-enfant - allaitement. Utilisé
comme nounou cathodique ou maman de substitution, le petit écran peut
réduire les activités motrices de bébé, celui-ci
ayant besoin des autres pour découvrir le monde.
NON quand la maman est présente au
côté du téléspectateur en herbe. En relation avec
elle, bébé percevra alors tout un panel d'émotions,
appendra à les interpréter, à réagir en
conséquence et à les partager.
La position de Baby First : La
télévision n'est pas en soi un outil clos, autonome, qui oblige
les êtres à se renfermer sur eux-mêmes. Elle n'est qu'un
support et tout dépend du rôle que les parents lui octroient. Ce
sont eux qui donnent de la valeur et du sens à l'expérience
audiovisuelle de leur tout-petit.
· La télévision
détourne-t-elle les enfants de la lecture ?
OUI quand l'enfant n'apprend que par le biais
du petit écran. Envahi par le son et les images et
détourné du réel, il risquera alors de se laisser
entraîner vers une lecture uniquement
télévisuelle.
NON quand l'enfant est sensibilisé
très tôt au plaisir des livres et que ses parents conservent leur
rôle principal de conteur. Cela dit, lorsqu'elle propose des
« ateliers lecture », des exercices interactifs, la
télévision peut représenter un outil d'apprentissage
complémentaire riche, à l'instar de chaque média.
La position de Baby First : Un usage trop
intense de la télévision peut créer une habituation
mentale aux images zapping et une difficulté à
s'intéresser aux images statiques. D'où l'importance de choisir
une chaîne et des programmes se souciant du rythme et de la cadence des
images. Plus celles-ci seront douces et lentes et plus elles aideront
bébé à développer toutes sortes de
références, d'anticipations, d'inductions qui lui permettront
d'appréhender l'apprentissage de la lecture avec plus de rigueur et de
méthode.
· La télévision rend-elle
obèse ?
OUI quand les parents ne contrôlent pas
le temps passé devant le petit écran. L'enfant s'immobilise alors
pendant des heures, comme hypnotisé.
NON quand la durée d'utilisation est
limitée et qu'elle n'entrave pas le temps consacré à
d'autres activités.
La position de Baby First : Ici c'est moins
la télévision qui peut poser problème que ce que l'enfant
regarde sur le petit écran et comment il le regarde. Aux parents donc de
poser clairement et rapidement une série de règles à
respecter - essentielles au bien-être du bébé :
où (dans le salon), quand (de temps en temps seulement), comment (avec
un adulte).
· La télévision rend-elle
passif ?
OUI si l'enfant la regarde seul. Il visionne,
« assimile » sans aucune réflexion ou
« accommodation » (au sens piagétien). Ce n'est
qu'un simple spectacle, il regarde, se distrait (principe de plaisir) mais
n'apprend rien.
NON lorsqu'elle devient « outil de
médiation », un support pour interagir avec l'enfant en la
présence du parent ou de l'éducateur. Un programme
télévisuel bien construit et relayé par un adulte stimule
le « conflit cognitif ». Il génère un
déséquilibre dans les acquis
« opératoires » de l'enfant (principe de
réalité) et celui-ci développe ainsi de nouveaux
« schémas » (nouvelles connexions neuronales) pour
de nouveaux apprentissages.
La position de Baby First : Plus vous partagez
l'expérience audiovisuelle avec votre tout petit, plus cela encourage
son éveil. Pour rendre utile et positive cette expérience,
BabyFirst invite les parents à interagir avec leurs enfants, à
participer, jouer, répondre et échanger. Ce sont les parents qui
mettent du sens à cette expérience.
http://www.babyfirst.fr/parents.asp?xml_id=1627&subXml_id=1773
Résumé
La place de l'enfant dans le foyer à
profondément été modifiée au cours des derniers
siècles. Aujourd'hui, les femmes peuvent maîtriser leur
fécondité, l'enfant est attendu, désiré,
choyé. L'enfant est roi. Il est écouté et prend part dans
toutes les décisions de la famille. Dans sa consommation il est
influencé par ses parents qui l'éduquent, par ses pairs qui lui
ressemblent et auxquels il veut ressembler, par les médias
principalement par la publicité Tv. En effet on a constaté que
les autres médias étaient moins efficaces. Beaucoup de
théories ont été mises en place par les chercheurs mais
aussi par les praticiens du marketing pour enfant. Malgré une bonne
connaissance de leur sujet il semble que les entreprises rencontrent quelques
difficultés : le recueil d'informations et leur
interprétation, la fidélisation et la mise en place de promotions
efficaces. Tous les acteurs doivent participer à l'éducation
à la consommation. Les praticiens doivent respecter les limites
imposées par la loi et les associations mais aussi avoir d'eux
même une démarche éthique.
SUMMaRY
The place of the child in the hearth with deeply modified
during last centuries. Today, the women can control their fruitfulness, the
children are awaited, wished, cherished. The child is a king. He is listened
and takes share in all the decisions of the family. In its consumption it is
influenced by his parents who educate it, by its pars which resemble to him and
which it wants to resemble, by the media mainly by Tv publicity. Indeed it was
noted that the other media were less effective. Many theories were installation
by the researchers but also by the experts marketing for child. In spite of a
good knowledge of their subject it seems that the companies encounter some
difficulties: the collection of information and their interpretation,
development of consumer loyalty and the installation of effective promotions.
