1. LES ENJEUX ECONOMICO-POLITIQUES DU CONFLIT
Les grandes puissances occidentales notamment la Chine et les
Etats Unies n'ont pas cachées leur intérêts dans la
région du Darfour ou se déroule le conflit. Cet investissement
international des grandes puissances dans le conflit freine sans doute la
résolution du conflit.
La France fut l'un de premiers pays occidentaux à
acquérir les droits d'exploration et d'exploitation des ressources
pétroliers. En 1980, des sondages sismiques effectués par des
ingénieurs français révélèrent que le pays
possède un potentiel considérable pour la production de
pétrole. Le Soudan détient à l'heure actuelle, les plus
vastes ressources de pétrole inexploitées d'Afrique, plus vastes
même que les fameuses réserves du Golfe de Guinée. Les
exportations de pétrole représentent désormais 75% du
produit intérieur brut du Soudan. En 1985, la France fut cependant
contrainte de suspendre ses activités dans le pays en raison notamment
de la guerre (Anyanya I et II) qui faisait rage entre les forces armées
soudanaises et l'Armée de Libération du Peuple Soudanais (APLS).
La France a été longtemps pendant le soutien principal du Soudan,
lui fournissant armes, avions et renseignements militaires dans la guerre
contre les forces insurgés du Sud. En 1994, Pour remercier Khartoum de
l'arrestation, les Français avaient fourni des images satellites sur les
bases des insurgés sud-soudanais.
Les ressources pétrolières trouvées au
Soudan étaient exploités par les Américains dont
l'entreprise Chevron a développé en 1979 le pétrole au
Soudan. Cette ressource pétrolière a déclenché la
seconde guerre mondiale du Soudan en 1983. Chevron fut donc la cible des
attaques et de massacres répètes et suspendit le projet en 1984.
Après y avoir investi 1,5 milliards, le groupe américain Chevron
s'est retiré du Soudan en 1985. En 1997, l'administration de Clinton
prit des sanctions économiques rendant illégales les
investissements américains au Soudan. Les compagnies américaines
ont de ce fait dû quitter le Soudan avant que le véritable
potentiel pétrolier du pays ne soit connu. Chevron vendit donc en 1992
ses concessions de pétrole Soudanais. C'est ainsi que la Chine a pu
prendre le rôle de développeur des champs abandonnés de
Chevron en 1999 avec des résultats notables.
Dès lors, la production de pétrole soudanais a
atteint 500 000 barils par jour, contre 270 000 en 2003, et pourrait bien
atteindre 750 000 barils par jour en 2006. Au demeurant, les profits
pétroliers reviennent aux rivaux des Etats-Unis, et en particulier
à la Chine.
L'apparition progressive de la Chine comme puissance majeure
sur le plateau mondiale constitue une gêne directe aux
intérêts de l'impérialisme américain sinon
occidental. Depuis 2003, la Chine qui a dépassé le Japon en tant
que second plus grand importateur du monde pétrolier après les
Etats Unies, importe environ 6.5 millions de barils d'or noir par jour. La
demande chinoise de « l'or noir » a ainsi augmenté
de 40% par rapport à l'année précédente. Au niveau
international, la Chine travail sur environ cinquante projets pétroliers
et pétrochimique dont la plupart se trouve en Afrique. La Chine pour
consolider sa position en Afrique distribue les prêts souples, sans
intérêts ou droits de concession à certains des Pays
débiteurs les plus pauvres de l'Afrique.
Avec, environ, 5milliards de dollars dans les gisements de
pétrole l'entreprise Chinoise The China National Petrolieum Company
(CNPC) demeure le plus grand investisseur au Soudan. Le pétrole
soudanais représente aujourd'hui 8% de l'importation chinoise du
pétrole. Ne peut on ainsi arguer que c'est cette ascension
économique des Chinoise embête dramatiquement les Etats Unies et
donc ce dernier cherche à ne pas perdre sa position comme le plus
puissant pays économiques dans le monde ? Le Soudan est
indiscutablement devenu un autre terrain de jeu pour les deux pays où
ils sont tous prêts à employer toutes les moyens
nécessaires (même au mépris de l'humanité) pour
gagner.
La Chine conscient des répercussions importantes que
peut avoir une intervention militaire dans le conflit au Darfour,
préconise une solution diplomatique au Darfour. Elle a ainsi à
plusieurs reprises utilisé son droit de veto aux résolutions de
l'ONU. La politique étrangère américaine repose sur le
principe suivant « l'Amérique n'a pas d'amis, elle n'a que des
intérêts ». Si aujourd'hui, les hauts responsables
américaines s'investissent au Soudan, à l'image de Colin Powell,
secrétaire d'état américain, (qui accuse les
autorités soudanaise des actes de génocide) ceci ne peut
s'expliquer que par les richesses pétrolières dont dispose le
pays. Le plan d'action américaine est ainsi
dévoilé ; dénoncer les violations massives de droits
de l'homme, qualifier le conflit de génocide, lancer une campagne de
relations publique pour légitimer une éventuelle intervention
militaire. Qui dit intervention militaire dit renversement du gouvernement en
place et l'instauration d'un régime favorable aux intérêts
américains.
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