Le Conflit au Darfour( Télécharger le fichier original )par Mawuse Vormawor Université Mohammed V, Soussi, Rabat - Licence 2008 |
CHAPITRE II : LES ENJEUX HUMANITAIRES DU CONFLIT AU DARFOUR« Toute idée fausse finit dans le sang, mais il s'agit toujours du sang des autres. » Albert Camus (1913-1960) Il y a à peine quinze ans que des extrémistes hutus ont répondu à l'appel de « couper les grandes arbres ». Le bilan en fut désastreuses ; 800,000 massacrés en trois mois. Bien que le nombre des victimes du conflit actuel au Darfour ne soit pas aussi important, le dégât causé par ce conflit ne peut non plus être sous-estimé. Les violations massives des droits de l'homme ne laissent cependant pas indifférent tout le monde, l'attention médiatique qu'a suscité le conflit en fait preuve. Les organisations non-gouvernementales, des hommes politiques34(*) ou encore certaines stars de hollywoodiens35(*) mobilisent aujourd'hui l'opinion publique pour une éventuelle intervention internationale au Darfour. Si une intervention de la communauté internationale compte tenu de la passivité de Khartoum semble être la réponse idéale dans la quête pour trouver une solution durable au conflit, il n'en demeure pas moins vrai que ceci se heurte à des principes fondamentaux du droit international modelé de façon impressionnante à préserver l'indépendance politique des états. Nous allons ainsi aborder au cours de ce chapitre mettre à la lumière les implications humanitaires du conflit à savoir dans la première partie du chapitre les violations massives de droits de l'homme et la situation des populations déplacés. Dans la deuxième partie, nous allons analyser comment le droit internationale à travers certains principes fondamentaux freine le processus de résolution du conflit aux sales racines qui ensanglante la région du Darfour. A . LES IMPLICATIONS HUMANITAIRES DU CONFLIT AU DARFOURLa phase initiale du conflit, du février 2003 au Mars 2004, a été caractérisée par un ensemble des mesures de répression prises à l'encontre des groupes insurgés par le gouvernement soudanais. L'emploi des milices janjaweeds couplé avec les bombardements à tort et à travers la région du Darfour coutera la vie à milliers des Darfouriens. Le gouvernement soudanais sous la pression internationale va signer un « Joint Communiqué » avec l'ONU en juillet 2003. Le gouvernement soudanais s'engagea par cet accord à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l'accès à l'aide humanitaire, la sécurité des travailleurs humanitaires et des civiles et ainsi que la limitation de la prolifération des armes légères. Cependant les termes de cet accord ne seront pas appliqués et les incidents de viols et de meurtres se multiplieront. Compte tenu de son manque de volonté à poursuivre une résolution pacifique du conflit et ses abus flagrants de droits de l'homme, le gouvernement est loin d'être considéré comme un acteur crédible en ce qui concerne le respect et la garantie de la sécurité de ces citoyens. Ce partie est ainsi consacré à présenter de façon concise comment ce contexte de désordre va encourager la violation massive des droits de l'homme et la situation des réfugiés. * 34 Au printemps 2004, les Etats-Unis sont en campagne électorale : John Kerry, le candidat démocrate, dénonce la passivité de son concurrent, George W. Bush, au sujet du Darfour, pour mieux l'opposer à la désastreuse guerre menée en Irak., Durant la campagne électorale française(2007), Urgence Darfour (une Ong) est même parvenu à faire signer à des candidats à la présidence - dont Bayrou et Ségolène Royal - une déclaration dans laquelle ils promettaient, une fois à la présidence, de boycotter les jeux olympiques de Pékin en 2008, si la Chine « continuait à refuser de forcer le gouvernement soudanais à mettre un terme au génocide ». * 35 Des acteurs comme George Clooney, Mia Farrow, Don Cheadle (l'héro du film « hotel Rwanda »,) ont essayé à travers des nombreuses discours publique d'attirer l'attention de la communauté internationale et surtout celle de la population américain à la détresse des Darfouriens. |
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