All the actors must take part in education with consumption. The experts must
respect the limits imposed by the law and associations but also to have them
even an ethical step.
* 1 D'après
l'institut de l'enfant/Junium
* 2 D'après
une étude de l'INSEE de 1996
* 3 Sources :
L'enfant consommateur, Johannes Schaaper, Les valeurs associées aux
cadeaux de noël pour les enfants. Tableau 1 page106
* 4 Sources :
L'enfant consommateur, Valérie-Inés de la Ville p 121)
* 5 Cf. Partie
A.2
* 6 Source : Anne
Krupicka, L'expérience avec le produit : une dimension à
reconsidérer dans les modèles de comportement du consommateur
enfant, p19
* 7 (Cf. Partie E.
3 « l'enfant face au message publicitaire »)
* 8 Comme celle de Moschis
et Moore auteurs de nombreux ouvrage sur la socialisation enfantine.
* 9 (Cf. annexe
« interdiction des pratiques commerciales »)
* 10Angélique
Rodhain, L'enfant cible marketing quelles limites ?, Kids Marketing,
p65
* 11
D'après Mocshis et Moore, cette prise en compte d'autrui n'est valable
qu'à partir de 6-8 ans et est plus intense à partir de
l'adolescence
* 12 Selon
une étude de TF1 publicité (stratégie du 28 octobre
2004)
* 13 Natalie
Guichard, Les enfants et la publicité, Article paru dans le
numéro 78 de Réalités Familiales, Oct. 2006
* 14 Source:
J.Brée, Kids Marketing, p 244, 245
* 15 Source : Mc Neal,
1992
* 16 Joël-Yves le
Bigot, Le marketing jeune n'est plus un jeu d'enfant, Kids Marketing
p34
* 17 Christian DERBAIX est
professeur ordinaire et responsable du Laboratoire d'Analyse du Comportement du
Consommateur aux Facultés Universitaires Catholiques de Mons (FUCAM) en
Belgique.
* 18
http://www.yrub.com/psycho/psyid010.htm
* 19 Selon une
enquête d'ABC + dirigé par Armelle Bigot Macaux
* 20 Daniel Gayet,
Maître de conférences en science de l'éducation,
2003
* 21 Mac Candless 1969, Ward,
Wackman et Wartella 1977, http://www.marketing-enfant.info/pairs.pdf
* 22 Etude
menée par Furnham, De Siena&Gunter, 2002
* 23 (Kunkel et
Watkins, 1987)
* 24 Extrait de la
présentation des programmes proposés par la chaîne,
http://www.babytvchannel.fr/babyClip.aspx?l=5&i=1&si=40
* 25
http://www.babyfirst.fr/
* 26 Natalie
Guichard, Les enfants et la publicité.
* 27 cf. tableau
« La forme et le contenu des messages : critères
appréciés et critères rejetés par les
enfants » Partie C.2.b
* 28 Etude
réalisé par N. Guichard en 2000 sur 300 enfants entre 8 et 13
ans
* 29 N.Guichard,
Les enfants et la publicité
* 30 France 3,
Obésité : le poids de la souffrance... un an après - Le
bout du chemin, Lundi 26 mai 2008 21h55
* 31 CF. partie
C.2.b p18 et partie E.1 p25 du présent dossier
* 32 CF. partie E.3 du
présent dossier
* 33 Laure
Schapira, directrice Quali de Démoscopie (Société
d'étude quantitative et qualitative)
* 34 Tiré
de ma rencontre avec Anne Soceanu Chef de produit jouet chez Chicco.
* 35 Louisa Taouk
Responsable de la division spécialisée enfants et adolescents,
Sorgem Junior Stratégies (cabinet d'étude de
marché)
* 36 CF. Partie
F.1 p 34-35 du présent dossier
* 37 Percheux et
Derbaix, 2002.
* 38 Etude
réalisé par L. Guest en 1955. Développée dans son
ouvrage, Brand loyalty-twelve years later p 39.
* 39 Partie B.b-c
p 9-10 du présent dossier
* 40 Etude
réalisée par Mc Neal en 1998 dans son article, Exploring the tree
kids'market, American Demographics du 20 avril, p 37.
* 41
D'après ma rencontre avec Anne Soceanu Chef Produit Jouet Chez
Chicco.
* 42 I. Muradore.
La sensibilité de l'enfant aux techniques promotionnelles de vente en
situation de prescription, Thèse ès Science de gestion,
Université Monpellier II, 1999
* 43 INC Hebdo n°
1319-8-14 novembre 2004.
* 44
www.bvp.org/fre/ site
officiel de la BVP.
* 45 Depuis 2001
CF. partie C.2.b p 17 du présent dossier.
* 46
www.conso.net
* 47
http://www.syntec-etudes.com
* 48 De nombreuses
accusations on été mises en évidence dans la proposition
de loi « commercial Alert's Parents »
* 49
* 50
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